Enclos paroissial

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Fichier:Kloz iliz Pleiben.jpg
L'enclos paroissial de Pleyben est un enclos typique.

Un enclos paroissial ou enclos bretonModèle:Sfn est au sens strict une église entourée d'un placître voué ou non à un cimetière, que borne un mur d'enceinte. Les enclos paroissiaux sont caractéristiques de l'architecture religieuse rurale de la Basse-Bretagne et datent pour la plupart des {{#switch: XVII

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}}. Ils s'expliquent par la prospérité économique de la Bretagne, liée au commerce du lin et du chanvre à cette époque. Leur développement a aussi pour origine l'essor des foires liées aux grands événements de la vie liturgique, le contexte de la Contre-Réforme ainsi que l'importance du culte des saints locaux et des morts, témoins du syncrétisme breton.

Histoire

Fichier:Bretagne Finistere Guimiliau1 tango7174.jpg
Enclos paroissial de Guimiliau.
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Enclos paroissial de Saint-Thégonnec.
Fichier:014 Berrien L'entrée de l'enclos paroissial Pierres barrières pour animaux.JPG
Deux échaliers (ici des dalles de schiste) barrant l'entrée d'un enclos paroissial (à Berrien).

L’apogée de la construction de ces enclos se situe dans la province de Bretagne entre le milieu du Modèle:S mini- et la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, période de paix initiée par le Concile de Trente et qui fait partie de la Renaissance françaiseModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

La Basse-Bretagne s'enrichit à partir du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle grâce à ses ports situés au centre des échanges commerciaux entre l'Espagne et l'Europe du Nord. De plus, la culture et le tissage du lin, en particulier dans la vallée de l'Élorn et du Léon, vendu en Angleterre et Hollande, ajoutent à la richesse de la région qui se traduit par l'édification de grands enclos. Enfin, de nombreuses foires sont organisées, auxquelles participent des commerçants étrangers. Par ailleurs des artistes italiens et espagnols apportent les influences du baroque de leurs pays dans les ornements des nouveaux enclosModèle:Sfn.

Fichier:La Martyre (29) Église Saint-Salomon Ossuaire d'attache 02.JPG
Mur de l'ossuaire de La Martyre (1619)Modèle:Sfn.

Cette prospérité économique fait émerger une aristocratie villageoise qui construit de riches châteaux et églises. Les traités d'architecture de l'époque servent d'inspiration, tel ceux de Sebastiano Serlio ou de Philibert Delorme : les colonnes latérales du porche de l'église de Bodilis sont des copies d'ouvrages de DelormeModèle:Sfn. De nombreux motifs, arrivés d'Italie, sont sculptés dans les monuments des enclos, tels des Modèle:CitationModèle:Sfn.

Chaque village, par esprit de clocher, par émulation entre les paroisses, rivalise avec son voisin pour étaler sa richesse en construisant le plus bel enclos possible<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Cette rivalité s'observe entre des paroisses voisines mais parfois aussi éloignées l'une de l'autre<ref>Ce fut le cas entre les villages de Guimiliau et de Lampaul-Guimiliau distants seulement de 2 ou 3 kilomètres, comme nous explique Florian Le Roy : Modèle:Citation Cf Léon Le Berre, "Conférence de Florian Le Roy sur l'art breton en Haute et Basse Cornouaille", article publié par le journal Ouest-Éclair Modèle:N° du 17 juin 1939, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6616541/f7.image.r=Guimiliau.langFR</ref>.

La monumentalité ostentatoire (le fait de posséder les monuments les plus beaux, les plus ornementés) exprime un certain orgueil paroissial mais traduit aussi la propension au baroque des mandataires et constructeurs qui veulent magnifier l'Église de la Contre-Réforme (la Réforme protestante milite pour des édifices religieux et des offices sobres et sans apparat) propagée par deux missionnaires qui ont une influence considérable et durable en pays bretonnant, Michel Le Nobletz et Julien Maunoir. Cela explique les grands thèmes de la Contre-Réforme qui enrichissent l'iconographie religieuse des enclos : Rosaire, Sainte Famille, ange gardien et saint Joseph, patron des agonisants et de la Bonne Mort<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Les enclos paroissiaux révèlent également la coloration toute particulière qu'ont pris le culte des saints locaux et le culte des morts chez les populations rurales bretonnes nourries du merveilleux celtique qui mêle légendes païennes et piété naïve<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

En avril 1695, un décret royal, confirmé par le Parlement de Bretagne sept ans plus tard, interdit toute nouvelle construction d'édifice ou dans les édifices religieux sans nécessité. La politique commerciale de Colbert et le blocus dû à la guerre de la Ligue d'Augsbourg entraînent une baisse de la production toilière et des exportations agricoles bretonnes, si bien que l'État estime probablement que les dépenses somptuaires engagées à élever les monuments des enclos sont détournées de la voie royale des impôts. Ce décret, même s'il n'est pas appliqué uniformément, met un coup d'arrêt à la construction des enclos paroissiaux<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Description

Fichier:Bretagne Finistere StJeanTrolimon 11032.jpg
Calvaire de Tronoën.
Fichier:Sizun arc triomphe.jpg
L'arc de triomphe de Sizun.
Fichier:Pleyben-Chapelle funéraire.JPG
La chapelle funéraire de Pleyben.

L'enclos paroissial est un ensemble architectural religieux clos d'un mur, typique de la Basse-Bretagne où on en trouve encore 70 exemples intacts. Quelques enclos sont également répertoriés en Haute-Bretagne comme à Saint-Suliac (Ille-et-Vilaine) datant du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. Les plus célèbres se trouvent dans le Finistère : Saint-Thégonnec, Guimiliau, Lampaul-Guimiliau, Plougonven, Plougastel-Daoulas, Pleyben, Saint-Jean-du-Doigt. Quelques églises se visitent aussi sur les versants de la vallée de l'Elorn entre Landivisiau et Landerneau<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Un enclos paroissial est au sens strict une église entourée d'un placître voué ou non à un cimetière, que borne un mur d'enceinte. L’enclos doit rassembler au moins cinq des huit éléments suivants<ref>Journaux de RS d'A., Voyages en Bretagne 1892-1917, tome I pages 595 à 599 du répertoire de la bibliothèque familiale, Domaine de S.M./sur/Sarthe - Maine</ref> :

Ainsi, rares sont les édifices qui peuvent prétendre à l'appellation d'enclos paroissial.

Église

Modèle:Article détaillé Les églises bretonnes se distinguent d'abord par leurs clochers largement ornés (balustres, clochetons, crochets, pinacles), ensuite par leurs porches : les grands porches qui servent à la fois d'entrée principale et de lieu de réunion des conseils de paroisses, et les porches latéraux, apparus à partir du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, qui forment des ensembles architecturaux autonomes et comportent souvent une galerie de saints ou d'apôtresModèle:Sfn.

Les enclos proposent un parcours de la mort vers la résurrection : après avoir traversé le cimetière, être passé devant l'ossuaire et avoir vu l'Ankou, le retable dans l'église donne une riche représentation du paradisModèle:Sfn. Ce circuit spirituel se poursuit généralement sur une voûte en bois sculptéModèle:Sfn.

Le mobilier des églises bretonnes est riche et coloré : les retables polychromes sont en marbre en Haute-Bretagne et en Vannetais, et souvent en bois dans le reste de la Basse-BretagneModèle:Sfn. Une autre particularité sont les encadrements à dais et à colonnes qui encadrent les fonts baptismauxModèle:Sfn.

Porte triomphale ou arc de triomphe

Modèle:Article détaillé Elle est nommée en breton Porz ar maro, « Porte de la mort » car elle marque l'entrée du cimetière.

Ossuaire

Modèle:Article détaillé L'ossuaire est destiné à recevoir les ossements retirés du cimetière pour libérer de la place. Les ossuaires monumentaux sont principalement construits en Basse-Bretagne et sont situés dans la partie ouest ou sud-ouest des enclosModèle:Sfn. Le plus abouti est celui de l'enclos de Saint-ThégonnecModèle:Sfn.

Calvaire

Modèle:Article détaillé La Bretagne a une longue tradition de monuments religieux, depuis l'époque des menhirs, puis par ses nombreuses croix érigées le long des chemins, aux carrefours, ou encore sur le littoral ; les enclos présentent des calvaires monumentauxModèle:Sfn. Signes protecteurs, ces calvaires imposants ont été préservés pendant la Révolution puis à l'ère industrielle quand certains villages ont été abandonnés. Beaucoup de peintures bretonnes représentent ainsi des villageois s'agenouillant au pied de leurs calvairesModèle:Sfn.

Le calvaire monumental représente autour de la Passion du Christ toute l'histoire sainte, forçant l'émotion et l'adoration par sa complexité, et représentant la résurrection de Jésus et sa gloire par sa verticalitéModèle:Sfn. Celui de Guimiliau, riche de deux cents personnages pouvait servir à l'instruction religieuse des fidèles. Les thèmes représentés sur les calvaires sont généralement ceux de la vie du Christ (naissance, enfance, Passion, Résurrection), de la mort (thème fréquent en Bretagne, qui trouve ses racines dans la tradition celte), des thèmes liés à la Contre-Réforme également (Rosaire, Sainte Famille, Anges gardiens, ...) ainsi que des saints vénérés localement (saint Roch, saint Sébastien, saint Isidore, etc.). Jusqu'au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, les fidèles et voyageurs pouvaient y observer encore des traces de polychromie (typiquement une tunique rouge pour les personnages romains, ocre et bleue pour les personnages liturgiques)<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>L'association des 7 calvaires monumentaux de Bretagne lance en 2016 le projet « Quand les calvaires étaient peints… » à partir du constat que la plupart des croix et calvaires étaient colorisés (comme l'attestent les témoignages et, dans certaines églises des statues peintes, anciennement apposées sur des calvaires en extérieur). Cette mise en peinture a été réalisée à titre expérimental en utilisant des techniques historiques et plus modernes réversibles (apposition d'un film de protection sur les croix). Modèle:Citation. Cf Modèle:Article.</ref>. Modèle:Citation.

Les sept principaux calvaires monumentaux bretons<ref>Modèle:Lien web.</ref> sont ceux de :

Mur d'enceinte et placître

Généralement les diverses entrées de l'enclos sont barrées par un échalier, dalle de pierre verticale qu'il faut enjamber, cette dalle était destinée à empêcher les animaux domestiques de pénétrer dans l'enceinte sacrée, notamment dans le cimetière. Cette précaution fait que le portique d´entrée, toujours ouvert, comporte une marche pour monter, un petit muret à enjamber et une marche pour descendre. L'enclos était ainsi protégé de l'intrusion animale. On voit très nettement cette particularité à Plouneour-Menez.

Initialement, les enclos paroissiaux étaient en herbe, avec éventuellement quelques arbres dont la vente du bois assurait quelques revenus à la paroisse ; les jours de foire, la fabrique paroissiale autorisait la présence de boutiques, bénéficiant des redevances payées par les marchands ambulants. Les morts étaient alors inhumés dans les églises, les places les plus proches des autels étant les plus recherchées. Le sol des églises n'offrant qu'un espace assez restreint, afin de pouvoir procéder à de nouvelles inhumations, l'on retirait les ossements des morts anciens que l'on déposait dans un ossuaire, appelé aussi « reliquaire » ou « charnier ». En 1719, le Parlement de Bretagne interdit l'inhumation dans les églises et même si les recteurs (curés) auront bien du mal à faire respecter cette interdiction, progressivement l'habitude se prend alors d'inhumer les morts hors de l'église, dans l'enclos.

Quelques enclos paroissiaux

Tourisme

Le circuit des enclos paroissiaux<ref>Modèle:Lien brisé.</ref> est un produit touristique permettant aux visiteurs de découvrir la plupart des enclos paroissiaux<ref>Modèle:Lien web.</ref> évoqués dans la partie précédente<ref>Modèle:Lien web.</ref>, ainsi que les églises ajoutées à ce circuit. Il permet de découvrir un aspect du patrimoine religieux breton.

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Bibliographie

  • Pierre Chamard-Bois (et al.), Enclos paroissiaux : livres de bois, livres de pierre, Atelier de recherche sémiotique, Bretagne, Ed. Ouest-France, Rennes, 1994 (rééd.), 61 p. Modèle:ISBN
  • Jacques Fréal, Calvaires et enclos paroissiaux de Bretagne, Garnier, Paris, 1981, 303 p. Modèle:ISBN
  • Yannick Pelletier, Les enclos bretons, éd. Jean-Paul Gisserot, 1989, 64 p. Modèle:ISBN
  • Modèle:Ouvrage
  • Modèle:Ouvrage
  • Yannick Pelletier, Enclos paroissiaux (photographies de Andrew-Paul Sandford), Apogée, Rennes, 2006, 47 p. Modèle:ISBN
  • Guy Leclerc et Michel Bez, Calvaires monumentaux de Bretagne, Le Télégramme éditeur, 2006

Articles connexes

Liens externes

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