Alfred North Whitehead
Modèle:En-tête label Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Philosophe
Alfred North Whitehead, né le Modèle:Date de naissance à Ramsgate (dans le Kent, en Angleterre) et mort le Modèle:Date de décès à Cambridge (Massachusetts), est un philosophe, logicien et mathématicien britannique. Il est le fondateur de l'école philosophique connue sous le nom de la philosophie du processus, un courant influent dans toute une série de disciplines : l'écologie, la théologie, l'éducation, la physique, la biologie, l'économie et la psychologie.
Au début de sa carrière, Whitehead écrit principalement sur les mathématiques, la logique et la physique. Son premier grand ouvrage A Treatise of Universal Algebra (1898) porte sur l'algèbre qu'il se propose d'unifier tout comme David Hilbert l'a fait avec les géométries non euclidiennes. Son œuvre la plus remarquable dans ces domaines demeure les Principia Mathematica (1910-1913), en trois volumes, œuvre majeure écrite en collaboration avec son ancien étudiant Bertrand Russell. Les Principia Mathematica sont considérés comme l'une des œuvres les plus importantes du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle en logique mathématique.
De la fin des années 1910 au début des années 1920, Whitehead se tourne vers la philosophie des sciences et la métaphysique, s'éloignant progressivement du logicisme pour s'orienter vers la philosophie de la nature dans ses œuvres An Inquiry concerning the Principles of Natural Knowledge (1919) et The Concept of Nature (1920). Dans The Principles of Relativity (1922), il discute et critique la théorie einsteinienne de la relativité. Sa pensée, partie des mathématiques, s'oriente vers une métaphysique dans laquelle l'idée de Modèle:Citation étrangère, parfois traduite en français par « procès »Modèle:Note, tient une place prépondérante. Il a développé un système de métaphysique complet, radicalement nouveau dans la philosophie occidentale. Aujourd'hui, les travaux philosophiques de Whitehead Modèle:Incise sont considérés comme les textes fondateurs de la philosophie du Modèle:Langue.
Sa métaphysique est centrée sur les notions de préhensions (un mot qu'il crée pour indiquer qu'une perception consciente ou inconsciente incorpore certains aspects de la chose perçue) et de relations. Elle ne cherche pas tant les conditions de possibilité d'une connaissance, que la manière de rendre compte de l'expérience, ce qui constitue une différence importante avec celle de Kant. Par rapport à Aristote et à Leibniz, chez Whitehead l'harmonie de l'ordre du monde n'est pas donnée une fois pour toutes, mais doit évoluer pour répondre aux changements du monde. Dans cette optique, la notion de créativité occupe une place clé. Concernant sa théologie, elle est centrée sur une double nature de Dieu : sa nature primordiale et sa nature conséquente. La première est immuable alors que la seconde, en lien avec le monde, est changeante. L'ordre du monde est fondé sur les relations entre ces deux natures et le monde qui, d'une certaine façon, coopère avec Dieu.
La [[Philosophie du processus|philosophie du Modèle:Langue]] de Whitehead insiste sur le fait qu'Modèle:CitationModèle:Sfn. Pour cette raison, dès les années 2000, sa pensée est parfois appliquée dans les questions concernant l'écologie, notamment l'éthique de l'environnement de John B. Cobb, Jr.
Biographie
Alfred North Whitehead est né à Ramsgate, dans le Kent en Angleterre, en 1861, d'après son biographe Victor LoweModèle:Sfn. Son père, Alfred Whitehead, est à la fois pasteur et enseignant de la Chatham House Grammar School, une école pour garçons fondée par Thomas Whitehead, le grand-père d'Alfred NorthModèle:Sfn. Whitehead n'est apparemment pas particulièrement proche de sa mère, Maria Sarah Whitehead, née Buckmaster, qu'il ne mentionne dans aucun de ses livres et dont il semble avoir eu une piètre opinionModèle:Sfn.
Whitehead fait son cursus scolaire à la Sherborne School, dans le Dorset, alors considérée comme l'un des meilleurs établissements privés du paysModèle:Sfn. Son enfance a été très protégéeModèle:Sfn. À l'école, il excelle en sport et en mathématiquesModèle:Sfn.
En 1880, il entre au Trinity College de Cambridge et devient membre des Cambridge Apostles, une société secrète d'étudiantsModèle:Sfn. Dans cette université, il étudie les mathématiquesModèle:Sfn sous la direction d'Edward Routh<ref>Modèle:MathGenealogy.</ref> et obtient son Baccalauréat ès lettres de Trinity en 1884 avec mention (quatrième wranglerModèle:Sfn). Élu fellow du Trinity en 1884, Whitehead enseigne les mathématiques et la physique dans cet établissement jusqu'en 1910. De 1890 à 1898, il écrit son Treatise on Universal Algebra (1898). Dans les années 1900, il écrit en collaboration avec son ancien élève, Bertrand Russell, les Principia Mathematica, ouvrage majeur dans l'histoire des mathématiques du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.
En 1890, Whitehead épouse Evelyn Wade, une Irlandaise élevée en France dont il a une fille, Jessie Whitehead, et deux fils, Thomas North Whitehead et Eric Whitehead. Ce dernier meurt alors qu'il sert dans le Royal Flying Corps pendant la Première Guerre mondiale, à l'âge de Modèle:UnitéModèle:Sfn.
En 1910, Whitehead démissionne du Trinity College et emménage à LondresModèle:Sfn. Comme il démissionne sans avoir trouvé préalablement un autre emploi, il connaît un an de chômage avant d'obtenir un poste de maître de conférences en mathématiques et mécanique appliquée à l'University College LondonModèle:Sfn.
En 1914, Whitehead est nommé professeur de mathématiques appliquées à l'Imperial College de Londres, où son vieil ami Andrew Forsyth vient d'être nommé responsable du département de mathématiquesModèle:Sfn. Fin 1918, Whitehead est élu doyen de la Faculté des sciences de l'université de Londres (un poste qu'il occupe pendant quatre ans), puis devient membre du Sénat de l'université en 1919 dont il devient président un an plus tard, poste qu'il occupe jusqu'à son départ pour l'Amérique en 1924. Whitehead s'est servi de son influence pour rendre l'université plus accessible aux étudiants les moins richesModèle:Sfn.
À partir de la fin des années 1910, il se tourne vers la philosophie. Bien qu'il n'ait eu aucune formation avancée dans ce domaine, son œuvre philosophique est rapidement estimée. En 1920, il publie The Concept of Nature, et devient président de la Société aristotélicienne de 1922 à 1923Modèle:Sfn. En 1924, Henry Osborn Taylor invite Whitehead, alors âgé de Modèle:Unité, à se joindre au corps professoral de l'université Harvard, aux États-Unis, en tant que professeur de philosophieModèle:Sfn.
C'est durant sa période passée à Harvard que Whitehead produit ses contributions philosophiques les plus importantes. En 1925, il écrit Science and the Modern World, qui est immédiatement salué comme une alternative au dualisme, et spécialement au dualisme cartésienModèle:Sfn. Quelques années plus tard, il publie son ouvrage Procès et réalité, qui a été comparé à la Critique de la raison pure de Kant. La famille Whitehead passe le reste de sa vie aux États-Unis. Alfred North prend sa retraite de Harvard en 1937 et reste à Cambridge au Massachusetts, jusqu'à sa mort le Modèle:Date-Modèle:Sfn.
Si la biographie en deux volumes de Whitehead par Victor LoweModèle:Sfn,Modèle:Sfn constitue la présentation la plus précise de la vie du philosophe mathématicien, de nombreux détails de sa vie restent néanmoins obscurs. En effet, à sa demande, sa famille a détruit tous ses papiers personnels après sa mortModèle:Sfn. En outre, Whitehead était connu pour sa Modèle:Citation, et aussi pour avoir écrit très peu de lettres personnelles qui permettraient de mieux comprendre sa vie, selon son biographeModèle:Sfn,Modèle:Sfn.
À l'heure actuelle, il n'existe aucune édition critique des écrits de Whitehead, bien que le projet de recherche « Whitehead » du Center for Process Studies travaille sur une telle éditionModèle:Sfn.
Travaux en mathématiques et logique
En plus de nombreux articles sur les mathématiques, Whitehead a écrit trois grands livres sur le sujet dans cette discipline : A Treatise on Universal Algebra (1898), Principia Mathematica (co-écrit avec Bertrand Russell et publié en trois volumes entre 1910 et 1913) et An Introduction to Mathematics (1911). Les deux premiers livres sont destinés exclusivement aux mathématiciens professionnels, tandis que le dernier ouvrage, couvrant l'histoire des mathématiques et de ses fondements philosophiquesModèle:Sfn, est destiné à un public plus large. Les Principia Mathematica, en particulier, sont considérés comme l'une des œuvres les plus importantes en logique mathématique du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.
En plus de son héritage en tant que co-auteur des Principia Mathematica, la théorie de Whitehead de l'Modèle:Citation est considérée comme fondamentale pour la branche de l'informatique et de l'ontologie connue sous le nom de Modèle:Citation, une théorie décrivant les relations spatiales entre les ensembles, les parties, les parties de parties et les frontières entre ces parties, selon Gary L. HersteinModèle:Sfn.
A Treatise on Universal Algebra
Dans A Treatise on Universal Algebra (1898), le terme Modèle:Citation possède essentiellement le même sens qu'il a aujourd'hui. Il désigne l'étude des structures algébriques elles-mêmes, plutôt que des exemples (Modèle:Citation) de structures algébriques, d'après George GrätzerModèle:Sfn. Whitehead crédite William Rowan Hamilton et Auguste De Morgan en tant que créateurs de la disciplineModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn.
Les algèbres de Lie, espaces vectoriels munis d'une loi de composition interne bilinéaire, et les quaternions hyperboliques, algèbres réelles de dimension 4, ont attiré l'attention sur la nécessité d'élargir les structures algébriques au-delà du groupe associatif multiplicatifModèle:Quoi. Dans la revue Science, Alexander Macfarlane a écrit : Modèle:CitationModèle:Sfn. Dans une autre revue spécialisée, Nature, G. B. Mathews écrit de ce livre qu'Modèle:CitationModèle:Sfn.
Les Principia Mathematica
Les Principia Mathematica (1910-1913) est le plus célèbre travail en mathématiques de Whitehead. Co-écrit avec son ancien étudiant Bertrand Russell, ils sont considérés comme l'une des œuvres les plus importantes du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle en logique mathématique<ref>Modèle:Chapitre.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En 1999, ce livre est placé Modèle:23e dans une liste des 100 meilleurs ouvrages documentaires anglais du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle par la maison d'édition Modèle:Langue<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Le but des Principia Mathematica est de décrire un ensemble d'axiomes et de règles d'inférence dans la logique symbolique à partir desquels toutes les vérités mathématiques peuvent en principe être prouvées. Whitehead et Russell ont travaillé à un tel niveau fondamental des mathématiques et de logique qu'ils ne prouvent que 1+1=2 qu'à la page 86 du Volume II. Ils notent alors humoristiquement que Modèle:CitationModèle:Sfn.
Whitehead et Russell pensent à l'origine que les Principia Mathematica prendraient un an pour être achevés ; ce projet leur prend en réalité Modèle:UnitéModèle:Sfn. Au moment de la publication, l'ouvrage qui comprend trois volumes est si long (plus de Modèle:Unité), et son public si restreint (mathématiciens professionnels), que sa publication entraîne une perte de Modèle:Unité, dont 300 sont payés par la Cambridge University Press et 200 par la Royal Society. Whitehead et Russell mettent chacun Modèle:Unité de leur pocheModèle:Sfn. En dépit de la perte initiale, il est probable qu'aujourd'hui, il n'y ait aucune grande bibliothèque universitaire qui ne détienne une copie des Principia MathematicaModèle:Sfn. Il est d'ailleurs toujours au catalogue des presses universitaires de Cambridge.
L'héritage des Principia Mathematica est discuté. Il est généralement admis que les théorèmes d'incomplétude de Gödel de 1931 ont définitivement démontré qu'il ne pouvait exister un ensemble d'axiomes et de règles d'inférence capable de rendre compte de l'ensemble des mathématiques, et que donc l'objectif des Principia Mathematica est inatteignable, selon le mathématicien Stephen Cole KleeneModèle:Sfn. Cependant, Kurt Gödel n'a pu arriver à cette conclusion que grâce au livre de Whitehead et Russell. Le principal héritage des Principia Mathematica est donc paradoxalement d'avoir permis la réfutation de la possibilité d'atteindre ses objectifs<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Mais au-delà de cet héritage quelque peu ironique, ce livre a permis de populariser la logique mathématique moderne et a tissé des liens importants entre la logique, l'épistémologie, et la métaphysiqueModèle:Sfn.
An Introduction to Mathematics
Contrairement aux deux ouvrages précédents, Modèle:Langue (1911) de Whitehead n'est pas destiné exclusivement aux mathématiciens professionnels. Il vise un public plus large et veut expliquer quelle est la nature des mathématiques, son unité, sa structure interne et son applicabilité à la natureModèle:Sfn. Whitehead a écrit en ouverture de celui-ci :
L'objet des chapitres suivants n'est pas d'enseigner les mathématiques, mais de permettre aux étudiants dès le début de leur cours de savoir ce que cette science est, et pourquoi elle est nécessairement le fondement de la pensée exacte appliquée à des phénomènes naturelsModèle:Sfn.Modèle:Fin citation |
Cet ouvrage peut être considéré comme une tentative de comprendre la croissance dans l'unité et l'interconnexion des mathématiques avec la philosophie, la linguistique et la physique, selon Christoph Wassermann. Bien que le livre soit peu lu, à certains égards, il préfigure certaines évolutions concernant la philosophie et la métaphysiqueModèle:Sfn.
Travaux en épistémologie et en métaphysique
An Enquiry into the Principle of Natural Knowledge et The Concept of Nature
Dans Modèle:Langue (1919) et Modèle:Langue (1920), Whitehead Modèle:CitationModèle:Sfn. Il soutient notamment que le point géométrique est une haute abstraction qui ne correspond pas à une réalité dont on peut faire l'expérience. C'est une entité abstraite dérivée de relations concrètes et extensives dans le temps et l'espace. Selon lui, un « objet » est la signification idéalisée de ce qui est stable dans un événement ou une famille d'éléments : rappelons ici qu'il pense les événements comme étant les réalités fondamentales de l'expérience et de la natureModèle:Sfn. Selon HersteinModèle:Sfn, dans ces livres, il s'oppose à l'empirisme radical de William James.
Science in the Modern World et Religion in the Making
Dans Modèle:Langue (1925), Whitehead s'attaque à ce qu'il nomme le Modèle:Citation. Il s'oppose en particulier à la vue selon laquelle seules les choses qui peuvent être localisées comme point géométrique sont réelles. Pour lui, au contraire, l'important ce sont les relations entre les choses. C'est également dans ce livre qu'il introduit le mot Modèle:Citation qu'il définit comme une Modèle:Citation. Par là, il veut indiquer que les relations ne sont pas forcément basées sur la connaissance et que notre premier rapport au monde est pré-épistémologiqueModèle:Sfn. Les trois derniers chapitres de ce livre ne sont pas consacrés à l'épistémologie, mais à Dieu, à la religion et à la science ainsi qu'aux conditions du progrès socialModèle:Sfn.
Dans Modèle:Langue (1926), il définit la religion comme Modèle:Citation<ref name=Whitehead_p16>Modèle:Harvsp.</ref>. Selon Herstein, la solitude est comprise comme Modèle:Citation<ref name=Whitehead_p16/>,Modèle:Sfn. Chez Whitehead, Modèle:Citation, la valeur étant comprise comme Modèle:Citation, comme quelque chose qui est, non comme quelque chose dont on se sertModèle:Sfn,Modèle:Sfn.
Process and Reality
Modèle:Article détaillé Selon Herstein, [[Procès et réalité|Modèle:Langue]] (1929) Modèle:CitationModèle:Sfn. Dans cet ouvrage, Whitehead invente nombre de termes qui lui paraissent nécessaires pour aborder la philosophie comme il l'entend, c'est-à-dire Modèle:CitationModèle:Sfn.
Alors que ses livres de 1919 à 1922 traitent de la nature du temps, ce qui l'intéresse dans cet ouvrage, c'est la logique du devenir. Selon lui, les unités de base du devenir sont les occasions présentes qu'il perçoit comme des gouttes d'expérience (Modèle:Langue) qui se relient au monde en le ressentant (Modèle:Langue) et en internalisant sa relation à luiModèle:Sfn. Chez Whitehead, il n'y a pas continuité du devenir (Modèle:Langue) mais devenir de la continuité (Modèle:Langue). Par là, il veut dire que ce sont les occasions présentes qui d'elles-mêmes tendent à s'inscrire dans une continuitéModèle:Sfn. Pour une bonne compréhension de cette phrase, il convient de rappeler que Whitehead estime que sa pensée constitue une philosophie de l'organisme.
Le livre comprend cinq parties. Dans la première, il développe un schème catégorial, défend la philosophie spéculative et propose enfin sa solution au problème traditionnel de l'Un et du multiple. La seconde partie consiste en l'application de ses catégories à des sujets historiques ou thématiques. La partie trois est consacrée à la préhension et la partie quatre à la théorie de l'extension. Enfin, la partie cinq porte sur une théorie de la dialectique des opposés et au rôle de DieuModèle:Sfn.
Symbolism: Its Meaning and Effect et The Function of Reason
Si Whitehead a toujours montré un intérêt pour les symboles, dans Modèle:Langue (1929), ils prennent encore une place plus grande en lien avec sa théorie de la « préhension ». Il développe l'idée que nos perceptions sensibles non cognitives prennent la forme de symboles. Par exemple une chaise symbolisera pour un petit chien une place où s'asseoirModèle:Sfn.
Dans Modèle:Langue (1929), il attribue trois fonctions à la raison : vivre, vivre bien, vivre mieuxModèle:Sfn.
Adventures of Ideas et Modes of Thought
Selon Herstein, si Modèle:Langue (1933) est un petit livre agréable, il requiert malgré tout de maîtriser le schéma métaphysique de Procès et réalité. Ici, Whitehead applique sa métaphysique au problème de l'histoireModèle:Sfn.
Dans Modèle:Langue (1938), après s'être opposé à la trop grande focalisation de la philosophie au langage, Whitehead énonce ce qui est pour lui le but et la fonction de la philosophie : Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,Modèle:Sfn.
Philosophie et métaphysique
De la science empirique à la spéculation sur l'Univers
Alors que Whitehead n'a jamais eu de formation formelle en philosophie au-delà de ses études de premier cycleModèle:Sfn, il montre dès le début un grand intérêt pour la philosophie et la métaphysique, même s'il se considère comme un amateurModèle:Sfn. Si dans une lettre à son ami et ancien élève Bertrand Russell, après avoir discuté du fait de savoir si la science devait être explicative ou simplement descriptive, il écrit : Modèle:Citation<ref>Lettre d'Alfred North Whitehead à Bertrand Russell, Modèle:Date-, Bertrand Russell Archives, Archives and Research Collections, McMaster Library, McMaster University, Hamilton, Ontario, Canada.</ref>, il est malgré tout devenu l'un des plus grands métaphysiciens du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.
Whitehead montre un intérêt pour la métaphysique au moment même où elle est considérée comme démodéeModèle:Sfn, au moment où les réalisations toujours plus impressionnantes de la science empirique font considérer les systèmes métaphysiques comme sans valeur car non soumis à des tests empiriques comme le note A. J. Ayer, philosophe des sciencesModèle:Sfn. Dans les notes de l'un des élèves de Whitehead de 1927, se trouve la citation suivante : Modèle:CitationModèle:Sfn. Selon Whitehead, les scientifiques et les philosophes font constamment des suppositions métaphysiques sur la façon dont l'univers fonctionne, mais ces hypothèses ne sont pas facilement visibles parce qu'elles restent non formulées explicitement et donc non examinées et non contestées. Bien qu'il reconnaisse que Modèle:CitationModèle:Sfn, il soutient que les chercheurs doivent sans cesse ré-imaginer leurs hypothèses de base sur la façon dont fonctionne l'Univers pour que la philosophie et la science puissent faire de réels progrès. Pour cette raison, Whitehead considère les études métaphysiques comme essentielles pour une science et une philosophie correctesModèle:Sfn.
Rapport aux métaphysiques antérieures
L'idée soutenue par Descartes selon laquelle la réalité est construite de morceaux de matière totalement indépendants les uns des autres est certainement celle que Whitehead considère comme la plus fautive de toutes les hypothèses métaphysiques. Il opte, lui, pour l'hypothèse d'un Modèle:Citation ontologique fait d'événements qu'il considère comme liés et dépendants les uns des autresModèle:Sfn. Il soutient également que les éléments les plus fondamentaux de la réalité peuvent être Modèle:Citation. Ce faisant, il utilise le terme Modèle:Citation de façon très large. Par exemple pour lui, les processus inanimés tels les collisions d'électrons sont dits manifester un certain degré d'expérience. Tout cela l'amène à s'opposer au dualisme cartésien entre l'esprit et la matièreModèle:Sfn. Whitehead voit la métaphysique comme une Modèle:Citation, ou encore Modèle:CitationModèle:Sfn.
Selon le philosophe Xavier Verley, Whitehead retrouve l'esprit des philosophies comme celles de Spinoza (Modèle:Langue) ou de Leibniz (le devenir autonome des monades). Dieu agit dans le monde d'une manière immanente puisqu'il est la cause efficiente de l'actualisation des entités mais aussi de manière transcendante car il agit aussi par la voie de la finalitéModèle:Sfn.
L'originalité de la pensée de Whitehead vient de ce qu'elle s'inspire des différentes sciences telles les mathématiques (l'idée algébrique de vecteur et de multiplicité), la physique, l'éthique, la théologie et qu'elle dépasse l'idée de la philosophie divisée en spécialités, logique, épistémologie, philosophie morale, philosophie politique, etcModèle:Sfn.
Sa pensée métaphysique rejoint sur de nombreux points celle des grandes philosophies du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et renoue aussi avec la philosophie ancienne, celle de Platon et d'Aristote mais aussi celle des stoïciens dont il retrouve l'inspiration qui unit la logique à la physique et à l'éthiqueModèle:Sfn. Bertrand Saint-Sernin rapproche aussi Whitehead du stoïcisme, et plus particulièrement du traité De fato de Cicéron : Modèle:Citation. Cicéron parle de Modèle:Citation (Modèle:Langue)Modèle:Sfn.
Métaphysique et philosophie de Whitehead dans Procès et réalité
Dans Procès et réalité, livre publié originellement en anglais en 1929, contrairement à Russell, avec qui il a rédigé les Principia Mathematica, et au cercle de Vienne, Whitehead utilise le terme métaphysique de façon positiveModèle:Sfn. S'il emploie le mot de façon substantive, c'est malgré tout la forme adjectivale qui domine. Dominique Janicaud note que Modèle:CitationModèle:Sfn. Pour Whitehead, la philosophie est spéculative lorsqu'elle utilise la rationalité pour élaborer Modèle:CitationModèle:Sfn. Sa philosophie spéculative ou métaphysique présente plusieurs aspects propres. Tout d'abord, elle se présente comme une aventure, un Modèle:Langue. Par ailleurs, si elle est spéculative et systématique, la spéculation est liée aux expériences dont elle doit tenir compte et qu'elle doit unir de façon cohérente et logique. Enfin le langage doit Modèle:Citation. Notons que ce dernier aspect a donné du mal aux traducteurs de l'œuvre en français, et ce d'autant que le style de Whitehead n'est pas toujours égalModèle:Sfn.
Whitehead se méfie des métaphysiques abstraites qui, selon lui, surestiment les capacités de certitude et de déduction. De ce point de vue, il estime que la philosophie ne doit pas imiter les mathématiques. Chez lui donc, selon Dominique Janicaud, la tâche de la métaphysique est moins de Modèle:CitationModèle:Sfn. Si la métaphysique de Whitehead comme celle d'Aristote ou de Leibniz cherche à proposer une explication d'ensemble, l'ensemble chez lui n'est pas supposé donné. Au contraire, il est construit et pensé par la métaphysique. Dominique Janicaud écrit à ce propos que, si dans la métaphysique traditionnelle l'ensemble est donné d'avance, dans la métaphysique en Modèle:Langue il est Modèle:CitationModèle:Sfn. Ce que Whitehead dans Procès et réalité exprime ainsi : Modèle:CitationModèle:Sfn.
La métaphysique de Whitehead se démarque sur certains points clés de celles de Kant et de Heidegger. Alors que la philosophie de Kant cherche à examiner Modèle:Citation, pour Whitehead, l'essentiel est Modèle:CitationModèle:Sfn. Par ailleurs, alors que pour Kant le temps est vu comme Modèle:Citation qui s'accorde avec la physique de Newton, chez Whitehead, en cohérence avec la théorie de la relativité restreinte et de la physique des quantas, Modèle:CitationModèle:Sfn. Concernant l'histoire de la philosophie, il s'oppose radicalement à Heidegger. Pour lui, la philosophie est Modèle:Citation alors que pour Heidegger, elle est Modèle:CitationModèle:Sfn.
La conception de la réalité de Whitehead
Whitehead est convaincu que la notion scientifique de matière est une façon trompeuse de décrire la nature ultime des choses. Dans son livre Modèle:Langue de 1925, il écrit :
Il persiste... [une] cosmologie scientifique déterminée qui suppose le fait ultime d'une matière brute irréductible, ou matérielle, [qui] émerge dans l'espace à travers un flux de configurations. En soi un tel matériau est dénué de sens, sans valeur, sans but. Il fait juste ce qu'il fait, suivant une routine fixe imposée par des relations extérieures qui ne surgissent pas de la nature de son être. C'est cette hypothèse que j'appelle le « matérialisme scientifique ». En outre, c'est une hypothèse que je vais contester comme étant tout à fait inadaptée au monde scientifique auquel nous sommes maintenant arrivésModèle:Sfn. |
D'après Whitehead, la notion de Modèle:Citation pose un certain nombre de problèmes. Tout d'abord, elle obscurcit et minimise l'importance du changement. En pensant toute chose matérielle (comme une roche, ou une personne) comme étant fondamentalement la même chose à travers le temps, et toute modification comme secondaire à sa Modèle:Citation, le matérialisme scientifique occulte le fait que rien ne reste jamais le même. Pour lui, le changement est fondamental et incontournable et insiste sur le fait que Modèle:CitationModèle:Sfn. C'est la raison pour laquelle sa philosophie a été comparée par Jean Wahl à celle d'Henri Bergson, pour qui le changement est la substance même des choses, comme le rappelle Bergson, notant une Modèle:Citation entre ses idées et celles de WhiteheadModèle:Sfn. Toutefois le philosophe Didier Debaise insiste plus sur la bifurcation entre les deux philosophies que sur leur continuitéModèle:Sfn.
Selon Whitehead, des concepts tels que la Modèle:Citation, la Modèle:Citation et la Modèle:Citation sont problématiques. En effet, ils ne prennent pas en compte de façon adéquate le changement et font oublier la nature active et expérimentale des plus basiques éléments du monde. Ils sont des abstractions utiles, non des blocs de construction de base du mondeModèle:Sfn. Ce qui est habituellement conçu comme une seule personne par exemple, doit être philosophiquement décrit comme un continuum d'événements se chevauchantModèle:Sfn. Ces changements, qui interviennent à travers ce continuum d'événements sont des occasions d'expérience et forment ce que Whitehead appelle une Modèle:CitationModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn.
Pour résumer d'une autre manière la position que Whitehead rejette : une chose ou une personne peut être considérée comme ayant une Modèle:Citation, ou une Modèle:Citation immuable qui décrit ce que la chose, la personne, est vraiment. De sorte que les choses et les gens sont considérés comme fondamentalement les mêmes à travers le temps, les modifications étant seulement qualitatives et secondaires par rapport à l'identité de base (par exemple, Modèle:Citation). Au contraire, dans la cosmologie de Whitehead, les seules choses fondamentalement existantes sont les Modèle:Citation discrètes qui se chevauchent les unes les autres dans le temps et l'espace, et qui, ensemble, constituent ce qui est durable dans la personne ou la chose. D'un autre côté, on pourrait dire que ce que la pensée ordinaire considère souvent comme Modèle:Citation ou Modèle:Citation est une généralisation abstraite de ce qui est considéré comme les caractéristiques les plus importantes de cette chose à travers le temps. L'identité ne définit pas les gens, ce sont eux qui définissent leur identité. Whitehead insiste sur le fait que tout change à chaque instant, et que penser à quoi que ce soit comme ayant une Modèle:Citation occulte l'élément central, à savoir que Modèle:Citation (selon Héraclite, Modèle:Citation<ref>Selon le fragment 91 d'Héraclite.</ref>).
Pour Whitehead, les limites de la langue constituent le principal soutien de la pensée matérialiste et rendent difficile l'exposition de sa penséeModèle:Sfn. En effet, il est difficile de donner un nom différent pour chaque instant de la vie d'une personne. Aussi, il est plus facile de penser que les choses restent fondamentalement les mêmes que l'inverse. Cependant, les limitations de la langue de tous les jours ne doivent pas nous empêcher de nous rendre compte que les Modèle:Citation ou Modèle:Citation ne sont que la description générale d'un continuum de Modèle:Citation particuliers et concrets. Personne ne conteste qu'une personne de dix ans est tout à fait différente au moment où elle atteint l'âge de trente ans, et à bien des égards, n'est pas la même personne du tout ; Whitehead va plus loin et souligne qu'il n'est pas philosophiquement ou ontologiquement juste de penser qu'une personne est la même d'une seconde à l'autre.
Le second problème avec le matérialisme, selon Whitehead, tient à ce qu'il obscurcit l'importance des Modèle:CitationModèle:Sfn. Il voit tout objet comme distinct des autres objets. Chaque objet est tout simplement un bouquet inerte de matière qui est seulement Modèle:Citation lié à d'autres choses. L'idée de la matière comme première conduit les gens à penser les objets comme fondamentalement séparés dans le temps et l'espace, et pas nécessairement liés à quoi que ce soitModèle:Sfn. Pour Whitehead au contraire, les relations sont premièresModèle:Sfn. À ce sujet, on trouve dans les notes d'étudiant de l'une des classes de Whitehead d'automne 1924 :
Modèle:Début citationLa réalité s'attache aux connexions, et seulement relativement aux choses liées. (A) est réel pour (B) et (B) est réel pour (A), mais [ils ne sont] pas absolument réellement indépendants les uns des autresModèle:Sfn.Modèle:Fin citation
Entités et créativité
Whitehead décrit toute entité comme rien de plus et rien de moins que la somme de ses relations avec d'autres entités – sa Modèle:Citation et la Modèle:Citation monde autour d'elleModèle:Sfn. Une vraie chose est ce qui oblige le reste de l'Univers à s'y conformerModèle:Sfn. Les relations ne sont pas secondaires à ce qu'est une chose, elles sont ce que la chose est.
Il faut souligner, cependant, que l'entité est non seulement la somme de ses relations, mais est aussi évaluation et réactionsModèle:Sfn. Pour Whitehead, la créativité est le principe absolu de l'existence, et chaque entité (qu'elle soit un être humain, un arbre ou un électron) a un certain degré de nouveauté dans la façon dont elle répond aux autres entités, et n'est pas entièrement déterminée par les lois mécaniques et causalesModèle:Sfn. Pour le philosophe, la plupart des entités n'ont cependant pas de conscienceModèle:Sfn. Comme les actions d'un être humain ne peuvent pas toujours être prédites, de même, l'on ne peut prédire où les racines d'un arbre se développeront, ou comment un électron se déplacera, ou s'il va pleuvoir demain. De plus, l'incapacité de prédire le mouvement d'un électron (par exemple) n'est pas dû à une mauvaise compréhension ou à une technologie inadéquate ; mais plutôt à la créativité/liberté fondamentale de toutes les entités, comme l'explique Charles HartshorneModèle:Sfn.
L'autre face de la créativité/liberté comme principe absolu, est que chaque entité est limitée par la structure sociale de l'existence (c'est-à-dire ses relations) – chaque entité réelle doit être conforme aux conditions établies dans le monde autour d'elleModèle:Sfn. La liberté existe toujours, mais avec certaines limites : l'individualité et l'unicité d'une entité proviennent de son auto-détermination quant au fait de tenir compte du monde et des limites qui lui ont été fixéesModèle:Sfn.
En résumé, Whitehead rejette l'idée de blocs séparés et immuables, en faveur de l'idée d'une réalité où les événements sont interdépendants dans un processus. Il conçoit la réalité comme étant composée de processus dynamiques Modèle:Citation plutôt que statiques ou Modèle:Citation, soulignant ainsi que toutes les choses physiques changent et évoluent, et que les Modèle:Citation immuables telles que la matière ne sont que des abstractions d'événements interdépendants qui sont les choses réellesModèle:Sfn. Mais, précise Xavier Verley, il ne s'agit pas simplement d'un flux événementiel car le monde implique aussi la permanence que l'on retrouve dans les objets, qu'ils soient sensibles ou éternels. Il inclut la multiplicité des entités qui s'actualisent en recherchant leur propre satisfactionModèle:Sfn.
Théorie de la perception
Puisque la métaphysique de Whitehead décrit un univers dans lequel toutes les entités vivent des expériences, il a besoin d'une nouvelle façon de décrire une perception qui n'est pas limitée à la vie des êtres auto-conscients. Le terme qu'il invente est la Modèle:Citation, qui vient du latin Modèle:Langue, qui signifie Modèle:CitationModèle:Sfn. Ce terme indique une perception qui peut être consciente, ou inconsciente, s'appliquer aussi bien aux personnes qu'aux électronsModèle:Sfn. Pour Whitehead, le terme Modèle:Citation indique que la perception incorpore en elle-même les aspects de la chose perçueModèle:Sfn. De cette façon, les entités sont constituées par leurs perceptions et leurs relations et ne leur sont pas indépendantes. En outre, pour Whitehead la perception se produit selon deux modes : l'Modèle:Citation (ou Modèle:Citation) et l'Modèle:Citation (ou Modèle:Citation)Modèle:Sfn.
Whitehead décrit l'efficacité causale comme Modèle:CitationModèle:Sfn. Elle est, en d'autres termes, le sens de la causalité des relations entre les entités, un sentiment d'être influencé et affecté par l'environnement, sans médiation des sens. L'immédiateté présentationnelle, d'autre part, est ce qui est appelé la Modèle:Citation, sans médiation par une causalité ou une interprétation symbolique ou inconsciente. En d'autres termes, l'immédiateté présentationnelle est une apparence pure, qui peut être trompeuse (comme l'est par exemple, Modèle:Citation dans le reflet d'un miroir)Modèle:Sfn.
Chez les organismes supérieurs (comme les personnes), ces deux modes de perception se combinent en ce que Whitehead nomme la Modèle:Citation, qui relie l'apparence à la causalité dans un processus qui est tellement automatique que les personnes et les animaux ont du mal à s'en passer. À titre d'illustration, Whitehead analyse la rencontre d'une personne avec une chaise. Une personne ordinaire regarde, voit une forme colorée, et en déduit immédiatement que c'est une chaise. Cependant selon Whitehead, un artiste Modèle:CitationModèle:Sfn. Mais, ce n'est pas la réaction humaine habituelle ; la plupart des gens placent des objets dans des catégories par habitude, et par instinct, sans même y penser. Les animaux font la même chose. En utilisant le même exemple, Whitehead souligne qu'un chien Modèle:CitationModèle:Sfn. Aussi pour Whitehead une référence symbolique est une fusion de la perception pure des sens d'une part, et des relations causales de l'autreModèle:Sfn.
Whitehead refuse, explique Bertrand Saint-Sernin, la Modèle:Citation. Cela pousse Whitehead à refuser de même une Modèle:Langue entre Modèle:Citation. Cité par Saint-Sernin, il résume cette vue dans Le Concept de Nature : Modèle:CitationModèle:Sfn. La science ne se construit pas comme une abstraction rationnelle opposée à la perception sensible habituelle ; Whitehead cherche à articuler les différentes Modèle:Citation, reprenant la méthode du Timée de PlatonModèle:Sfn.
Évolution et valeur
Selon Whitehead, Modèle:CitationModèle:Sfn. Si la vie des êtres humains est limitée à une centaine d'années, tandis qu'une pierre peut perdurer huit cents millions d'années, la question de savoir pourquoi les organismes complexes n'ont jamais évolué, de façon à remédier à cela, se poseModèle:Sfn. Il observe alors que la marque des formes supérieures de vie est d'être activement engagées dans la modification de leur environnement, une activité qu'il voit dirigée vers un triple objectif : vivre, bien vivre et vivre mieuxModèle:Sfn. En d'autres termes, selon le philosophe, la vie est dirigée vers la finalité d'augmenter sa propre satisfaction. Sans un tel objectif, la vie serait totalement inintelligible. Deux points peuvent être ici précisés : d'une, pour Whitehead, la valeur n'est pas surajoutée aux faits mais constitue le cœur même de ces faitsModèle:Sfn et , d'autre part, la valeur est essentiellement quelque chose que l'on peut comparerModèle:Sfn.
De façon générale pour Whitehead, la matière inerte n'existe pas. Au lieu de cela, toutes les choses ont, dans une certaine mesure, de la liberté ou de la créativité, ce qui leur permet d'être en partie auto-dirigées.
Le philosophe du processus David Ray Griffin a inventé à ce propos le terme de Modèle:Citation (Modèle:Langue en anglais) pour décrire l'idée selon laquelle toutes les entités vivent des expériences, et distinguer ainsi le point de vue de Whitehead du panpsychisme (l'idée que toute matière a une conscience)Modèle:Sfn. Enfin Jones affirme que, chez WhiteheadModèle:Sfn, Modèle:Citation.
Fondateur de la théologie et du théisme du process
Modèle:Article détaillé Selon Donald Viney, le théisme du Modèle:Langue s'inspire et s'accorde avec la métaphysique de Whitehead et de Charles Hartshorne, qui fut pendant un semestre son étudiant à Harvard. Ce théisme et la théologie du Modèle:Langue se distinguent, comme nous allons le voir en étudiant la notion de Dieu et de religion chez Whitehead, de ceux de quelques néo-thomistes ainsi que de certains philosophes du courant chrétien évangélique qui se nomment Modèle:Citation. Si pour ceux-ci, Dieu limite son pouvoir pour s'ouvrir au monde, chez Whitehead au contraire, Dieu est par certains aspects éternel, immuable et impassible et par d'autres temporel, changeant et sensibleModèle:Sfn. De sorte que leurs conceptions de Dieu divergent fortement.
La double nature de Dieu
Pour Whitehead, Dieu n'est pas nécessairement lié à la religionModèle:Sfn. Son dieu ne jaillit pas de la foi religieuse, il est surtout nécessaire à son système métaphysiqueModèle:Sfn, il justifie l'existence d'un ordre qui permette la nouveauté, tout en donnant un but à toutes les entités. Pour Whitehead, tous les ordres potentiels existent dans ce qu'il appelle la Modèle:Citation. Cependant, pour prendre en compte l'expérience religieuse, il introduit ce qu'il appelle la seconde nature de Dieu ou la Modèle:Citation. Cette approche de Dieu comme entité Modèle:CitationModèle:Sfn,Modèle:Sfn de Whitehead a profondément renouvelé la pensée théologique. La nature primordiale de Dieu est décrite comme Modèle:CitationModèle:Sfn, à savoir, les possibilités illimitées de l'Univers. Cette nature primordiale est éternelle et immuable, fournissant aux entités de l'Univers diverses possibilités de réalisation. Whitehead appelle également cet aspect primordial Modèle:CitationModèle:Sfn. Viney note à ce propos : Modèle:Citation.
La nature conséquente de Dieu, d'autre part, est tout sauf immuable – c'est la réception par Dieu de l'activité du monde. Whitehead soutient que Modèle:CitationModèle:Sfn. La nature conséquente est la trace de tous les faits réalisés comme selon les termes de Whitehead l'immortalité objective du monde en DieuModèle:Sfn. C'est elle qui reçoit les occasions présentes dans son expérience et communique au monde de nouveaux idéaux adaptés d'une part à ce qui peut être fait et d'autre part aux entités singulièresModèle:Sfn.
Whitehead voit ainsi Dieu et le monde comme se complétant l'un l'autreModèle:Sfn. Il voit les entités du monde comme des choses fluides et changeantes qui aspirent à une permanence que Dieu seul peut donner en les prenant dans le soi de Dieu, mais ce faisant, Dieu change et cela affecte le reste de l'Univers à travers le temps.
Ce qui précède ci-dessus est une partie des écrits les plus évocateurs de Whitehead à propos de Dieu, qui ont inspiré le mouvement connu comme la théologie du processus, une école théologique dynamique de pensée qui continue à prospérer aujourd'hui, selon Bruce G. Epperly et Roland FaberModèle:Sfn,Modèle:Sfn.
Dieu, la créativité et l'ordre du monde
L'idée de Dieu de Whitehead diffère fortement des notions monothéistes traditionnelles, selon Roland FaberModèle:Sfn. Dans ce qui est peut-être sa critique la plus célèbre de la conception chrétienne de Dieu, il accuse Modèle:CitationModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Selon lui cette conception a deux conséquences néfastes : d'une part elle conduit à considérer que l'attribut le plus important de Dieu est le pouvoir, et d'autre part elle promeut une façon de voir Dieu comme un monarque divin qui impose sa volonté au mondeModèle:Sfn. Au contraire, pour lui, il faut voir Dieu comme Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère) qui selon lui :
[...] ne se focalise pas sur le César qui est au pouvoir, sur le moraliste sans pitié, ou encore sur le premier moteur. Au contraire, il traite des éléments tendres du monde qui lentement et calmement opèrent par amour ; et qui trouvent leur but dans l'immédiateté présente d'un royaume qui n'est pas de ce monde. L'amour ne gouverne pas et n'est pas immobile ; il est également quelque peu oublieux de la moralité. Il ne regarde pas vers le futur car il trouve sa propre récompense dans l'immédiateté présenteModèle:Sfn.Modèle:Fin citation |
Il s'ensuit que chez Whitehead, Dieu n'est pas invoqué pour introduire un ordre normatif différent de celui qui existe dans le monde. Dieu est au contraire le nom donné à l'élément présent ici et maintenant qui assure la solidarité de l'UniversModèle:Sfn. De sorte que chez Whitehead comme dans la théologie du Modèle:Langue, c'est la créativité de Dieu et des hommes ou du monde qui crée continuellement l'ordre du monde. Viney note que la créativité est Modèle:CitationModèle:Sfn. Pour affirmer cela, Whitehead part d'une déclaration de Platon dans Le Sophiste qui veut que les êtres réels agissent ou soient agis. Il en découle que chez Whitehead, les entités ne sont jamais entièrement déterminés par l'activité d'un autre, elles gardent toujours une part d'auto-déterminationModèle:Sfn.
La religion chez Whitehead
Il aborde le sujet de la religion dans son ouvrage Modèle:Langue de 1926, un livre sur les limites des dogmes en religion et en métaphysiqueModèle:Sfn. Un de ses objets est d'utiliser la religion comme sphère d'évidence pour reconstruire une vision générale de la réalitéModèle:Sfn. Si l'individu, selon Whitehead, est au cœur de la religion, il faut bien se rappeler la distinction qu'il établit entre caractère et nature. Chez lui, la nature est perçue comme liée à l'idée de substance, de chose qui se suffit à elle-même. Comme il refuse de lier les hommes à la nature, à la substance et qu'il les voit fondamentalement comme des êtres en relation, chez lui les êtres humains ont du caractère et non une natureModèle:Sfn. Or précisément, il conçoit la religion comme un ensemble de vérités générales qui transforment le caractère d'une personne : Modèle:CitationModèle:Sfn.
Whitehead décrit la religion comme Modèle:CitationModèle:Sfn. En d'autres termes, la religion part d'émotions profondément ressenties, les contextualise à l'intérieur d'un système de vérités générales sur le monde, et aide les gens à identifier leur signification profonde. Selon Whitehead, la religion est une sorte de pont entre la philosophie, les émotions et les buts d'une société particulièreModèle:Sfn. Toutefois il prend soin de souligner que si la religion a souvent une bonne influence, elle n'est pas nécessairement bonne, ce qui peut entraîner une dangereuse illusion. Il rappelle à cet égard, qu'une religion peut encourager la destruction violente des adhérents d'une religion concurrenteModèle:Sfn. Selon Jones, Whitehead introduit précisément la « religion naturelle » pour dépasser les problèmes des religions courantes frappées notamment par la « bigoterie »Modèle:Sfn. Elle note que Modèle:Citation. Rappelons également que chez Whitehead si le mal est réel, il est moins puissant finalement que le bien. D'une certaine façon chez lui le mal s'autodétruit quand il devient puissantModèle:Sfn.
Si la religion débute dans la solitude elle s'étend nécessairement au-delà de l'individuModèle:Sfn. Comme dans sa métaphysique du process, la relation est première. La religion nécessite la réalisation Modèle:CitationModèle:Sfn. En d'autres termes, l'Univers est une communauté qui se fabrique elle-même à travers les relations d'une entité individuelle avec toutes les autres – la signification et la valeur n'existent pas pour un individu seul, mais seulement dans le contexte d'une communauté individuelle. Whitehead précise que chaque entité Modèle:CitationModèle:Sfn. S'il peut y avoir harmonie dans le monde c'est précisément selon JonesModèle:Sfn parce que Modèle:Citation
Éducation
Whitehead a montré durant sa vie un fort intérêt pour les réformes éducatives. En plus de ses nombreux travaux sur ce sujet, il a été membre d'une commission, nommée en 1921 par le Premier ministre britannique David Lloyd George, chargée d'étudier le système d'éducation du Royaume-Uni et de proposer des réformesModèle:Sfn.
Modèle:Langue de 1929 est son livre le plus complet sur ce thème. Il reprend de nombreux essais et conférences publiés par Whitehead entre 1912 et 1927. Ce livre a été écrit à partir d'un discours de Whitehead de 1916 alors qu'il était président de la branche londonienne de la Modèle:Langue. Dans ce discours, il met en garde contre l'enseignement de ce qu'il appelle les Modèle:Citation – ces idées étant des morceaux d'informations déconnectées, sans application dans la vie réelle et la culture. Il souligne que l'enseignement d'idées inertes est, non seulement inutile, mais également nuisibleModèle:Sfn.
L'une des caractéristiques majeures de ses écrits sur l'éducation est l'importance qu'il accorde à l'imagination et au libre jeu des idées. Dans son livre Modèle:Langue, Whitehead écrit à ce propos :
Modèle:Début citationL'imagination ne doit pas être dissociée des faits : elle est un moyen de clarifier ceux-ci. Elle fonctionne en suscitant des principes généraux s'appliquant aux faits, tels qu'ils existent, puis par une étude des alternatives possibles concernant ces principes. Elle rend les hommes capables de construire une vision intellectuelle d'un monde nouveauModèle:Sfn. Modèle:Fin citation |
Sa phrase Modèle:CitationModèle:Sfn peut être vue comme résumant sa philosophie de l'éducation. Elle indique que pour lui toute connaissance doit trouver une application dans la vie des étudiants.
Influence et héritage
Jusque dans les années 1970-1980, la pensée de Whitehead est restée confinée à un petit groupe de philosophes et de théologiens, principalement Américains. Ce n'est que depuis les années 1980 que son travail a fait l'objet d'une attention plus large en provenance d'un large spectre de champs d'études : écologie, physique, biologie, éducation, économie et psychologie.
La réception de sa pensée
Si la philosophie de Whitehead, par son originalité dans le contexte de l'empirisme logique, a très vite suscité un fort intérêt, cela ne signifie pas que sa pensée était largement comprise et acceptée. Son œuvre philosophique est généralement considérée comme l'une des plus difficiles à comprendre dans tout le canon occidental, selon Philip RoseModèle:Sfn. Il est possible de se demander si une partie de l'intérêt de ses pairs n'est pas liée à leur perplexité face à son œuvre. Le théologien Shailer Mathews de la Divinity School de Chicago a dit un jour de Religion in the Making (1926) : Modèle:CitationModèle:Sfn. En fait l'intérêt de la Divinity School pour l'œuvre de Whitehead doit beaucoup à une conférence où Henry Nelson Wieman a expliqué la pensée de WhiteheadModèle:Sfn. Sa conférence a fait forte impression et il a rapidement été engagé à la faculté. Grâce à lui, durant au moins une trentaine d'années, la Divinity School est resté étroitement associée à la pensée de WhiteheadModèle:Sfn. Peu après la parution du livre de Whitehead Procès et réalité en 1929, Wieman écrit dans la revue The Journal of Religion de 1930 :
Modèle:Début citationDans cette génération, peu de gens vont lire le livre de Whitehead. Mais son influence va rayonner à travers des cercles concentriques de plus en plus larges jusqu'à ce que l'homme commun pense et travaille à la lumière de ce livre, ne sachant d'où la lumière vient. Après plusieurs décennies de discussion et d'analyse, il sera en mesure de le comprendre plus facilement que de nos joursModèle:Sfn.Modèle:Fin citation
Les paroles de Wieman se sont confirmées par la suite. Bien que Procès et réalité a été décrit comme Modèle:Citation par Peter SimonsModèle:Sfn, il a été peu lu et peu compris, en partie parce qu'il exige – comme le souligne Isabelle Stengers – Modèle:CitationModèle:Sfn. Whitehead met en doute les hypothèses les plus fondamentales de la philosophie occidentale sur la façon dont fonctionne l'univers, mais, ce faisant, il anticipe un certain nombre de problèmes scientifiques et philosophiques du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et il aide à trouver de nouvelles solutions, pour David Ray GriffinModèle:Sfn.
Sciences
L'œuvre de Whitehead a connu au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle un regain d'intérêt en sciences, notamment avec le livre Physics and Whitehead (2004) des physiciens Timothy E. Eastman et Hank Keeton, et celui de Michael Epperson Quantum Mechanics and the Philosophy of Alfred North Whitehead (2003). L'intérêt des biologistes envers l'œuvre de Whitehead s'est manifesté au travers des livres Beyond Mechanism de Brian G. Henning, Adam Scarfe et Dorion Sagan (2013) et Science Set Free de Rupert Sheldrake (2012).
Mathématiques et logique
En tant que jeune mathématicien, Whitehead a mené des travaux dans le domaine de la logique et des mathématiques, qui ont succédé aux travaux initiés par Gottlob Frege, George Boole, Giuseppe Peano et Hermann Grassmann au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Le Treatise of Universal Algebra est l'un des derniers travaux importants de Whitehead dans le domaine de l'algèbre de la logique. Dans les Principia Mathematica, Russell et Whitehead ont utilisé un système de notation qui a clairement été influencé par Frege et Peano<ref>Modèle:OuvrageModèle:Citation bloc</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Whitehead est un grand admirateur de Charles Sanders Peirce. Comme ce dernier, il voit dans le développement de la logique moderne et de l'algèbre de nouveaux outils de développement de la métaphysique, qui devrait mieux prendre en compte les résultats des sciences naturelles. L'influence de la philosophie de Russell sur Whitehead est plutôt faible. Si les deux sympathisent d'abord avec l'idéalisme britannique, plus le temps passe et plus leurs philosophies divergentModèle:Sfn.
Sciences naturelles
La pensée scientifique de Whitehead est particulièrement influencée par l'électromagnétisme de Maxwell et la théorie de la relativité d'Einstein. Dans The Principle of Relativity (1922), il crée une théorie de la gravitation. Cette approche est connue sous le terme de « théorie de la gravitation ». Si elle est réaliste au sens où elle ne contredit pas les trois tests classiques de la relativité généraleModèle:Sfn, d'après Clifford Will<ref group =n>Clifford Martin Will (né en 1946) est un mathématicien et physicien canadien connu pour ses contributions à la théorie de la relativité générale.</ref>, elle serait expérimentalement réfutéeModèle:Sfn.
De nombreuses approches et conclusions importantes, établies en science de la nature au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, ont été anticipées par la métaphysique de Whitehead. Ainsi, la nature statistique des lois de la nature est un résultat direct de l'abstraction des lois des identités structurelles des événements réels. Le débat actuel sur la modification des lois de la nature au fil du temps peut être facilement déduit des constructions métaphysiques whiteheadiennesModèle:Sfn.
Parmi les autres scientifiques que l'œuvre de Whitehead a inspirés, il est possible de citer le chimiste et physicien Ilya Prigogine, le biologiste Conrad Hal Waddington, mais également les généticiens Charles Birch et Sewall WrightModèle:Sfn tout comme le physicien philosophe David BohmModèle:Sfn. Le physicien Roger Penrose et l'anesthésiologiste Stuart Hameroff<ref group=n>Stuart Hameroff (né en 1947) est un anesthésiste professeur à l'université de l'Arizona connu pour ses études sur la conscience.</ref> ont travaillé sur les processus élémentaires de la conscience en s'inspirant de WhiteheadModèle:Sfn.
Influence sur la philosophie et la métaphysique
Par ses travaux avec Bertrand Russell (les Principia Mathematica) et par son rôle dans la formation de Willard Van Orman Quine<ref>Modèle:Lien web.</ref> dont il a dirigé la thèse, Whitehead est associé à deux figures majeures de la philosophie analytique, le courant principal en philosophie dans les pays anglo-saxons au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, selon John SearleModèle:Sfn.
Sur le continent européen, particulièrement en France, il a marqué les philosophes Jean Wahl, Raymond Ruyer, Gilles Deleuze ainsi que le sociologue Bruno Latour. Par ailleurs, Raymond Ruyer, métaphysicien et philosophe des sciences, cite fréquemment Whitehead dans l'une de ses œuvres principales, Néo-finalisme (1952). Le préfacier Fabrice Colonna explique que Ruyer hérite de la conception whiteheadienne de Dieu, développée dans Procès et réalité : Modèle:CitationModèle:Sfn.
Deleuze le considère Modèle:CitationModèle:Sfn. Bruno Latour le considère comme Modèle:CitationModèle:Sfn. Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, la cosmologie de Whitehead influence les philosophes Bertrand Saint-Sernin, Isabelle Stengers et Pierre Cassou-Noguès, dont l'essai Le Bord de l'expérience. Essai de cosmologie tente de Modèle:Citation. Cassou-Noguès reprend la cosmologie au sens whiteheadien : Modèle:Citation, s'opposant ainsi au dualisme du vécu et de l'événement objectif<ref>Pierre Cassou-Noguès, Le Bord de l'expérience. Essai de cosmologie, Paris, PUF, 2015, « Avant-Propos ».</ref>.
Toutefois, les travaux de Whitehead n'influencent pas vraiment les écoles philosophiques dominantesModèle:Sfn. Selon Andrew David Irvine, les raisons probables de cette faible influence sont ses idées métaphysiques quelque peu contre-intuitives (son affirmation que la matière est une abstraction par exemple), l'inclusion d'éléments théistes dans sa philosophieModèle:Sfn, et plus simplement la complexité de son écriture, qui rendent son œuvre difficile d'accèsModèle:Sfn. Un spécialiste français de Whitehead, Xavier Verley, affirme que malgré ses liens avec Russell, sa philosophie n'a pas retenu l'attention de la philosophie analytiqueModèle:Sfn. Verley ajoute que, dans le monde philosophique de l'Europe continentale, le livre de Jean Wahl paru en 1930, Vers le concret. Études d'histoire de la philosophie contemporaine (William James, Whitehead, Gabriel Marcel), a quant à lui attiré l'attention sur Whitehead. À la suite de Wahl et plus encore, Gilles Deleuze a montré l'importance de Whitehead, mais Verley nuance : Modèle:Citation, conclut-ilModèle:Sfn.
Whitehead est l'un des plus grands métaphysiciens du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècleModèle:Sfn. La publication de ses œuvres philosophiques majeures dans les années 1920-1940 a été en partie ignorée dans la spéculation métaphysique, que ce soit le positivisme, le marxisme ou l'existentialismeModèle:Sfn. Son influence a par contre été large et importante en théologie du process, en particulier aux États-UnisModèle:Sfn. Certains de ses élèves ont également été connus en tant que philosophes, avec des positions indépendantes : notamment Bertrand Russell, ainsi que Susanne K. Langer, William Frankena, Nelson Goodman, Willard Van Orman Quine et Donald Davidson.
Philosophie du processus et théologie
L'un des premiers théologiens qui s'est intéressé de près à la pensée de Whitehead a été le futur archevêque de Canterbury, William TempleModèle:Sfn. Les premiers disciples de Whitehead se trouvaient principalement à la Divinity School de l'université de Chicago où la pensée de Whitehead est demeurée influente pendant une trentaine d'annéesModèle:Sfn. sous l'influence des professeurs Henry Nelson Wieman, Charles Hartshorne, Bernard Loomer, Bernard Meland, et Daniel Day WilliamsModèle:Sfn. Après Chicago, Cobb a fondé, avec David Ray Griffin, le Center for Process Studies en 1973 à la Claremont School of TheologyModèle:Sfn. En grande partie en raison de l'influence de Cobb, Claremont reste à l'aube du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle encore fortement marqué par la pensée de WhiteheadModèle:Sfn,Modèle:Sfn.
Historiquement, le travail de Whitehead a profondément marqué la théologie progressiste américaineModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Le plus important des premiers promoteurs de la pensée de Whitehead en théologie a été Charles Hartshorne, qui a été assistant de Whitehead en 1925. Il est en général crédité de la création de la théologie du processus à partir de la philosophie du processus de WhiteheadModèle:Sfn. Parmi les autres théologiens du processus notables, il faut citer John B. Cobb, Jr., David Ray Griffin, Marjorie Hewitt Suchocki, C. Robert Mesle, Roland Faber, et Catherine KellerModèle:Sfn.
La théologie du processus insiste sur la nature relationnelle de Dieu. Plutôt que de voir Dieu comme impassible ou sans émotion, les théologiens du processus considèrent Dieu comme Modèle:Citation, et comme l'être qui est suprêmement affecté par les événements temporelsModèle:Sfn. Hartshorne souligne que les gens ne prieraient un souverain humain qui n'est ni affecté par les joies ni par les peines de ses disciples - alors pourquoi cela serait-il une qualité louable en Dieu ?Modèle:Sfn Au lieu de cela, en tant qu'être le plus affecté par le monde, Dieu est l'être qui à la capacité de répondre au monde avec le plus de justesse. Cependant, la théologie du processus a été formulée de bien des manières. C. Robert Mesle, par exemple, préconise un Modèle:Citation, à savoir une théologie du processus sans DieuModèle:Sfn.
En fait, la théologie du processus est difficile à définir de façon unique, car les théologiens du processus tiennent des positions variées et chevauchent plusieurs disciplines. John B. Cobb, Jr., par exemple, a écrit sur la théologie du processus mais aussi sur la biologie et l'économie. Charles Birch est à la fois un théologien et un généticien. Franklin I. Gamwell a écrit sur la théologie et la théorie politique.
La philosophie du processus est plus difficile à cerner que la théologie du processus. Dans la pratique, les deux champs ne peuvent pas être séparés. La série de l'université d'État de New York composée de 32 volumes sur la pensée postmoderne constructive, éditée par le philosophe du processus et théologien David Ray Griffin, expose la gamme de domaines dans lesquels les différents philosophes du processus travaillent. Ils comprennent la physique, l'écologie, la médecine, la politique publique, la non-violence et la psychologie<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Le pragmatisme américain est une école philosophique qui a depuis ses débuts une relation étroite avec la philosophie du processus. Charles Hartshorne, métaphysicien et tenant de la théorie du processus (avec Paul Weiss), a édité les documents de Charles Sanders PeirceModèle:Sfn, l'un des fondateurs du pragmatisme. Le néo-pragmatiste Richard Rorty était également un élève de HartshorneModèle:Sfn. Nicholas Rescher, philosophe des Modèle:S mini–Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècles, est un exemple qui prône à la fois la philosophie du processus et le pragmatisme.
Écologie, économie et durabilité
L'une des applications les plus prometteuses de la pensée de Whitehead au cours des dernières années concerne le domaine de la civilisation écologique, de la durabilité et de l'éthique environnementaleModèle:Sfn.
Philip Rose résume l'influence de la pensée de Whitehead sur un courant de l'écologie contemporaine : Modèle:Début citationParce que la métaphysique holiste des valeurs de Whitehead peut se prêter à une interprétation écologique, beaucoup voient son travail, comme leur fournissant une image métaphysique d'un monde constitué d'un réseau de relations interdépendantes propre à se substituer à la vision du monde mécaniste traditionnelleModèle:Sfn.Modèle:Fin citation
À ce niveau, le livre Est-il trop tard ? Une théologie de l'écologie (1971) de son disciple John B. Cobb, Jr., est l'un des premiers sur l'éthique de l'environnement<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Cobb a également co-écrit un livre avec l'économiste Herman Daly intitulé For the Common Good: Redirecting the Economy toward Community, the Environment, and a Sustainable Future (1989), où il tente d'appliquer la pensée de Whitehead à l'économie. Cobb a, dans un deuxième livre, Sustaining the Common Good: A Christian Perspective on the Global Economy (1994), dénoncé la Modèle:CitationModèle:Sfn.
Éducation et pédagogie
L'influence de Whitehead sur la théorie de l'éducation est bien connue. Sa philosophie a inspiré la création de l’Association for Process Philosophy of Education (APPE, « Association pour la philosophie du processus de l'éducation »), qui a publié onze volumes sur la philosophie et l'éducation de 1996 à 2008 dans une revue intitulée Process PapersModèle:Sfn. Ses théories ont également conduit à la formation de nouveaux modes d'apprentissage et modèles d'enseignement.
Un de ces modèle, Modèle:Abréviation discrète, a été développé par Daniel C. Jordan, qui a cherché à répondre à un manque de compréhension de la nature des gens dans les systèmes éducatifs actuels. Comme Jordan, Raymond P. Shepard déclare : Modèle:CitationModèle:Sfn.
Modèle:Abréviation discrète est un autre modèle développé par Xie Bangxiu et déployé avec succès en Chine. Modèle:Abréviation discrète est l'acronyme de cinq notions : Modèle:Langue (objectifs flexibles), Modèle:Langue (apprenant engagé), Modèle:Langue (connaissance concrète), Modèle:Langue (Apprentissage à travers l'interaction), et Modèle:Langue (enseignant motivant)<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Ce modèle est utilisé pour la compréhension et l'évaluation des programmes d'enseignement d'après l'hypothèse selon laquelle le but de l'éducation est « d'aider une personne à devenir complète ». Ce travail est en partie le fruit d'une coopération entre les organisations gouvernementales chinoises et l'Institut pour le développement postmoderne de la Chine<ref>Modèle:Lien web.</ref>. La philosophie de l'éducation de Whitehead a également trouvé un appui institutionnel au Canada, où l'université de la Saskatchewan a créé une unité de recherche sur la philosophie du processus et parrainé plusieurs conférences sur la philosophie du processus et sur l'éducation<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le Modèle:Dr Howard Woodhouse à l'université de la Saskatchewan demeure un fervent partisan de l'éducation whiteheadienne<ref>[[[:Modèle:Lien web]].</ref>.
La pensée de Whitehead continue d'être présente au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, tant au Canada qu'en Chine, notamment à travers le modèle d'éducation développé par Xie Bangxiu ainsi qu'aux États-Unis où deux livres s'inspirent de la philosophie de l'éducation de Whitehead : Modes of Learning : Whitehead's Metaphysics and the Stages of Education (2012) par George Allan ; et The Adventure of Education : Process Philosophers on Learning, Teaching, and Research (2009) par Adam Scarfe.
Sciences de gestion et théorie des organisations
Sous l'influence de Whitehead, les philosophies des sciences de gestion et de la théorie des organisations ont été amenées à se focaliser sur l'identification et l'investigation des effets temporels des événements à l'intérieur des organisations à travers un discours sur les études d'organisationModèle:Sfn. Mark Dibben, une des figures majeures de ce courant, se revendique explicitement whiteheadien et Modèle:CitationModèle:Sfn. Dans deux de ses livres : Applied Process Thought I: Initial Explorations in Theory and Research (2008), et Applied Process Thought II: Following a Trail Ablaze (2009), ainsi que dans d'autres travaux concernant les domaines de la philosophie de l'éthique de gestion et des affairesModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn, il met en œuvre Modèle:Citation qui vise à articuler la philosophie du management de l'administration des affaires, avec la vision élargie des sciences sociales à travers le prisme de la métaphysique de Whitehead.
Margaret Stout et Carrie M. Staton, de leur côté, ont travaillé sur l'influence réciproque entre Whitehead et Mary Parker Follett, une pionnière dans les domaines de la théorie de l'organisation et du comportement organisationnel. Stout et Staton soutiennent que Whitehead et Follett partagent une ontologie qui Modèle:CitationModèle:Sfn. Cette connexion est en outre analysée par Stout et Jeannine M. Love dans le livre Integrative Process: Follettian Thinking from Ontology to AdministrationModèle:Sfn.
Publications
En langue anglaise
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- Deux critiques de l'ouvrage :
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- Volume 56 de la série Modèle:Lien
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- Une critique des volumes II et III : Modèle:Article
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- Une critique des volumes II et III : Modèle:Article
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- Inspiré de conférences prononcées au Trinity College à Cambridge (Tarner Lectures)
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- Volume 55 de la série Modèle:Lien
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- Inspiré de conférences prononcées au Modèle:Lien en 1926 (Lowell Lectures)
- Modèle:Ouvrage
- Inspiré de conférences prononcées à l'université de Virginie en 1927 (Barbour-Page Lectures)
- Modèle:Ouvrage
- Inspiré des conférences prononcées à l'université d'Édimbourg en 1927 et 1928 (Gifford Lectures).
- En 1978 est parue une édition corrigé par David Ray Griffin qui comprend également un index.
- Modèle:Ouvrage
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- Inspiré de conférences prononcées à l'université de Princeton en Modèle:Date- (Louis Clark Vanuxem Foundation Lectures)
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- Aussi publié chez Cambridge University Press en 1933
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- Modèle:Chapitre
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Traductions françaises
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- Contient une traduction des essais Symbolism, Its Meaning and Effect (1927), The Function of Reason (1929) et Nature and Life (1934).
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- Également paru à Paris aux Éditions du Rocher en 1994, ainsi que chez Payot en 1930. Voir François Beets, Michel Dupuis et Michel Weber (éditeurs), La Science et le monde moderne d’Alfred North Whitehead — Alfred North Whitehead’s Science and the Modern World, Frankfurt / Lancaster, Ontos Verlag, 2006.
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- Voir Guillaume Durand et Michel Weber (éditeurs), Les Principes de la connaissance naturelle d’Alfred North Whitehead — Alfred North Whitehead’s Principles of Natural Knowledge, Frankfurt / Paris / Lancaster, Ontos Verlag, Chromatiques whiteheadiennes IX, 2007.
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- Précédé de Notes autobiographiques et suivi de Les Mathématiques et le Bien. Critique sur Nonfiction.fr
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- Traduction antérieure de mauvaise qualité sous le titre Le Devenir de la religion, Paris, Aubier-Montaigne, 1939. Voir Michel Weber et Samuel Rouvillois (éditeurs), « L'Expérience de Dieu. Lectures de Religion in the Making. Actes du troisième Colloque international Chromatiques whiteheadiennes », Aletheia. Revue de formation philosophique, théologique et spirituelle, Hors série, 2006.
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Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Sources de l'article
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Bibliographie pour aller plus loin
En langue française
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- Vincent Berne et Christiane Chauviré (dir.), « Whitehead, l'aventure et le monde. Une révision catégoriale de la métaphysique », dossier de la revue Archives de philosophie, tome 86, cahier 4, octobre-décembre 2023 [avec les contributions d'Ulysse Gadiou, Didier Debaise, Pierre Livet, Luca Vanzago, Franck Robert, Ali Benmakhlouf et Vincent Berne]
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- Miguel Espinoza, Repenser le naturalisme, L’Harmattan, Paris, 2014, Essai VI «Whitehead et l’explication causale de la hiérarchie naturelle» https://www.academia.edu/6396614/Une_explication_causale_de_la_hiérarchie_naturelle._Propriétés_et_limites_du_naturalisme_d_A._N._Whitehead
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- Mohammed Taleb, « Une théologie musulmane du Process est-elle possible ? Est-elle nécessaire ? » (Modèle:P.), In Benoît Bourgine, David Ongombe, Michel Weber (Sous la direction de), Regards Croisés Sur Alfred North Whitehead. Religions, Sciences, Politique, Frankfurt / Paris / Lancaster, Ontos Verlag, Chromatiques whiteheadiennes VI, 2007 Modèle:ISBN.
- Mohammed Taleb, « Alfred North Whitehead", Le Monde des Religions, Modèle:N°, novembre-Modèle:Date-, Modèle:P..
- Mohammed Taleb, « Philosophie du procès d’A.N. Whitehead et Éducation relative à l’environnement. Pour de nouveaux paradigmes », L’Art du Comprendre, Modèle:Date-, Modèle:N°, Modèle:P.
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