Louis IV (empereur du Saint-Empire)
Modèle:Titre mis en forme Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Personnalité politique
Modèle:Souverain- de Bavière<ref>Sa généalogie sur le site FMG.</ref> (1282 – 1347), élu roi des Romains en 1314 puis couronné empereur des Romains sous le nom de Modèle:Souverain-, régna de 1328 à 1347. Il s'est fermement opposé à la papauté, notamment à Modèle:Souverain2.
Biographie
Enfance
Il est le fils de Modèle:Souverain2 (1229 – 1294), duc de Bavière, et de sa seconde épouse Mathilde de Habsbourg. Né en février/mars 1282 il est associé au gouvernement par son frère aîné Modèle:Souverain3 en 1300/1304 comme duc conjoint de Haute-Bavière et corégent du palatinat du Rhin, la fonction de prince-électeur étant exercée conjointement. En 1310, le patrimoine bavarois est partagé entre eux et à partir de 1317 Modèle:Souverain- devient le seul duc de Bavière après l'abdication de Rodolphe.
Une élection contestée
À la suite de la mort de l'empereur Modèle:Souverain2 en Modèle:Date en Italie, de longues négociations occupent le collège électoral pendant l'année 1314, et les électeurs convoqués à Francfort tiennent deux réunions différentes. Au cours de la première le 19 octobre Frédéric le Bel, de la famille Habsbourg, est désigné par l'archevêque de Cologne, le comte palatin Rodolphe, Henri de Goritz, roi titulaire de Bohême, et le duc de Saxe-Wittenberg assemblés dans un faubourg de la cité. Au cours de la seconde réunion le 20 octobre, Louis de Bavière est élu à Saschshausen sur la rive gauche du Main par l'archevêque de Trèves Baudouin de Luxembourg, l'archevêque de Mayence, et trois électeurs laïcs ; Jean de Luxembourg<ref>Fils de Modèle:Souverain- qui avait accordé son suffrage contre 28 000 marks d'argent et la cité Ægra.</ref>, Valdemar de Brandebourg et le duc de Saxe-Lauenbourg. Même si la majorité des électeurs s'était prononcée pour Louis, l'élection est faussée par les doubles votes en sens opposés du royaume de Bohême et du duché de Saxe. Louis est le premier duc de Bavière de la Maison de Wittelsbach à obtenir ce titre. Le 25 novembre suivant, à Aix-la-Chapelle, il reçoit la couronne de Pierre d'Aspelt, archevêque de Mayence, tandis que Frédéric est couronné à Bonn par l'archevêque de Cologne<ref>Joseph Calmette, Le Reich allemand au Moyen Âge, Payot, Paris, 1951, Modèle:P.331-332.</ref>.
Cette double élection entraîne la division de l'Empire entre partisans de Frédéric et partisans de Louis : chacun des deux prétendants devant offrir des contreparties au ralliement de chacun, le pouvoir de chacun des deux souverains se trouve considérablement affaibli. La décision a lieu sur le champ de bataille de Mühldorf en 1322 : c'est Louis qui en sort vainqueur ; son adversaire est fait prisonnier ; à la Diète de Nuremberg en 1323 Louis est reconnu par la plupart des soutiens de son rival. Veuf de Béatrice de Świdnica, il épouse en 1324 Modèle:Souverain3 qui lui apporte en dot ses domaines des Pays-Bas. Entretemps Louis de Bavière a été excommunié par le pape Modèle:Souverain2 et en Modèle:Date un accord amiable est trouvé avec Frédéric qui pour sa libération renonce à ses droits, mais un partage est conclu à Munich le Modèle:Date qui prévoit que Frédéric demeure une sorte de roi honoraire en conservant ses États patrimoniaux. Cette situation unique prend fin en 1330 avec la mort de Frédéric<ref>Joseph Calmette, Modèle:Op. cit., Modèle:P.335-338.</ref>.
Le conflit avec la Papauté
Excommunication
Au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, la papauté s'est exilée en Avignon, justifiant ce déplacement provisoire par les désordres régnant dans la péninsule italienne. Résider en Avignon permet aussi de recentrer le Saint-Siège au milieu de l'Occident ce qui en fait une place diplomatique et économique de premier ordre. Bénéficiant de la protection des royaumes de France et de Naples, la papauté n'est plus vulnérable aux intrigues italiennes ou à une intervention de l'armée impériale en Italie. Par contre, elle est consciente de la prééminence des gibelins plus favorables à l'empereur dans les villes du Nord de l'Italie, et s'inquiète en particulier de la puissance de Matteo Visconti<ref name="pav434">Jean Favier, Les papes d'Avignon, Fayard, 2008, Modèle:P..</ref>.
À la mort de l'empereur Modèle:Souverain2 en 1313, les princes s'étant divisés en deux factions, le pape Modèle:Souverain2, entreprenant et autoritaire, croit pouvoir en profiter : il refuse de choisir entre les deux élus. Il déclare l'Empire vacant et nomme le roi de Naples Robert le Sage vicaire pour l'Italie le Modèle:Date-<ref name="pav377">Jean Favier, Les papes d'Avignon, Fayard, 2008, Modèle:P..</ref>. Le conflit tourne à l'épreuve de force avec les gibelins : Matteo Visconti, le maître de Milan excommunié, envoie son fils Modèle:Lien assiéger Gênes. Robert le Sage débloque la ville le Modèle:Date-<ref name="pav434"/>. Le légat Bertrand du Pouget, envoyé à la tête d'une armée pontificale pour appliquer la décision, s'acquitte de sa tâche avec rudesse et s'attire de nombreuses inimitiés<ref>Jean Favier, Les papes d'Avignon, Fayard, 2008, Modèle:P..</ref>. Modèle:Souverain3, qui a eu raison de son rival Frédéric le Bel lors de la bataille de Mühldorf en 1322, entreprend de faire valoir ses droits en Italie et y descend avec son armée. Il délivre Milan assiégée, occupe Pavie<ref name="pav438">Jean Favier, Les papes d'Avignon, Fayard, 2008, Modèle:P..</ref> et prend contact avec les Milanais lesquels, se posant en vicaires du roi des Romains, se heurtent aux représentants du pape. Ce conflit soulève une question de principe : le pape peut-il prétendre à être le vicaire de l'Empire en Italie pendant la vacance du trône impérial ? Or, aux yeux de certains, le trône est vacant puisque la désignation de Louis de Bavière n'a pas obtenu l'approbation pontificale<ref name="Atrium">Yannick Rub, Modèle:Souverain- de Bavière (1286-1347). Roi des Romains (1314-1346) et empereur (1327-1347) Atrium.</ref>. Le Modèle:Date-, le pape déclare que le « Bavarois » a usurpé les droits dont il fait usage ; s'il n'y renonçait pas dans les trois mois, il serait excommunié ; en attendant, le vicariat d'Empire en Italie reviendrait au roi de Naples, Robert d'Anjou. Cet ultimatum est le point de départ d'une querelle qui va durer pendant près d'un quart de siècle. L'empereur dépêche une armée dans la péninsule et répond qu'il tient l'Empire de Dieu seul grâce à l'élection des princes et donc que son élection ne requiert aucune confirmation et que la seule prérogative pontificale en la matière est de le couronner.
Modèle:Souverain- qui est peu conciliant de caractère, doit faire comprendre au monde chrétien que le déplacement de la papauté de Rome en Avignon n'affecte aucunement l'autorité du successeur de saint Pierre. Excellent juriste, il entend faire appliquer à la lettre les textes canoniques. Loin de se soumettre, Louis de Bavière riposte en publiant, entre Modèle:Date- et Modèle:Date-, trois « appellations » destinées en principe au pape, elles s'adressent aussi à tous ceux qui sont capables en Allemagne, surtout dans les villes, de discerner les enjeux du débat. Modèle:Souverain- l'excommunie le Modèle:Date-<ref name="pav438"/>. De son côté, depuis la chapelle de la commanderie à Francfort de l'ordre Teutonique de Sachsenhausen, Louis lance un appel au concile général pour juger le pape, accusé d'hérésie et d'usurpation de bien d'autrui. Tandis que les papes d'Avignon, vivant dans l'opulence, se heurtent depuis des années à l'opposition des ordres mendiants, Louis de Bavière accueille et soutient les Franscicains. Le Modèle:Date-, Modèle:Souverain- dépose Louis de Bavière<ref name="pav438"/>.
Le schisme
Mais, Louis de Bavière sait que le pape est vulnérable et ne cède pas. Le coût de la réorganisation des États pontificaux en un État moderne lui suscite des ennemis : la levée des annates et la centralisation mécontentent les collateurs ordinaires dont elle rogne les prérogatives et pousse à bout les contribuables impitoyablement pressurés<ref name="pav124"/>. La fraction de l'ordre franciscain qui prône une pauvreté radicale se dit profondément scandalisée par la richesse des dignitaires ecclésiastiques ; certains de ces « spirituels » professèrent le joachimisme qui annonçait l'irruption d'une ère nouvelle. Condamnés par la papauté, persécutés à l'intérieur de leur famille religieuse, ils pouvaient penser qu'ils étaient seuls à être marginalisés ; or, en 1323, nombreux sont ceux qui contestent le poids de la fiscalité pontificale, l'accusant de servir à financer les fastes de la cour avignonnaise. Dans les faits, Modèle:Souverain- refusait le luxe des cours princières, même s'il n'était pas austère<ref name="pav124">Jean Favier, Les papes d'Avignon, Fayard, 2008, Modèle:P..</ref>. Ils eurent la surprise de voir la majorité de leurs confrères, ministre général en tête, les rejoindre dans l'opposition au pape qui venait de condamner une opinion partagée par la plupart des franciscains : la pauvreté personnelle du Christ. En promulguant ce texte, Modèle:Souverain- se fait des adversaires dans toute la chrétienté et nombre de théologiens de talent, tel que Guillaume d'Occam, les rallient. Louis de Bavière en joue et accueille les franciscains en rupture de ban auxquels se joint Marsile de Padoue dont l'œuvre maîtresse, le Defensor pacis, subordonne le pouvoir spirituel au temporel<ref>Jean Favier, Les papes d'Avignon, Fayard, 2008, Modèle:P..</ref>. Conseillé par cet état-major, Louis se rend à Rome, décidé à se faire couronner. Il descend en Italie avec son armée, et met fin à une série de succès militaires du légat Bertrand du Pouget. Ce dernier, après avoir rallié l'Émilie et la Romagne, a réussi à occuper Modène, Parme et Reggio en été 1326. En Modèle:Date-, il a également soumis Bologne susceptible d'être une capitale pontificale plus stable que Rome<ref name="pav440">Jean Favier, Les papes d'Avignon, Fayard, 2008, Modèle:P..</ref>. Mais l'empereur excommunié, attendu en Italie comme celui qui pourra s'opposer au légat du pape, se rend rapidement impopulaire par de nombreux impairs. Le Modèle:Date, à Milan, il reçoit la couronne des rois lombards des mains d'un évêque excommunié, car l'archevêque s'est absenté pour ne pas officier. Il fait arrêter Modèle:Souverain3 qui manifeste trop d'esprit d'indépendance, et se croyant tout autorisé nomme trois évêques. Sa popularité s'effondre même chez les gibelins les plus convaincus : pour entrer dans Pise il doit assiéger la ville pendant un mois<ref name="pav440"/>. Rome lui ouvre ses portes plus pour se venger du transfert de la papauté en Avignon que par attrait pour l'empereur. Le légat Giovanni Orsini ayant ordonné à tout le clergé de quitter la ville, c'est Sciarra Colonna, un membre puissant de la noblesse romaine qui, en tant que représentant du peuple romain, couronne l'empereur, le Modèle:Date-. En recourant à des laïcs pour sacraliser une fonction qui est en partie religieuse, Louis de Bavière perd tout son crédit. Le pape saisit cette occasion pour déclarer la déchéance de l'empereur le Modèle:Date-. Seule l'incapacité des électeurs à s'entendre empêche l'élection d'un nouvel empereur<ref name="pav441">Jean Favier, Les papes d'Avignon, Fayard, 2008, Modèle:P..</ref>.
Mais Louis surenchérit : le Modèle:Date-, il déclare Modèle:Souverain- déchu pour hérésie. Souhaitant s'assurer le soutien des Romains, il édicte le Modèle:Date- que le pape ne pourrait plus quitter Rome sans leur accord et qu'il ne devrait pas s'éloigner plus de deux jours<ref name="pav441"/>! Mais étant donné qu'aucun cardinal n'abandonne le pontife, il se passe donc d'élection et désigne comme pape le franciscain Pietro Rainalducci sur proposition de Michele da Cesena. Il fait valider cette désignation par acclamation par le peuple romain. L'antipape prend le nom de Modèle:Souverain2 et est couronné à Saint-Pierre le Modèle:Date-<ref name="pav442">Jean Favier, Les papes d'Avignon, Fayard, 2008, Modèle:P..</ref>. Le pontife n'étant reconnu par aucun évêque, il promeut seize clercs, mais aucun n'est admis dans son diocèse : l'audience de Modèle:Souverain- se limite à des couvents de franciscains<ref name="pav442"/>.
Dans cette affaire, Louis de Bavière s'est complètement discrédité, la chrétienté restant fidèle au pape Jean. Le Modèle:Date, il sort de Rome sous les huées et s'établit à Pise après avoir ravagé le duché de Spolète. Modèle:Souverain-, ne pouvant se maintenir à Rome, doit fuir afin de rejoindre l'empereur à Pise en janvier 1329, dérogeant ainsi à l'édit du Modèle:Date-. Apprenant que les Visconti se rapprochent du légat Bertrand du Poujet, Modèle:Souverain- redoute de voir se fermer l'itinéraire d'un retour en Italie. Il quitte précipitamment Pise pour soutenir les gibelins de Lombardie, mais il trouve porte close. Pendant ce temps, Bertand du Pouget, renforcé par une armée florentine, exerce une répression féroce contre les gibelins. Louis de Bavière regagne alors la Germanie obligeant la ligue gibeline, privée de chef et de raison d'être, à se dissoudre en 1330<ref>Jean Favier, Les papes d'Avignon, Fayard, 2008, Modèle:P..</ref>. Modèle:Souverain- isolé est livré à Modèle:Souverain-, il abdique le Modèle:Date- et abjure publiquement ses erreurs le Modèle:Date-. Il meurt consigné dans le palais pontifical le Modèle:Date-.
Alliances
Très affaibli, Louis de Bavière se met en quête d'une solution négociée. Mais les points de vue sont inconciliables et les négociations vont durer pendant sept années sans aboutir. Il veut bien reconnaître ses fautes, mais il refuse catégoriquement de faire dépendre l'exercice de son pouvoir de l'approbation du Saint-Siège ; or le Saint-Siège maintient cette exigence. Modèle:Souverain2, qui succède en 1334 à Modèle:Souverain-, est plus souple que son prédécesseur, mais ne cède pas sur la question de l'approbation pontificale. Aux divergences de fond venaient s'ajouter les lenteurs d'une procédure canonique extrêmement complexe.
Rivalité avec Jean de Luxembourg
Jean de Luxembourg, dit l'Aveugle, roi de Bohême et fils de l'empereur Modèle:Souverain2, avait été évincé de l'élection impériale au profit de Modèle:Souverain- parce qu'il était trop jeune (il n'avait que 17 ans). Personnage haut en couleur, il passe sa vie à l'affût de grands desseins politiques. La proximité de la Pologne attise les convoitises du roi de Bohême. C’est en 1329 que Jean de Luxembourg déclenche une première épreuve de force avec le duc de Świdnica Bolko le Petit. À la suite d'une action militaire et politique qu'il mène en Silésie, seuls les oncles et Modèle:Souverain3, beau-frère de Bolko, refusent de lui rendre l'hommage de vassalité. Bolko le Petit, ne se sentant pas encore assez fort, noue des alliances. Il se rend d’abord à la cour du roi Charles Robert de Hongrie pour chercher un appui. Ensuite, il se rend chez son grand-père maternel Ladislas le Bref qui l’assure également de son soutien. En Modèle:Date, Bolko accompagne en Italie les partisans de Louis de Wittelsbach pour réclamer la couronne impériale. Toutes ces démarches ont pour résultat la création d’une alliance entre les Wittelsbach et la Pologne, dirigée contre Jean de Luxembourg. Toute cette activité diplomatique n’a pas été suffisante pour protéger le duché de Świdnica. En 1331, la Bohême et les chevaliers de l'ordre Teutonique lancent une attaque conjointe contre Ladislas le Bref. Jean de Luxembourg, en route pour rejoindre les Teutoniques à Kalisz, s’arrête en Silésie pour mettre la pression sur le duc récalcitrant. Il assiège Niemcza, appartenant à Modèle:Souverain- le Petit, avant de s’en emparer. Ensuite, il annexe à la Bohême la région de Głogów, que le duc Przemko de Głogów avait laissé à sa veuve Constance, la sœur de Bolko. En 1336, la position de Modèle:Souverain- se fragilise. D’abord, son oncle Modèle:Souverain3 rend un hommage de vassalité à la Bohême, pour bénéficier en usufruit de la région de Kłodzko. Ensuite, le roi de Pologne, Modèle:Souverain3, renonce momentanément à ses droits sur la Silésie. Néanmoins, Modèle:Souverain- continue à collaborer avec les rois de Pologne et de Hongrie, pour dissuader la Bohême de s’attaquer à lui. En 1338, pour renforcer sa position sur le plan international, il épouse Agnès, de la dynastie des Habsbourg, les rivaux de la maison de Luxembourg. Les bonnes relations qu’il entretient avec la Pologne lui permettent d’ouvrir une route commerciale reliant son duché à la Galicie-Volhynie que vient de conquérir Casimir le Grand. Le Modèle:Date, grâce au rôle de médiateur joué par Modèle:Souverain- le Petit, une alliance est officiellement conclue entre Modèle:Souverain-, Modèle:Souverain- du Saint-Empire, Modèle:Souverain3 et Modèle:Souverain3. L’alliance entre en action au printemps de la même année. Jean de Luxembourg décide d’en finir avec Modèle:Souverain- le Petit. À Świdnica, Bolko réussit à résister au siège de l’armée tchèque. En effet, en Modèle:Date, les alliés lancent une attaque contre la Silésie, obligeant une grande partie des forces bohémiennes à quitter Świdnica pour faire face à l’agression. Modèle:Souverain- du Saint-Empire quitte très vite l’alliance et signe une paix séparée avec la Bohême.
En 1330, une fois Modèle:Souverain- chassé d'Italie, le pape Modèle:Souverain2 souhaite profiter de l'affaiblissement de l'empereur pour prendre le contrôle de toute la péninsule italienne. Jean de Luxembourg, roi chevalier qui sillonne l'Europe à la recherche d'un grand destin politique, se retrouve mêlé aux affaires lombardes. L'Italie du Nord est en proie à de nombreux conflits. La ville de Brescia est l’objet de l’un d’eux. Cette ville guelfe assiégée par les gibelins fait appel au roi-chevalier. Il y répond en Modèle:Date- et, les ayant libérés, il est accueilli par les Brescians qui lui donnent la souveraineté de la ville. Continuant sa lutte contre les gibelins, il met la main en 1331 sur plusieurs villes dont Bergame, Pavie, Verceil et Novare qui lui ouvrent leurs portes<ref>Page 222 dans Histoire de l'empire d'Autriche depuis les temps les plus reculés de Karl Heinrich Joseph Coeckelberghe-Duetzele, 1845.</ref>. Il continue son offensive et s'empare de villes aux confins des États pontificaux : Parme, Reggio et Modène. Il prend aussi Lucques, ce qui inquiète les Florentins. Des négociations s'engagent avec les autorités pontificales et le Modèle:Date- Jean de Luxembourg restitue Parme, Reggio et Modène mais les récupère comme fiefs tenus du Saint-Siège<ref>Jean Favier, Les papes d'Avignon, Fayard, 2008, Modèle:P..</ref>. À ce moment, il semble être créé un royaume guelfe en Italie du Nord subordonné à l'autorité pontificale équivalent au royaume de Naples pour l'Italie du Sud, ce qui tendrait aussi à limiter les possibilités pour Robert d'Anjou, roi de Naples, de soumettre la papauté à un véritable protectorat. Modèle:Souverain-, voyant que Jean de Luxembourg s'est entendu avec le pape et qu'il devient trop puissant, soulève la Bohême contre lui. Mais ce dernier recouvre rapidement son autorité et agrandit même ses États en Lusace et Moravie. Jean de Luxembourg fréquente de longue date la cour du roi de France Modèle:Souverain2<ref name="Autrand13">Françoise Autrand, Modèle:Charles V, Fayard, 1994, Modèle:P..</ref> et il vient y chercher un soutien français dans les affaires lombardes. Il négocie à Fontainebleau un traité d'alliance qui serait cimenté par le mariage d'une de ses filles avec le futur Jean le Bon, fils de Modèle:Souverain-. Les clauses militaires du traité de Fontainebleau stipulent qu'en cas de guerre, le roi de Bohême devra se joindre à l'armée du roi de France avec quatre cents hommes d'armes si le conflit se déroule en Champagne ou dans l'Amiénois, avec trois cents hommes, si le théâtre des opérations est plus éloigné. Les clauses politiques prévoient que la Couronne lombarde ne serait pas contestée au roi de Bohême s'il parvient à la conquérir et que, s'il pouvait disposer du royaume d'Arles, celui-ci reviendrait à la France. Enfin, la ville de Lucques est cédée au roi de France. Mais Robert d'Anjou, roi de Naples et comte de Provence, ne peut qu’être hostile à ce projet soutenu par le pape Modèle:Souverain-. Surtout, les villes italiennes ayant depuis longtemps goûté à leur indépendance, il n'est plus possible dans les faits de leur imposer leur soumission à un royaume guelfe comme c'est le cas en Italie du Sud. Guelfes et gibelins s'allient et créent une ligue à Ferrare qui met à mal les forces de Jean de Luxembourg et de Bertrand du Pouget<ref>Jean Favier, Les papes d'Avignon, Fayard, 2008, Modèle:P..</ref>. Au cours de l'automne 1332, les villes de Brescia, Bergame, Modène et Pavie retombent dans les mains des Visconti. Jean de Luxembourg retourne en Bohême en 1333 et Bertrand du Pouget est chassé de Bologne par une insurrection en 1334<ref>Jean Favier, Les papes d'Avignon, Fayard, 2008, Modèle:P..</ref>.
Ayant constaté l'alliance entre Jean de Bohême et le roi de France, et les menées de ce dernier en Italie, Louis de Bavière, excommunié et isolé, prend peur. Il décide de proposer au pape son abdication en faveur de son cousin Henri de Bavière contre une absolution générale. Henri commence sa campagne pour convaincre les électeurs. Il est soutenu financièrement par le roi Modèle:Souverain- à qui il laisse le royaume d'Arles en gage (ce qu'il peut faire sans trop de scrupules, le royaume échappant complètement au contrôle des empereurs). Par contre, le roi de Naples, Robert le Sage, ne souhaite à aucun prix devenir vassal du puissant roi de France, ce qui mettrait fin à son indépendance. Il réussit à convaincre Modèle:Souverain- de renoncer à son abdication, ce que fait celui-ci le Modèle:Date-<ref>Jean Favier, Les papes d'Avignon, Fayard, 2008, Modèle:P..</ref>.
Guerre de Cent Ans
En 1337, alors que la tension monte entre l'Angleterre et la France, lesquelles se dirigent inexorablement vers la guerre de Cent Ans, Modèle:Souverain2 s'entend avec Modèle:Souverain- auquel il achète son alliance pour Modèle:Unité, ce qui lui permet de raffermir ses positions en Flandre<ref name="Theis273">Laurent Theis, Histoire du Moyen Âge français, Perrin, 1992, Modèle:P.</ref>. L'empereur peut ainsi compter sur un solide allié capable de contrebalancer les menées éventuelles de Jean de Bohême. Évidemment, l'alliance anglo-germanique a pour effet de rapprocher plus encore la papauté du royaume de France.
En 1338, Modèle:Souverain- voyant les négociations s'éterniser et sentant que la papauté devenait impopulaire en Italie, change de ton et lance le Modèle:Date- le manifeste Modèle:Lien. Il y proclame que l'empereur occupe un rang aussi élevé que le pape, qu'il tient son mandat de ses électeurs et qu'il n'a nul besoin de l'approbation pontificale pour remplir sa mission ; enfin, il soutient qu'un vrai concile représentant l'Église universelle est supérieur aux assemblées que le pape peut faire ou défaire à son gré<ref name="pav385">Jean Favier, Les papes d'Avignon, Fayard, 2008, Modèle:P..</ref>. Évidemment, les électeurs soutiennent ce texte qui accroît leur pouvoir électif puisqu'il n'est plus soumis à approbation pontificale. Le Modèle:Date-, réunis à Rhense, ils accomplissent un geste d'une portée considérable. Pour la première fois, ils agissent en corps, non pas pour élire ou déposer un souverain, mais pour préserver les intérêts de l'Empire, dont ils se considèrent les représentants<ref>Francis Rapp, Le Saint-Empire romain germanique. D'Otton le Grand à Charles Quint, Taillandier, 2000, Modèle:P..</ref>. Ils adoptent le point de vue de Modèle:Souverain- et déclarent que l'élection suffisait pour faire le souverain légitime de celui que leur vote avait désigné<ref>Georges Minois, La guerre de Cent Ans, Fayard, 2008, Modèle:P..</ref>. Le Modèle:Date-, au cours d'une diète tenue à Francfort, la constitution Modèle:Lien affirme la même chose, au nom de l'empereur cette fois.
Modèle:Souverain- débarque en Flandre le Modèle:Date-, à Anvers, à la tête de 1 400 hommes d'armes et 3 000 archers, il compte bien que le Saint-Empire se joigne à la campagne. Mais l'empereur et les princes qui devaient y participer demandent en premier lieu que les promesses financières contre lesquelles ils ont accordé leur soutien à Modèle:Souverain- soient honorées. Incertain envers la solvabilité de son allié, Louis de Bavière prend contact avec le roi de France. Édouard rencontre Louis de Bavière le Modèle:Date- à Coblence, au cours d'une autre diète solennelle. Le roi anglais éblouit par sa magnificence et ses largesses l'empereur et ses conseillers qu'il couvre de cadeaux<ref>Georges Minois, La guerre de Cent Ans, Perrin, 2008, p. 62.</ref>. Rassuré sur les finances de son allié, Louis fait d'Modèle:Souverain- son vicaire pour la Basse-Germanie, c'est-à-dire son représentant sur le Rhin et la Meuse<ref name="fav78">Jean Favier, La guerre de Cent Ans, Fayard, 1980, Modèle:P..</ref>, et des troupes germaniques se joignent à Modèle:Souverain- qui lance une chevauchée dévastatrice dans le Cambrésis en 1339. Une nouvelle campagne combinée a lieu en 1340. C'est un succès sur mer : Modèle:Souverain- écrase la flotte franco-génoise à la bataille de l'Écluse. C'est un fiasco sur terre : les Flamands sont écrasés à Saint-Omer et l'armée anglo-germanique est tenue en échec à Tournai<ref>Georges Minois, La guerre de Cent Ans, Perrin, 2008, p. 72-73.</ref>. Mais le fiasco est surtout financier, car Édouard ne peut pas acquitter ses dettes vis-à-vis de ses alliés. En effet, les Bardi et les Peruzzi, qui lui ont avancé l'argent nécessaire, font faillite et l'alliance vole en éclats<ref>Georges Minois, La guerre de Cent Ans, Perrin, 2008, p. 75.</ref>.
Le jeu des alliances conduit le Saint-Siège à nommer des cardinaux pro-français et c'est naturellement un pape très favorable à la France (Modèle:Souverain2 est l'homme de confiance de Modèle:Souverain-<ref name="pav133">Jean Favier, Les papes d'Avignon, Fayard, 2008, Modèle:P.133.</ref>) qui est élu en 1342. Le nouveau pape somme Modèle:Souverain- d'abdiquer dès 1342 et parvient à faire élire contre lui, en 1346, comme roi de Germanie Charles de Bohême, de la famille de Luxembourg et fils de Jean l'Aveugle, dont il fut le précepteur à la cour de France. Cette intrusion dans les affaires allemandes provoque un soulèvement contre ce nouveau monarque. Modèle:Souverain- s'apprête à en profiter en reprenant les armes lorsqu'il meurt subitement le Modèle:Date dans les environs de Munich lors d'une chasse à l'ours<ref>Joseph Calmette, Modèle:Op. cit., Modèle:P.340.</ref>.
Ascendance
Unions et descendance
Modèle:Souverain- épouse en premières noces le Modèle:Date/1311 Béatrice de Świdnica (v. 1290 – 1322), avec qui il a des enfants, dont :
- Modèle:Lien (1313 – 1346). Mariée en 1323 avec Modèle:Souverain3.
- Modèle:Souverain2 (1316 – 1361), duc de Haute-Bavière et margrave de Brandebourg. Marié en 1324 avec Marguerite du Danemark (v. 1305 – 1340). Marié le Modèle:Date- avec Marguerite de Carinthie (v. 1318 – 1369).
- Modèle:Souverain2 (1319 – 1375), duc de Basse-Bavière-Landshut, et de Haute-Bavière en héritage de ses frères. Marié le Modèle:Date- avec Élisabeth de Sicile (1310 – 1349). Marié le Modèle:Date- avec Marguerite de Nuremberg (v. 1335 – 1377). Les trois fils qu'il a d’Élisabeth de Sicile se partagent ses biens : Modèle:Souverain2-Ingolstadt (père de Modèle:Souverain2 et de la fameuse Isabeau, reine de France par son mariage avec Modèle:Souverain2), Frédéric de Basse-Bavière-Landshut, Modèle:Souverain2-Munich. C'est la descendance de Modèle:Souverain- qui réunit toute la Bavière en 1503 (Modèle:Souverain2, son arrière-petit-fils), accède à l'électorat en 1623 (Modèle:Souverain2), avant de finir en lignée masculine en 1777 à la mort de Modèle:Souverain2, fils de l'empereur Modèle:Souverain2 ; la succession du duché-électorat de Bavière passe alors à un très lointain cousin, l'électeur Charles-Théodore de Soulzbach et du Palatinat, issu de la branche aînée des Wittelsbach : les comtes palatins du Rhin.
Il épouse en secondes noces le Modèle:Date à Cologne Modèle:Souverain3 avec laquelle il a :
- Modèle:Lien (1325 – 1374). Mariée en 1351 avec Étienne d'Anjou, duc de Slavonie (1332 – 1354).
- Modèle:Souverain3 (1330 – 1365), duc de Haute-Bavière et margrave de Brandebourg. Marié en 1345 avec Cunégonde Piast (1334 – 1357). Marié avec Modèle:Lien.
- Élisabeth de Bavière. Mariée en 1350 avec Modèle:Souverain3 (1332 – 1359), seigneur de Vérone. Remariée le Modèle:Date- Ulrich du Wurtemberg.
- Modèle:Souverain3 dit l'Insensé (1330 – 1388), duc de Basse-Bavière-Straubing, comte de Hollande, de Zélande et de Hainaut. Marié en 1352 avec Maud de Lancastre (1340 – 1362) (sans postérité). Relation avec Catharina Gerrit Busendr.
- Modèle:Souverain3 (1336 – 1404), duc de Basse-Bavière-Straubing, comte de Hollande, de Zélande et de Hainaut. Marié en 1353 avec Marguerite de Brzeg (v. 1342 – 1386 ; leur fille Marguerite, épouse de Jean sans Peur, assure la succession des comtés de Hollande, Zélande, Hainaut ; quant à Straubing, leur postérité mâle étant éteinte en 1425, il est partagé en 1429 entre les héritiers d'Modèle:Souverain2). Marié en 1394 avec Marguerite de Clèves († 1411). Relation avec Maria de Bronckhorst.
- Modèle:Souverain3 (1340 – 1379), duc de Haute-Bavière, margrave puis électeur de Brandebourg. Marié en 1366 avec Catherine de Luxembourg (1342 – 1395).
- Béatrice de Bavière (1344 – 1359). Mariée vers 1356 avec Modèle:Souverain3 (v. 1339 – 1359).