Saké

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Modèle:Voir homonymes Modèle:À sourcer Modèle:Infobox Boisson

En français, le mot saké désigne une boisson alcoolisée japonaise à base de riz. Il s'agit d'un alcool de riz produit par fermentation titrant de 11 à 20°. En japonais, bien que ce même terme Modèle:Japonais ou Modèle:Japonais désigne cette boisson, son sens peut s'étendre selon le contexte à toute boisson alcoolisée, aussi les Japonais utilisent-ils plutôt le terme Modèle:Japonais, pour être plus spécifique.

Par extension, ce terme peut être employé pour désigner le « vin de riz » (Modèle:Chinois) ou « vin de céréale » (Modèle:Chinois) chinois qui, comme lui, est fabriqué à partir de céréales cuites à la vapeur, inoculées par un activateur amylo-fermentaire nommé « qu » en chinois et kōji en japonais.

Historique

Fichier:Drinking sake.jpg
Deux femmes buvant du saké au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle.

La fabrication du saké de riz aurait été introduite de Chine au Japon peu après la riziculture, à la période Yayoi (Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle), se propageant d'ouest en est à partir de Kyūshū et Kinki. L'inoculation du ferment était des plus primitives, dite Modèle:Japonais, les céréales cuites étant saccharifiées par la salive, et la fabrication du saké se disait kamosu, dérivé du verbe kamu (mâcher, mordre).

Au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle (période Nara), le saké reçoit ses lettres de noblesse par un édit de la cour impériale, en même temps que les deux religions nipponnes codifient son caractère sacré, en l'intégrant à certains rites. Au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle (période Heian), l'Enkishiki décrit un procédé de fabrication d'une dizaine de sortes de saké faits de « riz additionné de kōji et d'eau » et fournit des indications sur le chauffage. De la fin de la période Heian à la période Muromachi, la demande en saké croissant vertigineusement, son prix dépasse celui du riz. Prenant le relais de la cour impériale, les temples fabriquant du saké se multiplient.

Le Osake no nikki, « Journal du saké », rapporte la découverte du double ensemencement. Le précurseur du saké actuel était né. Au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, à Nara, la fabrication de grandes cuves donne un coup de fouet à la production de masse et de nombreux Modèle:Japonais voient le jour. Le saké « Morohaku » de cette époque était presque identique au saké moderne.

C'est au cours de l'époque d'Edo qu'un brasseur de Nada découvre l’importance de la minéralité de l’eau sur la qualité du saké. Plusieurs méthodes de fabrication existent alors, dont le style Kohama. À la période Meiji, l'Institut national des fermentations est fondé et la chimie s'impose ainsi que la plupart des matériaux modernes<ref>Aux origines du sake, Office National du Tourisme Japonais.</ref>. La première machine à polir électrique est fabriquée en 1896 et offre un rendement vingt fois plus efficace que le système à pédale d'alors<ref name=Figaro>Modèle:Lien web.</ref>.

Qu'est-ce que le saké ?

Fichier:Sake barrel offering at meiji shrine - yoyogi park.jpg
Komodaru (tonneaux de saké) en offrande au temple Meiji-jingu à Tokyo.

Bien que parfois abusivement baptisé vin japonais (Japanese wine) par les Japonais eux-mêmes, le saké, au sens strict de nihonshu, est une « bière de riz », c’est-à-dire une eau de source dans laquelle on a fait étuver et fermenter du riz, après saccharification à l'aide d'une moisissure appelée Modèle:Japonais. Ce champignon ascomycète, dont le nom scientifique est Aspergillus flavus var. oryzae, permet de se dispenser du maltage utilisé pour d'autres alcools. À la différence de la bière, le saké ne présente toutefois aucune effervescence.

La qualité d'un saké dépend de trois facteurs essentiels définis par la formule waza-mizu-kome :

Les proportions requises sont 80 % d'eau et 20 % de riz.

Les riz sont soigneusement sélectionnés parmi une centaine de variétés à saké appelées Modèle:Japonais ou simplement Modèle:Japonais<ref name="Nippon">Le succès mondial de la cuisine japonaise enflamme la demande en riz pour saké, Nippon.com, le 30 octobre 2015.</ref>. Les plus populaires sont les variétés Modèle:Japonais, Modèle:Japonais, Modèle:Japonais et Modèle:Japonais<ref name=Figaro/>. Le riz à saké se caractérise par la grosseur de ses grains, la présence d'un cœur blanc et opaque dit Modèle:Japonais au centre du grain, et sa faible teneur en protéines<ref name=Nippon/>.

Sauf exception, le saké ne se conserve pas plus d'un an après sa mise en bouteille.

Chaque région du Japon a son cru : les Modèle:Japonais ou Modèle:Japonais des préfectures de Niigata et d'Aomori sont très renommées, mais de modestes jizake (sakés de pays) réservent de bonnes surprises.

Fabrication

Fichier:Moromi.JPG
Le moromi, une étape de la fabrication du saké.

Le riz est d'abord poli pour le débarrasser du son (qui est à l'origine d'arômes désagréables après la fermentation), des graisses et de l'albumine, jusqu'à ne laisser que le cœur du grain, appelé Modèle:Japonais, riche en amidon. Ce pourcentage, exprimant le résidu, varie d'un type de saké à l'autre. Plus le grain est poli (fraisé), plus le taux résiduel ou Modèle:Japonais sera bas, et plus le saké sera fin<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Le riz est ensuite lavé pour le débarrasser des résidus collés au grain après le polissage. La poudre blanche récupérée, appelée nuka, est envoyée dans le domaine agro-alimentaire ou dans le domaine cosmétique. Le riz est ensuite immergé le temps qu'il atteigne une certaine teneur en eau, puis il est cuit à la vapeur<ref name=Omakase>Modèle:Lien web.</ref>.

Le kōji-kin est appliqué à une partie du riz cuit à la vapeur, qu'il ensemence pendant une durée de 40 à 45 heures. Le produit obtenu, le Modèle:Japonais, entre pour environ 15 % dans la composition du saké final<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} How sake is made : Koji is one of the crucial ingredients in sake brewing, Sake-world.</ref>. On prépare également le shubo, un mélange de kōji, de riz blanc cuit à la vapeur, d'eau et d'un mélange de levures pures. Le but est de développer la population des levures qui aura la charge de transformer le sucre en alcool. Cette préparation s'étale sur une durée de deux semaines<ref name=Omakase/>. Il existe trois méthodes pour réaliser le shubo. Les méthodes kimoto ou yamahai durent une trentaine de jours et sont donc peu utilisées. La méthode sokujo-moto, avec ajout de ferments lactiques pour la protection contre les bactéries, n'a besoin que de quatorze jours et représente 90% de la production<ref name=Figaro/>.

La fermentation alcoolique a ensuite lieu grâce à l'action des différentes levures sur le mélange eau-riz-kōji-shubo appelé Modèle:Japonais, et dure de quinze jours à un mois, selon la température de fermentation, le type de levures employées et la qualité finale du saké<ref name=Omakase/>.

Le riz est ensuite pressé pour en extraire le jus qui deviendra le saké, puis filtré pour obtenir, d'un côté, le saké clair, et, de l'autre, les lies blanches ou Modèle:Japonais, qui peuvent être utilisées dans d'autres recettes alimentaires ou comme engrais, et les solides qui n’ont pas été fermentés. On laisse ensuite le saké clair reposer afin de laisser le temps aux derniers solides de se déposer dans le fond de la cuve. Le saké peut ensuite être clarifié au charbon, ce qui va ajuster la saveur et la couleur<ref name=Omakase2>Modèle:Lien web.</ref>.

La plupart des sakés sont ensuite pasteurisés, généralement une seule fois. On chauffe le saké très rapidement tout en le faisant passer dans un tuyau plongé dans l'eau chaude. Le but est, comme toute pasteurisation, d'éliminer les dernières bactéries et les enzymes. Le saké est ensuite généralement laissé à reposer pendant quelques mois. Avant embouteillage, de l'alcool distillé est parfois ajouté, puis le saké est mélangé avec de l'eau pure pour réduire le pourcentage d'alcool. Une seconde pasteurisation peut intervenir ensuite<ref name=Omakase2/>.

Catégories de saké

Seishu est l'appellation officielle pour distinguer le nihonshu des autres alcools. Il est divisé en deux catégories de saké en fonction de leur nature : futsūshu ou tokutei-meishōshu.

Modèle:Japonais est le saké le plus consommé (deux-tiers de la production), sans qu'aucune contrainte de taux de polissage du riz ni d'additifs ne lui soit appliquée. Il peut même être dilué et mélangé à l'affinage. Il est le plus souvent consommé chaud (kan, hitohada, atsukan).

Modèle:Japonais ou Modèle:Japonais<ref>« Qu'allez-vous trouver dans votre verre », Zoom Japon, nModèle:O 38, avril 2014.</ref> représente environ 20 % du marché. Pour ce type de saké, le taux de kōji est obligatoirement supérieur à 15 %.

Le tokutei-meishōshu réunit plusieurs appellations contrôlées, en fonction du seimai-buai (pourcentage de riz restant après polissage), de l'addition ou non d'alcool et de la technique de brassage<ref>Pour le détail de la classification des sakés artisanaux de cette qualité, voir aussi The long journey from rice to ambrosia John Gauntner, Japan Times, 4 février 2002.</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Avec addition d'alcool distillé avant la filtration, les appellations sont :

Sans addition d'alcool, les appellations sont :

  • Modèle:Japonais : seimai-buai libre, à condition de préciser le taux sur l'emballage.
  • Modèle:Japonais : seimai-buai inférieur à 60 %, ou produit par une technique de brassage particulière.
  • Modèle:Japonais : seimai-buai inférieur à 60 %.
  • Modèle:Japonais : seimai-buai inférieur à 50 %. Il est considéré au Japon comme le sommet de l'art du brassage, donnant un bouquet subtil mais aromatique, une saveur fruitée et complexe, et son prix est en conséquence très élevé.
Fichier:Nigori sake.jpg
Une coupe de doburoku ou nigorizake.

D'autres appellations existent et viennent s'ajouter aux précédentes. Modèle:Japonais est un saké à base de Modèle:Japonais proche de la méthode chinoise. Modèle:Japonais ou Modèle:Japonais est un saké non filtré, à l'ancienne. Il est moins alcoolisé et de saveur douceâtre, sa consommation reste marginale. Son équivalent coréen est le makkolli<ref name=uisuki>Modèle:Lien web.</ref>.

Modèle:Japonais désigne tout saké non pasteurisé (chauffé une seule fois avant l'expédition), quelle que soit sa catégorie. Ceci est rendu possible grâce aux progrès de la filtration. De saveur piquante et rafraîchissante, il se consomme froid<ref name=uisuki/>. Modèle:Japonais est un saké pur, sans addition d'eau au moment de l'expression du moromi. Il titre de 18 à 20°.

Enfin, Modèle:Japonais, « vieille réserve », est un saké spécial de couleur jaunâtre et saveur mielleuse, se conservant dix à vingt ans.

Qualités organoleptiques

Voici un exemple d'étiquette pour un saké de qualité supérieure, avec sa traduction :

Japonais
日本酒度 +5(辛口)
酸度 1.4(芳醇)
アルコール度 15.5%
使用米 美山錦
出羽燦々
精米歩合 50%
使用酵母 小川酵母
楽しみ方 冷やして
Français
Nihonshu-do +5 (sec)
Sando 1,4 (moelleux)
Taux d'alcool 15,5°
Riz utilisé Miyama-nishiki
Kōji Dewa-sansan
Seimaibuai 50 %
Levure utilisée Ogawa
Mode de dégustation frais (rafraîchir)

Modèle:Japonais est une échelle hydrométrique allant de +10 (sec) à -20 (doux, moelleux). Elle est parfois réduite à la mention Modèle:Japonais ou Modèle:Japonais, et deux valeurs intermédiaires, yaya-amakuchi, yaya-karakuchi.

Modèle:Japonais est une échelle indiquant le degré d’acidité du saké. Elle exprime en millilitres la quantité d’hydroxyde de sodium qu'il faudrait rajouter à dix millilitres de saké pour obtenir un pH neutre (7).

Modèle:Japonais est le pourcentage de riz perlé restant après le polissage, en général entre 30 et 70 %.

Température de dégustation

Le saké peut être apprécié à différentes températures : froid, chambré ou chauffé. Modèle:Refsou.

Modèle:Japonais se dit d'un saké servi froid (8 à Modèle:Unité), surtout pour les grands crus ou les jizake servis à l'apéritif. Modèle:Japonais se dit d'un saké chauffé (dans un pichet ou dans un grand verre), traditionnellement au bain-marie, mais de plus en plus au four à micro-ondes (qui dispose au Japon d'un programme spécifique, kanzaké).

Dans la restauration, il est possible de préciser à la commande la température d'un saké chaud : hitohada ou atsukan. Un saké Modèle:Japonais est chauffé à température du corps, soit 36Modèle:Unité. Un saké Modèle:Japonais est chauffé à Modèle:Unité : cette préparation s'approche d'un grog en hiver, et le saké contient alors moins d'alcool, en partie perdu par évaporation. Cette préparation est généralement réservée aux sakés de table.

Récipients

Fichier:Sake set.jpg
Sakazuki (coupe plate), choko (petite tasse) et masu (boite).

On conserve le saké dans des tonneaux en bois appelés komodaru. On peut aussi le conserver dans des bouteilles traditionnelles appelées heishi.

Le saké est servi à l'aide d'un shuki, un service composé de pièces variées. On y trouve des coupes ou des verres et une bouteille ou un pichet de type tokkuri (en porcelaine, rarement en verre ou en bambou) ou chirori (généralement en métal). Le chōshi est un pichet en céramique ou plus souvent en métal, avec une anse et un bec verseur, réservé aux occasions auspicieuses ou cérémoniales.

Plusieurs sortes de coupes ou verres à saké existent : guinomi, coupe d'environ 6 à Modèle:Unité de diamètre ; choko, coupe d'environ Modèle:Unité de diamètre ; ou encore masu, gobelet cubique en bois. Enfin, les sakazuki sont des coupes très évasées en porcelaine, ou plus rarement en bois, utilisées essentiellement pour les situations formelles et notamment dans un masu comme lors du mariage shintoïste, avec le chōshi.

Économie et consommation

En 1975, la consommation annuelle de saké au Japon était de Modèle:Unité. En 2010, elle était de Modèle:Unité, une baisse due notamment au manque d’intérêt des jeunes<ref name="Nagasawa">Takaaki Nagasawa, « Paris va-t-il s’enflammer pour le saké avec Dassai ? », Nippon.com, le 5 février 2014.</ref>. Les exportations représentaient Modèle:Unité en 2000, mais Modèle:Unité en 2010<ref name="Nagasawa"/>. En 2013, on comptait environ Modèle:Unité au Japon<ref name="Nagasawa"/>.

Des appellations parfois abusives

Le saké diffère fondamentalement des autres alcools servis dans les restaurants chinois et vietnamiens d'Europe, appelés abusivement saké par les consommateurs ou même les serveurs. Il s'agit alors le plus souvent d'alcool de sorgho parfumé à la rose Mei Kwei Lu ou beaucoup plus rarement d'alcool de riz Baijiu chinois ou de « Lúa mới » (nouvelle récolte) vietnamien. L'agent qui est à la base de leur transformation en alcool est un autre champignon, Choum-choum (Rhizopus oryzae), et ce sont en général des alcools distillés.

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes

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Bibliographie

  • Siméon Molard, Les Secrets du saké, Éditions Issekinicho, 2018Modèle:ISBN

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