Lucien Kroll

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2 Lucien Kroll, né le Modèle:Date<ref>Modèle:Ouvrage</ref> à Bruxelles et mort le Modèle:Date de décès dans la même ville<ref>Modèle:Article</ref>, est un architecte belge. Son père est un ingénieur et sa mère infirmière en Suisse<ref name=":1">Modèle:Ouvrage</ref>. Il fonde avec Simone Kroll l'atelier d'Architecture Simone & Lucien Kroll. Ils sont considérés comme les fondateurs Modèle:Incise de l'architecture participative.

Biographie

En 1945, Lucien Kroll s’inscrit à l'École Saint-Luc de Liège où il se lie d'amitié avec Charles Vandenhove. En 1948, ils partent tous deux poursuivre leur formation à l’ENSAV à Bruxelles (aujourd'hui la faculté d'architecture de l'université libre de Bruxelles)<ref>Modèle:Lien web</ref>. Élève à l’ENSAV (aujourd'hui la Faculté d'architecture de l'université libre de Bruxelles) et à l’Institut supérieur international d’urbanisme appliqué, il est membre fondateur de l’Institut d’esthétique industrielle.

Au sortir des études, diplômé en 1951, il s'associe un temps avec son condisciple Vandenhove, avant que leurs parcours ne divergent<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Lucien Kroll s'installe comme architecte à son compte en 1957, alors qu'il vient de rencontrer Simone Pelosse, la « potière du Vieux-Lyon », lors d’une exposition de céramique à Bruxelles. Née à Lyon, passée par les Arts et Métiers de Paris, Simone Pelosse est alors établie comme céramiste reconnue tout en s'engageant politiquement dans la préservation de son quartier<ref>Modèle:Article</ref>. Les intellectuels lyonnais défilent autour de son four<ref name=":0">Modèle:Article</ref>. Kroll va lui rendre visite plusieurs fois à Lyon avant de lui déclarer sa flamme<ref name=":3">Modèle:Ouvrage</ref>. Elle deviendra sa collaboratrice et l'épousera en 1965<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Ensemble, ils fondent l’Atelier d'architecture Simone & Lucien Kroll, très actif entre les années 1960 et 1990. Durant ces années Lucien Kroll et sa femme ont particulièrement bataillé contre l’ennemi désigné : le modernisme et ses déviances fonctionnalistes. Selon Lucien Kroll, l’architecture ne peut pas être rationnelle. Modèle:Citation<ref name=":0" />.

L’architecte se sera opposé toute sa vie à l’industrialisation du logement et développe une architecture qui se définit au plus près des habitants. Il est ainsi contre « l’alignement disciplinaire »<ref name=":2">Modèle:Article</ref> et revendique une architecture libre aux méthodes avant-gardistes. En effet, l’architecture développée par l’atelier Simone & Lucien Kroll s’inscrit dans une grande transdisciplinarité et va puiser dans l’intime des habitants pour leur proposer une architecture à leur image. L’architecture produite ne peut dès lors qu’être collective et participative. Cette nouvelle notion met l’attention sur l’humain dans les projets et fait passer l’architecte de décideur a médiateur<ref name=":1" />. Afin de parfaire leur méthode d’architecture participative, ils consultent, rassemblent, s’imprègnent des quartiers et s’appuient sur des expertises de psychologues, sociologues, ethnologues et pédagogues.

L’engagement et la modestie du couple concepteur produit une architecture singulière et est la signature du bureau Kroll. Le design de l’ensemble de leurs projets résulte d’un processus inclusif de création et d’une perpétuelle réflexion sur le monde qui l’entoure. Ainsi Lucien Kroll inscrit son architecture dans une complexité des tissus sociaux et urbains.

Lucien Kroll définit ce concept par « l’incrémentalisme ». C’est une méthode qui procède par étapes et qui refuse d’établir une démarche rigide et définitive<ref name=":2" />. C’est une attitude qui contredit le rationalisme et sa nature meurtrière<ref name=":2" />. Il est donc étroitement lié à sa recherche de complexité. Si la participation est le moyen principal pour Kroll d’arriver à une complexité humaine et urbaine, l’incrémentalisme est à la fois moyen et expression de cette complexité. Il est en effet utilisé par l’architecte dans sa pratique de terrain et de chantier, il influe sur la construction et la manière de développer l’urbain par des processus itératifs et dialectiques entre les habitants, les concepteurs et surtout les corps de métiers. Sans incrémentalisme, sans méthodologie souple, la complexité ne peut s’exprimer<ref name=":2" />.

Kroll est notamment l'auteur d'une partie importante du campus de Woluwe-Saint-Lambert de l'université catholique de Louvain. Le bâtiment principal du site est la Maison médicale, « la Mémé », qui rappelle un bidonville par l'utilisation de multiples matériaux, d'absence de symétrie, un aspect chaotique et des couleurs différentes.

En 1982, il a également réalisé la station de métro Alma. Il est l'un des rares architectes à trouver grâce aux yeux du créateur autrichien Hundertwasser, célèbre pour ses architectures et ses manifestes écologiques radicaux.

La Vicinitude (1961-1964)

Lucien Kroll propose un autre mode de vie qui s'éloigne de l'individualité des maisons unifamiliales. Cette architecture plus généreuse comprend divers logements collectifs qui a pour but de réunir des amis, de la famille, et des inconnus dans des volumes d'habitation tracés à la mesure de chacun<ref name=":3" />. Ainsi, un terrain à Auderghem (Belgique) qui devait normalement recevoir cinq villas est occupé par un bureau et quinze logements de dimensions très différentes, le bureau et un appartement appartenant à Lucien Kroll.

Contrairement aux banlieues pavillonnaires qui pullulent à cette époque, ce projet est né d’une intuition venue un peu par hasard et surtout par envie personnelle d’expérimenter un habitat collectif novateur<ref name=":3" />.

Le projet est dès lors appelé la « vicinitude ». Ce mot, inventé par Lucien Kroll est défini comme « la distance au-delà de laquelle les interlocuteurs ne se rencontrent plus naturellement ». Lucien Kroll a à la fois l’ambition spatiale de « faire village » autant que celle, sociale, de « faire collectivité ».

Ainsi il démontre qu’il est possible de se passer du système de vente sur plan en considérant les habitants non pas comme de simples acheteurs mais comme des cocréateurs, comme des coopérateurs libres et simplement comme des voisins aimables. Cet ensemble concrétise l’entente d’un groupe de quelques personnes qui se sont fait une confiance mutuelle profonde et qui ont cru à une initiative créatrice humaine.

La Mémé (Maison des étudiants en médecine/Maison médicale)

Ce projet nait dans le contexte socio-politique particulier du « Walen buiten ». Entre 1967 et 1968, une crise prend de l’ampleur en Belgique : les nationalistes flamands veulent faire déguerpir la section francophone de l’Université catholique de Louvain, cette dernière se trouvant dans la province du Brabant flamand. Cette crise a induit une délocalisation de la partie francophone de l’université. Le 18 septembre 1968, l’Université catholique de Louvain (UCL) ainsi renommée se verra officiellement contrainte de quitter Louvain. L’UCL devait créer un campus appelé Louvain-la-Neuve à Ottignies dans le Brabant wallon et un autre, destiné aux sciences médicales, à Woluwe-Saint-Lambert à Bruxelles.

En mai 1968, parallèlement à la crise politique de Louvainn du « Walen buiten » et la création de l’UCL, des mobilisations estudiantines dénoncent un peu partout en Europe l’autoritarisme, l’enseignement archaïque et une liberté d’expression brimée. Ce mouvement venant de France exprime la prise de conscience de la jeunesse dans sa responsabilité dans un monde social et politique. Ils demandent plus de démocratie et de représentativité au sein de la gestion et du conseil de l’université.

C'est dans ce contexte que le projet de « zone sociale » initialement porté par les autorités de l’UCL pour le campus des médecins à Woluwe-Saint-Lambert<ref>Modèle:Lien web</ref> a été rejeté par les étudiants, ces derniers faisant le rapport entre l’architecture imposée et le comportement qu’on voulait leur faire adopter<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Les étudiants ont proposé de pouvoir choisir l’architecte et ont opté pour le bureau de Lucien Kroll.

L’architecture que proposait l’atelier Kroll était en marge du modernisme promu par les autorités académiques. Il formule une architecture qui fait écho aux revendications des étudiants. Il travaille une architecture fondée sur la participation dynamique des occupants. Fidèle à ses pensées Lucien Kroll inclut les étudiants dans l’élaboration du projet, et base comme toujours son architecture sur l’écoute et la prise en compte de leur choix. Cette approche se fait par le biais d’un langage architectural qui se veut « ordinaire », via l’usage de matériaux simples et traditionnels. Pour ce programme qui couvre près 4 hectares, l’atelier Kroll prend conseil auprès de l’architecte paysager Louis Le Roy pour aménager le site qui est entièrement piétonnier. L’aménagement respecte le caractère évolutif et la complexité des écosystèmes, privilégie les essences indigènes et s’élabore avec la participation des étudiants, des riverains et aussi des maçons dont le rôle est d’accentuer la continuité organique entre le sol, les plantations et l’architecture qui en émerge.

Le campus de Woluwe-Saint-Lambert est le témoin d’une expérience de composition participative et est un manifeste du refus de la modernité. Le complexe de la mémé témoigne également d’une rencontre inédite en Europe entre les aspirations émancipatrices de la jeunesse révoltée et les recherches d’un architecte visant à affranchir la pratique de l’architecture d’un fonctionnalisme. Pour ces raisons, depuis 2018, la mémé et les autres bâtiments de l’atelier Kroll sur le campus sont en procédure d’inscription sur la liste de sauvegarde.

La maison Oury

Fichier:Vue à partir du jardin.jpg
La maison Oury vue à partir du jardin.

Une de ses premières œuvres est la maison Oury, une habitation unifamiliale située au 137 voie de Liège à Embourg. Elle a été construite entre 1962 et 1963 pour le compte de monsieur Oury, ancien importateur de bois. Celui-ci étant aussi le matériau de prédilection pour sa maison, il ne renonce pas pour autant à la brique et au béton pour les murs porteurs qui forment quatre travées régulières<ref>Modèle:Article</ref>. Le plan en L de la maison s’ouvre très largement au sud, tandis qu’on rejette au nord l’escalier et les couloirs qui distribuent les pièces. Le balcon, ainsi que la toiture débordante, ont été pensés pour empêcher toute surchauffe en été<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.


Réalisations

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Publications

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Sources


Notes et références

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Voir aussi

Liens externes

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