Roger Garaudy

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Modèle:Infobox Biographie2 Roger Garaudy est un homme politique, philosophe, écrivain et négationniste français, né le Modèle:Date de naissance à Marseille et mort le Modèle:Date de mort à Chennevières-sur-Marne.

De 1933 à 1970, il est une figure importante du Parti communiste français. Après en avoir été exclu, il se rapproche des milieux écologistes conservateurs puis de l'extrême droite. Outre ce parcours politique, il s'est aussi engagé dans les questions religieuses et s'est converti successivement au protestantisme, au catholicisme puis à l'islam.

Garaudy a provoqué de vives polémiques en propageant des idées négationnistes : d'abord au sujet du goulag soviétique durant sa période communiste, puis après 1996 au sujet de la Shoah, ce qui lui a valu d'être condamné pour contestation de crimes contre l’humanité, diffamation à caractère racial et incitation à la haine raciale. Il est l'auteur de nombreux ouvrages qui reflètent ce parcours.

Biographie

Modèle:Sources à lier

Jeunesse et études

Protestant dans sa jeunesse, tandis que son père est athée et sa grand-mère maternelle fervente catholique, Roger Garaudy se revendique volontiers comme « polémique et hérétique ». Il étudie au lycée Thiers de Marseille<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Pendant ses études universitaires, il adhère au Parti communiste français (PCF) en 1933. Il est reçu à l'agrégation de philosophie en 1936<ref>Voir sur rhe.ish-lyon.cnrs.fr.</ref>.

Titulaire d'un doctorat en philosophie avec une thèse sur la Modèle:Citation défendue à la Sorbonne en 1953.

Parcours professionnel

Mobilisé en 1939, il obtient la Croix de Guerre après s'être battu dans la Somme, mais de retour dans le Tarn, il est arrêté le Modèle:Date et déporté par le régime de Vichy dans un camp d'internement d'Afrique du NordDjelfa, Algérie) jusqu'en février 1943.

Il devient ensuite rédacteur en chef de Radio-France à Alger, mais démissionne au bout de quelques mois pour devenir le collaborateur d'André Marty à l'hebdomadaire communiste Liberté.

Après l'obtention de son doctorat, il enseigne à l'université de Clermont-Ferrand Modèle:Incise, puis à l'université de Poitiers. Il est directeur des Cahiers du communisme, revue théorique du PCF, jusqu'en 1964. C'est à l'époque de sa députation qu'il se lie d'amitié avec l'abbé Pierre, également député (MRP) au sortir de la Seconde Guerre mondiale<ref>Émission Second regard sur Radio-Canada : interview de Garaudy diffusée le Modèle:Date.</ref>.

Il meurt le Modèle:Date de décès- à son domicile de Chennevières-sur-Marne<ref>Luc Cédelle, « Roger Garaudy, figure du négationnisme, est mort », Le Monde, 15 juin 2012, sur le lemonde.fr, consulté le 15 juin 2012.</ref>.

Parcours politique

Membre du comité central du PCF en 1945, il est élu député communiste du Tarn (1945-1951), puis de la Seine (1956-1958), et sénateur de Paris (1959-1962). En février 1949, il est notamment témoin cité par les avocats de la défense du journal Les Lettres françaises, attaqué en diffamation par Viktor Kravtchenko.

Distinctions

Itinéraire politique et intellectuel

Marxisme et exclusion du PCF

Directeur du Centre d'études et de recherches marxistes, Roger Garaudy a longtemps été l'un des « philosophes officiels »<ref>« Philosophe officiel » est un oxymore du point de vue strictement philosophique, qui implique une totale liberté de conscience, de pensée et d'expression, mais pas du point de vue historique et social, car les « philosophes officiels » ont été nombreux au cours de l'histoire de la philosophie, engagés dans telle ou telle puissance politique de leur temps par choix intellectuel et/ou par intérêt matériel.</ref> du Parti communiste jusqu'à son ralliement aux thèses de l'extrême gauche autogestionnaire en mai 1968. À cette époque, il défend déjà des thèses négationnistes concernant le goulag. L'historien Marc Ferro lui reproche aussi d'avoir minimisé les appels au terrorisme de Lénine lors de la révolution d'Octobre : à propos d'une lettre de juin 1918 où Lénine appelle à la « terreur de masse », Marc Ferro pointe que « Roger Garaudy oubliera ce passage dans l’édition des œuvres complètes de Lénine (1958-1976) »<ref>Marc Ferro, Russie, 6 janvier 1918 : tout le pouvoir aux bolcheviks, in Le Monde, 22 juillet 2017.</ref> dont il avait dirigé la traduction en 47 volumes aux Éditions sociales<ref>Notice sur IdRef.</ref>.

Il est exclu du PCF en juin 1970 pour ses positions non-conformes à la « ligne du Parti ». Après l'étouffement du « printemps de Prague », il a critiqué les formes de communisme du « bloc de l'Est ». Puis dans Le grand tournant du socialisme, il a évoqué une « nouvelle révolution scientifique et technique » qui impose une « nouvelle analyse de la lutte des classes » (le « bloc historique nouveau ») et une démocratisation du parti. Il a aussi défendu la vision d'un communisme humaniste et ouvert aux spiritualités, ce qui l'a amené à de vives oppositions avec la lecture du marxisme défendue par Louis Althusser.

Écologie et candidature à la présidence de la République

En 1978, Roger Garaudy témoigne au procès de Fanch Hénaff, un objecteur de conscience inculpé de « refus de carte du service national ». Il déclare au président du tribunal : Modèle:Citation bloc

Après son exclusion du Parti communiste, Roger Garaudy se rapproche des milieux régionalistes et écologistes<ref>Jean Jacob, Le retour de « L'Ordre nouveau ». Les métamorphoses d'un fédéralisme européen, Droz, Genève, 2000, p. 233.</ref>. Il annonce même son souhait de présenter sa candidature à l'élection présidentielle française de 1981 en publiant en mai 1979 son livre Appel aux vivants. Une association du même nom est créée<ref>Brochure Appel aux vivants, 1980.</ref>, et cette candidature est débattue, parmi d'autres, à l'occasion des assises de Lyon du Mouvement d'écologie politique qui se tiennent en mai 1980 : au terme d'une élection primaire, c'est toutefois la candidature de Brice Lalonde qui est retenue, tandis que Roger Garaudy défendait, selon l'historien Alexis Vrignon qui a étudié les archives de l'époque, une « critique naturiste et conservatrice du progrès »<ref>Alexis Vrignon, La Naissance de l'écologie politique en France. Une nébuleuse au cœur des années 68, Presses universitaires de Rennes, Rennes, 2017, p. 264.</ref>.

Conversion à l'islam

Roger Garaudy s'implique alors dans le dialogue international des cultures et des religions, question déjà très présente dans son Appel aux vivants, et se convertit à l'islam en 1982 sans pour autant renoncer au marxisme. Ibn Baz, cheikh salafiste saoudien, le nomme membre du Conseil supérieur international des mosquées. Cependant, là aussi, Garaudy adopte une vision personnelle de ses appartenances idéologiques, déclarant en novembre 1996 : Modèle:Citation. Ce qui a fait dire au cheikh dans une fatwa que le philosophe français était un « hypocrite » et un « impie originel »<ref>Antoine Basbous, l'Arabie Saoudite en question, Perrin, 2002, Modèle:P.147.</ref>.

Fondation

Roger Garaudy a créé sa propre fondation en Espagne à Cordoue, dans la tour de la Calahorra, la « fondation Roger-Garaudy ». On y découvre plusieurs personnages qui retracent l'histoire de l'islam en Espagne à l'époque d'Al-Andalus. La fondation octroie en 1991 son prix pour la recherche historique à Ismaël Diadié Haïdara Modèle:Incise pour son ouvrage L’Espagne musulmane et l’Afrique subsaharienne<ref name=":0">Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>.

Controverses

De l'antisionisme au négationnisme

Roger Garaudy est l’auteur d’un ouvrage intitulé Les Mythes fondateurs de la politique israélienne, qui fut publié en 1995 par les éditions La Vieille Taupe qui ne le servit qu'à ses propres abonnés, puis réédité en 1996. Cet ouvrage, se compose de trois chapitres principaux : « Les mythes théologiques », « les mythes du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle » et « l'utilisation politique du mythe ».

Il soutient la thèse négationniste d'un « complot sioniste », qui, pour justifier l'expansionnisme israélien, aurait « inventé la Shoah ». Garaudy y nie le génocide commis par les nazis contre les Juifs, et rejette les travaux des historiens accumulés depuis des décennies. Il adopte ainsi les thèses fondamentales du négationnisme : Hitler n'aurait pas donné l'ordre de l'extermination ; le mot « extermination » serait une fausse traduction et désigne en fait l'expulsion des Juifs ; les Juifs furent décimés par le typhus et les fours crématoires servaient à brûler les cadavres des victimes de la maladie ; il n'y aurait pas de sources ni de témoins fiables ; les crimes des Alliés seraient pires que ceux des nazis ; les chambres à gaz n'auraient pas existé ; des tortures auraient été infligées aux prisonniers nazis pour leur faire avouer le génocide ; il y aurait un « complot juif » international ; les thèses négationnistes ne seraient pas scientifiquement réfutables ; il existerait des impossibilités matérielles d'utiliser le gaz Zyklon B pour tuer les victimes et de faire fonctionner les fours crématoires comme cela a été décrit. Comme ses autres convictions successives, l'antisionisme de Roger Garaudy est radical et l'avait conduit, dès 1982, à comparer sionisme et nazisme<ref>Dans son article intitulé « le Sens du l'agression israélienne » publié le 17 juin 1982 dans Le Monde et cosigné par Michel Lelong et Étienne Mathiot, Garaudy « prétend qu'Israël est un « État raciste », dont le modèle, proche du nazisme hitlérien, n'aurait d'autre fin que « la guerre permanente » et « la suppression du peuple palestinien ». Pour Garaudy, le « sionisme » est assimilable à l'antisémitisme » ; voir Michaël Prazan, Adrien Minard, « Le « placard » antisioniste du Monde », dans Roger Garaudy - Itinéraire d'une négation, Calmann-Lévy, 2007, 448Modèle:Nb p. Modèle:Isbn Modèle:Epub emplacements 2741 et suiv. sur 9200. Voir également Pierre-André Taguieff, « L'antisionisme arabo-islamophile », Sens. Revue de l'amitié judéo-chrétienne de France, Modèle:N°, novembre 1982.</ref>.

L'« affaire Garaudy » est d'abord révélée par Le Canard enchaîné en janvier 1996, suivi par quelques quotidiens nationaux<ref>« L'ancien communiste Roger Garaudy se convertit au révisionnisme » sur lemonde.fr.</ref>, entraînant contre lui le dépôt de plusieurs plaintes avec constitution de partie civile pour contestation de crime contre l'humanité, diffamation raciale publique et provocation à la haine raciale par des associations de résistants, de déportés et des organisations de défense des droits de l’homme. Puis, le scandale est médiatisé en avril 1996, lorsque Roger Garaudy et son avocat Jacques Vergès, annoncent le soutien de l'abbé Pierre<ref>La lettre de l'abbé Pierre à Roger Garaudy, 15 avril 1996.</ref>, qui est exclu de la LICRA<ref>Modèle:Lien web</ref>, et du cinéaste René Vautier<ref name="Libe_1">Modèle:Lien web.</ref>. Converti à l’islam depuis le début des années 1980, Roger Garaudy avait aussi reçu pendant le procès le soutien d’intellectuels de pays arabes et musulmans.

Roger Garaudy a été condamné, le Modèle:Date, pour contestation de crimes contre l’humanité et diffamation raciale. Dans ses attendus, le tribunal souligne que Modèle:Citation. Rejetant l’argument selon lequel son livre serait « antisioniste » et non « antisémite », les magistrats expliquent que l'auteur, Modèle:Citation. Ce jugement a été confirmé en appel le Modèle:Date, Garaudy étant en outre condamné pour provocation à la haine raciale<ref>« La cour d'appel alourdit la peine de Roger Garaudy », La Croix, 17 décembre 1998.</ref>,<ref>« Cour d'appel de Paris : peines alourdies pour Roger Garaudy », Le Figaro, 17 décembre 1998.</ref>,<ref>Armelle Héliot, « Jugement le 27 février – Procès Garaudy : Me Jacques Vergès et le catalogue des horreurs », Le Figaro, 17 janvier 1998.</ref>,<ref>Armelle Héliot, « L'écrivain reconnu coupable de contestation de crimes contre l'humanité – Garaudy : les Mythes sans excuses », Le Figaro, 28 février 1998.</ref>. Ses pourvois en cassation ont été rejetés par la chambre criminelle le 12 septembre 2000<ref>Pourvois Modèle:NumérosModèle:Légifrance, Modèle:Légifrance, Modèle:Légifrance, Modèle:Légifrance et Modèle:Légifrance</ref>. Son recours devant la Cour européenne des droits de l'homme, fondé sur la violation de l'article 10 (liberté d'expression) de la Convention européenne des droits de l'homme, de l'article 6 (droit à un procès équitable) de la Convention, de l'article 4 du Protocole Modèle:N°7 (droit de ne pas être jugé ou puni deux fois) et des articles 9 (liberté de pensée, de conscience et de religion) et 14 (interdiction de la discrimination) de la Convention, a été déclaré irrecevable par la Cour, le 24 juin 2003<ref>Résumé de la décision, sur le site de la Cour européenne des droits de l'homme.</ref>, les juges européens déclarant : Modèle:Citation bloc

Mandats politiques

Député

  • 21/10/1945 - 10/06/1946 : député communiste du Tarn
  • 02/06/1946 - 27/11/1946 : député communiste du Tarn
  • 10/11/1946 - 17/04/1951 : député communiste du Tarn
  • 02/01/1956 - 08/12/1958 : député communiste de la Seine ([[Première circonscription de la Seine (Quatrième République)|Modèle:1re]])

Sénateur

Publications

Il est l'auteur de plus de 70 livres<ref>Arnaud Spire (15 juin 2012), "DISPARITION DE ROGER GARAUDY, DE STALINE À MAHOMET", L'Humanité. Consulté le 21 avril 2020.</ref>.

Modèle:Colonnes

Théâtre

Notes et références

Modèle:Références

Annexes

Modèle:Autres projets

Bibliographie

  • Salim Bustros, Socialisme, christianisme et libération de l'homme dans la pensée de R. Garaudy, Thèse de théologie, Université de Louvain, 1976.
  • Georges Cottier, Chrétiens et marxistes. Dialogue avec Roger Garaudy, préface du Marie-Dominique Chenu, Mame, Tours, 1967.
  • André Dupleix, Le socialisme de Roger Garaudy et le problème religieux, Privat, 1971.* Serge Perottino, Garaudy, Seghers, collection Philosophes de tous les temps, 1969.
  • Joseph Gabel, « M. Garaudy, Kafka et le problème de l'aliénation (A propos de l'essai : D'un réalisme sans rivages) », Socialisme ou barbarie, Volume VII (16e année), n° 37, juillet-septembre 1964, p. 54-64. Lire en ligne
  • Claude Glayman, Garaudy par Garaudy, La Table Ronde, 1970.
  • Robert Goulon, L'itinéraire spirituel de Roger Garaudy, Thèse, Université de Metz, 1983.
  • Modèle:Ouvrage.
  • Modèle:Ouvrage.
  • Lemba-Tiebwa, Fondements philosophiques du socialisme de Roger Garaudy. Pour une remise en question du socialisme africain, Thèse, Université Lubumbashi, 1982.

Articles connexes

Liens externes

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