Ave Maris Stella

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L’Ave Maris Stella est une hymne catholique, consacrée à la Vierge Marie, qui appartient au répertoire grégorien. Diffusée d'abord aux monastères au Moyen Âge, celle-ci devint très populaire en Europe, notamment à partir de la Renaissance.

Texte

Latin Français

Ave, maris stella,
Dei mater alma,
Atque semper virgo,
Felix cæli porta.

Sumens illud Ave
Gabrielis ore,
Funda nos in pace,
Mutans Evæ nomen.

Solve vincla reis,
Profer lumen cæcis,
Mala nostra pelle,
Bona cuncta posce.

Monstra te esse matrem,
Sumat per te precem
Qui pro nobis natus
Tulit esse tuus.

Virgo singularis,
Inter omnes mitis,
Nos culpis solutos
Mites fac et castos.

Vitam præsta puram,
Iter para tutum,
Ut videntes Jesum
Semper collætemur.

Sit laus Deo Patri.
Summo Christo decus,
Spiritui Sancto
Honor, tribus unus. Amen<ref name=solesmes>Abbaye Saint-Pierre de Solesmes, Liturgie latine, mélodies grégoriennes, p. 76 - 77, 2005</ref>.

1) Salut, Étoile de la mer,
ô très sainte mère de Dieu,
toi qui es vierge à tout jamais,
ô bienheureuse Porte du ciel.

2) Toi qui accueilles cet Ave
de la bouche de Gabriel,
affermis nos cœurs dans la paix :
tu as inversé le nom d'Ève.

3) Des coupables, brise les liens,
donne aux aveugles la clarté,
éloigne de nous tous les maux,
demande pour nous toutes grâces.

4) Tu es Mère, montre-le nous !
Que celui qui pour nous est né
en acceptant d'être ton Fils
accueille par toi nos prières.

5) Ô Vierge unique,
toi qui es de tous les êtres le plus doux,
fais que, déliés de nos péchés,
nous soyons toujours doux et chastes.

6) Accorde-nous de vivre purs,
prépare-nous un chemin sûr,
que, dans la vision de Jésus,
à jamais nous soyons en liesse.

7) Louange au Père, notre Dieu
gloire à Jésus Christ, le Très-Haut,
rendons honneur à l'Esprit Saint,
un seul hommage aux trois Personnes ! Amen<ref name=solesmes />.

Partition

Fichier:Ave-maris-stella.jpg
Fichier:AveMarisStellaChant.jpg
Il est à remarquer que la notation ancienne est meilleure pour le raffinement de l'expression musicale (Édition Vaticane, 1912).

Partition grégorienne et exécution en ligne :

  1. Ave maris stella solemn tone (Schola Sanctæ Scholasticæ et Chœur de l'abbaye Sainte-Cécile, Royaume-Uni) : Modèle:Écouter en ligne
  2. Ave maris stella in memoriis<ref name=elders /> (Chœur de l'abbaye de Pluscarden, Royaume-Uni) : Modèle:Écouter en ligne

Caractéristique de texte

Dom Joseph Pothier, tant restaurateur du chant grégorien que spécialiste du texte latin, analysait en détail cette hymne. Cette dernière est, dans le contexte de composition poétique, très strictement construite<ref group=jp name=p83>Modèle:P.</ref> :

  1. chaque strophe se compose de quatre versets ;
  2. chaque versets, de trois pieds ;
  3. chaque pied de deux syllabes ;
  4. première syllabe avec accent métrique ;
  5. seconde syllabe avec accent atone, assez faible ;
  6. le dernier des trois accents de verset est le plus fort<ref>Joseph Pothier, Les mélodies grégoriennes d'après la tradition, p. 220, 1881 [1]</ref>
  7. accent métrique quasiment identique à accent tonique, celui du mot.

Ce caractère de composition selon l'accent suggère que l'origine de texte dans le royaume carolingien auquel le chant grégorien était composé d'après l'accent et non la durée prosodique<ref group=jp name=p83 />. Or parfois, dans quelques compositions musicales, qui étaient tardivement effectuées, cette structure poétique n'était pas respecté, faute de connaissance<ref group=jp name=p84>Modèle:P.</ref>. Au contraire, cette structure est si aisément appréciée dans la composition du chant grégorien qu'il faut suivre le texte latin pour lequel les neumes suivaient correctement sur le plan musical. D'où, il faut écarter les signes (tels • - |) ajoutés au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. En bref, cette structure maîtrise un mouvement phonétique à la récitation ainsi qu'au chant<ref group=jp name=p84 />. La dernière syllabe se caractérise de son simple son sans accent, qui donne une note faible, légère, descendante en tant que conclusion de strophe et préparation de strophe suivante. Il s'agit d'une syllabe de repos, de prolongement et surtout de ralentissement final, qui favorise la compréhension de texte. Telle est la composition originelle selon le texte latin<ref group=jp name=p85>Modèle:P.</ref>.

Historique

Origine

Cette hymne n'était pas, donc, l'une des œuvres les plus anciennes, composées selon la durée prosodique<ref group=mf name=p895>Modèle:P.</ref>.

L'auteur de l'hymne reste anonyme, comme de nombreuses écritures du Moyen Âge<ref group=mf name=p894 />,<ref>En 1961, Joseph Szövérffy écrivit : « L'hymne mariale Ave maris stella, qui reste anonyme malgré tous les efforts faits pour l'identifier. » [2] p. 397</ref>. Traditionnellement il était attribué à Venance Fortunat († 609)<ref name=fabienne>Fabienne Henryot, Dictionnaire historique de la Vierge Marie, p. 75, 2017 [3]</ref>, Ambroise Autpert († 784)<ref>Jean-François Baudoz, La virginité de Marie, p. 138, 1998 [4]</ref>, Paul Diacre († vers 799)<ref name=fabienne />, Robert II le Pieux († 1031)<ref name=joseph>Joseph Ghellinck, Littérature latine au moyen âge, p. 171, 1939</ref>, Bernard de Clairvaux († 1153) et le reste.

En ce qui concerne Bernard de Clairvaux, il était certes chargé de réformer la liturgie cistercienne, dans le domaine musical. De ce fait, il y eut deux fois de réformes auprès de cet ordre. La première fut tenue vers 1108 sous l'abbé Étienne Harding, qui envoya à Milan ses moines, de sorte que le répertoire d'hymne ambroisienne soit correctement rétabli. Car la règle de saint Benoît précise, dans les offices de la liturgie des Heures, l'usage de l'hymne ambrosienne<ref group=mf name=p894>Modèle:P.</ref>. En conséquence, avec cette première réforme, toutes les hymnes non ambrosiennes parmi quatre-vingt furent exclues<ref name=bp>Brian Patrick McGuire (éd.), A Companion to Bernard of Clairvaux, p. 355, 2011 {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}[5]</ref>. Il ne restait que trente-quatre<ref group=mf name=p894 />. La deuxième fut effectuée sous la direction de Bernard de Clairvaux, entre 1142 et 1147, selon la volonté des supérieurs qui n'appréciaient pas les œuvres de la première réforme. Vingt-cinq hymnes traditionnelles furent, à nouveau, intégrées dans le répertoire, avec la révision de saint Bernard<ref group=mf name=p895 />. D'après Chrysogonus Waddell († 2008), théologien de l'ordre cistercien de la Stricte Observance, l'hymne Ave maris stella, non ambrosienne, fut donc supprimée puis restaurée lors de ces réformes successives<ref name=bp />,<ref>Diane Reilly, The Cistercian Reform and the Art of the Book in Twelfth-Century France, p. 124, note Modèle:N°, Amsterdam University Press, 2019 [6]</ref>. Aussi son étude (posthume, 2011) exprime-t-elle que cette hymne existait déjà, avant 1108.

Il n'existe aucun rapport, en ce qui concerne la composition, avec le roi Robert le Pieux. En effet, le manuscrit 95 de la bibliothèque de l'abbaye de Saint-Gall contient ce texte : Modèle:Lire en ligne. S'il s'agit d'un folio ajouté, vraisemblablement au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref>Université de Fribourg</ref>, cette copie demeure antérieure au roi Robert<ref name=joseph />.

Les études de Helmut Gneuss avancèrent la connaissance sur ce sujet. Après l'hymnaire qui était utilisé auprès des monastères bénédictins, un nouvel hymnaire, dit vieux-hymnaire I (Old Hymnal I selon Gneuss), apparut au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle environ. Il se composait de seize hymnes. Puis on révisa celui-ci pour une nouvelle version (Old Hymnal II) qui contenait vingt-cinq œuvres<ref group=mf name=p894 />. Et l’Ave maris stella se trouve dans ce deuxième, édité à partir du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref name=las>Laszlo Dobszay, The Restoration and Organic Development of the Roman Rite, p. 118, 2010 {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}[7]</ref>. La rédaction, qui avait été terminée au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, pouvait être liée au mouvement culturel, Renaissance carolingienne<ref>David Hiley, Western Plainchant : A Handbook, p. 141, 1995 {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}[8]</ref>, et ces hymnes supplémentaires avaient été composées aux abbayes et aux centres ecclésiastiques, qui situaient au nord des Alpes. Leurs auteurs restent toutefois inconnus<ref name=las />.

Si l'hymnaire ancien de saint Benoît fut perdu, l'abbaye Saint-Augustin de Cantorbéry conservait un manuscrit lié à l'hymnaire apporté par des Bénédictins en 597, lors de la mission de l'évangélisation sous l'intention de saint Grégoire le Grand. La liste des incipits, copiés avant la disparition de manuscrit au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, présente quinze titres, mais sans l’Ave maris stella [9]. Saint Benoît et son ordre de l'époque ne connaissaient pas cette hymne.

Aucun manuscrit ne mentionnait le nom d'auteur. Comme l'origine se trouve dans la tradition monastique, il est vraiment difficile à identifier l'auteur, notamment pour ceux qui concernent les œuvres médiévales. En résumé, ce qui demeure certain est que cette œuvre avait été composée dans le royaume carolingien pour la liturgie locale, et été intégrée, au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle environ<ref>Stephanie Budway, Sing of Mary : Giving Voice to Marian Theology and Devotion, p. 28, 2014 {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}[10]</ref>, dans le dit vieux-hymnaire II (Old Hymnal II) pour l'usage universel aux monastères, qui contribua à diffuser cette hymne. Avec sa réforme liturgique, saint Bernard sauvegarda au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle cette hymne, supprimée dans l'hymnaire de son ordre. De plus en plus utilisée aux paroisses, l'hymne fut finalement admise dans le rite romain.

Unification de deux Stella Maris

Fichier:Cénac Église Notre-Dame de la Nativité - Fenster 2a Stella Maris.jpg
Vitrail de l'église Notre-Dame-de-la-Nativité de Cénac-et-Saint-Julien.
Fichier:StaroftheSea.jpg

Bien entendu, l'hymne se consacre à Marie, étoile de la mer (Stella Maris). Il est cependant à noter qu'en Europe, on priait à l'Étoile polaire (de même Stella Maris), notamment ce qui était la prière des navigateurs. Il y eut une fusion de ces deux images, tant dans la tradition spirituelle que le domaine littéraire<ref group=cl>p. 115 - 120</ref>. L'hymne était un fruit de cette assimilation. Ainsi, dans les Vespro della Beata Vergine de Claudio Monteverdi (1610), un texte témoigne cette fusion (Modèle:N° concerto Audi cœlum) :

Audi cœlum, verba mea,
plena desiderio
et perfusa gaudio. « Audio ! »
Dic, quæso, mihi :
quæ est ista,
quæ consurgens ut aurora rutilat,
ut benedicam ? « Dicam ! »
Dic nam ista pulchra
ut luna electa
ut sol, replet lætitia
terras, cœlos, maria. « Maria ! »
......
Benedicta es virgo Maria
in sæculorum sæcula.

Écoute, ô Ciel, mes paroles,
pleines désir
et remplies de joie. « J'écoute ! (écho) »
Dis-moi, je t'en prie,
qui est celle qui monte,
brillant comme l'aurore
afin que je la chante. « je vais le dire ! »
Parle, car elle est belle, exquise
comme la lune
comme le soleil, elle remplit de joie
la terre, le ciel et la mer. « Marie ! »
......
Tu es bénie, Vierge Marie,
dans les siècles des siècles<ref>Brochure de l'opéra de Lille</ref>.

Modèle:Article connexe

Au Moyen Âge

L'hymne était tellement populaire que l'on comptait, au moins, huit mélodies différentes sur le texte<ref name=elders>Willem Elders, Josquin Des Prez and His Musical Legacy : An Introductory Guide, p. 66, Leuven University Press 2013 {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}[11]</ref>,<ref>Exemples : université Waterloo, rubrique List of melodies [12]</ref>. Parmi elles, celles que l'on chante encore aujourd'hui restent deux (voir ci-dessus)<ref name=solesmes />. Si toutes les deux emploient le premier mode grégorien, la version in memoriis possède déjà la caractéristique de mode mineur. Celle de solemn tone, qui s'illustre de sa couleur mystérieuse, est très souvent en usage depuis le Moyen Âge. Avec son immense popularité, elle inspira surtout un grand nombre de compositeurs, pour être paraphrasée. À l'origine, cette version solennelle était chantée à la fin des offices des vêpres, avant le cantique Magnificat, lors de grandes fêtes de Sainte Marie<ref name=elders />. Il est possible que la mélodie en usage actuellement fût issue de la tradition cistercienne<ref name=elders />. Car, lors de la deuxième réforme cistercienne, c'était saint Bernard de Clairvaux qui fit enrichir le répertoire de l'hymnaire avec de nouvelles mélodies, six ou sept<ref name=bp />.

En ce qui concerne la notation, les premiers manuscrits datent du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref group=mf name=p895 />. Cela coïncidait à l'époque où les diocèses commencèrent à utiliser les hymnes, mais en tant que liturgie locale. D'où, la mélodie n'était pas fixée. On chantait librement la même mélodie pour plusieurs hymnes<ref group=mf name=p895 />.

Cette hymne était par ailleurs une source de nombreuses séquences, ayant pour but d'enrichir la célébration de grandes fêtes mariales, avec leurs chants poétiques. Les meilleurs exemplaires se trouvent dans le répertoire de l'ancienne abbaye Saint-Martial de Limoges<ref group=cl name=p124>Modèle:P.</ref>.

Dans le domaine musical, Guillaume Dufay prépara une catégorie prospère des hymnes en polyphonie, dont Ave maris stella. Dans ses trente hymnes restantes à trois voix, le cantus firmus tenait leur mélodie originelle tandis que les deux autres chantent leurs parties élaborées et sophistiquées<ref group=mf name=p896>Modèle:P.</ref>.

À la Renaissance

Toujours hymne des vêpres

L’Ave maris stella reste toujours, dans la pratique de la liturgie des Heures, l'hymne des vêpres, quel que soit le rite. Ainsi, quatre livres des Heures du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle employaient des chants assez différents alors que cette hymne était réservée aux vêpres, sans exception : Paris (1498) ; Rome (1486) ; Sarum (1495) ; Suède (1495)<ref>Camille Bataille, Birgitta quasi beate Virginis sagitta, p. 295</ref>. Cette uniformité peut être expliquée par la popularité de cette hymne.

Josquin des Prés

La composition musicale de cette hymne était, à la Renaissance, très florissante. Il faut remarquer qu'il y avait une contribution importante de Josquin des Prés. Sans doute admirateur de cette hymne, celui-ci composa en effet tant son motet à 4 voix avec le texte complet que sa messe parodie Ave maris stella<ref name=josquin>Mark A. Lamport et le reste, Hymns and Hymnody : Historical and Theological Introductions, tome I, p. 292, 2019 {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}[13]</ref>. Dans les archives, ses manuscrits demeurent très riches avec leurs variantes, qui signifient que le compositeur continuait à engager ce sujet. De surcroît, c'était lui qui inaugura la composition de la strophe IV Monstra te esse matrem<ref>Philippe Barbarin et le reste, Dictionnaire encyclopédique de Marie, p. 2052, [14]</ref>,<ref name=josquin />. Il s'agit, à vrai dire, d'une variante de le chant À la mort à 3 voix (NJE27.1). Un manuscrit de celui-ci, conservé à Florence, contient la quatrième voix en canon, qui chante en latin Monstra te esse matrem [15]<ref name=elders />. Cette combinaison des textes suggère que l'œuvre était conçue pour l'office de complies à la fin de journée ou destinée au malade mourant, d'après le texte français : Modèle:Vers

Claudio Monteverdi

Parmi de nombreuses compositions, on distingue un véritable chef-d'œuvre Vespro della Beata Vergine de Claudio Monteverdi publié en 1610. Chantée juste avant le Magnificat, son hymne Ave maris stella est exécutée en double-chœur à 8 voix, tout à fait adapté à la basilique Saint-Marc de Venise qui possédait deux places réservées à la schola. En 1613, le compositeur sera nommé maître de cette célèbre Cappella Marciana. Certes, cette publication avait pour but d'obtenir une promotion. Toutefois, il est vrai que l'œuvre était aussi dédiée au pape Paul V, plus précisément liée à une indulgence octroyée par ce dernier à la basilique Saint-André de Mantoue, de laquelle la protectrice n'est autre que la Sainte Vierge. En 1611, la ville célébra en effet son affirmation du culte, sans doute avec ce chef-d'œuvre<ref>John Whenham et le reste, The Cambridge Companion to Monteverdi, p. 145, Cambridge University Press 2007 {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}[16]</ref>. Dans cette pièce Modèle:N°, les sept strophes à la base du cantus firmus sont enrichies avec quatre ritournelles, et en structure symétrique<ref>Jeffrey Kurzman, The Monteverdi Vespers of 1610, p. 294, Oxford University Press 2000 [17]</ref>, ce qui manifeste un grand talent de ce compositeur. Les Vespro della Beata Vergine sont considérées, de nos jours, l'une des œuvres monumentales de la musique occidentale :

  • Modèle:N°, Himnus Ave maris a 8 : Modèle:Lire en ligne (intitulé Cantus Sanctissimæ Virgini missa senis vocibus, ac vesperæ pluribus decantandæ, cum nonnullis sacris concentibus, ad sacella sive principum cubicula accommodata. Opera a Claudio Monteverde nuper effecta ac Beatiss. Paulo V. Pont. Max. consecrata. Venetijs, Apud Ricciardum Amadinum, MDCX.)

Francesco Soriano

Cette hymne était la matière principale de Francesco Soriano pour ses canons très développés. Sa première publication tenue en 1610 comptait 101 canoni et oblighi (canon et obbligato), à la base du même cantus firmus Ave maris stella [18]<ref name=fresco>Quadricentennial Frescobaldi Conference, Frescobaldi Studies, p. 204, Duke University Press 1987 [19]</ref>. En sachant que Soriano avait achevé ce travail intensif, Gioan Pietro Del Buono y ajouta, en 1641, 100 autres compositions sur le cantus firmus de son prédécesseur, de sorte que tout ce qui concerne puisse comprendre que cette science de composition se développe sans limites<ref name=fresco />.

Mais Francesco Soriano n'était autre que le maître de la Cappella Giulia du Vatican, en pleine réforme tridentine. En résumé, l'hymne intéressait, à cette époque-là, de grands musiciens les plus distingués.

Par ailleurs, on continua à publier le recueil de canon, notamment celui de l’Ave maris stella, jusqu'au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle alors que la composition de nouvelles pièces se termina déjà au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref group=it name=p93>Modèle:P.</ref>. Il s'agissait d'un phénomène particulier de ce siècle.

Sous la Contre-Réforme

Toujours exécutée, mais à la suite du concile de Trente, la pratique de l'hymne connaissait un changement de manière. Le premier cérémonial sorti du Vatican, dit cérémonial de Clément VIII, recommandait l'alternance entre la voix et l'orgue, afin d'amplifier la musicalité dans la célébration, par exemple pour le Kyrie. Il s'agissait d'une manière, dans le cadre de la Contre-Réforme, pour lutter contre le protestantisme, surtout le calvinisme qui avait fait supprimer toute la musique. D'autre part, il faut souligner que cette façon avait aussi pour but d'améliorer la qualité de célébration. En conséquence, l'hymne Ave maris stella était, souvent, chantée en alternance. Les œuvres de Jehan Titelouze et de Nicolas de Grigny se caractérisaient de leur composition de quatre strophes, adaptant l'exécution en alternance. Texte très connu par l'assemblée, l'orgue chantait, avec cette pratique, des strophes.

D'ailleurs, cette façon avait encore son influence. Ainsi, Tomás Luis de Victoria avait publié en 1581 sa composition de motet, dans laquelle les strophes impaires (I, III, V et VII) restent en grégorien. Donc, l'hymne était exécutée en alternance entre les chantres et le chœur [20]. Telles étaient le résultat de la Contre-Réforme.

Dans le rite tridentin, cette hymne était réservée aux premières vêpres de la fête de l'Assomption de Marie, à savoir les vêpres solennelles de la soirée du 14 août en tant que vigile Modèle:Lire en ligne. De même, le 7 septembre au soir, on la chantait pour les premières vêpre de la Nativité de Marie [21].

Au {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | XIXe{{#if:|  }} }} siècle

En ce qui concerne la composition musicale, l'usage de la monodie grégorienne causait moins de création à l'époque de la musique romantique. On compte cependant quelques grands compositeurs catholiques tel Franz Liszt. Il est à remarquer que le texte devint populaire parmi des compositeurs scandinaves. Les œuvres d'orgue restent assez florissantes, notamment celles de Franz Liszt et de César Franck, car elles peuvent être jouées dans la liturgie, par exemple, lors de la communion. Il est normal que de célèbres organistes français aient participé à composer leurs pièces pour cet instrument.

Usage actuel

Même après le concile Vatican II, l'hymne est toujours en usage<ref>Site Académie de chant grégorien</ref> :

  • strophe 1 en tant qu'antienne ainsi que pour la fête (in festis)
  • en faveur de la célébration mariale par excellence, toutes les strophes (in solemnitatibus)
    Ainsi, le 31 décembre 2020, l'hymne fut chantée au début de l'office de vêpres, qui était célébré à la chapelle Sixtine Modèle:Écouter en ligne.

Il y a une pratique quotidienne selon la recommandation de sainte Brigitte de Suède. Chez l'ordre de Sainte-Brigitte, il s'agit de sa prière formelle<ref>Catherine Moitessier, Sainte Brigitte de Suède, p. 346, 2000</ref>.

La composition par des musiciens contemporains se continue.

Compositions musicales

À la Renaissance

Époque baroque

Époque romantique

Époque contemporaine

  • Jean Gallon (1878 - † 1959) : motet pour soli, chœur à 4 voix et orgue (1951)<ref>Notice Bnf</ref>
  • Otto Olsson (1879 - † 1964) : hymne pour chœur a cappella, dans les Sex latinska hymner, op. 40, Modèle:N° (1913)<ref>Site The Royal Swedish Academy of Music</ref>
  • John F. Larchet (1884 - † 1967) : motet pour chœur à 4 voix (1957)<ref>Site Contemporary Music Centre Irland</ref>
  • Lajos Bárdos (1899 - † 1986) : motet pour chœur de femmes<ref>Notice Bnf</ref>
  • Roger Calmel (1920 - † 1998) : œuvre pour chœur à 4 voix et orgue<ref>Notice Bnf</ref>
  • Jozef Malovec (1933 - † 1998) : œuvre pour chœur (1995)<ref>Notice Bnf</ref>,<ref>Site Music Centre Slovakia {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}[30]</ref>
  • Trond Kverno (1945 - ) : hymne pour chœur à 6 voix a cappella (1976)<ref>Éditions Norsk Musikforlag {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}[31]</ref>
  • Anders Eliasson (1947 - † 2013) : hymne à 4 voix pour la Vierge Marie (1986)<ref>Notice CMBV</ref>
  • Juris Karlsons (1948 - ) : œuvre pour chœur à 8 voix (1990)<ref>Éditions Musica Baltica {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}[32]</ref>
  • Naji Hakim (1955 - ) : œuvre pour chœur et orgue (2003)<ref>Site officiel</ref>
  • Urmas Sisask (1960 - ) : œuvre pour chœur et cloche, op. 138 (2011)<ref>Estonian Music Information Centre {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}[33]</ref>
  • Thierry Machuel (1962 - ) : œuvre pour chœur à 12 voix, op. 3 (1997)<ref>Site officiel</ref>
  • Pierre Manchot (1984 - ) : œuvre pour chœur à 4 voix (2014)<ref>Notice Bnf [34] erratum : compositeur né en 1984</ref>

Mise en musique de strophe IV Monstra te

  • Josquin des Prés (vers 1450 - † 1521) : motet<ref name=josquin /> à 3 voix avec un autre texte français À la mort<ref name=elders />
  • Jules Boissier-Duran<ref>Félix Danjou, Revue de la musique religieuse, p. 419, 1845 [35]</ref> (18... - † après 1886) : œuvre pour duo ou chœur (publication 1863)<ref>Notice Bnf</ref>
  • Louis Niedermeyer (1802 - † 1861) : motet à 4 voix avec solo de soprano ou de ténor<ref>Louis-Alfred Niedermeyer, Vie d'un compositeur moderne, p. 159, 1893 [36]</ref>
  • Louis Bordèse (1815 - † 1886) : œuvre pour chœur<ref>Cercle de l'imprimerie, Journal général de l'imprimerie et de la libraire, p. 489 - 501 (p. 82), 1874 [37]</ref>
  • Jules Collin (1816 - † 1876) : transcription pour la musique militaire (publication posthume 1880)<ref>Notice Bnf</ref>
  • Wulfran Moreau (1827 - † 1905) : œuvre pour 2 voix élevées, baryton et chœur (vers 1862)<ref>Notice Bnf</ref>

Messe Ave maris stella

Œuvre instrumentale

Attribution incertaine

Paraphrases de l'hymne

Poème

Germain Nouveau paraphrasa l'hymne. Il s'agit de l'une de quelques exceptions qui furent publiée avant son trépas<ref>Éditions Gallimard / Germain Nouveau, Œuvres poétiques, tome I, préface p. 16, 1953 [45]</ref>. D'ailleurs, à la dernière strophe de l'œuvre Après-midi d'été, il citait encore le titre de l'hymne : « Saccade en le rythmant l’Ave Maris Stella<ref>Fumisteries, p. 741, 2011</ref>. »

En qualité de religieux, Théodore Combalot aussi composa, en tant que paraphrase de l’Ave maris stella, le cantique français Sur cette mer, ô ma fidèle étoile ! Modèle:Lire en ligne<ref>Théodore Combalot, Cantiques nouveaux à l'honneur de la Très-sainte Vierge, p. 5, 1849</ref>.

Dans la tradition populaire, le célèbre chanson du Roi Renaud n'est autre qu'une imitation de l'hymne, qui garde une mélodie authentique du chant grégorien<ref>Jacques Viret, Le chant grégorien et la tradition grégorienne, p. 171, 2001 [46]</ref>.

Devise

Le premier verset Ave maris stella était l'héraldique ecclésiastique de l'évêque Edmond Dumont à Charleroi. Modèle:Boîte déroulante/début

Fichier:Charleroi - église Saint-Joseph - vitraux - 13 - détail - blason évêque Edmond Dumont.jpg
.

Modèle:Boîte déroulante/fin

Hymne national acadien

L'hymne national de l'Acadie ou dit hymne acadien fut composé à la base du texte original liturgique. La légende attribue à Louis XIII, qui était un grand protecteur du culte de Sainte Marie, l'origine de cet hymne national. Encore faut-il trouver un manuscrit pour confirmer cette hypothèse<ref>Jacques Chevalier, Semiotics, Romanticism and the Scriptures, p. 321, 2014 {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}[47]</ref>. Modèle:Article détaillé

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

Références bibliographiques

Modèle:Références

Modèle:Références

Modèle:Références

  • Cécile Le Lay, " Di questo tempestoso mare stella " : la Stella maris dans la poésie italienne, religieuse et profane, des {{#switch: XIV
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   {{#switch: XIV
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}}, dans la revue Arzanà, année 2013, tome 16 - 17, p. 115 - 139 Modèle:Lire en ligne Modèle:Références

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