Midrash

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Page de titre d'une édition du Modèle:Lang (Prague, 1613).

Le Modèle:Lang (Modèle:Lang-he, pluriel Modèle:Lang) désigne à la fois :

  • une méthode herméneutique d’exégèse biblique opérant principalement par comparaison entre différents passages bibliques ;
  • par métonymie, la littérature recueillant ces commentaires.

Il représente le troisième des quatre modes d’interprétation rabbinique de la Bible hébraïque, et est subdivisé en Modèle:Lang qui entend tirer des lois du texte, et midrash aggada, à but généralement homilétique.

Longtemps réduit à sa dimension folklorique et apparemment naïve, le Modèle:Lang a connu un regain d’intérêt Modèle:Quand, lorsque des biblistes ont redécouvert derrière ses exégèses apparemment extravagantes les parallèles qui se fondent sur l’intertextualité de la Bible et ouvriraient selon certains une fenêtre sur l’élaboration même des textes qu’il commente.

Définition

Le mot signifie en hébreu : « qui vient du Modèle:Lang ». Le Dictionnaire international des termes littéraires<ref>DITL en ligne.</ref> définit le terme ainsi : « nom hébreu masculin singulier formé sur la racine d-r-sh, plus précisément sur le verbe Modèle:Lang : "exiger", "interroger", "examiner", d'où "interpréter en profondeur" ». Modèle:Lang apparaît à deux reprises seulement dans la Bible, dans un contexte identique<ref>Chroniques, Modèle:II, 13,22 et 24,27 : [les autres événements de la vie du roi] sont mentionnés dans le Modèle:Lang d'un prophète.</ref>. Le mot signifie ici « récit », « exposé détaillé ». Dans la littérature talmudique, il prend parfois le sens d'« étude ». Mais selon le Traité des Pères<ref>Modèle:Lang, 1,17.</ref>, ce n'est pas le Modèle:Lang ou l'étude qui est l'essentiel, mais le maaseh, l'œuvre, l'interrogation, l'action ; cette rivalité entre œuvre, action et étude se retrouve par exemple dans les Épîtres de Paul. De ce sens d'« étude » pour midrash découle l'expression de Modèle:Lang, « maison d'étude ».

Le deuxième commentaire de Rachi sur le premier verset de Bereshit 1:1 (« Au commencement Dieu créa les cieux et la terre ») glose comme suit<ref>Pour voir en ligne le texte de la Bible avec le commentaire de Rashi, on peut se rendre sur cette page et cliquer l'onglet « Avec Rashi ».</ref> : « Modèle:Lang » (ʾModèle:Lang) : « Ce texte ne dit rien si ce n'est : Modèle:Lang », Modèle:Lang étant un impératif qui signifie littéralement : « Exigez (de) moi (que mon sens ressorte) », c'est-à-dire « Recherchez-moi ». Le Modèle:Lang construit donc une exégèse du texte biblique. Toutefois, il s'agit d'une exégèse très particulière qui use de paraboles, d'allégories, de métaphores, de jeux de mots à base de glissements phoniques (y compris entre hébreu, araméen), sémantiques, allusifs, de concordances temuriques (permutation des voyelles possibles<ref>voire des consonnes dans les sous-produits d'une démarche cabalistique inexperte selon le mot de Menahem R. Macina, (ULB).</ref>) et guématriques (à partir du calcul de la valeur numérique des mots)… et qui finit par produire des textes fort éloignés du texte biblique commenté.

Selon Daniel Boyarin, le Modèle:Lang est un « mode de lecture biblique qui relie des passages et des versets différents pour élaborer de nouveaux récits […]. Les rabbins qui ont élaboré la manière midrashique de lire considéraient la Bible comme un énorme système de sens, chaque partie commentant ou complétant tout autre partie. Ils étaient ainsi capables de fabriquer de nouveaux récits à partir de fragments des anciens textes de la Bible elle-même […]. Les nouveaux récits, qui se fondent étroitement sur les narrations bibliques mais qui les élargissent et les modifient également, sont tenus pour les équivalents des récits bibliques eux-mêmes. »<ref>Daniel Boyarin, Le Christ juif, Paris, Cerf, 2014, Modèle:P., Modèle:Nobr.</ref>

On considérera donc que le mot Modèle:Lang est doté d'une homonymie interne :

  • de nombreux Modèle:Lang (avec une minuscule) sont rapportés dans les Talmuds ;
  • on désigne aussi par Modèle:Lang (avec une majuscule) des compilations d'enseignements oraux et de commentaires systématiques des livres bibliques qui n'ont pas trouvé place dans les recueils du Talmud ; on y trouve aussi des proverbes, des contes et des fables ;
  • le Modèle:Lang est enfin une méthode d'exégèse, aux règles précises, dont les [[13 principes de Rabbi Ishmaël|Modèle:Nobr de Rabbi Ishmaël]] donnent une idée : on dit que tel verset dérive de tel autre « par Modèle:Lang » ;

Méthode

Selon Marc-Alain Ouaknin, le Modèle:Lang, méthode d'exégèse directe du texte biblique, se distingue de la Modèle:Lang, méthode indirecte, « indépendante de la base scripturaire sur laquelle elle s'appuie ».

Traditionnellement, la compréhension du texte biblique est divisée entre le Modèle:Lang (sens littéral), le Modèle:Lang (sens allusif), le Modèle:Lang (exégèse) et le Modèle:Lang (mystique). Le Modèle:Lang se concentre sur le Modèle:Lang et plus encore sur le Modèle:Lang. Il recourt à des procédés rhétoriques tels que l'allégorie, la métaphore, la concordance, l'analogie, la gématrieModèle:Référence nécessaire.

L'herméneutique talmudique a été codifiée successivement par Hillel (les sept principes de Hillel), Rabbi Modèle:Lien (« ett est inclusif », traité Modèle:Nobr), Rabbi Akiva, Rabbi Ishmaël, Rabbi Eliezer ben Rabbi Yossi le Galiléen (les Modèle:Nobr).

Halakha, Aggada, Pesher

Les auteurs classiques distinguent :

La distinction n'est pas toujours aisée, de nombreuses anecdotes servant de support à des décisions éthiques, comme les Fables de La Fontaine ont des « moralités ».

Après le retour de l'Exil de Babylone, la Torah a été au centre de la vie juive. Le souci permanent des autorités fut d'assurer la conformité des comportements individuels et collectifs aux commandements de la Torah. Or les règlements de celle-ci, ayant été écrits dans des circonstances anciennes, devaient être adaptés à de nouvelles circonstances.

L'exégèse de la loi constitue le « Modèle:Lang ».

Bien qu'on appelle les plus anciens (recueils de) Modèle:Lang, les « Modèle:Lang », ils ne comprennent pas que de la Modèle:Lang, mais aussi de la Modèle:Lang. On pourrait les appeler les Modèle:Lang « tannaïtiques » (les Modèle:Lang étant les docteurs de la Modèle:Lang, entre le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle), si ce titre n'était pas déjà en usage, d'une part, et si, d'autre part, lesdits Modèle:Lang tannaïtiques, et les leçons qu'ils contiennent, notamment en matière de aggada, n'avaient été remaniés par les Modèle:Lang, les docteurs du Modèle:Lang qui leur succédèrent, dont l'ère s'étend du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

Les grands recueils

Quoique le texte biblique présente quelques exemples de Modèle:Lang (par exemple les titres de certains psaumes donnent l'impression d'être un travail midrachique sur 1-2 Samuel), cette méthode d'allègorèse se développe et se systématise principalement aux temps rabbiniques.

Les principaux recueils dits « halakhiques » proviennent soit de l'École de Rabbi Ismaël, soit de l'École de Rabbi Akiva (deux des principaux Modèle:Lang du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle), mais la distinction entre ces deux « Écoles », manifestement fixée et réinvestie par diverses traditions des Modèle:S mini - Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, fait l'objet d'interprétations divergentes et complexes.

Certains, comme Gary Porton, tiennent même la querelle Ismaël / Akiva pour « artificielle ». Le paradoxe (la « querelle artificielle ») veut que les fameuses [[13 principes de Rabbi Ishmaël|Modèle:Nobr d'exégèse de Rabbi Ismaël]], définissant la méthode même du Modèle:Lang halakhique comme « lecture infinie » nourrissant la « démarche » du peuple de l'Alliance, se trouvent précisément à l'ouverture du « Modèle:Lang ».

Il est difficile d'étayer les liens entre ces deux styles de Modèle:Lang ou d'établir une biographie circonstanciée de ces deux « figures » du début du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, riches d'anecdotes légendaires, voire miraculeuses : cette recherche est considérée comme une « quête » impossible depuis les études de Jacob Neusner et d'autres.

On considère qu'il n'existe pas de Modèle:Lang Halakhique sur la Genèse (Modèle:Lang), parce que c'est avant tout l'histoire (relevant d'exégèses aggadiques) qui en fait la richesse, plutôt que le matériel légal. Le matériel légal qu'elle contient (sur le shabbat, la circoncision, les sacrificesModèle:Etc.) est donc traité à partir de ses occurrences dans les autres Livres bibliques.

Modèle:Lang

Définition

Le Modèle:Lang rassemble une collection d'écrits périphériques au Modèle:Lang, ordonnés selon le plan du Modèle:Lang. Il se distingue par le grand nombre de [[Aggada|Modèle:Lang]] qu'il contient. Par Modèle:Lang, on entend un genre d'écrits (histoire, fiction, légende, allégorie, observation scientifiqueModèle:Etc.) qui ne sont pas concernés par la loi. Le Modèle:Lang est donc une collection de récits en relation avec des mots, des thèmes, ou des unités narratives du Modèle:Lang.

Divers recueils de Modèle:Lang sont publiés. Le plus important se nomme Modèle:Lang ou Modèle:Lang, (de Modèle:Lang, comme ci-dessus et Modèle:Lang qui signifie grand, multiple et dont la forme plurielle est Rabboth), qui compte un grand nombre de volumes. D'autres recueils comprennent la Modèle:Lang (Divisions pour les Fêtes), Modèle:Lang (Traités), Modèle:Lang (Livre), et Modèle:Lang (Livres).

Contenu

Le Modèle:Lang aborde des sujets variés. Confrontés à ceux qui interprètent la Modèle:Lang dans un sens strictement littéral, les Rabbis offrent des interprétations créatives et subtiles par divers modes d'exégèse. Le Modèle:Lang comprend quantités de récits issus d'un examen du mot à mot ou de certaines expressions. Parfois, il comble un blanc apparent dans un récit. Le Modèle:Lang cherche à découvrir le sens intérieur du Modèle:Lang.

Le texte est divisé en Modèle:Lang (section), puis Modèle:Lang ou unité élémentaire de commentaire. La référence au texte du Modèle:Lang est donnée par la Modèle:Lang puis le Modèle:Lang.

Livres du Modèle:Lang Commentaires relatifs
Genèse Modèle:Lang
Exode Modèle:Lang
Lévitique Modèle:Lang
Nombres Modèle:Lang
Deutéronome Modèle:Lang
Esther Modèle:Lang
Cantique des Cantiques Modèle:Lang
Ruth Modèle:Lang
Lamentations Modèle:Lang
Ecclésiaste Modèle:Lang

Sources et auteurs

Si quelques-uns croient les Modèle:Lang divinement inspirés, comme tout élément d'un corpus de littérature religieuse, certains d'entre eux ne doivent absolument pas être pris au sérieux quoique la portée de chacun de ces récits dépasse toujours le premier abord issu de la première lecture.

Selon la tradition juive, les Modèle:Lang relèvent de la « Loi orale » révélée à Moïse en même temps que la Modèle:Lang écrite. Certains classiques, comme l'histoire du jeune Abraham brisant les idoles fabriquées par son père, ou celle du jeune Moïse faisant tomber la couronne de Pharaon et se brûlant la langue aux braises ardentes qu'on lui présente, ont d'ailleurs acquis le statut de texte révélé.

Le Modèle:Lang recueille les commentaires des sages et des érudits. Quant aux sources écrites du Modèle:Lang, elles remontent la plupart du temps à l'époque des Modèle:Lang (200 - 500 de notre ère). Pour une partie de ces sources, disons Modèle:Lang, Modèle:Lang, et Modèle:Lang, on peut les suivre jusqu'aux Modèle:Lang (de -400 à 200). Toutefois, la rédaction des Modèle:Lang s'étend sur une période d'environ Modèle:Nombre et les compilateurs en sont, le plus souvent, anonymes.

Modèle:Lang, ou parfois Modèle:Lang

Sa rédaction s'échelonne entre le début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et le courant du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle de l'ère commune. Ce Modèle:Lang sur la Genèse offre des explications des mots et des phrases, des interprétations haggadiques et divers exposés dont la plupart sont liés d'assez loin au texte du fait du cheminement de pensée des commentateurs reproduits dans le texte. Le commentaire s'entrelace de maximes et de paraboles. Sa rédaction s'appuie sur les premières sources rabbiniques, y compris la Modèle:Lang, la Modèle:Lang, les préceptes halachiques, les Modèle:Lang. Le texte qui nous en est parvenu s'apparente à une version du [[Talmud de Jérusalem|Modèle:Lang de Jérusalem]] qui lui ressemble, sans être exactement identique…

C'est dans Modèle:Lang (38:16), qu'à propos de l'interprétation du verset « Et Haran mourut devant son père » (Modèle:Nobr) sont racontées les célèbres histoires d'Abraham brisant les idoles de son père Terah et du miracle sauvant Abraham de la fournaise où le plonge Nemrod, histoires qui, quoique absentes du récit biblique, ont acquis la même autorité.

Autres recueils

Modèle:Lang

Le Modèle:Lang ou « Grand Modèle:Lang » est une anthologie de Modèle:Lang du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, tirée de la littérature rabbinique et rassemblée par le rabbin David ben Aaron d'Aden (Yémen). Il commente le Pentateuque suivant les [[Parasha de la semaine|Modèle:Lang]], c'est-à-dire le système de lectures hebdomadaires.

Modèle:Lang

C'est le Modèle:Lang sur les Psaumes compilé au long des siècles. Sont absents les commentaires des Modèle:Nobr Modèle:Nobr. Modèle:Lien le réunit en 1891.

Modèle:Lang et littérature chrétienne

Modèle:Article détaillé Les méthodes d'exégèse juive de ce que les chrétiens appellent l'Ancien Testament, parmi lesquelles le Modèle:Lang, permettent de mieux comprendre l'arrière-plan littéraire du Nouveau Testament<ref>Frédéric Manns, Une approche juive du Nouveau Testament Éditions du Cerf 1998 dont un extrait est en ligne sous le lien en PDF.</ref>. Michel Remaud observe : « Les “Écritures” citées par le Nouveau Testament étaient des Écritures déjà interprétées : les Modèle:Lang et le Modèle:Lang sont des maillons indispensables de la dynamique qui va de l'Ancien au Nouveau Testament »<ref>Michel Remaud : Évangile et tradition rabbinique, Lessius, 2003.</ref>. Elian Cuvillier parle ainsi de Matthieu comme d'un « scribe inspiré » qui, à partir de citations de l'Ancien Testament, crée de « nouvelles » paroles de Jésus<ref>Dans Introduction au Nouveau Testament, Modèle:Lang, 2015, L’Évangile selon Matthieu, Modèle:P..</ref>.

L'hypothèse d'un « genre midrashique » à l'œuvre dans la Bible et se développant dans les productions ultérieures, rabbiniques comme chrétiennes, est formulée par Renée Bloch (qui collabore avec le père Paul Demann) et par Geza Vermes. Des spécialistes tels que Frédéric Manns ont identifié un certain nombre de « Modèle:Lang chrétiens »<ref>Voir par exemple Frédéric Manns Un Modèle:Lang chrétien : le récit de la mort de Judas Revue des Sciences religieuses Strasbourg, 1980, Modèle:Vol., no 3, Modèle:P. -

Col. 1, 15-20: Modèle:Lang chrétien de Modèle:Nobr Revue des sciences religieuses, Strasbourg,  1979, Modèle:Vol., no 2, Modèle:P..</ref>. Ainsi le récit de l'enfance de l'Évangile selon Matthieu est « en grande partie un Modèle:Lang à partir de l'histoire de Moïse » et le texte apocryphe du Protévangile de Jacques peut « être considéré comme une paraphrase midrashique des récits de l'enfance que l'on lit dans Matthieu ou dans Luc » selon François Blanchetière<ref>François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien (30-135), Le Cerf, 2001, Modèle:P..</ref>.

Certains auteurs mythistes (c'est-à-dire partisans de l'inexistence historique de Jésus) comme Earl Doherty ou Bernard Dubourg soutiennent que les Évangiles sont une création midrashique, et donc que le personnage de Jésus est une fiction littéraire<ref>Voir Père Patrice Sabater : Recension de Maurice Mergui.</ref>. On peut rapprocher ces théories de celles de Claude Tresmontant, qui ont fait l'objet de vives controverses. En 2017, Nanine Charbonnel, professeur de philosophie, propose une approche encyclopédique de cette question<ref>Nanine Charbonnel, Jésus-Christ, sublime figure de papier, préface de Thomas Römer, Berg International, 2017.</ref>.

Bibliographie

Traductions en français

Ouvrages généraux

Filmographie

Notes et références

<references />

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Liens externes

En anglais

Modèle:Palette

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