Mathilde l'Emperesse

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Modèle:En-tête label Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Personnalité politique Mathilde l'Emperesse est une princesse de la maison de Normandie née vers le Modèle:Date de naissance, probablement à Sutton Courtenay dans l'Oxfordshire, et morte le Modèle:Date de décès à Rouen, en Normandie. Impératrice du Saint-Empire romain germanique, elle revendique le trône du royaume d'Angleterre contre Étienne de Blois. Leur lutte, une longue guerre civile surnommée « l'Anarchie », dure de 1135 à 1153.

Fille du roi d'Angleterre Modèle:Noble, Mathilde épouse le roi des Romains Modèle:Noble en 1114. Elle participe au gouvernement du Saint-Empire à ses côtés, notamment en assurant la régence en son nom en Italie pendant deux ans. Ils n'ont pas d'enfants et à la mort d'Henri, en 1125, le titre impérial revient à son rival Lothaire de Supplinbourg.

L'Angleterre est alors confrontée à une crise dynastique, car le seul fils légitime d'Modèle:Noble-, Guillaume Adelin, est mort noyé en 1120. Ne parvenant pas à avoir un autre fils, le roi choisit Mathilde comme héritière et la remarie à Modèle:Noble, héritier du comté d'Anjou, afin de protéger la frontière sud du duché de Normandie. Néanmoins, à la mort d'Henri en 1135, c'est un cousin de Mathilde, Étienne de Blois, qui ceint la couronne grâce au soutien de l'Église et d'une partie des barons d'Angleterre.

Mathilde traverse la Manche en 1139 pour s'emparer de l'Angleterre avec l'aide de son demi-frère Robert de Gloucester. Ses forces parviennent à faire prisonnier Étienne à la bataille de Lincoln, en Modèle:Date, mais elle ne peut être sacrée reine en l'abbaye de Westminster en raison de l'opposition violente de la population de Londres. Elle se contente du titre de « dame des Anglais » Modèle:Langue. Libéré à la suite d'un échange de prisonniers, Étienne assiège Mathilde dans le château d'Oxford durant l'Modèle:Nobr, mais elle parvient à s'échapper de nuit.

Dans les années qui suivent, la guerre civile aboutit à une impasse : ni Mathilde, qui contrôle le sud-ouest de l'Angleterre, ni Étienne, qui domine le sud-est et les Midlands, ne sont en mesure d'emporter un avantage décisif sur l'autre. L'Emperesse rentre en Normandie en 1148, laissant son fils aîné Henri mener le conflit. Par le traité de Wallingford, conclu en 1153, Étienne reconnaît le prince Henri comme son héritier, ce qui met un terme à l'Anarchie. L'année suivante, le roi meurt et le fils de Mathilde accède au trône.

Mathilde passe les dernières années de sa vie près de Rouen et se consacre au gouvernement de la Normandie, où elle représente l'autorité de son fils. Elle joue parfois un rôle de conseillère et s'offre en vain comme intermédiaire dans la querelle opposant Henri à l'archevêque Thomas Becket dans les Modèle:Nobr. Elle est réputée pour sa piété et fonde plusieurs monastères en Normandie. À sa mort, en 1167, elle est inhumée sous le grand autel de l'abbaye Notre-Dame du Bec, mais ses restes sont ultérieurement déplacés à la cathédrale Notre-Dame de Rouen.

Biographie

Origines et enfance

Enluminure montrant quatre personnes dans des médaillons reliés par des traits
Modèle:Noble-, sa femme Mathilde et ses enfants légitimes Guillaume et Mathilde dans un manuscrit généalogique de la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle (British Library Royal MS 14 B Modèle:V).

Mathilde est la fille d'Modèle:Noble, roi d'Angleterre et duc de Normandie, et de sa première épouse Mathilde d'Écosse. Sa date de naissance ne figure pas dans les sources d'époque. En s'appuyant sur le Roman de Rou du chroniqueur normand Wace, les historiens ont longtemps considéré que la reine Mathilde avait accouché à Winchester en Modèle:Date-, mais l'analyse des documents retraçant ses déplacements contredit cette affirmation. La naissance de sa fille a plus vraisemblablement lieu lors du séjour de la reine à Sutton Courtenay, dans le Berkshire, au début du mois de Modèle:Date-Modèle:Sfn.

Le père de Mathilde, Henri, est le plus jeune des fils de Guillaume le Conquérant, le premier roi normand d'Angleterre. La conquête normande de l'Angleterre entraîne l'apparition d'une élite anglo-normande dont les domaines s'étendent de part et d'autre de la MancheModèle:Sfn. La plupart de ces barons ont des liens étroits avec le royaume de France, qui constitue alors un ensemble de comtés et autres domaines sur lesquels le roi capétien n'exerce qu'une autorité réduite. La mère de Mathilde est la fille du roi écossais Modèle:Noble et de la princesse anglo-saxonne Marguerite, une descendante d'Alfred le GrandModèle:Sfn. En l'épousant, Henri gagne en légitimité, tandis que sa nouvelle épouse a l'occasion de bénéficier d'un statut accru en AngleterreModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Le mariage d'Henri et Mathilde donne également naissance à un fils, Guillaume Adelin. Quelques historiens ont vu en lui le frère jumeau de Mathilde, mais la chronique de Guillaume de Malmesbury et la date des félicitations du pape suggèrent que Guillaume est plutôt son frère cadetModèle:Sfn. Le roi entretient par ailleurs des relations avec de nombreuses maîtresses qui lui donnent plus de vingt enfants illégitimesModèle:Sfn.

Les sources ne décrivent pas les premières années de la vie de Mathilde. Elle les passe vraisemblablement auprès de sa mère, apprenant la lecture et la morale chrétienneModèle:Sfn,Modèle:Sfn, même s'il est possible qu'elle ait été éduquée à l'abbaye de Wilton, un couvent du WiltshireModèle:Sfn. À la cour de son père, elle côtoie son oncle, le prince écossais David, ainsi que plusieurs nobles ambitieux, comme son demi-frère aîné Robert de Gloucester, son cousin Étienne de Blois ou le chevalier d'origine bretonne Brian FitzCountModèle:Sfn. En 1108, Henri se rend en Normandie et confie ses deux enfants légitimes à l'archevêque de Cantorbéry Anselme, un prélat apprécié de la reine MathildeModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Premier mariage : Mathilde impératrice

Fin 1108 ou début 1109, le roi des Romains Modèle:Noble envoie des émissaires en Normandie pour demander la main de Mathilde et formule la même requête auprès de sa mèreModèle:Sfn. C'est une offre intéressante pour le roi anglais. Sa fille entrerait dans l'une des familles les plus éminentes d'Europe, ce qui rejaillirait sur son propre prestige de cadet d'une dynastie dont le titre royal ne remonte qu'à quelques décennies. En outre, le roi des Romains peut constituer un allié utile contre la FranceModèle:Sfn,Modèle:Sfn. De son côté, Modèle:Noble- aurait besoin de la dot de Modèle:Unité pour financer son voyage à Rome et son sacre impérialModèle:Sfn. Les détails sont négociés à Westminster en Modèle:Date-. En octobre, Mathilde assiste pour la première fois à un conseil royal, signe que son statut a changéModèle:Sfn. Elle quitte l'Angleterre en Modèle:Date- pour se rendre en GermanieModèle:Sfn.

Mathilde rencontre Henri à Liège. La différence d'âge entre les futurs époux est considérable : Henri est âgé de vingt-quatre ans alors que Mathilde n'a que huit ansModèle:Sfn. Ils se rendent ensemble à Utrecht, où leurs fiançailles sont célébrées le Modèle:Date-Modèle:Sfn. Le Modèle:Date-, Mathilde est sacrée reine des Romains à MayenceModèle:Sfn. En raison de son jeune âge, elle est confiée à la garde de l'archevêque de Trèves Bruno, qui doit lui enseigner la culture allemande et l'art du gouvernementModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Orderic Vital affirme que ses compagnons de voyage sont renvoyés en Angleterre, mais il semble que certains au moins aient pu rester avec elleModèle:Sfn.

Enluminure représentant des convives autour d'une table
Les noces d'Henri et Mathilde dans une chronique allemande du début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle (Corpus Christi College MS 373 Modèle:Folio).

Les noces d'Henri et de Mathilde sont célébrées en grande pompe à Worms le Modèle:Date- ou le Modèle:Date-Modèle:Sfn. Elle fait dès lors son entrée dans la vie publique et bénéficie notamment de sa propre maisonnéeModèle:Sfn. Le Saint-Empire entre peu après dans une période troublée consécutive à l'arrestation du chancelier Adalbert et d'autres princes allemands par l'empereurModèle:Sfn. L'autorité d'Henri est menacée par des rébellions, mais surtout par l'opposition qui naît au sein de l'Église, institution qui joue un rôle important dans le gouvernement impérial. Le pape Modèle:Noble finit par excommunier l'empereurModèle:Sfn.

Au début de 1116, Henri traverse les Alpes pour se rendre en Italie, accompagné de sa femme. Cette dernière contribue alors significativement au gouvernement de l'empire, qu'il s'agisse de participer à des cérémonies, d'entendre des pétitions ou d'effectuer des donationsModèle:Sfn. Henri et Mathilde passent la majeure partie de l'année à prendre le contrôle de l'Italie du Nord avant de se diriger vers Rome au début de 1117Modèle:Sfn. Le pape s'enfuit devant eux. En son absence, l'émissaire pontifical Maurice Bourdin prend fait et cause pour Henri et procède au sacre du couple dans la basilique Saint-Pierre, probablement à Pâques et certainement avant la PentecôteModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Henri avait déjà contraint le pape à le sacrer empereur en 1111, mais le statut de Mathilde était moins clair. Après la cérémonie de 1117, elle peut prétendre au titre d'impératrice, ou « emperesse », qui lui reste associé dans l'historiographieModèle:Sfn. La validité de cette cérémonie n'est cependant pas indiscutable : il ne s'agit pas d'un sacre à proprement parler, mais simplement d'une des rares occasions formelles où les souverains portent leur couronne à la cour. En outre, Bourdin est lui-même excommunié au moment où il officie, et il est ultérieurement déposé et emprisonné à vie par le papeModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Quoi qu'il en soit, Mathilde maintient par la suite qu'elle a été officiellement sacrée impératrice à Rome, une prétention qui n'est jamais sérieusement contestée de son vivant. Certains chroniqueurs anglo-normands vont jusqu'à affirmer que c'est le pape qui l'a sacrée, une erreur que Mathilde ne fait rien pour corrigerModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Henri repasse les Alpes en 1117 pour mater de nouvelles rébellions en Germanie. Il laisse sa femme gouverner l'Italie en tant que régente, un choix courant à l'époqueModèle:Sfn. Elle acquiert probablement une solide expérience du gouvernement durant les deux années qui suivent, même s'il n'en subsiste guère de traces dans les sources, avant de rejoindre son mari en Lotharingie en 1119Modèle:Sfn. Henri s'efforce alors de parvenir à un compromis avec le nouveau pape Modèle:Noble pour lever son excommunicationModèle:Sfn. En 1122, il assiste, probablement avec Mathilde, au concile de Worms qui tranche en faveur du pape la longue querelle des InvestituresModèle:Sfn. La même année, Mathilde envisage de rendre visite à son père en Angleterre, mais elle doit renoncer à ce projet car le comte de Flandre Modèle:Noble lui interdit de traverser ses terresModèle:Sfn. L'historienne Marjorie Chibnall suggère que cette visite aurait eu pour sujet la succession au trône anglaisModèle:Sfn.

Mathilde et Henri n'ont pas d'enfants, bien qu'aucun d'eux ne soit stérile. Pour les chroniqueurs de l'époque, leur infertilité est directement liée aux péchés commis par l'empereur et à ses méfaits contre l'Église. D'après Hériman de Tournai, Mathilde aurait donné naissance à un enfant mort jeune, mais il est le seul à en parler et son objectif semble être de rejeter la faute sur la mère de MathildeModèle:Sfn. Atteint d'un cancer, Henri meurt à Utrecht le Modèle:Date-, laissant sa veuve sous la protection de son neveu et héritier FrédéricModèle:Sfn. Il confie les regalia impériales à Mathilde, sans que l'on sache s'il lui donne des instructions précises sur le futur de l'EmpireModèle:Sfn. L'archevêque Adalbert la convainc de les lui remettre avant de faire élire roi des Romains Lothaire de Supplinbourg, l'ancien ennemi juré de HenriModèle:Sfn.

Veuve à Modèle:Nobr, sans enfant au nom duquel exercer la régence, Mathilde ne peut dès lors qu'entrer dans les ordres ou prendre un nouvel épouxModèle:Sfn. Des offres de mariage lui proviennent de quelques princes allemands, mais elle choisit de rentrer en NormandieModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Elle confie à d'autres ses domaines allemands et quitte l'Empire avec sa collection personnelle de bijoux, ses propres regalia et deux des couronnes d'Henri, ainsi qu'une relique précieuse : la main de saint Jacques. Il semble donc qu'elle ne compte jamais revenir en GermanieModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Retour en Normandie

Enluminure montrant un navire en train de chavirer
Le naufrage de la Blanche-Nef dans un manuscrit du début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle (British Library MS Cotton Claudius D. Modèle:Rom-min, Modèle:Folio).

Durant le séjour de Mathilde en Allemagne, la vie politique anglaise a été bouleversée par le naufrage de la Blanche-Nef, le Modèle:Date-. Cet accident coûte la vie à la quasi-totalité des passagers du navire, où se trouvaient plusieurs des membres de la haute noblesse du royaume et le frère de Mathilde, Guillaume AdelinModèle:Sfn. La disparition du seul fils légitime du roi Henri remet en question sa succession. En Europe occidentale, les règles qui régissent la succession ne sont pas encore bien définies, même si le principe de primogéniture masculine gagne en popularité à cette époque dans certaines régions de FranceModèle:Sfn. Les Capétiens ont pris l'habitude de faire sacrer de leur vivant leurs fils pour sécuriser leur accession au pouvoir. Cette pratique n'existe pas en Angleterre, où les membres de la noblesse ne peuvent guère que définir un groupe de candidats à leur succession, susceptibles de s'entredéchirer pour la recueillirModèle:Sfn. La royauté n'échappe pas à la règle : depuis la conquête normande, la couronne ne s'est jamais transmise de manière pacifiqueModèle:Sfn.

Le roi envisage d'abord d'avoir un nouveau fils. La reine Mathilde étant morte en 1118, il se remarie en 1121 avec Adélaïde de Louvain, mais cette union reste stérile, ce qui menace l'avenir de la dynastie normandeModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Henri pourrait avoir dès lors décidé de se tourner vers ses neveux. L'un d'eux est Étienne de Blois, le fils de sa sœur Adèle. En organisant son mariage avec la comtesse Mathilde de Boulogne, il trahit peut-être sa préférence pour luiModèle:Sfn. Il est possible que Thibaut, le frère aîné d'Étienne, ait également bénéficié des faveurs d'HenriModèle:Sfn. Le roi de France Modèle:Noble favorise un autre neveu d'Henri : Guillaume Cliton, le fils de Robert Courteheuse, mais ses relations avec Henri sont conflictuellesModèle:Sfn. Il pourrait avoir envisagé la candidature de son propre fils illégitime Robert de Gloucester, mais la coutume aurait joué en sa défaveurModèle:Sfn. La mort de l'empereur Henri, en 1125, incite le roi à modifier ses plansModèle:Sfn.

Après son retour en Normandie, en 1125, Mathilde passe environ un an à la cour royale, alors que son père espère encore avoir un fils de son second mariageModèle:Sfn. Cet espoir ne se concrétisant pas, le roi annonce que c'est sa fille qui lui succédera en l'absence d'héritier mâleModèle:Sfn. Les barons anglo-normands, réunis à Westminster pour Modèle:Nobr, s'engagent solennellement à reconnaître Mathilde et ses éventuels héritiers légitimesModèle:Sfn,Modèle:Sfn. La formulation exacte de leur serment varie selon les chroniqueurs, dont le récit peut être biaisé par les événements survenus ultérieurementModèle:Sfn.

Second mariage : Mathilde et Geoffroy

Portrait en pied d'un homme barbu armé d'une épée et d'un bouclier
Émail Plantagenêt, effigie funéraire de Geoffroy d'Anjou, réalisée vers 1160 et conservée au musée d'archéologie et d'histoire du Mans.

Henri commence à chercher un nouveau mari pour Mathilde au début de l'Modèle:Nobr. Plusieurs princes d'Empire se proposent, mais il souhaite lui faire épouser Geoffroy, le fils du comte Foulques d'AnjouModèle:Sfn. En effet, le duché de Normandie est menacé à l'est par Guillaume Cliton, qui est devenu comte de Flandre et bénéficie du soutien du roi de France. Il est donc vital pour Henri que sa frontière sud soit sûreModèle:Sfn. Cette alliance avec l'Anjou n'est pas une idée neuve, puisque Guillaume Adelin était marié avec Mathilde, la fille de Foulques. La mort prématurée du prince en 1120, quelques mois seulement après son mariage, y avait mis un terme, et la dispute entre Henri et Foulques concernant la dot avait incité le second à se rapprocher de Guillaume ClitonModèle:Sfn.

Mathilde n'est guère enthousiasmée par les projets que son père échafaude pour elle. Se marier avec le fils d'un comte après avoir été impératrice constituerait une perte considérable de prestige pour elle, sans compter que Geoffroy n'est âgé que de Modèle:Nobr alors qu'elle en a déjà 25Modèle:Sfn. Il faut l'intervention de l'archevêque de Tours Hildebert de Lavardin pour qu'elle consente à cette unionModèle:Sfn. Elle se rend à Rouen en Modèle:Date- en compagnie de Robert de Gloucester et Brian FitzCount pour la célébration de ses fiançaillesModèle:Sfn. L'année suivante, le comte Foulques décide de partir en croisade et laisse ses domaines à GeoffroyModèle:Sfn. Ce dernier est adoubé par Henri une semaine avant son mariage, qui est célébré le Modèle:Date- au Mans par l'évêque du Mans Guy d'Étampes et l'évêque de Séez Jean de NeuvilleModèle:Sfn. Foulques quitte l'Anjou en 1129 et Geoffroy lui succède comme comte d'Anjou et du MaineModèle:Sfn.

Le mariage de Mathilde et Geoffroy n'est pas particulièrement heureuxModèle:Sfn,Modèle:Sfn. La dot de Mathilde donne lieu à une nouvelle querelle, car son père lui a cédé des châteaux en Normandie sans préciser à quelle date le couple doit en prendre possessionModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Henri laisse également dans le vague le statut exact de Geoffroy vis-à-vis des trônes d'Angleterre et de Normandie, probablement à desseinModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Les relations entre les deux époux se dégradent rapidement et Mathilde rentre en Normandie peu de temps après son mariage. Les époux ne sont réconciliés qu'en 1131, à la suite d'une réunion du grand conseil d'Henri au mois de septembre durant lequel un nouveau serment d'allégeance à Mathilde est prêtéModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Mathilde donne naissance à son premier fils, le futur Modèle:Noble, le Modèle:Date- au MansModèle:Sfn. Ravi par la nouvelle, le roi Henri vient lui rendre visite à RouenModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Un deuxième fils, Geoffroy, voit le jour à la Modèle:Nobr, mais l'accouchement est très difficile et Mathilde manque d'y perdre la vieModèle:Sfn. Elle établit son testament et s'oppose à son père quant à son lieu de sépulture : elle souhaite être enterrée à l'abbaye du Bec, mais lui préfère la cathédrale de RouenModèle:Sfn. Mathilde finit cependant par se rétablir et son père peut avoir profité de la naissance d'un autre petit-fils pour exiger un nouveau serment de la part de la noblesseModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Les relations entre Mathilde et son père se dégradent par la suite. Geoffroy et elle craignent de manquer de soutiens en Angleterre. En 1135, ils proposent au roi de remettre à Mathilde les châteaux royaux de Normandie et que la noblesse normande lui prête immédiatement allégeance, ce qui renforcerait significativement leur position après la mort d'Henri. Ce dernier refuse avec colère, craignant sans doute que Geoffroy ne cherche à prendre le pouvoir en Normandie de son vivantModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Lorsqu'une rébellion éclate dans le sud de la Normandie, Geoffroy et Mathilde font intervenir leurs troupes du côté des rebellesModèle:Sfn. Alors qu'il est occupé à mater cette révolte, le roi tombe malade et meurt près de Lyons-la-Forêt le Modèle:Date-Modèle:Sfn. Ses dernières volontés concernant sa succession, pour peu qu'elles aient changé, sont inconnuesModèle:Sfn. Les sources favorables à l'Emperesse affirment qu'il aurait affirmé une nouvelle fois son désir de voir sa fille recueillir l'intégralité de son héritage, tandis que les chroniqueurs hostiles prétendent qu'il aurait renoncé à ses projets et prié ses barons de lui pardonner de les avoir forcés à prêter allégeance à MathildeModèle:Sfn.

La guerre civile

Modèle:Article détaillé

Prélude au conflit

Lorsqu'ils apprennent la mort du roi, Mathilde et Geoffroy sont occupés à soutenir les rebelles normands contre l'armée royale, dont les rangs abritent plusieurs partisans de Mathilde, comme son demi-frère Robert de GloucesterModèle:Sfn. La plupart de ces barons ont prêté serment de rester en Normandie jusqu'à l'inhumation d'Henri et ne peuvent donc pas rentrer en AngleterreModèle:Sfn. Geoffroy et Mathilde profitent de la situation pour pénétrer dans le sud du duché de Normandie et s'emparer de plusieurs châteaux autour d'Argentan qui constituaient la dot de MathildeModèle:Sfn. Incapables de progresser davantage, leurs troupes pillent la région mais elles rencontrent une résistance toujours plus forte et une rébellion éclate en Anjou au même momentModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Mathilde se trouve par ailleurs enceinte de son troisième fils et le souvenir de sa deuxième grossesse difficile a pu l'inciter à interrompre sa campagne, même si rien ne permet de l'affirmerModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Pendant ce temps, Étienne de Blois se trouve à Boulogne lorsqu'il apprend la mort d'Henri et peut donc facilement traverser la Manche. Les garnisons installées à Douvres et à Cantorbéry par Robert de Gloucester pourraient lui avoir interdit de débarquerModèle:Sfn,Modèle:Sfn, mais il parvient à poser le pied en Angleterre et atteint les faubourgs de Londres le Modèle:Date-. Il est acclamé par la cité, qui espère obtenir des privilèges du nouveau roi, tandis que son frère Henri de Blois, évêque de Winchester depuis 1129, lui assure le soutien de l'ÉgliseModèle:Sfn. Bien qu'Étienne ait juré de soutenir Mathilde en 1127, l'évêque Henri affirme que le roi a eu tort de forcer sa cour à prêter serment et qu'il a changé d'avis sur son lit de mortModèle:Sfn. Il fait notamment appel au témoignage, probablement falsifié, du sénéchal Hugues BigotModèle:Sfn. Étienne est sacré roi d'Angleterre le Modèle:Date- en l'abbaye de WestminsterModèle:Sfn.

En apprenant le soutien dont bénéficie Étienne en Angleterre, la noblesse normande, réunie au Neubourg, envisage de proclamer roi son frère aîné Thibaut. En tant qu'aîné des petits-fils de Guillaume le Conquérant, il leur apparaît comme le candidat le plus légitime, certainement davantage que MathildeModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Les débats sont brutalement interrompus lorsque les barons normands apprennent le Modèle:Date- qu'Étienne doit être sacré le lendemain. Peu désireux de voir la Normandie se séparer de l'Angleterre, ils cessent de soutenir ThibautModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Il est possible que les deux frères se soient en réalité mis d'accord avant même la mort d'HenriModèle:Sfn.

Mathilde donne naissance à son troisième et dernier fils, Guillaume, le Modèle:Date- à Argentan. Elle passe les trois années qui suivent dans cette région frontalière, où elle installe les chevaliers de sa maisonnéeModèle:Sfn. Il est possible qu'elle ait demandé à l'évêque d'Angers Ulger d'intercéder en sa faveur auprès du pape, en vainModèle:Sfn. Geoffroy envahit à deux reprises la Normandie cette année-là pour des opérations de pillage, sans essayer d'établir son autorité sur la régionModèle:Sfn. En 1137, Étienne traverse la Manche pour établir une alliance informelle contre Geoffroy et Mathilde avec son frère Thibaut et le roi de France Modèle:Noble-Modèle:Sfn. Il assemble une armée pour reprendre le contrôle des châteaux de la région d'Argentan, mais sa campagne échoue en raison des tensions entre les barons normands et ses mercenaires flamands, ce qui le contraint à conclure une trêve avec GeoffroyModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Le demi-frère de Mathilde, Robert de Gloucester, est l'un des plus puissants barons anglo-normands : outre ses domaines de Normandie, il détient également le comté de GloucesterModèle:Sfn. Lorsqu'il se révolte contre Étienne, en 1138, c'est la première étape vers la guerre civile qui va ravager l'Angleterre pendant plus d'une décennieModèle:Sfn. Mathilde n'a guère mis en avant sa revendication sur le trône depuis 1135 ; c'est son demi-frère qui prend l'initiative du déclenchement du conflitModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Geoffroy profite de l'occasion pour envahir une nouvelle fois la Normandie, tandis que Modèle:Noble- annonce son soutien à sa nièce et envahit le YorkshireModèle:Sfn.

Étienne réagit promptement en concentrant ses efforts sur la défense de l'Angleterre. Il envoie sa femme dans le Kent reprendre le port de Douvres à Robert et quelques chevaliers dans le Nord qui arrêtent Modèle:Noble- à la bataille de l'Étendard. Une bonne partie de la région reste cependant occupée par les ÉcossaisModèle:Sfn. Le roi se rend quant à lui dans le sud-ouest pour reprendre le contrôle du Gloucestershire. Les villes de Hereford, Shrewsbury et Bath tombent entre ses mains, mais Bristol lui résisteModèle:Sfn. Les rebelles s'attendent apparemment à ce que Robert vienne les secourir, mais le comte reste en Normandie et tente de convaincre sa demi-sœur d'envahir l'AngleterreModèle:Sfn. Douvres est reconquise par les partisans d'Étienne avant la fin de l'annéeModèle:Sfn.

Ayant pris le contrôle de la majeure partie de la Normandie, Geoffroy et Mathilde mobilisent leurs forces pour une traversée de la MancheModèle:Sfn. L'Emperesse envoie également l'évêque Ulger plaider sa cause auprès du pape, en s'appuyant sur ses droits héréditaires et sur les serments prêtés par les barons anglo-normandsModèle:Sfn. Le défenseur d'Étienne, l'évêque Arnoul de Lisieux, prétend que les droits de Mathilde sont nuls parce que sa mère était religieuseModèle:Sfn. Bien que le pape conserve son soutien à Étienne, Mathilde peut au moins se satisfaire que ses prétentions au trône aient été contestéesModèle:Sfn.

Les premiers affrontements

Carte montrant le sud de l'Angleterre partagé entre Mathilde au sud-ouest et Étienne au sud-est
La situation en Angleterre vers 1140, avec les zones contrôlées par Mathilde en bleu et celles contrôlées par Étienne en rouge.

Les forces de Mathilde envahissent l'Angleterre à la fin de l'Modèle:Date-. En août, Baudouin de Reviers tente de prendre le contrôle du port de Wareham, dans le Dorset, pour en faire une tête de pont, mais il est mis en déroute par les forces d'ÉtienneModèle:Sfn. Le mois suivant, la reine-mère Adélaïde de Louvain invite sa belle-fille à débarquer à Arundel, dans le Sussex. Mathilde y arrive le Modèle:Date- avec Robert de Gloucester et 140 chevaliersModèle:Sfn. Tandis que l'Emperesse s'installe au château d'Arundel, Robert poursuit son chemin vers Wallingford et Bristol pour recueillir des soutiens et joindre ses forces à celles de Miles de Gloucester, qui vient de rejoindre le camp de MathildeModèle:Sfn. Étienne réagit promptement et assiège Mathilde dans le château d'Arundel avant d'accepter une trêve négociée par son frère, l'évêque Henri. Les détails ne sont pas connus, mais Mathilde et ses chevaliers sont libérés et escortés vers le sud-ouest de l'Angleterre, où ils retrouvent RobertModèle:Sfn. Les motivations du roi restent mystérieuses. Il est possible qu'il ait considéré plus important de neutraliser Robert de Gloucester que Mathilde, d'autant que le château d'Arundel est alors considéré comme imprenable. En l'assiégeant, Étienne se retrouve paralysé tandis que Robert est libre d'agir à sa guise dans l'OuestModèle:Sfn. Des considérations chevaleresques pourraient également avoir dicté les actes du roi : ce dernier est de tempérament courtois et généreux et les Anglo-Normands n'ont pas pour habitude de s'en prendre aux femmes en temps de guerreModèle:Sfn.

Après sa libération, Mathilde réside brièvement à Bristol avant d'établir sa cour à Gloucester, ce qui lui permet de conserver une certaine indépendance vis-à-vis de son demi-frèreModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Bien que les défections en sa faveur soient peu nombreuses, elle contrôle un territoire substantiel qui s'étend de manière ininterrompue de Gloucester et Bristol au nord jusqu'au Wiltshire au sud, et des marches galloises à l'ouest jusqu'à Wallington et Oxford dans la vallée de la Tamise à l'est. Elle est ainsi en position de menacer LondresModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Son influence s'étend de manière plus diffuse jusque dans le Herefordshire au nord et jusqu'au Devon et aux Cornouailles au sud-ouestModèle:Sfn.

Étienne mène une deuxième campagne contre Mathilde en 1139. Ne pouvant s'emparer du château de Wallingford, clef de la vallée de la Tamise, trop bien défendu, il poursuit sa route vers le Wiltshire et s'empare de South Cerney et MalmesburyModèle:Sfn. En réaction, Miles de Gloucester attaque l'arrière-garde royale à Wallingford et menace de marcher vers Londres, contraignant Étienne à battre en retraite pour protéger sa capitaleModèle:Sfn. Au début de l'année suivante, l'évêque d'Ely Néel rallie Mathilde, mais il est contraint de s'enfuir à Gloucester lorsque les forces royales attaquent par surprise l'île d'Ely en dépit des marécages des Fens qui la protègentModèle:Sfn. À l'ouest, les troupes de Robert de Gloucester parviennent à reprendre le contrôle d'une partie des conquêtes effectuées par Étienne durant sa campagne de l'année précédenteModèle:Sfn. Henri de Blois organise une conférence de paix à Bath où Mathilde est représentée par son demi-frèreModèle:Sfn. Les pourparlers prennent fin lorsque le clergé prétend dicter les termes de la paix, ce que les représentants du roi refusentModèle:Sfn.

De Lincoln à Winchester

Les événements favorisent Mathilde au début de 1141. Ayant reçu l'aide du puissant comte de Chester Ranulph de Gernon, qui s'est brouillé avec Étienne pendant l'hiver, les troupes de Robert de Gloucester affrontent l'armée royale à la bataille de Lincoln le Modèle:Date-Modèle:Sfn. Étienne, qui commande l'aile centrale, est encerclé par l'armée angevine et tombe aux mains de ses adversairesModèle:Sfn. Mathilde accueille en personne le roi captif à sa cour de Gloucester avant de l'envoyer au château de Bristol, lieu de détention traditionnel des prisonniers de haut rangModèle:Sfn. Elle commence alors à préparer son sacre, qui nécessite l'accord du clergé anglaisModèle:Sfn. Le frère d'Étienne, Henri de Blois, convoque un concile à Winchester en sa qualité de légat pontifical pour examiner la question. Il a secrètement accepté de fournir à l'Emperesse le soutien de l'Église en échange d'un contrôle total sur les affaires ecclésiastiquesModèle:Sfn. Il lui confie le trésor royal, presque vide à l'exception de la couronne d'Étienne, et procède à l'excommunication des adversaires de Mathilde qui refusent de la rallierModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Cependant, l'archevêque de Cantorbéry Thibaut du Bec est réticent à l'idée de sacrer aussi rapidement Mathilde. Il mène une délégation d'évêques et de barons auprès d'Étienne, toujours captif à Bristol. Le roi leur déclare qu'il est prêt à relever ses sujets de leur serment de fidélité à son égard au vu de la situationModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Le clergé se réunit à nouveau à Winchester après Pâques pour proclamer Mathilde « dame d'Angleterre et de Normandie » avant son sacreModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Si les fidèles de Mathilde assistent à la cérémonie, ce n'est apparemment pas le cas de la plupart des grands barons, ni de la délégation londonienne, qui prend délibérément son temps pour rejoindre WinchesterModèle:Sfn. L'Emperesse prend le chemin de Londres en juin pour organiser son sacre, mais sa situation se dégradeModèle:Sfn. Malgré le soutien de Geoffrey de Mandeville, connétable de la tour de Londres, la ville reste menacée par des troupes fidèles à Étienne et ses habitants sont trop effrayés pour accueillir Mathilde comme une future reineModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, peu avant la date prévue pour le sacre, Londres se soulève contre l'Emperesse et Geoffrey de Mandeville. Mathilde et ses partisans parviennent de justesse à s'enfuir et se réfugient à Oxford au terme d'une retraite chaotiqueModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Pendant ce temps, de l'autre côté de la Manche, Geoffroy d'Anjou envahit une nouvelle fois la Normandie et en occupe toutes les terres au sud de la Seine et à l'est de la RisleModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Étienne ne peut pas compter sur le soutien du comté de Blois, son frère Thibaut étant en conflit avec le nouveau roi de France Modèle:NobleModèle:Sfn. Les succès angevins en Normandie et l'emprisonnement d'Étienne convainquent une bonne partie des barons anglo-normands de déserter sa cause pour rallier MathildeModèle:Sfn. C'est le cas du comte de Worcester Galéran de Meulan, conseiller proche d'Étienne, qui rejoint l'Emperesse à la mi-1141Modèle:Sfn. Son frère jumeau, le comte de Leicester Robert de Beaumont, se retire du conflit au même moment. Les partisans de Mathilde sont récompensés : certains, comme l'évêque Néel d'Ely, recouvrent leurs anciennes possessions, tandis que d'autres reçoivent de nouveaux titres dans l'ouest de l'Angleterre. Le contrôle royal de la monnaie se relâche avec l'apparition de frappes locales au nom de divers barons et évêquesModèle:Sfn.

Mathilde et Henri de Blois ne tardent pas à se brouiller et l'évêque rejoint le camp de son frèreModèle:Sfn. Il est bientôt assiégé dans son Modèle:Lien par les forces de l'Emperesse et de Robert, qui utilisent le château royal de Winchester comme base d'opérationsModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. La reine Mathilde de Boulogne, femme d'Étienne, profite de la situation pour marcher sur Winchester avec les troupes du mercenaire flamand Guillaume d'Ypres et encercler les forces de l'Emperesse. Cette dernière parvient à s'enfuir avec son escorte et se réfugie au château de Devizes, dans le Wiltshire, une propriété de l'évêque de Salisbury Jocelin de Bohon confisquée par Étienne. Le gros de ses forces est vaincu lors de la déroute de Winchester, le Modèle:Date-. Robert de Gloucester est fait prisonnier en couvrant la fuite de sa demi-sœurModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Sa capture donne lieu à des négociations en vue d'une paix durable, mais la reine Mathilde de Boulogne refuse toute concession et Robert refuse de rallier ÉtienneModèle:Sfn. En fin de compte, les deux camps se contentent d'échanger leurs meneurs : Étienne et Robert sont libérés en novembreModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Henri de Blois organise un nouveau concile qui annule la décision du précédent et reconnaît Étienne comme souverain légitimeModèle:Sfn.

Photo en contre-plongée d'une tour en pierre grise
La tour Saint-Georges du château d'Oxford, dont Mathilde s'échappe en 1142.

Après avoir été sacré une deuxième fois à Modèle:Nobr, Étienne se rend dans le Nord de l'Angleterre pour lever de nouvelles troupes et convaincre Ranulph de Gernon de le rejoindre. Il passe ensuite l'été à attaquer les châteaux construits par ses adversaires l'année précédenteModèle:Sfn. Robert se trouve alors en Normandie où il participe aux campagnes de Geoffroy contre les derniers partisans d'Étienne dans le duchéModèle:Sfn et l'Emperesse se retrouve encerclée à Oxford. Bien que la ville soit protégée par son enceinte et la rivière Isis, le roi réussit à pénétrer ses défenses, contraignant Mathilde à se réfugier dans le château d'Oxford où elle se retrouve assiégéeModèle:Sfn. Juste avant Noël, elle parvient à quitter le château, probablement par une poterne (un chroniqueur suggère qu'elle utilise une corde pour descendre le long des murs). Accompagnée d'une poignée de chevaliers, elle traverse l'Isis gelée et parvient à échapper aux troupes du roi pour se réfugier à Wallingford. La garnison d'Oxford se rend le lendemainModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Le statu quo

Mathilde installe sa nouvelle cour au château de DevizesModèle:Sfn. Elle confie les domaines de la région aux chevaliers de sa maisonnée et s'appuie sur ses mercenaires flamands et sur le réseau de shérifs et autres fonctionnaires locaux pour gouvernerModèle:Sfn. Elle accueille volontiers ceux qui ont perdu des terres dans les régions sous le contrôle du roiModèle:Sfn. Avec le soutien de son pragmatique demi-frère, elle s'engage dans une guerre de longue duréeModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Les événements semblent d'abord jouer en sa faveur : Robert manque de peu de capturer à nouveau Étienne à la bataille de Wilton, en Modèle:Date-Modèle:Sfn. Plus tard la même année, le comte d'Essex Geoffrey de Mandeville se soulève contre le roi, menaçant Cambridge depuis sa base sur l'île d'ElyModèle:Sfn. Geoffroy termine sa conquête de la Normandie en s'emparant de Rouen, la capitale ducale, au mois de Modèle:Date-, et quelques mois plus tard, Ranulph de Chester prend une deuxième fois les armes contre ÉtienneModèle:Sfn.

Néanmoins, ces succès ne permettent pas à Mathilde de consolider sa positionModèle:Sfn. La rébellion de Geoffrey de Mandeville prend fin avec sa mort en Modèle:Date- lors d'une attaque sur le château de BurwellModèle:Sfn. L'Emperesse est par ailleurs privée d'un de ses meilleurs généraux depuis la mort de Miles de Gloucester lors d'un accident de chasse peu avant Modèle:NobrModèle:Sfn. Les forces d'Étienne progressent vers l'ouest et reprennent le château de Faringdon dans l'OxfordshireModèle:Sfn. Mathilde autorise le comte de Cornouailles Réginald de Dunstanville à entamer de nouvelles négociations, mais aucun des deux camps n'est prêt à accepter un compromisModèle:Sfn.

Le conflit change progressivement de nature : à partir de la fin des Modèle:Nobr, les grandes campagnes prennent fin et laissent place à un statu quo qui n'est troublé que par de brèves périodes d'affrontementModèle:Sfn. Plusieurs soutiens majeurs de Mathilde disparaissent : Robert de Gloucester meurt paisiblement en Modèle:Date- et Brian FitzCount se retire de la vie publique, apparemment pour rejoindre un monastèreModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Lorsque le pape Modèle:Noble lance la deuxième croisade, en Modèle:Date-, de nombreux partisans de l'Emperesse répondent à son appel et restent éloignés de l'Angleterre pendant plusieurs annéesModèle:Sfn. Certains barons concluent des paix séparées entre eux pour préserver leurs acquisitions du début du conflit, ce qui ne les incite pas à poursuivre les hostilitésModèle:Sfn.

Le fils aîné de Mathilde, Henri, commence à jouer un rôle de premier plan dans la guerreModèle:Sfn. Resté en France lorsque sa mère traverse la Manche en 1139, il la rejoint en 1142, mais rentre en Anjou en 1144Modèle:Sfn. Son père, qui espère le voir devenir roi d'Angleterre, le fait participer au gouvernement de ses domainesModèle:Sfn. En 1147, il débarque en Angleterre à la tête d'un petit groupe de mercenaires, mais sa campagne échoue, notamment car il lui manque les fonds nécessaires pour payer ses hommes. Sa mère refuse de l'aider, affirmant qu'elle ne dispose d'aucune liquidité, et c'est en fin de compte son adversaire, le roi Étienne, qui verse la solde des mercenaires d'Henri. Au-delà de la chevalerie qui le pousse à venir en aide à un membre de sa famille, Étienne cherche peut-être à établir de bonnes relations avec le jeune prince en vue d'une résolution pacifique de la querelle de successionModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Mathilde décide de rentrer en Normandie, en partie à cause de problèmes avec l'Église. Le château de Devizes, qu'elle occupe depuis 1142, appartient toujours en théorie à l'évêque Jocelin, qui reçoit à la fin de 1146 le soutien du pape. Celui-ci menace d'excommunier l'Emperesse si elle ne rend pas le château à l'évêqueModèle:Sfn. Après avoir temporisé, Mathilde rentre en Normandie en 1148, laissant Devizes entre les mains de son filsModèle:Sfn. Elle s'installe d'abord à Rouen, où elle retrouve ses fils et son mari, avant de s'installer au prieuré de Notre-Dame-du-Pré, au sud de la ville, où elle bénéficie de quartiers personnels rattachés au prieuré, ainsi que d'un palais construit par son filsModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Son temps est de plus en plus consacré au gouvernement du duché de Normandie et de moins en moins à la poursuite de la guerre en AngleterreModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Le prince Henri bénéficie du soutien croissant de l'Église, ainsi que de celui du roi Modèle:Noble-, avec qui Geoffroy et Mathilde concluent la paixModèle:Sfn. À la mort de Geoffroy, en Modèle:Date-, son fils revendique les domaines familiauxModèle:Sfn.

De retour en Angleterre en 1153 à la tête d'une petite armée, il rallie à sa cause quelques barons, mais aucun des deux camps n'a réellement envie d'en découdre. Par le traité de Wallingford, conclu en Modèle:Date-, Henri reconnaît Étienne comme roi, mais ce dernier l'adopte et en fait son successeurModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Pendant ce temps, la Normandie est agitée et une révolte baronniale menace sans que Mathilde ne parvienne à réguler la situationModèle:Sfn. À la mort d'Étienne, l'année suivante, Henri monte sur le trône d'Angleterre. Pour son sacre, il utilise la plus grandiose des deux couronnes impériales ramenées de Germanie par sa mère en 1125Modèle:Sfn. Les troubles qui menaçaient l'Emperesse en Normandie se dissipent après le sacre de son filsModèle:Sfn.

Dernières années

Enluminure montrant deux hommes en pleine discussion, celui de gauche portant une couronne et celui de droite une mitre
Enluminure du début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle montrant la querelle entre Modèle:Noble- et Thomas Becket (British Library MS Royal 20 A Modèle:II, Modèle:Folio).

Jusqu'à sa mort, Mathilde réside dès lors en Normandie, où elle assure régulièrement le gouvernement du duché en tant que représentante d'HenriModèle:Sfn. Durant les premières années de son règne, les chartes qu'il émet pour régulariser les revendications de propriété contradictoires nées de la guerre civile portent également le nom de sa mèreModèle:Sfn. Il bénéficie également de ses conseils dans l'art de gouvernerModèle:Sfn. Dans les Modèle:Nobr, lorsque le roi se brouille avec son chancelier Thomas Becket, Mathilde participe aux tentatives de médiation entre les deux hommesModèle:Sfn. Bien qu'elle ait été défavorable à la nomination de Beckett, son point de vue sur la querelle qui les oppose est nuancé : comme le chancelier, elle n'apprécie pas la manière dont son fils cherche à codifier les coutumes anglaises, mais elle désapprouve également les défauts de l'administration ecclésiastique anglaise et le caractère têtu de BeckettModèle:Sfn.

Mathilde participe à la résolution de plusieurs crises diplomatiques. La première concerne la main de saint Jacques : pour l'empereur Frédéric Barberousse, cette relique fait partie des regalia du Saint-Empire et il demande donc à ce qu'elle lui soit rendue. Mathilde et Henri souhaitent qu'elle reste à l'abbaye de Reading, où elle attire de nombreux pèlerins. Ils parviennent à convaincre Frédéric en lui offrant plusieurs cadeaux, dont une tente richement décorée, probablement choisie par l'Emperesse elle-même, que l'empereur utilise par la suite durant ses séjours en ItalieModèle:Sfn. Le roi de France Modèle:Noble- entre en contact avec elle en 1164 pour qu'elle l'aide à apaiser la situation concernant la gestion des fonds recueillis par la deuxième croisadeModèle:Sfn.

Dans ses dernières années, Mathilde s'intéresse de plus en plus à sa foi et aux affaires de l'Église, sans pour autant cesser de s'impliquer dans le gouvernement de la Normandie jusqu'à sa mortModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Elle semble avoir un penchant particulier pour Guillaume, son plus jeune filsModèle:Sfn. Néanmoins, elle s'oppose aux projets d'invasion de l'Irlande avancés par Henri en 1155, bien que ce dernier se propose de la confier à Guillaume. Ce refus, vraisemblablement pour des raisons matérielles, fait que le benjamin des enfants de l'Emperesse reçoit à la place de vastes domaines en AngleterreModèle:Sfn. Bien qu'elle soit plus facile à vivre que dans sa jeunesse, le chroniqueur du Mont-Saint-Jacques, qui la rencontre vers la fin de sa vie, estime qu'elle appartient toujours « à la race des tyrans »Modèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Mathilde meurt le Modèle:Date- en léguant tous ses biens à l'ÉgliseModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Bien que Geoffroy du Breuil affirme qu'elle a fini sa vie comme religieuse, il semble l'avoir confondue avec Mathilde d'AnjouModèle:Sfn. Elle est inhumée sous le grand autel de l'abbaye du Bec lors d'une cérémonie présidée par Rotrou, l'archevêque de RouenModèle:Sfn. Son épitaphe comprend la phrase latine Modèle:Citation étrangère, soit « Grande par sa naissance, plus grande par son mariage, encore plus grande par sa descendance, ci-gît la fille, l'épouse et la mère d'Henri »Modèle:Sfn.

La tombe de Mathilde est endommagée par un incendie en 1263 et restaurée en 1282 avant d'être détruite par une armée anglaise en 1421, pendant la guerre de Cent Ans. En 1684, la congrégation de Saint-Maur identifie une partie de ses ossements, qui sont réenterrés à l'abbaye du Bec dans un nouveau cercueil. Ils sont de nouveau égarés après la destruction de l'abbaye sous Modèle:Noble. Redécouverts en 1846, ils sont de nouveau inhumés, cette fois dans la cathédrale de RouenModèle:Sfn.

Aspects du règne

Le gouvernement, le droit et la cour

Photo d'un sceau abîmé montrant un personnage assis de face et levant la main droite
Le grand sceau de Mathilde.

En Germanie, la cour de Mathilde se compose de chevaliers, de chapelains et de dames de compagnie. Sa maisonnée n'est pas gérée par son propre chancelier, comme celles d'autres reines de l'époque : c'est le chancelier impérial qui s'en charge pour elleModèle:Sfn. Durant sa régence en Italie, elle découvre que les souverains de cette région sont prêts à accepter d'être gouvernés par une femmeModèle:Sfn. Elle est entourée de fonctionnaires expérimentés, dont le chancelier italienModèle:Sfn. Bien qu'elle ne doive prendre aucune décision majeure, elle s'occupe de problèmes moindres et représente de manière symbolique son mari absent lors de négociations avec la noblesse et le clergéModèle:Sfn.

Après son retour en Normandie, elle se présente comme impératrice Modèle:Langue et fille du roi HenriModèle:Sfn. Son statut durant la guerre civile anglaise est plus incertain. Si les reines anglaises jouent traditionnellement un rôle formel important à l'époque anglo-saxonne, ce n'est plus le cas après la conquête normande. Les reines de la maison de Normandie servent au mieux de régentes lors des brèves absences de leurs époux, et jamais en leur nom propreModèle:Sfn. De 1139 à 1141, Mathilde se décrit comme feme sole afin de mettre en avant son indépendance vis-à-vis de son mariModèle:Sfn. Elle adopte un grand sceau impérial de forme ronde, comme celui d'un roi, plutôt qu'ovale, comme celui d'une reine, où elle apparaît trônant en majesté avec le titre de reine des RomainsModèle:Sfn. Contrairement aux sceaux d'hommes, le sien ne la présente pas à dos de chevalModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Faute d'avoir été sacrée à Westminster en 1141, elle s'en tient au titre de « dame des Anglais » Modèle:Langue durant le reste du conflit. Certains de ses contemporains lui donnent le titre de reine, mais elle ne le fait jamais elle-mêmeModèle:Sfn.

Photo des deux faces d'une pièce de monnaie
Un penny d'argent frappé à Oxford sous le règne de Mathilde.

Mathilde se présente dans la continuité du gouvernement royal centralisé et s'efforce de maintenir une cour et une chancellerie parallèles à celles d'Étienne de Blois en AngleterreModèle:Sfn. Elle tire ses revenus des domaines royaux situés dans les comtés sous son contrôle, en particulier ceux où les shérifs lui sont acquisModèle:Sfn. Elle nomme des comtes rivaux de ceux d'ÉtienneModèle:Sfn. En revanche, elle est incapable de maintenir un système de tribunaux royaux et ses ressources administratives sont limitées, même si certains de ses clercs finissent par devenir évêques en NormandieModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Durant son séjour en Angleterre, Mathilde fait frapper deux séries de pièces à son nom, qui sont utilisées dans l'ouest de l'Angleterre et au pays de Galles. La première série, d'abord frappée à Oxford, l'est dans un deuxième temps à Bristol, à Cardiff et à Wareham après la victoire de Lincoln. La deuxième série est frappée à Bristol et Cardiff plus tard dans les Modèle:NobrModèle:Sfn.

À partir de 1148, date de son retour final en Normandie, Mathilde cesse d'employer le titre de « dame des Anglais » pour se décrire à nouveau comme impératrice. Elle n'adopte jamais le titre de comtesse d'AnjouModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Sa maisonnée est plus réduite et fusionne souvent avec la cour d'Henri lorsque des séjours de ce dernier à RouenModèle:Sfn. Elle continue à jouer un rôle spécial dans le gouvernement de la région d'Argentan, où elle détient des droits féodaux depuis son second mariageModèle:Sfn.

Relations avec l'Église

Photo de bâtiments en ruine entourés d'herbe
Les ruines de l'abbaye de Mortemer.

Les contemporains de Mathilde saluent son choix d'être enterrée à l'abbaye du Bec plutôt qu'à Rouen, un site plus prestigieux mais aussi plus matériel. Ils estiment donc que sa foi est grande et profonde, même s'il est impossible d'en avoir le cœur netModèle:Sfn. Elle partage une générosité considérable à l'égard de l'Église avec d'autres barons anglo-normandsModèle:Sfn.

Dans sa jeunesse, l'Emperesse favorise le monastère bénédictin de Cluny, ainsi que certains ordres plus récents suivant la règle de saint Augustin, comme les victorins ou les prémontrés. C'est pour les augustins qu'elle refonde vers 1145 l'abbaye Notre-Dame du Vœu, près de CherbourgModèle:Sfn. Par la suite, son intérêt se porte davantage sur les cisterciens, un ordre populaire en Angleterre à l'époque qui est en outre dédié à la Vierge Marie, une figure particulièrement importante pour MathildeModèle:Sfn. Elle est proche des moines de l'abbaye de Mortemer, une fondation cistercienne de Normandie, et fait appel à eux pour peupler la nouvelle abbaye du Valasse, située non loin de làModèle:Sfn. Elle encourage les cisterciens de Mortemer à agrandir leur abbaye en fondant des hôtelleries pour accueillir des visiteurs de toutes sortes. Il est possible qu'elle ait participé au choix des peintures décorant les chapelles du monastèreModèle:Sfn.

Postérité

Historiographie

Page manuscrite rédigée à l'encre noire commençant par une grande lettre B rouge et verte
La première page de la Chronique de Peterborough, une version de la Chronique anglo-saxonne rédigée vers 1150 qui retrace le déroulement de l'Anarchie.

La vie de Mathilde est documentée par les chroniqueurs contemporains d'Angleterre, de France, d'Allemagne et d'Italie. Elle est le sujet d'une biographie, apparemment rédigée par l'évêque Arnoul de Lisieux et aujourd'hui perdueModèle:Sfn. Les sources d'époque ont des opinions variées sur l'Emperesse. En Allemagne, elle jouit d'une bonne réputation et reste dans les mémoires comme « la bonne Mathilde »Modèle:Sfn. Pendant l'Anarchie, elle est jugée sévèrement par certaines sources favorables à son rival Étienne, comme les Modèle:Langue, mais sa réputation redevient positive après l'avènement de son fils HenriModèle:Sfn. Des légendes dénuées de fondement commencent à circuler dans les années qui suivent sa mort. L'une d'elles prétend que l'empereur Henri n'est pas mort, mais qu'il est devenu ermite, faisant de Mathilde une bigame. Une autre imagine une relation adultérine entre Mathilde et Étienne de Blois dont serait né Modèle:Noble-Modèle:Sfn.

Les historiens de la période Tudor s'intéressent de près à la succession d'Modèle:Noble-. Aux yeux des chroniqueurs du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Mathilde possédait des droits clairs sur le trône anglais et ils peinent donc à expliquer pourquoi elle a accepté que son fils devienne roi au lieu de prendre le pouvoir elle-même. Ces interrogations disparaissent au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle avec des historiens comme David Hume, qui bénéficient d'une meilleure compréhension du caractère irrégulier du droit et des coutumes du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècleModèle:Sfn. Les sources d'époque concernant Mathilde (chartes, récits de fondation, lettres) commencent à être découvertes et étudiées au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, permettant à des chercheurs comme Kate Norgate, James Ramsay et J. Horace Round de produire de nouvelles études sur l'Emperesse et la période de l'Anarchie. Ramsay, qui s'appuie principalement sur les Modèle:Langue, se montre négatif vis-à-vis de Mathilde, tandis que Norgate adopte un ton plus neutre grâce au recours à des sources françaisesModèle:Sfn. En Allemagne, l'universitaire Oskar Rössler publie en 1897 une biographie de l'Emperesse qui utilise les chartes allemandes à un degré très supérieur aux historiens anglophonesModèle:Sfn.

Les historiens anglais plus récents se sont moins intéressés à l'Emperesse qu'à ses contemporains, notamment son rival Étienne de Blois. Ce désintérêt forme un contraste marqué avec les travaux des chercheurs allemands sur sa carrière d'impératriceModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Richard Onslow et Nesta Pain publient des biographies de Mathilde à destination du grand public en 1939 et 1978 respectivement, mais leurs ouvrages ne sont pas d'une exactitude irréprochable. La dernière biographie universitaire est celle de Marjorie Chibnall, parue en 1991Modèle:Sfn,Modèle:Sfn. Le caractère de Mathilde a fait l'objet d'interprétations variées au fil du temps, avec néanmoins un certain consensus pour la décrire comme « fière ou du moins avec une conscience aigüe du statut éminent d'une impératrice »Modèle:Sfn. Comme son père et son fils, elle possède une certaine grandeur autocratique, ainsi qu'une croyance profondément ancrée en la justesse de sa cause, mais elle reste limitée par les conventions politiques du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècleModèle:Sfn. Pour certains chercheurs féministes comme Fiona Tolhurst, les historiens font preuve de biais de genre dans leur traitement du rôle et de la personnalité de MathildeModèle:Sfn. Ce biais les inciterait à voir sous un jour négatif des traits de l'Emperesse qui ne les dérangeraient pas chez un homme de la même époqueModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Littérature

L'Anarchie sert de toile de fond à plusieurs œuvres de fiction historique. Mathilde, Étienne et leurs partisans apparaissent dans les romans policiers d'Ellis Peters ayant pour héros frère Cadfael, qui prennent place entre 1137 et 1145Modèle:Sfn. Peters dépeint l'Emperesse comme une femme fière et hautaine, par opposition à Étienne, souverain raisonnable et tolérantModèle:Sfn,Modèle:Sfn. La réputation martiale de Mathilde a peut-être contribué au choix du prénom Maud par le poète lauréat Alfred Tennyson pour son poème de guerre Maud en 1855Modèle:Sfn. Dans Les Piliers de la Terre de Ken Follett, un prieur, Philippe, dédie sa vie à la construction d'une cathédrale. Philippe et ses opposants, un évêque et un comte, jouent sur l'opposition de Mathilde et d'Étienne pour obtenir des faveurs. Mathilde est décrite comme hautaine et entêtée (Modèle:Langue)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Généalogie

Ascendance

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Mariages et descendance

Mathilde épouse en premières noces le roi des Romains Modèle:Noble (1086-1125) le Modèle:Date- ou le Modèle:Date- à Worms. Ils n'ont pas d'enfants.

Veuve en 1125, Mathilde épouse en deuxièmes noces Geoffroy Plantagenêt (1113-1151), fils aîné du comte d'Anjou et du Maine Modèle:Noble, le Modèle:Date- au Mans. Ils ont trois fils :

Notes et références

Modèle:Traduction/Référence Modèle:Références

Bibliographie

Liens externes

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