Jacques Abbadie

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Jean-Jacques Abbadie, plus communément appelé Jacques Abbadie, né le Modèle:Date de naissance-, baptisé le même jour au temple protestant, à Nay et mort à 73 ans le Modèle:Date de décès- (date anglaise du calendrier Julien ou Modèle:Date de décès- date du calendrier grégorien utilisé en Europe), était un pasteur, écrivain et théologien protestant. Il a été enterré le Modèle:Date- dans l'ancien cimetière du Marylebone, et en 1911 l'inscription de sa tombe était encore lisible.

Biographie

Après avoir reçu sa première instruction par les soins du moraliste Jean La Placette , alors pasteur à Nay, l’indigence de ses parents, Pierre Abbadie et Violente de Fortaner, ne leur ayant pas permis de faire les frais de son éducation, ce furent les chefs des églises de sa province qui s’en chargèrent. Abbadie alla ainsi compléter ses études à l'académie de Puylaurens et à l'académie de Saumur. Il arrivait fréquemment aux étudiants de changer d'Académie et c'est à Sedan que Jacques Abbadie âgé de 24 ans, passa son doctorat en théologie. Il y fut reçu le Modèle:Date-.

Il fut d’abord prédicateur à Saumur en 1680. Quoique l’édit de Nantes ne fût pas encore révoqué, le gouvernement préludait à ce coup d’État par des persécutions partielles qui déterminaient chaque jour de nouvelles émigrations. Le grand électeur [[Frédéric-Guillaume Ier de Brandebourg|Frédéric-Guillaume {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]] qui, contrairement à la majorité des Brandebourgeois, qui étaient luthériens, était de confession calviniste, accordait aux réfugiés français une généreuse hospitalité dans ses États de Brandebourg, où Jacques Abbadie eut l'occasion de prêcher le Nouvel An devant la princesse Marie, épouse du Prince d'Orange. Lorsqu’il chargea, en 1684, son ambassadeur à Paris, le comte d’Espense, de lui envoyer un ministre pour lui confier la direction spirituelle de la colonie naissante, le choix de son Grand Écuyer tomba sur Abbadie.

L’Église française de Berlin ne comptait alors encore que peu de membres, et le service religieux se faisait encore dans la maison du comte d’Espense. Après quelques années à Berlin en tant que ministre d’une église protestante française, où il eut beaucoup de succès comme prédicateur, la congrégation des réfugiés français s’agrandit progressivement à partir de l’émigration provoquée par la révocation de l’édit de Nantes en 1685. Lorsque la résidence du comte d’Espense n’y suffit plus, l’électeur donna l’ordre de réparer l’ancienne chapelle de son palais pour l’usage de cette assemblée dont les services étaient fréquemment suivis par les jeunes membres de sa famille et les réfugiés jouirent de cette faveur jusqu’à sa mort. En possession de toute la confiance de ce prince, qu’il avait su gagner par son noble caractère autant que par ses rares talents, Abbadie se servit toujours de son crédit dans l’intérêt de ses malheureux compatriotes qui n’arrivaient le plus souvent au lieu du refuge que dans le plus profond dénuement<ref name="Grant">A. H. Grant, « Abbadie, Jacques (or James) », Dictionary of National Biography, Londres, Smith, Elder, & co, 1885, vol. I, p. 1.</ref>.

Pendant les années 1684, 1686 et 1688, il fit plusieurs voyages en Hollande, dans le but surtout de donner ses soins à diverses publications et, entre autres, à son célèbre traité intitulé La Vérité de la religion chrétienne, le plus estimé de ses ouvrages. Durant les sept ou huit ans qu’il passa à Berlin<ref>Son arrivée dans cette ville a été diversement datée à 1680 et 1681.</ref>, Abbadie utilisa sa faveur croissante avec l’électeur pour soulager la détresse des réfugiés en provenance de France, surtout ceux de sa province natale du Béarn. Il continua à occuper son pastorat à Berlin jusqu’à la mort de la grand électeur, survenue du Modèle:Date-. Cette année là, l'Eglise française de Berlin, qui venait d'avoir son septième pasteur connaissait des conflits internes. C'était le reflet d'une divergence d'idées entre ceux qui croyaient en un rapide retour en France et ceux qui n'y croyaient pas. Jacques Abbadie prit alors partie contre cinq autres pasteurs pour une solution d'adaptation appelé en Angleterre ; conformisme. Il publia en Modèle:Date- un ouvrage complétant son Traité de vérité de la religion chrétienne par le Traité de la divinité de nôtre seigneur Jésus Christ. Cet ouvrage obtint un bon succès en Europe.

Dès lors, Abbadie ne résista plus aux instances du maréchal de Schomberg , il quitta Berlin définitivement à l'automne 1689 pour le retrouver en Irlande car il était également réfugié en Prusse, celui-ci le pressait, au nom de son amitié, de l’accompagner en Angleterre, où il suivit le prince d’Orange, futur Guillaume III, mais le maréchal périt à la bataille de la Boyne, en 1690, où l’armée de Jacques II fut mise en déroute.

La mort de son protecteur, qui l’avait emmené avec lui en Irlande sur la fin de l’été de 1689, l’ayant engagé à repasser en Angleterre, Abbadie fut nommé pasteur, à Londres, de l’Église française dite de la Savoie, qui avait été fondée vers l’an 1641. Il en remplit les devoirs avec son zèle et son dévouement accoutumés, publiant une version révisée de la traduction française de la liturgie anglaise utilisée dans cette église, avec une épître dédicatoire à George I. Il fut souvent désigné pour faire des discours à l’occasion, tant à Londres qu’à Dublin, mais son manque de facilité en anglais empêcha son élévation en Angleterre, tout comme elle l’exclut également du doyenné de Saint-Patrick, à Dublin, à laquelle le roi Guillaume III voulait le promouvoir, jusqu’à ce que le dérangement de sa santé affectée par le dévouement à ses fonctions dans l’Église de Savoie et du climat anglais, lui fasse désirer de changer d’air. En Modèle:Date-, il publia chez Van Der Slaart à Rotterdam un nouvel ouvrage : Art de ce connaître sois même ou recherche des sources de la morale où l'auteur conclut a l'immortalité de l'âme. Il allait entreprendre un ouvrage à la foi politique et religieux pour répondre aux détracteurs du Prince Guillaume d'Orange. C'est la Défense de la nation britannique ou les droits de Dieu, de la nature et de la société publiée sous forme de cinq longues lettres qui pose la question de savoir si les Rois ont le pouvoir absolu sur leurs sujets.

A la fin des combats d'Irlande, Jacques Abbadie revint en France où il y avait une vingtaine d'églises huguenotes ,il fut rattaché à la plus ancienne, celle de Savoie. Il publia en Modèle:Date- le Panégyrique de Marie, Reine d'Angleterre, Ecosse, France, Irlande. En Modèle:Date-, fut déjoué une tentative d'assassinat contre le Roi Guillaume. Jacques Abbadie dont l'autorité morale était unanimement reconnue fut chargé par le roi d'en expliquer toute la trame dans un ouvrage qui serait lut dans l'Europe entière; c'est L'Histoire de la dernière conspiration d'Angleterre, parut à l'été 1696. Il accepta alors, en 1699, le doyenné de Killaloe, en Irlande, dont il fut pourvu à la recommandation du roi Guillaume III, dont il s’était attiré la faveur grâce à sa Défense de la nation britannique défendant la révolution de 1688 contre Bayle. En Modèle:Date-, Jacques Abbadie prêcha le sermon La Théologie de Saint Paul ou le pure Christianisme expliqué, imprimé chez Jacques Fabre à Dublin. En 1717, il reprit sa plume si longuement délaissée et publia un Traité de la vérité de la religion chrétienne réformé. En 1719, il publia une version française de la liturgie anglicane car il demeuré toujours un conformiste.

Abbadie consacra les dernières années de sa vie, entre l’Angleterre et la Hollande, où étaient imprimés la plupart de ses ouvrages, à l’écriture, à la prédication et à l’accomplissement – pas trop assidu, car il était souvent absent de son décanat – des devoirs ordinaires de son bénéfice. Ainsi, s’étant rendu en Hollande en 1720 pour y voir sa Vérité< dans les presses, il resta, après cela, plus de trois ans à Amsterdam, pendant la préparation du Triomphe et d’autres ouvrages, ne retournant en Irlande qu’en 1723. En cette année là il publia Le triomphe de la providence, en quatre petits volumes à Amsterdam. Ses revenus de doyen de Killaloe étaient si modestes qu’ils ne lui permettaient pas d’engager un secrétaire. Après que l’archevêque d’Armagh, Hugh Boulter, eut fait appel en vain au lord lieutenant d’Irlande, Lord Carteret, en son nom, il lui donna une lettre d’introduction pour l’évêque de Londres.

Son grand œuvre, qu’il avait commencé à l’âge de vingt-deux ans, intitulé Traité de la vérité de la religion chrétienne, dont les deux volumes parurent à Rotterdam en 1684 et furent continués, en 1689, par le Traité de la divinité de Nôtre-Seigneur Jésus-Christ, produisit une profonde sensation : « Il y a fort longtemps, écrivait Bayle, qu’on n’a fait un livre où il y ait plus de force et plus d’étendue d’esprit, plus de grands raisonnements et plus d’éloquence. » Bussy mandait à la marquise de Sévigné : « Nous le lisons à présent et nous trouvons qu’il n’y a que ce livre à lire au monde. » Et elle lui répondait : « C’est le plus divin de tous les livres ; cette estime est générale. Je ne crois pas qu’un homme ait jamais parlé de la religion comme cet homme-là. » Élève de Jean La Placette, nourri de Pascal, un peu trop étranger à l’histoire comme tous les cartésiens, il a eu de la foi la conception intellectualiste de son temps, mais il insiste de préférence sur les raisons psychologiques et morales de ses convictions.

Âgé Jacques Abbadie voulut quitter Dublin pour revenir à Londres. Il emménagea dans la banlieue de Marylebone, où vivait une communauté protestante. C'est là qu'il mourut le Modèle:Date-, il fut enterré le 27 du même mois dans l'ancien cimetière de Marylebone Il avait 71 ans. En 1911, l'inscription de sa tombe était encore visible, aujourd'hui elle ne l'est plus.

Publications

Modèle:Autres projets

Dans l’intervalle de cette publication et de la suivante, Abbadie donna ses soins à une révision de la traduction en français de la Liturgie de l’Église anglicane, en tête de laquelle il mit une Épitre dédicatoire au roi George {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}, Londres, 1719, in-8°.

  • La Vérité de la religion chrétienne réformée, Rotterdam, 1718, 2v. in-8°.Modèle:Commentaire biblio SRL
  • Le Triomphe de la Providence et de la Religion, ou l’ouverture des sept sceaux par le fils de Dieu, avec une nouvelle et très sensible démonstration de la vérité de la religion chrétienne, Amsterdam, 1721, en 2 vol. selon les uns, ou en 5 selon d’autres ; 1723, 4 vol. in-12.Modèle:Commentaire biblio SRL

On ne sait quel degré de confiance on doit ajouter à Robert Watt, qui, dans son grand Dictionnaire bibliographique, attribue encore à Abbadie trois publications dont aucun biographe ne fait mention. Ce sont : Commentaire sur les Révélations (sans date, ni lieu d’impression) ; Accomplissement des prophéties dans la personne de J.-Ch., trad. en anglais, Londres, 1810, in-12 ; Antidote souverain contre le poison de l’arianisme, trad. en angl. (sans date, ni lieu d’impression). Il est à supposer que ces ouvrages ne sont que des traductions de parties détachées du livre d’Abbadie sur le Triomphe de la Providence.

Dans l’édition complète de ses œuvres, annoncée en 1727, en 4 vol. in-4°, mais restée à l’état de projet, devaient en outre être comprises plusieurs publications tout à fait inédites, entre autres une Nouvelle manière de prouver l’immortalité de l’âme, et des Notes sur le commentaire philosophique (de Bayle) ; mais à sa mort il ne s’est rien trouvé dans ses papiers. « Cela, dit Chauffepié, ne surprendra pas ceux qui savent que ce savant méditait avec tant de force qu’il avait quelquefois ses ouvrages tout composés en tête et ne les écrivait qu’à mesure qu’il les faisait imprimer. »

Notes et références

Crédit d'auteurs : cet article est en totalité issu de Eugène et Émile Haag, La France protestante, ou Vies des protestants français qui se sont fait un nom dans l'histoire depuis les premiers temps de la réformation jusqu'à la reconnaissance du principe de la liberté des cultes par l'Assemblée nationale, t. 1, Joël Cherbuliez, 1846, p. 7-11, le texte étant entré dans le domaine public. Modèle:Références

Annexes

Sources

  • Eugène et Émile Haag, La France protestante, ou Vies des protestants français qui se sont fait un nom dans l'histoire depuis les premiers temps de la réformation jusqu'à la reconnaissance du principe de la liberté des cultes par l'Assemblée nationale ; ouvrage précédé d'une Notice historique sur le protestantisme en France ; suivi des Pièces justificatives et rédigé sur des documents en grande partie inédits, t. I, Paris, Joël Cherbuliez, in-8°, 1846, Modèle:P. {{#if:|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5851041j/f134%7C{{ #if: bpt6k5851041j/f134 |{{ #if: | {{{t}}} | lire en ligne]}} | {{ #if: |[{{{1}}} lire en ligne]|lire en ligne}} }} sur Gallica}}

Bibliographie

Modèle:Autres projets

  • Raoul Allier, Anthologie protestante française : {{#switch: e
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}}, Paris, G. Crès ; Genève, Atar, 1918, Modèle:P..

Liens externes

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