Prix Nobel de littérature
Le prix Nobel de littérature (Modèle:Lang en suédois) récompense annuellement, depuis 1901, un écrivain ayant rendu de grands services à l'humanité grâce à une œuvre littéraire qui, selon le testament du chimiste suédois Alfred Nobel, « a fait la preuve d'un puissant idéal »<ref>Modèle:Lang. Le terme idealisk peut se traduire par « idéaliste » ou « idéal » {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ink and Spit, John Sutherland, The Guardian, Modèle:Date-.</ref>.
Récompense considérée comme la plus prestigieuse et la plus médiatique au monde, le prix Nobel de littérature met en lumière un auteur et ses travaux. Il lui assure une promotion à l'échelle planétaire, une renommée internationale et une certaine aisance financière.
Il n'est pas rare que le prix Nobel prenne une signification politique, ayant parfois valeur de désaveu face à des régimes autoritaires. En effet, plusieurs écrivains exilés, dissidents, contestataires, persécutés ou interdits de publication dans leur pays ont été récompensés, tels Miguel Ángel Asturias, Boris Pasternak, Pablo Neruda, Alexandre Soljenitsyne et Gao Xingjian<ref name="repu"/>,<ref>Modèle:Article.</ref>.
Le prix Nobel de littérature honore avant tout les romanciers, essayistes, poètes et dramaturges. Toutefois, la liste des lauréats inclut également cinq philosophes (Rudolf Christoph Eucken, Henri Bergson, Albert Camus et Bertrand Russell) dont Jean-Paul Sartre qui le refusa, un historien (Theodor Mommsen), un homme d'État (Winston Churchill, distingué aussi pour ses discours politiques), une nouvelliste (Alice Munro)<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref> et un auteur-compositeur-interprète (Bob Dylan).
Nominations et mode de fonctionnement
Chaque fin d'année, le prix Nobel est attribué par l'Académie suédoise<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Nomination for the Nobel Prize in Literature</ref>. Celle-ci constitue ses nominations avec l'aide d'autres membres d'académies et de sociétés littéraires nationales et étrangères, d'éminents professeurs d'université en littérature, langue et linguistique, d'anciens lauréats du prix ou encore des présidents d'associations d'écrivains, représentant la culture littéraire de leurs pays<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Qualified Nominators – The Nobel Prize in Literature.</ref>. L'Académie compose le Comité Nobel (rattaché à la fondation Nobel) avec 5 de ses membres, désignés par cooptation pour 3 ans<ref name="SvAkademien">How Nobel laureates are chosen sur le site de l'Académie suédoise.</ref>. Ces 5 académiciens vérifient la pertinence et le critère d'éligibilité des écrivains secrètement nommés pour la récompense<ref name="SvAkademien"/>. Durant l'automne, un courrier du Comité est expédié à près de 700 adresses afin d'être retourné pour le choix de l'année suivante<ref name="SvAkademien"/>. Toutes les personnes ou institutions sollicitées proposent en conséquence une liste de plusieurs noms<ref name="SvAkademien"/>. Il leur est fortement conseillé de détailler, expliquer ou motiver leurs choix bien que le règlement de la fondation Nobel ne l'oblige pas<ref name="SvAkademien"/>. Il est en revanche formellement interdit aux personnalités démarchées de voter pour elles-mêmes si elles sont éligibles pour le prix<ref name="SvAkademien"/>. Près de 350 noms sont proposés annuellement aux membres du Comité qui les éliminent à partir du [[1er février|Modèle:Abréviation discrète février]] pour ne garder que 15 à 20 candidatures en avril<ref name="process">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Nomination and Selection of the Nobel Laureates in Literature</ref>. Cette première sélection est soumise au préalable à tous les membres de l'Académie qui procèdent à des recommandations<ref name="SvAkademien"/>. Fin mai, le Comité Nobel fixe une liste finale de 5 noms, avalisée par l'ensemble des académiciens qui aura alors à désigner le récipiendaire du prix<ref name="process"/>. Si l'un des auteurs proposés n'est pas publié dans une langue accessible à la majorité du jury, l'Académie peut réclamer une traduction spéciale<ref name="SvAkademien"/>. De même, si un écrivain nommé est méconnu du Comité mais semble légitime pour le prix, la fondation Nobel dépêche des experts qui éclairent l'Académie sur la portée de l'œuvre du candidat potentiel<ref name="SvAkademien"/>. Après avoir étudié en détail, durant l'été, les ouvrages des auteurs en lice, les jurés organisent plusieurs discussions<ref name="SvAkademien"/>. Il arrive souvent que les travaux d'un écrivain, nommé à plusieurs reprises, soient déjà lus<ref name="SvAkademien"/>. Dans ce cas, l'Académie prend en compte les nouvelles publications de l'auteur sélectionné<ref name="SvAkademien"/>. En conclusion des débats, début octobre, le jury procède à un vote<ref name="SvAkademien"/>. La personne qui obtient plus de la moitié des voix est désignée comme lauréate du prix. Les 4 recalés sont réinscrits d'office pour les sélections de l'année suivante<ref name="repu">Modèle:Lien web.</ref>. Le jury peut aussi déroger à la règle à la suite d'une décision exceptionnelle comme dans le cas très rare d'attribution d'un prix double ou conjoint. Ce mode de fonctionnement est similaire pour toutes les autres catégories du prix Nobel. L'identité du récipiendaire est révélée par le secrétaire perpétuel de l'Académie, courant octobre, lors d'une conférence de presse dans le bâtiment de Börshuset, situé dans la vieille ville de Stockholm. Le contenu des délibérations et la liste finale des 5 personnalités sont gardés secrets pendant 50 ans<ref>Modèle:Article.</ref>. Le nom du vainqueur fait en conséquence l'objet de spéculations au sein des milieux littéraires.
Même si le montant de la somme inhérente au prix a évolué au cours de son histoire, il est fixé aujourd'hui à 10 millions de couronnes suédoises, à savoir environ un million d'euros<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Nobel Prize Amount in Literature</ref>. Chaque personnalité récompensée se voit décerner, par le roi de Suède, la médaille d'or et le diplôme de la fondation Nobel au cours d'une cérémonie de remise des prix, le Modèle:Date- à Stockholm, date-anniversaire de la mort d'Alfred Nobel. Auparavant, le gagnant doit faire un discours devant les membres de l'Académie suédoise dans lequel il définit son œuvre et ses aspirations artistiques.
Depuis sa création, le prix est revenu à 17 femmes et 5 membres de l'Académie suédoise, élus de manière antérieure ou postérieure à la réception de leur récompense<ref>Modèle:Lien web</ref>. La personnalité la plus âgée à avoir obtenu cette distinction est Doris Lessing (1919-2013), récompensée en 2007 à Modèle:Durée. Le plus jeune lauréat est Rudyard Kipling (1865-1936), récompensé en 1907 à 41 ans.
Histoire controversée
Nombre de critiques, spécialistes et cercles de lecteurs déplorent le fait que la qualité des apports poétique et esthétique d'une œuvre au domaine des Lettres n'est pas le seul critère impartial sur lequel s'axe l'Académie suédoise pour attribuer le prix Nobel. Son histoire est jalonnée de controverses et il entraîne régulièrement des contestations.
Premières années
Lors des premières années de l'attribution du prix Nobel, le critère d'« idéalisme », fixé par le testament d'Alfred Nobel<ref>Article de Kjell Espmark du 3 décembre 1999.</ref> est la principale cause de l'oubli d'écrivains et de dramaturges aussi importants que Léon Tolstoï, Anton Tchekhov, Émile Zola, August Strindberg, Jack London, Henry James, Thomas Hardy ou encore Henrik Ibsen dont les œuvres sont jugées trop pessimistes. Selon l'historien de la littérature François Comba, l'Académie suédoise, sous l'influence du secrétaire perpétuel Carl David af Wirsén, rapproche au départ la notion d'« idéalisme » de « patriotisme » et met à l'honneur toute la littérature nationaliste ou régionaliste européenne (Theodor Mommsen, Henryk Sienkiewicz, Frédéric Mistral…)<ref name="MCoquet 2012">Modèle:Article</ref>. Pendant la Première Guerre mondiale à laquelle la Suède ne participe pas, le comité revendique une ligne de neutralité, récompensant des auteurs de pays non-belligérants (comme le Danemark) ou des écrivains tels que Romain Rolland dont la vision universaliste et optimiste fait consensus<ref name="MCoquet 2012"/>.
Dans les années 1920, l'Académie change de ligne de conduite et prime des écrivains ouvertement sceptiques et critiques comme Carl Spitteler et Anatole France dont l'œuvre s'accommode mal avec l'idéal exigé par Alfred Nobel<ref name="MCoquet 2012"/>. Dans les années 1930, le jury s'ouvre au continent américain et récompense Sinclair Lewis<ref name="MCoquet 2012"/>. Aucun écrivain allemand ou autrichien susceptible de gêner Adolf Hitler n'est distingué à l'instar de Bertolt Brecht, Hermann Broch, Joseph Roth, Stefan Zweig ou encore Robert Musil<ref name="MCoquet 2012"/>. Pour cette raison, l'écrivain tchécoslovaque Karel Čapek, farouchement opposé au national-socialisme et nommé sept fois pour le prix entre 1932 et 1938, est également écarté<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. En 1931, la récompense est attribuée à l'ancien secrétaire perpétuel de l'Académie Erik Axel Karlfeldt, décédé en avril. Auparavant, l'auteur avait déjà été proposé par ses collègues mais il aurait refusé le prix en 1919<ref>Karlfeldtsamfundet Modèle:Lien archive (suédois). Retrieved 2010-02-17.</ref>. Il s'agit de la seule fois dans l'histoire des Nobel que la distinction est décernée intentionnellement de manière posthume<ref>En 2011, le prix Nobel de médecine est décerné à Ralph Steinman alors que ce dernier vient de mourir quelques jours auparavant sans que le jury en soit informé ; le prix est maintenu malgré les statuts.</ref>. Bien que réfugié en France et déchu de sa nationalité soviétique, Ivan Bounine devient le premier écrivain de langue russe à être distingué en 1933 car le comité préfère écarter Maxime Gorki, jugé trop proche de Staline et se ranger à l'avis d'un neveu d'Alfred Nobel dont les faveurs allaient à Bounine<ref>Modèle:Article</ref>. Au cours de la même décennie, la candidature de Sigmund Freud est étudiée et rejetée<ref>Modèle:Lien web</ref>. Lors de la Seconde Guerre mondiale, le prix est suspendu de 1940 à 1943 à la demande du gouvernement suédois qui affiche une politique de neutralité dans le conflit<ref name="MCoquet 2012"/>.
Au milieu des années 1940, alors que le comité a laissé mourir des grands créateurs comme James Joyce, Virginia Woolf et surtout Paul Valéry, mort en 1945 alors qu'il était le favori pour remporter le prix cette année-là, il s'agit de faire du rattrapage et de mettre à l'honneur des écrivains dont le prestige littéraire est mondial : William Faulkner, Hermann Hesse ou encore André Gide<ref name="MCoquet 2012"/>. Lors de la Guerre froide, les académiciens donnent le prix à des pays méprisés lors des premières années comme le Guatemala, la Grèce et l'Islande, ce qui préfigure l'ouverture au tiers-monde et à la littérature cosmopolite, qui connaît son apogée avec la récompense décernée à Gabriel García Márquez en 1982<ref name="MCoquet 2012"/>.
Choix des lauréats dans les années 1950
En 1953, le comité distingue Winston Churchill, unique ancien Chef du gouvernement à recevoir ce prix. Ce dernier lui est décerné Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Lors de l'annonce de sa victoire, Churchill est à la fois déçu car il souhaitait obtenir le prix Nobel de la paix et surpris, s'exclamant : Modèle:Citation<ref>Modèle:Article</ref>. La candidature de Charles de Gaulle est sérieusement étudiée dix ans plus tard, car l'Académie apprécie la qualité littéraire de ses ouvrages<ref>Modèle:Article</ref>.
En 1954, 27 écrivains sont pressentis, dont l'Espagnol Ramón Menéndez Pidal, l'Américain Ernest Hemingway, et les Français André Malraux et Albert Camus dont les noms circulent depuis la fin des années 1940. Même si les jurés suédois ont une préférence pour Malraux, celui-ci n'a pas écrit de romans depuis longtemps, ce qui rend son choix impossible. Hemingway, quant à lui, vient d'écrire Le Vieil Homme et la Mer deux ans plus tôt. Le cynisme, la sécheresse et la brutalité de son écriture ne s'accordent pas avec l'idéal souhaité par le testament d'Alfred Nobel mais l'écrivain a une forme d'héroïsme qui séduit certains jurés. Il l'emporte<ref name="Truc">Olivier Truc, « Et Camus obtint enfin le prix Nobel », Le Monde, 28 décembre 2008.</ref>.
En 1955, 46 noms figurent sur la première liste de pressentis, dont les Français Albert Camus, Henri Bosco, André Malraux, Jules Romains et Georges Duhamel. L'Islandais Halldór Laxness est choisi.
En 1956, parmi les 44 écrivains pressentis, il y a 12 Français : Georges Duhamel, Marcel Pagnol, Henry de Montherlant, Henri Bosco, Jean Guitton, Marthe Bibesco, Saint-John Perse, André Malraux, Gabriel Marcel, Albert Camus, Jean Schlumberger et Jules Supervielle. Mais l'Espagnol Ramón Menéndez Pidal obtient le plus de parrainages de personnalités et d'institutions. Pour Anders Österling, secrétaire perpétuel de l'Académie, le choix doit se faire entre lui et Juan Ramón Jiménez : « Il est évident que la zone espagnole a été sérieusement négligée depuis 1922, lorsque le dramaturge Jacinto Benavente a été récompensé. Le choix doit se faire entre lui et Jimenez »<ref name="Truc"/>. Camus vient alors de publier La Chute, un récit qui, pour les membres du comité, peut être comparé à La Peste pour son impact. Cette nouvelle œuvre renforce indéniablement les mérites d'Albert Camus et ses chances d'obtenir le Nobel, mais le jury préfère attendre un examen approfondi et privilégie les lettres espagnoles, négligées depuis une trentaine d'années. Juan Ramon Jimenez est donc choisi.
En 1957, 49 noms sont cités sur les listes dont 12 nouveaux. Cette fois, le choix, unanime, du comité se porte sur Albert Camus. Quelques mois auparavant, le Modèle:Date-, Anders Österling écrit une critique élogieuse de L'Exil et le Royaume dans le quotidien Stockholms Tidningen. Le Modèle:Date, Albert Camus est désigné « pour son importante œuvre littéraire qui met en lumière, avec un sérieux pénétrant, les problèmes qui se posent de nos jours à la conscience des hommes »<ref name="Truc"/>.
En 1958, l'attribution du prix à Boris Pasternak déclenche la colère des autorités soviétiques. L'auteur est forcé de décliner la récompense pour s'épargner des sanctions<ref>Citation de l'article consacré à Boris Pasternak par Michel Aucouturier in Le Nouveau Dictionnaire des auteurs, édition Laffont-Bompiani, Paris, 1994, volume 2 page 2439</ref>.
Le Nobel dans les années 1960 et 1970
Lorsqu'en 2012, la fondation Nobel rend publiques les archives des délibérations vieilles de cinquante ans comme le stipule le règlement, elle révèle que John Steinbeck fut récompensé par défaut<ref name="LibéSteinbeck 2013">Modèle:Article</ref>,<ref name="CPudlowski 2013">Modèle:Article</ref>. Les quatre autres auteurs retenus dans la sélection finale de 1962 étaient la Danoise Karen Blixen, le Français Jean Anouilh, puis les Britanniques Lawrence Durrell et Robert Graves<ref name="LibéSteinbeck 2013"/>,<ref name="CPudlowski 2013"/>. Il fut d'emblée décidé que Durell serait écarté<ref name="LibéSteinbeck 2013"/>. Son œuvre ne faisait pas l'unanimité au sein du jury qui avait déjà évincé sa candidature l'année précédente sur l'insistance d'un membre du comité trouvant que ses livres avaient un Modèle:Citation, en raison d'une Modèle:Citation<ref name="LibéSteinbeck 2013"/>. Blixen mourut un mois avant l'élection du gagnant et Anouilh fut évincé car sa victoire aurait été trop proche de celle Saint-John Perse, le dernier lauréat français<ref name="LibéSteinbeck 2013"/>,<ref name="CPudlowski 2013"/>. Graves, quant à lui, était connu comme poète bien qu'il ait publié quelques romans<ref name="CPudlowski 2013"/>. Mais pour Anders Österling, secrétaire perpétuel d'alors, personne dans la poésie anglophone n'égalait le talent d'Ezra Pound, dont il fut décidé qu'il serait privé de la récompense à cause de ses positions politiques<ref name="CPudlowski 2013"/>. Steinbeck obtint finalement le prix. L'annonce de son couronnement fut mal reçue par la presse suédoise et américaine pour qui il était un auteur du passé<ref name="CPudlowski 2013"/>. En effet, l'écrivain américain n'avait rien publié de marquant depuis longtemps et ses grands romans (Les Raisins de la colère, Des souris et des hommes et À l'est d'Éden) étaient derrière lui<ref name="CPudlowski 2013"/>. Quand il répondit à un journaliste lui demandant s'il méritait la distinction, Steinbeck, lui-même surpris par sa victoire, répondit : Modèle:Citation<ref name="LibéSteinbeck 2013"/>. Jamais par la suite, Anouilh, Graves et Durrell ne furent primés.
En 1964, Jean-Paul Sartre décline le prix Nobel qui, selon lui, est « beaucoup trop tourné vers l'Occident »<ref>Cité dans l'article « Jean-Paul Sartre », Encyclopédie des écrivains de langue française dirigée par Jean-Pierre de Beaumarchais et Alain Rey, édition Larousse, Paris, 2001,volume 2 page 1741</ref>.
En 1968, le prix est décerné à Yasunari Kawabata sur recommandation d'experts de la littérature japonaise car le jury souhaitait équilibrer son palmarès et s'ouvrir à l'Asie<ref name="MCoquet 2012"/>.
Le lauréat de l'année 1970 Alexandre Soljenitsyne, dissident soviétique, ne veut pas se rendre à Stockholm de peur de ne pas être autorisé à retourner en Union soviétique où il est assigné à résidence et où son œuvre, mise à l'index, circule clandestinement. Mais après le refus du gouvernement suédois d'honorer Soljenitsyne par une remise du prix avec lecture et discours publics lors d'une cérémonie organisée à l'ambassade de Moscou, l'écrivain est prêt à décliner la récompense et l'argent, rejetant les conditions suédoises qui, selon lui, sont « une insulte au prix Nobel lui-même ». Il ne peut percevoir sa distinction qu'après avoir été déchu de sa nationalité soviétique et exclu d'URSS en 1974<ref>Stig Fredrikson « How I Helped Alexandr Solzhenitsyn Smuggle His Nobel Lecture from the USSR », nobelprize.org, 22 février 2006, article disponible en octobre 2006.</ref>.
En 1974, Graham Greene, Vladimir Nabokov et Saul Bellow, gardés dans la liste finale, sont donnés favoris. Mais le comité préfère attribuer un prix conjoint aux écrivains suédois Eyvind Johnson et Harry Martinson, tous deux membres de l'Académie et donc jurés du prix Nobel. Bellow est finalement honoré deux ans plus tard en 1976, mais ni Greene ni Nabokov ne seront récompensés<ref>Modèle:Article</ref>.
Un prix politique ?
La non-attribution du prix est souvent polémique dans la mesure où elle peut avoir valeur de sanction politique, à l'instar de Louis-Ferdinand Céline et d'Ezra Pound, écartés respectivement pour leurs prises de position antisémite et pro-fasciste<ref name="Qui sont les oubliés du prix Nobel ? (section littérature)">Modèle:Article</ref>,<ref>J.-P. Crespelle, La vie quotidienne à Montparnasse à la grande époque (1905 - 1930), Hachette, Paris, 1976, Modèle:P.)</ref>. Maintes fois retenu sur les listes, Jorge Luis Borges n'aurait, de son côté, jamais été récompensé comme le suppose son biographe Edwin Williamson dans Jorge Luis Borges, une vie, en raison de ses relations conciliantes, voire troubles, avec les dictatures argentine et chilienne<ref>Modèle:Article</ref>.
Josepha Laroche soutient justement la thèse selon laquelle les motivations de l'Académie suédoise dépassent l'évaluation de la qualité littéraire d'une œuvre ou de son apport novateur pour s'inscrire dans une dimension éminemment diplomatique : Modèle:Citation<ref name="Qui sont les oubliés du prix Nobel ? (section littérature)"/>. François Comba nuance cette affirmation, expliquant que la valeur esthétique et littéraire reste primordiale dans l'attribution du prix même si le critère politique n'est pas évincé : Modèle:Citation<ref name="MCoquet 2012"/>.
Cependant, les oublis notables contrastent avec certains choix du comité comme le fait de récompenser Pablo Neruda et Jean-Paul Sartre, proches du communisme, Gabriel García Márquez, proche ami de Fidel Castro ou encore Camilo José Cela, qui a toujours oscillé entre connivence et critique du franquisme, ayant assuré un temps la fonction de censeur littéraire, entre 1943 et 1944, tout en étant lui-même censuré<ref>New studies agree that Beauvoir is eclipsing Sartre as a philosopher and writer The Independent May 25, 2008. Retrieved on January 4, 2009.</ref>,<ref>Textos escondidos de Pablo Neruda Libros April 14, 2005. Retrieved on January 4, 2009.</ref>,<ref>Unearthing Franco's Legacy, Modèle:P., University of Nortre dame Press.</ref>.
En août 2006, à la suite du chahut médiatique provoqué par la révélation de l'engagement volontaire au sein de la Waffen-SS en 1944 de Günter Grass (récompensé en 1999), la fondation Nobel intervient face aux sommations de la droite allemande et d'une partie de la presse qui demandent à l'écrivain de rendre sa récompense et la somme d'argent reçue. Le président du comité déclare que « l'attribution des prix est irréversible car aucun prix Nobel n'a été retiré à quiconque par le passé »<ref>Article du journal Libération, Modèle:Date, « Grass pourra garder son prix Nobel ».</ref>. En avril 2012, après la publication du poème polémique « Ce qui doit être dit » dans lequel l'auteur accuse Israël de menacer la paix mondiale, Peter Englund, secrétaire perpétuel de l'Académie, exclut une nouvelle fois toute sanction vis-à-vis de Grass, rappelant que le prix lui a été attribué pour son mérite littéraire uniquement<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>.
Les choix du jury dans le courant des années 2000 ont été soupçonnés, par une partie de la presse, d'être motivés par l'actualité politique, notamment avec le couronnement d'Harold Pinter en 2005 qui concorde avec ses virulentes prises de position contre la guerre d'Irak ou celui d'Orhan Pamuk en 2006 après la reconnaissance publique par ce dernier du génocide arménien et du massacre des Kurdes par la Turquie<ref>Dan Kellum, « Lessing's Legacy of Political Literature. The Nation: Skeptics Call It A Nonliterary Nobel Win, But Academy Saw Her Visionary Power », CBS News, rpt. from The Nation (column), 14 octobre 2007, Modèle:Date.</ref>,<ref name="Obs2006">Modèle:Article</ref>.
Le comité est en effet souvent taxé d'« élitisme » et d'« engagement gauchiste » par une partie de la presse car il met régulièrement à l'honneur des romanciers ou des poètes méconnus du grand public, pour la plupart engagés à gauche, mais le jury a toujours revendiqué son indépendance<ref name="Obs2006"/>. Néanmoins, le choix de récompenser Mario Vargas Llosa en 2010 (auteur très engagé à droite et candidat du parti libéral lors de l'élection présidentielle du Pérou en 1990) est à considérer<ref>Hubert Artus, Mario Vargas Llosa, un prix Nobel de littérature très politique sur Rue89, nouvelobs.com, le 7 octobre 2011</ref>.
En 2012, le choix du Chinois Mo Yan entraîne de vives contestations au sein du monde des arts, des lettres et de la culture en raison de la proximité supposée de l'auteur avec les autorités de Pékin et son silence vis-à-vis de la répression des opposants politiques, du non-respect des droits de l'homme et de l'application de la censure en Chine<ref>Modèle:Lien web</ref>. Parmi ses détracteurs se trouvent l'artiste Ai Weiwei, l'écrivain indo-britannique Salman Rushdie et la romancière germano-roumaine Herta Müller, lauréate du prix en 2009, qui considère ce Nobel comme une « honte », une « catastrophe » et « une claque pour tous ceux qui travaillent au respect de la démocratie et les droits de l’homme »<ref>Modèle:Lien archive</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>.
Des attributions parfois contestées
Modèle:Voir aussi Plusieurs spécialistes regrettent que la liste des lauréats comporte pléthore d'oublis majeurs<ref>Burton Feldman, The Nobel Prize, pages 61-62.</ref>.
L'Académie reconnaît avoir raté des monuments de la littérature universelle, en raison du décès prématuré de certains écrivains : Marcel Proust, Rainer Maria Rilke et Antonin Artaud (morts tous trois à 51 ans), Vladimir Maïakovski et Paul Celan (qui se sont respectivement donné la mort à 36 et 49 ans) ou encore Federico García Lorca (exécuté sommairement à 38 ans)<ref name="Qui sont les oubliés du prix Nobel ? (section littérature)"/>.
L'actuel membre du jury Kjell Espmark rappelle par ailleurs que l'essentiel de l'œuvre de Franz Kafka, Fernando Pessoa, Constantin Cavafy et Ossip Mandelstam a été publié après leur mort et qu'en conséquence les jurés n'ont jamais pu en évaluer la portée de leur vivant<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Sur son site, l'Académie reconnaît cependant quelques choix d'un goût discutable et l'indigence de certains résultats, notamment lors de la décennie 1930-1939 : Modèle:Citation<ref name="Qui sont les oubliés du prix Nobel ? (section littérature)"/>,<ref group="N">Un exemple concernant les écrivaines est celui de Concha Espina, proposée vingt-cinq fois en neuf ans sans jamais être lauréate.</ref> ,<ref>Modèle:Lien web</ref> .
Les médias notent, de plus, que beaucoup de poètes ont été récompensés, dans un esprit fidèle à celui d'Alfred Nobel, grand amateur de poésie<ref name="Qui sont les oubliés du prix Nobel ? (section littérature)"/>. À l'inverse les écrivains qui privilégient une multitude de petits ouvrages aux grandes sommes semblent défavorisés. Selon le professeur en littérature comparée de Harvard, David Damrosh, Italo Calvino n’a jamais été nobelisé pour cette raison<ref name="Qui sont les oubliés du prix Nobel ? (section littérature)"/>. Toutefois, le prix décerné en 2013 à Alice Munro, qui écrit surtout des nouvelles, semble marquer un changement.
En 1989, la romancière Kerstin Ekman « démissionne » de l'Académie suédoise pour cause de non-condamnation, de la part de ses collègues, de la fatwa islamique contre Salman Rushdie, écarté du palmarès<ref name="Rushdie">« Nobel judge steps down in protest », BBC News, 11 octobre 2005.</ref>,<ref name="Obs2006"/>. Elle a toujours sa place à l'Académie, mais refuse depuis l'affaire Rushdie de participer aux réunions.
L'année de l'attribution surprise du prix à l'homme de théâtre Dario Fo, en 1997, Salman Rushdie et Arthur Miller en lice, faisaient figure de favoris. Mais le jury aurait considéré leur éventuelle victoire comme « beaucoup trop prévisible », émanant d'un choix « trop populaire »<ref>« Nobel Stuns Italy's Left-wing Jester », The Times, Modèle:Date, rpt. in Archives of a list at hartford-hwp.com, consulté le Modèle:Date.</ref>.
Le choix d'Elfriede Jelinek en 2004 n'a pas seulement divisé la presse, il a également été l'objet de violents débats au sein de l'Académie<ref name="Obs2006"/>. Sur l'exemple d'Ekman, le professeur en littérature scandinave Knut Ahnlund quitte sa fonction d'académicien en 2005, jugeant l'honneur fait à l'écrivain autrichien être un Modèle:Citation<ref name="Rushdie"/>. Il n'a plus participé à aucun débat de l'Académie jusqu'à son décès en 2012.
Les propos de l'ancien secrétaire perpétuel de l'Académie suédoise Horace Engdahl, qui justifiait devant l'Associated Press en octobre 2008 la précellence accordée par les jurés aux auteurs européens, ont déclenché un tollé au sein des milieux littéraires outre-Atlantique : Modèle:Citation bloc
L'année suivante, le nouveau secrétaire perpétuel Peter Englund enraye la polémique en expliquant qu'Modèle:Citation
Critiques récentes
La critique la plus insistante concerne la perspective euro-centrée ou occidentalo-centrée du jury et le fait que certaines zones géographiques soient totalement délaissées, faute de rayonnement ou de traductions suffisantes à l'instar de la littérature persane<ref name="Qui sont les oubliés du prix Nobel ? (section littérature)"/>. Les lettres arabes trouveraient, quant à elles, peu d'échos car elles sont souvent contextualisées, référencées et ont un contenu assez social, ce qui suppose qu'elles correspondent mal à l’exigence universaliste du Nobel<ref name="Qui sont les oubliés du prix Nobel ? (section littérature)"/>.
Au vu du nombre de lauréats (81 sur 113), l'Europe est sans conteste le continent le plus récompensé par l'Académie. Plusieurs journaux suédois ironisent d'ailleurs sur le fait que la Suède détient plus de prix Nobel que l'Asie (huit prix suédois contre quatre à peine pour le continent asiatique : deux japonais, un indien et un chinois<ref>En réalité, deux auteurs chinois ont été mis à l'honneur : Gao Xingjian (2000) et Mo Yan (2012). Il faut néanmoins mettre de côté le cas de Gao, qui écrit en mandarin et a été récompensé pour avoir ouvert de nouvelles voies à l'art littéraire chinois. Mais il est un écrivain dissident et est mis à l'index dans son pays d'origine. Il a d'ailleurs accepté le prix sous bannière française (il a reçu la nationalité française en 1997) et les autorités chinoises n'ont jamais reconnu ce prix Nobel : aucun journal n'a relayé l'information de sa victoire en 2000.</ref>)<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Akademien väljer helst en europé », Dagens Nyheter.</ref>. L'Afrique a attendu très longtemps son premier lauréat, le Nigérian d'expression anglaise Wole Soyinka en 1986. L'ont suivi l'Égyptien arabophone Naguib Mahfouz en 1988, puis les Sud-Africains anglophones Nadine Gordimer et J. M. Coetzee, récompensés respectivement en 1991 et 2003.
De même, certains favoris de la presse sont systématiquement évincés, à l'instar de Philip Roth, Amos Oz, Ismaïl Kadaré, Milan Kundera, Adonis, Ko Un, Haruki Murakami et Claudio Magris<ref>Fiche Evene d'Ismail Kadare</ref>,<ref>Le Figaro.fr, Blaise de Chabalier, Tomas Tranströmer, Prix Nobel de Littérature, le 6 octobre 2011.</ref>.
Nouvelle Académie et Nobel dit « alternatif » (2018)
Modèle:Loupe Dans le sillage du mouvement féministe suscité par le hashtag #MeToo, 18 femmes portent publiquement de graves accusations contre Jean-Claude Arnault, époux de l'académicienne Katarina Frostenson dont le prestige, jusque-là, protégeait la réputation du photographe. L'académie, face au scandale médiatique déclenché par ces témoignages accablants, décide de reporter le Nobel de littérature à l'année suivante. Refusant d'avoir à subir le comportement d'un homme, des personnalités suédoises, dont Alexandra Pascalidou, autrice de Me too : Så går vi vidare Röster, redskap och råd (Lava Förlag, 2017), fonde une Nouvelle Académie chargée de décerner un prix littéraire de portée internationale en soulignant, précisément, le rôle crucial de la littérature à l'heure de #MeToo dans un monde qui se polarise. D'après elle, en tant que citoyenne d'un pays démocratique telle que la Suède, il était inadmissible de ne pas décerner de prix<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
La récipiendaire de ce prix Nobel qualifié d'« alternatif » par la presse est Maryse Condé.
Le Modèle:Date-, quatre jours après l'annonce de la lauréate du prix, dans l'annexe de l'Université Columbia à Paris lors d'une rencontre avec les écrivains africains-américains Ta-Nehisi Coates et Jake Lamar, l'universitaire Maboula Soumahoro prononce un discours dans lequel elle interroge le sens de ce label « alternatif » pour une femme noire écrivaine originaire de la Guadeloupe<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Liste des lauréats
En tout, 115 prix Nobel de littérature ont été attribués à 119 lauréats. Le prix n'a pas été décerné 7 années (1914, 1918, 1935, 1940–1943)<ref>Modèle:Lien web</ref> mais a été décerné à deux lauréats en 1904, 1917, 1966 et 1974.
Statistiques
Récompenses par nationalité
En 2023, les prix par nationalité se répartissent ainsi<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref> :
{{#invoke:Diagramme|camembert | rayon = 150 | secteurs =
(16 : France) (13 : États-Unis) (11 : Royaume-Uni) (8 : Allemagne) (8 : Suède) (6 : Espagne) (6 : Italie) (5 : Pologne) (4 : Irlande) (4 : Norvège) (3 : Danemark) (3 : URSS) (2 : Afrique du Sud) (2 : Chili) (2 : Grèce) (2 : Suisse) (2 : Japon) (2 : Autriche) (23 : autres : silver)
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Récompenses par langue
En 2016, les prix par langue d'écriture se répartissent ainsi<ref>Modèle:Lien web</ref> :
Langue |
Lauréats | % |
---|---|---|
Anglais | 29 | Modèle:Pct |
Français | 14<ref>Samuel Beckett, qui a écrit plusieurs de ses ouvrages en français avant de les traduire en anglais, est comptabilisé par l'Académie Nobel comme un auteur d'expression anglaise. Gao Xingjian a écrit plusieurs pièces de théâtre ainsi qu'un essai et un recueil de poésie en français mais écrit ses romans en mandarin, langue à laquelle il reste associé par l'Académie.</ref> | Modèle:Pct |
Allemand | 13 | Modèle:Pct |
Espagnol | 11 | Modèle:Pct |
Suédois | 7 | Modèle:Pct |
Italien | 6 | Modèle:Pct |
Russe | 6 | Modèle:Pct |
Polonais | 5 | Modèle:Pct |
Norvégien | 3 | Modèle:Pct |
Danois | 3 | Modèle:Pct |
Grec | 2 | Modèle:Pct |
Japonais | 2 | Modèle:Pct |
Chinois mandarin | 2 | Modèle:Pct |
Arabe | 1 | Modèle:Pct |
Bengali | 1 | Modèle:Pct |
Finnois | 1 | Modèle:Pct |
Hébreu | 1 | Modèle:Pct |
Hongrois | 1 | Modèle:Pct |
Islandais | 1 | Modèle:Pct |
Provençal | 1 | Modèle:Pct |
Portugais | 1 | Modèle:Pct |
Serbo-croate | 1 | Modèle:Pct |
Tchèque | 1 | Modèle:Pct |
Turc | 1 | Modèle:Pct |
Yiddish | 1 | Modèle:Pct |
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(29 : anglais) (14 : français) (13 : allemand) (11 : espagnol) (7 : suédois) (6 : italien) (6 : russe) (4 : polonais) (3 : norvégien) (3 : danois) (18 : autres : silver)
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Répartition par domaines linguistiques
En 2023, sur 120 écrivains récompensés par le Prix Nobel, seulement 8 (soit 6,7 %) utilisent des langues appartenant aux domaines linguistiques d'Asie et du Moyen-Orient.
Les 112 écrivains restants (soit 93,3 %) utilisent des langues du domaine linguistique européen. Ils se répartissent de la manière suivante :
- écrivains anglophones : 30 (25 %)
- écrivains francophones : 16 (13,3 %)
- écrivains scandinaves (suédois, norvégien, etc.) : 16 (13,3 %)
- écrivains germanophones : 14 (11,6 %)
- écrivains slavophones (russe, polonais, etc.) : 13 (10,8 %)
- écrivains hispanophones : 11 (9,1 %)
- écrivains italophones : 6 (5 %)
- autres langues : 6 (5 %)
Les écrivains de langue anglaise (toutes origines confondues) représentent à eux seuls le quart des lauréats.
Liste des lauréates
De Modèle:Date- à Modèle:Date-, 17 des 120 Prix ont été attribués à des écrivaines<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Notes et références
Notes
Références
Annexes
Bibliographie
- Burton Feldman, The Nobel Prize: A History of Genius, Contreversy and Prestige, Arcade Publishing, 2001, Modèle:ISBN
Articles connexes
Liens externes
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}+{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Site de l'Académie suédoise
- Modèle:Dictionnaires