Menelik II

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Modèle:Titre mis en forme Modèle:En-tête label Modèle:Unicode éthiopique Modèle:Voir homonymes

Modèle:Infobox Personnalité politique

Modèle:Nobr (en ge'ez : ዳግማዊ ምኒልክ, dagmawi Menilek <templatestyles src="Prononciation/styles.css" />{{#invoke:Prononciation|prononciation}}) (Modèle:Date - Modèle:Date), né sous le nom de Sahle Maryam (en ge'ez : ሳህለ ማርያም), est prince, negus du Choa, puis roi des rois (negusse negest) d'Éthiopie. Il est également connu sous son nom de cavalier Abba Dagnew (ge'ez : አባ ዳኘው).

Le règne de Modèle:Nobr est essentiellement marqué par une politique de modernisation intérieure et d’extension territoriale de l'empire éthiopien donnant au pays sa forme contemporaine. Dans un contexte de menaces par des puissances étrangères, celles-ci visent à constituer un glacis de protection autour des hauts plateaux face au colonialisme. À cet égard, il est notamment connu à l’étranger pour avoir mené les troupes éthiopiennes à la bataille d'Adoua repoussant la pénétration italienne.

Attaché aux traditions éthiopiennes et intéressé par les technologies occidentales, il adopte une série de réformes économiques, politiques et sociales afin de préparer l'Éthiopie au nouveau siècle. Les premières écoles publiques et les premiers hôpitaux sont construits, des produits européens apparaissent dans la nouvelle capitale Addis-Abeba qu’il fonde en 1886 et le pays se dote d'un chemin de fer.

Héritier du negus du Choa, Menelik est fait prisonnier et est emmené à l’âge de douze ans à la forteresse de Magdala où il grandit à la cour de [[Téwodros II d'Éthiopie|Modèle:Nobr]] ; il s'enfuit à Modèle:Unité pour retourner dans son royaume natal où il est couronné negus l'année suivante. À la suite du décès de Modèle:Nobr en 1868, Menelik décide d'entreprendre une longue marche vers le trône impérial. Il refuse ainsi de reconnaître le negusse negest [[Tekle Giyorgis II d'Éthiopie|Tekle Modèle:Nobr]] comme légitime et s'attelle à renverser son successeur [[Yohannes IV d'Éthiopie|Modèle:Nobr]], mais celui-ci le contraint à se soumettre en 1878. Limité au contrôle du Choa, Menelik agrandit son royaume et crée une véritable force armée moderne capable de soutenir ses projets impériaux. Il noue des contacts avec des Européens afin d'importer un matériel militaire performant, une supériorité technologique facilitant les premières campagnes lancées en 1879. Dix années lui suffisent pour repousser les limites du Choa aussi loin que l'Arsi, le Kaffa, le pays Welayta et la ville de Harer ; il remporte notamment les batailles d'Embabo et Chelenqo.

À la suite du décès de Modèle:Nobr à la bataille de Metemma et après quelques mois de confrontation avec Mengesha Yohannes, Modèle:Nobr, grâce au soutien de la noblesse éthiopienne, se fait couronner negusse negest le Modèle:Date-. Pendant le début de son règne, il poursuit les campagnes d'expansion territoriale qui ne prennent fin qu'en 1900. Ses expéditions sont interrompues en 1895-1896, durant la Première Guerre italo-éthiopienne qui l'oppose à l'Italie. Celle-ci se termine le Modèle:Date- avec la bataille d'Adoua qui, relatée dans la presse internationale, consacre sa stature internationale et fait de son empire le symbole du maintien d'une indépendance africaine face au colonialisme européen.

En 1909, Modèle:Nobr est frappé par une grave maladie et se retrouve hors d'état de gouverner. Le pouvoir passe progressivement entre les mains de son épouse, Taytu Betul. Il désigne son petit-fils, ledj Iyasu, comme successeur afin d'éviter un affrontement entre factions politiques. Modèle:Nobr décède dans la nuit du 12 au Modèle:Date-.

Vie privée et familiale

Fichier:Taitu Betul v d.jpg
Taytu Betul, épouse de Menelik

Modèle:Article connexe Au cours de sa vie Menelik a eu plusieurs épouses ; son premier mariage, à vingt ans avec la princesse Alitash, lui est imposé par le père de celle-ci, [[Téwodros II|Modèle:Nobr]]<ref name="Pétridès-293">S. Pierre Pétridès [1963], Modèle:P..</ref>. Après s'être échappé de la forteresse de Magdala, il la quitte et épouse une princesse oromo ; leurs deux fils meurent en bas âge<ref name="Pétridès-293"/>. Par la suite, il se marie avec Baffana, une noble shewanne qui tente de le renverser pour placer un de ses fils sur le trône de son mari ; un conseil exige son exil en 1877<ref name="Pétridès-293"/>. Pendant quelques années, il a diverses liaisons temporaires parmi lesquelles une nouvelle Baffana et une princesse nommée Goveté<ref name="Pétridès-294">S. Pierre Pétridès [1963], Modèle:P..</ref>.

C'est en 1883, lors de la semaine de Pâques, que Menelik épouse sa femme la plus célèbre et influente : Taytu Betul, membre de la noblesse et descendante des familles régnantes du Semien, du Godjam et du Bégemder<ref name=Marcus-72>Harold G. Marcus [1995] Modèle:P..</ref>. Son oncle, le dejazmach Wube Hayle Maryam a été le souverain du Tigray et de la majeure partie du Nord de l'Éthiopie. Décrite par Harold G. Marcus, comme animée d'un sincère patriotisme éthiopien, sûre d'elle-même, elle mène le front conservateur strictement attaché aux traditions nationales et méfiante des relations avec les États étrangers<ref name=Marcus-72/>. Par ailleurs, tant par son style vestimentaire que par son comportement politique, elle donne un poids politique au Gonder et plus généralement au Nord de l'Éthiopie<ref name=Marcus-72/>. Mariée pour la quatrième fois, elle ne donne aucune descendance à Menelik<ref name="Pétridès-294"/>. Celui-ci a néanmoins deux filles de mariages précédents : [[Zaoditou d'Éthiopie|Modèle:Nobr]] (negiste negest de 1917 à 1930) et Shoaregga, qui épouse le ras Mikaél du Wello<ref name="Pétridès-294"/>, union dont naît le lij Iyassou. Un fils, le prince Wossen Seged décède durant l'enfance. En 1886, Menelik marie sa fille [[Zaoditou d'Éthiopie|Modèle:Nobr]] au fils du negusse negest, le ras Araya Sellassie mais il décède, en Modèle:Date-, sans enfant.

Tout au long de son règne, Menelik est très proche de son cousin, Mekonnen Welde Mikaél ; ensemble les deux hommes collaborent sur tous les sujets. Pétridès les considère comme « les constructeurs de l'Éthiopie du {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | XXe{{#if:|  }} }} »<ref>S. Pierre Pétridès [1963], Modèle:P..</ref>. Menelik lui confie plusieurs réformes économiques ainsi que la charge de dossiers diplomatiques. La vie familiale de Menelik a des conséquences politiques puisque Taytou n'apprécie guère la proximité de son mari avec son cousin, représentant de la branche progressiste éthiopienne. Ainsi, lors de la fin de règne de Menelik, lorsque celui-ci se voit forcé de choisir un successeur, elle fait pression pour empêcher l'arrivée sur le trône impérial de Teferi Mekonnen, fils de Mekonnen<ref>S. Pierre Pétridès [1963], Modèle:P..</ref>.

Jeunesse de Menelik

Naissance de Menelik et le départ vers Magdala

Fichier:Ethiopia Map-1850.jpg
L'Éthiopie vers 1850.
Fichier:AbPalaisMénélikAddis-AbabaVers1900.jpg
Palais de Ménélik, Addis-Ababa, vers 1900.

Modèle:Article connexe Le prince Sahle Maryam naît le Modèle:Date-<ref group="Note">Harold G. Marcus [1995], Modèle:P.. C'est, du moins, la date à laquelle était célébré son anniversaire. Harold Marcus cite d'autres sources qui nous donnent des dates différentes : le 17 août 1844, selon la Chronique du Règne de Modèle:Nobr, Roi des Rois d'Éthiopie (Paris, 1930) ; le 11 août 1836, selon Ya-galla Tarik d'Atme ; le 13 août 1843, dans la Généalogie de la dynastie salomonienne du Choa, Le semeur d'Éthiopie (juin 1907).</ref> à Ankober, dans le Royaume du Shewa (Choa). Désigné comme héritier de la branche shewanne de la dynastie salomonide, il est le fils de Haile Melekot, negus du Shewa, et de Ijigayehu, qui aurait été une jeune femme travaillant pour Bezabesh, mère du souverain. Bezabesh apercevant l'employée du palais enceinte, elle interroge Haile qui reconnaît la relation qu'il a eu avec Ijigayehu, lui faisant ainsi espérer la possibilité que son fils donne naissance à un héritier.

À la naissance de Sahle Maryam, un mariage est célébré lors d'une cérémonie civile et Sahle Selassie, heureux d'apprendre cette nouvelle, décide de donner à son petit-fils le nom de Menelik, lui prophétisant un règne glorieux pendant lequel l'Empire éthiopien serait reconstitué<ref name=Marcus-16>Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref>,<ref group="Note">[[Ménélik Ier|Modèle:Nobr]] est le fils de Salomon et de la Reine de Saba, fondateur de la dynastie salomonide ; en l'appelant Menelik, Sahle Selassie voit en son petit-fils un souverain qui doit marquer éternellement l'histoire d'Éthiopie.</ref>. Initialement, Haile Melekot refuse de reconnaître Menelik, mais Bezabesh intervient en le faisant légitimer par un conseil de parents qui conclut que la ressemblance entre le fils et le père est évidente. Une autre version indique que, lors de la naissance de Menelik, Haile Melekot s'est marié temporairement avec la jeune femme afin de légitimer la naissance<ref>Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref>. L'enfant reçoit la même éducation que son père ; son tuteur est Ato Nadew, qui reste toute sa vie très proche de Menelik<ref name=Marcus-16/>.

En Modèle:Date-, des combats opposent les forces du negusse negest [[Téwodros II|Modèle:Nobr]] à celles de Haile Melekot ; ce dernier se trouve à Debre Berhan qu'il fait évacuer et brûler. Afin de protéger son fils, il ordonne à un groupe de chefs loyaux shewans, parmi lesquels Darge Sahle Selassie, de fuir avec Menelik vers le plateau de Minjar, situé entre les rivières Awash et Kesem. Les troupes de Modèle:Nobr font pression sur la position occupée par les Shewans et obtiennent l'abdication de Darge. En Modèle:Date-, le negusse negest annexe le Shewa à l'Empire. Menelik, alors âgé de Modèle:Unité, Nadaw, Darge et d'autres chefs sont alors capturés et emmenés au palais de Téwodros à Maqdala<ref>Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref>.

La captivité à la forteresse de Magdala

À son arrivée à la cour, Menelik est reçu avec tous les honneurs dus à un prince ; [[Téwodros II|Modèle:Nobr]] le traite Modèle:Citation<ref name=Aleqa-Marcus-23>Propos de l'Alaqa Walda Maryam repris dans : The History of King Theodors, Journal of the Royal African society, 6, 1906-1907, 15 ; cité dans Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref>, les officiers se montrent respectueux et affichent une certaine admiration<ref name=Aleqa-Marcus-23/>. Plus tard, lorsqu'il évoque cette captivité, il déclare : Modèle:Citation ; toujours selon Menelik, Modèle:Nobr lui a dit Modèle:Citation<ref>Guglielmo Massaia, I miei trentacinque anni di missione nell'alta Etiopia, Tivoli, 1928, Modèle:IX, 28, cité dans Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref>. À la cour, Menelik rencontre plusieurs personnalités avec lesquelles il entretient une longue amitié, en particulier Ledj Wale, membre de la famille Yejjou et frère de Taytu Betul.

Fichier:April 1868 Magdala Fortress.jpg
Forteresse de Magdala où Menelik était retenu captif.

L'éducation de Menelik est assurée par l'Église éthiopienne orthodoxe. En parallèle, il suit des cours de stratégie militaire et d'équitation. Sa proximité avec les hautes sphères de l'administration et du pouvoir lui permet d'acquérir une expérience politique dès son plus jeune âge. Il remarque probablement à cette époque certaines erreurs de Modèle:Nobr, notamment ses relations tendues avec les musulmans qui provoquent une instabilité dans le Wello, région devenue ingouvernable. Il est également marqué par les politiques d'unification et de centralisation menées par Modèle:Nobr ; plus tard, il lance une série de campagnes visant à constituer un vaste empire. Malgré ses désaccords avec la conduite des affaires, Menelik se montre serviable envers le negusse negest qui l'élève à la dignité de dejazmach<ref>Harold G. Marcus, [1995], Modèle:P..</ref> et à qui il offre la main de la princesse Alitash<ref>Henry A. Stern, The Captive Missionary, Londres, n.d, 219, cité dans Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref>.

La fuite de Magdala et le retour dans le Choa

Durant son séjour à la cour, Menelik maintient sa volonté de retourner dans le Choa bien qu'il n'envisage pas cette action tant que [[Téwodros II|Modèle:Nobr]] contrôle la totalité de l'Empire. En 1864, l'influence du negusse negest commence à s'affaiblir ; son expédition punitive contre Ato Bezabeh, qui s'est proclamé negus du Choa, échoue<ref>Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref>. Menelik s'inquiète de ce changement malgré une déclaration passée de Bezabeh : Modèle:Citation bloc [[Fichier:ST-Theodore.jpg|vignette|droite|upright=1.3|Le negusse negest [[Tewodros II|Modèle:Nobr]] entouré de ses lions.]] Un retour dans son royaume au moment où Bezabeh est solidement installé au pouvoir pourrait créer des tensions ; par ailleurs, les partisans de son père, Haile Melekot, l'appellent à revenir le plus rapidement possible<ref>Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref>. La seule solution semble être la fuite de la forteresse de Magdala ; or certains membres de la cour se doutent de cette décision et en informent Modèle:Nobr. Celui-ci ne prend aucune mesure spécifique en raison de sa confiance envers Menelik<ref>Guglielmo Massaia, I miei trentacinque anni di missione nell’alta Etiopia, Tivoli, 1928, Modèle:IX, 28, cité dans Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref>.

Le Modèle:Date-, au milieu de la nuit, Menelik, alors âgé de Modèle:Unité, et quelques partisans s'échappent de la forteresse en passant par le large gouffre entre l'Amba Magdala et le Wello. Au moment du départ, Menelik charge une personne de transmettre le message suivant à la reine Worqitu du Wello, ennemie de Modèle:Nobr : Modèle:Citation<ref>Gebre Selassie, Chronique du règne de Modèle:Nobr : roi des rois d'Éthiopie, i. 102, cité dans Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref>. À l'aube, il arrive dans le Wello où Worqitu a probablement prévu de le capturer afin de l'échanger contre son fils, un imam, emprisonné à Magdala. La reine du Wello envoie un messager à Modèle:Nobr afin de lui présenter la proposition mais le negusse negest a pris connaissance de la fuite et déclare : Modèle:Citation<ref>Henry A. Stern, The Captive Missionary, Londres, n.d, 220-221, cité dans Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref> et ordonne l'exécution de son fils.

À partir de 1865, une série d'événements provoquent une déstabilisation de l'autorité de Modèle:Nobr dont il est lui-même en partie responsable<ref name=Marcus-25>Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref>. Une famine frappe les régions du Tigré et du Bégemder<ref name=Marcus-25/> ; au début de l'année 1866, il lance une expédition punitive dont les victimes sont essentiellement civiles<ref name=Marcus-25/>. En Modèle:Date-, il décide de piller Gonder en réponse à une rébellion<ref name=Marcus-25/> et, vers la mi-1867, craignant la désertion de ses troupes, il ordonne le massacre de Modèle:Unité<ref name=Marcus-25/> ; ces actions conduisent de nombreux militaires à rejoindre l'armée de Menelik. À la suite de l'exécution du fils de Worqitu du Wello, celle-ci comprend que la présence de Menelik est inutile dans sa province mais que s'il monte sur le trône du Shewa, il pourrait être un allié important. Elle demande donc à ses soldats de l'escorter afin qu'il puisse retourner dans son royaume natal<ref name=Marcus-25/>.

Menelik, negus du Choa

Les premières phases du règne

La lutte contre Bezabeh

En Modèle:Date-, Menelik arrive dans l'Est du Choa avec le noyau de sa nouvelle armée et se proclame Negus<ref name=Marcus-25/>. Ato Bezabeh, alors souverain de la province, tente de trouver une alliance auprès de la reine du Wello, Worqitu, en lui disant qu'une fois au pouvoir, Menelik les ferait capturer pour les remettre à [[Téwodros II|Modèle:Nobr]]<ref name=Marcus-25/>. Une confrontation a lieu entre Menelik et Bezabeh, lors de la bataille de Qewet<ref>Berhanou Abebe [1998], Modèle:P..</ref>, la plupart des soldats choisissent de se joindre au camp du premier<ref name=Marcus-26>Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref> et le second fuit vers Amba Afqara<ref>Dabtara Assaggakhan, Letter, 14 janvier 1866, dans Fusella, Lettere, i. 82 ; cité dans Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref> ; cette victoire rapporte à Menelik Modèle:Unité auxquels s'ajoutent Modèle:Unité à feu et Modèle:Unité trouvés à Kebrat Amba<ref name=Marcus-26/>. Lorsqu'il arrive à Ankober, il est accueilli par une population en liesse et un clergé heureux de sa venue<ref>Antoni Cecchi, Da Zeila alle frontiere del Caffa, Rome, 1886, i. 263 ; cité dans Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref>. Bezabeh décide de demander pardon, sa requête, soutenue par des prêtres et d'influentes personnalités politiques<ref name=Marcus-26/>, est acceptée par Menelik qui lui offre le fief d'Abba Motti en échange de cette soumission<ref>Gebre Selassie, Chronique du règne de Modèle:Nobr : roi des rois d'Éthiopie, i. 104, cité dans Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref>.

Fichier:Minilk.jpg
Portrait de Modèle:Nobr.

Dès le début de son règne, Menelik se veut conciliateur et magnanime envers ses ennemis<ref name=Marcus-26/> ; il travaille pacifiquement avec l'administration choanne déjà en fonction. Par la suite, même lorsqu'il accède au trône impérial, il privilégie toujours le dialogue afin d'éviter la guerre et les effusions de sang<ref name=Marcus-26/>. La priorité est alors à la consolidation de son autorité en raison des menaces externes que représentent les offensives oromos toujours plus nombreuses<ref name=Massaia-74>Guglielmo Massaia, I miei trentacinque anni di missione nell'alta Etiopia, Tivoli, 1928, Modèle:IX, 74 ; cité dans Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref>. Au pouvoir, il abolit diverses réformes de Modèle:Nobr<ref name=Massaia-74/>, son attitude conciliatrice se retrouve dans sa tolérance religieuse envers les musulmans et les animistes<ref name=Marcus-27>Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref>. Afin d'assurer ce respect, l'édit suivant est promulgué : Modèle:Citation bloc Ce texte vise également à mettre fin au débat entre les religieux favorables à la théorie de la double naissance du Christ et ceux favorables à la théorie de la triple naissance<ref name=Marcus-27/>. Une fois son autorité bien établie, Menelik veut en finir avec Bezabeh qui continue à troubler le royaume dont il se prétend toujours negus ; par ailleurs, on apprend qu'il conspire avec les Oromos<ref name=Marcus-27/>. Menelik porte l'affaire devant un tribunal estimant que les preuves de traîtrise sont suffisantes<ref name=Marcus-27/> et, malgré son refus d'évacuer son armée d'Amba Afqara, Bezabeh se présente devant la justice. Devant le conseil convoqué pour l'occasion, Menelik commence la séance avec la déclaration suivante :

Par la suite, Bezabeh est condamné à mort et abattu, ses soldats rejoignent l'armée du negus<ref name=Marcus-27/> : en 1866, Menelik contrôle la totalité du royaume, au moment même où Modèle:Nobr pille Gonder et voit la fin de son règne approcher.

La chute de Modèle:Nobr

Modèle:Article connexe

Dès son arrivée sur le trône du Choa, Menelik affirme clairement ses ambitions impériales. Ainsi, lorsque, vers septembre/Modèle:Date-<ref name=Marcus-28>Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref>, il écrit une lettre au père Guglielmo Massaia, un missionnaire italien catholique à Aden, il se présente comme le « Roi des Rois »<ref>Menelik to Massaia, septembre ou octobre 1867, Annales franciscaines ; cité dans Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref>. Dans deux autres lettres précédemment envoyées à la reine Victoria<ref>Menelik to Queen Victoria, and Menelik to the ruler of Aden, Blue Books, Correspondence Respecting Abyssinia (1846-1868), Modèle:LXXII, Doc. 792, enclosures 1 and 2 ; cité dans Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref>, il se présente, selon les Britanniques, sous le titre de « Sultan Negus »<ref name=Marcus-28/>, une interprétation incorrecte du titre « Roi des Rois ». Dans les deux lettres, il annonce sa succession au trône de son père ; dans celle adressée à Victoria, il demande la réouverture des relations entre la Grande-Bretagne et le Choa<ref name=Marcus-28/> pour être reconnu par Londres avant d'entreprendre toute action à l'encontre de [[Téwodros II|Modèle:Nobr]]. Menelik compte libérer les Européens emprisonnés à Magdala par Téwodros afin d'obtenir un soutien matériel (notamment des armes modernes) de la France et de la Grande-Bretagne<ref name=Marcus-28/>. En coopération avec la reine Worqitu qui cherche à contrôler le Wello, Menelik lance une expédition et arrive, le Modèle:Date-, avec Modèle:Unité près de Magdala<ref name=Marcus-28/>. Sous prétexte de l'épuisement des troupes, il se retire le Modèle:Date-<ref name=Marcus-28/> sans avoir livré bataille ; en réalité, il a appris l'arrivée de Modèle:Nobr et les manœuvres d'un autre prétendant au trône : Wagshum Gobaze, posté avec ses troupes à environ Modèle:Unité de Magdala<ref name=Rassam-251>Hormuzd Rassam, Narrative of the British Mission to Theodore, King of Abyssinia, Londres, 1869, ii, 251, cité dans Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref>. Ce dernier quitte la région après avoir pris connaissance du départ de Menelik ; tous deux craignent l'armée de Modèle:Nobr, malgré son récent affaiblissement<ref>Ya-galla Tarik, Atme, (unpubli. MS), ii. 82 ; cité dans Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref>.

Fichier:Magdala burning.jpg
L'incendie de la forteresse de Magdala par les troupes de Napier (au premier plan), London Illustrated News, 1868

Lors de l'expédition de Napier, celui-ci envoie une lettre à Menelik dans le but d'expliquer la présence britannique : Modèle:Citation<ref>Massaia, Trentacinque anni, viii, 172 ; cité dans Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref>. Robert Napier, commandant de l'expédition, avertit le negus du Choa que si Modèle:Nobr se réfugie dans son royaume ou s'il reçoit une quelconque aide de sa part, les troupes britanniques pénètrent dans son territoire<ref name=Marcus-29>Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref>. Menelik décide de recevoir le missionnaire Massaia afin d'écouter ses conseils et celui-ci confirme que les Britanniques s'en sortent vainqueurs même si l'ensemble de l'Éthiopie s'unit et se tient prête à défendre Modèle:Nobr<ref>Massaia, Trentacinque anni, viii, 173 ; cité dans Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref>. Menelik répond que la majorité des Éthiopiens ne soutient plus le negusse negest bien qu'une intervention étrangère puisse rallier bon nombre de seigneurs locaux à la cause du souverain<ref name=Marcus-29/> ; par ailleurs, en tant que prince éthiopien, il est personnellement obligé de défendre toute violation des frontières de l'Empire. La semaine suivante, Menelik et ses troupes quittent Warra Hailu pour le Wello et rejoignent l'armée de Worqitu<ref name=Marcus-29/> pour se diriger vers Magdala. Alors qu'il a assuré aux Britanniques l'aide du Choa, Menelik décide finalement de retourner dans le Wello, apparemment pour fêter Pâques<ref name=Marcus-29/>, sans avoir soutenu la Grande-Bretagne<ref>Massaia, Trentacinque anni, viii, 174 ; cité dans Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref>. Outre la volonté de ne pas prendre un trop grand risque en s'alliant avec les Britanniques<ref name=Marcus-30>Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref>, Menelik se sent incapable d'anéantir l'homme qui l'a traité comme un fils<ref name=Marcus-30/>. Finalement, au cours de l'expédition, Modèle:Nobr, refusant l'idée d'être prisonnier des Anglais, se donne la mort.

Menelik avoue plus tard à Massaia avoir été attristé par cet événement. Le missionnaire, étonné, l'interroge sur l'organisation du jour de célébration à la suite du décès. Menelik répond qu'il a souhaité Modèle:Citation<ref name=Marcus-30/> et rappelle qu'il n'a pas participé aux festivités mais qu'il s'est rendu dans une forêt pour y pleurer la mort prématurée de l'homme qui l'a éduqué et envers qui il a toujours éprouvé un sentiment d'affction filiale<ref>Massaia, Trentacinque anni, ix, 28 ; cité dans Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref> ; l'idée de trahir Tewodros lui a véritablement répugné<ref name=Marcus-30/>. Son unique préoccupation a été la défense des intérêts du Choa ; toutefois, lorsqu'il apprend que Dejazmach Kassa, plus tard [[Yohannès IV d'Éthiopie|Modèle:Nobr]], a apporté une aide essentielle aux Britanniques, Menelik dissimule mal sa colère en voyant le trône impérial s'éloigner<ref name=Marcus-30/>. La mort de Modèle:Nobr marque le début d'une phase de confrontation entre Wagshum Gobaze, Dejazmach Kassa et Menelik.

La confrontation avec Modèle:Nobr

La lutte indirecte

Le combat entre Tekle Modèle:Nobr et Modèle:Nobr

Modèle:Article connexe [[Fichier:Yohannesson.jpg|vignette|upright=1.2|[[Yohannes IV|Modèle:Nobr]] (à gauche).]] Poussés tous deux par leurs ambitions impériales, Menelik entre indirectement en conflit avec Kassa Mercha, futur empereur Modèle:Nobr ; or ce dernier a tiré profit de l'expédition de Napier puisqu'il dispose d'un avantage militaire considérable grâce aux armes offertes par les Britanniques en échange de l'aide qu'il leur a apportée. Après le couronnement illégal de Wagshum Gobaze à la mi-Modèle:Date-<ref name=Marcus-33>Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref> sous le nom de [[Takla Guiorguis II d'Éthiopie|Tekle Modèle:Nobr]], Menelik revendique à son tour le titre de negusse negest<ref>Massaia, I miei trentacinque anni di missione nell'alta Etiopia, ix 34 ; cité dans Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref> ; un geste tout symbolique lui permettant d'exprimer des aspirations plutôt que d'affirmer une situation réelle<ref name=Prunier-96>L'Éthiopie contemporaine, sous la direction de Gérard Prunier, édition Karthala, 2007, Modèle:P..</ref>.

La véritable lutte se joue pour l'instant entre Kassa et Tekle Modèle:Nobr qui recherche l'appui du negus du Choa<ref name=Marcus-34>Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref> et de son importante armée bien équipée<ref>« Dejatch Kassa à Modèle:Nobr », 10 mars 1870, Archives françaises, Mémoires, Addi Makwanti, 62, 3 ; cité dans Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref>. Menelik comprend qu'un conflit entre les deux principaux prétendants pourrait les affaiblir voir amener à leur anéantissement et choisit de n'apporter aucun soutien au negusse negest<ref name=Marcus-34/>. Celui-ci marche avec ses troupes vers le Choa, sans aucune volonté d'attaquer, il stationne dans le Wello et reçoit des lettres et présents de la part de Menelik<ref name=Marcus-34/>. Bien que non satisfait de ces gestes, Tekle Modèle:Nobr quitte la province après avoir appris que Kassa marche vers le nord<ref name=Marcus-34/>, il compte affronter la menace que ce dernier représente. Après deux batailles, le Modèle:Date-<ref name=Marcus-34/> et le Modèle:Date-<ref name=Marcus-35>Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref>, Tekle Giyorgis est capturé et emprisonné ; Kassa sort grandement renforcé en hommes et en armes et, le Modèle:Date-, il est couronné negusse negest à Aksoum sous le nom de Modèle:Nobr<ref name=Marcus-35/>.

Pendant que les deux prétendants s'affrontent, Menelik ne reste pas inactif ; à la fin de l'année 1868<ref name=Marcus-35/>, après la mort de Worqitu, il commence la pacification du Wello, la province tampon entre le Choa et le Tigré. Il fonde les ketemas (villes de garnison) stratégiques de Were Ilu et Enawari<ref name=Marcus-35/> qui servent de bases à des offensives dans les zones toujours sous contrôle de la nouvelle reine Mestewat, jugée non fiable<ref name=Marcus-35/>, et son fils Abba Wato. Pour le poste de gouverneur du Wello, Menelik apporte son soutien à un parent de Mestewat et Worqitu : Mahammad Ali, plus tard ras Mikael ; le negus du Choa obtient par ailleurs le soutien du dejazmach Wale qu'il nomme gouverneur du Yejju<ref name=Marcus-35/>. L'influence politique de Menelik se rapproche du Tigré au nord<ref>Gebre Selassie, Chronique du règne de Modèle:Nobr : roi des rois d'Éthiopie, i. 121 ; cité dans Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref>. À la mi-Modèle:Date-, alors que Kassa et Tekle Giyorgis s'affrontent, Menelik se trouve à la frontière du Bégemder à la tête d'une armée constituée de soldats choans et du Wello<ref name=Marcus-36>Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref> ; il s'est déplacé afin de Modèle:Citation<ref>Lettre de Modèle:Mgr au R.P. Léon des Avanchers [31 décembre 1871], Le Semeur d'Éthiopie, 5, 1909, 619 ; cité dans Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref>. Néanmoins, ses plans échouent en raison d'une rébellion de la reine Mestewat<ref name=Marcus-36/> ; son fils, commandant dans l'armée de Menelik, quitte les rangs avec ses hommes et se dirige vers Magdala<ref name=Marcus-36/>. Affaibli par ce retrait, Menelik retourne dans le Choa, dévaste par la suite le Wello<ref name=Marcus-36/> mais ne parvient pas à déloger Abba Wato de Magdala<ref>Antoni Cecchi, Da Zeila alle frontiere del Caffa, Rome, 1886, i. 268-9 ; cité dans Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref>.

À la suite de ces interventions, Menelik ne peut se permettre d'affronter Modèle:Nobr. Ce dernier a grandement bénéficié de sa victoire sur Tekle Giyorgis : il dispose de nouvelles armes et les soldats capturés sont intégrés à son armée<ref name=Marcus-36/>. La priorité pour le nouveau negusse negest est la stabilisation du Bégemder et du Godjam ; le Choa ne constitue pas, pour l'instant, un élément essentiel pour Modèle:Nobr<ref name=Marcus-36/>. Par ailleurs, Menelik dispose d'une bonne armée<ref name=Marcus-36/> dont la cavalerie est le point fort. Néanmoins, le couronnement de Modèle:Nobr est une véritable preuve de l'échec des politiques et de la diplomatie de Menelik : il ne reçoit aucune aide militaire de la part des Britanniques, l'affrontement entre Modèle:Nobr et Tekle Giyorgis ne lui a rien apporté, pire encore, il a assisté à l'arrivée sur le trône d'un nouveau souverain. Bien qu'obligé de lutter contre un negusse negest légitime, les ambitions impériales de Menelik ne sont pas affectées<ref name=Marcus-36/>. Il reçoit tout d'abord le ras Wolde Maryam, auparavant partisan de Modèle:Nobr, et l'envoie dans le Bégemder où il doit lever une armée et organiser une rébellion<ref name=Marcus-36/>. Il se met également à participer à des festins qu'il prépare et où des nobles de la ville de Liche, des militaires et des membres du clergé sont invités ; des chefs viennent même du Godjam, de Gonder ou du Tigré<ref name=Marcus-37>Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref>. Un vaste festin a coûté, selon un officiel, plus de Modèle:Unité<ref name=Marcus-37/>, une somme considérable pour l'époque. Menelik confie : Modèle:Citation<ref>Massaia, I miei trentacinque anni di missione nell'alta Etiopia, ix. 106 ; cité dans Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref>.

Cependant, il sait que dîners et réceptions ne peuvent suffire et souhaite acquérir des armes au moins aussi performantes que celles de Modèle:Nobr ; pour cela, il doit accroître ses ressources financières. Le negus du Choa est riche en cheptel et terres, mais annuellement, le million de thalers disponible<ref name=Marcus-37/> est utilisé pour le fonctionnement de l'administration et l'armée<ref>Massaia, I miei trentacinque anni di missione nell'alta Etiopia, ix. 135 ; cité dans Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref>. Le difficile accès à la mer l'empêche de vendre les richesses du Sud-Ouest (dont le musc et l'ivoire)<ref>Massaia, Corrispondenza da Scioha, BGSI, 10, 1873, 33 ; cité dans Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref>. Le développement du commerce est largement freiné par les lois et coutumes archaïques<ref name=Marcus-37/> du Royaume, il est difficile pour les marchands européens de faire des affaires face à une population et un clergé conservateurs<ref>Eine deutsch-abessinische Compagnie, Das Ausland, 48, 1875, 684 ; cité dans Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref>. Dans ces conditions, une hausse des revenus commerciaux n'est pas envisagée comme une ressource suffisante afin de moderniser son armée<ref name=Marcus-37/>.

La guerre avec l'Égypte, la tentative de renversement Modèle:Nobr

Modèle:Article détaillé [[Fichier:Ismail Pacha.JPG|vignette|gauche|Le khédive Ismaïl Pacha auprès de qui Menelik tente de trouver une alliance pour renverser [[Yohannes IV|Modèle:Nobr]].]]

Avec l'arrivée de l'Égypte dans la Corne de l'Afrique, une occasion de se débarrasser de [[Yohannes IV|Modèle:Nobr]] se présente ; les premiers contacts sont établis par alaqa Birru, un dissident ayant fui les provinces contrôlées par le negusse negest<ref name=Marcus-38>Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref> et qui suggère à Menelik de coopérer avec les Égyptiens alors installés sur le bord de la mer Rouge<ref>Pellegrino Matteucci, In Abissinia, viaggio di Pellegrino Matteucci, Milan, 1880, Modèle:P. ; cité dans Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref>. Menelik s'adresse aux fils d'Abu Parka Pasha qu'il envoie au Caire pour y négocier une alliance avec le khédive Ismaïl Pacha ; toutefois, les archives égyptiennes n'évoquent pas cet accord. Certaines sources<ref group="Note">Un accord est présent dans diverses sources écrites amhariques et ge'ez mais se retrouve également dans des sources orales dont un ancien proche de Menelik. Ya-galla Tarik, Atme, ii. 91 ; Modèle:Citation : cité dans Harold G. Marcus, [1995], Modèle:P..</ref> affirment qu'alaqa Birru a servi d'intermédiaire entre Menelik et Munzinger et plus tard le khédive<ref>Père Trouvier au Cardinal Franchi de Propaganda fide, Keren, 6 juin 1876, Archives Apostoliques, Asmara, 3/1 ; cité dans Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref>.

Un plan d'encerclement militaire de Modèle:Nobr aurait alors été élaboré ; celui-ci, forcé de se rendre, aurait alors été contraint de laisser le trône impérial à Menelik, les Égyptiens auraient en échange quant à eux pris possession d'une partie du Tigré<ref>Massaia, I miei trentacinque anni di missione nell'alta Etiopia, ix. 169-70 ; cité dans Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref>. L'existence de tels arrangements semble confirmée par l'attitude du khédive Ismaïl Pacha, puisqu'au début des années 1870, celui-ci n'a toujours pas reconnu Modèle:Nobr comme negusse negest<ref name=Marcus-39>Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref>, une défaite de celui-ci face aux Égyptiens aurait constitué une occasion unique pour le negus du Choa.

En 1873, Menelik lève une importante armée pour en finir avec les révoltes d'Abba Wato qui demande le soutien de Modèle:Nobr ; en 1874-1875, celui-ci a établi son autorité sur tout le Nord<ref name=Marcus-39/> et est même parvenu à obtenir le soutien du dejazmach Adal<ref name=Marcus-39/> du Godjam. Modèle:Nobr profite de l'appel d'Abba Wato pour tenter de forcer Menelik à le reconnaître negusse negest<ref name=Marcus-40>Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref>.

Néanmoins, apprenant que les Égyptiens avancent de Mitsiwa vers l'intérieur des terres, Menelik se détourne d'Abba Wato. Ce dernier est finalement emprisonné par Menelik qui prend la forteresse de Magdala<ref name=Marcus-40/>. Il nomme Mahammad Ali, gouverneur du Wello à qui les chefs locaux font allégeance ainsi qu'au negus du Choa en Modèle:Date-<ref name=Marcus-40/>, lors de la fête de Mesqel<ref>Antoni Cecchi, Da Zeila alle frontiere del Caffa, Rome, 1886, i. 269 ; cité dans Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref>. Pendant la cérémonie, Menelik appelle à la tolérance religieuse : Modèle:Citation bloc Par ailleurs, le nouveau gouverneur du Wello et le negus du Choa partagent leur repas, rompant ainsi les traditions religieuses<ref name=Marcus-40/>,<ref group="Note">Traditionnellement, les chrétiens et les musulmans ne partagent pas la nourriture d'un même repas.</ref> ; cette volonté de cohabitation et de tolérance religieuse caractérise la position de Menelik par rapport à Tewodros et facilite l'unification de l'Empire sur lequel il règne<ref name=Marcus-40/>. Néanmoins, ces Modèle:Citation d'être negusse negest Modèle:Citation<ref>Massaia, I miei trentacinque anni di missione nell'alta Etiopia, ix. 174 ; cité dans Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref> à la suite des victoires de Modèle:Nobr lors des batailles de Gundet et de Gura. La défaite égyptienne convainc la majorité des Éthiopiens, notamment des Choans, de la suprématie militaire du negusse negest qui profite des victoires pour accroître son arsenal<ref name=Marcus-42>Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref>. Menelik prépare une marche vers le nord, l'absence de soutien de la part des populations l'amène à retourner dans son royaume<ref name=Marcus-42/>. Cet échec est partiellement dû à son incapacité à se procurer des armes et munitions malgré plusieurs tentatives ; c'est l'occasion de créer des premiers contacts avec des pays européens<ref name=Marcus-42/>.

La défaite de Menelik

Les raisons de l'échec

Outre la supériorité en armes de son rival, l'échec de Menelik est la conséquence des troubles internes au Choa<ref name=Marcus-48>Harold G. Marcus, [1995], Modèle:P..</ref>. En 1877<ref name=Marcus-48/>, une rébellion, provoquée par Baffana, épouse de Menelik, débute dans le royaume. Baffana souhaite voir un de ses fils succéder à son père sur le trône du Choa mais Menelik tente d'imposer Mesheshe Seyfu<ref name=Marcus-48/>, son premier cousin. Après avoir brièvement quitté le Royaume, ce dernier revient et se réconcilie avec Baffana en échange de ses terres ; néanmoins, après l'intervention d'un conseil, elles lui sont à nouveau remises<ref name=Marcus-49>Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref>. Enfin, le Modèle:Date-, Menelik fait emprisonner Meshesha à Gontcho dans l'Argobba, son épouse Baffana lui a déclaré que son premier cousin pourrait être un traître ; à la suite de cette sanction à l'encontre de Meshesha, Menelik perd d'importants soutiens<ref name=Marcus-49/>. À cette question de succession, s'ajoute une polémique religieuse : Baffana, tout comme [[Yohannes IV|Modèle:Nobr]], est partisane de la doctrine de la double naissance du Christ, appelée Qarra Haymanot, selon laquelle, il ne faut pas diviser la nature humaine et la nature divine du Christ<ref name=Marcus-49/> (une nature venant du Père et une autre de la Sainte Vierge). Menelik est quant à lui favorable à la doctrine de la triple naissance, nommée Sost Lidat<ref name=Marcus-49/>, de Debre Lebanos<ref name=Marcus-50>Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref>, qui soutient que le Christ est né du Père, de l'opération du Saint-Esprit et après neuf mois de la Vierge Marie<ref name=Marcus-50/>. En quête d'unité nationale, [[Yohannes IV|Modèle:Nobr]] doit nécessairement unifier religieusement le pays ; Baffana propose au negusse negest de renverser Menelik<ref name=Marcus-50/>. Son plan consiste à profiter du départ de son époux vers le nord, départ auquel elle l'aurait poussé, pour placer Meridazmatch Haile sur le trône pendant la saison des pluies afin que Menelik ne puisse retourner dans le Choa<ref name=Marcus-50/>. Celui-ci aurait été battu par Modèle:Nobr qui aurait à son tour renversé Haile pour le remplacer par un des fils de Baffana, alors régente jusqu'à la majorité d'un des héritiers<ref name=Marcus-50/>.

Elle pousse Menelik à lancer une campagne vers le nord contre Modèle:Nobr, or cette expédition est mal vécue par des troupes choannes fatiguées des conquêtes et peu enthousiastes à l'idée de traverser des territoires ennemis pour ensuite défier des forces mieux équipées<ref name=Marcus-50/>. La campagne est tout de même lancée et Menelik quitte le Choa. Au même moment, Haile entre à Ankober où il se fait proclamer negus du Choa<ref name=Marcus-51>Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref>. Un affrontement s'ensuit entre les troupes d'Azzaj Wolde Tsadeq et le Dejazmach Germame, les officiels à qui Menelik avaient délégué provisoirement le pouvoir et les forces du roi nouvellement proclamé<ref name=Marcus-51/>. Après deux confrontations, Haile est capturé après la bataille du Modèle:Date-<ref name=Marcus-51/> et emprisonné à Ankober<ref name=Marcus-51/>. Menelik ne suspecte aucune complicité de Baffana dans cette tentative et la nomme régente par un édit jusqu'à son retour<ref name=Marcus-51/>, il lui remet le pouvoir afin qu'elle rétablisse l'ordre dans son royaume<ref name=Marcus-52>Harold G. Marcus, Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref>. La tentative ayant échoué, Meshesha est libéré et s'empare du mont Tamo, une position stratégique<ref name=Marcus-52/>. Le retour dans le Choa de Menelik, le Modèle:Date-<ref name=Marcus-52/> n'est pas la conséquence des activités de son épouse, il a quitté le Godjam lorsqu'il a appris que Modèle:Nobr s'y avance pour soutenir le ras Adal Tessema<ref name=Marcus-52/>. Une fois dans le Choa, Menelik croit encore en son épouse et, après un bref siège sur Tamo, il demande à Massaia de conduire une médiation avec Meshesha<ref name=Marcus-52/>. Un conseil exige entre autres l'exil de Baffana, une décision refusée par Menelik alors qu'il part en campagne contre Mahammad Ali, récemment allié avec Modèle:Nobr<ref name=Marcus-53>Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref>. Après une victoire de Menelik sur les troupes du gouverneur du Wello, une cérémonie de réconciliation est organisée le Modèle:Date- à Liche pendant laquelle Meshesha est pardonné<ref name=Marcus-53/>. Par ailleurs, il autorise l'exil de Baffana<ref name=Marcus-53/> dans un village lointain bien qu'il ne croie toujours pas qu'elle l'a trahi et qu'elle s'est rebellée.

Le traité de Wadara
Fichier:Ras Mäkonnen (Wäldä-Mika'él) (1852-1906).jpg
Le ras Mekonnen, cousin de Modèle:Nobr.
Fichier:AbPalais du ras Makonnen, principal chef armée abyssineVers1900.jpg
Palais du Ras Mäkonnen, principal chef de l'armée éthiopienne, vers1900.

Au début de l'année 1878, [[Yohannes IV|Modèle:Nobr]] marche vers le Choa ; Menelik tente d'obtenir la paix mais les conditions posées par le negusse negest sont trop nombreuses : la déportation de Massaia, l'obligation de ravitailler l'armée impériale lors de l'occupation du Choa, un tribut annuel de Modèle:Unité, Modèle:Unité, Modèle:Unité, Modèle:Unité, Modèle:Unité de bétail ainsi que d'importantes quantités de grains, de viande et de beurre<ref name=Marcus-53/>. Par ailleurs, Menelik doit accorder à l'armée impériale le libre passage sur son territoire vers Debre Lebanos ; enfin, il doit se présenter, dévêtu jusqu'à la taille avec une pierre à son cou devant le negusse negest afin d'implorer son pardon et prêter serment de fidélité<ref name=Marcus-53/>. Dans ces conditions, une confrontation armée semble être la seule issue.

À la fin du mois de janvier 1878, Modèle:Nobr entre dans le Menz et Menelik publie un décret de mobilisation : les soldats doivent se trouver sur le champ de bataille avant le Modèle:Date-<ref name=Marcus-53/>. Les enfants et personnes âgées sont évacués de l'éventuelle zone de guerre et la totalité du trésor du Choa est envoyé à Feqra Gemb<ref name=Marcus-54>Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref>.

Le Modèle:Date-<ref name=Marcus-54/>, Menelik et son armée quittent Liche pour se rendre dans la région entre les rivières Engolla et Facho<ref name=Marcus-54/>. Entre le 6 et le Modèle:Date-, les troupes s'affrontent sporadiquement puis Menelik se retire vers Liche où un conseil est tenu le Modèle:Date-. Trois jours plus tard, les représentants des deux parties commencent les négociations<ref name=Marcus-54/>. Une série de gestes réconciliateurs des deux camps s'ensuivent et un traité est signé le Modèle:Date-<ref name=Marcus-54/> : le traité de Wadara<ref name=Marcus-55>Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref>.

Parmi les principales conditions pour la paix, Menelik doit de se soumettre formellement, une pierre autour du cou comme le veut la tradition<ref name=Marcus-55/>, devant le negusse negest, renonçant ainsi à ses ambitions impériales. En échange, le negus du Choa obtient une partie considérable du Wello<ref name=Marcus-54/>. Après avoir fait acte de soumission, Menelik discute seul avec Modèle:Nobr et est couronné quelques jours plus tard negus du Choa<ref name=Marcus-55/>. Le Modèle:Date-<ref name=Marcus-56>Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref>, Modèle:Nobr annonce officiellement la célébration du couronnement de Menelik en tant que negus du Choa devenant ainsi le premier de sa dynastie à recevoir le consentement officiel du negusse negest pour porter le titre de Negus ; la cérémonie se déroule dans une large tente, devant de nombreux officiels<ref name=Marcus-56/>. Le negusse negest reconnaît, selon ses propres paroles, Menelik comme Modèle:Citation. Il déclare également que quiconque Modèle:Citation<ref>Massaia, I miei trentacinque anni di missione nell'alta Etiopia, ix 10 ; cité dans Harold G. Marcus, The life and times of Modèle:Nobr: Ethiopia 1844-1913, Lawrenceville, Red Sea Press, 1995, Modèle:P..</ref>. Quelques mois plus tard, Menelik envoie un magnifique tribut à Modèle:Nobr qui aurait pleuré et déclaré : Modèle:Citation<ref name=Marcus-56/>,<ref>Massaia, I miei trentacinque anni di missione nell'alta Etiopia, ix 46 ; cité dans Harold G. Marcus [1995], Modèle:P..</ref>. Malgré cette soumission et le tribut à payer, le negus du Choa et son royaume n'ont subi aucun dommage important, l'armée est restée intacte, tout comme sa volonté de devenir le prochain negusse negest<ref name=Marcus-56/>.

La première phase d'extension territoriale

Modèle:Article détaillé

Fichier:Tekle Haymanot of Gojjam.png
Negus Tekle Haimanot du Gojam, défait par Menelik à la bataille d'Embabo.

Menelik, restreint à l'administration du Choa, a trois objectifs en tête : étendre le domaine de la couronne, le défendre face au colonialisme et améliorer les structures du royaume en le menant vers la modernisation. Si sa défaite face à [[Yohannes IV|Modèle:Nobr]] l'a contraint à patienter avant l'accès au trône impérial, elle ne lui a guère empêché de viser les territoires à l'ouest, au sud et à l'est. L'organisation de campagnes s'explique par des besoins financiers (augmenter les recettes fiscales en conquérant de nouveaux territoires) et commerciaux : le Choa souhaite contrôler le Sud, riche en ressources naturelles et dominer les routes menant vers les marchés portuaires de Zeilah, Obock et Tadjourah<ref name=Berhanou-124>Berhanou Abebe [1998], Modèle:P..</ref>.

Enfin, la menace coloniale européenne constitue un argument supplémentaire pour que Modèle:Nobr se lance à la conquête des provinces visées par les puissances étrangères afin de constituer un glacis de protection tout autour du haut plateau ; lors de ces campagnes, les détracteurs de Menelik n'hésitent pas l'accuser de colonialisme à rebours<ref name=Berhanou-124/>. [[Fichier:Menelik campaign map 1 3.jpg|vignette|gauche|upright=1.5|Première phase d'extension territoriale jusqu'à la mort de [[Yohannes IV|Modèle:Nobr]]]] Durant ces premières campagnes, de 1879 à 1884, les conquêtes se déroulent sur trois axes :

  • le premier, le long de la vallée du Rift : le royaume Hadiya, les territoires habités par les Kambata, les Silté, et les Welaytas ;
  • le second axe, en direction de l'Arsi et du plateau du Balé : la conquête débute vers 1881 mais ne s'achève qu'en 1890. En 1881, le Ras Gobena Dachi force le Kaffa à payer un tribut ; Jimma, Limmu, Gera et Guma deviennent des régions tributaires. Les troupes du Ras Darge Sahle Selassié font face à la résistance des Arsis qui cèdent provisoirement en 1883 puis totalement en 1886, lorsque leur territoire passe sous contrôle choan. Le plateau du Harar, occupé à partir de 1887, et l'ensemble des terres somalis constituent les derniers territoires conquis ;
  • le troisième axe, en direction de l'ouest, vers le Soudan : en 1886, alors que Menelik déplace sa capitale vers Addis-Abeba, Ras Gobena Dachi occupe le Wollega et l'année suivante, l'armée choanne intègre l'Illubabor. Les frontières occidentales sont repoussées jusqu'à la rivière Gibe.

Deux grandes batailles se déroulent durant cette première phase d'expansion :

  • la bataille d'Embabo a lieu le 6<ref name=Berhanou-125>Berhanou Abebe [1998], Modèle:P..</ref> ou Modèle:Date-<ref>Ethiopia, A short illustrated history, Ministry of Education and Fine Arts, Berhanena Selam Haile Modèle:Nobr printing press, Addis Abeba, 1969, Modèle:P..</ref> 1882, d'après les sources : elle voit la défaite et le renvoi des terres oromos du negus Tekle Haimanot du Gojam. La victoire choanne est en réalité double puisque outre le fait qu'elle assure à Menelik la domination du Sud-Ouest, une zone traversée par les marchands étrangers (principalement français), elle envoie un message indirect mais clair à Modèle:Nobr, soutien de Tekle Haimanot : le negus du Choa maintient des ambitions impériales ;
  • le Modèle:Date-, à la suite de la défaite de l'émir [[Abd Allah II ibn Ali Abd ash-Shakur|Abd Modèle:Nobr ibn Ali Abd ash-Shakur]] à la bataille de Chelenqo, Harar est annexée au royaume du Choa. Il s'agit d'une victoire importante au niveau commercial en raison de la présence de commerçants étrangers et de la proximité de la ville avec les ports de Zeilah et Berbera. Par ailleurs, Chelenqo constitue un succès stratégique puisque Harar constitue le point de départ des campagnes durant la conquête de l'Ogaden.

Modèle:Nobr, negusse negest d'Éthiopie

Fichier:Menelik II.gif
Modèle:Nobr en costume impérial.

À la suite du décès de [[Yohannes IV|Modèle:Nobr]], le Modèle:Date-, la voie à la succession s'ouvre : le ras Mengesha Yohannes et Menelik sont les deux prétendants au trône impérial.

Le Modèle:Date-, soutenu par la grande majorité de la noblesse éthiopienne, Sahle Maryam est couronné Negusse negest d'Éthiopie sous le nom de Modèle:Nobr avec les titres de roi des rois d'Éthiopie, lion conquérant de la tribu de Juda, élu de Dieu. Il fait face à une querelle ancienne, mettant aux prises les branches du Shewa et de Gonder quant à la légitimité du pouvoir. Menelik justifie son couronnement en rappelant que sa propre branche descend de Salomon par la lignée masculine, alors que la branche de Gonder, celle de Modèle:Nobr, en descend par la lignée féminine. Les deux branches ont ainsi autant de droits à régner l'une que l'autre, bien que la lignée gonderienne eût été plus ancienne.

La poursuite de l'extension de l'Empire

Fichier:Menelik campaign map 2 3.jpg
Extension territoriale jusqu'au déclenchement de la guerre avec l'Italie.
Fichier:Return of the army of Ras Wolda Giyorgis after the conquest of Kaffa.jpg
Retour des armées du Ras Wolde Giyorgis après la conquête du Kaffa.

Arrivé sur le trône impérial, Menelik lance une deuxième période de conquêtes territoriales, interrompue en 1896 par le conflit avec l'Italie. Ces campagnes qui débutent en 1894 visent à répondre à deux problèmes principaux : d'une part la grande famine Kifou Qen (Modèle:Citation)<ref>Gérard Prunier, Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref> ; de l'autre, le problème des prêts et de la dette.

Au début de l'année 1887, une famine, causée par l'épidémie de peste bovine de 1885, ravage le Nord du pays jusqu'en 1892<ref name="Berhanou-126"/>. Chassés par la famine, les survivants émigrent vers le sud dans les territoires récemment intégrés au Shewa ; parmi les émigrants, de nombreux soldats tigréens et gonderiens rejoignent l'armée de Menelik. Au même moment, le gouvernement italien demande le paiement d'une dette de Modèle:Unité de lires contractée en 1890<ref name="Berhanou-126">Berhanou Abebe [1998], Modèle:P..</ref>. Pour résoudre la crise, Menelik décide de repousser les limites du Sud : en 1889, la totalité du pays Gouragué est annexé ; le Balé, le Sidamo (sans le Borana), l'Ogaden et le Welayta sont occupés à partir de 1891 puis intégrés à l'Empire. Le Ras Wolde Giyorgis Abboye conquiert le Konta et le Kulo ; en 1893, l'intégration du Kambata, occupé depuis 1890, s'achève. En 1894, l'intégration des nouveaux territoires se poursuit : le Ras Gobena Dachi vers le sud-ouest, le Ras Mekonnen Wolde Mikael au Harer et dans l'Ogaden, le Ras Wolde Giyorgis Abboye au Kaffa, dans la province de Gofa ; la même année, le Wollamo est conquis.

La guerre contre l'Italie

Modèle:Article détaillé

Fichier:Adua Menelik.jpg
Modèle:Nobr à la bataille d'Adoua, par le peintre Paul Buffet.

La guerre avec l'Italie est l'unique conflit de Modèle:Nobr avec un pays européen et un des seuls de l'Histoire éthiopienne impliquant un pays hors de la région. Le point de départ de cette guerre est la dénonciation du traité de Wuchale ratifié en 1889 avec l'Italie. Le différend concerne l'Modèle:Nobr, qui dans la version italienne place l'Éthiopie sous protectorat alors que la version amharique ne parle que d'une possibilité pour Menelik d'utiliser Rome pour voie de communication avec les puissances européennes<ref>Richard Pankhurst, Historic images of Ethiopia, Shama books, Addis Abeba, 2005, Modèle:P..</ref>. Le Modèle:Date-, le traité est dénoncé par l'Empire éthiopien et le lendemain, une lettre écrite aux puissances européennes informe que l'Éthiopie rejette toute forme de protectorat<ref>Richard Pankhurst, Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref>.

Deux premiers affrontements ont lieu en Modèle:Date- dans la province du Tigré, les Italiens sortent à chaque fois victorieux des confrontations contre Mengesha Yohannes. Un appel à la mobilisation générale contre les forces coloniales est lancé le Modèle:Date. En l'espace de deux mois, une centaine de milliers de soldats sont rassemblés en des points stratégiques du pays (Addis Ababa, Were Ilu, Ashenge, et Meqelé)<ref name="ref-1">Tsegaye Tegenu, The Logistic Base and Military Strategy of the Ethiopian Army: the Campaign and Battle of Adwa, September 1895-February 1896.</ref>. La situation se retourne puisqu'en Modèle:Date- et en Modèle:Date-, les Éthiopiens, alors sous commandement du Ras Mekonnen Welde Mikaél infligent deux défaites aux Italiens à Amba Alagi et à Meqelé.

Enfin, les commandants des deux armées, Menelik et Oreste Baratieri se rencontrent à Adoua, le Modèle:Date- ; la bataille dure un jour entier à la fin duquel les Italiens, battus par des soldats bien plus nombreux et ayant souffert près de 70 % de pertes dans leurs rangs, se retirent du territoire éthiopien<ref>Harold G. Marcus, A History of Ethiopia, University of California Press, 2002, Modèle:P..</ref>. Le Modèle:Date-, l'Éthiopie et le royaume d'Italie signent le traité d'Addis-Abeba assurant l'indépendance de l'Empire de Menelik<ref>Richard Pankhurst, Wiley-Blackwell, The Ethiopians : A History, 2001, Modèle:P..</ref>. Cette victoire historique assure au negusse negest une reconnaissance internationale et consacre son prestige; elle permet, pendant quelque temps, de mettre son pays au centre de la scène mondiale<ref>Bahru Zewde, James Currey, A History of Modern Ethiopia, 1855-1991, Londres, 2002, Modèle:P..</ref>. Renforcé par un succès contre un état étranger, il décide de poursuivre les campagnes d'expansion territoriale.

La dernière phase d'extension

À la suite de la victoire d'Adoua, Menelik lance une troisième et dernière phase de conquêtes de 1896 à 1900<ref name="Berhanou-126"/>. Le conflit avec l'Italie l'a conforté dans l'impératif de créer un glacis de protection face au colonialisme. En 1896-1897, des expéditions sont lancées dans le Borana (à côté du Sidamo). Dans le même temps Fitawrari Habte Giyorgis après avoir fait construire un fort à Mega contrôle le pays konso. La province du Kaffa résiste initialement et refuse de payer le tribut avant d'être entièrement conquise. En 1898, le Beni Shangul et la frontière avec le Soudan sont contrôlés, le ras Wolde Giyorgis Abboye soumet le Goldea et le Maji, il atteint le lac Rudolf (aujourd'hui lac Turkana). Enfin, toujours la même année, le Ras Tassama intègre le Massonge et le Gimirra. Plus tard, en 1899, le Dejazmach Leontieff, un Russe, mène des expéditions le long de la frontière sud du lac Rudolf. Ainsi s'achèvent deux décennies de campagnes militaires.

Une intégration difficile mais couronnée de succès

Fichier:Menelik campaign map 3 3.jpg
Extension territoriale suivant la guerre avec l'Italie et définition des frontières.

Globalement, l'intégration des nouveaux territoires est réussie, bien que les paysans subissent de lourds impôts couvrant les dépenses de la cour impériale, du clergé, de l'armée et des propriétaires terriens<ref>Berhanou Abebe [1998], Modèle:P..</ref>. Diverses régions ont accepté l'intégration volontaire : on peut citer le royaume de Jimma ainsi que certains zones du Wellega ; en contrepartie, les clans dominants locaux gardent un certain pouvoir. Ces derniers partagent l'administration avec les naftagna, des fusiliers s'installant dans les nouveaux territoires afin d'en assurer la défense. L'ingérence des naftagna dans la gestion des affaires affaiblit l'influence des chefs traditionnels auxquels la population doit toujours allégeance. Toutefois, l'uniformisation des impôts et l'établissement d'une justice plus formelle assurent la stabilité : c'est la pax æthiopica<ref>Berhanou Abebe [1998], Modèle:P..</ref>.

En revanche, plusieurs territoires, dont le Welayta, le Kaffa et le Guimira, refusent la soumission volontaire ; dans ces cas, les anciens chefs perdent tout privilège, leurs terres et parfois leur liberté. L'armée intègre ces provinces avec une violence militaire entraînant de nombreuses victimes et la destruction de certaines cultures. Malgré la participation d'Oromos et de Gouragués, la soumission d'autres peuples s'apparente à une conquête exclusivement amhara. En effet, l'Empire tente d'assimiler les populations conquises, la majorité des soldats parlent l'amharique et sont des chrétiens orthodoxes. Les campagnes ont marqué les mémoires des nations conquises, 90 % des Oromos se retrouvent sous administration impériale<ref name=Prunier-96/> devenant ainsi, démographiquement, le premier peuple d'Éthiopie. Les élites locales, influencées par la diffusion de concepts d'égalité des peuples, résistent quelque temps, rendant les conquêtes plus longues et difficiles que prévu.

Fichier:Menelik II conquests map.svg
L'importance des conquêtes menées par Menelik
Modèle:Légende/Début Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende/Fin

À la suite des campagnes, Modèle:Nobr a changé en profondeur la structure politico-sociale d'un empire sur lequel il règne, empire trois fois plus vaste que le domaine de la couronne du Shewa vers 1880 soit Modèle:Unité, des hauts plateaux jusqu'aux basses terres les plus chaudes. L'administration, essentiellement militaire, de l'Empire se fonde en grande partie sur les ketemas, des villes garnisons qui, plus tard, donnent naissance à des villes d'importance régionale telles que Yirgalem dans le Sidamo ou Goba dans le Balé. Les ketemas sont toujours construites à plus de Modèle:Unité d'altitude, afin d'y installer les naftagna, originaires des hauts plateaux, qui redoutent les pestilences (surtout la malaria) et le climat des basses terres.

L'Éthiopie a réussi l'exploit de créer un vaste empire au moment précis où les puissances européennes se partagent la Corne de l'Afrique. Le succès de Modèle:Nobr s'explique par l'intégration des Oromos du Shewa et des Gouragués dans son administration et dans les hauts postes militaires, lui permettant de lever une armée beaucoup plus importante que s'il s'était limité à recruter des Amharas. Par ailleurs, à la suite des décès de [[Théodoros II d'Éthiopie|Modèle:Nobr]] et de [[Takla Guiorguis II d'Éthiopie|Tekle Modèle:Nobr]], de nombreux soldats désœuvrés et d'anciens mercenaires viennent gonfler les rangs de l'armée équipée des meilleurs fusils. Enfin, la personnalité même de Menelik contribue au succès des campagnes. Il s'implique personnellement et se rend lui-même sur les champs de bataille, tout en s'entourant des généraux les plus brillants dont le Ras Mekonnen Wolde Mikael ou encore le Ras Gobena Dachi.

Dès la fin du règne de [[Yohannès IV d'Éthiopie|Modèle:Nobr]], la cour du Shewa devient un centre d'influence majeur éthiopien, aussi bien au niveau national qu'international. Des diplomates, des marchands, des aventuriers, beaucoup d'étrangers se rendent à la cour d'Entoto (notamment le jeune poète Arthur Rimbaud et le peintre Paul Buffet parmi les Français); parmi ceux-là, certains échangent leurs armes contre des produits naturels. La France et l'Italie, entre autres, font ainsi entrer de nombreuses armes modernes dans le royaume du Shewa, permettant aux troupes de Menelik de disposer d'une supériorité technique.

La modernisation de l'Empire

Fichier:Menelik II inspecting railway.jpg
Gravure représentant Modèle:Nobr, accompagné de son entourage, inspectant le chemin de fer.

Modèle:Nobr, conscient de la portée de la victoire d'Adoua, sait que la seule force militaire ne peut protéger son empire. Ainsi, sans l'élaboration d'un véritable plan global, l'Éthiopie entre dans une phase de modernisation, un bouleversement s'expliquant entre autres par l'intérêt du souverain pour les nouvelles technologies. Une partie de l'aristocratie impériale, représentée par Taytu Betul, accueille avec vigilance voire réticence l'arrivée massive des techniques occidentales. À l'inverse, une autre fraction de la noblesse, dont le ras Mekonnen Wolde Mikael, marqué par ses voyages en Europe en 1896 et en 1902, se montre bien plus ouverte à cette modernisation. Afin de ne point effrayer les conservateurs et par conviction personnelle, Menelik s'attelle à maintenir la culture éthiopienne et ses traditions.

Au niveau des transports et des communications, des routes (Addis-Abeba - Addis-Alem et Dire Dawa - Harer) ainsi que des ponts sont construits ; dans la capitale, les vélos, importés par Bentley et C. Halle, font leur apparition en Modèle:Date- et les automobiles y sont introduites en Modèle:Date- par A. Holtz<ref name="ref-2">Berhanou Abebe [1998], Modèle:P..</ref>. Le symbole par excellence reste le chemin de fer franco-éthiopien (aujourd'hui djibouto-éthiopien) dont la construction, débutée en 1897, se termine en 1917. Un système postal est fondé en 1893<ref name="ref-3">Berhanou Abebe [1998], Modèle:P..</ref> et des bureaux de postes ouvrent l'année suivante. Le bureau central, tenu par des Français, développe le service urbain ; deux ans plus tard, l'Éthiopie adhère à l'Union postale universelle<ref name="ref-2"/>. Dans le domaine de l'éducation, on bâtit des écoles publiques : la première en 1906<ref>Gérard Prunier, Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref>, une seconde en 1908 (école Modèle:Nobr d'Addis Abeba) enfin une troisième à Harer ; par ailleurs, en 1894, des étudiants partent à l'étranger pour la première fois, certains vont jusqu'en Russie. Au niveau sanitaire, on lance une campagne de vaccination contre la variole en 1898 ; on construit divers hôpitaux : celui de la Croix-Rouge russe (1897), l'hôpital Ras Mekonnen à Harer (1902) et l'hôpital Modèle:Nobr (1910).

La modernisation touche également le secteur économique : en 1892, on réorganise le régime des impôts<ref name=Ministry-128>Ethiopia, A short illustrated history, Ministry of Education and Fine Arts, Berhanena Selam Haile Modèle:Nobr printing press, Addis Abeba, 1969, Modèle:P..</ref>. Le nouveau système de taxation (gebbar maderia)<ref group="Note">Pour une compréhension plus approfondie des systèmes fonciers rist gult et gebbar maderia, s'en référer à l'article dédié : système de propriété foncière en Éthiopie.</ref>, diffère qualitativement par les soldes aux armées, l'administration des revenus et l'approvisionnement des troupes, avec le système existant sous les règnes de ses prédécesseurs. Celui-ci est bien plus fortement centralisé, le taux de taxation est directement relié aux besoins militaires en se fondant sur une mesure des besoins d'un soldat ordinaire, et le soldat, devenu propriétaire devient directement responsable de son propre ravitaillement. Dès lors, les taxes foncières passent sous l'administration directe des ras. Cette forme de taxation sécurise les soldes des armées et facilite une mobilisation accrue à la fois de la paysannerie et des Ras locaux. Le système contrôlé directement par l'État se révèle en outre beaucoup plus flexible (facilitant le transfert des ressources d'une région à l'autre), et permet une élévation considérable des revenus de l'Empire éthiopien. En 1894 est mise en place une forme de taxation universelle, la taxe Asrat<ref name="ref-1"/>, qui s'applique aussi bien aux nobles locaux qu'aux soldats et aux propriétaires.

[[Fichier:Menelik II Addis Abeba.jpg|vignette|upright=1.2|[[Menelik adebabay|Statue de Modèle:Nobr]] à Addis-Abeba.]] L'ancien système monétaire, lié au thaler Marie-Thérèse d'Autriche, est remplacé par un nouveau, basé sur le thaler de Menelik, apparu en 1894 et frappé à Paris puis à Addis Abeba, à partir de 1897, où l'ingénieur autrichien Willy Henze y a installé une fabrique un an auparavant. En 1903, un institut d'émission produisant la monnaie est créé. Deux ans plus tard, en mars, la Bank of Abyssinia voit le jour ; rapidement, les Éthiopiens la surnomment yé ingliz bank<ref name="ref-3"/> (« la banque anglaise », en amharique), en référence aux capitaux anglais qui y opèrent par l'entremise de l'Égypte. La banque contrôle le système financier national et dès 1914, les premiers billets de banque sont imprimés.

En 1908, à la suite d'une réforme judiciaire, le pays est divisé en six districts, chacun maintenant un contact avec le Shewa et comprenant deux wember (juges) nommés par le negusse negest<ref>Berhanou Abebe [1998], Modèle:P..</ref>. Lors d'un désaccord entre deux juges, l'affaire est portée devant l'Afe negus, un juge suprême. En outre, la réforme prévoit la nomination par le tribunal de deux fonctionnaires chargés de rédiger et garder les minutes des actes de procédure (l'équivalent du greffier).

Enfin, au niveau politique, un Cabinet des ministres est instauré le Modèle:Date-, son premier président est le Fitawrari Habte Giyorgis<ref>Harold G. Marcus, Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref>. Initialement symbolique, l'institution se trouve confrontée à un certain enracinement régional de la royauté, on considère toujours la cour d'Addis Abeba comme la cour du Shewa<ref>Gérard Prunier, Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref> et non la cour nationale. Néanmoins, le Cabinet parvient à progressivement acquérir une vie propre. Plus généralement, d'autres éléments participent à cette période de modernisation : une presse écrite est fondée en 1911<ref name=Ministry-128/>, des hôtels et des restaurants apparaissent dans la capitale qui devient une ville cosmopolite : des commerçants, des marchands, des manufacturiers et des aventuriers viennent de toute part (Arméniens, Yéménites, Grecs, Indiens, Français, etc.)

Succession et décès

Fichier:Menelik II Mausoleum.jpg
Le mausolée où reposent Modèle:Nobr, sa femme et sa fille.

En 1906, deux évènements importants annoncent la fin du règne de Menelik : une première attaque d'apoplexie et la mort de Ras Mekonnen, décrit par Berhanou Abebe comme l'artisan de la diplomatie du negusse negest<ref name="Berhanou-143">Berhanou Abebe [1998], Modèle:P..</ref>. Le décès de son cousin a grandement affecté Menelik qui a passé trois jours enfermé à pleurer cette perte<ref>S. Pierre Pétridès [1963], Modèle:P..</ref>. Ainsi, la création en 1907 du Cabinet des ministres répond à l'inquiétude de laisser l'Empire, défendu par les armes et la diplomatie, sans une institution capable de le gérer<ref name="Berhanou-143"/>. Frappé à nouveau en Modèle:Date-, la dernière attaque en Modèle:Date- met fin aux activités de Menelik, qui se retrouve paralysé et à peine capable de parler.

Fichier:Menelik II Crown.jpg
Couronne de l'empereur Modèle:Nobr, musée national d'Addis-Abeba.

La question de la succession est suivie de près par l'épouse du souverain, Taytou, qui souhaite faire basculer le pouvoir impérial vers Gonder, sa région d'origine, et sa famille, celle des Yejjou. Le Modèle:Date-, lors de la proclamation du testament de Menelik, Iyassou est désigné héritier présomptif, un geste censé calmer les diverses factions s'affrontant<ref name="Berhanou-143"/>. Toutefois, au dernier instant, Taytou parvient à faire modifier le testament pour que l'héritier soit désigné par le mot ledjé (« mon enfant », en amharique) de façon à entretenir l'ambiguïté entre Iyassou, petit-fils de Menelik, et Modèle:Nobr, fille du souverain<ref name="Berhanou-143"/>. L'objectif de Taytou est d'écarter Iyassou du pouvoir, en effet celui-ci est le fils de Ras Mikaél, gouverneur du Wello, et elle craint que l'arrivée au pouvoir du jeune ledj ne renforce cette province au détriment du Nord de l'Empire. Zaoditou, quant à elle, est l'épouse de Gougsa Welé, neveu de Taytou, elle espère donc que le fils éventuel du nouveau couple impérial puisse rapidement arriver au trône afin de rétablir la dynastie des Yedjous<ref name="Berhanou-144">Berhanou Abebe [1998], Modèle:P..</ref>.

Le Modèle:Date-, le Conseil des ministres fait proclamer le testament en y intégrant le nom de Iyassou et en désignant Ras Bitwoded Tessema Nadew comme régent<ref name="Berhanou-144"/>. Le pouvoir reste de facto entre les mains de Taytou, au chevet de Menelik ; pour se débarrasser de son influence, les vétérans de l'armée du negusse negest se réunissent le Modèle:Date- et décident de donner deux choix à l'épouse du souverain : la relégation dans l'enceinte de l'église d'Entoto ou le droit de rester auprès de Menelik sans s'occuper des affaires politiques<ref name="Berhanou-144"/>. Une semaine plus tard, elle accepte la deuxième solution. En Modèle:Date-, le pouvoir a officiellement quitté les mains de Menelik pour être exercé par Tessema Nadew jusqu'à son décès le Modèle:Date-<ref>Berhanou Abebe [1998], Modèle:P..</ref>.

Pendant ce temps, l'état de santé de Menelik empire ; les hauts dignitaires se sont inquiétés le Modèle:Date-, lorsqu'il est resté près de quatre heures totalement inconscient<ref>Harold G. Marcus, Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref>. La régence ne se déroule pas comme prévu et après le décès de Tessema, Iyassou apparaît comme l'unique héritier potentiel<ref>Harold G. Marcus, Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref>. De 1910 à 1913, la mort du souverain est annoncée à plusieurs reprises, à chaque fois à tort ; c'est au cours de la nuit du Modèle:Nobr que Modèle:Nobr décède<ref>Harold G. Marcus, Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref>. Il repose aujourd'hui dans un mausolée à Addis-Abeba, au palais Ménélik.

Culture populaire

Menelik II apparaît comme dirigeant de la nation éthiopienne dans le pass New Frontier du jeu vidéo Civilization VI.

Annexes

Notes

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Références

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Bibliographie

Ouvrages généraux

Ouvrages spécialisés

Articles

Documents historiques

Articles connexes

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Liens externes

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