Piraterie
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La piraterie ou forbannerie est une forme de banditisme pratiquée sur mer par des marins appelés pirates ou forbans, mais aussi sur terre et par extension, sur Internet. Les pirates ne se limitent pas aux pillages de navire, ils ravagent également les petites villes côtières et les arrière-pays parfois loin des côtes en remontant les cours d'eau, ce qui conduit l'historien Hubert Deschamps à définir la piraterie comme étant du « brigandage par mer »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Étymologie et définition
Le mot Modèle:Citation vient du latin pirata<ref>Modèle:CNRTL</ref> (Modèle:Citation) Modèle:Incise, qui s'est imposé devant le terme praedo maritimus. Pirata est un emprunt au grec πειρατής (peiratês), c'est-à-dire Modèle:Citation, mot avec spécialisation de sens dérivé du verbe πειράω (peiráō) signifiant Modèle:Citation, Modèle:Citation, Modèle:Citation qui est aussi à l'origine du nom « Pirée »<ref>Alain Rey, Modèle:Citation, in Dictionnaire historique de la langue française, Paris, Le Robert, 2010, p. 1651b.</ref>. Cicéron déclare les pirates de l'Antiquité « ennemis communs à tous » (communis hostis omnium) car ils échappent aux catégories habituelles du droit<ref>Daniel Heller-Roazen, L'Ennemi de tous : le pirate contre les Nations, 2010, Éd. SeuilModèle:Où.</ref>. Au Moyen Âge, la signification du terme « pirate » se restreint pour désigner plus spécifiquement des bandits qui parcourent les mers pour piller des navires marchands.
Le forban (de fors et ban, « hors du ban », « hors de la loi ») est un synonyme de pirate.
Les pirates se distinguent des corsaires, qui sont des civils faisant la guerre sur mer avec l'autorisation de leur gouvernement (grâce aux lettres de marque), selon les lois de la guerre, avec un statut équivalent aux militaires mais sans être soumis à l'autorité d'un état-major et au contraire d'une façon indépendante. La confusion entre pirates et corsaires résulte de plusieurs faits : jusqu'à la fin du Moyen Âge, les termes de corsaire et pirate, synonymes, étaient employés indifféremment (pour les distinguer, il faut qu'un État souverain délivre une lettre de marque - or l’État souverain n'apparaît en Europe qu'au cours des {{#switch: e
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}}<ref>Rodolphe Durand & Jean-Philippe Vergne, L'Organisation Pirate: Essai sur l'évolution du capitalisme, Modèle:P., 2010, éd. Le Bord de l'eau.</ref>) ; les corsaires faisaient la guerre aux nations ennemies en s'attaquant à leur commerce mais, sans ressources en temps de paix, ils devenaient pirates (comme Francis Drake ou Jean Ango)<ref>Alain Berbouche, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Cette apparence ne doit pas faire oublier qu'ils respectaient en général les vies et les biens personnels ; seul le navire et le fret faisaient l'objet de la prise, une enquête établissait si la prise avait été légitime et le bien était rendu si tel n'avait pas été le cas. Notons toutefois qu'un corsaire autorisé par un État particulier était qualifié de pirate par les États ennemis. Tout corsaire, donc, est un pirate du point de vue d'un État tiers. L'épisode de la prise du navire portugais Santa Catarina en 1603 par un corsaire hollandais, accusé de piraterie par les Portugais, illustre bien l'ambiguïté de la distinction entre corsaire et pirate - cet incident diplomatique est d'ailleurs à l'origine de la rédaction par le célèbre juriste Hugo Grotius du traité sur « La Liberté des Mers »<ref>Durand & Vergne, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Anne Pérotin-Dumon résume bien la situation en écrivant que « savoir si quelqu'un ou non doit être qualifié de pirate est une question dont la réponse appartient à celui qui a le pouvoir »<ref>Pérotin-Dumon, Le Pirate et l'Empereur, Modèle:P., in J.D. Tracy, The political economy of merchant empires, Cambridge Univ. Press, 1991 (traduit de l'anglais).</ref>.
La piraterie a connu plusieurs périodes fastes, à la fin du Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle en Méditerranée, et au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle dans les Antilles et l’océan Indien puis peu à peu disparu de ces régions, du fait du quadrillage des marines d'État. Le mot pirate est utilisé aussi dans différents contextes autres que maritime : le « pirate de la route », que l'on appelait autrefois « voleur de grand chemin », le Modèle:Citation, qui désigne un individu s'introduisant illégalement dans un système informatique. On parle parfois de Modèle:Citation dans le cas de détournement d'avions : c'est le cas des pirates de l'air. Toutefois, il s'agit ici d'une déformation du sens de pirate car il s'agit d'actions terroristes, politiques et non de crimes de droit commun. Plus récemment, on évoque le cas des Modèle:Citation, qui manipulent le vivant en dehors de tout cadre légal, souvent dans des laboratoires clandestins, afin de modifier certaines caractéristiques des espèces vivantes ou d'en créer de nouvelles<ref>Dardel & Leblond, Main basse sur le génome, 2008, Éd. Anne Carrière.</ref>. Alors que le Moyen Âge et l'époque moderne ont repris une formule de Cicéron selon laquelle le pirate est Modèle:Citation, la Convention des Nations unies sur le droit de la mer a donné en 1982 une définition plus restrictive du pirate qui est selon le droit international un criminel de droit commun intervenant en haute mer à partir d'un bâtiment<ref>Institut de recherche stratégique de l'École militaire, colloque international La piraterie au fil de l'histoire : un défi pour l'État, La Rochelle, 9 mai 2012 : thème 1 « Terminologie et pratiques ».</ref>.
Histoire
Modèle:Loupe La piraterie existait déjà dans l'Antiquité. Toutes les civilisations anciennes ayant possédé une marine l'ont connue, les Phéniciens comme les Mycéniens, la mer étant considérée comme un espace libre où règne la Modèle:Citation. Lorsque les États deviennent plus puissants, à la piraterie s'ajoute la guerre de course<ref name="note1">Jean-Pierre Moreau, Pirates au jour le jour, Éd. Tallandier, 2009</ref>.
Jules César dut lui-même affronter la piraterie. Lors d'un voyage vers l'Orient entre les années Modèle:Date et Modèle:Date, il fut capturé par ceux-ci, à hauteur de l'île de Pharmacuse, à proximité de la ville de Milet en Asie Mineure. Dès sa libération contre rançon, il entreprit de se venger. Après avoir réuni en toute hâte une flottille, il surprit et captura les pirates qu'il fit exécuter et, en partie, crucifier. Pompée se rendit célèbre en nettoyant la Méditerranée des pirates ciliciens.
Les Vikings furent des pirates mais aussi des explorateurs, qui dévastèrent l'Europe occidentale de la fin du Modèle:S mini- au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.
Les Narentins sont des pirates slaves païens qui depuis leurs bases installées en actuelle Croatie, attaquèrent les navires marchands en mer Adriatique du Modèle:S mini- au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle avant d'être éliminés par les Vénitiens<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Neretvani », sur enciklopedija.hr</ref>. En 928, les musulmans de Sicile recrutèrent ces pirates pour piller la Calabre, la Sardaigne et la Corse<ref name="Slavs of Muslim Spain">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Michal Warczakowski, « Slavs of Muslim Spain », 2004.</ref>.
La piraterie connaît son âge d'or dans les années 1660, lorsque Français, Anglais et Hollandais attaquent les navires pleins d'or de la couronne espagnole. À partir de 1690, de nouveaux groupes opèrent dans l'océan Indien. Les pirates sont alors encouragés par les Anglais car ils rapportent de l'argent aux Antilles anglaises et en Angleterre. Mais ce n'est plus le cas à partir de 1700, où le commerce se mondialise. Entre 1716 et 1726 apparaît un mouvement pirate spontané, de 1 800 à Modèle:Nombre. Il n'a pas de soutien de la part de classes dirigeantes. Britanniques et Français vont coopérer pour le réduire, et ils pendront les pirates par centaines<ref>“La piraterie souffre de ses légendes et de ses représentations”, Marcus Rediker, historien</ref>.
Dans le domaine du droit international la piraterie est généralement considérée comme le plus ancien exemple d'utilisation du principe de juridiction universelle. Piller les navires en haute mer, bloquer les routes commerciales ou mettre en danger les communications maritimes était considéré par les États souverains comme étant hostis humani generis (ennemi de l'humanité). Puisque la piraterie, par définition, est pratiquée en dehors des juridictions nationales, les poursuites engagées par des États souverains contre des pirates constituent une situation juridique exceptionnelle. Cicéron expliquait déjà dans son traité De officiis que, en tant qu'« ennemi de tous » (communis hostis omnium), le pirate ne devait pas être considéré comme un ennemi légitime, envers lequel on est tenu de respecter certains devoirs : ainsi, d'après le philosophe romain, l'obligation de tenir parole et d'honorer ses serments ne s'appliquait pas au cas où l'on a affaire aux pirates<ref>Cicéron, Des devoirs|De oficiis, livre III, cité et commenté par Daniel Heller-Roazen, L'Ennemi de tous. Le pirate contre les nations, Seuil, La librairie du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, 2010, Modèle:P..</ref>.
La piraterie aux Canaries
En raison de la situation stratégique de cet archipel espagnol en tant que carrefour des routes maritimes et pont commercial entre l'Europe, l'Afrique et l'Amérique<ref name="A">La piratería. Enciclopedia Virtual de Canarias</ref>, c'était l'un des endroits sur la planète avec la plus grande présence de pirates.
Dans les îles Canaries, on distinguait : les attaques et le pillage continu des corsaires berbères, anglais, français et hollandais<ref name="A" />; et d'autre part la présence de pirates et de corsaires de cet archipel, qui ont fait leurs incursions dans les Caraïbes. Des pirates et des corsaires tels que François Le Clerc, Jacques de Sores, Francis Drake, Pieter van der Does, Murat Rais et Horatio Nelson ont attaqué les îles. Parmi ceux qui sont nés dans l'archipel se distingue surtout Amaro Pargo, que le monarque Philippe V d'Espagne bénéficié fréquemment<ref name="AmaroPargo" />,<ref>La evolución de una fortuna indiana: D. Amaro Rodríguez Felipe (Amaro Pargo)</ref> et l'a autorisé à construire un navire à destination de Campeche, qui était armé comme un navire corsaire<ref name="AmaroPargo" />.Modèle:Article détaillé
Terminologie
Boucaniers : les pirates qui sévissaient dans la mer des Caraïbes étaient parfois appelés abusivement boucaniers. À l'origine soit aventuriers, soit déserteurs des différentes nations européennes, les boucaniers vivaient sans chef, et s'occupaient surtout du ravitaillement en viande fumée (« boucanées », d'où leur nom) des équipages de passage quels qu'ils soient. Ils élevaient des bœufs et chassaient les petits cochons sauvages. Ils se trouvaient dans le nord-ouest de Saint-Domingue et dans la baie de Campêche, mais ils avaient souvent leurs comptoirs à la Tortue. À l'occasion, il leur arrivait de se mêler à une expédition, mais ce n'était pas leur activité principale.
Flibustiers : le mot « flibustier » est dérivé du néerlandais vrijbuiter (« qui fait du butin librement »)<ref>Patrick Boman, Boulevard de la flibuste, Ginkgo éditeur, 2007, Modèle:P.16</ref>. Certaines sources citent comme origine le mot flibot (Modèle:Citation), d’autres préfèrent free booter (Modèle:Citation). Le mot apparaît lorsque les Hollandais révoltés contre la domination espagnole avaient armé des navires corsaires pour lutter contre l'Espagne. Mais les Pays-Bas n'existant pas en tant qu'État indépendant reconnu avant 1648, leur statut de corsaire n'était pas reconnu. Les Espagnols les considéraient comme pirates pendant que les alliés des Hollandais les voyaient comme des corsaires. Toute une population va naître à mi-chemin entre piraterie, aventure, guerre de course. Le flibustier est un aventurier qui peut se louer en tant que corsaire au plus offrant en temps de guerre, qui peut naviguer comme marin de commerce comme s'adonner à la piraterie.
Corsaire : une personne qui est (le plus souvent l'armateur, le capitaine ou le membre de l'équipage d'un navire civil armé) autorisée par une lettre de marque (également appelée « lettre de commission » ou « lettre de course ») à attaquer en temps de guerre, tout navire battant pavillon d'États ennemis (notamment l'Angleterre à l'époque) , et particulièrement son trafic marchand, laissant à la flotte de guerre le soin de s'attaquer aux objectifs militaires. Les corsaires ne doivent donc pas être confondus avec les pirates puisqu'ils exercent leur activité selon les lois de la guerre, uniquement en temps de guerre et avec l'autorisation de leur gouvernement. Capturés, ils ont droit au statut de prisonnier de guerre.
Mode de vie et coutumes
Contrairement à l'image répandue par les fictions cinématographiques, du fait même de leur mode de vie, peu de pirates mangeaient à leur faim ou devenaient riches, la plupart mouraient jeunes au combat, lors de luttes intestines ou pendus. Les pirates élisaient leurs dirigeants : le capitaine (pour son savoir-faire, son audace, son autorité lors des batailles) et le quartier-maître (pour exercer un contre-pouvoir et faire régner l'ordre)<ref>Modèle:PdfModèle:Article.</ref>. En assemblée, chaque homme avait le droit à la parole et chaque membre de l'équipage, hormis les mousses et les marins pas encore totalement intégrés, avait une voix dans le vote tout comme le capitaine : c'était une forme de démocratie<ref name=":0">Modèle:Ouvrage</ref>. Dans certains équipages pirates, il y avait un conseil : une assemblée où uniquement les officiers et artisans pouvaient siéger avec quelques marins expérimentés<ref name=":0" />.
Le quartier-maître élu pouvait aussi faire entamer un procès contre le capitaine. Si le capitaine refusait le procès, il était reconnu coupable et était maronné sur une île le plus souvent. De nombreux groupes de pirates partageaient les butins obtenus en suivant un schéma préalable. Les pirates blessés au cours d'une bataille recevaient parfois une prime spéciale<ref>Durand & Vergne, Modèle:Opcit, Modèle:P.</ref>. Le butin pouvait être partagé de manière que le capitaine reçoive tout au plus 1,5 fois ou 2 fois plus que les autres, mais jamais plus<ref>commentaire tiré du livre TAZ d'Hakim Bey</ref>. Cependant, ces pratiques égalitaires ne se limitaient qu'à très peu des aspects de la vie des pirates, et n'atténuaient pas réellement la rudesse de leurs mœurs.
La torture chez les pirates est relatée par plusieurs auteurs comme Alexandre-Olivier Exquemelin dans Histoire d'avanturiers (1678)<ref>Pirates, entre romans et réalité</ref> ou le capitaine Charles Johnson dans l'Histoire générale des plus fameux pirates (1724).
La pratique de la piraterie a été essentiellement masculine mais il a existé des femmes pirates. Des noms célèbres tels que Mary Read et Anne Bonny sont connus pour avoir navigué avec le pirate Jack Rackham. A contrario de nombreuses femmes, leurs présences sur le navire était de notoriété publique.
Imagerie
[[Image:Paris Manga 9 -Cosplay- Captain Jack Sparrow (4339290444).jpg|vignette|Les cosplays de Jack Sparrow prennent appui sur certains faits historiques<ref>Vêtements (gilet, chemise sans col et culotte) en lin ou en laine typiques des marins qui pouvaient aussi porter une veste et, pour les capitaines, un long manteau. Parfois, des habits plus ornés étaient acquis aux enchères au pied du grand mât, après une prise ou à la mort d'un matelot ; sabre d'abordage et pistolet à silex artistiquement décorés ; accessoires (porte-bonheur, compas…) ; sash (bande de tissu nouée autour de la taille sous une ceinture pour empêcher les frottements du cuir de blesser son porteur) ; bandana qui n'est porté que lors des attaques d'artillerie pour se protéger des éclats de bois.</ref> mais sont aussi un condensé de la plupart des clichés du pirate<ref>Le port de bijoux ou le khôl anti-éblouissement ne sont pas attestés. Les souliers à boucles et à talons sont plus adaptés à la chaleur humide des Caraïbes que les bottes à revers en cuir. Les tatouages des pirates (ancre, tête de mort, bateau 3 mâts, perroquet, gouvernail, boussole, rose des vents, jeune femme dénudée…) sont un cliché, les bandits des mers n'étant pas tatoués ou très accessoirement, ces marques corporelles [[Tatouage#Histoire|ne gagnant en popularité qu'à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle]]. Cf Modèle:Ouvrage</ref>.]]
C'est la littérature romantique du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle (notamment L'Île au trésor de Robert Louis Stevenson en 1883) qui met en place l'image stéréotypée du pirate<ref>Modèle:Article</ref> : homme rusé, plutôt patibulaire, qui boit du rhum et manie le sabre marin ; assoiffé d'or, il recherche un trésor caché sur une île déserte sous le soleil des Caraïbes ou des mers du Sud ; vêtu d'une chemise bouffante, d'un pantalon ample et d'un foulard, il arbore un grand anneau d'or à l'oreille gauche<ref>Selon les récits dans les milieux maritimes, le port de boucles d'oreilles en or, outre son aspect symbolique et de supposées vertus protectrices, permettait au pirate d'avoir sa fortune sur soi, les vols étant nombreux à bord. À sa mort, cette monnaie d'échange pouvait servir au curé pour payer ses obsèques. D'autres récits mentionnent que le port de cet anneau est la marque du marin qui a franchi le cap Horn, qu'il augmente l'acuité visuelle en étant fixé sur un point d'acupuncture. En réalité, l'anneau à l'oreille est attesté chez quelques nobles et groupes indigènes mais la coutume de porter des bijoux n'a vraisemblablement pas gagné le monde maritime, comme le suggèrent les documents d'époque, notamment les inventaires des effets et des hardes des marins, dressés à la suite de leur mort en mer ou à terre. Cf Modèle:Article.</ref>, un perroquet impertinent sur l'épaule qui répète les jurons de son maître<ref>« "Cul rouge", "rat de cale", "marin d'eau douce" (marin médiocre et inexpérimenté), "écrevisse de rempart", bois d'ébène (esclave noir), bois-sans-soif (ivrogne), capon (lâche), gibier de potence (qui mérite d'être pendu), forban (bandit), morbleu ! Parsambleu ! ». Cf Modèle:Lien web</ref>, et porte les stigmates des combats (gueule balafrée, jambe de bois qui bat lugubrement sur le pont, œil borgne caché par un bandeau noir, crochet en guise de main)<ref>Ce mythe du pirate à la jambe de bois ou borgne repose cependant sur des faits : Modèle:Citation. Cf Modèle:Ouvrage.</ref>. La piraterie comporte de nombreux risques, Modèle:Citation.
La piraterie évoque des aventuriers de la mer sur des voiliers, constitués de bannis, rebelles et marginaux recrutés sur les docks, grâce à une copieuse quantité d'alcool qui suffit à les convaincre d'embarquer. L'imagerie classique veut qu'ils forment un équipage indiscipliné se livrant à la débauche et à l'ivrognerie. En réalité, les transgressions à la discipline sont sévèrement punies. L'équipage est nombreux<ref>les statistiques montrent que pour un tonnage équivalent, un navire pirate compte généralement sept fois plus d’hommes qu'un navire marchand. Cf Modèle:Ouvrage.</ref>, sans contraintes horaires, avec une hiérarchie moins pesante que dans la marine royale car il obéit à un Modèle:Citation et à des règles qui peuvent paraître plus démocratiques (élection du capitaine à la majorité des voix<ref>Modèle:Citation. Cf Modèle:Ouvrage.</ref> mais aussi dégradation et révocation<ref>Son autorité n'est absolue que pendant les combats. La dégradation peut même aller jusqu'à l'abandon sur une île déserte, comme pour Charles Vane. Somme toute, selon l'archéologue, Jean-Pierre Moreau, Modèle:Citation. Cf Modèle:Ouvrage</ref>, partage des butins…). Ce code a été instauré par le capitaine Bartholomew Roberts au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. De même est attesté le Jolly Roger (qui pourrait venir du français joli rouge), le pavillon de pirates noir ou rouge orné d’une tête de mort surmontant deux tibias entrecroisés<ref name="note1"/>, selon la représentation classique ; mais il y avait parfois des squelettes, des armes, des sabliers et parfois le capitaine lui-même (tel celui de Barbe Noire).
L'imagerie d'une vie de pirate remplie d'aventures, d'îles au trésor perdure encore de nos jours dans les arts visuels (cinéma<ref>Le cinéma hollywoodien perpétue deux profils stéréotypés du bandit des mers : Modèle:Citation. Cf Modèle:Ouvrage.</ref>, bande dessinée… et plus récemment les jeux vidéos) qui contribuent à entretenir une vision de la piraterie basée sur une iconographie simple, voire simpliste et en faire Modèle:Citation. Depuis mai 1968, quelques artistes tentent de faire évoluer cette imagerie traditionnelle, et développent la représentation du pirate comme Modèle:Citation.
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James Hook arborant son crochet.
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Le portrait de Long John Silver (jambe de bois, béquille, tricorne et perroquet) a grandement influencé l'iconographie moderne du pirate<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
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Le traditionnel pavillon de pirates.
Piraterie moderne
La piraterie moderne est la cible d'un arsenal législatif et d'alliances de la part des États. Elle est le sujet de la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies 1918, adoptée à l'unanimité en 2010<ref>Modèle:Lien web</ref>. Elle est également le sujet des articles 100 et 107 de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer, articles approuvés en 1982<ref>extrait de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer</ref>. En France, la piraterie est punie de 20 ans de réclusion criminelle par l'article 224-6 du code pénal<ref name="www.legifrance.gouv.fr"/>.
D'après le Bureau maritime international, organisme référence pour la lutte contre la piraterie, la région la plus touchée en 2019 est le golfe de Guinée, avec 90% des enlèvements, entre autres. Toutefois, sur l'ensemble du monde, le nombre des faits de piraterie est en régression, s'élevant à 201, contre 162 en 2018<ref>Modèle:Article</ref>.
Pirates célèbres et légendaires
Modèle:Catégorie principale Modèle:Article connexe
- Alvilda : ancienne princesse scandinave devenue pirate.
- Amaro Pargo : un pirate de l'âge d'or de la piraterie.
- Anne Bonny, de son vrai nom Anne Cormac.
- Barbe Noire : de son vrai nom Edward Teach, est un pirate anglais qui a opéré dans les Antilles et sur la côte Est des colonies britanniques en Amérique.
- Bartholomew Roberts : de son vrai nom John Roberts, est un pirate britannique qui a opéré sur les côtes africaines et dans les Caraïbes. Il a capturé plusieurs centaines de navires.
- Pirates barbaresques :
- Khair ad-Din Barberousse , "Barberousse", "Barbarossa", Roodbaard
- Suleyman Reis "De Veenboer"
- Murad Reis, né Jan Janszoon de Haarlem.
- Simon de Danser
- Claes Compaen
- Charles Vane : pirate célèbre pour sa cruauté et pour avoir refusé le pardon royal au gouverneur Woods Rogers. Abandonné par Jack Rackham puis emprisonné avant d'être pendu le Modèle:Date-.
- Ching Shih : une célèbre pirate chinoise.
- François l'Olonnais.
- Henry Every : également connu sous le nom de John Avery, ce pirate est devenu célèbre pour s'être emparé des incroyables richesses du Gang-i-Sawai, un bateau du Moghol, de retour de La Mecque.
- Henry Morgan : boucanier richissime pour avoir pillé Puerto del Principe, Maracaibo, Gibraltar et Panama. Il devint chevalier et gouverneur de Port-Royal par Charles II.
- Henry Jennings : corsaire devenu pirate. Il sera gouverneur du "paradis de pirates" de New Providence, Henry Jennings se rendit coupable de deux actes de piraterie – gagnant une fortune de 410 000 pesos.
- Mary Read : Lorsqu'elle était enfant, après la mort de son petit frère, sa mère la déguisait en garçon pour continuer à percevoir le soutien financier de la grand-mère paternelle de Mary. C'est à partir de là que Mary Read, prit le nom de Mark Read, et commença à travailler en tant que valet, puis soldat et enfin pirate. Mary fut, avec Anne Bonny, l’une des deux femmes pirates les plus célèbres de l’histoire.
- Maria Lindsey : elle pratiquait la piraterie au large de Terre-Neuve au cours du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle.
- La Buse (Olivier Levasseur) : pirate français qui sévit au début du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. À l'aide de l'Anglais John Taylor (pirate), il capture dans l'océan Indien la Vierge du Cap, navire portugais de 72 canons (renommé Le Victorieux par La Buse). Le butin de la Vierge du Cap est considéré à ce jour comme la plus grosse prise de l'histoire (estimé à plusieurs millions, voire milliards d'euros). La Buse entre définitivement dans la légende lorsque, sur le point d'être pendu il aurait jeté un cryptogramme dans la foule en s'écriant : « Mon trésor à qui saura le prendre ! » Il est aujourd'hui toujours recherché.
- William Kidd : marin honnête, puis corsaire du comte de Bellomont, et enfin pirate. Il fut pendu après avoir attaqué un navire anglais par accident. Son corps goudronné fut exposé à Tilbury Point, à l'estuaire de la Tamise. Son trésor est actuellement perdu.
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
Les ouvrages sur le sujet sont très nombreux. Seuls quelques exemples sont donnés ici.
- Ouvrages historiques généraux de langue française
- Les Pirates, Gilles Lapouge, 1987 ;
- Histoire de la flibuste, Georges Blond, 1969 ;
- Pirates & Corsaires, Olivier et Patrick Poivre d'Arvor, Édition Place des Victoires, 2004
- Les aventuriers et les boucaniers d'Amérique, Alexandre-Olivier Exquemelin, Paris, Du Carrefour, 367 pages.
- Une histoire des pirates, Jean-Pierre Moreau, Points Histoire, 2007;
- L'Organisation Pirate: Essai sur l'évolution du capitalisme, Rodolphe Durand et Jean-Philippe Vergne, Le Bord de l'eau, 2010;
- La tragique histoire des flibustiers. Histoire de Saint-Domingue et de l'île de la Tortue repaires des flibustiers vers 1745, Jean-Baptiste Lepers, Paris, G. Crès et Modèle:Cie, [s.d.], 258 pages.
- Daniel Heller-Roazen,L'Ennemi de tous : le pirate contre les Nations, Éditions du Seuil, 2010.
- Marcus Rediker,Les Forçats de la mer. Marins, marchands et pirates dans le monde anglo-américain 1700-1750, Libertalia, 2010.
- Julius Van Daal (préface), Marcus Rediker,Pirates de tous les pays : L'âge d'or de la piraterie atlantique (1716-1726), Libertalia, 2011.
- Virginie Serna, Michel Le Bris,Pirates et flibustiers des Caraïbes, Paris : Hoëbeke, 2002
- Marcus Rediker, Les Hors-la-loi de l’Atlantique. Pirates, mutins et flibustiers, Le Seuil, 2017, 289 pp.
- Gilbert Buti & Philippe Hrodej (dir.), "Dictionnaires des corsaires et pirates", CNRS Éditions, Paris, 2013, Modèle:ISBN ; 990p. Éditions Librairie archéologique, 2021, Modèle:Nb p.
- Gilbert Buti & Philippe Hrodej (dir.), "Histoire des pirates et des corsaires. De l'antiquiité à nos jours, CNRS Éditions, Paris, 2016, Modèle:ISBN ; 608p.
- P. Prétou, L'invention de la piraterie en France au Moyen Âge, Librairie archéologique, 2021, Modèle:Nb p.
- Mémoires et récits
- Histoire générale des plus fameux pirates - A General History of the Pyrates, de Charles Johnson (capitaine), mais souvent attribué à Daniel Defoe ou à un journaliste anglais nommé Nathaniel Mist A lire en ligne;
- Daniel Defoe, Libertalia : une utopie pirate, préface de Marcus Rediker, Éditions Libertalia, 2012 ;
- Les Flibustiers du Nouveau Monde, Alexandre-Olivier Exquemelin, ;
- Voyage aux Isles, Jean-Baptiste Labat ;
- Histoire du sieur de Montauban, capitaine flibustier, par lui-même ;
- Un Flibustier français dans la mer des Antilles, Jean-Pierre Moreau ;
- Les Frères Kip, Jules Verne, 1902 ;
- De pareils Tigres, Jean-Marie Dallet, 2009.
- Xavier Montanyà, Pirates de la liberté - Histoire détonnante d'un détournement de paquebot et de la lutte armée contre Franco et Salazar (1960-1964), L'Échappée, Modèle:Isbn.
- Ouvrages plus spécialisés
- L'Aventure de la flibuste, colloque de Brest 2001 ;
- Marins et Flibustiers du Roi-Soleil, Carthagène 1697, Jean-Yves Nerzic & Christian Buchet ;
- Sous le Pavillon noir, Pirates & Flibustiers, Philippe Jacquin ;
- Utopies pirates, Peter Lamborn Wilson ;
- La Course et la Piraterie en Méditerranée, René Coulet du Gard ;
- Corsaires & Marchands, les relations entre Alger et les Pays-Bas 1604-1830, Gérard van Krieken ;
- La Piraterie sur l'Atlantique au Modèle:S mini-, Léon Vignols.
- Modèle:Langue, dir. Jo Stanley, Rivers Oram Press/Pandora List, 1995, 300 p.Modèle:ISBN
- Pirates, flibustiers & corsaires, de René Duguay-Trouin à Robert Surcouf : Le droit et les réalités de la guerre de Course, Alain Berbouche, éd. Pascal Galodé, 2010, 318 p. Modèle:ISBN
- Yvon Garlan, « Signification historique de la piraterie grecque », Dialogues d’histoire ancienne, vol. 4, 1978, Modèle:P..
- Femmes pirates : les écumeuses des mers, Marie-Ève Sténuit, Éditions du Trésor, 2015. Modèle:ISBN
- P. de Souza, Piracy in the Graeco-Roman World, Cambridge, Cambridge University Press, 1999, rééd. 2009.
- Modèle:Ouvrage
- Ouvrages de fiction
- L'Île au trésor, Robert Louis Stevenson.
- Tortuga, bande dessinée en 2 tomes (éditions Ankama).
- La série Ian Flibus - L'écumeur des mers (Ian Flix en version anglaise) de Alain Ruiz
- Ian Flibus, L'île aux Treize os (2008)
- Ian Flibus, Les joyaux de Pékin (2008)
- Ian Flibus, La Ligue des pirates (2008)
- Ian Flibus, La terre des Géants (2008)
- Ian Flibus, L'escarboucle des sages (2009)
- Ian Flibus, Les oubliés de la Cité d'Or (2009)
- Ian Flibus, Les Larmes du maharadjah (2010)
- Le Sang pirate roman de Ambre Lazuli, éd. Le Dahu, 430 pages (2018)
- La Malédiction du perroquet roman de Marie Kneib, éd. Le héron d'argent, 216 pages (2019)
- Piraterie moderne
- Pirates des mers d'aujourd'hui, Jean-Michel Barrault, éd. Gallimard, 174 pages ;
- Pirate de Légines (Océan indien austral), Jacques Nougier, éd. l'Harmattan, 2003, 201 pages ; Modèle:ISBN.
Articles connexes
- Sur Wikiversité : Le piratage informatique.
- International Talk Like a Pirate Day
Liens externes
- Conseils aux voyageurs (site du ministère français des Affaires étrangères)
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Dernier rapport hebdomadaire sur la piraterie maritime dans le monde
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Carte mondiale de la piraterie maritime (annuelle à jour)
- La Piraterie dans l'Antiquité, J.M. Sestier, 1880 (projet Gutenberg)
- Clémentine Lacrotte, La piraterie et le droit international : (fin XVe siècle - XVIIIe siècle), thèse, Montpellier, 2018