Libère
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Prélat catholique
Libère, mort à Rome le Modèle:Date, est un évêque de Rome qui accède à l'épiscopat le Modèle:Date. Selon le comput de la tradition catholique, il est le Modèle:36e pape.
Lors de la crise arienne qui traverse le christianisme de son époque, c'est l'un des meneurs du parti nicéen qui s'oppose au parti arien alors soutenu par l'empereur Constance II, raison pour laquelle il est momentanément exilé. Libère s'aligne alors sur les positions doctrinales arianisantes de ce dernier, avant de revenir à l'orthodoxie nicéenne après la mort de celui-ci.
Premier à revendiquer le titre d'« évêque du Siège apostolique », prélat populaire à Rome, son pontificat est cependant marqué par ses revirements et sa difficulté à maintenir la cohésion au sein de la communauté chrétienne locale.
Biographie
Contexte
Libère, en latin Liberius, d'origine romaine et né à une date inconnue, accède à l'épiscopat romain le Modèle:DateModèle:Sfn à la suite de l'évêque Jules, à une époque où le christianisme ancien est traversé par la crise arienneModèle:Sfn, dans laquelle l'empereur Constance II devenu seul empereur à partir de 353, adopte le parti des épigones du prêtre Arius, à l'instar d'une bonne partie du clergé oriental de l'Empire. L'empereur — qui dirige alors la politique ecclésiastiqueModèle:Sfn — vise à l'unité religieuse et entend que l'épiscopat occidental, largement acquis à la cause nicéenne, anathémise l'évêque nicéen emblématique Athanase d'Alexandrie déposé depuis 335 par le concile de Tyr, ainsi qu'il cherche à imposer la profession de foi de tendance arienne promulguée à Sirmium en 351Modèle:Sfn.
Évêque nicéen
Élu depuis quelques mois, Libère réunit un synode à Rome au cours duquel, à l'instar de la position de son prédécesseur Jules, il tente de disculper AthanaseModèle:Sfn avant de proposer à l'empereur la tenue d'un concile général à Aquilée afin de résoudre les différends théologiques et disciplinaires opposant épiscopats orientaux et occidentauxModèle:Sfn. En réponse, Constance, alors à Arles pour la célébration de ses tricennaliaModèle:Sfn, y réunit un synode auquel Libère envoie deux légats afin de défendre son projet de concile mais ces derniers, sous pression, souscrivent à la nouvelle condamnation d'Athanase qui en résulteModèle:Sfn.
Désavouant ses envoyés, Libère tente de mobiliser alors l'épiscopat italien contre ce « synode palatin »Modèle:Sfn et, soulignant que c'est, au-delà de la situation d'Athanase, le symbole de Nicée qu'avait ratifié son père Constantin qui est en jeuModèle:Sfn, demande à Constance la tenue d'un nouveau concile généralModèle:Sfn, s'adressant à l'empereur en tant qu'« évêque du Siège apostolique »Modèle:Sfn (sedes apostolica<ref>L'expression apparaît pour la première fois dans la lettre Me Frater adressée à Eusèbe, I ; cf. Modèle:Harvsp</ref>), une expression promise à un bel avenirModèle:Sfn.
Constance y consent et convoque un concile à Milan, où il réside alors, qui se déroule dans le courant de l'été 355Modèle:Sfn, réunissant une majorité d'évêques occidentaux. Libère y envoie Lucifer de Cagliari accompagné du prêtre Pancratius et du diacre HilarusModèle:Sfn mais il n'y est à nouveau question que de la condamnation d'Athanase, ce à quoi les légats romains refusent de souscrire, qui se voient exilés en Orient avec d'autres réfractaires sur ordre de ConstanceModèle:Sfn. Celui-ci tente de rallier Libère à ses vues et lui envoie son grand chambellan, l'eunuque Eusèbe, porteur d'une somme d'argent à destination des pauvres de l'Église romaine. Mais Libère, autour duquel le clergé local reste encore soudé, refuse de se laisser ainsi acheter et fait jeter le légat impérial hors de la basilique Saint-Pierre où celui-ci tente de déposer son présent auprès de la tombe de l'apôtre PierreModèle:Sfn. L'empereur décide alors de briser la résistance du prélat et ordonne au préfet de Rome Flavius Léontius d'arrêter Libère qui, par peur des réactions populaires, est enlevé de nuit et conduit à MilanModèle:Sfn à l'automne 355Modèle:Sfn.
Exil
À Milan, dans une entrevue houleuse avec ConstanceModèle:Sfn, le prélat romain refuse à nouveau de condamner Athanase « sans l'avoir entendu » et exige que les évêques orientaux souscrivent au symbole de Nicée, une intransigeance qui pousse l'empereur à l'exiler en juin 356 en Thrace, à BéréeModèle:Sfn. Au fil des mois de relégation et sous l'influence de l'évêque arien Démophile, la fermeté et le moral de Libère s'altèrentModèle:Sfn et il multiplie les abandonsModèle:Sfn : il s'aligne sur les positions doctrinales imposées par l'empereurModèle:Sfn, adresse plusieurs missives à des évêques arianisant pour expliquer qu'il souhaite rentrer à Rome à tout prix et, finalement, souscrit à la condamnation d'Athanase ainsi qu'au premier symbole de Sirmium — qui rejette la consubstantialité de celui de NicéeModèle:Sfn — où il est transféré en 358Modèle:Sfn.
En l'absence de Libère, son archidiacre Félix est ordonné à sa place par Eudoxe, un évêque homéen dévoué à Constance, sans que lui soit demandé d'engagement théologique ; plus, l'empereur rappelle et confirme les privilèges et exemptions du clergé de RomeModèle:Sfn et une majorité des clercs — dont vraisemblablement Damase — se rallient au nouvel évêque. Cependant, les diacres Ursinus et Amantius ainsi que plusieurs prêtres entretiennent la fidélité à LibèreModèle:Sfn, une situation qui pose Félix en schismatiqueModèle:Sfn et le rend rapidement impopulaireModèle:Sfn. Témoignage que les débats théologiques du temps ne sont pas confinés à l'élite, les fidèles romains proclament devant l'empereur leur attachement à leur évêque et à la doctrine nicéenneModèle:Sfn ; en outre une délégation de matrones romaines parées de leurs joyaux sollicitent auprès de Constance le retour de l'exilé, ce à quoi l'empereur, désireux d'apaiser la ville, consentModèle:Sfn à condition que Libère et Félix règnent ensembleModèle:Sfn.
Retour à Rome
Libère peut rentrer à Rome plus d'un an après la décision de l'empereur, vraisemblablement vers l'été 358Modèle:Sfn. Mais, si le peuple l'accueille avec ferveur, ses confrères nicéens comme Athanase, Jérôme de Stidon et Hilaire de Poitiers considèrent ses renoncement comme de graves fautesModèle:Sfn qui font écrire à ce dernier<ref>in Contre Constance, 11</ref> qu'« on ne sait si Constance commit un plus grand crime en exilant Libère ou en le renvoyant de nouveau à Rome »Modèle:Sfn. Néanmoins, la résistance de Félix au retour de son prédécesseur est balayée par les fidèles romains ainsi que par le Sénat, marquant la première intervention connue de cette assemblée dans les affaires de l'ÉgliseModèle:Sfn ; si Félix doit se retirer dans les faubourgs, il semble néanmoins que les deux évêques aient trouvés une ententeModèle:Sfn et que Rome ait eu deux évêques entre 358 et Modèle:Date-, date de la mort de FélixModèle:Sfn.
L'Église de Rome se trouve affaiblie de ces péripéties et se trouve absente du concile de Rimini qui, en 359, réunit pourtant tous les évêques d'Occident<ref name=":11">Modèle:Chapitre</ref>, près de 400, dont la direction était passée dans d'autres mainsModèle:Sfn. Si l'arianisme homéen semble alors en passe de s'imposer à travers tout l'Empire, la mort de Constance en 361 remet tout en question mais, malgré la politique plus tolérante de l'empereur Julien, le discrédit de Libère l'empêche de reprendre toute initiative significative<ref name=":11" />. Néanmoins, Libère retrouve un peu de son prestige et se pose à nouveau en partisan de l'orthodoxie nicéenne, abrogeant par décret les décisions arianisantes de Rimini, demandant cependant aux évêques italiens d'entrer en communion avec les évêques ayant souscrit à ce concile, pourvu qu'il marquent leur attachement au symbole de NicéeModèle:Sfn. Il apporte encore son soutien au concile antiarien et homéoussien de Lampsaque de 364 qui invalide également la formule de Rimini<ref name=":14">Modèle:Chapitre</ref>.
La fin de son sacerdoce est marquée par un apaisement entre les factions et un rapprochement avec les évêques orientaux qu'il accueille en 365 ou 366 à la même condition, condamnant à leur demande le sabellianisme, sans toutefois condamner nommément Marcel d'Ancyre dont Athanase s'est alors désolidarisé<ref name=":14" />. Malgré ce regain de reconnaissance, la situation troublée qui caractérise sa succession à RomeModèle:Sfn après sa mort — datée du Modèle:Date — semble attester de la faiblesse de son ministèreModèle:Sfn.
Traditions
Une légende, rapportée par une source du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, veut que, la nuit du 4 au Modèle:Date-, la Vierge soit apparue en songe à Libère ainsi qu'à Giovanni, un patricien romain qui souhaitait faire don de ses biens à l'Église et leur demande que soit construite une basilique sur un lieu qui leur serait indiqué par une chute de neige. Le matin, les deux hommes se retrouvent sur l'Esquilin où la neige est tombée en plein mois d'août, sur laquelle l'évêque trace le plan de la basilique que finance son compagnon. Le nom de Libère est ainsi associé à la basilique Sainte-Marie-Majeure, parfois appelés « basilique libérienne », bien qu'il ne soit pas certain qu'il en fût le commanditaire à cet endroitModèle:Sfn et bien que l'actuelle basilique soit celle voulue par le successeur de Libère, Sixte III<ref name=":12">Modèle:Chapitre</ref>.
Le Liber pontificalis évoque pour sa part une église dédiée à la Vierge, édifiée par Libère « près du marché de Livia »<ref name=":12" />. Dans le même ouvrage, une légende le présente sous les traits hostiles d'un traître à l'orthodoxie et d'un persécuteur de fidèlesModèle:Sfn, une marque d'infamie que ne connait pas Félix qui sera, lui, canoniséModèle:Sfn à la différence de Libère, premier des évêques romains reconnus par l'Église catholique à ne pas l'être.
Travaux
- On a conservé de lui quatre Lettres à Eusèbe (de Verceil) de la part du pape Libère (Epistulae IV ad Eusebium a Liberia Papa datae) ; Clavis Patrum Latinorum 111 a.b.c.d. et e
- C'est notamment sous son pontificat qu'est entamé le Chronographe de 354 qui liste les empereurs, consuls, papes, martyres<ref name=":11" />...
Notes et références
Bibliographie
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Chapitre
- Modèle:Chapitre
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
Voir aussi
Article connexe
Liens externes
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Libère dans Catholic encyclopedia.