Grégoire de Nazianze

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Grégoire de Nazianze (en Modèle:Lang-grc), ou « de Naziance », dit « le Jeune », ou encore Grégoire le Théologien, né en 329 en Cappadoce et mort en 390, est un théologien et un Docteur de l'Église. Il fait partie avec Basile de Césarée et Grégoire de Nysse des Modèle:Citation.

Issu d'une famille chrétienne, Grégoire fait ses études à Alexandrie puis à Athènes, où il rencontre Basile de Césarée, qui devient son ami. Il rentre à Nazianze, où il est ordonné prêtre par son père. Ordonné ensuite contre son gré évêque de Sasimes par Basile de Césarée, il ne peut s'établir dans cette cité et reste chez son père, devenant ainsi le premier évêque auxiliaire de l'Église.

À la mort de son père, il décide de se retirer pour mener une vie cénobitique. Il est invité à Constantinople, où il prend part à la lutte contre l'arianisme et contre les divisions de l'Église de Constantinople. Partisan de la doctrine du concile de Nicée, il cherche à défendre la place de l'Esprit Saint dans la théologie orthodoxe.

L'empereur Modèle:Souverain2 impose Grégoire de Nazianze comme évêque de Constantinople. Il préside alors le concile de Constantinople mais démissionne alors que les débats sont loin d'être achevés. Il retourne à Nazianze, où il écrit de nombreuses lettres et discours en faveur notamment de la thèse qui considère l'Esprit Saint comme l'une des personnes de la Trinité.

La richesse des écrits théologiques de Grégoire conduit très vite à sa reconnaissance dans toute la chrétienté. Ses œuvres sont traduites en latin, puis dans différentes langues. Il influence significativement la théologie de la Trinité tant des Pères grecs que des Pères latins.

Père de l'Église, il est introduit dans le bréviaire comme Docteur de l'Église par le pape Modèle:Souverain2 en 1568. Il est vénéré tant par les catholiques que par les orthodoxes.

Ses reliques, transférées à Rome au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle pour éviter leur destruction lors de la querelle iconoclaste, ont été restituées en 2004 par le pape Modèle:Souverain2 au patriarche Modèle:Souverain3. Ce geste est à interpréter comme un signe de réconciliation entre catholiques et orthodoxes.

Jeunesse et formation

Fichier:Gregory of Nazianzus.jpg
Icône russe du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle représentant Grégoire de Nazianze.

Enfance

Grégoire de Nazianze naît à Nazianze<ref group="A" name="p.102">Modèle:P.</ref> en Cappadoce en 329<ref group="Note">La date de naissance de Grégoire de Nazianze est située en 329 et 330. Il affirme quitter Athènes à 30 ans, et étudia en même temps que le futur empereur Julien, ce qui fixe sa naissance au plus tôt en 325. Les historiens fixent donc sa naissance plus vraisemblablement vers 329 : Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref group="G" name="p.113">Modèle:P.</ref> de Grégoire l'Ancien, un notable récemment christianisé<ref group="Note">Appartenant à la secte des « hypsistariens », un culte zoroastrien mêlé de judaïsme, il est baptisé en 325</ref> assurant la charge d'évêque de Nazianze, et de son épouse Nonna dont la famille est chrétienne depuis longtemps<ref name="Bernard MB p.761">Jean Bernardi, « Grégoire de Nazianze dans la tourmente théologique », in Les Premiers Temps de l'Église, éd. Gallimard/Le Monde de la Bible, 2004, Modèle:P.</ref>. Il a une sœur aînée, Gorgonie, et un frère cadet, Césaire, qui devient par la suite le médecin de trois empereurs (Modèle:Souverain-, Julien et Jovien) puis questeur en Bithynie pour Valens<ref name="Le Coz">Raymond Le Coz, Les Médecins nestoriens au Moyen Âge : les maîtres des Arabes, éd. L'Harmattan, 2004, Modèle:P., extrait en ligne. Consulté le 28 avril 2010</ref>. Le prénom « Grégoire » qu'il partage avec son père a une connotation chrétienne prononcée et signifie « le veilleur »<ref name="Bernard MB p.761"/>.

Issu d'une famille très aisée et influente de Cappadoce – une région de l'Empire romain dirigée par quelques clans d'une aristocratie cultivée au sein desquels sont recrutés les épiscopes<ref group="I" name="p.759">Modèle:P.</ref> – Grégoire est ainsi destiné a priori à succéder à son père sur le siège épiscopal et reçoit sa première formation dans le cercle familial. Il est éduqué dans ses jeunes années avec Césaire par un parent de la famille, Amphiloque d'Iconium, et un pédagogue du nom de Cartérios<ref>John Anthony McGuckin, St. Gregory of Nazianzus : an intellectual biography, éd. St Vladimir's Seminary Press, 2001, Modèle:P., extrait en ligne</ref>,<ref group="A">Modèle:P.</ref>. Cartérios l'accompagne lorsque, vers l'âge de douze ans, il est envoyé dans la ville de Césarée de Cappadoce pour y suivre un enseignement en littérature grecque dans des écoles locales de grammairiens<ref group="F" name="p.558">Modèle:P.</ref>,<ref group="G" name="p.113"/>. C'est là qu'il rencontre Basile de Césarée<ref group="B" name="p.20">Modèle:P.</ref>, qui, à l'époque, n'est encore qu'un condisciple parmi d'autres<ref group="A">Modèle:P..</ref>.

Tempête

Vers l'âge de dix-huit ans, il voyage et visite Antioche et Jérusalem avant de se rendre à Alexandrie<ref group="A" name="p.112">Modèle:P.</ref>,<ref group="F" name="p.558"/>, pour y faire des études supérieures<ref group="C">Modèle:P.</ref>,<ref group="F" name="p.558"/> . Il y rencontre probablement Athanase d'Alexandrie<ref group="G" name="p.113" />. puis s'en va terminer ses études à Athènes<ref group="A" name="p.112"/>,<ref group="F" name="p.558"/>.

Lors d'un voyage entre Alexandrie et Athènes, son bateau est pris dans une tempête au cours de laquelle il pense mourir. Cet événement marque un tournant dans sa vie<ref group="B" name="p.16">Modèle:P.</ref> : le baptême se pratiquant tardivement à cette époque<ref>Par une prudence motivée par le souvenir des persécutions de la seconde moitié du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, puis par coutume, le baptême se pratiquait souvent tardivement, voire à l'article de la mort ; cf. Jean Bernardi, « Grégoire de Nazianze dans la tourmente théologique », op. cit.</ref> et Grégoire redoutant de mourir non baptisé<ref group="B" name="p.16"/>,<ref group="C">Modèle:P.</ref>, il fait alors la promesse de se consacrer à Dieu s'il survit, comme il l'explique dans ses écrits : Modèle:Citation<ref group="B" name="p.17">Modèle:P.</ref>,<ref group="D">37, 1043.</ref>.

Athènes

Il arrive à l'Académie d'Athènes<ref group="B" name="p.17"/> à la fin de 350. Dans cette ville cosmopolite, il suit les leçons du chrétien Prohaérésios et du rhéteur païen Himérios, l'Académie n'étant pas confessionnelle<ref group="G" name="p.114">Modèle:P.</ref>,<ref group="B" name="p.18">Modèle:P.</ref>. Il apprend la rhétorique, ainsi que la mythologie grecque en étudiant Homère, Euripide et Sophocle<ref group="F" name="p.558"/>.

Il se lie d'amitié avec Basile de Césarée, qui étudie comme lui à l'Académie. Cette amitié naît du fait que Grégoire de Nazianze accueille Basile et lui épargne le rituel de bizutage lors de son entrée à l'Académie<ref group="B" name="p.20"/>,<ref group="C" name="p.81">Modèle:P.</ref>, consistant en diverses humiliations et railleries<ref group="B" name="p.20"/>. Plus tard, lors d'un concours de rhétorique, un groupe d'étudiants arméniens entend réduire au silence le nouveau venu qui est précédé par une notoriété de dialecticien doué. Grégoire se joint ingénument aux Arméniens dans ce concours, avant de se rendre compte de leurs mauvaises intentions et de retourner la situation en faveur de Basile<ref>Jean Bernardi, « Nouvelles perspectives sur la famille de Grégoire de Nazianze », in Vigiliae Christianae, vol. 38, Modèle:N°, éd. Brill, 1984, Modèle:P., présentation en ligne</ref>. À propos de cet épisode, Grégoire rapporte : Modèle:Citation<ref group="B" name="p.18"/>,<ref>Discours 43, dans Modèle:Ouvrage Modèle:P..</ref>.

Durant ses premières années d'études à Athènes, Grégoire joue probablement un rôle de tuteur ou de professeur auprès de Basile<ref group="C" name="p.81"/>. Dans ses écrits, il insiste sur le caractère spirituel de leur relation. C'est leur foi en Dieu, dans une école où de nombreux païens étaient présents, qui incite les deux étudiants à se lier d'amitié. Alors que l'on étudie principalement les lettres classiques, les deux hommes développent le même goût pour la vie contemplative et cénobitique<ref group="C">Modèle:P.</ref>.

Après plusieurs années, Grégoire a pour Basile une certaine admiration<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref>, le considérant alors davantage comme un maître<ref group="B" name="p.22">Modèle:P.</ref> : Modèle:Citation explique-t-il, affirmant également que Modèle:Citation<ref group="B" name="p.22"/>. Il a pour autre condisciple le futur empereur Julien, dont il fait plus tard un portrait redoutablement critique, lorsque celui-ci interdit aux chrétiens d’enseigner la culture profane, sous prétexte qu’ils seraient appelés à enseigner quelque chose à quoi ils ne croyaient pas ! Or, c’était précisément dans cette culture, qui constituait la formation de l’élite intellectuelle de l’Empire, qu’ils avaient eux-mêmes été instruits, aux côtés de leurs condisciples païens, ce contre quoi  Julien ne s’élevait d’ailleurs pas. Nombre de chrétiens et non des moindres étaient en effet rhéteurs, voire fils de rhéteurs, comme Basile de Césarée par exemple. C’est que le système d’éducation était neutre, religieusement parlant, comme si l’unité culturelle était le critère déterminant d’un tel système. Or Julien prône un retour au paganisme.

Après une solide formation de près de huit années, d'une longueur inhabituelle pour des étudiants de l'époque<ref name="Bernard MB p.761"/>, Basile décide de rentrer auprès de sa famille<ref group="B">Modèle:P.</ref> tandis que Grégoire, alors âgé de 30 ans, reste encore quelque temps à l'Académie à Athènes où il est promu professeur de rhétorique<ref group="E" name="p.168">Modèle:P..</ref>,<ref group="G" name="p.114"/>.

Vie religieuse

Fichier:Springtime activities1.jpg
Illustration des Homélies de Grégoire de Nazianze, anonyme, Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, BNF.

Vers le sacerdoce

À la demande de son père, Grégoire de Nazianze, qui souhaite se consacrer à la théologie et espère vivre une vie cénobitique ou anachorétique<ref group="C">Modèle:P.</ref> en étudiant et suivant l'ascétisme chrétien, rentre chez lui en 358. En tant que fils aîné, il est l'héritier de la famille<ref group="B" name="p.24">Modèle:P.</ref>, et son père lui demande alors de prendre la charge de la propriété familiale d'Arianze. C'est vers cette époque que Grégoire<ref group="B" name="p.24"/> et Basile semblent avoir été baptisés<ref name="Bernard MB p.761"/>.

La même année, Basile revient de voyages au cours desquels il a visité des moines d'Égypte, de Mésopotamie et de Syrie, et fonde à son tour une petite communauté monastique à Anisa<ref>Christian Cannuyer, « Les autres moines d'Orient au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle », dans Les premiers temps de l'Église, éd. Gallimard/Le Monde de la Bible, 2004, Modèle:P..</ref> dans la région du Pont<ref group="E" name="p.168"/>. Si Grégoire désire le rejoindre au nom d'une ancienne promesse, il ne peut s'exécuter. Il écrit à Basile : Modèle:Citation<ref group="C">89</ref>,<ref>Lettre 1, 1 de Grégoire de Nazianze à Basile de Césarée, dans Modèle:Ouvrage</ref>.

Malgré son refus de s'établir avec Basile pour seconder son père, Grégoire rend néanmoins visite à plusieurs reprises à son ami — avec lequel il entretient par ailleurs une correspondance — dans son monastère<ref group="C">90</ref>. Ils y font ensemble des exercices ascétiques<ref group="G" name="p.114"/>. Les journées se divisent alors entre du jardinage, des périodes d'études de la Bible et des œuvres d'Origène<ref group="B">Modèle:P..</ref>, ainsi que des moments de prières<ref group="G" name="p.114"/>. Du travail sur Origène naît l'anthologie intitulée Philocalie<ref group="G" name="p.114"/>. Grégoire assiste Basile de Césarée dans la rédaction des règles morales et ascétiques qui sont à la base de la législation monastique de l'Église orthodoxe<ref group="B">Modèle:P..</ref>.

Après un temps de réflexion, Grégoire décide de renoncer à la vie anachorétique : Modèle:Citation<ref group="B">Modèle:P.</ref>.

Son père le presse de devenir prêtre vers la fin de 361<ref group="F" name="p.558"/>,<ref name="p.115" group="G">Modèle:P.</ref>, ce qu'il vit comme Modèle:Citation<ref group="B">Modèle:P.</ref>, ne se sentant pas digne de l'ordination, ni prêt à remplir cette fonction<ref group="G" name="p.115"/>. Il refuse d'autant plus que cette ordination l'empêche d'appartenir à une communauté cénobitique. Il se réfugie chez son ami Basile<ref group="E" name="p.169">Modèle:P.</ref> qui le convainc d'accepter son presbytérat. Il décide alors de revenir en 362<ref group="B">Modèle:P.</ref> et, à l'occasion de Pâques, il prononce le discours de l'Modèle:Citation<ref group="G" name="p.115"/>. Dans ce discours, il défend sa fuite et développe sa conception du sacerdoce<ref group="E" name="p.169"/>.

Presbytérat

Le presbytérat de Grégoire de Nazianze est constitué en grande partie par l'administration du diocèse de son père Grégoire l'Ancien<ref group="B">Modèle:P.</ref>. Cette période est marquée par l'avènement de l'empereur Julien. En 362, celui-ci promulgue un édit qui interdit aux chrétiens d'enseigner la grammaire, la rhétorique et la philosophie<ref>Théodoret en témoigne dans son Histoire ecclésiastique : Hist. Eccl. Modèle:III, 8.</ref>, soit l'ensemble de l'instruction profane. Grégoire de Nazianze s'oppose alors avec virulence à l'empereur Julien dans deux discours célèbres Discours contre Julien<ref group="B">Modèle:P.</ref>.

Quelque temps plus tard, son père Grégoire l'Ancien signe un acte de foi homoiousien, qui est refusé par une partie de son clergé, principalement les communautés cénobitiques<ref group="G" name="p.115"/>,<ref group="B">Modèle:P.</ref>. Cet acte provoque un schisme au sein du diocèse pendant une courte période. Grégoire de Nazianze aide à pacifier la situation par son rôle dans l'administration de l'évêché<ref group="B">Modèle:P.</ref>,<ref>Discours 18, en cours de retraduction Modèle:Lien web.</ref>. Le concours de Basile de Césarée, qui jouit d'une grande influence auprès des cénobites de la province, permet d'apaiser les différends au sein du diocèse<ref group="A" name="p.135">Modèle:P..</ref>.

Grégoire a progressivement le rôle non officiel de vicaire général de Nazianze en 363. Dans le même temps, Basile a un rôle semblable auprès de l'évêque de Césarée, Eusèbe, avec lequel il entre désaccord, ce qui le pousse à se retirer dans son monastère. Grégoire de Nazianze écrit alors des lettres à Basile et l'encourage à retourner à sa tâche auprès de son évêque, malgré la difficulté de leurs relations. Le frère de Grégoire, Césaire de Nazianze, est médecin au service de l'empereur Julien au grand désespoir de sa famille<ref>Raphaëlle Ziadé, Les Martyrs Maccabées : de l'histoire juive au culte chrétien : les homélies de Grégoire de Nazianze et de Jean Chrysostome, éd. Brill, 2007, Modèle:P., extrait en ligne</ref> ; Grégoire lui écrit pour l'adjurer de renoncer à sa vie de cour<ref group="B" name="p.40">Modèle:P.</ref>. Césaire décide alors de rentrer à Nazianze<ref group="A" name="p.132">Modèle:P.</ref>. En juin de la même année, l'empereur meurt, remplacé par Jovien. Césaire retourne auprès du nouvel empereur<ref group="A" name="p.135"/> qui le traite en ami. Son successeur, Valens, lui accorde une charge importante liée au trésor<ref name="Le Coz"/>.

Césaire — marqué par le tremblement de terre qui détruit en Modèle:Date- la ville de Nicée où il réside — puis sa sœur Gorgonie meurent en 369<ref group="G" name="ref_auto_1">Modèle:P.</ref>,<ref group="B" name="p.40"/>. Grégoire leur consacre deux panégyriques dans lesquels il définit ce qu'il entend par la sainteté<ref group="B" name="p.41">Modèle:P..</ref>.

En 370, l'évêque Eusèbe est mourant et Basile, qui veut le remplacer à la tête du diocèse de Césarée, cherche à obtenir l'aide de Grégoire dans cette entreprise. Pressentant un refus de Grégoire pour cette mission, Basile lui écrit en affirmant qu'il a besoin de lui de toute urgence et qu'il est mourant<ref group="Note">La raison de cette lettre dans laquelle Basile ne donne pas à Grégoire les raisons réelles pour lesquelles il doit venir, mais plutôt celle d'une maladie tiendrait, selon Jean Bernardi, au fait que les lettres étaient transmises par des personnes, qui avaient toute liberté pour lire ce qui était écrit. Dire toutes les motivations dans une lettre constitue alors à annoncer publiquement la mort prochaine de l'évêque, allant à l'encontre de la volonté de Basile. C'est cette volonté du secret qui conduit donc Basile à trouver une raison urgence mais fausse, ce qui lui sera vivement reproché par Grégoire. Jean Bernardi, Saint Grégoire de Nazianze, Édition du Cerf, coll. « Initiations aux pères de l'Église », Paris, mars 1995 Modèle:P.</ref>,<ref group="A">Modèle:P.</ref>. Grégoire, se rendant au chevet de son ami, devine en chemin que celui-ci n'est pas malade en voyant des évêques se diriger vers Césarée afin de préparer la succession d'Eusèbe<ref group="B" name="p.41"/>,<ref group="A">Modèle:P.</ref>. Grégoire de Nazianze se sent alors trahi<ref group="G" name="p.115"/> et décide de faire demi-tour, écrivant une lettre à Basile<ref group="A">Modèle:P.</ref>. Le père de Grégoire de Nazianze, Grégoire l'Ancien, envoie une lettre en son nom à Césarée, afin de favoriser l'élection de Basile en tant qu'évêque de la ville<ref group="B" name="p.41"/>,<ref group="A">Modèle:P.</ref>. En outre, malgré son âge avancé, Grégoire l'Ancien se déplace à Césarée, afin de peser sur l'élection de l'évêque, qui s'éternise<ref group="B" name="p.365">Modèle:P.</ref>. Basile devient alors évêque de la ville qui lui donne son nom.

La lutte pour le siège de Sasimes

Modèle:Article connexe

D'âpres différends d'ordre théologique opposent à cette époque les tenants de l'arianisme aux partisans du Credo nicéen, concernant la nature de la subordination du Fils au Père. Grégoire de Nazianze et Basile de Césarée font partie de ces derniers. D'autre part, l'Empire romain est divisé en deux depuis la mort de Jovien en 364. En Occident règne Modèle:Souverain2, en Orient son frère Valens. Celui-ci favorise l'arianisme.

Pour des raisons administratives, en 370, le coempereur d'Orient décide de scinder la Cappadoce en deux provinces homonymes<ref>Sophie Métivier, « Constantinople et la province de Cappadoce aux premiers siècles de l'Empire byzantin », in revue Hypothèses, 1/1999, Modèle:P., article en ligne</ref> en faisant de Tyane la capitale de la seconde Cappadoce<ref group="A" name="p.43">Modèle:P.</ref>. Les deux raisons qui motivent cette division sont de pouvoir mieux contrôler les régions de l'Empire romain, et ainsi d'augmenter les impôts de façon moins visible, mais aussi de favoriser l'arianisme dans une région où Basile de Césarée défend l'orthodoxie de Nicée<ref group="B" name="p.138">Modèle:P.</ref>. L'évêque de Tyane devient donc métropolite indépendant de Basile. Les conséquences de cette division sont doubles : la première est que les ressources économiques du métropolite de Césarée sont amoindries<ref name="p.47" group="B">Modèle:P.</ref> ; la seconde, qu'une partie des évêchés précédemment sous la responsabilité de l'évêque de Césarée échappent désormais à son influence. Cela a pour effet de favoriser l'arianisme avec la mise en place d'évêques qui en sont partisans<ref group="B" name="p.47"/>,<ref group="I" name="p.762">Modèle:P.</ref>.

Basile n'accepte pas cet état de fait : il refuse de reconnaître la nouvelle province et continue à y nommer ses évêques. En 372, il propose à Grégoire de l'ordonner évêque de Sasimes<ref group="B" name="p.43">Modèle:P.</ref>,<ref group="C">87</ref>,<ref group="H" name="p.423">Modèle:P.</ref>. Malgré les réticences du théologien, liées au fait qu'il n'a pas encore abandonné toute vocation anachorétique, celui-ci accepte au nom de son amitié avec Basile. Cependant, l'évêque arien de Tyane, Anthime, l'empêche de prendre possession de son siège épiscopal<ref group="F" name="p.558"/>. À la suite de cet épisode vécu avec dégoût, Grégoire accuse Basile de l'avoir nommé dans le cadre d'une lutte de pouvoir<ref group="B">Modèle:P.</ref>,<ref group="D">37</ref>. Face à l'impossibilité d'assurer sa charge d'évêque, il se retire dans le désert, en refusant catégoriquement de revenir à Sasimes<ref group="A" name="p.140">Modèle:P.</ref>. Il se décide finalement à retourner à Nazianze, suivant l'ordre de son père<ref group="A" name="p.140"/>. Le fait que le théologien n'ait pas pu s'installer sur son siège épiscopal fait de lui le premier évêque auxiliaire de l'histoire de l'Église<ref group="A">Modèle:P.</ref>.

Après la mort de son père en 374, Grégoire se considère comme libre de toute obligation<ref group="A" name="p.150">Modèle:P.</ref>,<ref group="G" name="ref_auto_1" />. Il se retire à Séleucie d'Isaurie<ref group="F" name="p.558"/>,<ref group="H" name="p.423"/>, à plus de cinq cents kilomètres de Nazianze. Il y mène pendant quatre ans une vie cénobitique<ref group="A" name="p.150"/>. Il quitte cependant sa retraite à la suite des changements de gouvernance qui affectent l'Empire d'Orient en 378 : Valens ayant été tué, Modèle:Souverain2 devient le nouvel empereur. Une délégation venue de Constantinople, envoyée par sa cousine Théodosie, l'informe des changements de situation et lui demande alors de gagner Constantinople<ref group="A">Modèle:P.</ref>,<ref group="H" name="p.423"/>, afin de participer aux luttes d'influence qui s'y déroulent. Après avoir demandé conseil à Basile, sans doute en lui rendant visite à Césarée, Grégoire de Nazianze rejoint la capitale à la fin de l'année<ref group="A">Modèle:P.</ref>.

Le premier Modèle:Date-, Basile de Césarée meurt, ce qui peine considérablement Grégoire. Il écrit alors une lettre célèbre au frère de son ami, Grégoire de Nysse, où il dit son émotion. Il prononcera plus tard un éloge funèbre, dans lequel il donne une description détaillée de Basile<ref>Bien que Grégoire se garde de l'idéaliser, Basile y est présenté comme un modèle d’évêque, cf. Discours 43, texte grec et traduction en ligne sur le site remacle.org</ref>, témoignant de sa réconciliation avec son vieil ami.

Évêque de Constantinople

Fichier:01.25 sv Grigorij man11v.jpg
Représentation du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle de Grégoire de Nazianze arrivant à Constantinople

Arrivée à Constantinople

C'est pendant cette période qu'il écrit plus de la moitié de ses Discours, une période de deux ans et demi pendant laquelle il rédige également l'essentiel de ses écrits théologiques<ref group="B" name="p.52">Modèle:P.</ref>.

Grégoire est invité à Constantinople après la mort de Valens (378) afin de participer à un concile. Il s'installe alors chez sa cousine Théodosie, mariée à un membre de l'une des plus grandes familles de Constantinople<ref group="A">Modèle:P.</ref>. Grégoire y est à la tête d'une communauté chrétienne marginale, fidèle au premier concile de Nicée, alors que la ville est dirigée par l'évêque arien Démophile<ref group="A" name="p.179">Modèle:P.</ref>. Il ouvre dans la ville un petit sanctuaire qu'il appelle sainte Anastasie (du substantif grec anastasis qui signifie résurrection)<ref group="E" name="p.169"/>. L'influence de Grégoire de Nazianze croît peu à peu au cours des années 379 et 380<ref group="A" name="p.179"/>.

Il enseigne publiquement ou à un groupe d'étudiants dès son arrivée et au début du concile. Jérôme de Stridon, qui bénéficie de son enseignement, qualifie plus tard Grégoire d'expert exégèse : Modèle:Citation<ref group="A">Modèle:P.</ref>,<ref>De Viris inlustribus, 117</ref>,<ref>Philippe Henne, Saint Jérôme, Cerf, coll. « Histoire », Monts (France), octobre 2009, 62 p. Modèle:ISBN</ref>. Grégoire défend la foi en un Dieu trinitaire définie par le premier concile de Nicée de 325, en grande partie remise en cause par l'arianisme<ref group="A">Modèle:P.</ref>. Ses prédications ont cependant un caractère limité, dans la mesure où la majorité des églises sont contrôlées par les ariens<ref group="A">Modèle:P.</ref>.

La fête de Pâque était l'occasion des principales professions de foi lors des célébrations, les professions de foi étant alors énoncées publiquement<ref group="A">Modèle:P.</ref>. Lors de la Pâque 379, Grégoire, qui officie, est accusé d'hérésie et est exclu violemment pendant une Divine Liturgie. Cette exclusion marque les divergences existant entre les partisans de l'arianisme et les partisans de Nicée, au cœur desquelles figurent les définitions de Dieu. Il demande dans ses écrits que l'on se souvienne de ses lapidations : Modèle:Citation. Il est dans le même temps accusé d'assassinat, et est acquitté devant le tribunal<ref group="B" name="p.52"/>. À la suite de cette agression, il veut fuir Constantinople. Il affirme toutefois avoir été convaincu de rester par des fidèles qui lui dirent Modèle:Citation<ref group="E">Modèle:P.</ref>.

Au début de l'année 380, l'empereur Théodose le Grand tombe gravement malade. Il décide de se faire baptiser et choisit lors de son baptême la profession de foi issue du premier concile de Nicée. Son baptême va contribuer à changer radicalement le rapport de force entre les partisans de l'arianisme et ceux du concile de Nicée. Théodose enjoint, dès Modèle:Date-, de suivre la foi de Nicée en publiant l'édit de Thessalonique, qui fait du christianisme et du credo du premier concile de Nicée la religion officielle de l'Empire romain. Cette décision condamne l'arianisme. Grégoire est alors de plus en plus écouté et il reçoit des insignes épiscopaux, étant reconnu comme évêque de Constantinople<ref group="A">Modèle:P.</ref>. Au cours de cette période, Grégoire écrit cinq discours<ref>Discours 27 à 31 dans Modèle:Ouvrage</ref> appelés Discours théologiques, qui sont l'une de ses œuvres maîtresses sur la Trinité<ref group="H" name="p.424">Modèle:P.</ref>,<ref group="A">Modèle:P.</ref>.

Grégoire fait la connaissance de Maxime, un philosophe cynique venu d'Alexandrie<ref group="A" name="p.191">Modèle:P.</ref>. Maxime gagne la confiance de Grégoire et part afin de le représenter auprès du clergé d'Alexandrie<ref group="A" name="p.191"/>. Là il rencontre Pierre, l'évêque d'Alexandrie et, soutenu par ce dernier<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, trahit Grégoire en se faisant ordonner évêque de Constantinople par des évêques égyptiens, à la place de Grégoire<ref group="E">Modèle:P.</ref>. Il revient à Constantinople et cherche à prendre le siège épiscopal. La tentative échoue mais provoque chez Grégoire un vrai traumatisme, à propos duquel il écrit plusieurs Discours<ref name="p.192" group="A">Modèle:P.</ref>.

Le Modèle:Date-, l'empereur Modèle:Souverain2 arrive à Constantinople. Le lendemain, il convoque Grégoire de Nazianze et lui demande de remplacer l'évêque Démophile à la tête de Constantinople. Le Modèle:Date-, tout le clergé n'ayant pas accepté le symbole de Nicée est considéré comme hérétique<ref group="A">Modèle:P.</ref>. Le Modèle:Date-, Grégoire de Nazianze est installé par l'empereur Modèle:Souverain2 évêque de Constantinople, dans l'Église des Saints-Apôtres<ref group="I" name="p.763">Modèle:P.</ref>,<ref name="p.196" group="A">Modèle:P.</ref>. Cette nomination ne va pas sans poser problème, dans la mesure où Grégoire de Nazianze a été consacré évêque de Sasimes et qu'il n'a donc pas le droit d'être évêque d'un autre lieu, conformément à l'un des canons du concile de Nicée. Sa nomination par l'empereur est considérée par beaucoup comme non légitime<ref group="A">Modèle:P.</ref>.

En tant qu'évêque, Grégoire de Nazianze prêche souvent. La fête de l'Épiphanie, l'une des principales fêtes chrétiennes sur le baptême de Jésus, est l'occasion pour Grégoire de faire sa plus longue homélie sur la Trinité<ref group="A">Modèle:P.</ref>. Il cherche aussi à favoriser le baptême des plus jeunes, le baptême étant souvent donné tardivement<ref group="A">Modèle:P.</ref>. Il prêche pour que tous les chrétiens puissent être baptisés quel que soit leur âge. Au cours d'une homélie concernant le mariage, Grégoire de Nazianze plaide pour des changements de la législation de l'adultère. L'adultère condamne alors uniquement les femmes, et Grégoire de Nazianze demande que le régime soit le même pour les hommes<ref group="A" name="p.210">Modèle:P.</ref>. De même il demande que l'autorité parentale ne soit pas uniquement réservée à l'homme, mais qu'elle soit reconnue également aux femmes<ref group="A" name="p.210"/>.

Premier concile de Constantinople

Modèle:Article connexe

Fichier:Council of Constantinople 381 BnF MS Gr510 fol355.jpg
Représentation d'une homélie de Grégoire de Nazianze du premier concile de Constantinople dans un ouvrage datant de 879-882, BnF (Ms grec 510)

Modèle:Souverain2 décide de convoquer le deuxième concile de l'histoire du christianisme en Modèle:Date-<ref group="A">Modèle:P.</ref>. Le premier concile de Constantinople, plus restreint que le concile de Nicée dans la mesure où aucun évêque latin n'a été invité<ref>Théodose n'a pas invité les évêques d'Occident dont les juridictions dépendaient de son collègue Gratien. Steven Runciman, Le schisme d'Orient, Les Belles Lettres, 2005, Modèle:P..</ref>, a pour vocation de restaurer la foi proclamée par le symbole de Nicée<ref group="A">Modèle:P.</ref>. Au même moment, Grégoire, qui a une santé fragile, tombe malade au point qu'il rédige son testament le Modèle:Date-<ref group="A">Modèle:P.</ref>.

La présidence du concile revient naturellement à l'évêque de Constantinople. Néanmoins, le non-respect des canons du concile de Nicée, qui affirme que l'on n'a pas le droit d'être évêque d'un autre lieu que celui pour lequel on a été ordonné, pose problème, Grégoire de Nazianze étant évêque de Sasimes. On choisit donc l'évêque Modèle:Souverain3, le doyen du concile, comme président. Le concile décide alors, sous l'impulsion de Théodose, de nommer officiellement Grégoire de Nazianze comme évêque de Constantinople. Quelques jours plus tard, Mélèce meurt, et Grégoire de Nazianze est dès lors nommé président à sa place<ref group="A">Modèle:P.</ref>.

Il se heurte néanmoins à de fortes oppositions au concile qu'il préside dès 381. En effet, il n'obtient pas l'adhésion de la délégation venue d'Alexandrie, qui a ordonné Maxime comme évêque de Constantinople. De plus, il doit affronter des problèmes de santé. Grégoire dénonce alors l'ambiance du concile dans ses écrits ; en parlant des membres du concile il affirme : Modèle:Début citation blocCet immense ramassis de trafiquants du Christ, c'est quand quelqu'un aura su allier au bourbier la bonne senteur d'un parfum immaculé que je le laisserai approcher<ref group="A">Modèle:P.</ref>... Les séances dépendaient de qui elles pouvaient, elles dépendaient de tout le monde, autant vaut dire de personne, car l'autorité du nombre, c'est l'anarchie<ref group="A">Modèle:P.</ref>.Modèle:Fin citation bloc

Le concile de Nicée avait omis de parler de la nature divine de l'Esprit Saint ; or, lors du premier concile de Constantinople, cette question fait débat entre les évêques, mais surtout pour Grégoire de Nazianze qui veut que l'on reconnaisse la nature divine du Saint Esprit. Sa position doctrinale repose sur la formule de l’homoousios (consubstantialité du Père, du Fils et du Saint-Esprit, selon le credo de Nicée). Lors du concile, les évêques utilisent une autre formule, l’ekporeuomenon (expression selon laquelle l'Esprit Saint procède du Père)<ref group="A">Modèle:P.</ref>. Cette formule est une vision minimaliste, qui pouvait être fragilisée par certains théologiens ariens. Cependant, même si la formule de Grégoire n'est pas consacrée, le concile de Constantinople reconnaît ouvertement, même si c'est de façon minimaliste, la divinité de l'Esprit Saint.

Face à l'impossibilité de pouvoir influencer davantage les pères du concile et en raison de la contestation de sa nomination comme évêque de Constantinople, ainsi que de sa façon de s'acquitter de sa fonction, Grégoire de Nazianze décide finalement de démissionner en 381 du concile<ref name="p.226" group="A">Modèle:P.</ref>,<ref group="H" name="p.423"/>. En partant, il écrit un discours virulent contre les membres du concile de Constantinople et sur l'importance donnée à l'apparence<ref group="E">Modèle:P.</ref> : Modèle:Début citation blocJ'ignorais qu'il fallût rivaliser avec les consuls, les préfets et les généraux... J'ignorais qu'il me fallût prendre le bien des pauvres pour vivre dans le luxe et la bonne chère... et porter aux autels l'odeur des festins. J'ignorais qu'il fallût me montrer sur les chars... promener par la ville un grand train et forcer la foule craintive à se ranger des deux côtés de ma route, comme elle le fait au passage des bêtes<ref>Extrait du Discours 42, Dernier Adieu, dans Modèle:Ouvrage</ref> !Modèle:Fin citation bloc

Retraite de Grégoire de Nazianze

À la suite de sa démission du concile, il décide de retourner à Nazianze en 381. Il semble passer un temps à se reposer et à se soigner<ref group="A" name="p.230">Modèle:P.</ref>. Il dirige alors le diocèse de Nazianze de manière intérimaire, le diocèse n'ayant pas encore d'évêque<ref group="A" name="p.230"/>.

Il écrit l'éloge funèbre de Basile de Césarée<ref group="E">Modèle:P.</ref>,<ref>Discours 43 dans Modèle:Ouvrage</ref>, qui est à la fois un éloge de son ami défunt et un véritable plaidoyer pour la fonction épiscopale. Il fait l'éloge de Basile, qu'il décrit comme un évêque profondément croyant et priant, qui a suivi la volonté de Dieu, en préférant la suivre à tout prix, et préférant Dieu à tout. Grégoire fait l'éloge de la formation et de la culture de Basile, s'insurgeant contre les ignorants et les borgnes qui se limitent à la formation morale<ref name="p.232" group="A">Modèle:P.</ref>.

Grégoire de Nazianze profite de cette période pour écrire beaucoup. Non seulement des discours, mais aussi des lettres à ses amis<ref name="p.119" group="G">Modèle:P.</ref>. Le concile de Constantinople continue en 382 et en 383, mais Grégoire refuse d'y participer tout en s'y intéressant et en conseillant ses amis pour la suite du concile<ref group="A">Modèle:P.</ref>. Il perçoit avec lucidité l'importance que peut avoir la théologie d'Apollinaire de Laodicée, débat par écrit et attire l'attention de son successeur à Constantinople sur les problèmes que l'apollinarisme peut poser. Il utilise des formules nettes qui sont reprises par les canons orthodoxes, affirmant à propos de la nature de la deuxième personne de la Trinité qu'il y a un seul Fils ayant deux natures : celle de Dieu fait homme et celle d'homme divinisé. :

Il écrit trois petits traités dits Lettres théologiques, mais aussi des poèmes, dont le plus long est son autobiographie. Il remanie ses écrits et ses discours<ref group="A">Modèle:P.</ref>. À partir de 389, il se retire de toute vie active à Arianze. Il écrit les discours 44 et 45 et meurt en 390.

Postérité

Fichier:Dream of Constantine Milvius BnF MS Gr510 fol440.jpg
Homélies de Grégoire de Nazianze. Songe de Constantin et bataille du pont Milvius, dans un ouvrage grec datant de 879-882. BnF (Ms grec 510)

Écrits

Grégoire de Nazianze reste dans la postérité du fait de ses nombreux écrits, principalement ses discours théologiques. Il a laissé également 45 discours, dont la moitié prononcée à Constantinople<ref group="F" name="p.558"/>. Différents sermons ont été distingués : cinq discours dits Modèle:Citation (Discours 27 à 35), le discours panégyrique d'Athanase d'Alexandrie (discours 21), les oraisons funèbres de son père Grégoire l'Ancien (discours 18), de son frère Césaire de Nazianze et de sa sœur Gorgonie (discours 7 et 8), de Basile de Césarée (discours 43), et deux discours contre Julien. Il a aussi écrit de nombreux poèmes théologiques et historiques qui traitent d'événements de sa vie, ainsi qu'un poème autobiographique (le poème 11)<ref group="H" name="p.424"/> et une tragédie, la Passion du Christ vécue au travers du personnage de Marie<ref group="I" name="p.764">Modèle:P.</ref>. Une partie de la production poétique de Grégoire est formellement influencée par la poésie épique — bien qu'il en rejette les thèmes — et s'exprime en hexamètres dactyliques ainsi qu'en distiques élégiaques, des formes morphologiques et lexicales puisées dans le corpus homérique dont l'usage est à la mode au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref>Modèle:Chapitre</ref>.

Deux cent quarante-deux lettres de Grégoire de Nazianze ont été conservées<ref group="G" name="p.119"/>, dont certaines ont une grande importance théologique (les lettres 101, 102, 202<ref>Modèle:Ouvrage</ref>) contre l'apollinarisme<ref group="F" name="p.558"/>.

Les oraisons funèbres constituent un genre que Grégoire a introduit dans l'Église. Il a christianisé les éloges funèbres païens, créant un nouveau genre littéraire<ref group="F" name="p.558"/>.

La majorité des écrits qui nous sont parvenus date de la fin de sa vie. Dès la fin du siècle, neuf discours de Grégoire de Nazianze sont traduits en latin par Rufin d'Aquilée<ref group="A">Modèle:P.</ref>. Très vite, certains de ses écrits sont traduits en arabe, copte, arménien, syriaque. Des manuscrits de Grégoire de Nazianze sont répertoriés dès le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, chose extrêmement rare pour l'époque<ref group="A" name="p.266">Modèle:P.</ref>. Jacques-Bénigne Bossuet puise des éléments de l’Apologétique pour rédiger le Sermon sur l'Unité de l'Église, ainsi que son panégyrique de Paul de Tarse<ref group="E" name="p.169"/>.

La première édition complète des écrits de Grégoire de Nazianze est établie par des bénédictins au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref group="Note">Le premier tome est publié en 1778, le deuxième tome, bien que prêt à la Révolution, est perdu, retrouvé et publié en 1840.</ref>,<ref group="A" name="p.266"/>. Cette édition a été reprise et réimprimée dans la Patrologie grecque publiée sous le Second Empire<ref group="A" name="p.266" />,<ref>Patrologie grecque, abbé J. -P Migné, (tomes 35, 36,37, 38)</ref>. Une nouvelle édition critique est en cours de publication<ref group="A">Modèle:P.</ref>,<ref>Édition critique bilingue en cours de publication dans la collection « Sources chrétiennes »</ref>.

Saint Grégoire de Nazianze évoque ici l'amitié qui le liait à Basile le Grand alors qu'ils étaient tous deux étudiants à Athènes<ref>Un regard sur la vie étudiante à Athènes au milieu du IVe s. après J.-C, Jean Bernardi. Persée (portail).</ref>.

Une seule âme pour deux corps

Modèle:Citation bloc

Commentaire des Livres des Maccabées, écrits juifs en langue grecque dont le thème est lié à la révolte des Maccabées qui eut lieu dans la Judée de l'époque hellénistique.

Heureux prélude

Modèle:Citation bloc

Le psautier conservé à la Bibliothèque nationale de France (ms.grec 510, f.30v) représente une Crucifixion dans laquelle on peut se demander si les yeux du Christ sont ouverts ou fermés. Il est parfaitement droit, et vêtu du colobium (tunique sans manche)<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Reliques

Fichier:Corpus sancti gregorii nazianzeni.jpg
Reliquaire de Grégoire de Nazianze dans la basilique Saint-Pierre jusqu'en 2004

Les reliques de Grégoire de Nazianze sont installées à sa mort dans le caveau familial. Il semble qu'elles aient été transférées à Constantinople le Modèle:Date- et installées solennellement par l'empereur Modèle:Souverain3<ref group="C">Modèle:P.</ref>,<ref group="G" name="p.119"/>. Une tradition veut qu'une partie de ses reliques ait été transférée dans le Monastère de Vatopaidi au Mont-Athos (Grèce)<ref group="C">Modèle:P.</ref>, où il est actuellement vénéré. Face à l'avancée des invasions musulmanes, une partie des reliques sont transférées à Rome, capitale de la papauté. Elles sont installées dans la basilique Saint-Pierre par le Pape Modèle:Souverain2. Modèle:Souverain2 décide en 2004, à l'occasion d'un voyage en Grèce, de restituer les reliques de Grégoire de Nazianze au patriarche orthodoxe Modèle:Souverain3 dans une logique de réconciliation entre orthodoxes et catholiques<ref group="C">Modèle:P.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref>.

Fête

Grégoire est très vite considéré comme un saint, même s'il n'y a jamais eu de canonisation, cette procédure naît au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Ses écrits montrent une grande richesse théologique. Grégoire de Nazianze est de ce fait reconnu comme l'un des grands théologiens qui sont encore actuellement vénérés tant par les Églises orthodoxe que catholique et à ce titre honoré du titre de « Docteur universel ». Il a influencé significativement la théologie trinitaire, tant des pères grecs que latins, et est reconnu comme théologien trinitaire. Il est considéré avec Basile de Césarée et Grégoire de Nysse comme l'un des trois « pères cappadociens ». Les orthodoxes lui ont donné l'un de ses titres les plus prestigieux, celui de « Grégoire le Théologien ». Il est en outre considéré comme l'un des trois hiérarques cappadociens avec Basile de Césarée et Jean Chrysostome pour ses écrits théologiques<ref group="F" name="p.558"/>. Maxime le Confesseur, qui considère Grégoire comme son maître par excellence, l'appelle dans ses écrits « le didascale ». Il est enfin considéré comme un Père de l'Église et est proclamé « Docteur de l'Église » par le pape Modèle:Souverain2 en 1578.

Le nom de Grégoire de Nazianze est paradoxal dans la mesure où il n'a jamais été intronisé évêque de Nazianze, mais de Sasimes (où il n'est jamais allé) ou de Constantinople (où sa nomination fut très contestée). La tradition veut que l'on attache à un évêque le nom du diocèse qu'il a dirigé<ref group="A" name="p.292">Modèle:P.</ref>. Les évêques occidentaux n'ayant pas reconnu son intronisation à Constantinople, et comme il n'a jamais pu aller à Sasimes<ref group="A" name="p.292"/>, c'est Jérôme de Stridon, qui, étant passé par Nazianze, a imposé cette vision, voyant Grégoire administrer Nazianze<ref group="A">Modèle:P.</ref>.

Dans le calendrier liturgique catholique, la fête de Grégoire de Nazianze est célébrée le 2 janvier. Avant, cette fête avait lieu le Modèle:Date-, une tradition rapportant cette date comme le jour de sa mort<ref>Calendarium Romanum, Libreria Editrice Vaticana, 1969, Modèle:P.</ref>. L'Église orthodoxe et les Églises catholiques orientales célèbrent Grégoire de Nazianze deux jours dans l'année : le 25 janvier<ref group="F" name="p.558"/> pour sa fête principale, et le 30 janvier, date de la fête des Trois Hiérarques<ref group="F" name="p.558"/>.

Théologie

Fichier:Gregor-Chora.jpg
Grégoire de Nazianze, fresque de Kariye Camii, Constantinople

Christianisme et culture

Certains chrétiens de la région sont méfiants vis-à-vis de la culture essentiellement hellénique, d'autres soutiennent une incompatibilité avec les récits mythologiques non chrétiens (évhémérisme). De même, certains intellectuels sont souvent hostiles au christianisme<ref group="A" name="p.64">Modèle:P.</ref>. Cette hostilité avait eu pour réponse une certaine hargne des chrétiens pour la culture<ref group="A" name="p.64"/>, à l'exemple de Tatien le Syrien. Grégoire de Nazianze garde quant à lui durant toute sa vie la conviction que le christianisme et la culture ne s'opposent pas, mais sont parfaitement conciliables.

Il s'oppose ainsi vivement à l'empereur Julien qui, dans un édit, interdit aux grammairiens et rhéteurs chrétiens d'enseigner les lettres classiques<ref>Ainsi que le rapporte Théodoret de Cyr dans son Histoire ecclésiastique, Modèle:Nobr romains, 8, passage en Modèle:Nobr romains, 8. Voir également Rufin d'Aquilée, contemporain de Grégoire, dans son Histoire ecclésiastique, ch. I, 32</ref>. Bien que Julien ait favorisé les donatistes<ref>Dès son accession, il avait levé les mesures d'exil à leur encontre et leur avait rendu leurs lieux de culte ; cf. Serge Lancel, « Un schisme africain : le Donatisme », dans Les Premiers temps de la Bible, éd. Gallimard/Le Monde de la Bible, 2004, Modèle:P.</ref> et qu'il ne se prononce pas dans les querelles ariennes de l'époque<ref>À l'instar de son successeur Jovien dans une attitude qui contribue à la résurgence du conflit de l'arianisme en Cappadoce ; cf. Sophie Métivier, « Basile et le combat contre l'arianisme », dans Les Premiers Temps de la Bible, éd. Gallimard/Le Monde de la Bible, 2004, Modèle:P.</ref>, pour Grégoire, cette interdiction va à l'encontre du christianisme et il compare l'empereur à Ponce Pilate. Il concentre ses critiques sur la volonté de Julien de faire des chrétiens une secte marginale composée de personnes incultes<ref name="p.87" group="B">Modèle:P.</ref>. Pour Grégoire, la sagesse et la culture sont universelles, elles n'appartiennent pas à une civilisation, aux Égyptiens ou aux Grecs, mais viennent à tous puisqu'elles viennent de Dieu. Les chrétiens doivent donc Modèle:Citation, acquérir et assimiler toutes les richesses des cultures grecques ou égyptiennes en rejetant ce qui relève de l'idolâtrie<ref group="B">Modèle:P.</ref>,<ref>Discours 45, 20-21, dans In sanctum pascha, 8, PG 36,633,41.</ref>. L'attitude de Julien, qui vise à exclure les professeurs chrétiens de l'enseignement et donc à marginaliser l'apprentissage, est fermement dénoncée<ref group="B" name="p.87"/>.

Lors de l'éloge funèbre de Basile de Césarée, Grégoire de Naziance loue la grande culture de son ami. Il justifie ainsi la culture que beaucoup de chrétiens rejettent<ref group="A" name="p.232"/>, critiquant les Modèle:Citation qui se contentent d'une simple formation morale<ref group="A" name="p.232"/>. En décrivant l'évêque parfait que fut Basile, Grégoire de Nazianze développe ainsi la conception qu'il se fait du clergé et de la dignité d'évêque. Celui-ci doit avoir, en plus de grandes qualités de prière et d'oraison, une culture développée, à l'image de la culture grecque de Basile.

Enfin, dans ses nombreux écrits, Grégoire de Nazianze a développé et utilisé toutes les connaissances qu'il a acquises pendant ses études dans les écoles et à Athènes. Il a, par ses plaidoyers, oraisons funèbres et discours d'adieu, utilisé les règles grecques, tout en les christianisant<ref name="p.243" group="A">Modèle:P.</ref>. Alors que dans les écoles, les chrétiens apprennent les exemples de mythes grecs ou païens, Grégoire transmet toutes ses règles d'éloquence en utilisant des exemples de foi<ref group="A" name="p.243"/>.

Philosophie de Dieu

Grégoire de Nazianze ambitionne de devenir philosophe. Pour lui, la philosophie et la théologie se confondent<ref group="B">Modèle:P.</ref>. Deux méthodes sont en usage alors afin de parler de Dieu. La première, l'apophatisme, consiste à définir ce que n'est pas Dieu, Celui-ci ne pouvant être défini<ref>Sa prière Ô Toi l'au-delà de tout</ref> ; de nature transcendantale, la raison humaine ne peut y accéder. La deuxième méthode est la cataphatique ; elle conduit à définir positivement Dieu. Grégoire de Nazianze, qui utilise les deux méthodes, a un point de vue particulier sur la question. Pour lui, la raison humaine ne peut pas permettre de comprendre complètement Dieu, mais elle permet seulement de l'esquisser<ref group="B">Modèle:P.</ref>.

Pour Grégoire, seul celui qui mène une vie mystique, c'est-à-dire de prière et de recueillement, peut vraiment parler de Dieu. Il définit la théologie comme une ascension mystique, à l'image de Moïse qui, au Mont Sinaï, contemple Dieu, de dos, sans pouvoir réellement le comprendre<ref group="A" name="p.192"/>. La véritable connaissance de Dieu découle donc de la méditation et de la vie de prière, la raison ne pouvant que partiellement rendre compte de cette réalité. Grégoire s'oppose pendant le premier concile de Constantinople aux débats des théologiens. Il considère que bon nombre de théologiens sont en réalité des sophistes du fait qu'ils refusent de vivre une existence mystique.

Cette conception le conduit à s'opposer à Eunome. Celui-ci affirme pouvoir, grâce à la raison humaine, Modèle:Citation<ref group="A" name="p.196"/>. Cette confiance dans la rationalité est incompatible avec la nature humaine pour Grégoire de Nazianze. En effet, même s'il ne nie pas l'importance de la raison humaine, il affirme que la connaissance de Dieu est en partie hors de sa portée<ref group="B">Modèle:P.</ref>. Cette connaissance de Dieu nous est rendue impossible du fait de notre corps terrestre, et notre raison est limitée face à l'infini divin : Modèle:Citation<ref group="B">Modèle:P.</ref>,<ref>Discours 28, 21, 1-34, dans Modèle:Ouvrage</ref>.

Nature de la Trinité

Modèle:Article connexe

Fichier:Angelsatmamre-trinity-rublev-1410.jpg
Icône dite de la « Trinité » d'André l'Iconographe.

La période qui suivit le Concile de Nicée est marquée par des discussions sur l'essence divine et l’opposition de différents courants théologiques sur la nature divine de la Trinité<ref group="B">Modèle:P..</ref>. La théologie trinitaire n'étant pas alors bien définie, le rôle de Grégoire de Nazianze est extrêmement important, car il a permis de la définir et de la développer. Ses écrits constituent l'un des fondements de la théologie trinitaire de l'orthodoxie.

Les principaux courants, qui sont considérés postérieurement comme hérétiques, l'arianisme et le sabellianisme, s’opposent sur la nature de la Trinité. Le modalisme et le monarchianisme sont deux conceptions du sabellianisme. Pour l’arianisme, la définition de la Trinité ne peut pas être celle qui a été établie par le concile de Nicée : Dieu étant premier, il ne peut avoir de principe. La deuxième personne de la Trinité, le « Fils », c'est-à-dire Jésus Christ, ne peut donc pas être de même nature que le Père, puisqu’il est engendré par Lui<ref group="B">Modèle:P..</ref>,<ref group="B">Modèle:P.</ref>. Si le Christ est de nature divine, sa nature est inférieure à celle de Dieu le Père. Le deuxième courant est représenté par Sabellius<ref group="B" name="p.209">Modèle:P..</ref>. Pour lui, la Trinité ne consiste pas en personnes différentes, mais le Père et le Fils et le Saint-Esprit ne sont que des modes d’actions différents de Dieu<ref group="B" name="p.209"/>. Sabellius croit donc en la Trinité, mais non pas en tant que personnes distinctes, mais comme une seule et même personne prenant des noms différents.

Face à l’arianisme et au sabellisme, considérés ultérieurement comme des hérésies, Grégoire de Nazianze développe dans ses écrits la théologie d’un Dieu trinitaire. Il définit Dieu comme l’égalité des trois hypostases consubstantielles<ref group="B" name="p.216">Modèle:P..</ref>, l’hypostase étant définie comme un être premier, concret et personnel. Ainsi le Père, le Fils et le Saint Esprit sont tous les trois de nature divine, donc ce sont trois hypostases<ref group="B" name="p.216"/>. La difficulté serait alors de dire qu’il n’existe pas un Dieu, mais trois Dieux, puisqu’il existe trois hypostases. Cependant pour Grégoire, la Trinité n’est pas l’existence de trois Dieux différents, mais d’un unique Dieu ; les trois hypostases sont donc consubstantielles, c’est-à-dire un seul et même Dieu<ref group="B" name="p.216"/>.

Grégoire précise ainsi la définition de la Trinité. Il défend la monarchie de Dieu, son unité, sans pour autant nier sa nature trinitaire : Modèle:Citation. Les trois personnes de la Trinité sont, pour Grégoire, profondément unies et non distinctes ou divisées. Il s'oppose en cela à l’arianisme qui considère les trois personnes comme étant de nature différente, l’une inférieure à l’autre, ce qui rend difficile leur unité de pouvoir, leur monarchie, et donc remet en cause la définition de Dieu comme principe premier dans la mesure où seul Dieu le Père est premier<ref group="B">Modèle:P..</ref>.

Rapport des personnes de la Trinité

La conception arienne affirme la divinité de Dieu, tout en affirmant la nature inférieure de la dignité du Christ : le Christ étant engendré, il n’a pas toujours existé, il a été créé. Grégoire de Nazianze s’oppose à cette conception. Il affirme que le Fils a été engendré en dehors du temps et d’une manière inexprimable. Ainsi les objections sur la nature temporelle du Fils n’ont pas lieu d’être pour Grégoire de Nazianze : Modèle:Citation<ref group="B" name="p.221">Modèle:P.</ref>,<ref name="DISC_27-31">Discours 29 dans Modèle:Ouvrage</ref>.

Grégoire de Nazianze définit l’existence du Fils et de l’Esprit Saint comme des réalités, non pas temporelles, comme le considère une partie des ariens, mais coéternelles. Le Christ n’a pas d’existence à partir du moment de sa naissance mais existe dans l’éternité. Le Fils et l’Esprit Saint ne sont pas liés par des catégories ou des principes temporels, du fait de leur nature divine<ref group="B" name="p.221"/>,<ref name="DISC_27-31"/>.

Théologien de l'Esprit Saint

Modèle:Article connexe

Fichier:Icon 02036 Svyatiteli Ioann Zlatoust i Grigorij Bogoslov. Ikona XVIII v. Rossiya.jpg
Icône russe du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, représentant Jean Chrysostome et Grégoire de Nazianze.

Grégoire de Nazianze est avec Basile de Césarée l'un des plus grands théologiens de l'Esprit Saint. Après le Premier concile de Nicée, la nature divine de l'Esprit Saint était une question ouverte<ref group="B" name="p.224">Modèle:P..</ref>. Dès sa nomination en tant qu'évêque, il affirme sa volonté de défendre publiquement la divinité de l'Esprit Saint, afin de la Modèle:Citation<ref group="B" name="p.224"/>. Lors du premier concile de Constantinople auquel il participe, il défend systématiquement la divinité de l'Esprit Saint en répondant aux différentes thèses sur ce mystère religieux<ref group="B">Modèle:P..</ref>.

En analysant les Écritures, Grégoire de Nazianze affirme que l'Esprit Saint est de nature divine dans la mesure où il est défini comme un être actif. Cette définition implique donc qu'il ne soit pas considéré comme un attribut de Dieu, comme le prétendent certains théologiens de l'époque. Comme l'Esprit Saint parle, sépare, agit, cela signifie donc qu'il est essence. Comme il n'est pas une créature de Dieu, et que les chrétiens affirment être baptisés en Lui, cela implique donc que nous sommes baptisés en Dieu, donc que l'Esprit Saint est Dieu<ref group="A" name="p.226"/>.

Il s'oppose également aux théologiens qui transfèrent les attributs humains à Dieu<ref group="B">Modèle:P..</ref>, affirmant par ailleurs le caractère masculin de Dieu, Modèle:Citation. Pour Grégoire de Nazianze, toute notion humaine appliquée à Dieu ne peut être que relative, Dieu étant d'une nature différente de l'homme. Le divin ne peut être défini clairement par l'homme, comme le proposent les théories eunoméennes<ref group="B">Modèle:P..</ref>. Celles-ci sont pour Grégoire une Modèle:Citation qu'est Dieu.

Face aux théologiens ariens qui nient la divinité de l'Esprit Saint dans la mesure où il n'y a pas d'affirmation de la divinité de l'Esprit Saint dans la Bible, Grégoire défend l'existence d'une révélation progressive des dogmes dans la période post-apostolique<ref group="B">Modèle:P..</ref>. Enfin, il montre qu'il existe dans la Bible de nombreux passages parlant de la présence de l'Esprit Saint, tant dans la liturgie que dans la narration<ref group="Note">Grégoire de Nazianze énumère les principaux passages concernés : Isaie Chapitre 11, verset 2-3 : « L'Esprit de l'Éternel reposera sur lui : Esprit de sagesse et d'intelligence, Esprit de conseil et de force, Esprit de connaissance et de crainte de l'Éternel. » ; Psaumes 142, 10 ; 50,12-14 ; Épître aux Romains 8,9 ; Première épître aux Corinthiens 2, 16, Ex 61,1, 2 Co 3, 17 ; Actes des apôtres 2, 3.</ref>.

Discours théologiques

Modèle:Article connexe

Grégoire de Nazianze, Docteur de l'Église, est le premier après saint Jean à avoir été surnommé le « Théologien » pour la profondeur de ses discours sur Dieu.

Dieu ne donne rien qui ne soit grand

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Bibliographie

Éditions

  • Clavis Patrum Græcorum 3010-3125.
  • Migne, Patrologiae Cursus Completus, Series Graeca, tomes 35 à 38, Paris, 1857-1866.
  • Corpus Scriptorum Ecclesiasticorum Latinorum, tome 46, 1910.

Œuvres en traduction française

  • Discours (380), trad. Modèle:N° à 3 (1978), trad. Marie-Ange Calvet-Sebasti Modèle:N° à 12, trad. Justin Mossay Modèle:N° à 23, trad. Justin Mossay, Modèle:N° à 26 (1981), trad. Modèle:N° à 31, trad. Paul Gallay Modèle:N° à 37, Claudio Moreschini Modèle:N° à 41, trad. Jean Bernardi Modèle:N° et 43, Cerf, coll. « Sources chrétiennes »
  • Poèmes et lettres, trad. P. Gallay, Emmanuel Vitte, 1941.
  • Épigrammes, apud Anthologie grecque, Modèle:T., Les Belles Lettres, 1960.
  • Homélies, Soleil levant, 1962.
  • Lettres, Les Belles Lettres, 1964.
  • La Passion du Christ : tragédie, Cerf, coll. « Sources chrétiennes », 1969.
  • Lettres théologiques, Cerf, coll. « Sources chrétiennes », 1974.
  • Poème de ma vie, trad. A. Lukinovich et C. Martingay, Grégoire de Nyzianze. Le dit de sa vie, poème autobiographique, Genève, ad solem, 1997.
  • Modèle:Ouvrage
  • Modèle:OuvrageModèle:Plume
  • Modèle:Ouvrage

Études sur Grégoire de Nazianze

Notes et références

Notes

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Principales sources utilisées

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Autres sources Modèle:Références nombreuses

Voir aussi

Articles connexes

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Liens externes

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