Henri Ier de Champagne

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Modèle:Titre noble Modèle:Voir homonymes

Modèle:Infobox Aristocrate médiéval

Modèle:Noble- de Champagne dit le Libéral ou le Large, né en Modèle:Date à Vitry et mort le Modèle:Date à Troyes, est comte de Champagne et de Brie de 1152 à sa mort en 1181. Il est le fils aîné du comte Modèle:Noble et de Mathilde de Carinthie.

Biographie

Période d'apprentissage

Enfance

Né en 1127 au château de Vitry, il est le fils aîné du comte Modèle:Noble et de Mathilde de CarinthieModèle:Sfn.

Il est mentionné pour la première fois dans une charte de 1132, réalisée par son père et le prieuré de Sainte-Foy de CoulommiersModèle:Sfn. Il semble accompagner très jeune ses parents dans leur charge comtale. Ainsi, à partir de 1134, son père l'associe au pouvoir et il commence à donner son consentement sur les chartes en signant d'une croixModèle:Sfn. Il signe de son sceau pour la première fois dans une charte de 1145. La même année, il réalisera sa première charteModèle:Sfn.

Au cours de sa jeunesse, Henri a notamment côtoyé Bernard de Clairvaux, un ami proche de son père, et probablement son oncle Étienne de Blois qui fut roi d'Angleterre de 1135 à 1154.

Fiançailles

En 1143, son père, craignant une guerre avec le roi de France Modèle:Noble, cherche de nouveaux alliés. À cet effet, il négocie avec Thierry d'Alsace, comte de Flandre, les fiançailles entre sa fille LauretteModèle:Note et Henri, ainsi que celles entre une sœur d'Henri avec Yves de Nesle, comte de Soissons. Toutefois, aucun de ces mariages n'eut lieu, peut-être pour cause de parenté, conformément à ce que défend le roi, ou alors selon une condition de paix entre le roi et le comte qui eût été la renonciation à ces alliancesModèle:Sfn.

Lettrine P représentant une femme assise richement vêtue.
Marie de France.

Un autre projet se forme toutefois rapidement et qui semble encore plus profitable pour le jeune prince. Depuis la signature du traité de Vitry, la paix était revenue entre Thibaud et Modèle:Noble, et le jeune Henri fut alors fiancé à Marie de France, fille du roi et d'Aliénor d'Aquitaine. Le couple royal n'ayant encore pas d'enfant mâle, Marie est donc héritière présomptive de la Guyenne et du Poitou, et est par conséquent un parti fort recherchéModèle:Sfn.

Modèle:Noble avait d'abord voulu fiancer sa fille à Henri Plantagenêt, futur roi d'Angleterre, fils de Modèle:Noble, comte d'Anjou et du Maine, et de Mathilde d'Angleterre, comtesse d'Anjou, duchesse de Normandie. Mais Bernard de Clairvaux s'opposa à ce projet pour gcause de consanguinité entre les deux partis et Modèle:Noble abandonna donc cette idéeModèle:Sfn.

Marie fut alors fiancée à Henri. Toutefois, compte tenu de l'âge de la jeune fille, le mariage eut lieu beaucoup plus tard. La date exacte de ces nouvelles fiançailles n'est pas connue, mais est probablement antérieure de peu au départ d'Henri pour la Terre Sainte, soit vers 1147Modèle:Sfn.

Départ en Terre Sainte

Tableau représentant un moine brandissant une croix et prêchant devant une large assemblée.
Émile Signol, Saint Bernard prêche la deuxième croisade, 1840, Versailles, musée de l'Histoire de France.

À la suite de la chute d'Édesse en 1144, le pape Modèle:Noble, ancien moine à Clairvaux et disciple de saint Bernard, lance en Modèle:Date- la deuxième croisade. Bernard prêche cette croisade le Modèle:Date-, jour de Pâques, à Vézelay, en présence du roi Modèle:Noble et de la reine Aliénor d'Aquitaine<ref>René Grousset, L’épopée des Croisades, 1936.</ref>.

À l'instar de son roi et de sa reine, ainsi que de nombreux autres nobles ou évêques, le jeune Henri décide de prendre la croixModèle:Sfn. Henri, qui n'avait pas encore été adoubé, part avec une lettre de saint Bernard adressée à l'empereur byzantin Modèle:Noble lui demandant de bien vouloir armer chevalier le jeune prince, ce qu'acceptera de faire le basileus à ConstantinopleModèle:Sfn.

L'ensemble des croisés français se retrouve à Metz, lieu de départ de la croisade, en Modèle:Date-, et prend la voie terrestre à travers le diocèse de Trèves en AllemagneModèle:Sfn.

Assemblée d’ecclésiastiques et de nobles entourant un couple royale, tous de blanc vêtus.
Concile d'Acre.
Guillaume de Tyr, Historia (BNF, Mss.Fr.68, folio 251).

Sur la route d'Édesse, Henri fait partie des survivants de la défaite subie à la bataille du défilé de Pisidie le Modèle:Date-. Les croisés sont ensuite harcelés par les Turcs seldjoukides, mais Henri s'illustre particulièrement à la bataille des bords du MéandreModèle:Sfn.

Henri accompagne ensuite le roi Modèle:Noble à Antioche le Modèle:Date- puis à Jérusalem. Le Modèle:Date-, il est au concile d'Acre afin de définir la meilleure cible pour la croisade. Il participe ensuite au siège de Damas le Modèle:Date- qui est une défaite majeure des croisés et qui mène au démantèlement de la croisade. Néanmoins, Henri s'y couvre de gloire et y gagne l'estime de son roiModèle:Sfn.

À la demande de son père et par l'intermédiaire de saint Bernard, Henri rentre de croisade avant Modèle:Noble et commence son voyage de retour fin 1148 et début 1149Modèle:Sfn.

Lors de son voyage de retour, pendant qu'il traversait en mer une tempête particulièrement violente, Henri fait vœu à saint Nicolas que s'il pouvait revoir son pays, il établirait un chapitre de trois chanoines dans l'église de Pougy, ce qui fut fait cinq ans plus tard, le Modèle:Date. À cette libéralité, le seigneur de Pougy Eudes et ses frères Manassès et Renaud y ajoutèrent deux autres chanoines et divers autres donsModèle:Sfn.

Retour en Champagne

Cinq dames spectatrices d'un tournoi dans lequel un chevalier brise sa lance en blessant à la tête son adversaire qui tombe.
Représentation d'une joute.

Henri est de retour dans le comté de Champagne vers la moitié de l'an 1149. En qualité de chevalier, son père lui donne en apanage les seigneuries de Vitry et de Bar-sur-AubeModèle:Sfn.

Comme beaucoup de jeunes nobles de cette époque, Henri participe volontiers à divers tournois, bien que l'église ait interdit ces pratiques. Bernard de Clairvaux essaya notamment d'empêcher un tournoi organisé par Henri et Robert de Dreux, frère du roi Modèle:NobleModèle:Sfn.

Début 1152, la mort de son père Modèle:Noble mène à l'avènement d'Henri au comté de Champagne. Parmi ses frères puînés, Thibaut hérite des comtés de Blois, de Châteaudun et de Chartres, tandis qu'Étienne obtient le comté de Sancerre. Le plus jeune des quatre frères, Guillaume, mènera quant à lui une carrière ecclésiastique et sera évêque de Chartres, archevêque de Sens puis archevêque de Reims<ref name="RH">Racines et Histoire.</ref>.

Avènement au comté de Champagne

Guerre contre les Plantagenêt

En tant que nouveau comte de Champagne, un des premiers actes politiques d'Henri est de soutenir le roi Modèle:Noble contre Henri Plantagenêt dans le conflit entre Capétiens et PlantagenêtModèle:Sfn.

Outre les lois féodales qui obligeaient les vassaux à défendre par les armes leur suzerain, Henri est également fiancé à la fille de Modèle:Noble. De même, Modèle:Noble a longtemps été en guerre avec Étienne de Blois, son prédécesseur au trône d'Angleterre et oncle d'Henri. De plus, Modèle:Noble refusait de rendre hommage pour la ville de Tours à Thibaut, comte de Blois, frère et vassal d'HenriModèle:Sfn.

Après la Saint-Jean de l'an 1152, Modèle:Noble et Henri, accompagnés d'Modèle:Noble (fils d'Étienne de Blois et donc cousin d'Henri), Robert de Dreux (frère du roi de France) et Modèle:Noble (oncle d'Henri Plantagenêt, qui s'estime lésé dans son héritage), chevauchent sur la Normandie et l'Anjou, dans l'intention de se partager leurs conquêtes à eux cinq. Ils font le siège de Neuf-Marché, mais Henri Plantagenêt revient pour défendre sa ville et les assiégeants doivent se retirer après avoir signé une trêveModèle:Sfn.

L'année suivante, Modèle:Noble chevauche de nouveau en Normandie et prend Vernon et Neuf-Marché avant de devoir signer une nouvelle trêve dont une des conditions est la restitution de ces deux villes, mais on ne sait si le comte Henri l'a accompagnéModèle:Sfn.

Guerre avec son frère Étienne de Sancerre

Grâce à l'intervention d'Henri, un de ses plus fidèles chevaliers, Anseau de Traînel, qui l'avait accompagné en Terre-Sainte, fut fiancé en 1153 avec Alix (ou Mathilde), fille de Modèle:Noble- de Donzy, dont les fiefs étaient voisins de la Champagne. Le mariage fût projeté à une date ultérieure, probablement à cause du jeune âge de la demoiselle, et Anseau et Henri rentrèrent chez eux. Puis, Étienne de Sancerre, frère cadet d'Henri, demanda à Modèle:Noble- de Donzy la main de sa fille, ce que celui-ci accepta malgré les fiançailles précédentes et fit même une dot plus importante que pour le seigneur de TraînelModèle:Sfn.

Une fois informé de la situation, celui-ci en appelle au comte de Champagne qui se trouve personnellement outragé par son frère et vassal qui viole un traité qu'il a lui-même ratifié. Anseau est accompagné dans sa requête par Hervé de Donzy, fils de Modèle:Noble-, car il estimait que son père dilapidait ses terres dans la dot de sa sœur. Henri porte l'affaire devant le roi de France Modèle:Noble. Le roi mène alors une armée avec le comte de Champagne, Modèle:Noble, Anseau de Traînel et Hervé de Donzy et assiège puis prend Saint-Aignan où se trouvent Étienne de Sancerre et sa femme. Ce dernier est obligé d'accepter un accord à l'amiable. Il doit restituer la dot de se femme au frère de celle-ci, Hervé de Donzy, et Anseau de Traînel garde la dot qu'il avait initialement négocié avec Modèle:Noble- de Donzy. Toutefois, le mariage entre Étienne de Sancerre et Alix de Donzy ayant été fait publiquement et consommé, ils purent rester ensembleModèle:Sfn.

Rôle d'arbitre

Une fois la couronne comtale ceinte, Henri sert d'arbitre pour les grands de ce monde.

En 1152 le pape Modèle:Noble, ancien moine de l'abbaye de Clairvaux, lui demande d'intervenir pour régler un litige entre l'abbé de Vézelay et les bourgeois de la villeModèle:Sfn. En 1152, Modèle:Noble, successeur d'Eugène, refera la même demandeModèle:Sfn.

En 1155, il est désigné par le roi des Francs Modèle:Noble comme juge pour un différend entre l'évêque de Soissons et le chapitre de chanoinesModèle:Sfn.

Henri ne joue alors plus de grand rôle pendant environ cinq ans, ce qui laisse envisager un refroidissement entre lui et le roi, dont il n'épouse toujours pas la fille bien qu'il en fût le fiancé depuis 1147Modèle:Sfn. Le rapprochement de son frère Thibaut, comte de Blois, et d'Modèle:Noble fut probablement également une cause de ce refroidissement. Thibaut prit même part à une expédition anglaise contre la ville d'AgenModèle:Sfn.

Beau-frère du roi Modèle:Noble-

Enluminure représentant un couple royal en prière
Adèle de Champagne et Modèle:Noble dans une enluminure du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

Modèle:Noble, frère cadet d'Henri, se rapproche d'Modèle:Noble. En Modèle:Date-, il cède au roi anglais Amboise et Fréteval, avec la médiation de Modèle:Noble, momentanément réconcilié avec le roi d'AngleterreModèle:Sfn. Mais en 1159, le conflit entre les deux rois reprend, et Thibaud se trouve dans le camp anglais lors d'une attaque sur AgenModèle:Sfn.

Mais en 1160, un événement va changer des allégeances. Le Modèle:Date-, la reine de France Constance de Castille décède. Très vite, le roi Modèle:Noble cherche de nouvelles alliances et épouse le Modèle:Date- Adèle de Champagne, sœur d'Henri, comte de Champagne, de Thibaut, comte de Blois, de Châteaudun et de Chartres et d'Étienne, comte de SancerreModèle:Sfn.

Les trois frères font donc front commun sous la bannière du roi de France et font leurs préparatifs de guerre afin de soutenir leur suzerainModèle:Sfn.

Rôle dans le schisme du christianisme

En 1159, à la mort du pape Modèle:Noble, Modèle:Noble est élu comme successeur. Toutefois, quelques évêques ne reconnaissent pas ce résultat et proclament Modèle:Noble comme pape (candidat soutenu par l'empereur Frédéric Barberousse) qui prend militairement possession de Rome ce qui oblige Modèle:Noble à fuir vers la FranceModèle:Sfn.

Modèle:Noble, qui soutient Modèle:Noble, charge Manassès de Garlande, évêque d'Orléans, de trouver Henri afin de négocier avec Frédéric Barberousse pour juger de la validité des élections pontificales, avec la promesse de ratifier tous les arrangements que le comte prendraitModèle:Sfn.

Henri, qui était possiblement parent avec Modèle:Noble par sa mère Mathilde de Carinthie, se charge de rencontrer l'empereur, mais il est possible qu'il ait eu préalablement avec lui une entrevue dans laquelle avait été préparé le rôle qu'il voulait jouer au profit de l'antipape Victor, en abusant du roi de FranceModèle:Sfn.

Plusieurs personnes richement vêtues assistent au couronnement d'un prélat.
Le couronnement d'Modèle:Noble - épisodes de la vie du pape Modèle:Noble-.

En 1162, une première rencontre a lieu à la limite de l'Empire et de la France afin de choisir des arbitres dans le clergé et dans le baronnage, tant français qu'allemand, afin juger de la validité de l'élection des deux papes. Le comte Henri se porte alors caution de la ratification de ce jugement par le roi de France, et de se livrer personnellement comme otage à l'empereur dans le cas où le roi refuserait le verdict puis de lui faire hommage des fiefs qu'il tient du roi de FranceModèle:Sfn.

Le Modèle:Date eut lieu à Saint-Jean-de-Losne la rencontre entre le roi des Francs et l'empereur accompagné de Modèle:Noble. Mais comme Modèle:Noble a refusé de venir (probablement par crainte de tomber entre les mains de l'empereur, ainsi qu'à cause de l'inconvenance de soumettre à un jugement), Frédéric Barberousse demande au roi de se soumettre à l'antipape et à Henri de se soumettre à son serment de se porter prisonnier. Modèle:Noble, qui n'était pas informé de cette dernière résolution, obtient par l'intermédiaire d'Henri de reporter l'entrevue de trois semaines et laisse comme caution à l'empereur le duc de Bourgogne, le comte de Flandre et le comte de NeversModèle:Sfn.

Le Modèle:Date, Modèle:Noble, Modèle:Noble et Henri reviennent à Saint-Jean-de-Losne, mais l'empereur ne vient pas. Seul se présente à midi son chancelier Rainald von Dassel, archevêque de Cologne, qui annonce que seuls les prélats soumis à l'Empire romain ont qualité pour être juges de la validité de l'élection du pape, et que les évêques et le clergé accompagnant le roi sont présents seulement à titre d'amis et d'alliés. Modèle:Noble, estimant la parole de l'empereur rompue se déclare dégagé de sa paroleModèle:Sfn.

Le soir venu, l'empereur se présenta mais face à l'absence du roi envoya une ambassade le chercher à Dijon. Modèle:Noble refusa de l'écouter et l'empereur déclare ses engagements remplis et ceux du roi violés. Il fit des menaces de guerre et somma Henri de tenir son serment. Les menaces de guerre restent sans résultats, mais Henri, se croyant lié (et conservant peut-être un soutien pour la cause de l'antipape), se livre prisonnier à l'empereur. Pour sa liberté, il fit hommage à l'empereur de neuf châteaux mouvant du comté de Champagne : Bourmont, Dampierre-le-Château, Possesse, Reynel, La Fauche, Gondrecourt, Cernay-en-Dormois, Raucourt et BelrainModèle:Sfn.

Après ces événements, il semble qu'Henri soit resté en bons termes avec Modèle:Noble (ils sont ensemble à Châlons en 1163) et Frédéric Barberousse, mais il refusa d'aller rendre visite au pape Modèle:Noble, qui vivait alors à Sens et était donc son voisin du Modèle:Date au Modèle:Date. Henri semble également être partisan de Modèle:Noble, antipape successeur de Modèle:NobleModèle:Sfn.

Vers la fin de 1164, Henri rencontre une nouvelle fois Frédéric Barberousse pour reprendre les négociations entamées à Saint-Jean-de-Losne puis part à Paris pour en parler avec le roi, mais en vainModèle:Sfn.

Mariage avec Marie de France

Sceau ancien représentant une femme richement vêtue tenant une croix dans sa main droite et un oiseau posé sur sa main gauche.
Sceau de Marie de France, comtesse de Champagne.

En 1164 , il épouse Marie de France, fille de Modèle:Noble et d'Aliénor d'Aquitaine, avec qui il était fiancé depuis près de dix-sept ans et dont il aura quatre enfantsModèle:Sfn.

À peu près à la même période, son frère Thibaut, comte de Blois, de Châteaudun et de Chartres, épouse Alix de France, sœur de Marie, et donc également fille de Modèle:Noble et d'Aliénor d'Aquitaine. Mais le comte Henri n'assista pas au mariage de son frère et de sa belle-sœurModèle:Sfn.

Succession au duché de Bourgogne

En 1162, le duc de Bourgogne Modèle:Noble meurt, laissant la régence du duché à sa femme Marie de Champagne, sœur du comte Henri, qui est également tutrice de leur fils Modèle:Noble âgé d'environ quatorze ans et donc trop jeune pour régnerModèle:Sfn.

Mais vers 1163, Hugues, sous les impulsions de plusieurs de ses barons, se fâche avec sa mère pour se libérer de sa tutelle. Vers Modèle:Date, Marie est alors chassée de la cour et privée de son douaire, et se voit ainsi obligée de demander l'aide du roi des Francs Modèle:Noble, qui convoque la mère et le fils pour rendre justice, mais ce dernier ne répond pas à la convocationModèle:Sfn.

Après plusieurs avertissements qui restent sans réponse, le monarque commence à faire ses préparatifs de guerre. Modèle:Noble fait alors alliance avec l'empereur du Saint Empire romain germanique Frédéric Barberousse, qui envoie alors le comte de Champagne Henri servir de médiateur auprès du roi et du duc. Henri semble avoir réussi à rétablir la paix entre Hugues et sa mère, sans avoir besoin au recours armé du roi de France ou de l'empereur germanique<ref>Ernest Petit, Histoire des ducs de Bourgogne de la race capétienne, 1888.</ref>

Soutien à Thomas Becket

Persécuté par Modèle:Noble, roi d'Angleterre, l'archevêque de Cantorbéry Thomas Becket est obligé de fuir l'Angleterre en 1164 et se rend à Sens demander l'aide au Pape. Il reste pendant presque deux ans dans l'abbaye de Pontigny, jusqu'à ce que les menaces d'Henri en 1166 l'obligent à se rendre de nouveau à Sens où il demeura à l'abbaye Sainte-Colombe de Saint-Denis-lès-SensModèle:Sfn.

Tout comme le roi Modèle:Noble, le comte Henri témoigne d'une vive sympathie à l'archevêque exilé. Il reçoit du pape Modèle:Noble une lettre le remerciant de sa sympathie à Thomas Becket et l'exhortant de continuer à le soutenirModèle:Sfn.

Le comte Henri tient également pendant cette période une correspondance avec Jean de Salisbury, secrétaire, ami et compagnon d'exil de Thomas Becket et futur évêque de Chartres, et qui a résidé successivement à l'abbaye de Montier-la-Celle puis à l'abbaye Saint-Remi de Reims, dont l'abbé était Pierre de CelleModèle:Sfn.

Seconde affaire de Vézelay

En 1165, Modèle:Noble, comte de Nevers, d'Auxerre et de Tonnerre, eut un litige avec l'abbaye de Vézelay et son abbé Guillaume de Mello. Le Modèle:Date, Guillaume de Nevers entre à Vézelay à la tête d'une armée et saisit les biens et les revenus de l'abbaye. Les moines prirent la fuite et portèrent l'affaire devant le roi des Francs Modèle:NobleModèle:Sfn.

Alors que le roi commence à rassembler l'ost, le comte Henri et son frère Thibaut, comte de Blois, de Châteaudun et de Chartres, assistés d'Anseau de Traînel, se portent alors comme médiateurs entre le comte de Nevers et l'abbé de Vézelay et reçoivent les félicitations et les encouragements du roi. Mais le comte de Nevers refuse l'arbitrage des deux frères ainsi que le montant de la compensation financière qu'il avait été condamné à payer en dédommagement à l'abbaye. Le roi en fut irrité et convoqua son armée à Sens. Effrayé, Guillaume de Nevers, envoie Guillaume de Dampierre, connétable de Champagne, remettre sa soumission. Le roi désigna alors son frère Henri de France, archevêque de Reims, et le comte Henri pour arbitrer et mettre fin à cette querelleModèle:Sfn.

Nouvelles négociations avec l'empereur Barberousse

Fin 1167 ou début 1168, le comte Henri est de nouveau envoyé en ambassade auprès de l'empereur du Saint Empire germanique Frédéric Barberousse, qui se trouve alors en Italie après sa défaite à Rome, qui voit son armée ruinée par la faim et la maladie et qui doit faire face à la ligue lombarde, afin de négocier le mariage du fils du roi de France Modèle:Noble, Philippe Auguste alors âgé d'environ deux ans, avec la fille de l'empereur Frédéric Barberousse, Sophie. Henri avait à cœur la réalisation de ce projet, mais l'église le voyait avec inquiétude et exerça de fortes pressions pour le faire échouerModèle:Sfn. Le projet de mariage reprit cinq ans plus tard, on ne sait pas si Henri fit partie des négociations, mais échoua définitivementModèle:Sfn.

En 1171 ou 1172, le comte Henri servit encore une fois d'ambassadeur avec Modèle:Noble auprès de Frédéric Barberousse, entre Toul et Vaucouleurs, où les deux monarques prirent l'engagement de chasser de leurs terres et de celles de leurs barons, situées entre le Rhin, les Alpes et la ville de Paris, tous les mercenaires, brabançons ou cotereaux, l’exception de ceux qui s'étaient mariés dans le pays ou qui avaient contracté un engagement à vie avec un baron. Parmi les nombreux seigneurs présents, ce fut le comte Henri que le roi choisit pour jurer en son nom l'observation du traitéModèle:Sfn.

Lutte avec l'épiscopat champenois

L'hostilité du comte Henri contre le pape Modèle:Noble, que le clergé français entier reconnaissait comme chef de l'Église, eut des répercussions dans ses relations avec les évêques de ses ÉtatsModèle:Sfn.

Outre l'élection de ce pape, il attaqua aussi la légitimité de l'élection de Gui de Dampierre, fils de Modèle:Noble, seigneur de Dampierre, de Saint-Dizier et de Moëslains et vicomte de Troyes, et d'Helvide de Baudement, élu en 1162 à l'évêché de Chàlons et qui mourut l'année suivante, sans avoir pu être sacréModèle:Sfn.

Il eut des conflits avec Geoffroy de La Roche-Vanneau, évêque de Langres, ainsi qu'avec son successeur Gauthier de Bourgogne, fils d'Modèle:Noble, duc de Bourgogne. Gautier porta plainte auprès du roi des Francs Modèle:Noble. Ce dernier qui devait rencontrer le roi d'Angleterre Henri Plantagenêt à Gisors le Modèle:Date, convoqua les deux parties afin de rendre un jugement en présence d'un grand nombre de barons. Le comte Henri refusa de s'y rendre, estimant qu'il n'avait pas le temps de consulter ses barons compte tenu de la gravité de la situationModèle:Sfn.

Vers 1165, il a une contestation avec l'évêque de Meaux Étienne de la Chapelle. Afin de lui nuire, Henri fit fabriquer en métal de mauvais aloi des deniers semblables à ceux de la ville de Meaux, où le droit de frapper monnaie appartient à l'évêque. Lorsque ce fut de notoriété publique, les deniers de Meaux étaient acceptés à un cours inférieur, voire refusés. Henri dut reconnaître ses torts et jurer la main sur les reliques de respecter les droits du prélat. Les trois seigneurs Modèle:Noble, Eudes de Pougy et Modèle:Noble prêtèrent serment et se portèrent caution pour le comteModèle:Sfn.

Henri eut également une lutte ardente contre l'archevêque de Reims Henri de France, ancien moine de l'abbaye de Clairvaux, frère du roi des Francs Modèle:Noble, et grand partisan du pape Modèle:Noble. En 1167, ce dernier provoqua la colère des habitants de Reims à cause de l'instauration d'une nouvelle taxe. Les habitants se soulevèrent, s'emparèrent de la ville et jetèrent hors des murs les officiers et amis de l'archevêque. Le prélat demanda l'aide de son frère Modèle:Noble, tandis que les habitants cherchèrent l'aide du comte Henri. Celui-ci refusa d'intervenir et conseilla aux Rémois de se soumettre au roi, qui fit raser cinquante maisons pour châtiment. En 1168, Henri confirma les droits du prieuré d'Aulnoy de l'ordre de GrandmontModèle:Sfn.

Quelques années plus tard, l'archevêque de Reims voulut sécuriser la route entre Reims et Châlons qui était infestée de brigands qui avaient refuge dans la forteresse de Sempigny. Henri de France leva une armée et rasa cette forteresse. Afin de défendre cette route, il fit construire le château de Sept-Saulx, non loin de Sempigny, ainsi que ceux de Courville, Cormicy, Chaumuzy, Bétheniville en plus de celui de Reims. Le village de Sept-Saulx dépendait de l'abbaye de Saint-Remi de Reims. Pierre de Celle, abbé de Saint-Remi, donna son consentement à l'établissement de cette citadelle, mais le comte Henri prétendit que l'archevêque n'avait pas le droit d'élever une construction militaire si près des domaines du comté de Champagne. De plus, à la même époque, l'archevêque menaça de guerre Guermond de Châtillon, seigneur de Savigny et vassal du comte de champagneModèle:Sfn.

La guerre entre les deux Henri commença, sans que l'on sache lequel démarra les hostilités. Les armées du comte, accompagnées de mercenaires cotereaux, pénétrèrent dans les domaines de l'archevêché et se livrèrent au pillage, tuant les hommes et les femmes ou les faisant prisonniers pour ne les mettre en liberté que moyennant rançon. Une église fut brûlée avec trente-six malheureux qui s'y étaient renfermés. L'archevêque répondit à cet excès par une sentence d'excommunication qu'il lança contre le comte, mais il ne la fit pas publier. Le comte Henri proposa une trêve que l'archevêque accepta à trois conditions : qu'elle n'entraînerait pas la levée de l'excommunication ; que le statu quo serait maintenu ; et que le butin enlevé serait rendu. Une fois la trêve expirée, le butin n'ayant pas été restitué, le prélat fit publier l'excommunication dans tout l'archevêchéModèle:Sfn.

Le comte Henri demanda au pape la réformation de la décision archiépiscopale et lui envoya deux ambassadeurs, qui affirmèrent que les hommes de l'archevêque avaient les premiers franchi la frontière et que les leurs avaient envahi la terre de l'archevêque uniquement en poursuivant l'armée du prélat vaincue et mise en fuite, et soutinrent que l'excommunication était nulle car, préalablement à sa prononciation, le comte avait signifié son intention d'en appeler au pape. Les ambassadeurs de l'archevêque prétendirent que cette notification d'appel était nulle car le comte avait fait postérieurement acte d'hostilité et rappelèrent l'église brûlée, les hommes tués, les prisonniers faits et les demandes de rançons. À la suite du désaccord entre les deux parties, le pape demanda une enquête à l'archevêque de Tours et à l'évêque d'Autun afin de juger l'affaire. Comme l'affaire se compliquait de droit féodal, le pape Modèle:Noble pria le roi de France Modèle:Noble de juger ou de faire juger cette question. L'affaire se termina en 1171 ou 1172 par l'intermédiaire de Modèle:Noble, de l'archevêque de Tours et de l'évêque d'Autun, comme le souhaitait le papeModèle:Sfn.

Le comte Henri eut également un différend de nature inconnue avec l'évêque de Troyes Matthieu. L'affaire a soulevé l'indignation d'un chroniqueur contemporain anonyme qui indique que le pape avait été sollicitéModèle:Sfn.

Fin de règne

Nouvelle guerre contre les Plantagenêt

En 1167, la guerre reprit entre Modèle:Noble et Modèle:Noble à la suite d'une querelle sur la manière dont l'argent destiné aux États latins d'Orient devait être collecté et envoyé. Modèle:Noble- attaqua la Normandie. Modèle:Noble- répondit en attaquant Chaumont-en-Vexin où se trouvait le principal arsenal français. Une trêve fut conclue, et le comte Henri fut chargé de négocier une paix définitive. Mais comme le comte et le monarque anglais cherchaient à se surpasser l'un et l'autre en astuce, ces négociations furent inutilesModèle:Sfn.

En 1168, à Soissons, le comte Henri et Philippe d'Alsace, comte de Flandre, qui s'était associé aux négociations, présentèrent au roi une proposition de paix, que ce dernier accepta. La paix n'arriva qu'en 1169 lorsque les deux monarques se réconcilièrent à MontmirailModèle:Sfn.

Mais la paix ne dura pas longtemps. Modèle:Noble encouragea les tensions entre Modèle:Noble et ses fils Henri le Jeune, Richard Cœur de Lion et GeoffroyModèle:Sfn.

En 1173, l'armée française, dont faisaient partie le comte Henri ainsi que son frère Thibaut, fit le siège de Verneuil avant de battre en retraiteModèle:Sfn. Puis en 1174, l'armée française, dont fait toujours partie Henri, met le siège devant Rouen, mais doit se retirer faute de vivresModèle:Sfn. Mais enfin, le Modèle:Date, le prince anglais Henri le Jeune se réconcilia avec son père et lui jura fidélité, avec le cautionnement du roi français et de divers barons français dont le comte HenriModèle:Sfn.

Légende d'Anne Musnier

En 1175, trois chevaliers, mécontents du comte de Champagne, avaient tramé un complot contre lui. Anne Musnier, probablement originaire des Noës, qui avait découvert leur plan réussit à tuer le meneur et à faire arrêter les deux autres, qui avouèrent sous la torture leur projetModèle:Sfn.

Le comte Henri les fit pendre au gibet et accorda à Anne Musnier, en remerciement, des privilèges particuliers, qu'elle put transmettre à ses filles, ainsi qu'aux époux de celles-ci, eux aussi considérés comme héritiers, pendant près de cinq siècles (ce fait sera appelé hoirs Musnier)Modèle:Sfn.

Si ces privilèges particuliers sont avérés, aucun chroniqueur n'a rapporté cet acte d’héroïsme, mais seulement la tradition orale. Il n'est donc pas impossible que cette histoire ait été embellie, voire inventée, peut-être par les héritiers d'Anne Musnier afin de justifier leurs privilègesModèle:Sfn. Certains historiens affirment même qu'Anne Musnier a également été anoblie<ref>Modèle:Article.</ref>.

D'autres émettent l'hypothèse qu'Anne Munsier aurait obtenu ces privilèges grâce à ses charmes et qu'elle aurait été la maîtresse du comte Henri<ref>Jean-Charles Courtalon-Delaistre, Topographie historique de la ville et du diocèse de Troyes, 1783.</ref>.

Nouvelle croisade

En 1177 ou 1178, sur les exhortations d'Henri de Marcy, abbé de Clairvaux, le comte Henri décide de prendre la croix une seconde fois lors d'une assemblée solennelleModèle:Sfn.

Le départ eut lieu vers le milieu de l'année 1179. Le nombre de croisés était important, mais il y avait peu de grands seigneurs : Modèle:Noble, frère du roi Modèle:Noble, Philippe de Dreux, évêque de Beauvais, fils de Robert de France, Henri de Grandpré et son frère Geoffroi de Balan. Henri fut naturellement nommé chef de cette expéditionModèle:Sfn.

De Troyes, il passe par Châtillon-sur-Seine et Dijon, où il visite l'abbaye de Saint-Bénigne, et embarque probablement à Marseille. Sur sa route, il croise à Brinses l'archevêque de Tyr et historien des croisades Guillaume de Tyr. Puis il débarque à Saint-Jean-d'AcreModèle:Sfn.

À son arrivée, Saladin faisait le siège de la forteresse de Tibériade. Modèle:Noble, roi de Jérusalem, réunit les croisés à l'armée des barons de Terre-Sainte afin d'aller secourir la place. Mais l'opération est trop lente et Tibériade tombe aux mains des Sarrasins. D'un point de vue militaire, l'expédition d'Henri est donc sans résultatModèle:Sfn.

Henri visita ensuite plusieurs lieux saints : Jérusalem, Hébron, Sébaste et Nazareth, leur fit diverses libéralités, puis donna l'ordre du départ. Il suivit le chemin par terre au travers de l'Asie Mineure, mais tomba entre les mains des Turcs qui le firent prisonnier avec une partie de ses compagnons, les autres étant massacrés. Henri fit alors le vœu que s'il s'en sortait vivant, il s'engagerait à donner à la cathédrale de Langres, dont le patron Saint Mammès était mort à peu de distance, une rente de trente livres sur les foires de Bar-sur-Aube. Henri fut exaucé, car l'empereur byzantin réussit à obtenir sa liberté et il put alors rejoindre ConstantinopleModèle:Sfn.

Le comte Henri reprit ensuite la voie de terre, traversa l'Illyrie et arriva enfin en France fin Modèle:Date-Modèle:Sfn.

Hommage au nouveau roi des Francs

Une des premières visites d'Henri depuis son retour de Terre Sainte fut pour son nouveau souverain Philippe Auguste (et qui est également son neveu), qui a succédé à Modèle:Noble-, mort le Modèle:Date, et qui résidait à ce moment-là à SensModèle:Sfn.

Le jeune roi projetait alors, à la suite des sollicitations d'Modèle:Noble, de partir en guerre contre l'empire germanique, sous prétexte de venger le duc de Bavière Henri Le Lion, qui venait d'être dépouillé par l'empereur Frédéric Barberousse. Le comte Henri l'en dissuada et lui dit qu'Modèle:CitationModèle:Sfn.

Décès du comte

À peine rentré à Troyes, Henri tombe gravement malade et succombe dans la semaine, le soir du Modèle:Date-Modèle:Sfn.

Son fils aîné Modèle:Noble lui succède au comté de Champagne, mais celui-ci, étant encore mineur, règne sous la tutelle de sa mère, veuve d'Henri, Marie de France jusqu'en 1187Modèle:Sfn.

Le comte Henri est inhumé au cœur de la collégiale Saint-Étienne à Troyes, dont il souhaitait faire le lieu de sépulture de sa famille, où sa veuve Marie lui fit élever un tombeau magnifique en bronzeModèle:Sfn.

Dessin en noir et blanc représentant un gisant avec les mains jointes en prière entouré de nombreuses décorations.
Tombeau d'Henri le Libéral tel qu'il était dans la collégiale Saint-Étienne à Troyes.

Histoire posthume

Le tombeau d'Henri fut une première fois profané en 1583, où des voleurs ôtèrent les lames d'argent dont il était orné. Des réparations ont alors été effectuéesModèle:Sfn.

Ensuite, la collégiale Saint-Étienne de Troyes, où étaient inhumés les corps du comte Henri et de son second fils Modèle:Noble, fut détruite pendant la Révolution française. Le Modèle:Date-, les corps d'Henri et de son fils furent exhumés en présence des commissaires du département et après les avoir déposés dans la salle du trésor, ils ont été transférés solennellement à la cathédrale de Troyes le 27 du même mois puis enfouis dans la chapelle Notre-Dame. Les deux tombeaux, placés d'abord de chaque côté du chœur comme ornement, furent détruits l'année suivante. Il fut également question de jeter au vent les cendres d'Henri et de Thibaut comme ceux des rois de France inhumés à Saint-DenisModèle:Sfn.

Le Modèle:Date-, les dépouilles d'Henri et de Thibaut furent une nouvelle fois exhumées lors de fouilles faites pour établir le caveau des évêques. Les corps étaient dans les cercueils de pierre où ils avaient été enterrés à Saint-ÉtienneModèle:Sfn.

De nos jours, les dépouilles de des comtes sont toujours ensevelies sous les pavés de la chapelle Notre-Dame de la Cathédrale de Troyes, mais leurs tombes ne comportent pas d'inscriptionModèle:Sfn.

Dessin en noir et blanc d'une aumônière richement décorée.
Dessin de l'aumônière d'Henri le Libéral<ref>Collection CHG 42 de la bibliothèque municipale de Reims.</ref>.

Politique et administration

Grands officiers

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Statue du comte Henri à Igny-le-Jard depuis 1895.

Le comte Henri, chef suprême du comté de Champagne, a eu pour le seconder un nombre important de grands officiers et de conseillers, clercs ou laïcs.

Parmi les grands officiers, la fonction de sénéchal était tenue par Modèle:Noble, dit Le Gros ou Le Vieux, qui a notamment accompagné Henri en Terre-Sainte en 1147.

Henri eu aussi successivement trois connétables. Le premier fut Eudes de Pougy jusqu'en 1169. Il fut ensuite remplacé par Modèle:Noble jusqu'en 1173, puis enfin le fils de ce dernier Modèle:Noble.

Quant au poste de bouteiller, il est rempli par Modèle:Noble, qui semble avoir été l'un des plus intimes conseillers du comte.

Le poste de chambrier fut tenu par trois personnes successives : Pierre Bursaud, ancien conseiller de Modèle:Noble, qui était chevalier et qui avait une maison à Provins ; Habran ou Abraham, fils de Pierre Bursaud, également appelé appelé Habran de Provins ; Artaud ou Ertaud de Nogent, qui fit construire le château de Nogent-l'Artaud, principal chambrier d'Henri et qui l'accompagne en Terre-Sainte en 1179. Isambard, Josbert, Aubert de Milly et Ebrard ont également tenu le poste de chambrier.

Pour la fonction de maréchal, elle fut d'abord occupée conjointement par Gautier de Provins (de 1152 à 1158) et Geoffroi de Chartres (de 1153 à 1158). Gervais est cité comme maréchal dans une charte de 1157. Guillaume le Roi est lui maréchal de 1158 à 1179, et semble avoir été un des plus intimes conseillers d'Henri, et l'accompagna en Terre-Sainte en 1179, où il fait probablement partie des victimes tombées sous le fer des sarrasins dans la bataille où Henri est fait prisonnier. Guillaume le Roi laissa plusieurs fils dont Milon de Provins, dit aussi Bréban, qui est également présent en Terre-Sainte en 1179 et qui reprendra plus tard la charge de maréchal de Champagne.

Henri eut également trois chanceliers : Guillaume (jusqu'en 1176) puis Etienne (de 1176 à 1179) qui accompagne le comte Henri en Terre-Sainte en 1179 où il décède et est là-bas remplacé par Haïce de Plancy, fils d'Modèle:Noble-, seigneur de Plancy, et d'Emeline de Bazoches, et frère d'Modèle:Noble et de Miles de Plancy, et qui avait déjà occupé ponctuellement le poste en 1168 et en 1173. Il sera plus tard évêque de Troyes de 1190 à 1193 sous le nom de Barthélémy.

Henri eut également dans son entourage Robert de Milly, futur chambellan de Champagne.

Foires de Champagne

Fichier:Foire de Champagne XIIIe.jpg
Foire de Champagne, gravure du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

C'est sous le règne du comte Henri que les Foires de Champagne prennent leur essor.

Il poursuit l’œuvre de ses prédécesseurs et conserve le rythme de six foires réparties sur l’année et dont l’accès est garanti par le conduit du comte de Champagne :

  • en janvier : foire des Innocents de Lagny-sur-Marne,
  • de la mi-carême au dimanche de la Passion : foire de Bar-sur-Aube,
  • en mai : foire chaude de Saint-Quiriace de Provins,
  • de fin-juin à la mi-juillet : foire chaude de la Saint-Jean à Troyes,
  • en septembre et octobre : foire froide de Saint-Ayoul à Provins,
  • de début novembre à la semaine avant Noël : foire froide de la Saint-Remi à Troyes.

Grâce à ses relations avec l'empereur Frédéric Barberousse, il réussit à attirer les grands marchands allemands en Champagne.

Justice

Le comte Henri fit supprimer les duels et instaura divers tribunaux.

Arts et littérature

Fichier:Chrétien de Troyes.jpg
Gravure de 1580 de Chrétien de Troyes.

Lettrés et cultivés, le comte Henri et son épouse connaissaient le latin et les arts libéraux, et ont fait de leur cour un véritable centre culturel avec un art de vivre raffiné.

Henri a pris sous sa protection les clercs chassés d'Angleterre avec Thomas Becket, comme Herbert de Bosham et Jean de Salisbury et il a fréquenté les théologiens de l'abbaye de Clairvaux, et les clercs de la région, tels Pierre le Mangeur, chanoine qui sera maître parisien, ou Pierre de Celle, futur abbé de Saint-Remi de Reims.

À partir de 1160, Nicolas de Montiéramey, ancien secrétaire Bernard de Clairvaux, fut son bibliothécaire. Il possédait une vingtaine de manuscrits en latin et plus de quinze autres en langue romane, traitant d'histoire antique, biblique et chrétienne, de dialectique ou de philosophie.

Son épouse Marie de France aimait, comme sa mère Aliénor d'Aquitaine, les œuvres d'amour et de chevalerie, et a encouragé des trouvères et romanciers tels que Gace Brulé, Chrétien de Troyes, André le Chapelain, Gautier d'Arras, Guiot de Provins, Modèle:Noble ou encore Geoffroi de Villehardouin. Elle avait participé à la cour lettrée d’Aliénor d'Aquitaine à Poitiers et a tenu elle-même une cour d'amour brillante. Elle est aujourd'hui considérée comme protectrice de la littérature et de l'idéologie courtoise.

La plus grande partie de la bibliothèque personnelle du comte Henri le Libéral et de sa femme Marie de Champagne, est maintenant conservée à la médiathèque de Troyes. C’est la plus ancienne bibliothèque connue d’un grand prince féodal, témoin de la naissance de la culture courtoise et chevaleresque au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle.

Fondations

Fondations religieuses

Outre ses nombreuses libéralités et donations envers diverses abbayes et prieurés, le comte Henri fonda l'abbaye bénédictine de de Champbenoît en 1138 à Provins, ainsi que l'abbaye cistercienne de la Charmoye en 1167 sur la commune de Montmort-Lucy.

De plus, Henri fit faire des démarches à Pierre de Celle, abbé de Montier-la-Celle, pour obtenir une colonie de Chartreux qu'il voulait établir à ses frais dans ses états.

Fichier:Collegiale st-Etienne Henry le libéral.png
Henri offrant la collégiale à Étienne.

Le comte Henri participa également à la fondation de six églises collégiales :

Il prit également l'abbaye Notre-Dame-aux-Nonnains sous sa protection, et la comble de biens.

Fondations hospitalières

Le comte Henri a fondé plusieurs hôpitaux afin de soigner les malades ou de loger les pèlerins :

Henri fit également de nombreuses libéralités à divers hôpitaux et léproseries.

Fondations civiles

Fichier:Provins Tour Cesar.jpg
Tour César à Provins.

Le comte Henri eu pour résidences principales Troyes et Provins. Dans chacune de ses deux villes, il s'y fit construire un palais :

C'est sous le comte Henri qu'aurait également été bâtie la Tour César à Provins.

C'est également sous la gouvernance du comte Henri que sont réalisés les travaux qui amènent l'eau de la Seine à Troyes, et les bras de la Seine qui passent aujourd'hui à Troyes sont donc une dérivation et le résultat de travaux faits de main d'homme, comme le canal des Trévois ou le ru Cordé.

Famille

Mariage et enfants

En 1164, il épouse Marie de France, fille de Modèle:Noble et d'Aliénor d'Aquitaine, dont il a quatre enfants<ref name="FMG">Foundation for Medieval Genealogy.</ref> :

Fratrie

Henri est le fils aîné légitime de Modèle:Noble et de Mathilde de Carinthie. Il a pour frères et sœurs<ref name="FMG" /> :

Henri a également au moins deux demi-frères, enfants illégitimes de Modèle:Noble :

Généalogie simplifiée

Modèle:Boîte déroulante/début Fichier:Red crown.png : Roi ou reine
Fichier:Blason comté Champagne ancien.svg : Comte de Blois
Fichier:Arms of the French Region of Champagne-Ardenne.svg : Comte de Champagne

Modèle:Arbre généalogique/début Modèle:Arbre généalogique Modèle:Arbre généalogique Modèle:Arbre généalogique Modèle:Arbre généalogique Modèle:Arbre généalogique Modèle:Arbre généalogique Modèle:Arbre généalogique Modèle:Arbre généalogique Modèle:Arbre généalogique Modèle:Arbre généalogique Modèle:Arbre généalogique Modèle:Arbre généalogique Modèle:Arbre généalogique/fin Modèle:Boîte déroulante/fin

Ascendance

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Descendance

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Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Notes et références

Notes

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Références

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  • Autres références

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Liens externes

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