Jean-Antoine Rossignol
- redirect Modèle:Voir homonymes
Modèle:Infobox Personnalité militaire
Jean-Antoine Rossignol aussi appelé le Fils aîné de la Patrie<ref name="soboul937" /> est un militant révolutionnaire et un général de la Révolution française, né le Modèle:Date de naissance à Paris et mort le Modèle:Date de décès à Mutsamudu, île d'Anjouan, dans l'archipel des Comores.
Biographie
Un enfant du faubourg
« Je suis né d’une famille pauvre. Défunt mon père était Bourguignon. Il vint à Paris et, après quelques années il chercha à se marier. Il fit donc connaissance de ma mère et ils se marièrent. Des cinq enfants qu’ils eurent, trois garçons et deux filles, j’étais le dernier ». Ainsi commencent les Mémoires de Jean Antoine Rossignol<ref>Publiés en 1896 par Victor Barrucand.</ref>.
Cinquième enfant d'un facteur aux Messageries, il naît le Modèle:Date à Paris, dans le faubourg Saint-Antoine où est installée sa famille. Sorti de l'école à 12 ans, il est mis en apprentissage<ref name="soboul937">Raymonde Monnier, « Rossignol, Jean-Antoine », dans Albert Soboul (dir.), Dictionnaire historique de la Révolution française, Paris, PUF, 1989 (rééd. Quadrige, 2005), Modèle:P..</ref>. En 1774, à quatorze ans, après trois années d'apprentissage comme ouvrier orfèvre, Rossignol, plein d'illusions et voulant être son propre maître, part en province pour faire son tour de France. Bordeaux, La Rochelle, Niort sont les étapes de ce voyage initiatique, qui lui fait vite regretter d'avoir quitté Paris où il revient au bout de six mois. Il travaille alors chez différents patrons comme compagnon orfèvre<ref name="soboul937"/>.
Devant la difficulté à trouver du travail, il s’engage dans l'armée sous l'Ancien Régime. Le Modèle:Date-, il intègre à Dunkerque le régiment Royal-Roussillon sous le nom de « Francœur ». Il prend goût à la vie militaire et au métier des armes mais se montre aussi prompt à la bagarre. En 1783, il obtient son congé par ancienneté et reprend son métier d'orfèvre<ref name="soboul937"/>.
Un militant révolutionnaire
Lorsque la Révolution éclate, Jean Antoine Rossignol est à Paris, rue de Charenton, à l'entrée du faubourg Saint-Antoine<ref name="soboul937"/>. « Le Modèle:Date- 89 je ne savais rien de la Révolution, et je ne me doutais en aucune manière de tout ce qu’on pouvait tenter », note-t-il dans ses Mémoires.
Le 14 juillet 1789 il participe à la prise de la Bastille. Modèle:Citation, affirmera-t-il plus tard. Officier provisoire dans la compagnie des vainqueurs de la Bastille, il s'enrôle comme fusilier dans le bataillon de garde nationale de la section des Quinze-Vingts<ref name="soboul937"/> le Modèle:Date-. Bientôt promu sergent, il est un militant sectionnaire dynamique, participe à la rédaction du Journal des Hommes du Modèle:Date- et joue un rôle actif dans la préparation de la journée du 10 août 1792. Nommé membre de la Commune insurrectionnelle, il entre au Conseil général et au premier comité de surveillance<ref name="soboul937"/>.
La guerre de Vendée
Capitaine le Modèle:Date- puis lieutenant-colonel de gendarmerie le Modèle:Date-, il part en Vendée et se voit affecter à l'armée des côtes de La Rochelle le Modèle:Date-. Promu successivement adjudant-général à titre provisoire le Modèle:Date-, adjudant-général chef de brigade le Modèle:Date-, général de brigade le Modèle:Date- et général de division le Modèle:Date-, il est nommé, sous la protection du général Charles-Philippe Ronsin, général en chef de l'armée des côtes de La Rochelle en remplacement de Biron (destitué et arrêté)<ref name="soboul937"/> le Modèle:Date-, nomination confirmée par décret de la Convention le Modèle:Date- et devenue effective le Modèle:Date-.
Sa bravoure et son ascendant sur ses hommes qu'il traite en camarades, lui valent le titre de « fils aîné de la patrie »<ref name="soboul937"/>. L'arrivée en Vendée de l'armée de Mayence, qu'il dispute à Jean-Baptiste-Camille de Canclaux, chef de l'armée des côtes de Brest, donne lieu à un conseil de guerre, devant déterminer à quelle armée les Mayençais seront rattachés. Le plan qu’il proposait aux avocats du conseil de guerre de Saumur était qualifié d’absurde par Philippeaux (représentant de Canclaux) et par les guerriers de l’armée de Mayence, intéressés en la circonstance (les soldats mayençais font savoir qu'il leur répugne d'être intégrés à l'armée de La Rochelle « absolument déshonorée aux yeux de l'Europe »<ref>Modèle:Ouvrage</ref>). Rossignol insiste et montre que le projet qu’il soutient est le seul qu’on puisse exécuter. Les votes se partagent également. Modèle:Citation. Ce beau mouvement ne décide personne et Rossignol, en s’abstenant de prendre part au second vote, permet à ses contradicteurs de triompher en principe. Il est destitué le Modèle:Date- par les députés et représentants de la Convention Léonard Bourdon et Philippe-Charles-Aimé Goupilleau. Il est néanmoins défendu par Georges Danton et rétabli le Modèle:Date-, décision devenue effective le Modèle:Date- par la Convention, soutenu par Robespierre et Hébert au club des Jacobins en Modèle:Date-. La marche tournante conçue par le conseil de guerre n'a pas les résultats escomptés, débouchant sur la défaite des Mayençais eux-mêmes à la bataille de Torfou. L'armée des côtes de la Rochelle, de son côté, n'a connu que des échecs (Coron et du Pont-Barré les 19 et Modèle:Date-).
Le Modèle:Date- Rossignol est nommé général en chef de l'armée des côtes de Brest en remplaçant Canclaux, destitué au Modèle:Date. Quittant son premier commandement le Modèle:Date-, il prend le suivant le lendemain. Puis le Modèle:Date-, il est également nommé commandant en chef de la récente armée de l'Ouest (composée de celle des côtes de la Rochelle, d'une partie de celle des côtes de Brest et de l'armée de Mayence), décision effective le Modèle:Date-. Enfin le Modèle:Date-, il prend conjointement la tête d'une troisième armée, l'armée des côtes de Cherbourg. Toutefois, ce dernier commandement lui est retiré dès le Modèle:Date- après la défaite de Dol, de même que celui de l'armée de l'Ouest le Modèle:Date-, qui passe au général Léchelle.
Entre prison et militantisme clandestin
Finalement destitué par le Comité de salut public le Modèle:Date-, à la suite de dissensions avec Billaud-Varenne (ayant lieu lors de la mission du député montagnard à Saint-Malo) et à cause de ses liens avec les chefs cordeliers qui n'ont cessé de le soutenir mais qui ont tous été guillotinés<ref name="soboul937"/>, il est relevé de son commandement et remplacé par le général Moulin. Le Modèle:Date- il se retire à Orléans, rentrant dans la vie civile. Emprisonné le Modèle:Date- quelques jours après Thermidor, il n'est libéré que le Modèle:Date-, grâce à l'amnistie générale votée par les Conventionnels avant de se retirer.
Sous le Directoire, compromis dans la Conjuration des Égaux de Gracchus Babeuf, qui comptait sur lui pour entraîner le faubourg Saint-Antoine, il est emprisonné du Modèle:Date- au Modèle:Date-, mais parvient à se disculper devant la Haute Cour de Vendôme. Réintégré dans l'armée en l'an VII<ref name="soboul937"/>, il sert sans conviction le Directoire, tout en continuant, semble-t-il, un militantisme populaire clandestin dans son faubourg natal. Il est réformé le Modèle:Date-.
La déportation et la mort
Après le coup d'État du 18 Brumaire, il est banni de Paris au début du Consulat<ref name="soboul937"/>. Puis Bonaparte se sert de l'attentat de la rue Saint-Nicaise pour se débarrasser de lui et décapiter l'opposition néo-jacobine. Rossignol est emprisonné, traîné de prison en prison et condamné à la déportation aux Seychelles en 1801, avec d'autres jacobins. Après un incident entre les colons et les déportés, l'assemblée coloniale l'embarque en Modèle:Date- avec 32 de ses camarades et 3 Noirs à bord du Bélier en direction de l'île d'Anjouan, dans les Comores. Un accord est signé avec le sultan de l'île, qui accepte de les accueillir en échange de fusils pour soutenir un conflit contre Madagascar. Toutefois, 21 d'entre eux sont décimés par la maladie en quelques jours<ref>Éric Fougère, Île-prison, bagne et déportation : les murs de la mer, éloigner et punir, L'Harmattan, 2002, 248 pages, Modèle:P. Modèle:ISBN.</ref>, parmi lesquels Rossignol, qui meurt le Modèle:Date.
Toutefois, le peuple des faubourgs refuse de croire à la mort de son héros. Rossignol se survit donc dans les souvenirs, avant de prendre position dans la légende avec un mauvais roman paru sous la Restauration en quatre volumes : Le Robinson du Faubourg Saint-Antoine, qui le présente sous les traits du chef charismatique d'un peuple de sauvages africains. Dans ses Mémoires d'outre-tombe, Chateaubriand lui fait prononcer ces dernières paroles: Modèle:Citation<ref>Éric Fougère, Modèle:Opcit, Modèle:P., note 2 Modèle:ISBN.</ref>.
Regards contemporains
Notes et références
Bibliographie
- Mémoires, monographie
- Victor Barrucand, La Vie véritable du citoyen Jean Rossignol, vainqueur de la Bastille et Général en Chef des armées de la République dans la guerre de Vendée (1759-1802), publiée sur les écritures originales, avec une préface, des notes et des documents inédits, Paris, Librairie Plon, 1896, XXIII-383 pages.
- Adrien Bélanger, Rossignol, un plébéien dans la tourmente révolutionnaire (auto-édition), Modèle:Date-, 599 pages Modèle:ISBN.
- Antoine de Baecque, Vie de Jean Rossignol, vainqueur de la Bastille, édition présentée et annotée par Antoine de Baecque, Modèle:Date-, Mercure de France, 256 pages Modèle:ISBN.
- Bande dessinée
- Jean Ollivier et Christian Gaty, Rossignol, un citoyen de la révolution, Éditions Messidor/La Farandole, Modèle:ISBN.
Liens externes
- Texte intégral du livre de Victor Barrucand sur le site ebooksgratuits.