Génocide assyrien

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Fichier:Armenian population map 1896.jpg
La carte ci-dessus illustre la population arménienne (en couleur) et la population chrétienne (en nuances), population des provinces orientales ottomanes en 1896. Dans les régions où la part de la population chrétienne est plus élevée que celle des Arméniens, la population chrétienne non-arménienne est en grande partie composée d'Assyriens. Les Assyriens vivaient majoritairement dans les provinces du sud et du sud-est de la région.

Le Sayfo génocide (en Modèle:Lang-syc (épée » ou « sabre »), est le meurtre en masse de la population « assyrienne » de l'Empire ottoman lors de la Première Guerre mondiale<ref name="Anahit">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Anahit Khosoreva, « The Assyrian Genocide in the Ottoman Empire and Adjacent Territories » dans The Armenian Genocide: Cultural and Ethical Legacies, Éd. Richard G. Hovannisian, New Brunswick, NJ: Transaction Publishers, 2007, Modèle:P.267-274.</ref>. La population assyrienne du Nord de la Mésopotamie (Tour Abdin, Hakkari, Van, Siirt, régions du Sud-Est de l'actuelle Turquie et la région du Nord-Ouest de l'Iran, Urmiah) a été déplacée de force et massacrée par les forces ottomanes entre 1915 et 1918<ref name="Anahit" />.

Les estimations sur le nombre total de morts varient. Certains rapports citent le nombre de 180 000 à 275 000<ref name="2017_David_GAUNT">Modèle:Ouvrage.</ref>. Les estimations modernes suggèrent qu'il y avait 500 000 à 600 000 Assyriens vivant avant la Première Guerre mondiale.

Le génocide assyrien a eu lieu durant la même période et dans le même contexte que le génocide arménien et des Grecs pontiques<ref>Dominik J. Schaller et Jürgen Zimmerer (2008) « Late Ottoman Genocides: The Dissolution of the Ottoman Empire and Young Turkish population and extermination policies » dans Journal of Genocide Research, 10:1, Modèle:P.7-14.</ref>. Toutefois, les études sur le génocide assyrien sont relativement récentes notamment en raison du fait que la question du génocide arménien a occupé longuement la scène principale des génocides des populations chrétiennes de l'Empire ottoman<ref name="Anahit" />.

En 2007, l'Association internationale des spécialistes des génocides (International Association of Genocide Scholars) est parvenue à un consensus selon lequel Modèle:Citation<ref name="genocidescholars.org">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Genocide Scholars Association Officially Recognizes Assyrian Greek Genocides 16 décembre 2007.</ref>.

Contexte

Fichier:Assyrian population 1914.svg
Pourcentage de populations assyriennes dans plusieurs Vilayets et Sandjaks dans l'Empire ottoman et en Ourmie (Perse) avant la Première Guerre mondiale, tel que présenté par la délégation assyrienne à la conférence de la paix de Paris de 1919. Modèle:Legend Modèle:Legend Modèle:Legend Modèle:Legend Modèle:Legend

La population assyrienne sous l'Empire ottoman s'élevait à environ un million de personnes au début du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle et était largement concentrée dans ce qui est maintenant le Nord-Ouest de l'Iran, l'Irak et la Turquie<ref name="Anahit" />. De grandes communautés vivaient à proximité du lac d'Orumieh en Perse, du lac de Van (en particulier la région du Hakkiari) et en Mésopotamie, ainsi que dans les provinces de Diyarbakir, Erzurum et Bitlis. Ils avaient pour voisins des populations majoritairement musulmanes. Mis à part le Hakkiari - et dans une moindre mesure le Tour Abdin -, leurs communautés étaient éparpillées aux côtés des Arméniens, des Kurdes, des Arabes ou encore des Turkmènes dans une mosaïque ethnico-religieuse.

Avant la guerre, près de la moitié de la population assyrienne vivait dans ce qui est aujourd'hui le sud-est de la Turquie, plus généralement dans la région du Tour Abdin et ses environs.

La violence dirigée à leur encontre avant la Première Guerre mondiale n'était pas récente. Beaucoup d'Assyriens ont été soumis au brigandage kurde et en proie à des tensions ethniques et religieuses endémiques de l'Est anatolien, comme ce fut le cas des communautés assyrienne et arménienne de Diyarbakir durant les massacres de 1895 et 1896<ref name="Anahit" />.

La population assyrienne était en grande partie rurale, concentrée dans sa « région-refuge » du Tour Abdin et du Hakkiari (où se trouvait leur siège patriarcal de Qotchanès), même si des communautés existaient ailleurs, comme précisé précédemment. Les Assyriens vivaient donc dans la partie orientale de l'Empire ottoman et dans le nord-ouest de la Perse.

Les Assyriens furent considérés comme une cinquième colonne par les politiques qui déterminèrent la politique ottomane au tournant des {{#switch: e

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Tout comme les Arméniens, les Assyriens ont été déportés et massacrés par les Ottomans et leurs auxiliaires locaux. Les Assyriens de l'empire perse ont aussi été massacrés par les troupes kurdo-ottomanes en territoire perse, après que leurs coreligionnaires du Hakkari ont été pratiquement anéantis.

Les massacres des Arméniens et des Assyriens se sont confondus pour une grande partie : les assassins ne faisaient guère de différence entre les deux groupes de chrétiens.

Dans ce cadre que l'union européenne au travers des associations assyriennes de la diaspora tente d'exercer une pression sur le gouvernement turc pour ainsi faire reconnaître ce peuple<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Syriac Unicersal Alliance’s Recommendations adopted by Council of Europe, Stockholm (Suède), 29 janvier 2010</ref>.

Terminologie

Le génocide assyrien est parfois aussi appelé Sayfo ou Seyfo dans les sources de langue anglaise, basée sur la désignation araméenne Saypā (Modèle:Grossir), « épée », prononcé comme Seyfo, et comme Sayfo dans le dialecte néo-araméen occidental (l'abréviation de terme Shato d'sayfo « L'année de l'épée », comparable à l'utilisation du mot en anglais Shoah basée sur l'hébreu ha-Šoah). La dénomination araméenne Qtāl'amā Sûryāyā (Modèle:Lang-syc), qui signifie littéralement « mise à mort du peuple araméen/assyrien », est utilisée par certains groupes pour décrire ces événements. Le terme utilisé dans les médias turcs est Suryani Soykırımı.

Dans les pays hébergeant d'importantes communautés assyriennes, la dénomination « Assyrien » est sujette à débats, notamment en Allemagne et en Suède, d'autres expressions telles que Assyriska / Syrianska / Kaldeiska folkmordet (« génocide assyrien / syriaque / chaldéen ») sont employés.

Les auto-désignations ethniques

Fichier:FlagofAssyria.svg
Drapeau assyrien (depuis 1968)<ref>Assyria</ref>.
Fichier:Flag of the Syriac-Aramaic People.svg
Drapeau représentant les Araméens-Syriaques<ref>Syriac-Aramaic People (Syria)</ref>.

Les différentes communautés chrétiennes de tradition syriaque et les locuteurs araméens préconisent des termes différents concernant l'auto-désignation ethnique de leur peuple ainsi, différents courants ont vu le jour et se sont développés en diaspora :

Ce problème de terminologie remonte selon les sources à différentes périodes, mais est devenu plus aigu en 1946, lorsque l'indépendance de la Syrie a amené à la nationalité syrienne. En effet, une grande partie des Assyriens/Araméens/Syriaques/Chaldéens de l'époque se nommait Syriens, cependant, dans un souci de distinction du peuple syrien musulman, certains ont préconisé les dénominations assyrienne, syriaque, chaldéenne ou encore araméenne qui avaient déjà été utilisées par les colonisateurs français et anglais. La controverse ne se limite toutefois pas ici et remonte aussi à des dénominations linguistiques variant selon la langue. En effet, cela ne se limite pas à l'exonymie anglaise « Assyrian » vs. « Aramaean », mais s'applique également aux auto-désignations en araméen, les partisans de la désignation « Araméen » approuvent SūryāyēModèle:Grossir et Ārāmayē à la fois Modèle:Grossir, tandis que ceux préférant la désignation « Assyrien » insistent sur Āṯūrāyē Modèle:Grossir mais acceptent également Sūryāyē Modèle:Grossir ou Sūrāyē Modèle:Grossir.

Une précision doit également être faite, les chrétiens syriaques du Moyen-Orient ne doivent pas être confondus avec les chrétiens de traditions syriaque, les Dravidiens d'Inde, qui sont également un groupe ethnique mais tout à fait différent du peuple Assyrien/Araméen/Syriaque/Chaldéen et qui a été évangélisé par les chrétiens syriaques du Moyen-Orient il y a déjà plusieurs siècles.

Origine des différentes désignations

Le terme anglais historique pour ce peuple est « Syriens » (ou « Syrians » en anglais comme dans, par exemple, Éphrem le Syrien). Il n'est pas actuellement utilisé depuis la déclaration d'indépendance de 1936 de la République arabe syrienne, le terme « Syrian » désigne depuis lors les citoyens de cet État, indépendamment de l'appartenance ethnique ou religieuse.

Dès lors, la désignation « Assyriens » est devenue courante en anglais en plus de la traditionnelle désignation « Syriens » et cela au moins depuis le génocide de 1915.

L'adjectif « syriaque » quant à lui renvoie traditionnellement à la langue syriaque et ne constitue pas un groupe ethnique. Ce terme « syriaque » est cependant très souvent utilisé pour ainsi éviter l'ambiguïté avec les « Syriens » de la République arabe syrienne. L'utilisation du terme « syriaque » est toutefois déjà utilisé par des auteurs de langue syriaque dans un contexte patristique et sont antérieurs à la Première Guerre mondiale<ref>e.g. « the later Syriacs agree with the majority of the Greeks », American Journal of Philology, Johns Hopkins University Press (1912), p. 32.</ref>.

Depuis les années 1980, un différend apparaît entre « Assyrianistes » (chrétiens syriaques s'identifiant comme descendants de l'Empire assyrien) et « Araméanistes » (chrétiens syriaques soulignant leurs origines du peuple antique Araméen) et devient de plus en plus prononcé. À la lumière de ce différend, la désignation anglaise traditionnelle « Assyriens » (« Assyrians ») apparaît avoir pris une position plus « Assyrianiste » et est très souvent préféré aux désignations araméenne, syriaque ou chaldéenne. Cependant, certaines sources officielles privilégient depuis les années 2000, une terminologie plus neutre en indiquant les différentes dénominations tel que « Assyrien/Chaldéen/Syriaque » dans le recensement ethnique aux États-Unis, et « Assyriens/Syriaques » dans le recensement suédois.

Dans la langue araméenne, le conflit se résume à la question de la dénomination privilégié Sūrāyē/Sūryāyē « Syriaque/Syrien » ou Āṯūrāyē « Assyrien » ou si celles-ci peuvent être considérées comme synonymes. Un dictionnaire en néo-araméen cite notamment le sujet en considérant les termes comme synonymes :

les Assyriens se nomment eux-mêmes : Suraye, Suryaye, Athuraye en araméen oriental et Suroye, Suryoye, Othuroye en araméen occidental<ref>Nicholas Awde, Nineb Limassu, Nicholas Al-Jeloo, Modern Aramaic Dictionary & Phrasebook: (Assyrian/Syriac), Hippocrene Books (2007) Modèle:ISBN.</ref>

La question de l'origine de chacun de ces termes est moins claire. Les points suivants peuvent être distingués :

  • Le terme araméen Āṯūrāyē a-t-il été introduit au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, assez récemment, ou est-il utilisé depuis l'araméen moyen (de 200 Modèle:Av JC à 200 Modèle:Av JC), langue vernaculaire du christianisme ancien ?
  • Quel est le rapport entre les termes grecs « Suria » vs. « Assuria » dans l'antiquité pré-chrétienne ? ;
  • Quel est le lien étymologique des termes « Syrie » et « Assyrie ».

Les auteurs médiévaux syriaques se montrent quant à eux conscients de l'origine araméenne de leur langue qui remonte aux anciens Araméens et ne semblent pas rejeter leurs origines araméennes. Ainsi, Michel le Syrien (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle) écrit : Modèle:Citation bloc

Cependant, Michel le Syrien mentionne également un différend qui remonte au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle entre Syriens jacobites et savants grecs, pour lesquels les Jacobites auraient également une identité « assyrienne ».

Modèle:Citation bloc

John Joseph dans Les nestoriens et leurs voisins musulmans (1961) a déclaré que le terme « Assyrien » pour diverses raisons politiques a été introduit par les missionnaires britanniques au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle pour nommer les chrétiens syriaques, et a été entre autres appuyé par les découvertes archéologiques de l'ancienne Assyrie<ref>Frye, Assyria and Syria: Synonyms, pp. 34, ref 15</ref>. Dans les années 1990, la question a été reprise par Richard Frye, qui n'était pas d'accord avec Joseph, établissant que le terme « Assyrien » existait déjà et était utilisé par les Jacobites et les Nestoriens au cours de Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref>Frye, Assyria and Syria: Synonyms, pp. 34, ref 14</ref>. Les deux spécialistes s'accordent toutefois sur le fait que la confusion a existé entre les deux termes assez semblables « Syrie » et « Assyrie » à travers l'histoire et jusqu'à nos jours mais chacun accuse l'autre de contribuer davantage à cette confusion.

La question de la synonymie Suria vs. Assuria a également été discutée par des auteurs classiques.

Hérodote a écrit : « Ce peuple, que les Grecs appellent les Syriens, sont appelés Assyriens par les barbares »<ref>Herodotus, The Histories, VII.63, s:History of Herodotus/Book 7</ref>,<ref>Frye, Assyria and Syria: Synonyms, pp. 30</ref>. Hérodote distingue toutefois les toponymes Syrie vs. Assyrie, le premier en référence au Levant et le deuxième à l'ancienne Mésopotamie.

Posidonius a quant à lui affirmé : « Les gens que nous [les Grecs] appelons Syriens ont été appelés par les Syriens eux-mêmes Araméens »<ref>Joseph, Assyria and Syria: Synonyms?, pp. 38</ref>.

En dehors de la question de l'utilisation de ces deux termes, la question de la relation étymologique des deux termes a été ouverte jusqu'à encore récemment. Le point d'incertitude est de savoir si le toponyme Syrie a effectivement été dérivé du nom Assur (par opposition à des propositions alternatives affirmant que le terme Syrie provient des Hourrites). La question semble maintenant avoir été réglée par la conclusion affirmant que Syrie découle en effet du nom Assur<ref>Rollinger, pp. 287, "Since antiquity, scholars have both doubted and emphasized this relationship. It is the contention of this paper that the Çineköy inscription settles the problem once and for all." See also Çineköy inscription</ref>. Cependant, ces conclusions sont contestées par un grand nombre d'historiens et d'Assyro-Araméens<ref>Tvedtnes, John A. (1981,) The Origin of the Name “Syria”, Journal of Near Eastern Studies, The University of Chicago Press</ref>.

Génocides et massacres antérieurs au génocide de 1915

Fichier:Sultan Hamid.jpg
Caricature du Sultan Abdülhamid II.
Fichier:Burning of Assyrians.jpg
Crémation de cadavres de femmes assyriennes

Le nombre de massacres portés contre les Assyriens peut être estimé à plus d'une trentaine. Parmi les plus récents, ceux du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle durant lequel plusieurs vagues de massacres ont frappé la population assyrienne. Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, des centaines de milliers d'Assyriens ont été assassinés dans l'Empire ottoman, dont plus de 100 000 de 1895 à 1896<ref name="aina.org">Modèle:Lien web.</ref>.

Durant le mois d'octobre 1895, les massacres de masse des Assyriens débutent à Diyarbakir et se répandent partout dans l'Empire. Les massacres à l'encontre de ce peuple atteignent des niveaux sans précédent et un grand nombre de personnes émigrent, sont converties de force à l'islam ou sont assassinées. On dénombre environ 100 000 Assyriens (répartis dans un peu plus de 245 villages) convertis de force de cette manière. Des milliers de jeunes filles et femmes ont également été forcées à entretenir les harems turcs et kurdes<ref>http://www.aina.org/articles/amitaatt.htm, Assyrian Massacres in Ottoman Turkey and Adjacent Turkish Territories par Anahit Khosroeva</ref>.

Les massacres du peuple assyrien se poursuivent dans toutes les régions de l'Empire ottoman. À la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle à la suite des massacres organisés par le sultan Abdülhamid II, environ 300 000 Arméniens ainsi que 55 000 Assyriens sont victimes de l'armée turque et de régiments ou milices kurdes. Ces brutalités perpétrées envers les Assyriens font partie des pages les plus sombres de l'histoire de l'Empire ottoman. Ce sont des massacres en masse, génocidaires de fait. En réalité, le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et surtout les terribles événements de sa dernière décennie a eu des conséquences dramatiques pour la population assyrienne. Cependant ces derniers événements ne font qu'ouvrir la voie au désastre encore plus grand que constitue le génocide de 1915<ref>http://www.aina.org/martyr.html#1895-1896%20A.D., "Génocides à l'encontre de la nation assyrienne"</ref>.

Fichier:Assyrian refugees on wagon.jpg
Transport de réfugiés vers un village construit en Syrie sur la rivière Khabour.

Simo Parpola estime que toutes les persécutions et les massacres (y compris le « Seyfo ») portés contre la nation assyrienne ont réduit celle-ci d'une population de quelque 20 millions d'Assyriens à l'Antiquité, à un peu moins de deux millions aujourd'hui<ref name="religion genocide">Modèle:Lien web</ref>. L'estimation actuelle de la population assyrienne converge cependant le plus souvent vers un nombre de 5 à 6 millions<ref>Ethnologue: http://www.ethnologue.com/show_language.asp?code=aii</ref>.

Début de la guerre

L'Empire ottoman déclare la guerre aux Alliés le 24 avril 1915. Pour des raisons géographiques, il était important pour les Britanniques d'obtenir le soutien des Assyriens. Un accord a été conclu en promettant aux Assyriens persécutés d'obtenir leur propre patrie à l'issue de la guerre.

En raison des grandes réserves pétrolières de la région, la Grande-Bretagne voulait s'assurer que la région de Mossoul ferait partie du Mandat britannique de Mésopotamie et non du futur État turc. Les Assyriens promirent donc fidélité à la Grande-Bretagne en échange d'un État indépendant dans le futur. Après l'invasion de Mossoul par les Jeunes-Turcs, l'armée assyrienne, dirigée par le général Agha Petros<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Joseph Naayem, Shall this Nation die?, Chaldean Rescue, New York, 1920 version en ligne</ref>, a combattu de façon intensive et avec succès les Ottomans et leurs alliés kurdes. Les forces assyriennes les poussèrent hors de Mossoul et de la région, assurant à la Grande-Bretagne le contrôle de la région<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} R. S. Stafford, The Tragedy of the Assyrians</ref>. Les batailles menées sont décrites en détail par les lettres d'Agha Petros et des officiels britanniques.

Massacres en Turquie

Le nombre d'Assyro-Chaldéens massacrés varie d'environ 275 000 d'après Joseph Yacoub<ref name="Yacoub">Joseph Yacoub, La question assyro-chaldéenne, les Puissances européennes et la SDN (1908–1938), 4 vol., Lyon, 1985, p.156.</ref>,<ref>Modèle:Article</ref> à 500 000 selon des études plus récentes.

Les Nestoriens uniates (rattachés à l’Église catholique) du nord de l'actuel Irak, et appelés aussi Assyro-Chaldéens, ont pu échapper en partie au génocide grâce à leur position géographique excentrée.

Diyarbekir-Mardin

Les premières vagues d'extermination ont eu lieu dans la province méridionale de Diyarbekir, sous la direction de Réchid Bey<ref name="Anahit"/>,<ref>David Gaunt, « Death's End, 1915: The General Massacres of Christians in Diarbekir » dans Armenian Tigranakert/Diarbekir and Edessa/Urfa, éd. Richard G. Hovannisian, UCLA Armenian History and Culture Series: Historic Armenian Cities and Provinces, 6. Costa Mesa, CA: Mazda Publishers, 2006, Modèle:P.309-359.</ref>.

Ces provinces abritaient un nombre important d'Assyriens et font partie de la région du Tur Abdin, région relativement calme jusqu'à la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle pour ce peuple implanté là depuis plus de trois mille ans. Toutefois, le génocide n'a pas épargné ces régions, le nombre de victimes se comptant en centaines de milliers, notamment dans les villes de Midyat, Nusaybin, Mardin, Diyarbekir y faisant respectivement 25 000, 7 000, 6 000 et Modèle:Nombre<ref name="Courtois">De Courtois, Sébastien. The Forgotten Genocide: Eastern Christians, the Last Arameans. Piscataway, N.J.: Gorgias Press, pp. 194-195.</ref>. Dans cette région qui comptait plusieurs centaines de milliers d'Assyriens n'y vivent aujourd'hui plus que quelques milliers, parmi les centaines de monastères en activité, seule une petite dizaine persiste et bon nombre de villages et de villes ne comptent plus aucun Assyrien. Le génocide, les persécutions, les massacres et les menaces à l'encontre de ce peuple chrétien entouré de musulmans en sont la cause.

Van

Dans le courant du mois de février 1915, Djevdet Bey, gouverneur militaire de la province de Van, tient une réunion durant laquelle il déclare : « Nous avons nettoyé les Arméniens et les Syriaques d'Azerbaïdjan, et nous en ferons autant à Van »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

À la fin de l'année 1915, Djevdet Pacha, à l'entrée de la ville de Siirt, accompagné d'un bataillon de Modèle:Nombre qu'il appelait lui-même « le bataillon des bouchers » (Kasap Taburu en turc)<ref name="Anahit"/>, ordonne le massacre de près de 20 000 Assyriens résidant dans une trentaine de villages.

Ce qui suit est une liste des villages qui ont été attaqués par les soldats de Djevdet et le nombre estimé de décès d'Assyriens<ref name="aina">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Genocides Against the Assyrian Nation.</ref> :

Modèle:Colonnes

La ville de Siirt était peuplé d'Assyriens et d'Arméniens et était le siège d'un archevêque chaldéen, l'orientaliste Addaï Scher, qui a été assassiné par les Kurdes. Le témoin Hyacinthe Simon cite le nombre de 4 000 chrétiens ayant perdu la vie à Siirt<ref>David Gaunt, Les massacres, la résistance, de protection: les relations entre chrétiens et musulmans dans l'Est de l'Anatolie pendant la Première Guerre mondiale. Piscataway, N.J.: Gorgias Press, 2006, Modèle:P.436.</ref>,<ref>Yves Ternon, Mardin 1915, Paris : Center for Armenian History, 2000.</ref>.

Résistance assyrienne en Turquie

Malgré leur nombre inférieur et à défaut d'armes et de munitions, les Assyriens organisent ici et là un certain nombre d'assauts pour tenter de se défendre, notamment à Ainwardo où un grand nombre d'Assyriens d'autres villages du Tour Abdin ont convergé. Venant de Habasnos, Midyat, Bothe, Keferze, Kafro Elojto, Mzizah, Urdnas, Deqlath, Bscheriye, Gozarto, Hesen Kipho ou encore de Mifarqin, le nombre d'Assyriens présents à Ainwardo atteint les Modèle:Nombre durant la résistance qui a duré soixante jours<ref name="Courtois" />.

Le 3 mars 1918, les forces ottomanes menées par des soldats kurdes assassinent l'un des leaders assyriens de l'époque, entraînant cette fois également la riposte des Assyriens.

Lors de l'attaque de la forteresse kurde de Simku, les forces assyriennes remportent la victoire mais ne parviennent pas à capturer l'agha kurde, responsable de la mort du patriarche Mar Simon XIX Benjamin, qui réussit à prendre la fuite.

Les Assyriens mènent un certain nombre d'affrontements avec les forces ottomanes et kurdes pour tenter de sauver leurs vies. Lorsqu'ils sont armés et en nombre suffisant, ils arrivent à se défendre avec succès, mais ils sont souvent regroupés en petit bataillon et les villageois désarmés sont des cibles faciles pour les forces ottomanes et kurdes.

Massacres en Perse

Ourmia (Perse)

Au terme de l'année 1914, les Ottomans ont été informés du retrait de la Russie des régions iraniennes/perses. Les Modèle:36e et Modèle:37e divisions de l'armée ottomane ont dès lors été envoyées au nord-ouest de la Perse. Avant la fin de la même année, les troupes turques et les kurdes ont attaqué avec grand succès les villages autour d'Ourmia. Le 21 février 1915, l'armée turque à Ourmia a pris en otage 61 Assyriens impliqués dans la mission française, dont ils exigeaient une rançon importante. La mission n'avait malheureusement pas les moyens de libérer plus de 20 personnes. Le 22 février, les 41 personnes restantes ont été exécutées et leurs têtes arrachées de leurs corps. Parmi eux, se trouvait l'évêque Mar Dinkha.

Ces villages, en contraste avec les villages assyriens de la Turquie moderne, ont été complètement désarmés. Le 25 février 1915, les forces ottomanes ont pris d'assaut les villages de Gulpashan et de Salamas. Presque la totalité du village de Gulpashan (Modèle:Nombre) a été fusillée<ref name="Anahit"/>. À Salamas, les 750 réfugiés arméniens et assyriens ont été protégés par les habitants turcs et arabes. Le commandant de division ottoman n'appréciant pas ces « actes de traîtrise » a ordonné l'assaut, bien que le village comprenait également des Arabes et des Turcs. Tous les chrétiens ont finalement été déportés, fusillés ou abattus. La protection des chrétiens par les citoyens turcs et arabes, y compris des imams, est également confirmée en 1915 par un rapport du gouvernement britannique sur les massacres arméniens<ref name=bryce>Bryce, James Lord. British Government Report on the Armenian Massacres of April-December 1915.</ref>.

En effet, bon nombre de musulmans ont tenté de sauver leurs voisins chrétiens en les cachant dans leurs maisons, mais le gouvernement des Jeunes-Turcs était implacable, même s'il s'agissait d'imams<ref name=bryce/>. Ainsi durant l'hiver 1915, 4 000 Assyriens sont morts, affaiblis par les maladies et la famine, ainsi qu'environ Modèle:Nombre dans les villages de la région d'Ourmia.

Khoy

Au printemps 1918, de nombreux Assyriens commencent à fuir la Turquie actuelle. Mar Simon XIX Benjamin s'était arrangé pour que quelque 3 500 Assyriens puissent résider à Khoy, ville de la province de l'Azerbaïdjan occidental en Iran. Peu de temps après leur installation, les troupes kurdes de l'armée ottomane massacrent presque la totalité de la population<ref name=Werda>The Flickering Light of Asia or The Assyrian Nation and Church, Rev. Joel E. Werda, 1924.</ref>. L'un des rares survivants, le prêtre Jean (Yohannan) Eshoo déclare avoir pu s'échapper<ref name=Werda/> :

Modèle:Citation bloc

Camps de Baaqouba

À la mi-1918, l'armée britannique avait convaincu les Ottomans de libérer environ 30 000 Assyriens de diverses parties de la Perse. Les Britanniques décident de les expédier à Baaqouba, en Irak. Le voyage dure seulement 25 jours, mais au moins 7 000 d'entre eux perdent la vie pendant le transfert<ref>Austin, HH (Le brigadier-général.), Le camp des réfugiés Baaqouba - Un compte rendu des travaux au nom des chrétiens persécutés assyrienne, Londres, 1920.</ref>. Certains meurent de froid, d'autres de faim ou encore de maladie, d'autres civils sont la proie d'attaques de bandes armées kurdes et arabes. Arrivés à Baaqouba, les Assyriens sont contraints de se défendre par leur propres moyens contre d'autres raids arabes.

En 1920, les Britanniques décident de fermer les camps de Baqouba. La majorité des Assyriens réfugiés dans ces camps décident alors de retourner dans les montagnes du Hakkiari, tandis que les autres se dispersent à travers la Mésopotamie sous mandat britannique, où il y avait déjà d'anciennes communautés assyriennes fondées il y a déjà plus de cinq mille ans.

En 1933, alors que le nouvel État irakien vient d'acquérir son indépendance, un massacre de plusieurs milliers d'Assyriens sans défense a lieu à Simele et dans d'autres régions de l'Irak. Ces massacres sont perpétrés par l'armée irakienne aidée par des bandes kurdes. En 1961, de nombreux villages assyriens sont à nouveau rasés en Irak ; ce genre de destructions sont également fréquentes au cours du génocide kurde commis par Saddam Hussein en 1988. Jusqu'à nos jours, les Assyriens constituent une minorité relativement importante en Irak. Cependant, depuis la chute du régime de Saddam Hussein, ceux-ci sont fréquemment la cible d'attaques perpétrées par d'autres groupes ethniques musulmans tentant de faire fuir ce peuple autochtone de l'ancienne Mésopotamie et ainsi prendre le pouvoir dans la région du Nord de l'Irak, région abritant encore de grandes réserves pétrolières. Certains parlent même d'un nouveau génocide du peuple assyrien ayant pour but d'effacer totalement leur présence en Irak et plus généralement au Moyen-Orient<ref>Rapport sur le nettoyage ethnique à l'encontre des Assyro-Araméens d'Irak, AINA, 2009.</ref>.

Résistance assyrienne en Iran

Les Assyriens en Perse se sont armés sous le commandement du général Agha Petros, qui avait été approché par les Alliés pour combattre les Ottomans.

Ils se sont révélés être d'excellents soldats. Constituée de volontaires, l'armée d'Aghas Petros avait peu de chance de vaincre les forces ottomanes et kurdes, pourtant à Saldouze malgré leur nombre de loin inférieur, les Modèle:Nombre assyriens ont surmonté les forces ottomanes comptant plus de Modèle:Nombre, commandées par Kheiri Bey. Agha Petros a également vaincu les Ottomans dans l'enjeu majeur de Saoudj Bulak. Il réussit même à repousser l'ennemi jusque Rowanduz<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Joseph Naayem, Shall this Nation die?, Chaldean Rescue, New York, 1920, p.290 version en ligne</ref>.

De nombreux affrontements relativement mineurs avec les Ottomans et les Kurdes sont également couronnés de succès.

Malgré ces victoires, les forces assyriennes en Perse ont été grandement affectées par le retrait de la Russie et l'effondrement de la résistance arménienne dans la région. Elles ont été abandonnées à leur sort, sans armements, en infériorité numérique et cernées par les forces ottomanes.

Nombre de victimes

Les chercheurs ont relaté les événements dans quelques villes du Sud-Est de l'Empire comme suit: les massacres ayant touché le peuple assyrien ont fait Modèle:Nombre à Midyat, 21 000 à Jezira-ibn-Omar, 7 000 à Nisibe, 7 000 à Urfa, 7 000 dans la région de Qudshanis, 6 000 à Mardin, 5 000 en Diyarbekir, 4 000 à Adana, 4 000 dans la région de Brahimie, et 3 500 à Harput<ref>Gaunt, Les massacres, la résistance, de protection, Modèle:P.76-77, 164, 181-96, 226-30, 264-67.</ref>,<ref>Icône de Gorgis, Amill "Der Völkermord une den syro-Aramäern », dansVerfolgung, Vertreibung und der Christen Vernichtung Reich Osmanischen im 20. Ed. Tessa Hoffman. Londres et Berlin: LIT Verlag, 2004.</ref>,<ref name="Anahit"/>,<ref name="Travis">Travis, Hannibal. "'Native Christians Massacred': The Ottoman Genocide of the Assyrians During World War I." Genocide Studies and Prevention, Vol. 1, No. 3, décembre 2006, Modèle:P.327-371.</ref>.

Le 4 décembre 1922, le Conseil national des Assyro-Chaldéens a déclaré dans ses notes diplomatiques que le nombre total de décès était inconnu. Ils estiment que près de 275 000 Assyro-Chaldéens sont morts entre 1914 et 1918<ref name="Yacoub2">Joseph Yacoub, La question assyro-chaldéenne, les Puissances Européennes et la SDN (1908-1938), 4 vol., Ces Lyon, 1985, p. 156.</ref>.La plupart des estimations des années précédant immédiatement la guerre indiquent une population assyrienne totale allant de 500 000 à 600 000<ref>Gaunt, Les massacres, la résistance, de protection, Modèle:P.21-28, 300-3, 406, 435.</ref>.Compte tenu de ces éléments et de nouveaux rapports plus précis publiés après 1922, l'on retient le plus souvent le nombre de 175 000 à 275,000 victimes, représentant environ 50 % de la population assyrienne de l'époque<ref>Gaunt. Les massacres, la résistance, de protection, p. 311.</ref>.

Malgré le nombre impressionnant de victimes, les Assyriens n'ont pas été un peuple facile à exterminer, ils étaient fréquemment armés et étaient « aussi féroces que leurs voisins kurdes ».

Les tableaux suivants renseignent sur le nombre d'Arméniens et d'Assyriens avant et après la Première Guerre mondiale.

Population chrétienne dans la province de Diyarbakır avant et après la Première Guerre mondiale<ref name="Courtois"/>
Rite Avant la Première Guerre mondiale Disparus Après la Première Guerre mondiale
Arméniens Apostoliques (orthodoxes) 60 000 58 000 2 000
Arméniens catholiques 12 500 11 500 1 000
Assyriens Chaldéens catholiques 11 120 10 010 1 110
Syriens catholiques 5 600 3 450 2 150
Syriens jacobites 84 725 60 725 24 000
Total 173 945 143 685 30 260
Populations chrétiennes dans la province de Mardin avant et après la Première Guerre mondiale<ref name="Courtois"/>
Sect Avant la Première Guerre mondiale Disparus Après la Première Guerre mondiale
Arméniens Catholiques 10 500 10 200 300
Assyriens Chaldéens catholiques 7 870 6 800 1 070
Syriens catholiques 3 850 700 3 150
Syriens jacobites 51 725 29 725 22 000
Total 73 945 49 875 24 070

En avril 1915, après un certain nombre de tentatives infructueuses, les troupes kurdes et ottomanes envahissent Gever, une région de Hakkari, et massacrent toute la population. Le même mois d'avril 1915, les troupes kurdes encerclent le village de Tel Mozilt et emprisonnent 475 hommes (parmi eux, le révérend Gabrial, prêtre célèbre pour sa barbe rousse). Le lendemain matin, les prisonniers ont été alignés par lignes de quatre et ont été fusillés tandis que les discussions sur ce qu'il fallait faire des femmes et des orphelins se poursuivaient entre Kurdes et fonctionnaires ottomans<ref>"RES. html? = 9C07EEDF143BE633A2575BC1A96F9C946796D6CF Le sort tragique de l'Assyrie." New York Times, 18 septembre 1916. Ce document provient 02/02/2010.</ref>. L'année précédente, en octobre 1914, 71 hommes assyriens de Geverr avaient déjà été arrêtés et emmenés au centre de l'administration locale à Bashkala et où ils avaient été assassinés<ref name=bryce/>.

Documents et articles publiés sur le génocide assyrien

Fichier:Assyrianmassacres.jpg
Le Washington Post et d'autres grands quotidiens occidentaux font rapport sur le génocide assyrien.
Fichier:Assyriangenocide2.jpg
Un article du New York Times, à la date du 27 mars 1915.

Livres de témoignage

  • Joseph Naayem fut un témoin oculaire des massacres de 1915. Il put recueillir des documents inédits et des témoignages de rescapés. L'ouvrage de Naayem, ancien aumônier des prisonniers de guerre Alliés en Turquie et officier de l'Instruction publique, Les Assyro-Chaldéens et les Arméniens massacrés par les Turcs fut publié par Bloud & Gay en 1920 à Paris.
  • Eugène Griselle, Syriens et Chaldéens, leurs martyres, leurs espérances, 1914-1917, 1918.
  • Isaac Armalé, témoin des massacres à Mardin en 1915, rédige en arabe Les calamités des chrétiens.
  • Joel E. Werda The Flickering Light of Asia or The Assyrian Nation and Church, 1924 . Le récit des derniers mois et de l’assassinat du Patriarche Mar Simon XIX Benjamin.

Trois pères dominicains, présent à Mardin au moment des massacres témoignent :

  • Jacques Réthoré, Les chrétiens aux bêtes. Souvenir de la guerre sainte proclamée par les Turcs contre les chrétiens en 1915,
  • Hyacinthe Simon, Mardine. La ville héroïque. Autel et tombeau de l'Arménie durant les massacres de 1915,
  • Marie-Dominique Berré, Massacres de Mardin.

Articles de journaux

Les articles de journaux suivants relatent les massacres commis contre les Assyriens :

  • Lord James Bryce, British Government Report on the Armenian Massacres of April-December 1915
  • Assyrians Burned in Church, Lowell Sun (Massachusetts), 1915
  • Assyrians Massacred in Urmia, San Antonio Light (Texas), 1915
  • Assyrians Massacred in Urmiah, Salt Lake Tribune (Utah), 1915
  • Chaldean Victims of the Turks, The Times (Royaume-Uni), 22 novembre 1919, Modèle:P.
  • Christian Massacres in Urmiah, The Argus (Australie), 1915
  • Extermination of the Armenian Race, The Manchester Guardian (Royaume-Uni), 1915
  • Many Assyrian Perish, Winnipeg Free Press (Canada), 1915
  • Massacred by Kurds; Christians Unable to Flee from Urmia Put to Death, Washington Post, 14 mars 1915, Modèle:P.
  • Massacres of Nestorians in Urmia, The New York Times (New York), 1915
  • Massacres Kept Up, The Washington Post (États-Unis), 26 mars 1915, 1.
  • Native Christians Massacred; Frightful Atrocities in Persia, Los Angeles Times, 2 avril 1915, p I-1
  • Nestorian Christians Flee Urmia, The New York Times (New York), 1915
  • Syrian Tells of Atrocities, Los Angeles Times (Californie), 15 décembre 1918, at I–1.
  • The Assyrian Massacres, Manchester Guardian (Royaume-Uni), 5 décembre 1918, at 4
  • The Suffering Serbs and Armenians, The Manchester Guardian (Royaume-Uni), 1915, Modèle:P.
  • Turkish Horrors in Persia, The New York Times (New York), 11 octobre 1915
  • Turks Kill Christians in Assyria, Muscatine Journal (Iowa), 1915
  • Turkish Troops Massacring Assyrians, Newark Advocate (New Jersey), 1915
  • Turkish Horrors in Persia, The New York Times (New York), 1915
  • The Total of Armenian and Syrian Dead, Current History: A Monthly Magazine of the New York Times, novembre 1916, 337–38

Hannibal Travis, professeure de droit à la Florida International University, écrit dans la revue scientifique Études sur le génocide et la prévention, une revue connue internationalement que<ref name="Travis"/>:

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Citations

Déclarations de missionnaires allemands présents à Ourmia :

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Le rédacteur V.Rockwell du New York Times publie un article en 1916 intitulé The Number of Armenian and Assyrian Victims. Il déclare dans l'article :

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Frédéric Masson écrit le 25 juillet 1916 dans le journal Le Gaulois :

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Déclarations de Sir Henry Robert Conway Dobbs, haut-commissaire du royaume d'Irak sous mandat britannique de 1923 à 1929 :

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Le comte de Listowel a déclaré à la Chambre des lords le 28 novembre 1933 :

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Reconnaissance

Fichier:AssyrianGenocideRecognition.png
Les États indiqués en bleu ont officiellement reconnu le génocide des Assyriens, les États en vert sont ceux ayant reconnu le génocide arménien et étant susceptibles de reconnaitre dans un avenir plus ou moins proche les génocides perpétrés contre les autres peuples chrétiens d'Anatolie.

Le 11 mars 2010, le génocide du peuple assyrien a été officiellement reconnu par le parlement suédois, aux côtés des génocides des Arméniens et Grecs pontiques<ref name="M2008.09.U332">Modèle:Lien web</ref>,<ref name="LOCAL_110310">Modèle:Article</ref>,<ref>« Sweden Recognizes Assyrian, Greek and Armenian Genocide » Assyrian International News Agency, 12 mars 2010.</ref>.

Le génocide assyrien est également reconnu par la Nouvelle-Galles du Sud (NSW) en Australie<ref>"document de consultation pour le projet de mémorial dédié aux victimes de l' génocide assyrien. Conseil municipal de Fairfield.</ref>.

Le parlement de l'État d'Australie-Méridionale (South Australia) reconnaît à son tour le génocide assyrien.

Le génocide assyrien a également été reconnu par les trois derniers gouverneurs de l'État de New York<ref>State of New York, Gov. David Paterson, Proclamation, 24 avril 2008. Consulté le 2 février 2010.</ref>,<ref>Governor Pataki Commemorates Armenian Genocide, Proclamation, 5 mai 2004. Consulté le 2 février 2010.</ref>.

Contrairement au génocide arménien, reconnu par de nombreux pays et organisations internationales, et considéré comme l'un des quatre génocides officiellement acceptés par l'ONU, les massacres d'Assyriens souffrent de reconnaissances en tant que génocide.

Ce manque de reconnaissance est sans doute dû au fait que la nation assyrienne est souvent méconnue. En effet, ayant été réduit de plus de 70 % en 1915, ce peuple a souffert tant au niveau politique que social, économique, identitaire et démographique. Cependant depuis l'émigration en masse des Assyriens en Europe, aux États-Unis et en Océanie au cours des années 1970 à 1990, et depuis l'apparition de l'État islamique au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et les persécutions qu'ils continuent à subir dans leur terre natale (Turquie, Irak, Syrie, Iran et Liban), une lutte croissante s'organise pour la reconnaissance. Ce qui expliquerait la raison pour laquelle les reconnaissances sont assez récentes<ref>Pastor dr W A Wigram, "Assyrians during the Great War", Near East, London, vol 16, s 671-673</ref>,<ref>http://www.aina.org/releases/20100807163306.htm, Assyrian Genocide Monument Unveiled in Australia</ref>,<ref>BBC News - Turkey protests Sweden Armenia 'genocide' vote</ref>,<ref>http://theassyrian.com.au/news/global/gates-of-assyria-to-stand-tall-in-united-kingdom, Gates of Assyria to stand tall in United Kingdom, consulté le 3 juillet 2010</ref>.

En décembre 2007, l'Association internationale des spécialistes des génocides (International Association of Genocide Scholars), leader mondial des organisations de chercheurs sur les génocides, adopte avec une écrasante majorité (83 % des voix pour) une résolution reconnaissant officiellement le génocide assyrien, ainsi que le génocide des Grecs pontiques<ref>Modèle:Article</ref>.

Le 24 mars 2015, le Parlement arménien vote à l'unanimité une résolution reconnaissant et condamnant le génocide des Grecs et des Assyriens dans l'Empire ottoman (puis la jeune république turque) entre 1915 et 1923<ref>Modèle:Lien web.</ref>. De même, le 10 avril 2015, le parlement des Pays-Bas vote une résolution contraignante reconnaissant le génocide des Assyriens, Grecs et Arméniens par les Turcs ottomans pendant la Première Guerre mondiale<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Le 12 avril 2015, le pape François déclare pendant la messe célébrée à l'occasion du centenaire du génocide arménien au Vatican : Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le Pape proclame également à cette occasion Grégoire de Narek, saint d'origine arménienne, Modèle:36e docteur de l'Église<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Monuments

Malgré le nombre assez faible de reconnaissances, de nombreux gouvernements ont permis d'établir des monuments commémorant le génocide assyrien, citons notamment la France, la Suède, les États-Unis, l'Australie, la Belgique ou encore la Russie. Le gouvernement suédois s'est même engagé à payer tous les frais du monument à la suite de fortes pressions de la communauté assyrienne assez importante sur le territoire suédois. Aux États-Unis, trois monuments sont dédiés à ce génocide : un établi à Chicago, un à Columbia en Californie et un troisième à Los Angeles<ref name="AINA_1">Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

À la suite du combat quotidien du peuple assyrien, de plus en plus de gouvernements autorisent la construction de monuments en hommage aux victimes du génocide commis par l'Empire ottoman. C'est dans ce cadre que l'Arménie a décidé de dédier un monument à la mémoire du génocide assyrien, placé dans la capitale, Erevan, à proximité immédiate du monument dédié au génocide arménien<ref>Call for Architectural Sketches for Assyrian Genocide Monument in Yerevan, Armenia. Consulté le 2 février 2010.</ref>.

Parmi les nombreux monuments érigés, celui de Fairfield (EN) en Australie (une banlieue de Sydney où 10 % de la population est d'origine assyrienne), il a été inauguré le 7 août 2010. La statue représentant une main portant le globe terrestre, est drapée du drapeau assyrien et fait un peu plus Modèle:Unité de haut. Elle a été conçue par Lewis Batros. Le mémorial est placé dans une réserve qui porte le nom de « Jardin de Ninive » en mémoire de la nation assyrienne. La statue et le nom de la réserve ont été proposés en août 2009 par l'Alliance universelle assyrienne. Après consultation avec la communauté, le Conseil de Fairfield a reçu plus de 100 soumissions en faveur du monument, y compris certaines de l'étranger, et deux pétitions. Cependant, la proposition a été condamnée par la communauté turque d'Australie (Q) qui a même tenté d'empêcher la construction de ce mémorial ; le gouvernement turc, représenté par le Ministre des Affaires étrangères, a tout tenté pour faire pression sur le gouvernement australien<ref name="AINA_1"/>.

En France, à Sarcelles, la Stèle de Baqubah est un mémorial situé au centre de la Place des Assyro-Chaldéens, le rond-point situé à proximité immédiate de l'Église chaldéenne de Saint-Thomas-Apôtre (Sarcelles étant une ville où une communauté importante d'Assyro-Chaldéens a trouvé refuge en France). C'est aussi le cas dans quelques autres communes, dont Gonesse et Garges-les-Gonesse <ref>Garges-lès-Gonesse : une stèle à la mémoire de trois génocides. Article du 16 juillet 2017. Consulté le 2021-10-20.</ref>.

Un autre monument dédié aux martyrs du Seyfo a été érigé en Belgique le 4 août 2013 à Banneux. Un bloc de pierre de plus de Modèle:Nombre sur lequel sont gravés pour l'éternité le drapeau assyrien et une colombe tuée. [1]

Ouvrages et documentaires ayant retenu l'attention sur le génocide

Le roman d'Orhan Pamuk, journaliste et écrivain turc, Neige publié en 2002 entraîne un débat profond sur l'histoire de la nation turque. Dans le roman, le lecteur retrouve d'innombrables références au génocide des chrétiens sous forme de sous-entendus. Par exemple, Orhan Pamuk raconte comment le personnage principal se promène parmi les églises abandonnées et se demande comment il se fait qu'elles sont vides à présent. Orhan a reçu pour son ouvrage le prix du marché littéraire allemand et le prix Nobel de littérature en 2006, mais a également été inculpé en Turquie pour trahison à l'encontre de l'État turc<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Novelist denies 'genocide' claim, guardian.co.uk, 17 octobre 2005</ref>,<ref name="BBC_010905">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Turk 'genocide' author faces jail, news.bbc.co.uk, Modèle:1er septembre 2005</ref>. Cet acte illustre bien la politique gouvernementale refusant toute référence au génocide et n'hésitant pas à emprisonner les chrétiens faisant entendre leurs voix sur celui-ci<ref>Priest Awaits Trial for Holocaust Acknowledgment, aina.org, 12 avril 2000</ref>.

David Gaunt, professeur et historien suédois, publie à son tour un livre sur le génocide en 2006. Le livre, qui est un rapport académique complet sur les événements de 1915-1916, renforce l'image du génocide des Assyriens, des Arméniens et des Grecs, prouvant que ces massacres de masses étaient bien un plan systématique et délibéré commis dans le but d'exterminer la présence chrétienne dans la région. Les recherches publiées montrent comment près de 90 % de la population chrétienne de l'Empire ottoman a été éliminée. Le livre comprend également des descriptions détaillées des événements dans les différents villages assyriens. David Gaunt déclare même : « Aucune personne sensée qui lit ce livre ne peut prétendre que rien ne s'est passé en 1915 »<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Le 9 octobre 2006, une émission relatant les faits commis en 1915 a été diffusée sur Nederland 2, chaîne de télévision néerlandaise. Le documentaire a été réalisé en collaboration avec le Seyfo Center des Pays-Bas (organisation internationale assyrienne ayant pour activité la recherche de reconnaissance et la publication sur les massacres commis en 1915 contre le peuple assyrien) présidé par le chercheur Sabri Atman. Ce documentaire s'intitule Assyriche Genocide Seyfo 1915.

En langue française, les ouvrages et reportages portant sur ce génocide sont moins nombreux mais ne manquent pas pour autant<ref>On peut citer par exemple l'écrivain Sébastien de Courtois qui a publié un certain nombre d'ouvrages sur le génocide assyrien et sur la situation de ces chrétiens orientaux persécutés de toutes parts au Moyen-Orient</ref>. En 2014, après avoir écrit depuis 1984 sur la question assyro-chaldéenne<ref>Joseph Yacoub, The Assyrian question, Alpha Graphic, Chicago, 1986, réédité en 2003, traduit en turc et en arabe.</ref>, le professeur Joseph Yacoub<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, descendant de rescapés, apporte « le premier ouvrage d'envergure » sur la question<ref>Enquête sur un génocide oublié, marianne.net, 7 décembre 2014</ref>. Du côté des films documentaires, Robert Alaux et Nahro Beth-Kinnea réalisent en 2006 un documentaire de Modèle:Nombre sur les massacres d’Assyro-chaldéens en Turquie. Le documentaire mentionne différentes sources écrites (correspondance diplomatique, témoignage d’ecclésiastiques) et se fonde sur des témoignages de chercheurs et, surtout, de survivants<ref>http://www.armenews.com/article.php3?id_article=23085, Belgique : Le commentaire de Dogan Özgüden sur le film documentaire Seyfo-L’Elimination, 8 juin 2006</ref>.

Institutions scolaires

Au Canada, les atrocités commises lors du génocide assyrien ainsi que lors du génocide arménien sont incluses dans un cours portant sur les génocides historiques. Les organisations turques, ainsi que d'autres organisations musulmanes non-turques, ont protesté contre cette décision. En 2009, le Premier ministre de Turquie Recep Tayyip Erdoğan fait référence à deux conflits, les considérant comme génocides, alors que son propre gouvernement ne reconnaît ni le génocide des Arméniens, ni celui des Grecs pontiques et des Assyriens, ces deux conflits sont la guerre en Israël contre les Palestiniens du Hamas à Gaza en 2008-2009<ref>Interview of Turkish Prime Minister with German publication Der Spiegel in March 2010</ref> et la répression chinoise contre les Ouïghours musulmans dans le Turkestan oriental au cours des émeutes de juillet 2009. Ceux-ci ne sont bien entendu pas reconnus comme tels et le nombre de victimes, ainsi que les répercussions, n'étant en rien comparables<ref>China Demands Turkish Retraction, BBC News (U.K.), 14 juillet 2009. Consulté le 2 février 2010.</ref>.

Position turque

Fichier:Tur Abdin Carte.jpg
La région du Tur-Abdin, terre d'origine des Assyriens de Turquie encore majoritaires avant le génocide de 1915.
Fichier:TreatyOfSevres (corrected).PNG
Territoire concédé (en bleu clair) à l'Arménie lors du traité de Sèvres en 1920.

Le gouvernement turc actuel maintient une position ferme de refus de la reconnaissance des génocides et condamne vivement toute reconnaissance du génocide par des gouvernements ou parlements étrangers<ref>http://www.historyoftruth.com/news/latest/7719-turkish-foreign-ministry-condemns-australia-on-opening-of-qassyrian-genocideq-monument-, Turkish Foreign Ministry Condemns Australia on Opening of "Assyrian Genocide" Monument, 11 août 2010</ref>,<ref>http://news.bbc.co.uk/2/hi/8563483.stm, Turkey protests Sweden Armenia 'genocide' vote, 11 mars 2010</ref>. Cependant, le gouvernement turc ne niait pas le génocide directement après la Première Guerre mondiale<ref>Voir par exemple Raymond Haroutioun Kévorkian, Le Génocide des Arméniens, Odile Jacob, Paris, 2006 Modèle:ISBN, p. 898.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Dennis R. Papazian, « "Misplaced Credulity:" Contemporary Turkish Attempts to Refute the Armenian Genocide », dans Armenian Review, n° 45 (1992), révisé en 2001, Modèle:P. Modèle:Lire en ligne.</ref>. Il est présenté comme une cruelle conséquence de la guerre, appelée tragédie de 1915, et non comme un acte volontaire et formalisé. Les positions du gouvernement turc ne portent pas directement sur les génocides assyrien et grec mais sont niés au même titre que le génocide arménien.

Conséquences pour la Turquie si reconnaissance il y avait

Au-delà des implications morales et psychologiques, aussi bien pour les gouvernements que pour les descendants des populations impliquées, la reconnaissance officielle du génocide de 1915 entraîne des enjeux financiers et territoriaux importants pour la Turquie. En effet, reconnaître le génocide porté contre les chrétiens de l'Empire ottoman ouvrirait la voie à des demandes de dommages et intérêts auxquelles la Turquie ne veut pas céder<ref>Sherif Bassiouni (interview), « Génocide et réparations » Modèle:Lire en ligne</ref>,<ref>ou encore ce document à propos des réparations en droit international (le document traite principalement du cas du Rwanda)</ref>. La Turquie pourrait être contrainte à payer une indemnisation pour les préjudices humains, moraux et matériels (comme l'Allemagne a dû le faire après la Shoah), voire de restituer des territoires à l'Arménie ainsi qu'aux populations assyriennes et grecques dont les terres d'origines se situent respectivement dans la région du Tour Abdin et au bord de la mer Noire<ref>Yves Ternon, La Cause arménienne, Seuil, Paris, 1983 Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>.

Sachant que ce sont les Jeunes-Turcs et les kémalistes qui ont fondé la République en 1923, la majorité des dirigeants de la Turquie moderne sont issus des rangs jeunes-turcs. Ainsi, nombre d’entre eux ne veulent pas remettre en cause leur parti politique.

Position officielle

Aujourd'hui, la République turque refuse de reconnaître l'existence du génocide et qualifie les événements de 1915-1916 de « Sözde Ermeni Soykırımı » (« prétendu génocide arménien »).

Sur le sol national, l'appareil judiciaire et juridique prévoit également des sanctions pour ceux qui contreviendraient à la version officielle turque : le nouveau Code pénal, censé rapprocher la Turquie des standards européens en matière de droits de l’homme, a été dénoncé par plusieurs organisations internationales dont Reporters sans frontières<ref>Reporters sans frontières, « L'entrée en vigueur du nouveau code pénal ajournée », 31 mars 2005 Modèle:Lire en ligne.</ref> et Amnesty International<ref>Amnesty international, « Turquie. Le gouvernement doit répondre aux préoccupations sur le nouveau code pénal », 23 mars 2005 Modèle:Lire en ligne.</ref>, notamment à cause de son article 305 qui punit de trois ans à dix ans de prison et d'une amende tous « actes contraires à l’intérêt fondamental de la nation » ; la peine peut être étendue à quinze ans de prison si cette opinion est exprimée dans la presse. Mais des procès récents faits à des personnes s'exprimant au sujet du génocide (notamment Orhan Pamuk ou le prêtre assyrien Yusuf Akbulut)<ref name="BBC_010905"/>,<ref>http://www.aina.org/releases/yusuf2.htm, Priest Awaits Trial for Holocaust Acknowledgment, 4 décembre 2010</ref>, montrent que le Code pénal turc (article 301) permet de poursuivre des défenseurs des droits humains, des journalistes et d’autres membres de la société civile exprimant pacifiquement une opinion dissidente<ref>Amnesty International, « Turquie. L'article 301 menace la liberté d'expression : il doit être immédiatement abrogé ! », Modèle:1er décembre 2005 Modèle:Lire en ligne.</ref>,<ref>http://www.aina.org/releases/sezeralbright.htm, U.S. Congressional Letter on Fr. Yusuf Akbulut , 21 décembre 2000</ref>.

En avril 2005, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdoğan a proposé au président arménien Robert Kotcharian de mettre en place une commission d'historiens. Malgré cette proposition, Cemil Çiçek, porte-parole du gouvernement turc et ministre de la Justice, a parlé de « trahison » et de « coups de couteau dans le dos de la nation turque », à propos d'historiens universitaires turcs (non acquis à la thèse officielle turque) qui voulaient participer à un colloque traitant des « Arméniens ottomans au moment du déclin de l'empire » organisé en mai 2005 qui aurait dû avoir lieu dans des universités turques<ref>« Turquie : De la difficulté de débattre du génocide arménien », dans Courrier international, 2005 Modèle:Lire en ligne</ref>,<ref>Amnistia, « Le Gouvernement turc interdit un colloque universitaire sur l'histoire des Arméniens dans l'Empire ottoman », 27 mai 2005 Modèle:Lire en ligne.</ref>. Le ministre arménien des Affaires étrangères Vardan Oskanian avait répondu en voyant dans la proposition de création de commission de la Turquie une volonté de « réécrire son histoire de manière éhontée et de vouloir la propager dans les autres pays »<ref name="Bastion">Jérôme Bastion, « La Turquie propose une "commission-vérité" à l’Arménie », sur RFI, 15 avril 2005 Modèle:Lire en ligne</ref>. Il faut par ailleurs noter que, à l'époque, il s'agit encore de l'empire ottoman et non de la République turque, mais que celle-ci empêche toujours les historiens de faire leur travail, car elle n'a toujours pas ouvert les archives ottomanes de cette époque. Même si le gouvernement turc affirme dans le même temps avoir ouvert toutes ses archives, cette affirmation n'a jamais pu être accréditée par des historiens indépendants<ref name="Bastion"/>,<ref>Ara Sarafian, « Réexamen du "débat sur les archives ottomanes" » Modèle:Lire en ligne.</ref>.

Opinion publique turque

Une information libre et objective sur le sujet est impossible en Turquie. Ainsi, lorsque l’écrivain Orhan Pamuk a déclaré, en 2005, à un quotidien suisse, qu'« un million d'Arméniens et trente mille Kurdes ont été tués en Turquie », un sous-préfet de Sütçüler (région d'Isparta, au sud-ouest) a ordonné la destruction de tous ses livres<ref>Marie Jégo, « Des intellectuels turcs s'émeuvent d'une "montée du nationalisme" », dans Le Monde, 13 avril 2005 Modèle:Lire en ligne.</ref>. Le 16 décembre 2005, le procès d'Orhan Pamuk s'ouvre à Istanbul pour ces propos considérés comme une « insulte à l'identité nationale turque » et passibles à ce titre de six mois à trois ans de prison<ref>Guillaume Perrier, « Le procès de M. Pamuk divise le pouvoir turc », dans Le Monde, 17 décembre 2005 Modèle:Lire en ligne.</ref> ; la justice turque abandonnera néanmoins les poursuites le 23 janvier 2006<ref>Amnesty International</ref>. Un autre exemple de cette politique est l'emprisonnement du prêtre assyrien Yusuf Akbulut. En effet, le père Yusuf a été arrêté pour avoir affirmé l'existence de l'holocauste assyrien de 1915 à côté du génocide arménien. Les journalistes, avaient espéré apparemment pouvoir citer un prêtre niant la validité de l'holocauste assyro-arméno-grec de 1915, mais ceux-ci ont été surpris par le père qui s'est mis en colère et qui a reconnu sans aucune contestation l'existence des massacres des populations chrétiennes de l'Empire ottoman. Après l'entrevue, les journalistes de Hurriyet ont publié un article sulfureux avec une photo du père Yusuf tenant une croix sous le titre Modèle:Citation. Deux jours plus tard, le prêtre Yusuf est détenu par les militaires turcs et est accusé de trahison à l'encontre de l'État turc<ref>http://www.aina.org/releases/2000/yusuf.htm, Turkey Arrests Priest for Refusing to Deny Genocide, 23 novembre 2000</ref>. L’opinion publique n’a accès qu’à la version officielle concernant ces massacres du début du siècle et rejette généralement la qualification de génocide, du moins ouvertement. En privé, certains Turcs reconnaissent la réalité des massacres. Le cas échéant, la population n'hésite d'ailleurs pas à manifester son rejet de certaines méthodes. Le 19 janvier 2007, Hrant Dink, rédacteur en chef de la revue arménienne d'Istanbul Agos et principal promoteur de la reconnaissance du génocide en Turquie, est assassiné par un jeune nationaliste. Près de cent mille manifestants descendent dans les rues d'Istanbul à l'occasion de ses funérailles, brandissant des pancartes proclamant « nous sommes tous des Arméniens »<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Sarah Rainsford, « Solidarity marks editor's funeral », sur BBC News, 24 janvier 2007 Modèle:Lire en ligne.</ref>, une première en Turquie où le discours restait jusqu'alors fortement imprégné par la position officielle du gouvernement.

La majorité des intellectuels et historiens turcs soutiennent la thèse niant le génocide. Néanmoins, certains intellectuels, personnalités, militants des droits de l'Homme ou professeurs turcs s'inscrivent en faux contre la version historique établie par Ankara.

Parmi les universitaires, on peut citer :

  • Taner Akçam qui considère que les coupables du génocide font partie des fondateurs de la République de Turquie née sept ans plus tard et que le gouvernement turc ne peut donc pas « accepter que parmi les grands héros qui ont sauvé la patrie certains ont été des assassins »<ref>Taner Akçam, « Le tabou du génocide arménien hante la société turque », dans Le Monde diplomatique, juillet 2001 Modèle:Lire en ligne.</ref>. Il a été le premier Turc à avoir ouvert les archives ottomanes et assumer le génocide<ref>Modèle:Lien web.</ref> ;
  • Halil Berktay<ref name="collectif">Mural Belge, Halil Berktay, Elif Chafak, Hrant Dink, Fatma Müge Göçek (Interview de la professeur Goçek dans l'AztagDaily), Ahmet Insel, Etyen Mahcupyan, Baskın Oran, et Ragip Zarakolu, « Le travail sur l'histoire sera bloqué en Turquie », dans Libération, 10 mai 2006 Modèle:Lire en ligne.</ref> (professeur à l'université d'İstanbul) qui n'hésite pas à qualifier de « berceuses » les thèses d'Ankara, ajoutant qu'« il y a des tonnes de documents prouvant la triste réalité » ;
  • Ahmet İnsel<ref name="collectif"/> (universités de Paris I et Galatasaray) qui dénonce notamment, selon ses propres mots, le « délire négationniste » qui règne en Turquie, et qui se traduit, selon lui, par la négation de la souffrance arménienne, le refus de reconnaître les intentions génocidaires d'une partie des unionistes au pouvoir, et, enfin, par les accusations contre les Arméniens ;
  • Fikret Adanır (voir sa contribution au colloque organisé par le CDCA, « L'actualité du génocide des Arméniens ») ;
  • Altan Gökalp, Engin Akarlı ou encore Fatma Müge Göçek<ref name="collectif"/>.

Les défenseurs des droits de l'Homme sont nombreux, mais mentionnons particulièrement Ali Ertem (et toute son association SKD contre le crime de génocide, « Soykırım Karşıtları Derneği »), Bülent Peker (Fondation turque des droits de l'Homme) ou Ragip Zarakolu<ref name="collectif"/> (surnommée « Mère Courage »). Des livres et des expositions sur la communauté arménienne voient le jour et rencontrent un certain succès, ce qui semble indiquer une évolution des mentalités.

Le Modèle:Date, quatre intellectuels, Cengiz Aktar, Ali Bayramoglu, Ahmet İnsel et Baskın Oran, lancent la pétition özür diliyorum (« Nous leur demandons pardon »)<ref name="site özür diliyorum">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web.</ref>. Les auteurs, défenseurs de la cause depuis longtemps, travaillent depuis deux ans sur cette pétition qui vise à une reconnaissance par l'État turc du génocide arménien. Le texte dit : Modèle:Citation. Événement sans précédent en Turquie, le texte a recueilli plus de mille signatures d'intellectuels, d'artistes et universitaires turcs le jour même de son lancement<ref>Ragip Duran, « Des intellectuels turcs demandent « pardon » » dans Libération, 16 décembre 2008, Modèle:Lire en ligne.</ref>. Les dix mille signatures sont atteintes deux jours plus tard<ref name="site özür diliyorum"/>. Mais des sites « concurrents » refusant de présenter des excuses, niant le génocide ou dénonçant au contraire l'attitude supposée arménienne durant la Première Guerre mondiale ont rapidement vu le jour et récolté également de nombreuses signatures<ref>« Pétition d’excuse vis-à-vis des Arméniens : La guerre d’internet a débuté en Turquie » dans Les Nouvelles d'Arménie, 19 décembre 2008, Modèle:Lire en ligne.</ref>.

Néanmoins, selon les sondages, huit Turcs sur dix pensent que leur pays devrait rompre les négociations d'adhésion avec l'Union européenne si celle-ci exigeait la reconnaissance du génocide.

Depuis 1993, un chapitre des manuels scolaires d'histoire est consacré aux arguments réfutant les allégations de génocide. En 2003, une circulaire du ministère de l'Éducation invite les enseignants à « dénoncer les prétentions des Arméniens ». Des concours de dissertation sont organisés dans les écoles, y compris dans les quelques écoles arméniennes qui subsistent à Istanbul. La presse turque finit par s'en émouvoir.

Le ministère turc de la Culture défend sur son site internet la version officielle de l'Histoire<ref>Ministère de la Culture et du Tourisme de la République de Turquie, Assertions arméniennes et vérité Modèle:Lire en ligne.</ref> et, selon un rapport du parlement français, subventionne de nombreux sites internet défendant cette thèse.

Les 24 et Modèle:Date s'est tenue pour la première fois en Turquie, dans un climat de fortes tensions<ref name="collectif"/>, une conférence intitulée Les Arméniens ottomans au temps du déclin de l'empire. Annulée la veille sur ordre du tribunal administratif d'Istanbul, ce qui avait été commenté par la Commission européenne comme une provocation, cette conférence, qui était soutenue par le Premier ministre Recep Tayyip Erdoğan, a pu finalement avoir lieu à l'université Bilgi d'Istanbul. Le seul homme politique à y avoir participé est le membre du Parti républicain du peuple (gauche) Erdal İnönü, fils d’İsmet İnönü, le compagnon le plus proche de Mustafa Kemal.

Le silence fait au génocide des Assyriens

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En réalité, le sort des Assyriens suscita de nombreuses interrogations parmi les historiens. Comme lors des massacres de 1895, les observateurs développèrent souvent l'idée, par manque d'information, ou par mauvaises intentions, que les massacres avaient visé exclusivement les populations arméniennes, excluant de fait les autres populations chrétiennes<ref name="COUR_166">De Courtois, Sébastien. Le Génocide oublié: Chrétiens d'Orient, les derniers Araméens, pp. 166-167.</ref>.

Les raisons principales qui font que la reconnaissance du génocide est peu répandue sont les suivantes (les raisons sont assez semblables à celles du génocide des Grecs pontiques) :

  • La faiblesse intrinsèque des communautés assyriennes pendant cette période, divisées, repliées sur elles-mêmes et diminuées démographiquement. Elles eurent du mal, malgré les efforts désespérés des patriarches syriaques Rahmani et Afram Barsaum lors de la conférence de la paix, de faire entendre, sinon reconnaître par la communauté internationale, leurs propres épreuves<ref name="COUR_166"/>.
  • Le déficit quantitatif des sources premières et la rareté des témoignages qui purent parvenir jusqu'à notre époque. La guerre, qui a été menée jusqu'en 1918 dans le Tour Abdin, ainsi que la reprise en main énergique de ces territoires par la jeune république turque, empêchèrent les observateurs traditionnels, diplomates, militaires et ecclésiastiques, de rendre compte des massacres<ref name="COUR_166"/>.
  • Modèle:Refnec.
  • Les historiens assyriens attribuent ce manque de reconnaissance au nombre très faible de survivants assyriens<ref name="Travis"/>
  • L’ONU, le Parlement européen et le Conseil de l’Europe n'ont jamais évoqué le problème.
  • Modèle:Refnec.
  • Les interrogations suscitées par la question des amnisties prononcées à l'égard des Assyriens de Mardin et Nusaybin n'ont semé qu'embarras et confusion. Par ailleurs, celles-ci n'étaient que rarement respectées et quand elles l'étaient, étaient rapidement violées. Elles firent donc d'un cas isolé, une réalité historique laissant croire qu'il y avait deux catégories de victimes, les Arméniens d'un côté et les autres chrétiens de l'autre<ref name="COUR_166"/>.

Ce manque de reconnaissance apparaît déjà aux lendemains des génocides portés contre les chrétiens d'Anatolie. C'est dans ce cadre que le traité de Lausanne de 1923 garantit aux Arméniens, Grecs et Juifs le droit entre autres à la liberté religieuse au sein du nouveau gouvernement turc. Cette liberté n'a cependant pas été accordée aux différentes Églises assyriennes (Église syriaque orthodoxe, Église syriaque catholique, Église chaldéenne et Église apostolique assyrienne de l'Orient). L'UE exerce actuellement une pression sur le gouvernement turc pour que celui-ci reconnaisse et protège le peuple assyrien comme peuple autochtone de Turquie et reconnaisse les droits (droits religieux et enseignement de la langue araméenne notamment) de cette minorité<ref>http://www.sua-ngo.org/?p=media&bb=20, Syriac Unicersal Alliance’s Recommendations adopted by Council of Europe, 29 janvier 2010</ref>.

En effet, l'on a pu observer un certain manque d'activisme de par le passé de la part du peuple assyrien. Toutefois, les Assyriens, notamment à travers la diaspora, se font de plus en plus connaître et ne manquent pas de rappeler aux sphères politiques le massacre auquel ils ont dû faire face à l'aube de la Première Guerre mondiale. C'est dans ce cadre que le 11 mars 2010, la Suède a été le premier pays à reconnaître officiellement le génocide des Assyriens au côté de celui des Arméniens et des Grecs pontiques<ref name="M2008.09.U332"/>,<ref name="LOCAL_110310"/>,<ref>"Sweden Recognizes Assyrian, Greek and Armenian Genocide." Assyrian International News Agency. le 12 mars 2010.</ref>.

Confusion entre évènements historiques et crimes contre l'humanité

Une autre raison du manque de reconnaissance du génocide assyrien et plus généralement des massacres des populations chrétiennes de l'Empire ottoman est l'hésitation des gouvernements et parlements à prendre position, certains privilégiant les relations commerciales avec la Turquie refusent de traiter le sujet, comme cela se fait communément pour les autres crimes contre l'humanité.

Le cas de la Suède illustre bien ce problème, aussi bien pour le génocide des Assyriens que pour les autres. Le gouvernement de son côté ne souhaitait pas prendre position pour ainsi ne pas mettre en péril les relations entre les deux pays. Cependant le parlement en a décidé autrement et a voté en faveur de la proposition de reconnaissance, comme l'avaient déjà fait bon nombre de parlements et de gouvernements auparavant, malgré les menaces turques.

C'est ici que s'ouvre le débat entre événement historique et crime contre l'humanité. Alors que le gouvernement ne souhaitait pas s'exprimer officiellement sur la question pour ainsi ne pas « politiser » l'histoire, bon nombre de parlementaires en ont décidé autrement considérant qu'il ne s'agissait non pas de politisation de l'histoire, mais plutôt de reconnaissance de crime contre l'humanité pour que de tels événements ne se reproduisent plus à l'avenir et que les enfants et petits enfants des victimes puissent enfin rendre hommage à leurs martyrs. C'est dans ce cadre que la réconciliation est citée. La reconnaissance est considérée comme le seul moyen d'atteindre la réconciliation, comme une étape primordiale dans le processus de réconciliation qui sera autant bénéfique aux victimes qu'au gouvernement turc<ref>http://www.hujada.com/article.php?ar=1699, Personvalspecial 2010 - Agneta Berliner (FP), 17 septembre 2010</ref>.

Le 9 février 2023, le Sénat français a voté une proposition de résolution invitant le gouvernement à reconnaître le « génocide » des Assyro-Chaldéens de 1915-1918 et à faire du 24 avril la date de commémoration des génocides arménien et assyro-chaldéen. Le texte, adopté par 300 voix contre 2, « invite le gouvernement à reconnaître officiellement l’extermination de masse, la déportation et la suppression de l’héritage culturel de plus de 250.000 Assyro-Chaldéens par les autorités ottomanes, entre 1915 et 1918, comme un génocide » et à « condamner publiquement le génocide ». « Nous avons un rôle de protection envers les Chrétiens d’Orient, qui est l’héritage d’une longue histoire remontant aux capitulations signées par François 1er avec le sultan Soliman le Magnifique en 1535 », expose la sénatrice Valérie Boyer, porteuse du texte<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Situation actuelle du peuple assyrien

Le génocide a gravement affecté la conscience nationale de ce peuple, les Assyriens ont été fortement touchés par les maladies, les massacres et les disparitions. Le génocide et les souffrances liées à celui-ci continuent de marquer ce peuple et son identité. Une des conséquences de ces massacres sont les changements démographiques causés par le génocide, les régions du sud-est de la Turquie qui abritaient autrefois une majorité d'Assyriens n'en compte aujourd'hui plus que quelques milliers. En effet, l'islamisation par les Arabes, les Turcs et les Kurdes, ainsi que l'émigration en masse causée par les persécutions et massacres ont grandement affecté l'identité de la région.

Bien que leur départ remonte à plusieurs dizaines d'années, une centaine pour certains, les Assyriens originaires du Tour Abdin et du Hakkiari vivant actuellement à l'étranger et ayant construit une nouvelle vie en Europe, maintiennent leur attachement avec leur terre natale, malgré les tentatives d'intimidations de la part des gouvernements locaux, du gouvernement turc<ref>http://www.lefigaro.fr/international/2009/03/04/01003-20090304ARTFIG00359-les-moines-de-mor-gabriel-resistent-a-l-etat-turc-.php, Les moines de Mor Gabriel résistent à l'État turc, 5 mars 2009</ref> et des voisins kurdes s'étant approprié les terres des Assyriens ayant émigré<ref>http://www.guardian.co.uk/world/2010/aug/24/letter-from-turkey-kurds, Turkey: an ancient faith rebuilds its roots in Tur Abdin, the 'mountains of the worshippers', Christian Syriacs who were expelled after a crackdown on the Kurds have returned from Europe to resettle their hilltop village, 24 août 2010</ref>,<ref>http://www.aina.org/news/20100806001910.htm, Assyrian Churches in Turkey Hold First Ritual in 30 Years, le 2010</ref>,<ref>http://www.hurriyetdailynews.com/n.php?n=assyrian-entrepreneur-discouraged-by-obstacles-in-wine-production-2010-08-04, Turkish winemaker's problems could drive anyone to drink, 4 août 2010</ref>.

Plus récemment, l'emprise de l'État islamique depuis 2013 dans le nord de la Syrie et de l'Irak où vivent des populations assyriennes pose la question de la survie de ce peuple dans la région.

Références

Modèle:Références nombreuses

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Bibliographie

Livres

en français
  • Florence Hellot-Bellier, Chronique de massacres annoncés. Les Assyro-Chaldéens d’Iran et du Hakkari face aux ambitions des empires (1896-1920), Cahiers d'études syriaques, Geuthner, 2014.
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  • Sébastien de Courtois, Lé génocide oublié, chrétiens d'Orient, les derniers araméens, Ellipses, (publication d'archives diplomatiques du ministère français des Affaires étrangères sur la période 1895-1914), 2002
  • Claire Weibel Yacoub, Surma l'Assyro-Chaldéenne, Éditeur : L'Harmattan, Collection : Peuples et cultures de l'Orient, 2007, 275 p.
  • Claire Weibel Yacoub, Le Rêve brisé des Assyro-Chaldéens, L'introuvable autonomie, Cerf, 2011, 304 p.
  • Joseph Yacoub, La Question assyro-chaldéenne, les Puissances européennes et la SDN (1908-1938), 4 vol., thèse Lyon, 1985, Modèle:P.
  • Joseph Yacoub, Qui s'en souviendra ? 1915 : le génocide assyro-chaldéo-syriaque, Cerf, 302 p., 2014
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en anglais
autres langues
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  • Bahdi Ecer. I fikonträdets skugga. Uppsala: Uppsala Universitet, 1991. Modèle:ISBN
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Films

Articles connexes

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Liens externes

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