Pogrom

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Le mot pogrom (d'origine Modèle:Lang-ru) signifie « destruction, pillage ». Il est utilisé spécifiquement dans plusieurs langues pour décrire les attaques, accompagnées de pillages et de massacres, contre les Juifs en Russie, perpétrées le plus souvent par des communautés politiques ou religieuses, sans réaction des autorités ou avec leur assentiment, entre 1881 et 1921<ref name="EJ">Modèle:Chapitre.</ref>,<ref>Voir également la définition du Trésor de la langue française (CNRS) : "Sous le régime tsariste, mouvement populaire antisémite, encouragé par les autorités et accompagné de pillages et de massacres", et plus généralement : "Soulèvement violent allant souvent jusqu'au massacre, organisé contre une communauté juive", [1]</ref>. Il désigne aussi, de façon générale, des violences et des émeutes sanglantes dirigées par une partie de la population contre des minorités ethniques, religieuses ou d'origine différente de cette population.

Concernant les pogroms menés contre les Juifs, des violences similaires, mais d'ampleur plus limitée, surviennent à la même époque en Allemagne, en Autriche, en Roumanie et dans les Balkans<ref name="EJ" />. Raul Hilberg définit le pogrom comme Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Étymologie

Le terme pogrom vient du russe<ref name="CNRTLEtymologie">Modèle:Lien web</ref>,<ref name="Britannica">Modèle:Lien web</ref>,<ref name="USHMM">Modèle:Lien web</ref>. Il signifie « destruction », « émeute » ou « démolition violente ». Le terme intègre une dimension de xénophobie et de racisme dans la motivation de ces actions violentes.

Il a commencé à être utilisé systématiquement à partir de 1881<ref name="Britannica" />,<ref name="CNRTLEtymologie" />.

Définitions

Définition spécifique à l'empire Russe à la fin du XIXe et au début du XXe siècle

Initialement, le terme pogrom désigne dans l'empire Russe (fin du XIXe et début du XXe siècle) un phénomène de violence extrême à l'encontre de la population juive<ref name="Britannica" />,<ref name="Universalis">Modèle:Lien web</ref>,Modèle:Sfnp,<ref name="CNRTLDefinition">Modèle:Lien web</ref>. Il fait référence aux exactions et massacres commis par la population russe envers la communauté juive après l'assassinat du Tsar Alexandre II en 1881.

Le terme a également été utilisé pour décrire les violences à l'encontre de la population juive entre 1903 et 1905<ref name="Britannica" />,<ref name="Universalis" />,Modèle:Sfnp.

Définition spécifique à l'Europe centrale et orientale à partir de la fin du XIXe siècle

La popularisation du terme « pogrom » pour décrire les évènements russes des XIXe et XXe siècles entraîne une extension de sa significationModèle:Sfnp. Sa zone géographique s'étend vers l'Europe centrale et orientale et des périodes postérieures à 1917 sont également considérées, notamment la période et les zones sous domination nazie<ref name="Britannica" />,<ref name="USHMM" />.

Cette définition intermédiaire, spécifique à l'Europe centrale, orientale et la Russie au XIXe siècle, entraine également une approche rétrospective de ce terme<ref name="USHMM" />. Ainsi, des violences commises contre la population juive à Odessa en 1821 peuvent être interprétées comme le premier pogrom documenté.

Définition globale

Dans le mouvement de généralisation de l'usage du terme « pogrom » pour désigner des violences extrêmes contre la population juive, celui-ci a adopté une extension maximale en désignant l'ensemble des massacres et destructions contre les communautés juives<ref name="CNRTLDefinition" />.

Selon cet usage du terme, une approche rétrospective s'est mise en placeModèle:Sfnp,Modèle:Sfnp,Modèle:Sfnp. Les violences contre la communauté juive d'Alexandrie en 38 sont ainsi considérées comme le premier pogrom documenté.

Points communs aux définitions

Plusieurs éléments sont communs aux différentes définitions du terme « pogrom ».

Tout d'abord, la nature des actions entreprises lors d'un pogrom est identique : il s'agit d'actions violentes massives et extrêmesModèle:Note à l'encontre de personnes (meurtre, viol) et de leurs biens (pillage, incendie)Modèle:Sfnp,<ref name="Britannica" />,<ref name="Universalis" />. La population ciblée par ces violences est juiveModèle:Note et sa réaction est marquée par une forme de passivité plutôt qu'une rébellion face aux actions en cours.

Une caractéristique importante des pogroms réside dans l'identité des personnes perpétrant les violences et le positionnement des autorités et des services sécuritairesModèle:Sfnp,<ref name="Britannica" />,<ref name="Universalis" />. Les exactions et massacres commis lors d'un pogrom sont l'œuvre de la population générale. Il n'y a pas d'organisation et de planification officielle de la part des autorités. Toutefois, les autorités mènent généralement une politique discriminatoire envers la population juive qui apporte une forme de légitimation et de tolérance pour les émeutiers et leurs actions. Elles peuvent également soutenir officieusement les meneurs des pogroms.

Histoire

Violences et massacres dans l'Antiquité (bassin méditerranéen)

Pour Léon Poliakov<ref>Léon Poliakov, Histoire de l'antisémitisme, tome 1, Modèle:P. (collect. Pluriel), utilise le terme de pogrom.</ref> ou Gerald Messadié<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, le premier pogrom eut lieu en l'an 38 lors des Émeutes antijuives d'Alexandrie.

Violences et massacres au Moyen-âge en Europe

Contexte global

Durant le Haut Moyen-âge plusieurs communautés juives s'installent et prospèrent en Europe, notamment en Champagne, en Languedoc, dans la péninsule ibérique, en Allemagne ou en Italie<ref name="NationalGeographic2018">Modèle:Article</ref>,<ref name="SwissJews2009">Modèle:Lien web</ref>. Elles sont bien tolérées par les sociétés chrétiennes, certaines acquièrent un poids démographique non négligeable, et sont parfois explicitement protégées par les pouvoirs en place<ref name="Slate2019">Modèle:Article</ref>. Les carolingiens instituent ainsi en 814 une protection particulière pour les populations juives vivant sur leur territoire, la capitula de Judaeis.

Toutefois, tout au long de cette période, la séparation entre les communautés chrétiennes et juives s'accentue sous l'impulsion de l'Église catholique<ref name="NationalGeographic2018" />,<ref name="SwissJews2009" />. Soucieux de mieux définir son dogme, le pouvoir chrétien théorise progressivement le rejet des hérésies, c'est à dire de croyances concurrentes et considérées comme fausses et erronées. La communauté juive est progressivement marginalisée et se voit reprocher certaines tolérances accordées par les pouvoirs politiques<ref name="Slate2019" />.

Croisades

Fichier:Rothenburg Museum - Pogromgedenkstein 2.jpg
Mémorial médiéval (copie) du pogrom contre les Juifs de Rothenburg en 1298.

Modèle:Détail

En 1095, le pape Urbain II prêche l'appel à la croisade lors du concile de Clermont<ref name="NationalGeographic2018" />. Les préparatifs de l'expédition militaire ainsi que sa progression se déroulent dans une ambiance d'exaltation de la foi chrétienne et des exactions sont commises à l'endroit des communautés juives locales<ref name="Slate2019" />. Des pillages et des massacres sont constatés dans plusieurs villes françaises mais c'est surtout la Rhénanie (notamment Worms, Trêves, Cologne ou Mayence), qui est frappée par cette vague de violences. Les exactions sont commises aussi bien par des populations paysannes que par des combattants (chevaliers et barons) et les pouvoirs politiques et religieux, comme l'empereur Henri IV et les évêques, peinent à limiter les attaques et protéger les populations juives<ref name="Delort1982">Robert Delort, La Vie au Moyen Âge, Éditions du Seuil, « Points Histoire », 1982, Modèle:P..</ref>.

Le Dictionnaire de la Shoah affirme que les premiers pogroms sont dus aux chevaliers de la première croisade en 1096<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref name="Delort1982" />. Il s'agit du début d'une longue série de massacres de juifs qui émaillent l'Europe du Nord et de l'Est pendant tout le Moyen Âge. Malgré des oppositions de l’Église, ces croisades populaires massacrent et pillent en 1096 en Saxe, en Bohême, à Prague, en Lorraine, en Hongrie, en Allemagne, puis, en 1146, à Worms, Magenza, Strasbourg et encore en 1194<ref>Lors de la deuxième croisade.</ref> en Angleterre, en France en 1251<ref>Dites croisades des pastoureaux.</ref>, ou en Aragon (Espagne) en 1320<ref>Modèle:Article.</ref>. Ces événements<ref>C'est Bernard de Clairvaux qui y met fin.</ref> ayant fait des milliers de victimes laissent des traces dans les chroniques juives<ref>Sous le nom de Gezerot Tatnou, c'est-à-dire « Décrets de l'année [hébraïque] 4856 ».</ref> du Moyen Âge.

Royaume de France

D'autres attaques de communautés juives ont lieu sporadiquement en France : lors de la grande peste de 1348, contre les Juifs de Paris en 1380 et 1382<ref>Sous la direction de J.-P. Azéma, Vivre et survivre dans le Marais, ouvrage collectif : « Le Moyen Âge » ; Paris de l’époque médiévale (du {{#switch: au

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}}) ; Les Juifs à Paris. Édité par la Mairie de Paris.</ref>, durant la période de l'Inquisition au {{#switch: -

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}} avec ses auto da fés<ref>Béatrice Leroy, Les Juifs dans l'Espagne chrétienne, Albin Michel, 1993.</ref>, sous la Terreur où des synagogues d'Alsace sont mises à sac<ref>Béatrice Philippe, Être juif dans la société française, Montalba, 1979.</ref>.

Péninsule ibérique

Fichier:Matanza de judíos en Barcelona - año 1391.jpg
Massacre des Juifs à Barcelone durant les émeutes anti-juives de 1391, J. Segrelles, 1910.

Mais des pogroms ont aussi lieu en Espagne, en 1013 à Cordoue<ref name="MORRIS">Benny Morris évoque un massacre d'approximativement deux mille Juifs. Voir Modèle:Ouvrage.</ref>, en 1066<ref>« Trois mille Juifs furent massacrés à Grenade, en Espagne », Modèle:Harvsp.</ref> et 1090 à Grenade, deux villes alors musulmanes, en 1391 à Barcelone ou en 1506 à Lisbonne au Portugal<ref name="mateus">Modèle:Ouvrage.</ref> où Modèle:Unité furent massacrés<ref name="mateus" />.

Les historiens estiment qu’entre Modèle:Nombre et Modèle:Nombre furent forcés à la conversion ou à l’exil dans la Péninsule Ibérique au cours du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref>Voir par exemple Cecil Roth, Histoire des Marranes, cf. bibliographie..</ref>Modèle:Refinc. Plusieurs milliers furent exécutés par l’Inquisition pour marranisme (réel ou supposé), en particulier sous la direction de Torquemada<ref>Voir Modèle:Nobr in Modèle:Lang, Rudolf Kayser & Albert Einstein, Modèle:Lang, 1946 revu 2004.</ref>. D'autres sources indiquent qu'environ 350 000 marranes espagnols furent victimes de l'Inquisition entre 1480 et 1808, dont plus de 30 000 brûlés vifs et 18 000 brûlés en effigie<ref>« Marrane », in Geoffrey Wigoder (dir.), Dictionnaire encyclopédique du judaïsme, Cerf/Robert Laffont (Bouquins), 1996 Modèle:ISBN.</ref>.

Violences et massacres du 17e au 19e siècle en Europe

Europe de l'est

Fichier:Burning Jews.jpg
Juifs brûlés vifs à Deggendorf en Bavière et à Sternberg et Mecklenburg (Allemagne) en 1492, Chroniques de Nuremberg, 1493.
Fichier:Die Juden werden verbrannt (1349).jpg
Le massacre des Juifs de Sélestat (Bas-Rhin) en 1349. Illustration de 1628.

Les Juifs ashkénazes sont présents en grand nombre dans l'Est de l'Europe depuis les {{#switch: XIV

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}}. Ils y ont joui d'un statut relativement favorable jusqu'en 1646, date du soulèvement des Cosaques zaporogues et de la population ruthène conduit par Bohdan Khmelnytsky. De nombreux massacres secouent l'Ukraine pendant deux ans, touchant les populations catholiques et, plus encore, les Juifs. Près de Modèle:Unité périssent<ref name="Histoire">Gérard Nahon, « Histoire du peuple Juif », Encyclopædia Universalis, DVD 2007.</ref>.

Les Juifs subissent de nouveaux massacres lors de l'invasion de la Pologne-Lituanie entre 1654 et 1656 par les armées du tsar de Russie. A la suite de la victoire de Bogdan Khmelnitski, les Cosaques et les masses populaires se lancent dans des massacres des Juifs et d'autres populations. L'estimation du nombre de tués reste à plus de Modèle:Nb et Modèle:Nb détruites<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, jusqu'aux travaux en 2003, du démographe israélien Modèle:Lien qui donne une approximation de Modèle:Nb<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Modèle:Lien témoigne d'une extrême violence : « Des femmes ont le ventre ouvert et des chats vivants y sont placés. Les ventres sont ensuite cousus avec les chats vivants à l'intérieur. Et on coupe les mains des victimes afin qu'elles ne puissent pas retirer les chats de leur ventre. Les nourrissons sont suspendus aux seins de leurs mères. Certains enfants sont transpercés avec des lances, rôtis au feu puis amenés à leurs mères, forcées à les manger. Plusieurs fois, on utilise des corps d'enfants juifs pour construire des ponts improvisés »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Après l'annexion d'une grande partie de la Pologne par la Russie, celle-ci abrite cinq millions de Juifs. Des violences contre les juifs se déroulent à Odessa en 1821, 1859 et 1871 mais on ne parle pas encore de pogroms.

Le Modèle:Date, débutent les émeutes Hep-Hep à Wurtzbourg en Bavière. Ces émeutes antijuives se propagent en Allemagne durant l’été 1819, pendant lequel la foule pille les maisons et les magasins des Juifs.

Fichier:Pogrom de Strasbourg 1349.jpg
Le Pogrom juif de Strasbourg en 1349, par E. Schweitzer, 1894.

France

Le dernier pogrom antisémite en France a eu lieu le Modèle:Date à Durmenach<ref>Durmenach - Inauguration de la stèle de la synagogue, voir sur genami.org.</ref>,<ref>Le cimetière juif de Durmenach, voir sur hopla.net.</ref> et sa région dans le Haut-Rhin. Il est également appelé Juden Rumpel ou Judenrumpell<ref>Ma vie jusqu'à 15 ans racontée à mes enfants.</ref>. Un odonyme (Modèle:Page h') rappelle cet événement.

Fichier:The Russian Pogrom, The Times, 1903-12-07 part.png
Entête d'un article du Times de 1903 sur les pogroms de Kichinev.

Les pogroms en Russie à la fin du 19e siècle et au début du 20e

Dans l'Empire russe

Modèle:Détail

Fichier:Pogrom de Chisinau - 1903 - 1.jpg
Cinq des 49 victimes du pogrom de Chisinau (Moldavie) en 1903.

La première vague de massacres désignés comme « pogroms » eut lieu entre 1881 et 1884<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Le Tsar Alexandre III, qui succède à son père Alexandre II assassiné en 1881, met fin à la politique libérale de ce dernier. Conseillé par son ancien précepteur, Constantin Pobiedonostsev, devenu procureur du Saint-Synode, il mène dès son avènement une politique réactionnaire et antisémite.

Les Juifs sont rendus responsables de l'assassinat de l'empereur précédent. La politique du gouvernement au sujet des Juifs tient dans ce programme : Modèle:Citation bloc

En 1881, éclatent plus de cent pogroms. Les principaux sont ceux d'Elisabethgrad le Modèle:Date, de Kiev le 26 avril, d'Odessa du 3 au Modèle:Date<ref>Hanhart J. Lausanne University, 2013. Haffkine, une esquisse : biographie intellectuelle et analytique de Waldemar Mordekhaï Haffkine.</ref>, de Varsovie, alors possession russe, entre Modèle:Date- et Modèle:Date-, et de Balta le Modèle:Date<ref name="Nahon">Gérard Nahon, « Pogrom », Encyclopædia Universalis, DVD 2007.</ref> et les mois suivants<ref>« Moshé Lieb Lillienblum (1843-1910)… passa le mois de mai 1881 tapi avec sa famille dans une cave d'Odessa. Les pages de son journal intime offrent un aperçu de la terreur qui s'empara des millions de Juifs de la "zone de résidence"… », op. cit., p. 29.</ref>. Les populations locales chrétiennes, soutenues et souvent incitées par la police du tsar, attaquent les communautés juives des villes ou des villages avec l'approbation des autorités civiles et religieuses. Aux destructions et pillages des biens des Juifs s'ajoutent les viols et les assassinats<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. La troupe n'arrive souvent que trois jours après le début du pogrom et il arrive que ce soit pour y participer... Le gouvernement russe utilise les pogroms pour limiter les droits économiques des Juifs et les expulser des villages.

Fichier:Pogrom de Bialostok.jpg
Les cadavres des victimes du pogrom de 1906 dans la cour de l'hôpital juif de Bialystok (Pologne).

Entre 1903 et 1906, la sécheresse provoque de mauvaises récoltes qui font monter le prix des denrées agricoles et la Russie traverse une grave crise révolutionnaire. Dans ce contexte, une deuxième vague de pogroms frappe les populations juives entre 1903 et 1906. Les plus importants sont ceux de Kichinev le Modèle:Date, de Jytomyr en mai 1905 et de Białystok le Modèle:Date.

Fichier:After Kishinyov pogrom.jpg
Cérémonie de « funérailles » de rouleaux de Torah profanés durant les pogroms de Kichinev.
Fichier:Intro-vuchichevich.jpg
Pogrom des Cent-Noirs de 1905 à Tomsk.

À Kichinev, où la presse et les autorités alimentent des rumeurs antisémites depuis plusieurs mois, c'est le meurtre d'un jeune chrétien, Mikhail Rybalenko, qui met le feu aux poudres. Accusés de crime rituel, les Juifs subissent un pogrom de trois jours — le gouverneur ayant donné l'ordre à la police de ne pas intervenir. Après le pogrom d'Modèle:Date-, les Juifs de Kichinev organisent des comités d'autodéfense. C'est l’une des premières tentatives d’autodéfense dans l’histoire moderne des Juifs, mais cela n'empêche pas 19 d’entre eux de périr lors de nouvelles attaques les 19 et Modèle:Date<ref>Le pogrom de Kishinev, consulté le 27 août 2008.</ref>.

Isaac Babel a décrit le pogrom survenu en 1905 à Moldoveanca (en russe Moldavanka, faubourg d’Odessa peuplé de Juifs, de Moldaves, d'Arméniens, de Pontiques, et qui sera à nouveau le théâtre de massacres en 1941)<ref>Isaac Babel, le poète juif assassiné.</ref>.

Dans la Russie révolutionnaire

Fichier:Fasov 1919 pogrom.jpg
L'après-pogrom de Fastiv (Ukraine) en 1919.

Dans cette situation tendue, de nombreux jeunes Juifs rejoignent ce qu’Alain Brossat et Sylvia Klingberg ont appelé le « Yiddishland révolutionnaire »<ref name="Brossat&Klingberg">Modèle:Ouvrage.</ref>, c’est-à-dire des mouvements socialistes comme le « Bund » ou radicaux comme le Parti bolchevik. Ils sont nombreux, en particulier en Pologne orientale, Ukraine, Bessarabie et dans les pays baltes, à s’engager du côté communiste après la révolution russe de février 1917, à soutenir ensuite la prise du pouvoir par les bolcheviks, à combattre dans l’Armée rouge durant la guerre civile russe et certains rejoignent la Tchéka pour défendre la révolution.

Pour leurs adversaires politiques, tous les Juifs de ces régions sans exception sont des ennemis à abattre (on les accuse alors de « judéo-bolchevisme »), et continuent à être persécutés par les anti-bolcheviks de toutes obédiences politiques. On compte des milliers de victimes de pogroms pendant la guerre civile russe de 1918 à 1921. En Ukraine, des bandes de paysans en lutte contre l’Armée rouge et ses réquisitions, massacrent des familles juives avec l’appui de troupes blanches. En Russie même, l’Armée blanche de Dénikine est à l’origine de plusieurs pogroms dont celui de Fastiv le Modèle:Date<ref name="Nahon" />. Pour l'année 1919, les historiens ont recensé Modèle:Nombre dans les pogroms anti-juifs en Russie<ref>Bruno Cabanes, « Pourquoi les hommes font-ils la guerre ? », dans L'Histoire, no  331, mai 2008, Modèle:P..</ref>.

Fichier:Minkowski-Pogrom.jpg
Après le pogrom, peinture de M. Minkowski, v. 1910.

En tout, l'Empire russe qui allait devenir l'URSS a été pendant cette période le lieu de Modèle:Nb majeurs et de Modèle:Nb, qui auraient fait plus de Modèle:Nb<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Ces pogroms ont une double conséquence : l’émigration de Modèle:Nb au cours des vingt dernières années du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle,majoritairement vers les États-Unis ou vers la Palestine ottomane, et la création du mouvement sioniste.

Fichier:N.Gergel Article - Page 248.jpg
Tableau de distribution des personnes tuées par les pogromistes in « The Pogroms In the Ukraine 1918-21».

Violences et massacres au début du 20e siècle

Pogrom anti-juif et anti-catalan de 1919 en Argentine

En 1919, il y a eu un pogrom en Argentine, pendant la Semaine tragique argentine, mais il y avait un élément supplémentaire, puisque les Juifs et les Catalans étaient appelés à être attaqués sans discrimination. Les raisons ne sont pas claires, d'autant plus que, dans le cas de Buenos Aires, la colonie catalane, établie principalement dans le quartier de Montserrat, est issue de la fondation même de la ville. Cela pourrait indiquer l'influence du nationalisme espagnol qui, à l'époque, qualifiait les Catalans d'ethnie sémitique<ref name=":02">Modèle:Ref-llibre</ref>.

Période de l'entre deux guerres en Allemagne

Modèle:Article détaillé

Fichier:Шехтман Погром 1926.jpg
Pogrom juif par Shekhtman Manuil Yosypovych,1926 (Ukraine).

La montée des idées nationalistes et la recrudescence de l'antisémitisme en Europe entre les deux guerres mondiales, en particulier en Allemagne dans les années 1930, attise les tensions contre les communautés juives. Le Parti nazi allemand conduit par Adolf Hitler arrivé au pouvoir début 1933 institutionnalise les pogroms et autres actes de violences antisémites et met en œuvre des décisions de plus grande envergure. Les lois de Nuremberg promulguées le Modèle:Date déclarent les Juifs déchus de la nationalité allemande. Ce qui n'est que le prélude à des violences systématiques ; c'est le cas lors du pogrom de la nuit de Cristal le Modèle:Date<ref group=Note>Les Berlinois donnent à ces premières violences antisémites planifiées en Allemagne le nom de « nuit de Cristal », en référence aux bruits des vitrines, des fenêtres et de la vaisselle brisées cette nuit-là.</ref>.

Fichier:Bundesarchiv Bild 146-1970-041-46, München, zerstörte Ohel-Jakob-Synagoge.jpg
La synagogue de la Modèle:Lang à Munich après son incendie lors de la nuit de Cristal en novembre 1938.

C'est l'agression le 7 novembre d'un conseiller de l'ambassade d'Allemagne à Paris, Ernst vom Rath, par un jeune juif polonais qui est le prétexte à ce pogrom. Joseph Goebbels, fort du soutien du Führer, qu’il a rallié à son idée, mobilise dans la nuit du Modèle:Date- les militants nazis, avec le concours des gouverneurs de régions réunis à Munich. Il jette les militants nazis dans les rues pour un pogrom de très grande ampleur où les sections d'assaut nazies, les SA, fortes de plus d'un million de membres, et les Jeunesses hitlériennes s'en prennent aux synagogues et aux locaux des organisations juives, ainsi qu'aux magasins et aux biens des particuliers juifs. Les agresseurs sont pour la plupart en tenue de ville pour laisser croire à un mouvement populaire spontané. Près d'une centaine de personnes sont tuées à l'occasion de ce gigantesque pogrom. Une centaine de synagogues sont brûlées et Modèle:Nb sont pillés.

L'Allemagne n'est pas le seul pays à connaître des pogroms après la Première Guerre mondiale. En 1929, 67 Juifs sont assassinés par les Arabes de Palestine à Hébron<ref>Dictionnaire de la Shoah, Modèle:P..</ref>.

Un autre pogrom a lieu du 3 au Modèle:Date à Constantine, alors en Algérie française. Près de Modèle:Nombre sont touchées par les pillages. La police française laisse faire<ref name="Dictionnaire de la Shoah, p 407">Dictionnaire de la Shoah, Modèle:P..</ref>.

Les pogroms pendant la Seconde Guerre mondiale

Le Dictionnaire de la Shoah précise : Modèle:Citation<ref name="Dictionnaire de la Shoah, p 407"/>.

Europe occidentale

Le Modèle:Date, un pogrom a eu lieu à Anvers, en Belgique. Il est le fait d’organisations flamandes pro-allemandes de la [[Zwarte Brigade|Modèle:Lang]], de la [[Algemeene-SS Vlaanderen|SS Modèle:Lang]] et de la ligue anti-juive<ref name="Dictionnaire de la Shoah, p 407"/>. Des commerces juifs sont saccagés et deux synagogues sont brûlées.

Europe orientale

Fichier:Lviv pogrom (June - July 1941).jpg
Lviv, Ukraine, 1941.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, pendant la période d'application du pacte germano-soviétique, l'engagement de certains membres du « Yiddischland révolutionnaire » (communistes juifs) aux côtés du NKVD stalinien qui procède alors à la déportation d'ex-fonctionnaires ou de notables baltes, polonais, ouest-ukrainiens ou roumains dans les territoires annexés par l'URSS en 1939-40, sert de justification à l'antisémitisme traditionnel de ces régions pour persécuter tous les Juifs sans distinction, de sorte que lors de l'invasion allemande, certains chrétiens locaux ont secondé les nazis dans leur politique d'extermination en Union soviétique<ref name="Brossat&Klingberg" />,<ref name="Hilberg p558">Modèle:Harvsp.</ref>, coordonnée par les Einsatzgruppen. Ceux-ci reçoivent l'ordre de massacrer les populations juives d'Union soviétique dans le cadre des opérations mobiles de tuerie accompagnant l'invasion de l'URSS. Pour eux, tout Juif est un bolchevik en puissance, et chaque Juif tué dans un pogrom est un Juif en moins à exécuter par leurs soins. Les Einsatzgruppen engagent ainsi leur responsabilité<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, l'armée allemande étant défavorable aux massacres. De plus, les Einsatzgruppen souhaitent que les populations locales prennent part aux pogroms pour des raisons de maintien de l'ordre, les pogroms sont perpétrés dans les zones où l'armée allemande n'avait pas encore établi son autorité.

Les premiers pogroms ont lieu en Lituanie. Dès les premiers jours de l'attaque allemande, des groupes armés anti-communistes lituaniens, dirigés par Modèle:Lien, entrent en action contre l'arrière-garde communiste en pleine déroute<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. La police de sécurité allemande (Sicherheitsdienst ou SD) persuade alors Klimaitis de retourner ses troupes contre les Juifs. Le pogrom de Kaunas, alors capitale de la Lituanie, fait Modèle:Unité. Modèle:Unité sont tués dans des localités environnantes. En Lettonie, le pogrom de Riga fait Modèle:Nobr. L'Einsatzgruppe filme les pogroms à des fins de propagande. Après la dispersion des anti-communistes, les pays baltes ne connaissent plus d'autres pogroms<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le Modèle:Date, à Jedwabne, au nord-est de la Pologne, Modèle:Unité sont massacrés par la population locale devant les caméras allemandes qui filment la tuerie. Le pogrom ne laisse que Modèle:Nobr parmi les Juifs<ref>Marc Epstein, « Le pogrom « oublié » », L'Express, Modèle:Date-.</ref>.

Le Modèle:Date- a lieu en Roumanie un des pogroms les plus terribles de l'histoire moderne du peuple juif, le pogrom de Iași du Modèle:Date- ; il s'est soldé par la mort d'au moins Modèle:Unité. Le régime fasciste roumain considère alors tous les Juifs indistinctement comme des sympathisants de l'Union soviétique et des ennemis de la nation.

En Galicie, à Lwow, en représailles à la déportation d'Ukrainiens par les Soviétiques, plus de Modèle:Unité sont livrés à la SD. À Tarnopol, après la découverte de trois cadavres allemands dans les prisons, Modèle:Nobr sont tués à la dynamite par les Ukrainiens. Un peu plus à l'est à Kremenets, en représailles à l'exécution de Modèle:Nobr par les Soviétiques, Modèle:Nobr sont battus à mort par la population locale. Raul Hilberg précise que malgré leurs violences, les pogroms de Galicie n'ont pas fait autant de victimes que les Allemands le souhaitaient<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

La violence est à chaque fois inspirée voire organisée par les Einsatzgruppen, sauf à Jedwabne, où l'initiative a directement été prise par les chrétiens locaux. Elle intervient toujours peu après leur arrivée. Elle ne s'étale pas dans la durée<ref name="Hilberg p558" />.

Violence et massacres depuis 1945 en Europe

Fichier:Kielce Monument.jpg
Monument sur la tombe des victimes du pogrom de Kielce (Pologne) de 1946. Photo Y. Lieberman.

Modèle:Article détaillé En 1945-1946, dans les zones contrôlées par l'Armée rouge, de nombreuses attaques ont lieu contre les rescapés juifs<ref>Dictionnaire de la Shoah, Modèle:P..</ref>. En Pologne, les estimations varient entre 500 et Modèle:Unité. Trois pogroms ont comme cause l'accusation de meurtre rituel contre des enfants chrétiens : à Rzeszow le Modèle:Date-, à Cracovie le Modèle:Date- et à Kielce, le Modèle:Date-. Lors du pogrom de Kielce, quarante-deux Juifs furent tués et environ cinquante blessés. Participent à ce pogrom des nationalistes polonais et quelques communistes<ref name="Benbassa">Esther Benbassa, « Antisémitisme », Encyclopædia Universalis, DVD 2007.</ref>.

Le pogrom de Kielce est l'un des facteurs qui provoquèrent l'émigration des survivants de la Shoah. Connu sous le nom de Berih'ah, ce mouvement conduit les Juifs de Pologne et d'autres pays d'Europe de l'Est vers les camps pour personnes déplacées en Allemagne, en Autriche et en Italie.

Les 6 et Modèle:Date, le pogrom d'Istanbul (ou de Constantinople) parti d'une rumeur visa la communauté grecque de Yeniköy dans le quartier Sarıyer au nord de la ville et fit une douzaine de victimes parmi elle, en lésant également des Juifs et des Arméniens victimes d'exactions. Il provoqua l'émigration d'une grande partie de la communauté grecque<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}Spiros Vryonis, Jr. The Mechanism of Catastrophe: The Turkish Pogrom of September 6–7, 1955, and the Destruction of the Greek Community of Istanbul, New York, greekworks.com, 2005 Modèle:ISBN.</ref>.

Violences et massacres en Afrique du Nord et au Moyen-Orient

Fichier:Fez pogrom 1912.jpg
Rue principale du Mellah (quartier juif) après le pogrom de 1912 à Fez (Maroc)<ref name=MA>Modèle:Lien web.</ref>, connu sous le nom de Tritl<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Contestation de la terminologie de pogrom dans un contexte extra-européen

La notion de « pogrom » appliquée au monde arabe et musulman est utilisée par des historiens comme Paul Fenton qui parle aussi d'une « longue série de massacres »<ref name=MA/> ou (en) Joseph Chetrit<ref>Yossi (Joseph) Chetrit Aperçu historique.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref> ou un essayiste comme Albert Memmi qui évoque Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Cette notion est cependant contestée par certains spécialistes comme Ella Shohat : Modèle:Citation, moins enviable que celle de leurs coreligionnaires orientaux et séfarades<ref>Ella Shohat, Le sionisme du point de vue de ses victimes juives: les Juifs orientaux en Israël (première édition en 1988), La Fabrique éditions, Paris, 2006, Modèle:P..</ref>. De plus, des universitaires israéliens mizrahi soulignent l'instrumentalisation idéologique, dans une certaine historiographie israélienne, des épisodes de violence qu'ont connus les Juifs orientaux : ainsi, Yehouda Shenhav analyse la façon dont le récit sioniste européocentriste fabrique des équivalences entre l'histoire des Juifs du monde arabe et la Shoah, et finit par réduire des siècles de coexistence entre Juifs et musulmans à une série de persécutions intolérables, afin de justifier l'émigration des Mizrahim en Israël<ref name=shenhav>Modèle:Ouvrage.</ref> ; Modèle:Citation, écrit-il. Modèle:Citation critique également Ella Shohat en 2000 Modèle:Incise, Fenton et Littman dans L’exil au Maghreb, la condition juive sous l’islam 1148-1912 »<ref name="MA" />.

De l'Antiquité à la Seconde guerre mondiale

En Afrique du Nord

En 1834 à Safed, dans le contexte d'une révolte palestinienne contre le pouvoir égyptien d'Ibrahim Pacha, Modèle:Citation<ref>Henry Laurens, La Question de Palestine - Tome 1 - L'invention de la Terre sainte (1799-1922), Fayard, 1999, lire en ligne.</ref>, écrit Henry Laurens

Modèle:Incise.

En Modèle:Date-, à la suite de l'occupation française de l'Algérie, des « représailles aveugles » visent les Juifs algériens de Mascara en Algérie, dont certains se sont ralliés à la puissance française (ce qui n'est pas le cas Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>). Valérie Assan souligne le fait que dans cette époque troublée, si les Juifs ont payé un lourd tribut, Modèle:Citation qui mène la résistance contre l'armée française.

Fichier:1929 Hebron massacre infobox.jpg
Après le massacre à Hébron, août 1929.

Au Maroc, ont lieu en Modèle:Date- ce que l'on a appelé les journées sanglantes de Fès à la suite de la signature du traité de Fès de 1912 qui instaure le protectorat français sur le Maroc, journées au cours desquelles les soldats marocains attaquent les officiers français, puis les quartiers européen et juif de Fès ; le quartier juif est rasé, Modèle:Nobr et Modèle:Nobr sont tués, puis Modèle:Nobr quand l'armée française intervient avec l'artillerie sur les centres de l'insurrection<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Le Modèle:Date, a lieu un massacre en Algérie à Constantine ; « Musulmans et Juifs cohabitaient pacifiquement depuis longtemps à Constantine et on ne saurait invoquer paresseusement une tradition historique séculaire pour expliquer les événements d'Modèle:Date- », écrit Charles-Robert Ageron<ref name="ageron">Modèle:Article.</ref>. Plusieurs circonstances expliquent l'événement, selon Benjamin Stora : « les Européens désignent les Juifs à la vindicte populaire » pour les écarter de la compétition électorale ; « les Algériens musulmans se sentent victimes d'injustices » ; sentant la menace, « les membres de la communauté juive achètent des armes »Modèle:Sfn. À la suite d'une rumeur de provocation de la part des Juifs, la tension monte ; il y a Modèle:Nobr juifs et trois morts musulmans Modèle:Sfn. Les historiens soulignent le rôle de l'armée française qui par son inertie « permet le massacre de la population juive »Modèle:Sfn,<ref name="ageron" />.

Le Modèle:Date, six Juifs sont tués à Gabès en Tunisie. Traduits devant la cour martiale, cinq émeutiers sont condamnés à mort, six autres aux travaux forcés à perpétuité<ref>Abdelkirm Allagui, Juifs et musulmans en Tunisie: Des origines à nos jours, Taillandier, 2016, lire en ligne.</ref>.

Au Moyen-Orient
Fichier:Palestine events. The 1929 riots, August 23 to 31. Synagogue desecrated by Arab rioters. Hebron. Furniture broken, floor littered with torn sacred books LOC matpc.15704.jpg
Synagogue et maisons saccagées, Hebron, 1929.

Le Modèle:Date-, a lieu le massacre d'Hébron dans le contexte du conflit arabo-sioniste en Palestine mandataire. La population juive de la ville d'Hebron est attaquée. Il y Modèle:Nobr<ref>Jerold S. Auerbach, Hebron Jews : Memory and Conflict in the Land of Israel, Rowman & Littlefield Publishers, Plymouth, 2009, Modèle:Nobr, en ligne.</ref>. Analysant les causes de l'événement, Henry Laurens écrit : Modèle:Citation : le Modèle:Date-, date de célébration de la destruction du Temple, la jeunesse juive s'était mobilisée, en particulier les partisans de Vladimir Jabotinsky, et avait prononcé des discours politiques devant le Mur des Lamentations de Jérusalem. Modèle:Citation. Modèle:Citation<ref>Henry Laurens, La Question de Palestine, t. 2, lire en ligne.</ref>. La violence s'étend à Jérusalem et à Safed. Lors de ce qu'on a désigne comme les émeutes de 1929 en Palestine, au total Modèle:Nobr et Modèle:Nobr palestiniens ont été tués<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> Modèle:Incise ; dans la mesure où un pogrom suppose l'approbation au moins tacite des autorités, le massacre d'Hébron ne doit pas être désigné à strictement parler comme un pogrom<ref>Tom Segev, Retour sur l'histoire. “Le massacre d’Hébron n’était pas un pogrom”, Courrier international, Modèle:Date-.</ref>.

Seconde guerre mondiale

Modèle:Article détaillé

Fichier:Prayer sculpture Ramat Gan.jpg
Plaque commémorative des victimes juives en Irak de 1941 et 1969, Ramat Gan.

À partir des années 1930, l'Irak est agité par des mouvements socio-culturels importants desquels émergent un antisémitisme de plus en plus violentModèle:Sfnp,Modèle:Sfnp. Sous domination britannique, l'anticolonialisme et le nationalisme se développent. Largement minoritaire sur l'ensemble du territoire mais présents en nombre à Baghdad, la communauté juive bénéficie d'une certaine influence sociale et politique ainsi que d'une protection de la part des forces britanniques, ce qui créé un hiatus de plus en plus important avec la populations arabe. Par ailleurs, les tensions entre les communautés arabe, juive et l'administration britannique en Palestine trouvent un écho dans le pays, notamment par la présence d'intellectuels arabes palestiniens réfugiés à Baghdad. Enfin, la propagande antisémite nazie est intense dans la région et rencontre des sympathies auprès des populations locales et des mouvements nationalistes.

Avec le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, les rapports de force locaux sont modifiés : les britanniques sont mis en difficulté tandis que les nazis imposent leur vision du monde et leur doctrine antisémiteModèle:Sfnp. Un coup d'état anti-britannique et pro-nazi prend le pouvoir à Baghdad au printemps 1941 et oblige les britanniques à lancer des opérations militaires pour réaffirmer leur domination sur la région. Victorieux, ces derniers reprennent le contrôle de Baghdad à la fin du mois de mai, ce qui rassure la communauté juive. Toutefois, cette victoire a pour conséquence un afflux important de militaires irakiens vaincus dans la ville.

Le Modèle:Date, pendant que les britanniques se réinstallent à Baghdad, la communauté juive entame les festivités pour Chavouot<ref name="BBC2011">Modèle:Article</ref>,Modèle:Sfnp. Des incidents éclatent alors entre des soldats irakiens et des juifs, les premiers blessant les seconds et tuant l'un d'entre eux. Les violences initiales dégénèrent et le quartier juif est attaqué. Des exactions (viols et kidnapping) ainsi qu'un massacre s'y déroulent pendant près de deux jours, sans que les forces britanniques ne parviennent à protéger la population juive<ref name="Dictionnaire de la Shoah, p 407" />. Selon les estimations des historiens, environ 180 personnes trouvent la mort, 600 sont blessées et près de 1500 commerces et maisons sont pillés et détruitesModèle:Note,Modèle:Sfnp.

Le Farhoud, appellation donnée au pogrom, est considérée comme l'évènement marquant la fin de la communauté juive multiséculaire dans la ville et la région<ref name="BBC2011" />,Modèle:Sfnp. Les années suivantes sont ainsi marquées par une forte émigration des juifs irakiens, notamment vers l'état d'Israël nouvellement créé.

Période de la décolonisation et indépendance d'Israël

En 1945, en rapport étroit avec les événements en Palestine, en Libye à Tripoli, l'anniversaire de la déclaration Balfour se solde par le massacre de Modèle:Nobr libyens<ref name="abecassis827">Modèle:Chapitre.</ref>.

À Aden au Yemen, le Modèle:Date-, soit trois jours après le vote du plan de partage de la Palestine par l'Assemblée des Nations Unies, une violente émeute détruit la synagogue et ravage le quartier juif, faisant Modèle:Nobr<ref name="abecassis827" />.

Le Modèle:Date<ref>Modèle:Ouvrage. </ref> également, a lieu le pogrom d'Alep en Syrie, où Modèle:Nb sont tués et plusieurs centaines blessés<ref>Modèle:Article.</ref>.

Les Modèle:Date et [[[:Modèle:Date]], soit trois semaines après la création de l'État d'Israël (le Modèle:Date-) ont lieu au Maroc deux pogroms, à Oujda puis Jerada<ref name=":3">Voir aussi sur Tribune Juive info en ligne.</ref>, faisant une quarantaine de morts<ref>Modèle:Lien web.</ref> et plus de Modèle:Nobr<ref name=":3" /> ; « les deux pogroms d'Oujda et Jerada étaient la conséquence quasi directe de la guerre de Palestine », écrit Robert Assaraf<ref>Robert Assaraf , Mohammed V et les Juifs du Maroc à l'époque de Vichy, lire en ligne.</ref>, qui ajoute que « les autorités policières du Protectorat sont peu promptes à protéger les Juifs ».

Le Modèle:Date- en Libye a lieu le pogrom de Tripoli où quatorze Juifs et quatre musulmans sont tués, Modèle:Nobr juives sont détruites<ref>http://archive.frontpagemag.com/readArticle.aspx?ARTID=27409.</ref>.

Le Modèle:Date-, cinq jours après l'assassinat par le Lehi (groupe Stern) du médiateur des Nations unies, Folke Bernadotte, dont le plan prévoyait l'attribution à Israël de 20 % de la Palestine, au lieu de 55 %, Modèle:Nobr sont assassinés au Caire en Egypte.

Guerres israélo-arabes et conflit israélo-palestinien

En 1967, à l'occasion de la guerre des Six jours, plusieurs pogroms anti-Juifs ont lieu, en Libye, faisant Modèle:Nobr, ou des émeutes en Tunisie où le Modèle:Date-, des Juifs sont blessés, leurs magasins saccagés et des lieux de culte dont la Grande synagogue de Tunis sont incendiés<ref>Paul Sebag, Histoire des Juifs de Tunisie, des origines à nos jours, L'Harmattan, Paris, Modèle:P..</ref>.

Le 7 octobre 2023, plus d'un millier de terroristes du Hamas attaquent la population du pourtour de la bande de Gaza et s'y livrent à de multiples exactions<ref>Voir Bataille de Réïm, Bataille de Sdérot, Enlèvements, Massacre de Be'eri, Massacre de Kfar Aza et Massacre du festival de musique de Réïm.</ref> : massacres indifférenciés de civils de tous âges, viols, enlèvements. Ce sont les premiers pogroms<ref>Modèle:Lien web</ref> commis sur le territoire d'Israël par des assaillants arabo-musulmans.

Notes et références

Notes

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Références

Modèle:Références

Annexes

Modèle:Autres projets

Bibliographie

Articles connexes

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Liens externes

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