Cadre noir

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Modèle:Homophone

Fichier:Ene ifce quadri.jpg
Logo de l'école nationale d'équitation.
Fichier:Cadre noir - reprise de manege 1.jpg
Reprise de manège des écuyers du Cadre noir.
Fichier:Cadre noir - courbette à la main.jpg
Courbette à la main exécutée par un écuyer du Cadre noir.

Le Cadre noir est un corps de cavaliers d'élite français, instructeurs à l'École nationale d'équitation (ou ENE) près de Saumur en Maine-et-Loire. La doctrine du Cadre noir, fixée par le général L’Hotte au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, est « le cheval calme, en avant, et droit ». L’équitation de tradition française, exercée principalement au Cadre noir, a été inscrite en 2011 par l'UNESCO sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité.

Origine du nom

Fichier:Cadre noir - Bicorne 1.JPG
Bicorne du Cadre noir.

Dans la terminologie militaire, due aux guerres napoléoniennes, les cadres sont un ensemble de gradés chargés de l’encadrement de la troupe. Les sous-lieutenants formés à l’école de cavalerie de Saumur portent, à partir de 1876, un uniforme aux tons bleus, sombre en grande partie, plus ou moins défini : on les surnomme le Modèle:Citation<ref name=Durand94p10>Modèle:Harvsp</ref>. En 1888, est évoquée la possibilité d'appeler l’école le Modèle:Citation, suivant les caractéristiques colorées des éperons, viroles de cravaches et les décorations du képi et de la tunique<ref name=Durand94p10/>. Le chef d'escadron de Contades change la tenue en 1898 pour imposer le noir, autant par facilité d'intendance que pour suivre un effet de mode des plus fortunés parmi les élèves<ref name=Durand94p10/>. Le nom de Modèle:Citation<ref group=N name=Nom>Bien qu’en français l'adjectif ne prenne normalement pas de majuscule, Modèle:Citation est souvent écrit avec un N en capitale d’imprimerie.</ref> s'impose alors comme nom d’usage.

Jusque récemment, le Cadre noir s'appelait pour l’armée française Modèle:Citation<ref name=Durand94p9/> : c’est le Modèle:Date- que le Cadre noir gagne officiellement son nom en devenant un organisme officiel<ref name=Durand94p9/>. Jusque-là, le nom n'était pas déposé ni protégé, seulement un usage : pour illustration, en 1986, l’école demande à deux entreprises locales de lui verser des subsides pour leur utilisation de ce nom, ce qui lui est refusé<ref name=Durand94p10/>. L’utilisation du surnom est ancienne, sa première mention remonte à 1900, où un chroniqueur de la revue Sport Universel Illustré utilise le terme de Modèle:Citation<ref name=Durand94p9/>. L’usage militaire est officialisé par le lieutenant-colonel de Saint-André, écuyer en chef de 1964 à 1972, qui fit son papier à en-tête au nom de Modèle:Citation en lieu et place de Modèle:Citation ou Modèle:Citation<ref name=Durand94p10/>.

Modèle:Référence nécessaire. Modèle:Monarque a dit en repartant d'une visite du Cadre noir en 1812 : Modèle:Citation bloc

Histoire

Le Cadre noir a toujours été associé historiquement à la ville de Saumur, le groupe de cavaliers d'élite a fait connaître son nom dans le monde entier<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Prémices

La première école à Saumur

Fichier:Saumur - École de Cavalerie - Caserne grille.jpg
L’École de cavalerie de Saumur, ancien site du Cadre noir.

À la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, [[Henri IV (roi de France)|Henri Modèle:IV]] missionne Philippe Duplessis-Mornay à Saumur<ref group="N">La ville est une ville attribuée aux protestants par l'édit de Nantes</ref> pour y fonder une « université Protestante » au sein de laquelle une académie d'équitation est établie. L'académie d'équitation est dirigée par Monsieur de Saint-Vual<ref group="N">Modèle:1er professeur de l'Académie d'équitation de Saumur, nommé par [[Henri IV (roi de France)|Henri Modèle:IV]]</ref>,<ref name=Durand94p10/>, formé à l'Académie catholique d'Angers selon les principes d'Antoine de Pluvinel. L'académie accueille alors des étudiants venus d'Anjou, d'Angleterre, de Hollande et d'Allemagne<ref name=Durand94p11>Modèle:Harvsp</ref>.

Après la révocation de l'édit de Nantes, monsieur de Malverne remplace monsieur de Saint-Vual au poste d'écuyer professeur. Soutenu par Gabrielle de Rochechouart-Mortemart, abbesse de Fontevraud, il arrive le Modèle:Date- à Saumur avec dix chevaux destinés aux exercices<ref name=Durand94p11/>. Cependant, le succès n’est pas au rendez-vous : trois ans plus tard le manège ferme faute d'élèves, la concurrence de l’école des Tuileries et celle des Grandes écuries du château de Versailles étant rude<ref name=Durand94p11/>.

La nécessité d'une cavalerie militaire

Les défaites de la cavalerie française lors de la guerre de Sept Ans incitent Modèle:Monarque à réorganiser la cavalerie française par l'intermédiaire du duc de Choiseul<ref name=Durand94p12>Modèle:Harvsp</ref>. Celui-ci s'efforce de développer Modèle:Citation : les cavaliers sont entretenus par le Roi et les chevaux fournis par les haras nationaux. Le corps des carabiniers, déclaré le moins mauvais, est chargé de former les autres corps de cavalerie de l’armée royale. Cinq écoles sont prévues : Douai, Besançon, Cambrai, Metz et Angers<ref name=Durand94p12/>. Les carabiniers de Monsieur<ref group="N">Monsieur, frère du Roi, en était colonel honoraire</ref>,<ref name=Durand94p12/> affectés à Angers, sont rapidement déplacés à Saumur par l’évêque, Monseigneur Arnauld : pour celui-ci, les militaires, biens vêtus et dissipés, sont un risque pour la moralité des paroissiens. Le Modèle:Date-, le régiment de Carabiniers de Monsieur, frère du roi, corps d'élite constitué par le marquis de Monteynard, est envoyé en garnison à Saumur. On y fait construire pour lui, de 1767 à 1770, le bâtiment central actuel<ref name=":0">Modèle:Ouvrage</ref>.

Le succès des méthodes d'enseignement des carabiniers de Monsieur fait que le duc de Choiseul oblige les autres écoles à adopter la technique saumuroise en 1766<ref name=Durand94p13>Modèle:Harvsp</ref>. En 1768, après la construction du manège de Saumur, Monteynard fait approuver par le roi la création d'une école de cavalerie dans cette ville<ref name=":0" />. En 1771, sous le ministère du marquis de Monteynard, l’École d'équitation de Saumur est définitivement constituée et forme l'élite, chaque école ayant pour obligation d'y envoyer tous les ans quatre officiers et quatre sous-officiers Modèle:Citation<ref name=Durand94p13/>.

Les carabiniers gérèrent l’école jusqu'en 1788. Ils sont remplacés par les Dragons de Penthièvre et le Royal-Roussillon, et l’école fermée. Liée à l'histoire des monarques et des cours, à la fois prestige et privilège presque exclusif de la noblesse, la haute équitation subit par la suite les effets des conspirations et des guerres de l'Empire<ref name="ReferenceA">Stéphane Angers et Michel Denance, L'univers du cheval et du cavalier, Paris, SOLAR, 1998.</ref>. Une école nationale d'équitation est organisée à Versailles en 1796, puis une école spéciale de cavalerie est créée le Modèle:Date- par Modèle:Monarque à Saint-Germain-en-Laye<ref name=Durand94p14>Modèle:Harvsp</ref>,<ref group="N">L'Empereur Modèle:Monarque- signa le décret d'organisation de l'école le 17 mai 1809 à Schönbrunn.</ref>, école que l'Empereur critique pour sa qualité d'enseignement. Modèle:Monarque fait fermer l’école par décret, le Modèle:Date-<ref name=Durand94p14/>.

Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle

L'Empire et la Restauration

Fichier:Flanaubry.jpg
M. Flandrin, écuyer-professeur montant Janissaire, cheval navarrin du manège de l’École d'instruction des troupes à cheval de Saumur.

Le Modèle:Date-, Modèle:Monarque crée à Saumur, par ordonnance, l’École d'instruction des troupes à cheval, en la transférant depuis Saint-Germain-en-Laye<ref name="maindumaitre69">Modèle:Harvsp</ref>. Angers et Saumur étaient en concurrence, mais les édiles de la ville angevine refusèrent<ref name=Durand94p15/>, en remplacement, sur le site de Saumur, du régiment de chasseurs à cheval du Roi<ref>Comme indiqué sur un acte de mariage, à Vernantes, célébré le 9 novembre 1814</ref>. L'école fonctionne à partir du Modèle:Date-, le temps de revoir les bâtiments. Le général Levesque de La Ferrière est appelé à diriger l'école<ref name=Durand94p16>Modèle:Harvsp</ref>. Chaque régiment détache à l’école de Saumur deux lieutenants et deux sous-officiers pour une période d'un an. Les principes équestres de Jacques d'Auvergne, c'est-à-dire la recherche d'une équitation utilitaire sur un cheval droit<ref name="maindumaitre68">Modèle:Harvsp</ref>, y sont appliqués sous l'influence du marquis Ducros de Chabanne<ref name="maindumaitre69"/>, ancien officier revenu au civil chargé de l'instruction de la Modèle:Citation<ref name=Durand94p16/>. Jean-Baptiste Cordier, également officier repassé au civil, issu de l’école de Saint-Germain-en-Laye et remarqué par Napoléon à l’époque<ref name=Durand94p15/>, est responsable de la Modèle:Citation<ref name=Durand94p16/>. L'enseignement est extrait des ouvrages de François Robichon de La Guérinière et Montfaucon<ref name=Durand94p16/>.

La conspiration du général Breton, bonapartiste, touche l'école de Saumur : lors de l'incendie urbain du 24 décembre 1821, plusieurs sous-officiers qui se portaient à la rescousse des civils sont tués par la chute d'un mur. Une liste de conspirationnistes est trouvée dans la poche de l'un d'eux. Quarante sous-officiers de l'école sont arrêtés et le dirigeant de l'école, le Maréchal Gentil-Saint-Alphonse est tenu à des explications par le pouvoir royal<ref name="Durand94p17">Modèle:Harvsp</ref>. Suivant Jacques Perrier, l'importance de la conspiration était Modèle:Citation ; elle aboutit néanmoins au transfert de l'école à Versailles le 5 novembre 1823<ref name="Durand94p17" />.

L'école est régénérée par Modèle:Monarque, par ordonnance du Modèle:Date-, sous le nom d’École royale de cavalerie<ref name="maindumaitre69"/>,<ref name="Durand94p18">Modèle:Harvsp</ref>. Le général Oudinot est responsable de l'école. Il commande alors des chevaux irlandais, des selles anglaises, et nomme Jean-Baptiste Cordier Modèle:Citation, premier du titre<ref name="Durand94p18" />.

Un manège militaire et un manège d'académie composent l'essentiel des structures<ref>cheval bleu (30 octobre 2006)</ref>. Constitué d'écuyers civils, le manège académique est destiné à parfaire la formation équestre des officiers<ref name="ReferenceA"/>. Le premier carrousel est présenté en 1828. Les écuyers exécutent les reprises de Sauteurs et d'Instructeurs. Lors de cette présentation, les écuyers sont déjà coiffés du Chapeau de Manège, aussi appelé Lampion ou Bicorne. Cordier introduit l’entraînement aux sauts tels qu'ils sont pratiqués à Versailles, et le travail aux piliers<ref name="maindumaitre69" />, d'abord réservés aux cavaliers les plus doués de l'école, les sauts s'imposent dans l'instruction comme test pour la solidité en selle<ref name="maindumaitre70" />. À partir de 1830, avec la disparition de l'École de Versailles, Saumur devient la seule école dépositaire de la tradition équestre française<ref>site officiel (30 octobre 2006)</ref>. En 1847, la forme des sauts est fixée et ne changera plus jusqu'à nos jours<ref name="maindumaitre70">Modèle:Harvsp</ref>.

Bauchéristes et auristes

Fichier:Antoine-Henri-Philippe-Léon d'Aure.jpg
Le vicomte Antoine-Henri-Philippe-Léon Cartier d'Aure à cheval

La méthode Baucher, présentée par François Baucher en 1842 dans sa Méthode d'Equitation, fait son apparition dans l’école, popularisée par le commandant Jean Jacques Delherm de Novital, écuyer de première classe<ref name="Durand94p30">Modèle:Harvsp</ref>. Baucher vient faire cours à Saumur le Modèle:Date-, pour trois mois. Face à des pressions hostiles de la part du camp des opposants à sa méthode, le comte d'Aure, chef de file des auristes en tête, le stage fut écourté de moitié<ref name="Durand94p32">Modèle:Harvsp</ref>. Baucher conserva une profonde rancœur de la non-introduction officielle de sa méthode dans les rangs de la cavalerie française<ref name="Durand94p32"/>. Le comte d'Aure intrigua longtemps<ref name="Durand94p45">Modèle:Harvsp</ref> et réussit à devenir écuyer en chef de 1847 à 1854. Protégé du duc de Nemours, il a alors pour charge de chasser le bauchérisme de Saumur<ref name="Durand94p45" />. Il met alors en avant la polyvalence du cheval : Modèle:Citation<ref name="Durand94p45"/>.

Le Modèle:Date-, Marie Isabelle, femme du prince Jérôme Napoléon, écuyère et bauchériste, vient à Saumur donner la leçon de sa méthode de dressage à pied. Habillée en homme, cette Modèle:Citation comme d'Aure la nommait, est la première femme admise au Manège de Saumur. Elle y reste cinq mois, dont une semaine de présence dans le manège. L'évaluation de la méthode par un envoyé du Ministère de la guerre sera mitigée, mais les relations de Marie Isabelle lui permettant de rester jusque fin avril. Les méthodes de dressage, décriées et débattues publiquement dans plusieurs journaux, auront raison de la santé du comte d'Aure : après un malaise cardiaque, celui-ci démissionne définitivement le Modèle:Date-<ref name="Durand94p46-48">Modèle:Harvsp</ref>.

La définition du Cadre noir actuel

Fichier:Alexis L'Hotte 1864.JPG
L'écuyer en chef, puis commandant de l’École, Alexis L'Hotte, en 1864.

À son arrivée comme écuyer en chef, le 16 mars 1864, Alexis L'Hotte, inspiré par les méthodes bauchéristes et auriste, prend une décision redoutable : l'interdiction du travail de haute école, excepté pour ses chevaux personnels<ref name="Durand94p54">Modèle:Harvsp</ref>. Militaire avant tout, son but est de former prioritairement des cavaliers et des montures aptes au combat<ref name="Durand94p54" />. En 1865, la création de la Société hippique française marque la naissance de l'équitation de sport et l'année suivante, Alexis L'Hotte présente pour la première fois une reprise de manège et des sauts en liberté en dehors de Saumur (au palais de l'Industrie), dans le cadre d'un concours avec des cavaliers de l'école<ref name="Durand94p56">Modèle:Harvsp</ref>.

En 1870, son successeur est sommé d'orienter l'école de Saumur vers davantage de pratiques sportives et en extérieur<ref name="maindumaitre79">Modèle:Harvsp</ref>. Un nouveau règlement du Manège est défini en 1876 par les généraux du Barail et L'Hotte<ref name="Durand94p59">Modèle:Harvsp</ref> : Modèle:Citation. L'Hotte prend la direction de l’École en 1875, avec pour écuyer en chef le commandant Duthil. Celui-ci ne peut presque pas agir, sous les ordres de son supérieur<ref name="Durand94p60">Modèle:Harvsp</ref>. Lui succède le commandant Pietu, qui fait passer le nombre d'écuyers de douze à quatorze et achète de nombreux terrains, dont celui de Terrefort, où se trouve aujourd'hui l'École nationale d'équitation<ref name="Durand94p60"/>. L'orientation devient beaucoup plus sportive, Pietu gagnant la première course sur le nouvel hippodrome de Saumur<ref name="Durand94p60"/>.

Le Manège effectue une sortie officielle à Paris devant le président du Sénat Jules Ferry en 1886, Félix Faure se déclarant Modèle:Citation de sa visite à Saumur en 1895<ref name="Durand94p61">Modèle:Harvsp</ref>. Les ministères, n'ayant pas de réelles nouvelles du fonctionnement du Manège, diligentent le ministre de la guerre, le général André, pour une inspection qui s'avère tout à l'honneur des écuyers<ref name="Durand94p62">Modèle:Harvsp</ref>. La couleur bleue des uniformes est remplacée en 1898 par le noir, à l'initiative du chef d'escadron de Contades<ref name="Durand94p10" />. Le nom de Modèle:Citation<ref group="N" name="Nom" /> s'impose alors comme nom d’usage. À partir de cette époque, l'école est le cadre presque exclusif des instructeurs d'équitation de l’École de cavalerie plus tard devenue l’École d'application de l'arme blindée et de cavalerie.

Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle

La Première guerre mondiale, un tournant dans l'orientation du Cadre noir

Au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, le Cadre noir, sous l'impulsion du lieutenant-colonel Blacque-Belair<ref name=Durand94p64>Modèle:Harvsp</ref>, s'intéresse aux compétitions équestres récemment introduites aux Jeux olympiques, ses cavaliers vont peu à peu s'illustrer dans chacune des trois disciplines : dressage, saut d'obstacles et concours complet d'équitation, autrefois nommé Modèle:Langue<ref name="maindumaitre80">Modèle:Harvsp</ref>. La Première Guerre mondiale dissout le Manège, les écuyers sont alors répartis dans les différentes unités ; dix-neuf périront au champ d'honneur<ref name=Durand94p67/>. La guerre de tranchées a raison de l’emploi de la cavalerie : un sixième des officiers sont détachés dans d'autres armes (majoritairement l'infanterie), quelques-uns pilotant avions et chars<ref name=Durand94p65>Modèle:Harvsp</ref>. L'École et le Manège rouvrent en décembre 1918<ref name=Durand94p65/>.

Suivant la note qui accompagne sa nomination d'écuyer en chef, le commandant Wattel est chargé de Modèle:Citation<ref name=Durand94p67>Modèle:Harvsp</ref>. La tâche est difficile : les bâtiments de l’école de cavalerie ont servi de baraquements à des artilleurs américains qui y ont construit des baraquements supplémentaires. Les écuries sont insalubres, et une des carrières est devenue un stade<ref name=Durand94p67/>. En octobre 1919, la remise en état de l'École est effective : elle abrite alors Modèle:Nombre<ref name=Durand94p68>Modèle:Harvsp</ref>. Wattel donne alors au Cadre noir une nouvelle tenue (tunique fendue noire<ref name=Durand94p67/>) et une nouvelle orientation plus moderne et sportive, trois ans plus tard, un centre de préparation aux épreuves sportives y est créé<ref name="maindumaitre82">Modèle:Harvsp</ref>. Il multiple également les sorties du Cadre noir afin de montrer le travail des écuyers<ref name=Durand94p69>Modèle:Harvsp</ref>.

Le Cadre noir engage alors ses écuyers dans les compétitions. Lors des jeux olympiques de 1928 à Amsterdam, le Cadre noir aligne le commandant Pierre Danloux. Faisant une reprise de dressage trop longue, celui-ci est éliminé<ref name=Durand94p70>Modèle:Harvsp</ref>. Lors des jeux olympiques de 1932 à Los Angeles, où l'or et l’argent sont décrochés par deux écuyers<ref name=Durand94p72>Modèle:Harvsp</ref>.

La tenue des Cadres et des élèves du Cadre Noir sera décrite en 1935 par le Commandant Bucquoy dans l'ouvrage Les Uniformes de l’Armée française – Terre – Mer – Air<ref>Modèle:Ouvrage</ref>

Seconde guerre mondiale

Le déclenchement du second conflit mondial mobilise à nouveau les troupes de l'École. Modèle:Unité partent au front pour la drôle de guerre. Après le passage des Ardennes par les troupes allemandes, la stratégie de repli se met en place. Le 15 juin 1940, très peu armés, les Modèle:Unité de l'École de cavalerie, dont Modèle:Unité aspirants de cavalerie<ref name="Béneytou114">Jean-Pierre Béneytou, Histoire de la Cavalerie française, des origines à nos jours, 2010, Lavauzelle, 243 pages, Modèle:P., Modèle:ISBN</ref>, ont pour mission de tenir un front de quarante kilomètres sur la Loire face à la première division de cavalerie allemande<ref name=Durand94p77>Modèle:Harvsp</ref>(article Défense de la Loire). Les combats sur la Loire cessent le 22 juin<ref name="Béneytou114"/>.

Le 16 juin, le lieutenant-colonel de Laissardière et une quarantaine de palefreniers se chargent d'emmener en train et en camion, les Modèle:Unité restants vers la future zone libre. Rattrapés à Poitiers, Laissardière négocie et peut s'installer à Montauban, puis, une fois l'armistice signé, à Tarbes<ref name=Durand94p77 />. À Tarbes, l'instruction des officiers reprend dès le 10 octobre 1940. Un nouvel écuyer en chef est nommé le Modèle:Date-, les cadres du Manège étant comptabilisés comme sportifs et non comme militaires ; leurs galons étant noirs et non dorés<ref name=Durand94p78>Modèle:Harvsp</ref>. Les selles à piquer, utilisées pour le saut en liberté et oubliées lors de la retraite, sont remplacées par des selles classiques ; la tenue d'avant celle définie par Wattel réapparaissant, faute d'un accès aux nouvelles tenues<ref name=Durand94p78 />.

En novembre 1942, l'armée allemande envahit la zone libre, ce qui dissout de fait l'armée française d'armistice. Le Manège est maintenu après négociations comme Modèle:Citation sous la responsabilité du commissariat aux sports et est déménagée au Carrousel de Fontainebleau<ref name=Durand94p78 />. Durant tout ce temps, l'École de cavalerie à Saumur est devenue une prison, le Modèle:Langue<ref name=Durand94p81>Modèle:Harvsp</ref>, le manège étant devenu un garage<ref name=Durand94p82>Modèle:Harvsp</ref>.

Saumur est libérée le Modèle:Date-. Le Modèle:Date-, le colonel Préclaire rouvre l'École, qui devient, le Modèle:Date- l'Modèle:Citation<ref name=Durand94p81 />. Modèle:Unité sont alors disponibles, contre 1 200 au début de la guerre. Le changement dans les méthodes de guerre fait que les régiments ne fournissent plus de cavaliers pour être instruits<ref name=Durand94p81 />. La reconstruction s'annonce alors difficile.

L'après-guerre

Fichier:Photo aérienne d'une carrière de l'école nationale d'équitation 2.jpg
Le site actuel de l'ENE

Avant les années 1970, l'école de Saumur n'est pas une école d'équitation pure comme l'est l'École de Versailles ou comme l'École de Vienne. C'est une école de cavalerie, où le cheval est utilisé surtout à des fins militaires. Le Cadre noir devient civil Modèle:Référence souhaitée. En 1972, l’École nationale d'équitation est créée par décret (elle doit l'édification de sa doctrine à l'influence de deux chefs d'école du milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle) et le Cadre noir est rattaché au ministère de la Jeunesse et des Sports<ref name="ReferenceA"/>,<ref name="maindumaitre80"/>, il commence à former les cadres enseignants d'équitation<ref name="maindumaitre210">Modèle:Harvsp</ref>.

Au milieu des années 1970, il est envisagé de supprimer le Cadre noir, « jugé anachronique, inutile et trop coûteux ». L’État développe alors sa vocation diplomatique et promotionnelle, qui lui vaut d'être sauvé<ref name="Chevauxd'Orgueil">Modèle:Article</ref>.

Fichier:CadreNoirSaumur.jpg
Fresque du Grand Manège dans le grand hall d'accès<ref>https://www.ifce.fr/wp-content/uploads/2018/10/dossier-presse-fresque.pdf</ref>, œuvre colossale de 40m² de Michel Darmon

En 1984, deux femmes font leur entrée au Cadre noir<ref name=Durand94p91>Modèle:Harvsp</ref> : Florence Labram, lauréate du cours de formation des instructeurs<ref name=Durand94p91/>, et Mireille François, professeur au cercle parisien de « l'Étrier »<ref name=Durand94p91/>. Elles sont les premières femmes à pouvoir bénéficier de l'enseignement du Cadre noir<ref name=Durand94p91/>.

Le 21 janvier 1986, le Cadre noir devient un organisme officiel et le nom apparaît pour la première fois dans un document officiel<ref name=Durand94p9>Modèle:Harvsp</ref>. Jusque-là, l'armée française nommait le Cadre noir Modèle:Citation<ref name=Durand94p9/>.

Depuis 1989, le directeur de l’école a toujours été un civil. Depuis 2010, cette école fait désormais partie de l'Institut français du cheval et de l'équitation. Ses membres sont composés majoritairement de civils mais aussi de militaires, neuf écuyers en 2006. Depuis 1996, le Cadre noir est décrit comme « l'ensemble du corps enseignant de l'école nationale d'équitation », ses membres sont sélectionnés sur leurs performances en équitation sportive et l'obtention du brevet d'état d'éducateur sportif du deuxième degré<ref name="maindumaitre211">Modèle:Harvsp</ref>,<ref name="cadre">Dossier de presse 2011 : l'École Nationale d'Equitation</ref>.

Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle

Fin 2011, alors que la crise financière rend l'octroi de subventions à la filière équestre française de plus en plus difficile<ref>Vincent Lasseret, « Éditorial : Patrimoine commun » dans Cheval Magazine, octobre 2011</ref>, l’équitation de tradition française, exercée principalement au Cadre noir, est inscrite par l'UNESCO sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité<ref name="Unesco">Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Écuyers

Fichier:Cadre noir - les trois femmes écuyers.jpg
Les trois femmes écuyers du Cadre noir, en 2008.
Fichier:Didier Courreges dsc03627.jpg
L'un des champions olympiques 2004 en concours complet (CCE) par équipe, Didier Courrèges, écuyer du Cadre noir.

Modèle:Article détaillé

Rôle et missions

Les écuyers forment un corps de cavaliers enseignants et formateurs, experts en techniques équestres, auprès de l'École nationale d'équitation (ENE). Leur rôle principal est la transmission technique et théorique aux élèves-stagiaires de l'ENE, formant ainsi les futurs cadres, managers et enseignants civils des centres équestres<ref>cheval-savoir.com: Le Cadre Noir et ses missions d'aujourd'hui</ref>. En parallèle de leur mission d'enseignement, les écuyers s'occupent du dressage des chevaux de l'école. De plus, ils tiennent un rôle de chercheurs de par leurs recherches et approfondissement des connaissances équestres<ref name="écuyers">cadrenoir.fr: les écuyers</ref>,<ref name="page50">Modèle:Harvsp</ref>.

Enfin, ils ont également pour rôle la tenue des événements et des représentations publiques, et participent aux compétitions nationales et internationales afin de contribuer au maintien et au rayonnement de l'équitation de tradition française et à la mise en valeur de leurs savoir-faire<ref name="écuyers" />. Ils soutiennent et participent au développement du haut-niveau dans les trois disciplines olympiques : dressage, saut d'obstacles et le concours complet d'équitation. Ils s'impliquent également dans la formation de l'équipe de France d'Handisport<ref>cheval-savoir.com : Cadre Noir : des chevaux pour Londres</ref>.

Le ministère des Armées détache sept militaires pour intégrer le corps des Modèle:Unité. Le ministre des Sports, après consultation de son homologue de la Défense, nomme l'écuyer en chef. Fin 2011, les écuyers du Cadre noir sont quarante, parmi lesquels trois femmes. Ils revêtent la tenue noire, avec laquelle l'écuyer en chef leur remet aussi une cravache à trois viroles qu'ils sont les seuls à posséder<ref>« Une Caennaise écuyère au Cadre noir de Saumur. » dans Ouest-France, 18 octobre 2011.</ref>.

Recrutement

Outre les écuyers détachés par le ministère de la Défense, la plupart des écuyers sont des civils, recrutés sur concours.

Les conditions d'entrées au concours sont un âge inférieur à trente ans, la qualification d'instructeur et la justification de résultats significatifs en compétition de niveau national ou international. De fait, la plupart des postulants proviennent de la compétition équestre civile.

Les personnes recrutées deviennent des élèves-écuyers pendant une période probatoire d'un an, et n'ont pas encore droit de porter la tenue des écuyers. Au terme de la période probatoire, ils intègrent le Cadre Noir en tant qu'aspirant-écuyer et portent la tenue noire. Ils ne deviennent écuyers qu'au terme d'une période de trois ans. Si un écuyer dispose d'un palmarès de compétition suffisamment prestigieux, il peut accéder au titre de « Maître écuyer »<ref name="page54">Modèle:Harvsp</ref>.

Écuyers en chef

Fichier:Cadre noir 19 mai 2012 (7-634).jpg
Le colonel Jean-Michel Faure, écuyer en chef du Cadre noir (2006-2014).

À la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, l'écuyer en chef était surnommé le « grand dieu »<ref>Modèle:Harvsp</ref>, parce que les écuyers étaient surnommés « les dieux » et la reprise des écuyers « la reprise des dieux ».

Il est le directeur technique de l'école, et est le garant de l'éthique de la formation, qu'il dirige et supervise, en veillant à la qualité de l'enseignement dispensé<ref name="page55">Modèle:Harvsp</ref>. Il est directeur adjoint de l'Institut français du cheval et de l'équitation.

Lors des galas, il porte sous la selle un tapis de couleur amarante doublement galonné d'or. Les aciers de son mors et les rênes de son filet sont d'or. Son cheval porte une natte couleur amarante et or<ref>Roger Gaboriaux, Le Cadre noir de Saumur, École nationale d'équitation, ENE, Saumur, 1996, Modèle:P.</ref>.

Chevaux

Fichier:Cadre noir - bride de gala.jpg
Tête d'un cheval de manège du Cadre noir équipé de sa bride de gala.

Le Cadre noir compte Modèle:Unité, dont 272 appartiennent au site en lui-même, et 66 sous-contrats<ref name="Chevauxcadrenoir"/>. (140 pour l'écurie Manège/ Dressage/ CSO, 128 pour les formations équestres et 52 pour les compétitions).

Choix

Les chevaux du Cadre noir sont achetés chez des éleveurs de toute la France. Ils sont choisis à l'âge de trois ans et généralement sur des concours régionaux, grâce à une subvention. À la différence de l'École espagnole de Vienne, où ne sont montés que des Lipizzans, le Cadre noir fait appel à plusieurs races de chevaux<ref>http://www.equinfo.org/saumur/</ref>, principalement des Selle français ainsi que des Anglo-arabes<ref name="Chevauxcadrenoir">Modèle:Lien web</ref>, mais également des Pur-sangs, en fonction des disciplines demandées. Tous sont de robe alezane ou baie, afin d'obtenir des reprises homogènes<ref name="Chevauxcadrenoir"/>. Le Cadre noir renouvelle environ 10 % de son effectif chaque année.

Des morphologies spécifiques sont recherchées, les chevaux sauteurs sont plus forts et trapus que ceux de la reprise de manège, plus longilignes et près du sang<ref name="Chevauxcadrenoir"/>.

Dressage des chevaux

Les chevaux sont dressés après leur achat, ce dressage dure six à huit ans, trois ans sont consacrés au dressage classique et trois à cinq ans au dressage spécifique, celui des chevaux sauteurs étant plus long puisqu'ils sont âgés de dix à douze ans lorsqu'ils sont présentés en reprise. Les chevaux de manège peuvent être aptes dès huit ans<ref name="Chevauxcadrenoir"/>.

Retraite

Les chevaux âgés ou fatigués sont réformés chaque année, généralement à l'âge de seize ans. Ils sont vendus de 500 à Modèle:Unité, leur nouveau propriétaire doit s'engager à « ne pas les utiliser à des fins lucratives »<ref name="Chevauxcadrenoir"/>.

Dressage et sauts d'école

Les écuyers, outre le travail de dressage traditionnel, travaillent aussi les sauts d'école, montés ou à pied. Ces sauts sont au nombre de trois :

  • La courbette : « Préparé par un équilibre sur les hanches, le cheval élève l'avant-main (les membres antérieurs) en prenant appui sur les postérieurs. » Cette position doit durer quelques secondes. Ce faisant, le cheval se dresse vers le ciel, avec ses antérieurs ployés. Le cavalier garde sa position et se retrouve en arrière de la verticale du cheval<ref>cadrenoir.fr : courbette</ref>,
  • La croupade : « Touché par la cravache, le cheval détache une ruade énergique en étendant complètement ses membres postérieurs. »<ref>cadrenoir.fr : Croupade</ref>
  • La cabriole : combinaison presque simultanée d'une courbette et d'une croupade.

Les sauts montés sont effectués sans étriers<ref name="cadre" />.

En complément des airs relevés, les écuyers travaillent également les airs près de terre, tel que<ref name="Dressage">Modèle:Harvsp</ref> :

  • le terre-à-terre : galope en deux temps, imitant le mouvement d'un cheval à bascule.
  • l'épaule en dedans : les épaules du cheval sont orientées vers l'intérieur. Le déplacement se fait latéralement, dans le sens contraire de son incurvation.
  • l'appuyer : le cheval se déplace latéralement, dans le sens de son incurvation
  • la pirouette : le cheval galope sur place, en tournant autour de ses hanches.

Le travail aux piliers y perdure, notamment pour le travail des sauteurs et le perfectionnement de leurs cavaliers. Dans le travail du jeune sauteur, il permet à l'écuyer d'intervenir à n'importe quel endroit du cheval en se déplaçant tout autour. Dans une deuxième phase de son apprentissage, la sauteur dans les piliers est monté afin qu'il s'habitue au poids de son cavalier lors de l'exécution des sauts d'école. Ils sont ensuite utilisés pour assurer l'assiette des cavaliers aux mouvements que l'on provoque chez les sauteurs. Le Cadre Noir est la seule école avec l'École Espagnole de Vienne à toujours utiliser cette pratique de la Renaissance<ref>Modèle:Ouvrage</ref>

Représentations publiques

Fichier:Cadre noir - reprise des sauteurs à la main en presentation publique 3.jpg
Présentation publique au « Grand manège » à Saumur.

Le Cadre noir présente pendant l'année des galas et des présentations publiques. Les présentations publiques au « Grand manège » d'avril à octobre présentent le travail de dressage du cheval aux longs rênes, à l'obstacle ainsi que des sauts d'écoles et sont accompagnés des commentaires d'un écuyer<ref>cadrenoir.fr : Présentations publiques</ref>. Les Galas sont une mise en spectacle des présentations publiques. Parmi eux, le Carrousel de Saumur au mois de juillet impliquait jusqu'en 2017 des écuyers du Cadre noir aux côtés de la section équestre de l'école de cavalerie de Saumur ainsi qu'une présentation des véhicules motorisés et blindés des Écoles militaires de Saumur<ref>cadrenoir.fr : Galas à Saumur</ref>.

Dans le cadre de ses Galas, le Cadre noir se déplace régulièrement à l'étranger, notamment en Suisse (Genève, Lausanne), à Londres<ref>Saumur. Le Cadre Noir à Genève, mais plus à Londres</ref>, à Vienne invité par l'école espagnole d'équitation ou à Lisbonne invité par l'école portugaise d'art équestre. En 1998, trente-trois chevaux et quarante-six employés (dont vingt-et-un écuyers) s'envolent pour le Japon où ils effectuent trois représentations<ref name="page19">Modèle:Harvsp</ref>.

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Notes et références

Notes

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Références

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Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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Bibliographie

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