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L'architecture néo-classique est l'héritière de l'architecture classique, théorisée par l'architecte antique Vitruve dans son traité qui définit la théorie des trois ordres (dorique, ionique, et corinthien), qui peuvent se superposer. Vitruve sera la grande référence des architectes pour qualifier le renouveau du recours à des formes antiques, à partir de la seconde moitié du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, jusqu'en 1850 environ. L'architecture néo-classique prétend avoir recours à des formes grecques, plus qu'italiennes, ainsi elle est appelée goût grec à ses débuts en France vers 1760. C'est un mouvement international dont on trouve différentes manifestations, de l'Amérique du Nord à la Russie.
Elle se décline en plusieurs courants et l'on peut distinguer :
la phase du palladianisme, la plus ancienne, qui se développe dans les campagnes de la Grande-Bretagne sous l'impulsion d'Inigo Jones et de Christopher Wren. Elle s'applique plutôt à des édifices isolés, ruraux et de forme ramassée. Son influence est plus italienne qu'antique.
le style néo-grec (Greek Revival en Angleterre) dont le principal artisan en France est Ange-Jacques Gabriel, premier architecte du roi sous Louis XV.
le style néo-classique, proprement dit, en architecture, qui connaîtra un succès durable tout au long de la première moitié du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, tant pour les édifices publics que privés en Occident. Il sera également traduit dans les arts décoratifs, entre 1770 et 1830.
certains voient dans le style Beaux-Arts un prolongement des canons néo-classiques.
Modèle:Article détaillé
L'Allemagne, avec ses nombreuses principautés, fut très tôt un foyer du néo-classicisme et se couvrit de châteaux néo-classiques, alors que les architectes s'inspiraient de leur Grand Tour en Italie.
La région de Bruxelles-capitale contient probablement le plus grand ensemble d'habitations particulières individuelles néo-classiques d'EuropeModèle:Refnec, particulièrement à la suite de la démolition des remparts de la ville (boulevards de la « Petite Ceinture »), et le cœur des communes de Saint Josse Ten Noode, d'Ixelles, de Saint Gilles et le front de la commune de Bruxelles intra-muros.
Le néo-classicisme eut un succès important aux États-Unis sous l’impulsion de Thomas Jefferson. En architecture il donna lieu à une interprétation spécifiquement américaine, appelée « style fédéral », caractérisée par une ornementation classique et des surfaces douces et arrondies, ainsi que par l'utilisation de fenêtres elliptiques. Jefferson a par exemple dessiné sa villa de Monticello dans un esprit palladien évident (équilibre, raison, ruralité). Il travailla également pour des édifices publics comme le State Capitol Building (Richmond (Virginie)). Ses travaux restent marqués par l'idéologie de la République et de la démocratie dont le modèle reste Athènes.
Le néo-classicisme architectural français s'est développé via plusieurs facteurs :
le développement des fouilles archéologiques en Italie avec la découverte de Pompéi et d'Herculanum à la fin des années 1730, puis dans le sud de la France.
l'approfondissement de la connaissance de l'Antiquité, grâce aux publications savantes, étrangères ou françaises (Recueil d'antiquités (1752-1765) du comte de Caylus, Ruins of Palmyra (1753), Ruins of Balbec (1757) de Robert Wood, Ruins of Paestum (1758-1768) de Thomas Major d'après les dessins de l'architecte italien Modèle:Lien, Ruines des plus beaux monuments de la Grèce (1758) de Julien-David Le Roy).
le développement d'un goût pour le pittoresque et d'un goût pour le sublime (cf. goût des ruines, tableaux de Giovanni Paolo Panini, d'Hubert Robert, gravures de Giovanni Battista Piranesi achetées par les Français ou rapportées par les voyageurs).
le développement du voyage en Italie des architectes, au contact des ruines antiques et des édifices de l'architecture Renaissance de Palladio, Raphaël, Vignole.
Le goût pour l'antique et le retour au classicisme s'expriment aussi bien dans l'architecture religieuse que dans l'architecture civile, l'architecture privée - souvent via le modèle réinterprété de l'architecture privée de Palladio connue via son traité des Quattro Libri dell'architettura (Venise, 1570) -, la décoration intérieure et l'art des jardins. À côté des exemples des églises Saint-Sulpice, Sainte-Geneviève, des sites et bâtiments publics comme l'Hôtel de la Monnaie, l’Hôtel de Salm ou l'École de chirurgie à Paris, le Grand Théâtre et la place de la Bourse à Bordeaux, de très nombreux édifices privés ont été construits dans ce style : les hôtels Alexandre, d'Hallwyll, de Thélusson, de Bourbon-Condé, de Masseran, de Montesquiou à Paris, les maisons Carré de Baudouin, Huvé, Rousseau aux alentours de la capitale, de nombreux hôtels à Bordeaux, La Rochelle, la maison de l'armateur au Havre, sans compter les ensembles immobiliers comme le Palais-Royal à Paris ou le quartier Graslin à Nantes.
usage d'ornements sculptés inspirés de l'antique : frises de grecques, de postes, rinceaux, festons, palmettes, etc.
mise en valeur de la surface minérale de l'édifice, soit que le mur soit nu ou traité en bossage (façade sur Seine du palais Bourbon, bossage du soubassement des hôtels jumeaux de la place de la Concorde)
Dans le domaine des jardins, ce sont les exemples de jardins appelés anglo-chinois qui se développent à la veille de la Révolution : parc de Désert de Retz, parc de Méréville, parc de Maupertuis, jardin du Hameau de la Reine à Versailles par Richard Mique, jardin du domaine de Montreuil par Jean-Jacques Huvé, parc Monceau pour le duc d'Orléans. Contrairement à la symétrie des dessins de Le Nôtre, ces jardins allient une nature qui se veut non domestiquée à des morceaux d'architecture fantaisistes ou d'aménagements pittoresques (grottes factices, cours d'eau, cascades, fausses ruines gagnées par la végétation, etc.).
La Révolution, entendue comme la période allant de 1789 au Coup d'État du 18 Brumaire (1799), et le Premier Empire (1804-1815) ont marqué une étape importante dans le néo-classicisme architectural français. Ils ont encouragé l'expression d'une sensibilité grandiloquente, le recours à un vocabulaire ornemental encore plus inspiré de l'antique que sous le règne de Louis XVI, allant même chercher des éléments d'ornements dits « étrusques » ou « pompéiens », ou crus tels…
Sous la Révolution, le goût pour l'antique s'est exprimé essentiellement dans l'architecture appelée « éphémère » (architecture de fêtes publiques et de cérémonies, décors de salles de spectacles ou de salle de réunions publiques : Tribunat, Conseil des Cinq-Cents, etc.)<ref>Monique Mosser, « Le temple et la montagne : généalogie d'un décor de fête révolutionnaire », Revue de l'Art, no 83, 1989, Modèle:P..</ref>, et dans les concours publics lancés pour édifier des monuments commémoratifs : concours de l'An II<ref>*Modèle:Ouvrage.</ref>, projet de colonnes ou d'obélisques départementaux à la gloire des armées révolutionnaires, de fontaines publiques, etc.
Le goût pour l'antique et l'inspiration classique ont perduré dans l'architecture française jusque tard au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, au moment où prenaient le pas d'autres courants esthétiques : l'historicisme, l'éclectisme et le rationalisme architectural qui ont eux-mêmes pu se décliner en néo-gothique, néo-roman, néo-renaissance, etc.
Architecture georgienne en vogue uniquement en Grande-Bretagne sous les règnes des quatre George (1715-1820) ; elle s'applique aux demeures privées, mais aussi à des aménagements urbains relativement étendus.
Modèle:Loupe
En Italie, l'architecture néo-classique est dans la péninsule, comme dans tous les pays occidentaux, la phase de l'histoire de l'architecture qui, après l'époque du baroque et du rococo, s'est orientée vers l'âge classique de la Grèce et de la Rome antiques en en reprenant les idéaux et les apparences formelles.
Saint-Pétersbourg : le centre historique de la ville est majoritairement construit en style classique, appelé Style Empire en Russie impériale, on peut distinguer:
Modèle:Ouvrage. Modèle:2e française, De Ledoux à Le Corbusier : origine et développement de l'architecture autonome, Paris, éditions de la Villette, 2002.
Louis Hautecœur, Histoire de l'architecture classique en France. Tome IV, Le Style Louis XVI, 1750-1792, Paris, Picard, 1952.
Modèle:Ouvrage. Éd. française, Trois architectes révolutionnaires, Paris, éd. de la SADG, 1978.
Mario Praz, Goût néoclassique, Le Promeneur, 1989.
François Macé de Lépinay, "Autour de la 'Fête de la Fédération' : Charles Thévenin et la Révolution, 1789-1799", Revue de l'Art, no 83, 1989, Modèle:P..
Mark Deming, "Louis XVI en l'Île : contributions à l'étude des places royales parisiennes à la fin de l'Ancien Régime", Revue de l'Art, no 83, 1989, Modèle:P..
Georges Teyssot, Carlos Sambricio et alii, "L'architecture néo-classique en Europe : essai de bibliographie depuis 1980", Revue de l'Art, no 83, 1989, Modèle:P..