Montmaur (Hautes-Alpes)
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Commune de France
Montmaur est une commune française située dans le département des Hautes-Alpes en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Elle est peuplée d'un peu plus de 500 habitants (les Montmaurins). Montmaur est située à 15 kilomètres de Gap, préfecture et principale ville du département, et à 5 kilomètres à l'est de Veynes auxquelles elle est reliée par la RD994. Sa population est concentrée dans la vallée formée par le Petit Buëch mais son territoire comprend également des zones de moyenne et haute montagne situés sur les contreforts sud du massif du Dévoluy (montagne d'Aurouze). Le pic de Bure (2709 mètres) constitue le point culminant de la commune. Montmaur fait partie de la communauté de communes de Buëch Dévoluy.
Géographie
La commune de Montmaur d'une superficie de 48,77 km2 (4877 hectares) est située dans une région montagneuse qui occupe les contreforts sud du massif du Dévoluy. Sa partie basse est une vallée alluviale située à une altitude de 850 mètres et de forme triangulaire qui a été creusée et élargie par les retraits et avancées successives d'une langue du glacier de la Durance lors du maximum de la glaciation de Würm et qui est occupée par le Petit Buëch (un affluent de la Durance) <ref>Modèle:Lien web</ref>.
Les trois quarts du territoire sont situés sur le flanc sud de la Montagne d'Aurouze et comprennent une partie du plateau de Bure qui constitue sa partie sommitale. Cette dernière culmine au pic de Bure qui avec ses 2709 mètres constitue le point le plus élevé de la commune. Le relief de cette montagne calcaire est très marqué avec de nombreuses combes et vallées qui entaillent profondément le massif. Les versants présentent des pentes fortes entrecoupées par des barres rocheuses. Le territoire de la commune est délimité au sud par le cours du Petit-Buëch (orienté est-ouest). La limite orientale est formée par la vallée de la Sigouste qui a modelé dans sa partie amont un vaste cirque rocheux comprenant des éboulis et des falaises abruptes en bordure du plateau de Bure et creuse dans sa partie aval une gorge profonde. La limite ouest est occupée par La Béoux qui forme une vallée large de 200 mètres presque entièrement occupée par son cours. La plaine du petit-Buëch est propice aux cultures tandis que les pentes du Dévoluy dominent le village sont boisées (forêt des Sauvas) avec quelques surfaces d'alpage (hameau de La Montagne). Le haut de la montagne d'Aurouze, en particulier le plateau de Bure, est pratiquement dépourvu de végétation<ref name=PPR>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>.
Hydrologie
Le territoire de la commune fait partie dans son intégralité du bassin versant du Petit Buëch. Cette rivière prend sa source dans le vallée de Chaudun sur le territoire de la commune de Gap et pénètre dans la commune après avoir parcouru une vingtaine de kilomètres et drainé environ 100 km². Elle traverse la commune d'est en ouest et durant cette traversée elle reçoit les eaux de plusieurs affluents. Ceux-ci sont d'amont en aval<ref name=PPR-32-33>Modèle:Ouvrage</ref> :
- Le torrent de Sigaud (rive gauche)
- le ruisseau du Ruissan en rive droite draine le quart sud-est de la forêt domaniale des Sauvas. La superficie de son bassin versant est de 14 km² dont 11 km² pour le Rif de l'Arc et 2,5 km² pour le rvin de la Méqué.
- le torrent de la Sigouste (rive droite) draine la partie méridionale du plateau de Bure et est alimenté par une multitude de combes et de ravines. Il prend sa source à une altitude 1350 mètres.
- le ruisseau du Rif Lauzon (rive droite) prend sa source au col de Caspardon en bordure de la forêt domaniale des Sauvas.
- Le torrent de la Béoux (rive droite) qui avec un bassin versant de 63 km² dans le massif du Dévoluy est le plus important de ces affluents.
Le régime de tous les cours d'eau est pluvio-nival avec un étiage marqué en aout-septembre et en janvier-février et une période de hautes eaux en avril-mai (fonte des neiges) et en octobre-décembre (précipitations). Les crues les plus importantes interviennent en automne. Le débit moyen du Petit-Buëch est de 20m³/s mais il a dépassé en période de crue les 300 m³/s en aval du confluent avec la Béoux<ref name=PPR-32-33/>.
Climat
Les données climatiques sont fournies par les relevés effectués dans la commune voisine de Veynes qui reflètent la situation dans la vallée du Petit-Buëch et à Agnières-en-Dévoluy qui sont proches des parties élevées du territoire de la commune. Dans la vallée les précipitations sont comprises entre 750 et 900 mm et sont concentrées en octobre, novembre et mai. Dans le massif du Dévoluy les précipitations moyennes sont supérieures à 1100 mm et atteignent 1560 mm sur le plateau de Bure. Les pluies d'automne et de printemps déclenchent souvent une crue généralisée du bassin du Petit Buëch mais les orages d'été peuvent également déclencher des crues plus localisées<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Urbanisme
Le cœur historique du village de Montmaur, adossé aux premiers contreforts du massif du Dévoluy, est tourné vers le sud et surveille la vallée du Petit Buëch. Il comprend le château de Montmaur édifié au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle et classé monument historique. Le bâti plus récent, composé uniquement d'habitations individuelles, a été édifié le long des deux axes routiers desservant la commune (RD937a et RD320). Plusieurs hameaux et lotissements complètent l'habitat : une zone pavillonnaire dans le quartier du Boutariq, une autre à l'extrémité est de la commune, le hameau de La Montagne situé le vallon du Rif Lauzon à 2,5 kilomètres au nord du village et celui de La Plaine dans la plaine du Petit Buëch. Il existe par ailleurs des maisons isolées dispersées jusqu'en moyenne montagne<ref name=PPR/>.
Typologie
Montmaur est une commune rurale<ref group=Note>Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le Modèle:Date- en comité interministériel des ruralités.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Gap, dont elle est une commune de la couronne<ref group=Note>La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.</ref>. Cette aire, qui regroupe Modèle:Unité, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de Modèle:Unité<ref name="AAV2020">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="AAV20202b">Modèle:Lien web.</ref>.
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (86,2 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (83,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (50,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (18,9 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (17,2 %), zones agricoles hétérogènes (8,8 %), prairies (3,9 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,5 %), mines, décharges et chantiers (0,5 %)<ref name="CLC">Modèle:Lien web</ref>.
L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)<ref group=Carte>Modèle:Lien web.</ref>.
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous la forme latine Monsmaurus en 1120. Il appartient à toute une série de toponymes en Mont- au sens ancien de « colline », moderne « mont », éventuellement « montagne ».
En outre, les noms en Mont- sont souvent suivis d'une épithète indiquant la couleur. L'adjectif maur (occitan), mor (ancien français) avait autrefois le sens de « noir ». Le sens global est donc celui de « mont noir ». Homonymie avec Montmort (Marne, Mons Maurus en 1042)
Les types Montner « mont noir », Monblanc, Modèle:Page h', Montrouge, Montvert, Montauban, etc. sont construits selon le même principe.
Histoire
Entre histoire et légende : la possible présence sarrasine
La légende veut que le village doive son nom aux Maures, or il n'en est rien (voir rubrique Toponymie). Il contient d'ailleurs une tour appelée, à tort ou à raison, Tour sarrasine.
Sur ce sujet controversé, il est prudent de se réfugier derrière l'autorité de Joseph Roman, auteur en 1887 d'un Tableau historique des Hautes Alpes<ref>Tableau historique des Hautes Alpes.</ref>. Il écrit : Modèle:Citation.
Pour Gustave Le Bon, l'origine sarrasine ne fait aucun doute :
Modèle:Citation.Modèle:Référence nécessaire
Seigneurs de Montmaur
Solidement adossée à la montagne d'Aurouze, dotée, en ses hameaux, d'une vue sur les vallées voisines, Montmaur offre des possibilités militaires qui attirent des lignées de seigneurs hauts en couleur aux biographies souvent peu édifiantes. Les châteaux se succèdent, et celui que l'on visite aujourd'hui n'est pas le premier, comme en témoigne la présence de la tour en ruine dite sarrasine.
Dès 1265 Montmaur est qualifiée de baronnie ; elle était la quatrième parmi les quatre grandes baronnies anciennes du Dauphiné, dont les titulaires avaient le privilège de siéger aux états provinciaux en tête du corps de la noblesse. Les barons de Montmaur avaient la charge héréditaire de grands veneurs du Dauphiné.
Guillaume Artaud, seigneur de Saint-André-en Beauchêne, eut de Béatrix de la Roche, dame de Trets, fille de Sibille, dame de Trets et du Revest et de Raimond de Montauban, Raymond de Montauban, viguier de Marseille (1352-1353)<ref>Gérin-Ricard, Actes, Modèle:P..</ref>. Béatrix institua, par testament du Modèle:Date-<ref>ibid, Modèle:P..</ref>, ses fils Dragonet et Raymond de Montauban ses héritiers. Raymond devint seigneur de Trets, de Montmaur et du Revest.
Chronologie
- Du 9 au Modèle:Date-, Humbert II séjourne à Montmaur.
- 1300 : les soldats de Raymond de Turenne, révoltés contre le comte de Provence, dévalisent, à Montmaur, des marchands piémontais.
- 1405 : Geoffroy le Meingre, dit Boucicaut, gouverneur du Dauphiné, veut restreindre le droit de chasse du baron de Montmaur, et, pour avoir raison de sa résistance, fait le siège de son château. Les seigneurs du Gapençais prennent les armes et forcent le gouverneur à se retirer.
- 1756 : Montmaur ravagée par un incendie.
- 1786 : Montmaur ravagée par une épidémie.
Guerres de Religion et persécution des protestants
Guillaume Farel, de Gap à Genève
Montmaur et ses environs immédiats (Gap, Furmeyer, Veynes) constitue un très haut lieu de la Réforme.
Le théologien réformateur Guillaume Farel, est originaire de Gap. Parti étudier la théologie à Paris à l'âge de vingt ans, il fréquente des théologiens dissidents, puis le cénacle de Meaux, qui se propose d'améliorer l'étude de la Bible sans pour autant, au départ, chercher à rompre avec l'Église. À cette époque, le nom de Luther est inconnu. Il s'agit de cercles purement français qui n'imitent personne.
La rupture avec l'Église a lieu quand même, et conduit Farel à fréquenter les grands noms de la Réforme germanique, en particulier Zwingli et Bucer. Il introduit la Réforme à Neuchatel en 1530 et à Genève en 1532 ; il attire Calvin dans cette dernière ville avant de se brouiller avec lui. Il revient un temps à Gap, dont il est chassé en 1562. Il est allié, d'assez loin, aux Furmeyer, chefs protestants qui tirent leur nom du village de Furmeyer, à Modèle:Unité de Montmaur.
François de Bonne de Lesdiguières
Les guerres de Religion s'insèrent aussi dans un contexte géopolitique : le duc de Savoie, ultra-catholique, cherche à s'emparer du Dauphiné dans le cadre d'une politique générale tendant à déplacer son territoire vers le sud et vers les grands axes ; être protestant, c'est donc aussi s'opposer aux visées de la Savoie. Le même raisonnement vaut pour Genève et constitue une explication partielle de l'adhésion à la Réforme de cette ville emblématique. Cette ressemblance entre les problématiques dauphinoises d'une part et suisses d'autre part pourra surprendre, mais on se souviendra que tous ces lieux se situent dans l'aire alpine et sont proches les uns des autres.
Au départ, donc, être protestant, c'est être opposé à l'expansionnisme savoyard, quoique toutes les combinaisons soient possibles et toutes les alliances instables ; le traité de Montmaur (voir plus loin) nous montrera une alliance de catholiques et de protestants francophiles contre la Savoie ; en sens inverse, en 1692, Savoyards et protestants seront alliés pour tenter d'envahir la région.
Les ambitions du duc de Savoie sont arrêtées par sa lourde défaite contre Lesdiguières le Modèle:Nobr à la bataille de Pontcharra (Isère).
Le vainqueur de Pontcharra, François de Bonne de Lesdiguières est un cousin des capitaines Furmeyer et une grande personnalité ; il deviendra le chef incontesté des protestants du Dauphiné, puis, duc et connétable de France ; c'est surtout le proche de toute confiance du roi Henri IV, qu'il servira avec la même loyauté avant et après sa conversion au catholicisme.
Dans ce contexte, les seigneurs de Montmaur sont d'abord au service d'eux-mêmes, si bien que les événements des guerres de Religion donnent lieu à des renversements d'alliances difficiles à suivre pour le profane. On note :
Jean Flotte, dit capitaine Aurouze
Jean Flotte, dit capitaine Aurouze, est le chef des protestants de la région ; il succède en tant que tel à Furmeyer, seigneur d'un village limitrophe de Montmaur dont il tire son nom.
En Modèle:Nobr, Flotte s'empare de Gap dont il mutile les édifices religieux ; il meurt à la bataille de Montcontour le Modèle:Nobr ; il est alors remplacé par François de Lesdiguières à la tête des protestants de la région ; il est la souche de deux lignées seigneuriales ; les Flotte de Montauban sont issus de son second mariage légitime ; les Flotte de la Frédière sont une lignée bâtarde qui réussit cependant à conserver la noblesse en raison de trente-sept batailles, vingt blessures, et quarante années de loyaux et fidèles services à sa Majesté le Roi de France ; dans une lettre du Modèle:Nobr, Lesdiguières écrit, à propos de Jean Flotte de la Frédière : Modèle:CitationModèle:Référence nécessaire. Dans son testament, le capitaine Aurouze Modèle:CitationModèle:Référence nécessaire.
Balthazar Flotte de Montauban
Balthazar Flotte de Montauban, bigame, louvoie toute sa vie entre catholiques et protestants ; baron de Montmaur, comte de la Roche, né en 1554, décapité à Paris le Modèle:Nobr. Il embrassa le parti des armes, fut guidon du grand-prieur (1577), capitaine d’une compagnie (1581), colonel et gouverneur de Romans (1587). Pour doter cette ville d'une citadelle, il exproprie plusieurs centaines d'habitants sans les indemniser.
Balthazar est proche des extrémistes de tous les camps ; c'est par ses bons offices, après plusieurs réunions à Montmaur, qu'est signé, le Modèle:Nobr, le traité de Montmaur passé entre les Sieurs de Lavalette et de Lesdiguières, pour contrer les Modèle:Citation ainsi que les visées étrangères sur la région (convoitée par l'Espagne et par le duc de Savoie) ; petits détails : Lavalette, idéologiquement proche de la Ligue ultra-catholique, représente ici le roi de France Henri III, lui aussi catholique mais opposé à la Ligue ; Lesdiguières est le chef du parti protestant ; mais la présence d'ennemis communs fait que les intérêts convergent provisoirement.
En 1589, Balthazar joue les bons offices entre les habitants de Tallard, et Lesdiguières qui leur réclame une forte contribution de guerre. À cette occasion, il obtient, de la ville de Tallard, une importante rémunération personnelle en poulets, vins et pigeons Modèle:Citation, et qu'on trouvait d'ailleurs difficilement à Tallard, si bien que la réunion des victuailles consomma beaucoup de l'énergie des négociateurs de cette ville.
En reconnaissance pour le traité de Montmaur, Lavalette apporta toute l'aide possible à Balthazar dans ses démêlés avec les habitants de Romans, durablement indignés par les expropriations et autres abus de leur gouverneur.
L'on se souvient que Balthazar avait œuvré au profit de la France en facilitant le traité de Montmaur, qui s'analyse comme une alliance entre Français catholiques et protestants contre les appétits étrangers, dont ceux de la Savoie. Mais maintenant, non content de louvoyer entre deux femmes et deux religions, il va aussi louvoyer entre deux pays.
Toujours gouverneur de Romans, Balthazar décida de livrer cette ville au duc de Savoie et en fut chassé le Modèle:Nobr. Il se retira à la cour du duc ; revint en France en 1603 ; Henri IV lui pardonna et le nomma son écuyer ; il retourna de nouveau en Savoie en 1610 ; n’ayant pas été bien accueilli, il revint en France en 1613 ; puis voulant rentrer en grâce auprès du duc, il fit assassiner, près de Tarare, un prêtre italien qui portait à la régente des papiers compromettant le duc de Savoie. Il fut arrêté, convaincu de ce crime et eut la tête tranchée en place de Grève. Outre ce crime, il avait commis celui de bigamie, ayant épousé Marthe de Clermont d’Amboise du vivant de sa première femme, Isabeau des Astars de Loudun. Il avait été créé comte de la Roche en 1592. Ces démêlés judiciaires, ainsi que ceux entraînés par sa bigamie, ont raison de la fortune de la famille et lui font perdre la place prééminente qui fut la sienne parmi la noblesse du Dauphiné.
Le fantôme de Balthazar hante encore le château de Montmaur où il rôde, en tenant sa tête sous son bras
Jean Flotte de la Frédière
Fils bâtard du capitaine Aurouze, il est catholique, mais sert fidèlement la France, en particulier le roi Henri IV, ce qui lui vaudra d'être anobli, et d'être toujours soutenu par François de Lesdiguières, protestant mais ami du roi, lorsque sa noblesse sera contestée.
Ses enfants feront valoir ses Modèle:Citation.
Les persécutions
Le culte protestant fut autorisé à Veynes de 1572 à 1685, et il est permis de penser que Montmaur suivait le sort de ce gros village limitrophe.
L'année 1685 voit, au plan national, la révocation de l'Édit de Nantes et, au plan local, des dragonnades et des persécutions qui provoquent un exode important des protestants de la région.
Les départs des protestants montmaurins se situent après 1685. Peut-être en raison de la destruction du temple de Veynes qu'ils devaient fréquenter. On peut penser qu'ils ont préparé leur départ en commun et que, sous la conduite d'un meneur, ils ont entrepris le voyage. Un grand nombre d'entre eux est recensé à Genève le même jour, le Modèle:Date-. Cette année est celle où l'affluence des réfugiés français atteint son apogée. On peut lire<ref>Recueil manuscrit de Jacques Flournoy, cité dans Charles Weiss, Histoire des réfugiés protestants de France depuis la révocation de l'Édit de Nantes jusqu'à nos jours, Tome deuxième, Charpentier Ed., Paris, 1853.</ref> : Modèle:Citation.
On les retrouve pour la plupart à Neuchâtel quelques années plus tard. Seuls quelques-uns manifestent le souhait de quitter la ville, c'est le cas de Catherine Odon et de sa sœur Ève. Quelques-uns encore seront assistés à La Chaux-de-Fonds, à Schaffhouse. Et enfin seules Jeanne et Isabelle de Grégoire seront recensées à Berlin en 1698.
Le site précité relève les noms suivants : de Grégoire de Bouchet ; Audon/Odon (Oddou/Oddoul) ; Bernard ; Brunet ; Bret ; Garcin ; Guérin ; Isnard ; Martin ; Martine ; Morand ; Reuland ; Rinlan ; Roulard ; Sibourt.
Le duc de Savoie Victor-Amédée II, aidé par des protestants, cherche, en 1692, à s'emparer de la région ; en août, le village voisin de Veynes est ravagé ; il est probable que Montmaur souffre également ; la résistance dans la région est animée par Philis de La Charce, une femme appelée dont l'importance est toutefois controversée.
Mission au Québec
Balthazar-Annibal-Alexis Flotte de la Frédière (la Frédière est un hameau de Montmaur) part en 1665 au Québec avec une troupe assez importante pour le compte du roi de France ; cette mission l'oblige à se convertir sur place au catholicisme ; il se comporte de façon avide et brutale, mais cependant deux lacs canadiens portent son nom.
Benjamin Sulte<ref>Benjamin Sulte, Le régiment de Carignan, in Mélanges Historiques, vol. 8, G. Ducharme Ed., Montréal, 1922, cité dans le site sur les hameaux de Montmaur.</ref> le décrit en ces termes : Modèle:Citation.
Voici comment Balthazar traite un cultivateur qui avait eu l'audace de lui reprocher d'avoir piétiné son champ : Modèle:Citation
Ajoutons à cela des mœurs déplorables, décrites ainsi par Benjamin Sulte : Modèle:Citation.
La Résistance
Modèle:Section à sourcer En Modèle:Date-, avant même sa démobilisation, Antoine Mauduit loue le Château de Montmaur comme le lui a suggéré Gabriel Rosanvallon. Le château devient officiellement le siège de l'association « La Chaîne »<ref>Modèle:Lien web</ref> dont le nom a été choisi en hommage à Notre-Dame de la Salette. Mais sous la couverture d'un centre d'accueil pour prisonniers libérés ou évadés, Mauduit crée une véritable organisation de résistance active comprenant des personnes en situation irrégulière. Ainsi Montmaur devient l'un des premiers maquis de France. À partir de Modèle:Date-, le commandant Mauduit accueille aussi des militaires démobilisés de l'armée de l'armistice du 22 juin 1940 et des jeunes réfractaires au Service du travail obligatoire en Allemagne (STO) instauré en Modèle:Date-.
C'est à Montmaur que Serge Klarsfeld, évadé, passe deux mois en compagnie de sa famille avant de rejoindre Nice, et dans le château que François Mitterrand séjourne de façon épisodique à la fin de 1942 et au début de 1943. Il aura l'occasion de connaître la vie rude des gardes forestiers car il sera hébergé pendant Modèle:Nobr par le garde Gaston Alleaume et sa femme Renée aux Sauvas.
Au château de Montmaur sont fabriqués des faux papiers et des plans d'évasion expédiés dans les camps grâce à un réseau très structuré. Mais l'action est beaucoup plus complexe. Montmaur c'est aussi une sorte d'école de cadres où l'on tente de penser l'après guerre dans un esprit de reconstruction individuelle morale, civique et patriotique, tout en se préparant aux combats de la Libération dont tous savent qu'ils seront très durs.
Enfin, dès Modèle:Nobr, le commandant Mauduit participe au réseau de renseignements « Mathilda » qui prépare des parachutages. Plusieurs parachutages sont organisés dans la région de Montmaur, où même les enfants ont leur rôle à jouer : Un jour, un avion transportant des munitions à l'attention des maquisards dirigés par le Commandant Maudhuit, au lieu de lâcher sa cargaison en Dévoluy, le fit sur le plateau de Bure. Tout explosa en plein jour sous les yeux des enfants de l'école de Montmaur en promenade aux Sauvas. L'instituteur leur fit croire qu'il s'agissait d'un orage. Les enfants ne répliquèrent rien bien qu'il fasse grand beau temps ce jour-là… Malgré son vacarme, l'affaire ne fut jamais ébruitée (si tant est qu'elle pouvait l'être davantage !) et resta ignorée des Allemands.
Le commandant Mauduit est arrêté au Saix le Modèle:Nobr, et déporté. Il décède un mois après son retour de déportation en 1945. En 1949 un comité présidé par François Mitterrand réalise le vœu de Mauduit d'être enterré à Montmaur, sur la colline Sainte-Philomène. En 1986, une plaque commémorative est apposée sur le château. Depuis, une gerbe y est déposée chaque Modèle:Date-<ref>Le Dauphiné libéré, édition Hautes-Alpes, 24 août 2010, page 9</ref>.
Politique et administration
Modèle:ÉluDébut Modèle:ÉluDonnées
Modèle:Élu actuel Modèle:ÉluFin
Population et société
Démographie
Modèle:Population de France/section
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Le château
Le château de Montmaur a été bâti à partir du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, il va évoluer et s'agrandir au fil des siècles. Cette bâtisse était dotée à chaque angle d'échauguettes qui seront remplacées en 1590 par quatre tours massives, dont deux sont encore intactes sur la partie sud. Cette propriété comprend dans son ensemble historique des bâtiments fermiers (écuries, étables, granges, forge, four à pain…), et une courtine située à l'ouest dans la partie appelé la Flamme. Ses grandes salles d'apparat (dont certaines font Modèle:Unité au sol) sont dotées de plafonds à la française et de cheminées en gypse d'époque Renaissance. L'intérieur est très riche en fresques, dont certaines remontent à la Renaissance et aux {{#switch: XVIII
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}}, les colonnes en gypse de l'escalier d'honneur sont de styles dorique, ionique ou même corinthien.
Une des autres richesses artistiques du château est constituée par ses portes en noyer, celles-ci sont sculptées de nombreuses représentations en trompe-l'œil. À l'extérieur, le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle a vu l'aménagement des jardins. Il a été racheté en 2006 par le département des Hautes-Alpes qui a engagé des travaux afin de pouvoir ouvrir sa visite au public ; depuis, il se visite de la fin du mois de juin aux Journées du patrimoine en septembre, des spectacles et expositions y étant également proposés<ref>Modèle:Lien web.</ref>. L'édifice est classé au titre des monuments historiques en 1988<ref>Modèle:Base Mérimée.</ref>.
La tour sarrasine
Des vestiges d'une tour de guet dite sarrasine (bien qu'aucunes preuves d'invasions ou de razzias soient rapportées pour ce territoire par les historiens) sont visibles sur la colline au-dessus du village. Elle complète un système défensif aujourd'hui presque disparu comme notamment des remparts autour du château.
Le vieux château
Le premier bâtiment à vocation défensive de Montmaur, fut construit à Modèle:Unité. d'altitude au sommet de la montagne de la Coucherine au-dessus du village par la famille noble des Montauban au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. La construction plus tard d'un nouveau château au contact de ses basses terres, sans doute pour des questions de commodités et de conforts, laissera ce premier bâtiment à l'abandon et à la ruine.
La chapelle Sainte-Philomène
Isolée sur une petite butte entre le village et la route nationale, cette pittoresque chapelle est constituée des vestiges d'une ancienne église romane. L'édifice qui était en mauvais état a été transformé en chapelle au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, à la suite de la guérison miraculeuse d'une jeune fille percluse du village, Élisabeth Reynaud qui invoquait sainte Philomène pour sa guérison. De l'édifice primitif bâti sur les plans d'une croix latine reste le chœur et une abside. La chapelle est inscrite au titre des monuments historiques en 1948.
Personnalités liées à la commune
- Pierre Ponson du Terrail (Modèle:Date- - Modèle:Date-), romancier, est né à Montmaur.
- Charles Blanc (Modèle:Date- - Modèle:Date-), préfet de police de Paris entre 1897 et 1899, est mort à Montmaur.
- Jean Couzy (Modèle:Date- - Modèle:Date-), célèbre alpiniste mort dans l'ascension de la crête des Bergers (massif du Dévoluy), enterré au cimetière communal.
- Cyprien Sarrazin (Modèle:Date-), skieur alpin.
Héraldique
Notes et références
Notes
Cartes
Références
Voir aussi
Bibliographie
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