Claude Farrère

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Claude Farrère, nom de plume de Frédéric-Charles-Pierre-Edouard Bargone, né le Modèle:Date à Lyon, mort le Modèle:Date à Paris, est un officier de marine et un écrivain français.

Biographie

Carrière militaire

Suivant les traces de son père, Pierre Bargone (1826-1892), lieutenant-colonel d’infanterie de marine<ref name ="Ecole navale">Claude Farrère sur le site ecole.nav.traditions.free.fr.</ref>, il se lance dans une carrière militaire et entre en 1894 à l’École navale. En 1899, il sert en Extrême-Orient sur le cuirassé Vauban, puis sur le croiseur Descartes et prend part à l'occupation du Kouang-Tchéou-Wan au sud de la Chine<ref name ="Ecole navale"/>. Il est promu enseigne de vaisseau en 1899. Il sert en 1901 sur le cuirassé Massena dans l'escadre du Nord, puis l'année suivante sur la vieille frégate-cuirassé Couronne, en école de canonnage dont il sort breveté. En 1903, il sert sur le contre-torpilleur Vautour à Constantinople, navire commandé par le commandant Viaud (alias Pierre Loti)<ref name ="Ecole navale"/>.

Lieutenant de vaisseau en 1906, il sert sur le cuirassé Brennus (1907) puis sur l'aviso Cassini (1908) où il prend part à des opérations sur les côtes marocaines<ref name ="Ecole navale"/>. En 1910, il est affecté au service Renseignement et travaux historiques (le futur Service historique de la Marine) de l'état-major de la Marine<ref name ="Ecole navale"/>. Il est mis en disponibilité par le ministre de la Guerre, l'amiral Boué de Lapeyrère à la suite d'un article qu'il a écrit sur la crise de la marine nationale française<ref name ="Ecole navale"/>.

Il est réintégré en septembre 1911 avec un embarquement sur le croiseur-cuirassé Ernest Renan<ref name ="Ecole navale"/>. Il quitte la marine début août 1914 pour intégrer comme inspecteur d'armement la Compagnie générale maritime mais il est rappelé en août 1914 au début de la guerre et sert sur le croiseur-cuirassé Amiral Aube<ref name ="Ecole navale"/>. Il se fait détacher dans l'armée de terre en 1917 et commande une batterie d'assaut<ref name ="Ecole navale"/>, et obtient la Croix de guerre le 23 octobre 1917 à la bataille de la Malmaison. Il est nommé capitaine de corvette en août 1918.

Il démissionne de la Marine en octobre 1919 pour se consacrer entièrement à l’écriture.

Décorations

Carrière littéraire

Son talent lui vaut un prix Goncourt en 1905 avec Les Civilisés. S’inspirant de son expérience et de ses voyages, il écrit principalement des romans à succès, mais aussi des récits de voyages, des ouvrages de marine et des essais sur l'actualité internationale. Il est l'ami de Pierre Louÿs, de Pierre Benoit (en compagnie duquel il eut un accident d'automobile sans gravité en date du 7 octobre 1929<ref>Modèle:Lien web</ref>) et de Victor Segalen et porta une grande estime à Pierre Loti : Modèle:Citation bloc

Il précise aussi qu'il a servi quatorze ou quinze mois sous ses ordres, Modèle:Citation bloc

L'œuvre de Claude Farrère fut parfois rapprochée de celle de ce dernier. Ainsi, il s'intéresse particulièrement à la Turquie qu'il a visitée onze fois à partir de 1902, et surtout au Japon auquel il voue une amitié qui ne s'est jamais démentie, illustrée par un de ses premiers livres, La Bataille qui se déroule au Japon, à Nagasaki, en 1905, à l'approche de la bataille de Tsushima entre les flottes japonaise et russe. Farrère est invité par le gouvernement japonais en 1938 en tant qu'écrivain « indépendant ». Au cours de ce séjour, il se rend en Chine du Nord, en Corée et au Mandchoukouo, et est décoré de l'insigne de deuxième classe de l'ordre du Trésor sacréModèle:Refnec. Il a également écrit un recueil de nouvelles fantastiques, L'Autre côté, dont certaines ont été reprises dans Fiction. En 1906, il publie L'Homme qui assassina (avec des illustrations de Ch. Atamian) : vingt ans avant Agatha Christie, Claude Farrère fait de l'assassin le narrateur d'un roman policier.

Le 22 décembre 1919 il épouse dans le Modèle:16e arrondissement de Paris, Joséphine Victorine Roger<ref>Acte mariage, Archives Paris (Modèle:P.).</ref> dite Henriette Roggers, artiste dramatique de trois ans son aînée<ref name ="'data BNF"/> qui sera quelques années plus tard pensionnaire de la Comédie-Française<ref name ="'data BNF">Modèle:BNF data.</ref>. Le couple n'a pas d'enfants et après le décès de sa femme, le 22 janvier 1950<ref name ="'data BNF"/>, Farrère reste veuf.

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Claude Farrère rendant visite à Atatürk à Izmit en 1922.

Il soutient l'Empire ottoman pendant les guerres balkaniques<ref>Claude Farrère, « Tchadaldja », L'Intransigeant, 21 janvier 1913 ; « Casse-cou ! », L'Intransigeant, 6 avril 1913 ; « Il faut qu'Andrinople soit turque », Gil Blas, 12 août 1913 ; Fin de Turquie, Paris, Dorbon-Ainé, 1913.</ref>, puis le mouvement kémaliste pendant la guerre d'indépendance turque<ref>Claude Farrère, « La Turquie et la paix », L'Intransigeant, 24 février 1920 ; « Pétrole et Turquie », Le Courrier de Monsieur Pic, 5 juillet 1920, pp. 89-90 ; « L'amitié turque. Un entretien avec M. Claude Farrère », Le Figaro, 9 mars 1922 ; Claude Farrère, « Le grand inconnu », Le Gaulois, 18 juillet 1922 ; « La France ne peut pas se battre contre les Turcs », Le Matin, 19 septembre 1922 ; « Les impressions de Turquie de M. Claude Farrère », Le Petit Parisien, 22 octobre 1922 ; préface à Léon Rouillon, Mon Beau Voyage. La Turquie et ses ennemis jugés par un soldat français, Paris, Les Gémeaux, 1923.</ref>.

Ses idées sur ce sujet sont résumées dans l'avant-propos d'un roman qu'il publie en décembre 1921 : Modèle:Citation bloc

Cependant, il regrette, à partir de 1925, la politique laïciste de Mustafa Kemal Atatürk. Farrère revient sur cet engagement en rééditant, en 1930, sous forme de livre, Turquie ressuscitée, publié comme un très long article en décembre 1922, et qui est le récit de son voyage en Turquie peu avant l'offensive finale d'août-septembre 1922 contre les forces grecques.

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Claude Farrère en costume de l'Académie française.

Le 6 mai 1932, Claude Farrère assiste au salon annuel des écrivains anciens combattants à l’hôtel Salomon de Rothschid, à Paris. Alors qu’il s’entretient avec le Président de la république, Paul Doumer, venu inaugurer l’événement, ce dernier se fait tirer dessus à deux reprises et en meurt le lendemain à l’aube. Claude Farrère, lui-même touché au bras, parvient tout de même à déstabiliser le tireur, Paul Gorgulov, un émigré russe qui, manquant de se faire lyncher par l'assistance, sera finalement maîtrisé par les inspecteurs de la sûreté.

En 1933, il s’engage au sein du Comité français pour la protection des intellectuels juifs persécutés ; il demande aussi à la France de faire bon accueil aux Juifs qui fuient l’Allemagne, à la fois au nom de la générosité et au nom de l’intérêt bien compris du pays : ce serait « une bonne affaire » d’accueillir ces Juifs, comme l’Allemagne avait accueilli des protestants français après la révocation de l’édit de Nantes<ref>Ralph Schor, L’Antisémitisme en France pendant l’entre-deux-guerres, Bruxelles, Complexe, 2005, Modèle:P., 295 et 299-300 ; « L'antisémitisme allemand », Paix et Droit. Organe de l'Alliance israélite universelle, mai 1933, pp. 8-9.</ref>.

Pendant l'entre-deux-guerres, il collabore au Flambeau, journal des Croix-de-feu; il adhère à cette association en novembre 1932<ref>Sean Kennedy, Reconciling France Against Democracy: The Croix de Feu and the Parti Social Français, 1927-1945, McGill-Queen's Press, 2014, p. 63, Philippe Rudaux, Les Croix de Feu et le P.S.F., France-Empire, 1967, L'Est républicain, 9 novembre 1933, « Claude Farrère chez les Croix de feu »..</ref>. Par la suite, il publie dans Le Petit Journal<ref>« Il y a un an », Le Petit Journal, 14 juillet 1938, sur Retronews.</ref>, organe du Parti social français, qui a repris la succession politique des Croix-de-feu.

Il publie en 1934 une Histoire de la Marine française dans laquelle il explique que l'existence d'une marine a toujours été, en France, l'apanage d'une élite éclairée, en général peu soutenue par l'opinion publique, et que les grandes défaites subies par la France (début de la guerre de Cent Ans, Louis XIV, Napoléon) étaient généralement dues à l'absence d'une marine.

Fichier:Tombe famille Jay-Godon-Chaumier, inscription Claude Farrère, Sainte-Foy-les-Lyon, Rhône, France.jpg
Inscription sur la sépulture de Claude Farrère, au cimetière de Sainte-Foy-les-Lyon.

Claude Farrère est élu à l'Académie française le Modèle:Date, le même jour qu'André Bellessort et Jacques Bainville. Il bat de cinq voix son concurrent, Paul Claudel, pour succéder à Louis Barthou au [[Liste des membres de l'Académie française par fauteuil#Fauteuil 28|Modèle:28e]].

Après-guerre, il fait partie du comité d'honneur de l'Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Il est président de l’Association des écrivains combattants, de janvier 1930<ref>Comoedia, 20 janvier 1930.</ref> à juin 1936. C’est en tant que président de cette association qu’il accueille, le 6 mai 1932, le président Paul Doumer à une réunion littéraire qui comprenait la vente de livres d’anciens combattants à la fondation Salomon de Rothschild, rue Berryer. Lorsque Doumer arrive à la table où sont exposés les ouvrages de Farrère, l’écrivain lui offre un exemplaire de La Bataille et lui signe une dédicace. C’est alors que Paul Gorgulov se détache de la foule et tire quatre coups à bout portant, puis un cinquième, sur Doumer, qui s’écroule. L'écrivain, qui a tenté de protéger le président, est blessé au bras<ref>Modèle:Article.</ref>.

En 1948, avec l'aide d'un comité, il s'occupait de décerner le « Grand prix de la mer » à des écrivains débutants.

Il meurt à l'hôpital du Val-de-Grâce ; il repose au cimetière de Sainte-Foy-lès-Lyon avec son épouse<ref>Tombe Claude Farrère sur landrucimetieres.fr.</ref>. Son testament indiqua qu'il désignait comme légataire universel l'Association des écrivains combattants.

Œuvre

Fichier:William Adolphe Lambrecht - Les petites alliées (Claude Farrère) - couverture.jpg
Couverture de William Adolphe Lambrecht pour Les petites alliées (1920).

Modèle:Colonne

Théâtre

Postérité

Son nom a été donné à une distinction littéraire délivrée par l’Association des écrivains combattants, le prix Claude-Farrère, créé en 1959 pour Modèle:Citation.

Hommages

Fichier:Plaque Ici est né Claude Farrère à Lyon (juin 2019).jpg
Plaque sur l'immeuble où il est né à Lyon, au 31 rue Godefroy.

Plusieurs voies publiques ou établissements portent son nom dont  :

  • une rue dans le quartier Montchat, dans le [[3e arrondissement de Lyon|Modèle:3e]] de sa ville natale de Lyon ;
  • une rue dans le Modèle:16e arrondissement de Paris ;
  • une rue d'Ermont, banlieue nord de Paris ;
  • une avenue de Toulon (qui croise la rue Pierre Loti) ;
  • une avenue à Saint-Jean-de-Luz, sur la côte basque, avec une plaque commémorative devant son ancienne propriété ouvrant sur l'océan Atlantique.
  • une rue, Modèle:Lang (transcription phonétique en turc de son nom), dans le quartier de Sultanahmet à Istanbul ;
  • une école à Saint-Priest, dans la banlieue lyonnaise.

Références littéraires

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Bibliographie

  • P. Beillevaire, « Après La Bataille : l'égarement japonophile de Claude Farrère » in Faits et imaginaires de la guerre russo-japonaise (1904-1905), Modèle:P., éditions Kailash, Paris, 2005, 590 p. Modèle:ISBN
  • Ali Özçelebi, Claude Farrère et la Turquie, Erzurum, Atatürk Üniversitesi basımevi, 1979
  • Alain Quella-Villéger, Le Cas Farrère. Du Goncourt à la disgrâce, Presses de la Renaissance, Paris, 1989
  • Alain Quella-Villéger, « Deux marins-écrivains face à la Marine française : Pierre Loti et Claude Farrère (1869-1919) », Guerres mondiales et conflits contemporains, n° 172, octobre 1993, pp. 153-160
  • Maxime Revon, J. N. Faure-Biguet, Georges Gabory, Henry Marx, Jules Bertaut, « Claude Farrère » in La Nouvelle Revue critique, 1924
  • Henri Troyat et Alphonse Juin, Le Fauteuil de Claude Farrère : discours de réception de M. Henri Troyat à l'Académie française et réponse de M. le Maréchal Juin, Paris, Plon, 1960

Liens externes

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