Écriture automatique

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}
Révision datée du 7 octobre 2023 à 22:56 par >Witcher of Izalith
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)

Modèle:Autre

L’écriture automatique est un mode d'écriture dans lequel n'interviennent ni la conscience ni la volonté<ref>Pierre A. Riffard, Nouveau dictionnaire de l'ésotérisme, Payot, 2008, Modèle:P.</ref>.

Ce processus a au moins cinq champs d'application différents : littérature, psychologie, peinture, parapsychologie ou autohypnose.

En tant que phénomène spirite, l'écriture automatique ou écriture mécanique est appelée psychographie<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Origines

Modèle:À compléter

Fichier:Ecriture automatique médiumnique (psychographie).jpg
Exemples d'écriture automatique médiumnique ou psychographie. Le texte est écrit d'un seul tenant, sans ponctuation, ni séparation. A sa lecture, on le déchiffre en séparant les mots avec des traits.

Ce serait en 1861, lors de la parution du Livre des Médiums d'Allan Kardec qu'apparaitrait pour la première fois les notions d'écriture automatique ou écriture mécanique, qu'il sépare de l'écriture intuitive ou de l'écriture inspirée. Dans ce livre apparait la technique du médium qui, prenant une feuille et un crayon, se mettrait à la disposition des « esprits » en étant réceptif et en attendant patiemment. Ceux-ci se manifesteraient alors par plusieurs sortes d'écritures différentes, dont l'écriture automatique ou écriture mécanique<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

L'écriture automatique était une pratique spirite déjà rapportée par Hippolyte Taine dans la préface de la troisième édition de son ouvrage De l'intelligence paru en 1878 : Modèle:Citation.

Littérature

Surréalisme

L'écriture automatique a été utilisée par les surréalistes comme un mode de création littéraire, permettant de s'émanciper de l'étroitesse de la pensée régie par la raison. Ce point est caractéristique du mouvement surréaliste. C'est au terme d'une quête sur la nature de l'inspiration poétique qu'André Breton formalisa cette technique appliquée à la création littéraire. Elle consiste à écrire le plus rapidement possible, sans contrôle de la raison, sans préoccupations esthétique ou morale, voire sans aucun souci de cohérence grammaticale ou de respect du vocabulaire. L'état nécessaire à la bonne réalisation est un état de lâcher-prise, entre le sommeil et le réveil (proche d'un état hypnotique)<ref>Gérard Durozoi et Bernard Lecherbonnier, Le surréalisme : théories, thèmes, techniques, Paris, Larousse, 1972, p.92-93 lire en ligne</ref>.

Le premier ouvrage écrit avec cette méthode a été Les Champs magnétiques d'André Breton et Philippe Soupault, publié en 1919. Il fut le point de départ du mouvement surréaliste. L'une des premières présentations d'écriture automatique est la pièce de théâtre S'il vous plaît<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

L'invention du « cadavre exquis » par les surréalistes s'inscrit dans la même lignée d'une création littéraire libérée des entraves de la raison.

Définition de l'écriture automatique par André Breton dans Manifeste du surréalisme (1924) :

Modèle:Citation bloc

L'écriture automatique occupa une place fondamentale dans le surréalisme, mais il ne s'y réduit pas. Faisant le bilan des activités surréalistes en 1933, Breton regrettait que cette découverte n'ait pas été mieux exploitée en ces termes : Modèle:Citation.

L'écriture automatique trouve un équivalent graphique dans la technique dite du frottage, inventée par Max Ernst en 1925 : elle consiste à laisser courir une mine de crayon à papier sur une feuille posée sur une surface quelconque (parquet ou autre texture), ce qui fait apparaître des figures plus ou moins imaginaires.

Manuels d'apprentissage notables

Peinture

Fichier:Red Waistcoat.JPG
Paul Klee, Veste rouge (1938), collection de l'état fédéral de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, basée à Dusseldorf.

Les membres de la tribu Hill Korwa de l'Inde profonde de Chhattisgarh, ont appris dans les villages que respect et pouvoir sont liés à l’habileté à écrire. Pour les Hill Korwa, l’écriture n’est pas un outil pour communiquer, mais une magie qui donne du pouvoir, pourtant leur langue n'est pas écrite<ref>« Korwa : des ″écritures magiques″ » publié en 1996 par « Galerie du Jour Agnès B.». Auteur : Franck André Jamme. Modèle:ISBN.</ref>.

Voici ce qu’en dit Jagdish Swaminathan dans son catalogue pour l’exposition des œuvres des Hill Korwa « The Magical Script »<ref>Modèle:Lien web</ref> du musée de Bharat Bhavan (Bhopal, Madhya Pradesh) en 1985 : « la première chose que l’on voit dans ces dessins, c’est leur caractère calligraphique, comme si ce n’était pas un dessin mais une écriture. Mais les Hill Korwa n’ont pas de documents écrits ; ils sont illettrés […] Quand on regarde ces dessins on pense tout de suite aux œuvres de Paul Klee ».

Mark Tobey (peintre américain) peint en Angleterre, en novembre ou Modèle:Date-, plusieurs toiles (« Broadway », « Welcome Hero », « Broadway Norm ») dans une « écriture blanche » (« White writing ») qui sera la caractéristique essentielle de son œuvre et qui, selon les critiques, aura une influence décisive sur l'itinéraire de Jackson Pollock.

Sur Cy Twombly (peintre, dessinateur, sculpteur et photographe américain), Pierre Restany, critique d'art contemporain, écrit : « Son graphisme, est poésie, reportage, geste furtif, défoulement sexuel, écriture automatique, affirmation de soi, et refus aussi… il n’y a ni syntaxe ni logique, mais un frémissement de l’être, un murmure qui va jusqu’au fond des choses. »

Psychologie

Le procédé d'écriture automatique occupe une place importante dans les premières recherches de Pierre Janet.

Dans son ouvrage L'Automatisme psychologique<ref>Pierre Janet, L’automatisme psychologique, deuxième partie, chapitre 1 1889. Modèle:Lire en ligne</ref>, il expose une méthode d'exploration qu'il utilisera fréquemment avec ses patientes pour comprendre au-delà des actes manifestés de façon subsconsciente, les images et les sensations que ceux-ci renferment : Modèle:Citation

Par l'écriture automatique, Janet parvient à mettre en évidence l'existence de sensations et de perceptions traitées seulement au niveau subconscient. Ainsi chez des sujets hystériques souffrant d'anesthésie, une sensation de pincement du bras par exemple, est ressentie au niveau subconscient alors même que le sujet conscient poursuit sa conversation avec d'autres personnes sans aucune réaction semblant ainsi ne rien percevoir. Pour Janet l'écriture automatique, ainsi que d'autres procédés utilisés par les spirites, relève d'un processus de désagrégation psychologique.

Parapsychologie ou autohypnose

Les parapsychologues envisagent avec cette technique l’intervention du paranormal comme effet de la dissociation psychique du sujet introduit dans une nouvelle dimension. Certains auteurs prétendent pouvoir écrire en se reliant aux annales akashiques.

Les hypnotiseurs détaillent avec précision le même phénomène qui est induit par une autohypnose<ref>Séance d'écriture d'autohypnose avec écriture automatique sur le site Street-hypnose.fr</ref>,<ref>Application de l'écriture automatique en auto-hypnose sur un-autre-souffle.fr</ref>.

Spiritisme

Modèle:Article détaillé Les spirites considèrent que l’écriture automatique représente un moyen de communication avec des esprits désincarnés, ce qu'ils appellent la psychographie<ref>Allan Kardec, Le livre des médiums, chapitre XIII.</ref>.

A l'origine, dans les années 1860, les spirites considéraient que l'écriture automatique ou écriture mécanique était le cas où un esprit désincarné prenait le contrôle moteur du bras et de la main du médium et écrivait à sa place. Cette façon de pratiquer l'écriture automatique aurait donné des résultats assez surprenant comme la « Xénoglossie » ou les « Médiums Polygraphes » c'est-à-dire que les uns se mettaient à écrire dans des langues étrangères qu'il n'étaient pas censés connaître et que les autres changeaient d'écriture et de style à chaque esprit différent qui était censé intervenir<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Bibliographie

  • Allan Kardec, Le Livre des Médium, 1861 (réédition mars 2007) Les éditions Philman, 490 p. Modèle:ISBN
  • Ernest Bozzano, Xénoglossie, la médiumnité polyglotte, 1934 (réédition mai 2020) Les éditions Philman, 210 p. Modèle:ISBN

Notes et références

Modèle:Références

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Modèle:Palette Modèle:Portail