Alfredo Stroessner

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Modèle:Infobox Politicien

Alfredo Stroessner Matiauda (Modèle:IPA-es), né le Modèle:Date à Encarnación (Paraguay) et mort en exil à Brasilia (Brésil) le Modèle:Date, est un militaire et un homme d'État paraguayen.

Commandant en chef des forces armées et membre du Parti colorado, il dirige le Paraguay pendant près de trente-cinq ans avant d'être renversé par un coup d'État. Sa dictature fut l'une des plus violentes d'Amérique latine.

Situation personnelle

Alfredo Stroessner est né le Modèle:Date à Encarnación dans le département d'Itapúa, à 350 km au sud-est Asunción<ref name="Nécrologie le monde">Modèle:Lien web.</ref>. Il est le fils d’un expert comptable et brasseur d’origine bavaroise (Hof-sur-Saale), Hugo Strößner, arrivé dans le pays en 1895, et d'une paraguayenne d'ascendance créole, Heriberta Matiauda. Il parlait l'espagnol, le guarani<ref name="Patriache autharcique">Modèle:Chapitre.</ref> et l'allemand.

Il entre à la Modèle:Lien en 1929<ref name="Nécrologie Guardian">Modèle:Lien web.</ref> et en ressort trois ans plus tard avec le grade de sous-lieutenant<ref name="Nécrologie le monde"/>.

Carrière militaire

Modèle:Infobox Personnalité militaire

Il participe comme officier d'artillerie à la guerre du Chaco<ref name="Nécrologie le monde"/>. Il s'illustre durant la guerre, ce qui facilite son ascension dans l'armée<ref name="Nécrologie Guardian"/>. En 1940, il devient colonel<ref name="Nécrologie le monde"/> et devient un intime du président Higinio Morínigo, qui mène le pays d'une main de fer jusqu'à ce que la guerre civile n'éclate en 1947Modèle:Sfn. Stroessner organise alors la répression du régime<ref name="Nécrologie le monde"/>,<ref name="Stroessner inégalitaire BBC">Modèle:Lien web.</ref>. L'année suivante, il est mêlé à une tentative de coup d'État visant à renverser le nouveau président, Modèle:Lien. Lorsque l'armée se divise en factions, il fait partie des militaires les plus à droite<ref name="Nécrologie Guardian"/>. Il favorise l'accession de Federico Chaves à la présidence, lequel fit de lui un général de brigade en 1950<ref name="Nécrologie Guardian"/>.

En 1951, il devient commandant en chef des forces armées<ref name="Nécrologie le monde"/>,<ref name="Nécrologie Guardian"/>,<ref name="Stroessner inégalitaire BBC"/>. Le pays connaît une forte période d'instabilité avec une succession de gouvernements<ref name="Nécrologie NYT">Modèle:Lien web.</ref>. Le Modèle:Date, il prend la tête d'un coup d'État qui renverse le président Federico Chaves<ref name="Nécrologie le monde"/>. Après une période de transition, il prend la tête du pays.

Carrière politique

Commandant en chef des forces armées

Modèle:Article détaillé Son rang de commandant en chef des forces armées lui fut attribué par le président Federico Chaves qu'il avait soutenu pour prendre la présidence en 1949. Il était déjà proche des milieux politiques depuis les années 1940. Il adhère au Parti colorado en 1951.

Lorsque Chaves tenta de renforcer la militarisation du régime en voulant armer la police nationale, Stroessner fit partie des principaux organisateurs du coup d'État qui le renversa en 1954. De la fin de la guerre du Chaco à sa prise de pouvoir, le Paraguay aura connu 9 coups d'ÉtatModèle:Sfn.

Président du Paraguay (1954-1989)

Avec l'appui du Parti colorado, il organise des élections qui aboutissent à la rédaction d'une nouvelle constitution<ref name="Nécrologie le monde"/>. Il est candidat unique lors de l'élection présidentielle organisée en août 1954 et qui le place à la tête du pays<ref name="Nécrologie le monde"/>. C'est la première d'une longue série d'élections entachée de fraude électorale<ref name="Nécrologie libération"/>. Stroessner est officiellement investi le Modèle:Date. Il parvient à se maintenir au pouvoir pendant près de 35 ans, soutenu politiquement par les États-Unis et leur aide financière, par le Brésil des gouvernements militaires et par la mainmise du Parti colorado « strossniste » sur l'appareil d'État<ref name="Nécrologie libération"/>,<ref name="Nécrologie le monde"/>,<ref name="Nécrologie NYT"/>,Modèle:Sfn. Il arrive à la tête d'un pays dont 96 % de la population est catholique, une grande partie d'entre elle étant paysanne et analphabète<ref name="Dictateur paraguayen">Modèle:Lien web.</ref>.

Politique intérieure

Il fait modifier à plusieurs reprises la constitution et rétablit une opposition fantoche sans réelle marge de manœuvre. De 1954 à 1967, il organise méthodiquement la prise de contrôle successive de tous les centres de pouvoir : le Parti colorado lui-même, qu'il vide des « historiques » résistants, les remplaçant par ses affidés, détruit ce qui reste des autres partis, brise l'indépendance syndicale, met en place le contrôle des étudiants, négocie avec une faction libérale la création d'un mini parti qui accepte de participer aux premières élections « démocratiques » (1963), la loi électorale attribuant 3/4 des sièges au parti majoritaire des deux qui sont autorisés à concourir. Ce sera le Parti libéral dit « leviral », du nom des deux frères Levi Ruffinelli qui le dirigent. Bien que « caution » démocratique, très relative, ils publieront un journal, La Libertad, que tous les politiques liront, car parvenant à révéler de nombreux scandales entre les suspensions de publication. Les autres partis, à l'exception du récent Parti démocrate-chrétien, devront accepter de participer Modèle:Peu clair étroitement contrôlées pour pouvoir survivre. C'est de l'Église catholique que viendra la crise la plus sérieuse, en 1968 et 1969, qu'il aura du mal à conjurer, puis dans les années 1970 celle des Ligues agraires largement d'inspiration catholique qu'il parviendra à écraser<ref name=":1">Modèle:Ouvrage</ref>. La majorité des libéraux négociera en 1967 son retour très encadré dans la vie politique sous le nom de Parti libéral radical, qui se scindera par la suite avec la formation du Parti libéral authentique, accompagné bientôt également du retour d'un autre parti « historique », le Parti révolutionnaire fébrériste<ref name="Patriache autharcique"/>. Si la constitution de 1967 à laquelle le PLR devait adhérer sans restriction établit un pouvoir exécutif puissant, elle renvoie à une loi électorale la composition des deux assemblées. Celle loi attribue les 2/3 des sièges au parti majoritaire, qui ne pouvait être que le parti colorado-strossniste<ref name=":1" />,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Le passage des 3/4 aux 2/3 ne doit pas faire illusion, l'acceptation de la participation de trois partis d'opposition diluant leur résultat sur le nombre de sièges par parti. Il est réélu tous les cinq ans jusqu'en 1988<ref name="Nécrologie le monde"/> et ne fut réellement inquiété qu'en 1968-1969 par la crise avec l'Église paraguayenne<ref name=":1" />. En 1977, une modification constitutionnelle lui permet légalement de devenir président à vie, bien que des élections entachées de fraude électorale soient organisées<ref name="Patriache autharcique"/>,<ref name="Nécrologie Guardian"/>,Modèle:Sfn. Assez vite, il fait exiler son principal opposant, démagogue abusivement qualifié de réformateur au sein du Parti colorado, l'ancien président de la banque centrale du Paraguay Epifanio Méndez Fleitas<ref name="Nécrologie Guardian"/>,<ref name=":1" />, un des chefs de file des dissidents du MOPOCO, Movimiento Populaire Colorado et bête noire des colorados stroessnistas pendant une dizaine d'années<ref name=":1" />. Il fait du Paraguay un État policier et fait réprimer violemment toute opposition au régime<ref name="Nécrologie Guardian"/>,<ref name="Nécrologie NYT"/>. Stroessner s'assure de la loyauté de l'armée et de ses proches en leur accordant tous les privilèges possibles, notamment la répartition d'une partie des activités de contrebande. C'est ainsi que divers trafics se développèrent, contribuant en partie au développement de l'économie du pays<ref name="Nécrologie Guardian"/>. Malgré son manque de charisme, Stroessner travaillait énormément<ref name="Patriache autharcique"/>,<ref name="Nécrologie Guardian"/>.

Entre 1958 et 1960, une guérilla tente de renverser le régime, mais, mal conduite en infiltrée, elle est finalement écrasée par l'armée<ref name="Nécrologie Guardian"/>. Il est également victime de deux tentatives de coup d'État dans les années 1950<ref name="Nécrologie NYT"/>. Il instaure l'état de siège en 1959<ref name="Nécrologie NYT"/>. Levé quelques heures lors d'élections, il ne l'est vraiment qu'en 1987 à la suite des pressions exercées par les États-Unis<ref name="Nécrologie libération"/>. Il n'hésitait pas à outrepasser le texte constitutionnel pour prendre ses décisions<ref name="Patriache autharcique"/>. L'adhésion au Parti colorado devint obligatoire, si bien que Modèle:Nombre étaient référencés en 1986<ref name="Patriache autharcique"/>,<ref name="Dictateur paraguayen"/>. Il organise régulièrement des purges au sein du parti pour éliminer les dirigeants les moins corrompus ou ses éventuels opposants en interne<ref name="Stroessner inégalitaire BBC"/>. La dernière purge, organisée en 1987 alors que des rumeurs sur sa santé commençaient à circuler, lui sera d'ailleurs fatale<ref name="Dictateur paraguayen"/>. Un véritable culte de la personnalité s'instaure autour de lui, si bien que le jour de son anniversaire devient le jour de la fête nationale<ref name="Patriache autharcique"/>.

Économie

Durant sa présidence, l'économie du pays connaît une forte stabilité, avec une croissance économique entre 3 et 4 % par an, excepté entre 1976 et 1981 où la croissance économique atteignait 10 % en moyenne<ref name="Patriache autharcique"/>.

Une véritable économie souterraine se développe durant sa présidence, tenue en grande partie par ses proches et l'armée<ref name="Patriache autharcique"/>. Le trafic de stupéfiants et d'alcool devient chose courante<ref name="Patriache autharcique"/>. Divers trafics internationaux furent largement aidés par le soutien des pays limitrophes du Paraguay<ref name="Stroessner inégalitaire BBC"/>. Le régime emploie amplement la corruption pour conserver la fidélité des forces armées. Entre 1954 et 1989, quelque 8 millions d'hectares (soit un tiers des terres agricoles du pays) ont été distribués à des proches du pouvoir, principalement des officiers, dont certains ont ainsi pu amasser des fortunes considérables, mais aussi des personnalités politiques et des hommes d'affaires<ref>Modèle:Article</ref>,<ref name="Paraguay soja">Modèle:Lien web.</ref>. Sa politique économique fit du Paraguay l'un des pays les plus inégalitaire du monde avec le Brésil<ref name="Stroessner inégalitaire BBC"/>. Sa propre fortune personnelle est estimée à 3,9 milliards de dollars<ref name="Paraguay hanté">Modèle:Lien web.</ref>.

Il signe avec le Brésil l'accord qui permettra la construction du barrage d'Itaipu (en rayant de la carte les chutes de Guaira), et permet une relative libéralisation des échanges avec les pays voisins (Argentine, Brésil et Uruguay)<ref name="Dictateur paraguayen"/>. Le Modèle:Lien, signé en 1973, facilite ces échanges en réduisant l'importance des différends frontaliers qui persistaient après la guerre de la Triple-Alliance (1864-70), laquelle avait réglé pour l'essentiel le sort des régions intéressant le Brésil et l'Argentine à leur profit, notamment avec la Bolivie. Dans sa subordination économique au gouvernement brésilien, il favorise aussi l'implantation de « pionniers » brésiliens, leur attribuant un rôle modernisateur dans l’agriculture paraguayenne<ref name=":0">Modèle:Lien web</ref>.

Droits humains

Les services secrets paraguayens mettent en œuvre une pratique de torture inédite, nommée Pileta et qui consistait à plonger les opposants, notamment les communistes, dans des baignoires remplies d'excréments pour les faire parler<ref name="Patriache autharcique"/>,<ref name="Coup d'État rampant">Modèle:Lien web.</ref>

À partir de 1967, Stroessner participe à la sédentarisation violente des indigènes Achés, durant laquelle les hommes sont pourchassés à cheval, les femmes sont réduites à l'esclavage sexuel<ref name="Patriache autharcique"/>,<ref name="Renaissance achés">Modèle:Lien web.</ref>. Des enlèvements d'enfants sont faits dans le but de les réduire à l'état de domestiques<ref name="Patriache autharcique"/>,<ref name="Renaissance achés"/>. Des colons brésiliens accaparent les terres des Achés<ref name="Patriache autharcique"/>,<ref name="Paraguay soja"/>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. L'anthropologue Modèle:Lien fut le premier à évoquer, dès 1971, l'effondrement dramatique de la population autochtone. Son expulsion du pays en 1976 conduisit la communauté internationale à ouvrir les yeux sur ce problème, sans pour autant agir. Ce sont des ONG qui se rendent sur place et qui enquêtent sur les crimes du régime<ref name="Renaissance achés"/>. La responsabilité de Stroessner dans un génocide est évoquée par certains auteurs mais reste encore aujourd'hui controversée, car beaucoup de méfaits sont commis par des fermiers et non par l'armée, et l'intention de détruire physiquement un groupe humain est difficile à prouver ; les analystes s'accordent au moins sur le fait que le dictateur n'a pas protégé ses citoyens<ref>Yves Ternon, L'État criminel. Les Génocides au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Paris, Seuil, 1995, Modèle:P..</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Samuel Totten et Paul R. Bartrop, article « Aché », Dictionary of Genocide, Greenwood Press, 2007, Modèle:P..</ref>.

Un tiers de la population a pris le chemin de l'exil durant sa présidence, soit près de 2 millions de Paraguayens<ref name="Nécrologie libération"/>,<ref name="Patriache autharcique"/>. La période de sa dictature est considérée par les historiens comme la plus violente depuis l'indépendance du pays en 1811<ref name="Nécrologie libération"/>. Près de Modèle:Nombre sont arrêtées et emprisonnées par le régime, tandis que le nombre de morts est estimé entre 4 000 et Modèle:Nombre<ref name="Stroessner Courrier international 2006">Modèle:Lien web.</ref>. Une commission a estimé que Modèle:Nombre avaient disparu durant la dictature<ref name="Macabre découverte">Modèle:Lien web.</ref>. Dans les années 1970, les opposants politiques furent emprisonnés dans des camps de concentration<ref name="Nécrologie NYT"/>. Plus de 18 000 prisonniers auraient été torturés, surtout après 1975<ref name="Coup d'État rampant"/>,<ref name="Macabre découverte"/>,<ref name="7 fatos">Modèle:Lien web.</ref>. Sur toutes les personnes assassinées durant la dictature, seuls quatre corps ont été identifiés et tous sont morts durant la période de l'opération Condor<ref name="Macabre découverte"/>,<ref name="Emoi Paraguay">Modèle:Lien web.</ref>. Trente ans après sa chute, des ossements humains et des crânes sont découverts dans l'une de ses nombreuses anciennes résidences à Ciudad del Este<ref name="Macabre découverte"/>,<ref name="Emoi Paraguay"/>.

Stroessner était connu pour ses penchants hébéphiles, à l'instar du dictateur dominicain Rafael Trujillo. Il veillait particulièrement à ce que les jeunes diplômées reçoivent leur diplôme en fin d'année, de façon à pouvoir sélectionner certaines d'entre elles qu'il jugeait à son goût<ref name="Patriache autharcique"/>. Généralement âgées de 10 à 15 ans, elles étaient alors logées et payées par le régime pour leurs services sexuels rendus<ref name="Patriache autharcique"/>. En 1977, le Washington Post décrivait le président Stroessner et son entourage comme Modèle:Citation<ref name="7 fatos"/>. De nombreuses plaintes pour viol et séquestration ont été déposées depuis la fin du régime<ref name="Macabre découverte"/>,<ref name="Emoi Paraguay"/>.

Politique extérieure

Il envoie des troupes pour appuyer les États-Unis lors de l'occupation de la République dominicaine en 1965Modèle:Sfn. Il rompt tout lien diplomatique avec Cuba dès 1960, à la suite de la révolution cubaine.

Il conserve un fort soutien des États-Unis, du Brésil, alors sous dictature militaire, et du Chili après le coup d’État. Le président Richard Nixon va jusqu'à déclarer que le régime de Stroessner est un « modèle de démocratie viable pour l’Amérique latine ». « Guidé par la main experte du général Stroessner », déclare Gustavo Leigh, l'un des membres de la Junte chilienne derrière Pinochet, en ouverture du troisième congrès de la Confédération anticommunisme latino-américaine en 1977, « le Paraguay a été l'un des premiers en Amérique à dresser des barricades pour se défendre contre le germe communiste, dans une attitude exemplaire pour les peuples américains »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Des officiers américains participent à la formation de leurs homologues paraguayens aux techniques de torture<ref>Modèle:Article</ref>.

Il noue des liens privilégiés avec Tchang Kaï-chek et fut l'un des premiers chefs d'État à adhérer à la Ligue anticommuniste mondiale fondée par celui-ci en 1967<ref name="Taipei Amérique centrale">Modèle:Lien web.</ref>. Il fait même ériger en son honneur une statue en plein cœur de la capitale<ref name="Taipei Amérique centrale"/>.

Il entretient également de bons rapports avec Israël, malgré ses propres sympathies pour le nazisme<ref name="Israël Amérique latine">Modèle:Lien web.</ref>. Un accord est même signé en 1969 dans le but d'accueillir 60 000 Palestiniens contraints à un exil forcé après la guerre des Six Jours<ref name="Israël Amérique latine"/>,<ref name="60000 agreed">Modèle:Lien web.</ref>. Le Mossad propose alors d'importantes sommes d'argent au Paraguay, soit 33 dollars pour chaque Palestinien transféré et 350 000 dollars pour gérer les frais d'immigration. Cependant, seuls 30 Palestiniens sont transférés, une attaque palestinienne contre l'ambassade israélienne à Asunción mettant fin au projet<ref name="Israël Amérique latine"/>,<ref name="60000 agreed"/>.

Opération Condor

Modèle:Article détaillé La découverte des Modèle:Citation en 1992 permet de mettre au jour un certain nombre d'éléments sur les crimes commis par les dictatures d'Amérique latine, mais également la participation active du Paraguay. Près de Modèle:Nombre ont été assassinées durant la période, 30 000 ont été déclarées portés disparus et 400 000 ont été emprisonnées<ref name="Patriache autharcique"/>.

Il donne l'asile politique au président nicaraguayen déchu Anastasio Somoza en 1979, mais celui-ci est assassiné un an plus tard à Asunción par des montoneros argentins. Cet évènement marque un nouveau renforcement de la répression par le régime, mais également l'incapacité des services secrets de neutraliser tous les opposants.

Accueil d'anciens criminels de la Seconde Guerre mondiale

Le régime de Stroessner accorda l'asile à d'anciens criminels nazis, notamment Josef Mengele<ref name="Patriache autharcique"/>,<ref name="Nécrologie NYT"/>,<ref name="Israël Amérique latine"/> ou Eduard Roschmann, surnommé Modèle:Citation. Stroessner s'est également lié d'amitié avec Dinko Sakic, l'ancien commandant du camp de concentration de Jasenovac<ref>https://www.washingtonpost.com/archive/politics/1998/05/06/extradition-to-a-heros-welcome-world-war-ii-camp-chief-may-be-greeted-warmly-in-croatia/868c2015-8ccf-4ba6-9fd5-d75930c5778e/</ref>. Beaucoup d'entre eux recevront la nationalité paraguayenne<ref name="7 fatos"/>. Le Paraguay fut le premier pays en dehors de l'Allemagne à autoriser la création d'un parti nazi, en 1927, et certaines thèses nazies furent relayées dans les écoles, y compris les écoles militaires<ref name="Israël Amérique latine"/>.

Il est lui-même très proche de certains d'entre eux, notamment de l'ancien pilote de la Luftwaffe Hans-Ulrich Rudel<ref name="Israël Amérique latine"/> ou de l'ancien commandant oustachi du camp de concentration de Jasenovac Dinko Sakic<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Coup d'État de 1989

Modèle:Article détaillé Le Modèle:Date, il est renversé par un coup d'État mené par son gendre, le général Andrés Rodríguez Pedotti, qui était alors le deuxième homme le plus puissant du pays<ref name="Nécrologie Guardian"/>,<ref name="Coup d'État rampant"/>,Modèle:Sfn. Il est arrêté par le général Lino Oviedo qui n'hésita pas à pointer un revolver et à enlever le cran de sûreté d'une grenade pour contraindre Stroessner à abandonner le pouvoir<ref name="Patriache autharcique"/>.

Dernières années en exil

Deux jours après le coup d'État qui l'a renversé, Alfredo Stroessner parvient à s'enfuir au Brésil et s'établit à Brasilia<ref name="Nécrologie Guardian"/>. Malgré tous les crimes commis par le régime et les diverses enquêtes conduites notamment par l'Argentine et le Paraguay, il ne fut jamais inquiété car le Brésil refusa de l'extrader<ref name="Emoi Paraguay"/>. Il continue de bénéficier du soutien des États-Unis malgré le rôle joué par le gouvernement fédéral dans sa chute du pouvoir<ref name="Stroessner Courrier international 2006"/>. Il est néanmoins condamné à plusieurs reprises par contumace pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité<ref name="Patriache autharcique"/>.

En 1992, les Modèle:Citation sont découvertes par un avocat et ancien opposant de Stroessner, Martín Almada<ref name="Nécrologie libération"/>,<ref name="Stroessner Courrier international 2006"/>. Elles révèlent tous les secrets du régime, notamment ceux des services secrets paraguayens, et donne de nombreuses indications sur la participation du Paraguay à l'opération Condor<ref name="Nécrologie libération"/>. Almada, qui a été arrêté et torturé pendant trois ans entre 1974 et 1977 et dont l'épouse est morte d'une crise cardiaque durant sa détention<ref name="Nécrologie libération"/>,<ref name="Patriache autharcique"/>, a multiplié les procédures et les recours pour tenter d'obtenir son extradition, mais ses recours resteront lettres mortes<ref name="Stroessner Courrier international 2006"/>. Très peu de personnalités proches du régime seront jugées<ref name="Coup d'État rampant"/>,<ref name="Renaissance achés"/>. En 2013, les indigènes Achés portent plainte auprès d'un tribunal argentin contre l'État pour crimes contre l'humanité et génocide<ref name="Renaissance achés"/>.

Sa femme le quitte durant sa période d'exil, tandis qu'il voit sa famille se désagréger<ref name="Nécrologie Guardian"/>. Son fils cadet se suicide en 1993<ref name="Nécrologie Guardian"/>.

Il meurt le Modèle:Date à Brasilia des suites d'une intervention chirurgicale pour une hernie discale d'une pneumonie et d'un accident vasculaire cérébral<ref name="Patriache autharcique"/>,<ref name="Nécrologie Guardian"/>.

Anecdotes

Modèle:Anecdotes Il était surnommé Modèle:Citation par l'écrivain Augusto Roa Bastos<ref name="Nécrologie libération"/>,<ref name="Patriache autharcique"/> et Modèle:Citation (« Le Blond ») du fait de ses origines allemandes<ref name="Nécrologie libération"/>.

Il aurait inspiré les traits du général Tapioca dans Tintin et les Picaros<ref name="Patriache autharcique"/>.

Il est le second dictateur d'Amérique latine par sa longévité, derrière Fidel Castro<ref name="Patriache autharcique"/>.

En plus de son épouse, il aurait eu au moins une quinzaine de concubines et presque le double d'enfants illégitimes<ref name="Patriache autharcique"/>.

Hommages et postérité

Malgré la durée et les exactions de la dictature, Alfredo Stroessner reste une figure reconnue au Paraguay et de nombreuses personnes restent nostalgiques de la période<ref name="Stroessner inégalitaire BBC"/>,<ref name="Paraguay hanté"/>.

En 2019, le président brésilien Jair Bolsonaro lui rend hommage dans un discours<ref name="7 fatos"/>.

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Bibliographie

Modèle:Légende plume

Articles connexes

Liens externes

Modèle:Palette Modèle:Portail