Valentine Visconti (1368-1408)

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Valentine Visconti, aussi appelée Valentine de Milan, est une princesse milanaise née en 1366<ref>Modèle:Lien web.</ref> ou 1368 à Pavie, et morte le Modèle:Date à Blois. Elle devient duchesse d'Orléans par son mariage avec Louis d'Orléans, frère du roi de France Modèle:Souverain2, et mère du poète Modèle:Souverain3.

Biographie

Famille et jeunesse

Fille de Jean Galéas Visconti (1351-1402), seigneur puis duc de Milan, et d'Isabelle de France (1348-1372), elle-même fille du roi Jean II le Bon, Valentine est la cousine germaine de Charles VI et de Louis de Valois, son mari.

Valentine est née et élevée au château de Pavie. Sa mère mourant peu de temps après sa naissance, c’est Blanche de Savoie, sa grand mère, qui l’élève aux côtés de sa tante paternelle Violante Visconti. Blanche était connue pour sa bonté et sa charité. Pieuse et lettrée, elle remplit parfaitement son rôle dans l’éducation de Valentine<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Eustache Deschamps décrit Valentine Visconti comme une femme « juene, fresche, joly, de hault atour »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Elle est encensée par la plupart des chroniqueurs médiévaux avant son arrivée en France, et est réputée être une princesse belle et intelligente à la cour de France.

Premières tentatives de mariage

Plusieurs projets de mariage sont ébauchés dès les années 1380. Un premier mariage est conclu avec Carlo Visconti, le fils de son grand oncle Bernabo. Celui-ci échoue alors que les dispenses du pape sont accordées.

Jean Galéas cherche par le mariage de sa fille une alliance forte, un moyen de consolider sa puissance en Italie et d’étendre toujours plus ses frontières. Au yeux d’Alain Marchandisse : « Valentine était à n’en douter un produit franco-milanais de premier choix sur le marché matrimonial du temps »<ref name=":0">Modèle:Ouvrage.</ref>. Cela expliquerait ces nombreuses tentatives de négociations avec son père, puisqu’en juillet 1385, c’est Louis II, duc d’Anjou, comte de Maine et prétendant au trône de Naples qui est le possible futur époux de la tant convoitée fille du seigneur de Milan.

Celles-ci n’aboutissant pas réellement, c’est du coté du duc Jean de Gorlitz, que Jean Galéas voit l’espoir de marier sa fille entre décembre 1385 et octobre 1386. Jean étant le demi-frère cadet du roi des Romains Venceslas de Luxembourg, il représente une alliance potentielle puissante. Cette troisième tentative de mariage pour Valentine n’aboutit également pas pour des raisons de grandeur. Jean Galéas voulait en effet une alliance de circonstances lui permettant d’affermir sa position face à ses ennemis voisins<ref name=":0" />, lui donnant par ailleurs une véritable assise juridique sur le plan géopolitique, alors même qu’il venait de commanditer l’emprisonnement et l’assassinat de son oncle Bernabo, en mai et décembre 1385. Mais à n’en douter, ce tyrannicide n’a finalement pas vraiment soulevé une crise politique au nord de la péninsule<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, et lui a permis de réunir Milan et Pavie sous la même autorité.

Mariage, dot et enfants

Elle épouse le Modèle:Date à Melun Louis de France (1372-1407), fils du roi de France Modèle:Souverain2, alors duc de Touraine, qui deviendra duc d'Orléans le Modèle:Date. Ce mariage est dû à la guerre de Cent ans, qui voit Jean le Bon ruiné par les batailles et les défaites. La famille Visconti, connue pour être très riche et imposer de lourdes contributions à leurs sujets, verra un intérêt dans cette union en payant gracieusement le roi de France, lui permettant de payer ses frais de guerre.

Une ambassade part en mai de Paris pour rejoindre la Lombardie. Cette ambassade<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> est composée de Jean de la Personne (vicomte d'Acy) et Jean de Montaigu (seigneur de Saclas). Elle a pour but premier de négocier les conditions du mariage qui sont déjà décidées de part et d’autre. Louis et Valentine étant cousins germains, ils reçoivent les dispenses nécessaires de la part du pape d’Avignon, Clément VII, en novembre 1386. Dans la même année, Louis devient en parallèle duc de Touraine par apanage. Celui-ci signe le 27 janvier 1387 les promesses définitives de mariage<ref>K532 A - 9, Contrat de mariage de Louis duc de Touraine avec Valentine Visconti, 27 janvier 1387. Vidimus délivré par Jean-Galéas Visconti du précédent contrat de mariage, 8 avril 1387, Orig. parch, Archives nationales de Paris.</ref> auprès du procureur de Valentine, Bertrand Guasco. Le contrat de mariage est ensuite signé par le roi et ratifié par Jean Galéas Visconti le 8 avril de la même année<ref>K532 A - 7, Acte de célébration du mariage de Louis duc de Touraine avec Valentine Visconti, rédigé au nom des procureurs dudit Louis, Orig. parch, 8 avril 1387, Archives nationales de Paris.</ref>. Valentine est dès lors considérée comme duchesse de Touraine et femme de Louis {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} d’Orléans. Malgré cela, elle ne rejoindra son mari qu’en 1389, lors de son entrée à Paris, moment où le mariage fût solennellement célébré le 17 août à Melun.

Les termes du contrat stipulent une dot en espèces de 450 000 florins, payable en plusieurs termes, ainsi que l’héritage pour sa fille de l’ensemble des seigneuries de Jean Galéas, s’il venait à n’avoir d’autres héritiers<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

De cette union naissent dix enfants  :

Généalogie de l'histoire de France (consulté le 5 décembre 2006).</ref>, comte de Vertus ,

Vie à la cour

Fichier:Honoré Bovet, Apparicion maistre Jehan de Meun, Valentina Visconti.jpg
Honorat Bovet offrant son œuvre à Valentine Visconti, miniature tirée de l'Apparicion maistre Jehan de Meun, BnF, ms. Français. 811, f. 1v., vers 1398.

Pendant son séjour à Paris, elle demeure à l'hôtel de Navarre<ref>Situé à l'emplacement de l'hôtel de Châteauvieux, 47-49 rue Saint-André-des-Arts, dans l'actuel Modèle:6e arrondissement.</ref>. Le jeune couple d'Orléans mène une vie fastueuse. Mais Valentine ne reste que sept ans dans la capitale, jusqu'en 1396 : on raconte que le roi Modèle:Souverain2, devenu fou depuis 1392, est plus attaché à elle qu'à sa propre femme, la reine Isabeau de Bavière, qui passe réciproquement pour la maîtresse du duc d'Orléans<ref>Isabeau de Bavière est en plus (par sa mère Taddea Visconti), la petite-fille de Barnabé Visconti, éliminé par Jean-Galéas Visconti en 1385.</ref> ; on murmure aussi que son père Jean-Galéas Visconti, à son départ de Milan, lui déclara qu'il ne voulait plus la voir avant qu'elle ne soit reine de France (« Adieu, belle fille, je ne vo quiers jamais veoir que vous ne soiiez roueyne de Franche »<ref>Citation de la Chronique d'Enguerrand de Monstrelet.</ref>). La même année, en 1396, Louis éloigne sa femme de la cour où s'exacerbent les tensions autour du roi fou. Elle rejoint alors les domaines du duché d'Orléans.

Veuvage et mort

Son mari est assassiné le Modèle:Date par des sbires de son cousin et rival politique le duc de Bourgogne Jean sans Peur. Elle revient alors deux fois à Paris, en Modèle:Date-, pour le Modèle:Date, en son nom et celui de ses enfants, rendre hommage au roi pour les duchés d'Orléans et de Valois, les comtés et vicomtés de Blois, de Dunois, de Beaumont-sur-Oise, d'Angoulême, de Périgord, de Vertus, de Porcien, pour la terre et baronnie de Coucy, les terres de Champagne, pour les châtellenies de la Ferté-Alais, de Nogent-l'Artaudet de Gandelu, pour les droits acquis de Modèle:Souverain3 sur les villes de Soissons, et de Ham et sur diverses seigneuries de Thiérache, enfin pour une rente de 1 800 livres tournois sur le trésor et toutes possessions qui étaient échues à elle et à ses enfants par le trépas de Louis d'Orléans, à l'exception de l'acte d'hommage du comté de Vertus qui lui appartenait de son héritage<ref>Charles Prieur, Histoire de Vertus, Paris, Office d'édition du livre d'histoire, réédition, 1996, p.91, note 24 : Arch. nat. P.16, n°5762.</ref>, et en Modèle:Date-, pour réclamer justice.

Fichier:Gisant de Valentine Visconti, duchesse d'Orléans.JPG
Détail du gisant de Valentine Visconti, basilique Saint-Denis.

Retirée au château de Blois, elle fait graver sur les murs et sur le tombeau de la chapelle des Célestins la phrase devenue célèbre : « Rien ne m’est plus, plus ne m’est rien. » Valentine meurt à peine plus d'un an après l'assassinat de son époux, au château de Blois. Inhumée auprès de son mari dans la chapelle des Célestins de Paris, on peut voir aujourd'hui son gisant à la basilique Saint-Denis.

Eustache Deschamps a écrit une poésie en son honneur. Elle est aussi la mère de l'un des plus célèbres poètes du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Charles d'Orléans.

Représentation dans l'art

Au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, Valentine a été représentée à plusieurs reprises par les peintres du mouvement troubadour. On la met en scène pleurant la mort de son époux assassiné (Valentine de Milan pleurant la mort de son époux de Fleury Richard vers 1802, Valentine de Milan pleurant au tombeau de son époux de Marie-Philippe Coupin de La Couperie en 1822), réclamant justice ([[Valentine de Milan implore la justice du roi Charles VI pour l'assassinat du duc d'Orléans|Valentine de Milan implore la justice du roi Modèle:Souverain-]] d'Alexandre Colin en 1836) ou demandant vengeance (Valentine de Milan montre l’armure de son époux au jeune Dunois et lui fait jurer qu’il vengera sa mort de Joséphine Degeorges, 1814)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Une statue la représentant, réalisée par Victor Huguenin en 1846, figure dans la série des Reines de France et Femmes illustres dans le jardin du Luxembourg à Paris.

Le personnage a aussi inspiré un opéra, Modèle:Lien<ref>Modèle:Lien web.</ref>, au compositeur Étienne Méhul sur un livret de Jean-Nicolas Bouilly. L’œuvre inachevée, complétée par le neveu de l'auteur, Louis Joseph Daussoigne-Méhul, est présentée pour la première fois à Paris à l'Opéra-Comique le Modèle:Date-.

Notes et références

<references/>

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Bibliographie

  • Modèle:Article.
  • Arnaouldet, « Le mariage de Louis de France et de Valentine de Milan », in Mémoires de la société nationale des antiquaires de France, t. 6, 1906, p. 227-254.
  • Françoise Autrand, 2002, Charles VI: la folie du roi, Paris, Fayard, page 187.
  • Emile Collas, 1911, Valentine de Milan : duchesse d’Orléans, Plon-Nourrit et Cie., Paris, 441 p.
  • Deborah Colombini, Valentine Visconti, Contribution à l’histoire d’une princesse italo-française, Mémoire de licence, Soutenu à l’Université de Liège, Faculté de Philosophie et Lettres, Histoire, 2002-2003.
  • Alfred Coville, Valentine Visconti et Charles d’Orléans, in Journal des savants, 1914, p. 15-26.
  • Modèle:Chapitre.
  • Maurice Faucon, 1882, Le mariage de Louis d’Orléans et de Valentine Visconti: la domination française dans le Milanais de 1387 à 1450, rapport de deux missions en Italie, 1879 et 1880, Imprimerie nationale., s.l., 63 p.
  • Modèle:Chapitre.
  • Eugène Jarry, 1901, « Actes additionnels au contrat de mariage de Louis d’Orléans et de Valentine Visconti », 1901, tome 62, (coll. « Bibliothèque de l’école des chartes »), p. 25‑51.

Liens externes

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