Antoine Meillet

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Antoine Meillet, né le Modèle:Date de naissance à Moulins (Allier) et mort le Modèle:Date de décès à Châteaumeillant (Cher), est un philologue français, le principal linguiste français des premières décennies du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

Biographie

Enfance et formation

Paul Jules Antoine Meillet est d'origine bourbonnaise<ref>Sa famille paternelle est une famille de notables de Saint-Désiré, commune de l'Allier limitrophe du Cher ; la famille de sa mère, Louise Poirier, qu'il perd à l'âge de 11 ans, est de Moulins.</ref>, fils d'un notaire de Châteaumeillant (Cher). Il naît à Moulins le 11 novembre 1866<ref>Son acte de naissance précise qu'il est « né le 11 novembre courant [1866] à quatre heures et demie du matin, au domicile de Monsieur Poirier ayeul maternel situé en cette ville rue de Bourgogne ». Acte de naissance.</ref>,<ref>Encyclopædia Britannica.</ref>,<ref name="Nécro">Nécrologie par Alfred Merlin dans les Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Modèle:N°, 1952, Modèle:P..</ref>.

Il passe son enfance à Châteaumeillant, puis fait ses études secondaires au lycée de Moulins.

Étudiant à partir de 1885 à la faculté des lettres de Paris où il suit notamment les cours de Louis Havet, il assiste également à ceux de Michel Bréal au Collège de France et de Ferdinand de Saussure à l'École pratique des hautes études.

En 1889, il est major de l'agrégation de grammaire<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="Nécro" />. En 1891<ref name="Ragot">Pierre Ragot, « À propos du voyage de Meillet en Arménie (1891, 1903) », Anabases. Traditions et réceptions de l'Antiquité, 22, 2015, Modèle:P. (en ligne).</ref>, il fait son premier séjour en Arménie, notamment à Etchmiadzin ; son projet est d'apprendre l'arménien moderne et d'étudier d'anciens manuscrits<ref name="Nécro" />. À son retour, il assure à la suite de Saussure le cours de grammaire comparée, qu'il complète à partir de 1894 par une conférence sur les langues persanes.

En 1897, il soutient sa thèse pour le doctorat ès lettres (Recherches sur l'emploi du génitif-accusatif en vieux-slave).

Carrière

En 1902, il succède au linguiste Auguste Carrière à la chaire d'arménien de l'École des langues orientales<ref name="Ragot" />. En 1906, à la suite de Michel Bréal, il prend la chaire de grammaire comparée du Collège de France, où il consacre ses cours à l'histoire et à la structure des langues indo-européennes ; il abandonne alors son enseignement à l'École des langues orientales et se consacre désormais à la linguistique comparée au Collège de France, ainsi qu'à l'École pratique des hautes études<ref name="Nécro" />.

Secrétaire de la Société de linguistique de Paris, il est élu à l'Académie des inscriptions et belles-lettres en 1924. Il préside également l'Institut d'Études Slaves de 1921 à sa mort<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="Mazon">Modèle:Article</ref>.

Il a formé toute une génération de linguistes français, parmi lesquels Émile Benveniste, Marcel Cohen, Georges Dumézil, Lilias Homburger, André Martinet, Aurélien Sauvageot, Lucien Tesnière, Joseph Vendryes, ainsi que le japonisant Charles Haguenauer. Antoine Meillet devait diriger la thèse de Jean Paulhan sur la sémantique du proverbe et c'est lui qui découvrit Gustave Guillaume.

Il a influencé aussi un certain nombre de linguistes étrangers. Il a également été le premier à identifier le phénomène de la grammaticalisation.

Selon le linguiste allemand Walter Porzig, Meillet est un « grand précurseur »<ref>Modèle:Article.</ref>. Il montre, par exemple, que, dans les dialectes indo-européens, les groupes indo-européens sont le résultat historique d'une variation diatopique.

L’acte de naissance de la sociolinguistique est signé par Antoine Meillet fondateur de la sociolinguistique qui s’est opposé au Cours de linguistique générale de Ferdinand de Saussure dès son apparition en 1916 en le critiquant sur plusieurs plans.

Il meurt en 1936 à Châteaumeillant et est enterré au cimetière de Moulins dans le caveau familial<ref>Modèle:Article</ref>.

Études arméniennes

  • 1891 : une mission de trois mois dans le Caucase lui permet d'apprendre l'arménien moderne.
  • 1902 : il obtient la chaire d'arménien de l'École des langues orientales.
  • 1903 : nouvelle mission en Arménie russe, il publie son Esquisse d'une grammaire comparée de l'arménien classique<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, qui demeure une référence en linguistique arménienne et indo-européenne jusqu'à ce jour. L'un de ses étudiants, Hratchia Adjarian, devient le fondateur de la dialectologie arménienne. C'est également sous les encouragements de Meillet qu'Émile Benveniste étudie la langue arménienne.
  • 1919 : il est cofondateur de la Société des études arméniennes avec Victor Bérard, Charles Diehl, André-Ferdinand Hérold, H. Lacroix, Frédéric Macler, Gabriel Millet, Gustave Schlumberger.
  • 1920 : le Modèle:Date-, il crée la Revue des études arméniennes avec Frédéric Macler.

Études homériques

À la Sorbonne, Meillet supervise le travail de Milman Parry. Meillet offre à son étudiant l'opinion, nouvelle à cette époque, que la structure formulaïque de l'Iliade serait une conséquence directe de sa transmission orale. Ainsi, il le dirige vers l'étude de l'oralité dans son cadre natif et lui suggère d'observer les mécanismes d'une tradition orale vivante à côté du texte classique (l'Iliade) qui est censé résulter d'une telle tradition. En conséquence, Meillet présente Parry à Matija Murko, savant originaire de Slovénie qui avait longuement écrit sur la tradition héroïque épique dans les Balkans, surtout en Bosnie-Herzégovine<ref>Mathias Murko, La poésie populaire épique en Yougoslavie au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle (Paris: Champion, 1929); Albert Lord, The singer of tales (Cambridge, Mass.: Harvard University Press, 1960), Modèle:P.; Andrew Dalby, Rediscovering Homer (New York, London: Norton, 2006. Modèle:ISBN), Modèle:P..</ref>. Par leurs recherches, dont les résultats sont à présent hébergés par l'université de Harvard, Parry et son élève, Albert Lord, ont profondément renouvelé les études homériques.

Principaux ouvrages

  • Études sur l'étymologie et le vocabulaire du vieux slave<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Paris, Bouillon, 1902-05.
  • Esquisse d'une grammaire comparée de l'arménien classique, 1903.
  • Introduction à l'étude comparative des langues indo-européennes<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, 1903 (Modèle:1re éd.), Hachette, Paris, 1912 (Modèle:3e éd.)<ref>Cet ouvrage, ainsi que l'Aperçu d'une histoire de la langue grecque ont fait l'objet d'une critique par Lucien Febvre, Antoine Meillet et l'histoire, La Grèce ancienne à travers l'histoire, Revue de synthèse historique, 1913, Modèle:P., rééditée dans Lucien Febvre, Vivre l'histoire, coll. Bouquins, Robert Laffont/Armand Colin, Paris, 2009, Modèle:P..</ref>.
  • Les dialectes indo-européens, 1908.
  • Aperçu d'une histoire de la langue grecque, 1913.
  • Altarmenisches Elementarbuch, 1913. Heidelberg (en français : Manuel élémentaire d'Arménien classique, traduction de Gabriel Képéklian, Limoges, Lambert-Lucas, 2017 Modèle:ISBN)
  • Caractères généraux des langues germaniques<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, 1917, rev. edn. 1949.
  • Linguistique historique et linguistique générale<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, 1921 (le tome II est paru en 1936 ; les deux tomes ont été réunis chez Lambert-Lucas, Limoges, 2015).
  • Les origines indo-européennes des mètres grecs<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, 1923.
  • Traité de grammaire comparée des langues classiques, 1924 (avec Joseph Vendryés).
  • La méthode comparative en linguistique historique, 1925, Oslo, Instituttet for Sammenlignende Kulturforskning (réimpr. Paris, Champion, 1954).
  • Modèle:Ouvrage.
  • Dictionnaire étymologique de la langue latine, 1932 (en collab. Avec Alfred Ernout (1879-1973), éd. augmentée, par Jacques André (1910-1994), Paris : Klincksieck, 2001, Modèle:ISBN Modèle:BNF
  • Meillet en Arménie, 1891, 1903, Journaux et lettres publiés par Francis Gandon, Limoges, Lambert-Lucas, 2014, Modèle:ISBN.

Notes et références

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Voir aussi

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Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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