Première République (Espagne)

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Modèle:Homonymes Modèle:Infobox Ancienne entité territoriale La Première République (en espagnol, Primera República) est le régime politique de l'Espagne du Modèle:Date, date de la proclamation par les Cortes, au Modèle:Date, lorsque le [[Pronunciamiento de Martínez Campos|Modèle:Lang]] du général Martínez-Campos entraîne la restauration des Bourbons.

Marquée par trois conflits armés simultanés Modèle:Incise et par des divisions internes<ref>Modèle:Article</ref>, la première tentative républicaine dans l'histoire de l’Espagne fut une expérience courte, caractérisée par une grande instabilité politique : au cours de ses onze premiers mois se succédèrent quatre présidents du pouvoir exécutif, tous membres du Parti républicain fédéral, jusqu’à ce que le coup d’État du général Pavía le 3 janvier 1874 mette fin à la république fédérale proclamée en juin 1873, et déboucha sur une république unitaire sous la dictature du général Serrano, leader du Parti constitutionnel, qui fut à son tour interrompue par le pronunciamiento de Martínez Campos en décembre 1874.

La Première République se déroula dans le cadre du Sexenio Democrático, qui commença avec la Révolution de 1868, qui déboucha sur le règne d’Amadée Ier de Savoie, qui fut suivi de la République, et termina avec le pronunciamiento de Martínez Campos à Sagonte.

Proclamation de la Première République

Le roi Amédée Ier renonça au trône d’Espagne le 11 février 1873<ref>Modèle:Lien web.</ref>. L’abdication fut motivée par les difficultés qu’il dut affronter au cours de son court règne comme la guerre à Cuba depuis 1868, l’éclatement de la troisième guerre carliste en 1872, l’opposition des monarchistes Modèle:Citation, qui aspiraient à une Restauration des Bourbon dans la figure du prince Alphonse, fils d’Isabelle II, les diverses insurrections républicaines et la division au sein de ses propres partisans. De plus, le monarque éphémère ne bénéficiait pratiquement d’aucun soutien populaire. Le déclencheur final de son renoncement résida dans la crise de gouvernement causée par le conflit survenu au sein du corps d’artillerie avec la nomination de Baltasar Hidalgo de Quintana comme capitaine général des provinces basques, que les officiers accusaient d’avoir collaboré au soulèvement de la caserne de San GilModèle:Sfn. Le gouvernement décida la dissolution du corps d’artillerie, obtenant le vote correspondant aux Cortès le 7 février 1873 avec 191 voix, les mêmes qui avaient élu Amédée. Ce dernier ne fit pas usage de sa prérogative royale au bénéfice des artilleurs, signa le décret de dissoluation le 9 février, puis abdiqua deux jours plus tard<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Fichier:Alegoría de la Primera República Española, por Tomás Padró.jpg
Allégorie de La Niña Bonita, symbolisant la Première République, variante espagnole de Marianne française.

Le 11 février, le journal Correspondencia de España fit connaître la nouvelle de l’abdication du roi et, immédiatement, les fédéralistes madrilènes descendirent dans les rues et appelèrent à la proclamation de la République. Le gouvernement du Parti radical de Manuel Ruiz Zorrilla se réunit. En son sein, les opinions se trouvaient divisées entre le président et les ministres d’obédience progressiste, qui prétendaient se constituaient en gouvernement provisoire pour organiser une consultation électorale sur la forme de gouvernement Modèle:Incise, et les ministres issus du Parti démocrate, menés par Cristino Martos et appuyés par le président du Congrès des députés Nicolás María Rivero, qui se montraient favorables à une réunion conjointe du Congrès et du Sénat pour constituer une convention qui prendrait la décision à ce sujet, ce qui déboucherait sur la proclamation de la République étant donnés que les républicains fédéraux et les radicaux démocrates représentaient la majorité des deux chambresModèle:Sfn.

Fichier:Exterior del Congreso en la tarde del día 10, el diputado Sr Figueras dice al pueblo, «Saldremos de aquí con la República triunfante, o muertos», de Pellicer.jpg
Foule réunie devant le palais des Cortès tandis que la proclamation de la République à l’intérieur du bâtiment était en gestation.

La président Ruiz Zorrilla se rendit au Congrès pour demander aux députés de son propre parti, détenant la majorité dans la chambre, d’approuver la suspension des sessions pour au moins vingt-quatre heures, le temps suffisant pour rétablir l’ordre. Il demanda également que ne fût prise aucune décision jusqu’à ce que parvienne aux Cortès le document écrit de renonciation du monarque. Il prétendait ainsi gagner du temps mais fut désavoué par son propre ministre d’État, Cristino Martos, lorsque celui-ci dit à la chambre que dès que la renonciation formelle parviendrait au Parlement, le pouvoir serait détenu par ce dernier et que Modèle:Citation. C’est ainsi que fut approuvée une motion du républicain Estanislao Figueras pour que les Cortès se déclarent en session permanente, malgré la tentative d’obstruction par les radicaux sous l’influence de Ruiz Zorrilla. Pendant ce temps, le palais des Cortès avait été encerclé par une foule qui exigeait la proclamation de la République, qui fut néanmoins dissoute par la milice nationaleModèle:Sfn.

Le lendemain, les chefs de district républicains menacérènt le congrès de lancer une insurrection si la République n'était pas proclamée avant 15 h. Les républicains de Barcelone envoyèrent un télégramme à leurs députés à Madrid en ce sens. Alors, les ministres démocrates menés par Martos, avec les présidents du Congrès et du Sénat, Rivero et Laureano Figuerola, décidèrent de réunir les deux chambres et de lire devant celles-ci la renonciation au trône d’Amédée Ier. Par la suite, en l’absence du président du gouvernement Ruiz Zorrilla, le ministre Martos annonça que le gouvernement rendait ses pouvoirs aux Cortès, celles-ci se constituant en convention et assumant tous les pouvoirs de l’État. Plusieurs députés républicains et radicaux présentèrent une motion pour que les deux chambres, constituées en Assemblée nationale, approuvent la République comme forme de gouvernement et élurent un exécutif responsable devant celle-làModèle:Sfn. Ruiz Zorrilla, jusqu’alors président du gouvernement, protesta et nia la légitimité de Modèle:CitationModèle:Sfn.

Le républicain Emilio Castelar monta ensuite à la tribune et prononça un discours qui fut abondamment applaudi : Modèle:Citation bloc

Fichier:Madrid, proclamación de la república por la Asamblea nacional, de Pellicer.jpg
Gravure de la proclamation de la République par l'Assemblée nationale, dans La Ilustración Española y Americana du 16 février 1873.
Fichier:La République à Madrid, Scènes des rues dans la soirée du 11 Février, de Vierge.jpg
Proclamation de la République dans les rues de Madrid la nuit du 11 février, dessin de Daniel Urrabieta Vierge dans Le Monde Illustré.

À 15 h le 11 février 1873, le Congrès et le Sénat constitués en Assemblée nationale proclamèrent la République par 258 voix contre 32, prévoyant de laisser à des Cortès constituantes l’organisation de la forme de gouvernement, la nomination directe par les Cortès d’un pouvoir exécutif, responsable devant elles et destituable par ellesModèle:Sfn.

Après une pause de trois heures, l’Assemblée se réunit à nouveau et nomma comme président du pouvoir exécutif le républicain fédéral Estanislao Figueras, à la tête d’un gouvernement issu d’un pacte entre radicaux et républicains fédéraux formés de trois républicains Modèle:Incise et cinq radicaux Modèle:Incise. Cristino Martos fut élu président de l’Assemblée nationale (véritable incarnation du pouvoir dans une telle situation) autoproclamée par 222 votes pour, face aux 20 voix réunies par Nicolás María RiveroModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

Fichier:Barcelona, proclamación de la república, aspecto de la plaza de San Jaime en la mañana del 21 de febrero, de Pellicer.jpg
Gravure de la proclamation de la République à Barcelone, sur la place Sant Jaume, dans La Ilustración Española y Americana du 8 mars 1873.

Le 16 février, le périodique républicain barcelonais Modèle:Lien publia un article exaltant le nouveau régime, Modèle:Citation<ref>Modèle:Citation étrangère </ref>.

Estanislao Figueras assuma la charge de président du pouvoir exécutif (chef de l’État et du gouvernement), mais pas celui de Modèle:Citation, car la nouvelle Constitution républicaine ne put finalement jamais être approuvée. Dans son discours, Figueras déclara que l’arrivée de la République était Modèle:Citation.

Gouvernement d’Estanislao Figueras

Le premier gouvernement de la République dut faire face à une situation économique, sociale et politique très difficile : un déficit budgétaire de 546 millions de pesetas, 153 millions en dettes devant être acquittées immédiatement mais seulement 32 millions disponibles pour les couvrir ; le corps d’artillerie avait été dissout au moment de l’acmé de la troisième guerre carliste et de la guerre contre les indépendantistes cubains, pour lesquelles l’État ne disposait pas de suffisamment de soldats, d’armements ou d’argent ; une grave crise économique, coïncidant avec le début de la Grande dépression de 1873-1896 et aggravée par l’instabilité politique, qui provoquait une augmentation du chômage des ouvriers et journaliers, à quoi les organisations prolétaires répondaient par des grèves, manifestations et occupations de terres abandonnées.

Fichier:Estanislao Figueras.png
Portrait d’Estanislao Figueras, premier président du pouvoir exécutif de la Première République.

Toutefois, le problème le plus urgent que dut traiter le nouveau gouvernement fut le rétablissement de l’ordre qui se trouvait altéré par les républicains fédéraux eux-mêmes. En effet, ces derniers avaient entendu la proclamation de la République comme une nouvelle révolution et s’étaient emparés de force du pouvoir en de nombreux endroits, où ils avaient formé des Modèle:Citation qui ne reconnaissaient pas le gouvernement de Figueras car il s’agissait d’un gouvernement de coaliation avec les anciens monarchistes et qu’ils considéraient les républicains madrilènes comme « tièdes »Modèle:Sfn.

Modèle:CitationModèle:Sfn. Presque partout, on associait également le nouveau régime avec l’abolition des Modèle:Lien Modèle:Incise tant détestés, promesse que la révolution de 1868 n’avait pas tenue, comme le rappelait une chanson populaire de CarthagèneModèle:Sfn : Modèle:Citation bloc

Fichier:La esp Rep. Federal, Rep. Unitaria (2).JPG
Caricature de la revue satirique catalane La Flaca du 3 mars 1873 sur la lutte entre les radicaux, qui défendent la république unitaire (représentés par un bourgeois, et les républicains fédéraux Modèle:Citation (représentés par un artisant portant la barretina catalane).

Le député José Echegaray du Parti radical reprocha aux leaders républicains l’inconsistance qui se trouvait derrière l’idée fédérale, chaque endroit en ayant sa propre conceptionModèle:Sfn.

Le ministre de Gouvernement Pi y Margall, paradoxalement le principal défenseur du fédéralisme Modèle:Citation depuis la base que les juntes locales étaient en train de mettre en pratique, fut chargé de rétablir l'ordre. Il obtint la dissolution de celles-ci et le rétablissement des municipalités qu’elles avaient suspendues de force, dans une claire volonté de respect de la légalité, y compris à l'encontre des aspirations de ses propres partisansModèle:Sfn, bien qu’il maintînt la milice nationale des Modèle:Lien, qui s’opposait aux corps de sécurité et aux monarchistes des Modèle:Lien, la milice monarchique fondée au cours du règne d’Amédée Ier. Aux Cortès, le député conservateurs Romero Ortiz demanda quelles parties de la Constitution étaient en vigueur, à quoi le président Figueras répondit que seulement le Titre I l’était, celui où étaient reconnus les droits individuelsModèle:Sfn.

Le gouvernement de Figueras décréta solennellement la fin du service militaire obligatoire et créa un service volontaire. Chaque soldat recevrait une peseta et une ration de pain par jour.

Fichier:La force armée dégageant les abords des Cortes dans la journée du 24 février, Madrid, de Vierge.jpg
Journée du 24 février au Congrès des députés dans Le Monde Illustré.

Seulement treize jours après sa formation, le nouveau gouvernement se trouvait bloqué par les différences existant entre ministres radicaux et républicains, si bien que le président Figueras présenta sa démission au Parlement le 24 février. Le leader des radicaux et président de l’Assemblée nationale Cristino Martos profita de cette situation pour tenter de mener un coup d’État afin de déloger les républicains fédéraux du gouvernement et de former un nouvel exécutif qui instaurerait une république libérale conservatrice. En accord avec le gouverneur civil de Madrid, Martos ordonna à la Garde civile d’occuper le ministère du Gouvernement et celui du Budget et d’encercler le palais des Cortès, où il fut élu président du pouvoir exécutif par les membres de son parti. Il échoua néanmoins dans sa manœuvre à cause de la rapide réaction du ministre du Gouvernement Pi y Margall, qui mobilisa la garnison de Madrid et les Voluntarios de la República, qui parvinrent à contrarier le coup. C’est ainsi que fut formé le second gouvernement de Figueras, avec la sortie des ministres radicaux, remplacés par Juan Tutau y Verges au Budget, Eduardo Chao à l’Équipement, José Cristóbal Sorní y Grau à l’Outre-mer et les militaires Juan Acosta Muñoz et Jacobo Oreyro y Villavicencio à la Guerra et à la Marine respectivement. On s’accorda également sur la dissolution de l'Assemblée nationale, où les radicaux disposaient de la majorité absolueModèle:Sfn.

Fichier:La Republica Española En El Mundo revista La Flaca, 28 de marzo de 1873.JPG
Caricature de la revue satirique La Flaca du 28 mars 1873, qui montre l’appui des républiques du monde, dont la France, les États-Unis et la Suisse, à la Première République espagnole, tandis que les monarchies et empires la rejettent.

Le 8 mars, alors que l'Assemblée nationale s’apprêtait à discuter de la proposition de sa propre dissolution, Cristino Martos tenta un nouveau coup d’État, toujours avec l’objectif d’imposer un gouvernement exclusivement radical, cette fois présidé par Nicolás María Rivero, et qui comptait déjà avec le soutien du général Serrano, leader du Parti constitutionnel (monarchiste). Toutefois, au dernier moment les députés radicaux suiveurs de Rivero, craignant que la formation d’un gouvernement radical provoque un soulèvement des républicains Modèle:Citation, n’appuyèrent pas l’initiative de Martos et votèrent pour la dissolution de l’Assemblée. Martos démissionna de la présidence de l'Assemblée deux jours plus tard. Toutefois, dans la Commission permanente formée le 22 mars, qui assumeraient certaines fonctions de contrôle du gouvernement jusqu’à la réunion des nouvelles Cortès constituantes, les radicaux maintinrent leur majorité absolue, bien que divisés entre les Modèle:Citation, qui avaient 8 représentants, et les Modèle:Citation, qui en avaient 4, face à 5 républicains fédéraux, plus deux alphonsins et un constitutionnelModèle:Sfn.

Le 9 mars, lendemain de la tentative de coup d'État à madrid, la députation de Barcelone, dominée par les républicains fédéraux Modèle:Citation, Modèle:Lien, comme il l'avait déjà fait le 12 février, et cette fois encore, les télégrammes envoyés par Pi y Margall depuis Madrid les amenèrent à se désister. Trois jours après, Estanislao Figueras, le président du pouvoir exécutif de la République lui-même, se rendit à Barcelone et obtint leur renoncement définitifModèle:Sfn.

Fichier:Cuatro de la tarde; La milicia sublevada en la plaza de toros, 23 de abril de 1873.jpg
Troupes soulevées aux arènes de Madrid le 12 avril 1873.
Fichier:Dos de la madrugada, 23 de abril de 1873, el señor Castelar defendiendo la salida del Congreso de la Comisión Permanente, de Balaca.jpg
À Madrid le 23 avril 1873, Emili Castelar défend le départ du Congrès de la Commission permanente (gravure de La Ilustración Española y Americana du 1er 1873.

Après avoir dépassé les différences qui séparaient les Modèle:Citation et les Modèle:Citation, les radicaux firent une troisième tentative de coup d’État le 23 avril, avec le même objectif que les précédents. Ils bénéficiaient cette fois de l'appui des militaires conservateurs, comme le général Pavía, capitaine général de Madrid, l’amiral Topete, et de civils du Parti constitutionnel menés par Práxedes Mateo Sagasta, qui souhaitaient également éviter la proclamation de la République fédérale, car ils pensaient que le gouvernement, grâce à son Modèle:Citation, obtiendrait la majorité requises aux élections à Cortès constituantes qui étaient convoqués pour le mois suivantModèle:Sfn.

Une fois de plus, la réaction de Pi y Margall fit échouer le plan des conspirateurs, dont il avait connaissanceModèle:Sfn. Tout d’abord il remplaça le général Pavía à la tête de la capitainerie générale de Madrid par le général Hidalgo. Ensuite il ordonna à la Garde civile et à la milice des Voluntarios de la República d’attaquer les arènes, où les conspirateurs avaient concentré les Voluntarios de la Libertard, qui déposèrent les armes après que quelques coups de feu furent tirés. Les groupes fédéraux armés encerclèrent alors le palais des Cortès où se trouvait réunie la Comission permanente qui prévoyait de destituer le gouvernement et de réunir l'Assemblée nationale afin qu’elle nomme le général Serrano président du pouvoir exécutif. Les membres de la Comission réussirent à quitter le Congrès grâce à la protection que leur offrirent des députés républiicains et membres du gouvernement, parmi lesquels Emilio Castelar et Nicolás Salmerón Modèle:Incise. La majorité de ceux impliqués dans le coup d’État, frustrés, quittèrent le pays, certains en se déguisant pour éviter d'être reconnus<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Le jour suivant, un décret du pouvoir exécutif, signé par Pi y Margall, dissolvait la Comission permanenteModèle:Sfn.

Cette décision Modèle:Incise fut remise en cause par les républicains fédéraux Modèle:Citation, à ce moment menés par Emilio Castelar et Nicolás Salmerón, car ils étaient conscients du fait que cela aurait pour conséquence le retrait des autres partis aux élections, ce qui oterait de la légitimité aux Cortès constituantes qui en seraient issues. Casterlar et Figueras en arrivèrent à négocier avec les radicaux et les conservateurs du Parti constitutionnel pour leur donner une représentation parlementaire, mais les deux groupes rejetèrent la proposition et se réaffirmèrent dans leur choix de se retirer, soutenant que la dissolution de la Commission permanente était illégale. Ce furent ainsi des élections sans compétition électorale, car en plus des radicaux et constitutionnels, les carlistes Modèle:Incise et les alphonsins Modèle:Incise, se retirèrent également. Dans les quelques districts où eut lieu une lutte électorale, celle-ci se déroula entre les républicains fédéraux du secteur dit Modèle:Citation et celui dit Modèle:Citation En los pocos distritos que hubo disputa electoral, fue entre candidatos republicanos federales del sector «moderado» o del «intransigente».Modèle:Sfn.

Les élections à Cortès constituantes qui devaient se réunir le 1er juin 1873 furent convoquées le 11 mars précédent<ref>Modèle:Article</ref>. Le scrution eut lieu du 11 au 13 mai, les républicains fédéraux obtenant 343 sièges, et le reste des forces politiques 31<ref>Les députés de l’opposition furent répartis comme suit : 20 radicaux, 7 conservateurs, 3 monarchistes alphonsins (menés par Antonio Cánovas del Castillo) et un républicain unitaire, qui remporta le district d'Astudillo, dans la province de Palencia. Modèle:Harv</ref>. La représentativité du Parlement issu de ces élections fut très limités à cause du retrait des forces d’opposition. Avec 60 % d’abstention, ce furent les élections générales avec la participation la plus basse de l'histoire de l'EspagneModèle:Sfn,<ref>Modèle:Article</ref>. En Catalogne et à Madrid, seul 25 % et 38 % de l’électorat se rendit aux urnes respectivement, malgrè la baisse de la majorité électorale de 25 à 21 ans, mesure qui fut prise dans l'idée que les jeunes voteraient pour les fédérauxModèle:Sfn.

La République fédérale

Proclamation de la République fédérale et fuite d’Estanislao Figueras

Le 1er juin 1873 s'ouvrit la première session des Cortès constituantes sous la présidence du vétéran républicain José María Orense, au cours de laquelle commença la présentation des propositions. Le 7 juin fut débattue la première d’entre elles, souscrite par 7 députés, qui disait : Modèle:Citation bloc

Le 8 juin fut proclamée la République fédérale avec le vote favorable de 218 députés et seulement 2 votes contreModèle:Sfn.

Les républicains fédéraux jouissaient d’une majorité écrasante aux Cortès constituantes mais étaient divisés en trois groupesModèle:Sfn :

  • Les Modèle:Citation, avec environ 60 députés, formaient l’aile gauche de la Chambre et défendaient la constitution des Cortès en une « Convention », assumant l’ensemble des pouvoirs de l’État pour constituer la République fédérable du bas vers le haut Modèle:Incise, ainsi que l’introduction de réformes sociales afin d’améliorer les conditions de vie des prolétaires. Ce secteur n’avait pas clairement de leader, mais ses membres reconnaissaient José María Orense, le vieux marquis d’Albaida, comme leur Modèle:Citation. Parmi ses membres les plus remarquables figuraient Modèle:Lien, Modèle:Lien, les généraux Modèle:Lien et Modèle:Lien, ou les écrivains Modèle:Lien et Manuel Fernández Herrero.
  • Les Modèle:Citation menés par Pi y Margall, qui s’accordaient avec les Modèle:Citation sur l’objectif de construire une république fédérale, mais prétendaient le faire Modèle:Citation, c’est-à-dire en constituant tout d’abord une Constitution fédérale puis seulement dans un deuxième temps les cantons ou États fédérés. Ce secteur disposait d’un nombre de députés relativement réduit, qui s’exprimèrent de plus à de multiples reprises de façon non unitaire dans les votes, bien que montrant en général une préférence pour les propositions des Modèle:Citation.
  • Les Modèle:Citation constituaient l’aile droite de la chambre et étaient menés par Emilio Castelar et Nicolás Salmerón Modèle:Incise. Ils défendaient la formation d’une République démocratique ouverte à tous les courants libéraux, rejetaient la transformation des Cortès en un pouvoir révolutionnaire réclamé par les Modèle:Citation et coïncidaient avec les partisans de Pi y Margall sur la priorité à accorder à l’approbation par le Parlement d’une nouvelle Constitution. Ils formaient le groupe le plus nombreux, mais il y avait certaines différences entre les suiveurs de Castelar, partisans d’une politique de conciliation avec les radicaux et les constitutionnalistes pour les inclure dans le nouveau régime, et ceux de Salmerón, qui soutenaient que la République devait se fonder uniquement sur une alliance entre les Modèle:Citation républicains. Le modèle d’État des Modèle:Citation était la République française, tandis que celui des autres secteurs était la Suisse et les États-Unis, deux républiques à la structure fédérale.

L’écrivain Benito Pérez Galdós rapporta ainsi le climat parlementaire de la RépubliqueModèle:Sfn : Modèle:Citation bloc

Alors qu’il présidait un conseil des ministres, las des débats stériles, Estanislao Figueras en arriva à s’exclamer en catalan : Modèle:Citation<ref>Modèle:Article</ref>.

Dès que se réunirent les Cortès constituantes, Estanislao Figueras rendit ses pouvoirs à la Chambre et proposa la nomination de son ministre du Gouvernement, Francisco Pi y Margall, nouveau président du pouvoir exécutif. Néanmoins les intransigeants s’opposèrent, obtenant le désistement de Pi, si bien que Figueras fut finalement chargé de former le gouvernement. Celui-ci apprit alors que les généraux intransigeants Contreras et Blas Pierrad, qui prétendaient lancer la constitution Modèle:Citation de la République fédérale, à la marge du gouvernement et des Cortès, ce qui le fit craindre pour sa propre vie, surtout après le peu d’enthousiasme montré par Pi y Margall à l’idée d’entrer dans son gouvernement. Le 10 juin, Figueras, qui se trouvait dans un état de forte dépression après la mort de son épouse, laissa en secret une lettre de démission dans son bureau de la Présidence et fuit en Paris sans en référer à personneModèle:Sfn.

Fichier:M. Pi y Margall proclamé dictateur dans les Cortès de Madrid, de Vierge (cropped).jpg
Pi y Margall accède à la présidence du pouvoir exécutif en juin 1873 (dessin de Daniel Urrabieta Vierge).

La tentative de coup d’État se produisit le lendemain, lorsqu’un grand nombre de républicains fédéraux, répondant à l’appel des Modèle:Citation, entoura le bâtiment du Congrès des députés à Madrid, tandis que le général Contreras à la tête de la milice des Voluntarios de la República prenait le ministère de la Guerre. Les Modèle:Citation Emilio Castelar et Nicolás Salmerón proposèrent alors à Pi y Margall de prendre la présidence du pouvoir exécutif, qui se trouvait vacante, étant donné qu’il était le dirigeant du Parti républicain jouissant du plus grand prestige. Ils Modèle:Citation. Finalement, les Modèle:Citation acceptèrent la proposition à la condition que les membres du gouvernement de Pi soient élus par les CortèsModèle:Sfn,<ref>Modèle:Article</ref>.

Gouvernement de Francisco Pi y Margall

Fichier:Pi y margall.jpg
Portrait de Francisco Pi y Margall, second président du pouvoir exécutif de la République.

Par pragmatisme et souci d'efficacité, Pi y Margall défendit dès lors une constitution de la République Modèle:Citation et prenant pour échelon de référence la province, qu’il jugeait moins difficile qu’une construction depuis la base qu’il avait jusqu’alors défendue et qui était plus congruente aux idées fédéralistes<ref>Modèle:Citation bloc</ref>.

Le programme de gouvernement présenté par Pi y Margall devant les Cortès se basait sur la nécessité de mettre fin à la troisième guerre carliste, de mener à bien la séparation de l'Église et de l'État, l’abolition de l'esclavage ainsi que des réformes en faveur des femmes et des enfants travailleursModèle:Sfn. Au sujet de ce dernier point, les Cortès approuvèrent le 24 juillet 1873 une loi qui régulait Modèle:Citation ; deux autres proposition de loi, l’une du député Carné limitant à 9 h le temps de travail journalier dans les usines à vapeur et les ateliers, et une autre sur la constitution de jurys mixtes de patrons et d'ouvriers, ne furent jamais approuvéesModèle:Sfn. Le programme prévoyait également la restitution aux municipalités des biens communaux par une loi qui modifiât le désamortissement de Pascual Madoz de 1855, mais la loi ne fut finalement pas approuvée. Un autre projet prétendait faciliter la cession à vie des terres aux bailleurs en échange du paiement d’un cens connut le même sortModèle:Sfn. Enfin, le programme incluait comme priorités l’élaboration et l’approbation d’une nouvelle Constitution fédérale, et l'instauration de l’instruction obligatoire et gratuite.

Le gouvernement de Pi y Margall rencontra tout de suite l’opposition des Modèle:Citation car son programme n’incluait pas certaines revendications historiques des fédéraux comme l’abolition du monopole d'État sur le tabac et les loteries, les frais de justice et les impôts indirects connus sous le nom de Modèle:Lien rétablis en 1870 pour pallier le manque de ressources de l’État. À cause du blocage mené par les ministres Modèle:Citation, une proposition de loi fut présentée au Cortès afin de permettre au pouvoir exécutif de désigner et destituer librement ses ministres, ce qui aurait conduit à la formation d’un gouvernement de coalition entre Modèle:Citation et Modèle:Citation. La réponse du secteur Modèle:Citation fut d’exiger que les Cortès se constituent en une Modèle:Citation dont émanerait une Junte de santé publique qui détiendrait le pouvoir exécutif, proposition qui fut également rejetée par la majorité de députés qui appuyait le gouvernement. Par la suite, le 27 juin, les Modèle:Citation présentèrent une motion de censure contre le gouvernement, qui demandait paradoxalement à son président Pi y Margall de rejoindre ses rangs. Comme ils le craignaient, la crise fut résolue le lendemain avec l’entrée au gouvernement des Modèle:Citation Maisonnave au ministère d'État, Modèle:Lien (Grâce et Justice) et Modèle:Lien (Budget), et le renforcement de la présence des Modèle:Citation (Modèle:Lien à l’Outre-Mer et Modèle:Lien à l’Équipement). Le programme du nouveau gouvernement fut résumé dans le slogan Modèle:CitationModèle:Sfn.

Le 30 juin, Pi y Margall demanda au Parlement des pouvoirs extraordinaires, limités au pays basque, à la Navarre et à la Catalogne, pour mettre fin à la guerre carliste. Les Modèle:Citation s’y opposèrent vivement car ils l’entendaient comme une imposition de la Modèle:Citation et une Modèle:Citation, malgré l’assurance donnée par le gouvernement qu’elles ne s’appliqueraient qu’aux carlistes et non aux républicains fédéraux. Une fois la proposition approuvée par les Cortès, le gouvernement publia un manifeste dans lequel, après s’être justifié de sa demande exceptionnelle, il annonçait que l’armée faisait appel aux quintas et à la réserve car, disait-il, Modèle:CitationModèle:Sfn.

Projet de Constitution fédérale

Le programme de gouvernement présenté par Pi y Margall devant les Cortès signalait comme l’une de ses priorités la rapide approbation de la Constitution de la République. Pour ce faire, une commission de vingt membres chargée de rédiger le Modèle:Lien fut immédiatement désignéeModèle:Sfn. L’un de ses membres, le modéré Emilio Castelar, rédigea en 24 h le projet qui serait assumé par l’ensemble de la commission et présenté aux Cortès pour débatModèle:Sfn. Le projet ne satisfit ni les radicaux ni les constitutionnels ni les républicains fédéraux intransigeants, qui finirent par présenter un autre projet constitutionnelModèle:Sfn.

Dans le projet de Constitution fédérale rédigé par Castelar, celui-ci manifesta sa conception de la République comme la meilleure forme de gouvernement permettant d'intégrer tous les courants libéraux car, selon lui, il n'était pas possible de concilier la démocratie avec la monarchie, comme l'avait démontré l'expérience de Modèle:Citation d'Amédée Ier. Pour que la République soit acceptée par les classes moyennes et conservatrices, il était nécessaire de mettre fin à ce que Castelar appelait la Modèle:Citation, qui confondait la république avec le socialisme. Ainsi, il concevait le projet qu'il présenta devant les Cortès comme une continuation des principes établis dans la Constitution de 1869 Modèle:Incise. De même, son projet était basé sur une séparation des pouvoirs rigide, tous électifs. Ainsi, le président de la République n’était pas élu par les Cortès mais par le biais de juntes électorales votées dans chaque État régional, qui exerceraient ledit Modèle:Citation entre les différentes institutions. Les députés et sénateurs, pour leur part, ne pouvaient faire partie du gouvernement, et ce dernier ne pouvait assister aux réunions des Chambres. En ce qui concerne le pouvoir judiciaire, le jury était établi pour tous les délits. Pour ce qui est de la structure fédérale, chaque État jouissait de Modèle:Citation, pouvant ainsi se doter de sa propre Constitution Modèle:Incise et avoir sa propre assemblée législative. Enfin, les municipalités éliraient leurs conseillers, maires et juges au suffrage universelModèle:Sfn.

Le projet de Constitution était précédé d'un préambule présentant les exigences auxquelles prétendaient répondre ses articles : en premier lieu, Modèle:Citation ; ensuite, Modèle:Citation ; enfin, Modèle:CitationModèle:Sfn. Le préambule était suivi de 117 articles, organisés en 17 titres.

Fichier:Estados República Federal Española 1873.jpg
États de la Nation espagnole proposés dans le projet de Constitution fédérale de 1873. La carte n’inclut pas certains territoires de la République comme la capitainerie générale des Philippines et certains territoires en Afrique ; seules sont indiquées les régions qui, si la Constitution était entrée en vigueur, se seraient constitués en États fédérés de plein droit.

Son article le plus débattu, auquel firent référence la plupart des amendements qui furent discutés, était le premier, qui établissait la division territoriale de la République, et dans lequel furent également inclus Cuba et Porto Rico afin de tenter de résoudre le problème colonial Modèle:InciseModèle:Sfn.

Ces États auraient une Modèle:Citation, ainsi que Modèle:Citation (articles 92 et 93).

Le projet de Constitution prévoyait dans son titre IV, en plus des classiques pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, un quatrième pouvoir dit Modèle:Citation, qui serait exercé par le président de la République. Le pouvoir législatif serait dans les mains des Cortès fédérales, composées du Congrès et du Sénat, le premier étant une chambre à représentation proportionnelle, avec un député pour Modèle:Citation habitants qui serait renouvelé tous les deux ans, et le second étant une chambre de représentation territoriale, les Cortès de chaque État élisant quatre sénateurs. Le pouvoir judiciaire résidait dans le Tribunal suprême fédéral, composé de trois magistrats pour chaque État de la fédération (article 73) qui ne seraient jamais élus par le pouvoir exécutif ni par le législatif. De plus, il imposait l’institution du jury pour tous les délits. Enfin, l’article 81 établissait que le pouvoir de relation serait exercé par le président de la République fédérale, avec un mandat de quatre ans et sans possibilité d’exercer deux mandats consécutifs.

L’article 40 du projet disposait : Modèle:Citation. L’article suivant déclarait : Modèle:Citation. Et l'article 42 : Modèle:Citation Modèle:Incise.

En ce qui concerne les droits et libertés, le projet fut dans la lignée du Titre I de la Constitution de 1869, bien qu’introduisant quelques innovations significatives, comme la séparation définitive de l'Église et de l'État et l'interdiction expresse de toute subvention d’un culte. Il exigeait également la sanction civile des mariages, naissances et décès, déclarait abolis les titres nobiliaires, et définissait et régulait un large droit d'association, Modèle:Etc.Modèle:Sfn

Début de la rébellion cantonale et démission de Pi y Margall

Modèle:Article détaillé

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Caricature de la revue La Flaca (1873) représentant Francisco Pi y Margall (au centre) débordé par des figures enfantines vêtues de costumes régionaux, et Emilio Castelar (à gauche), tentant de remettre de l’ordre.

La réponse des Modèle:Citation à la politique d’Modèle:Citation du gouvernement Pi y Margall fut d’abandonner le Parlement le 1er juillet, en se justifiant par la promulgation du gouverneur civil de Madrid d’un ban limitant les garanties des droits individuelsModèle:Sfn. Dans le manifeste qu’ils rendirent public le jour suivant, ils montrèrent leur détermination à Modèle:CitationModèle:Sfn.

Le seul parlementaire à rester fut le député Navarrete, qui expliqua le même jour les raisons du retrait en accusant le gouvernement de Pi y Margall de manquer d’énergie et d’avoir cédé devant les ennemis de la République fédérale. Le chef du gouvernement lui répondit au cours de la même session parlementaire en accusant les intransigeants de prétendre mettre en place un gouvernement révolutionnaire de nature dictatoriale sans passer par une constituante et en affirmant que la formation de la République Modèle:Citation aurait ouvert une longue période de conflitsModèle:Sfn.

Après leur abandon du Parlement, les Modèle:Citation appelèrent à la formation directe et immédiate de cantons, ce qui fut à l’origine de la rébellion cantonale. À Madrid fut constitué un Comité de salut public pour la diriger, mais Modèle:Citation. Bien que dans certains cas, comme à Malaga, les autorités locales prirent la tête du soulèvement, la plupart du temps ce fut l’œuvre de juntes révolutionnaires nouvellement formées. Deux semaines après le retrait des Cortès, la révolte était un fait consommé à Murcie, au Pays valencien et en AndalousieModèle:Sfn.

Pi y Margall reconnut que les Modèle:Citation étaient en train de mettre en pratique sa théorie du fédéralisme Modèle:Citation de bas en haut, mais condamna l’insurrection car cette théorie était pensée pour une occupation du pouvoir Modèle:Citation et pas pour une Modèle:CitationModèle:Sfn.

Le 30 juin, le conseil municipal de Séville parvint à un accord pour se transformer en République sociale. Une semaine plus tard, le 9 juillet, Alcoy se déclarait indépendante : depuis le 7 du même mois la ville connaissait une vague d'assassinats et de règlements de compte sous les auspices d’un grève révolutionnaire, dite Modèle:Citation, dirigée par des éléments locaux de la Fédération régionale espagnole de l’AIT

Selon le politologue et sociologue Modèle:Lien, Modèle:CitationModèle:Sfn.

Les foyers fédéraux du pays ne prirent pas la forme d’États autonomes, mais d’une constellation de cantons indépendants. Les soulèvements se produisirent, fondamentalement dans certaines localités du Pays valencien, de la région de Murcie et d'Andalousie. Toutefois, l'expérience paradigmatique du Modèle:Lien correspondit en réalité à une tentative de monter un canton murcien, où ses promoteurs se trouvèrent divisés entre ceux qui prétendaient qu’il fût de type régional et ceux qui aspiraient à un canton Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. De portée provinciales furent également les cantons de Valence et de Malaga. D’autres étaient de portée municipale comme Alcoy, Algésiras, Almansa, Andújar, Bailén, Cádiz, Castellón, Grenade, Motril, Salamanca, Sevilla, Tarifa et Torrevieja. Enfin, il y en eut même d'autres qui affectèrent de petites localités comme le village manchois de Camuñas

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Drapeau cantonal de Carthagène en 1873.

Le canton le plus actif et le plus durable fut celui de la base militaire et navale de Carthagène, proclamé le 12 juillet sous l'inspiration du député fédéral murcien Antonio Gálvez Arce, connu sous le surnom d'Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Les cantonalistes carthagénois prirent le Modèle:Lien, où ils hissèrent un drapeau rouge et donnèrent un coup de canon comme signal précédemment accordé du début du soulèvement Modèle:Incise ne fut pas non plus respectée par la dictature de Serrano, qui rétablit cet impôt le 26 juin avec un autre sur le seul et un impôt extraordinaire sur les céréales. Comme l’a signalé María Victoria López-Cordón, Modèle:CitationModèle:Sfn.

Une fois terminée la rébellion cantonale, Serrano se rendit dans le nord du pays le 26 février pour se charger personnellement des opérations contre les carlistes. À Madrid il laissa le général Juan de Zavala y de la Puente à la tête du gouvernementModèle:Sfn.

Après son succès dans la levée du site de Bilbao, Serrano renforça sa position au gouvernement avec la nomination en mai de Sagasta comme ministre du Gouvernement, ce qui provoqua le départ de trois ministres radicaux et du seul ministre républicain, l’unitariste García Ruiz. Ainsi fut formé un gouvernement exclusivement constitutionnel Modèle:Incise, qui resta présidé par le général Zavala, avant d’être remplacé par Sagasta le 3 septembre. Serrano nomma Andrés Borrego afin qu’il négocie avec les alphonsins de Cánovas, mais celui-ci rejeta les propositions des constitutionnels, car elle supposait de reconnaître Serrano chef d’État jusqu’à la défaite des carlistes et d’accepter que la Restauration bourbonienne survînt à travers la convocation de Cortès extraordinaires Modèle:InciseModèle:Sfn.

Au cours de ce même mois de novembre où Sagasta remplaça Zavala à la tête du gouvernement, la République obtint la tant attendue reconnaissance internationale et les différents États rétablirent peu à peu les relations diplomatiques avec l’EspagneModèle:Sfn.

À l’initiative de Nicolás María Rivero, les radicaux, opposés au nouveau cap favorable à la restauration que prenait le nouveau gouvernement Modèle:Incise, entreprirent des contacts avec les républicains de Castelar. L'ancien leader radical Manuel Ruiz Zorrilla, qui revint à la vie politique après plus d’un an, joua un rôle important dans ces pourparlers. L’objectif de la proposition d’union des deux groupes politiques était d’empêcher la restauration bourbonienne à travers la formation d’un parti républicain conservateur qui défendrait une nouvelle République qui aurait pour base la Constitution de 1869, reformée par des Cortès ordinaires qui commenceraient par changer l’article 33 : Modèle:Citation. L’initiative fut également appuyée par le constitutionnaliste Topete qui, selon Jorge Vilches, ne voulait pas voir restaurée la dynastie dont il croyait avoir été le premier à avoir agi pour sa destitution. Cependant le projet d’alliance républicaine échoua en raison de l’accord atteint par Ruiz Zorrilla avec les républicains fédéraux de Salmerónm, catégoriquement rejeté par Castelar et RiveroModèle:Sfn.

Le 1er décembre, Cánovas del Castillo prit l’initiative avec la publication du Manifeste de Sandhurst, écrit par lui et signé par le jeune principe Alphonse, dans lequel ce dernier se définissait Modèle:Citation Modèle:Incise et dans lequel il unissait les droits historiques de la dynastie légitime avec le gouvernement représentatif et les droits et libertés qui l’accompagnentModèle:Sfn. C’était le point culminant de la stratégie conçue par Cánovas depuis qu’il avait assumé la direction de la cause alphonsine le 22 août 1873 Modèle:InciseModèle:Sfn.

Le 10 décembre, Serrano entama le siège de Pampelune, mais le pronunciamiento de Sagonte du 29 l’interrompit.

Fin de la Republique

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Le général Arsenio Martínez Campos.

En accord avec sa stratégie, Cánovas ne souhaitait pas que la Restauration fût Modèle:Citation. Cependant, le 29 décembre 1874, le général Arsenio Martínez Campos lançait à Sagonte un pronunciamiento en faveur de la restauration de la monarchie bourbonienne dans la personne d’Alphonse de Bourbon, fils d’Isabelle II. Ensuite, Martínez Campos informa de son action par télégraphe le président du gouvernement, Sagasta, et le ministre de la guerre, Francisco Serrano Bedoya, qui joignirent à leur tour le président du pouvoir exécutif de la République, le général Serrano, qui se trouvait au nord du pays en lutte contre les carlistes. Ce dernier leur ordonna de ne pas résister, et le gouvernement accepta la décision sans protester, n’offrant aucune résistance lorsque le capitaine général de Madrid, Fernando Primo de Rivera, se présenta au siège du gouvernement et leur ordonna de dissoudre l’exécutifModèle:Sfn.

Le seul à prendre quelque initiative pour s’opposer au coup militaire fut l’amiral Topete, qui convainquit d’autres révolutionnaires de 1868 comme Manuel Ruiz Zorrilla de former une commission qui s’entretînt avec le président Sagasta. Celui-ci les reçut au ministère du Gouvernement et sembla accéder à leur demande de remplacer Primo de Rivera par le général Lagunero au poste de capitaine général de Madrid. Il n’en fit cependant rienModèle:Sfn.

Le 31 décembre 1874 fut formé le dénommé Modèle:Citation, présidé par Cánovas, dans l'attente que le prince Alphonse revienne d’Angleterre en Espagne. Ce gouvernement incluait deux hommes de la révolution de 1868 et ministres sous Amédée Ier : Francisco Romero Robledo et Adelardo López de Ayala, rédacteur du manifeste Modèle:Citation qui avait lancé la révolutionModèle:Sfn.

Mythe et réalité de la Première République

L’historien José María Jover consacra son discours d’entrée à la Real Academia de la Historia à la Première République espagnole, qu’il réédita dans une version augmentée en 1991 sous le titre Realidad y mito de la Primera República (Modèle:Citation)Modèle:Sfn. Dans cette étude, Jover se proposa d’analyser la vision stéréotypée et déformée que l’on avait de la Première République et de son principal épisode, la rébellion cantonale. Selon lui, l’Modèle:Citation de cette période avait été commencée par Emilio Castelar dans son discours prononcé aux Cortès le 30 juillet 1873, seulement deux semaines après que Pi y Margall fut remplacé par Salmerón. De fait, le discours fut diffusé sous forme de brochure à Modèle:Formatnum exemplaires, une très grande quantité pour cette époque. Dans celui-ci, Castelar comparait la rébellion cantonale au socialisme et à la Commune de Paris, et le qualifiait de mouvement séparatiste Modèle:Incise contraposant la condition d’Espagnol et celle de cantonalModèle:Sfn : Modèle:Citation bloc

Modèle:Lien, professeur de littérature à l’université Centrale, fut un continuateur de la vision de Castelar et considérait le fédéralisme comme quelque chose d’absurde dans Modèle:Citation. Il répondit au livre de Pi y Margall Las nacionalidades en alléguant que la mise en pratique du pacte fédéral n’amènerait que Modèle:CitationModèle:SfnModèle:Sfn

Continuador de la visión de Castelar fue Manuel de la Revilla, catedrático de literatura de la Universidad Central, quien consideraba el federalismo como algo absurdo en «naciones ya constituidas», y que respondió al libro de Pi y Margall Las nacionalidades alegando que la puesta en práctica del pacto federal solo traería «la ruina y la vergüenza».Modèle:SfnModèle:Sfn Sin embargo, la persona que más se distinguió en su ataque a la República (Federal) fue Marcelino Menéndez y Pelayo, quien en su Historia de los heterodoxos españoles escribió:Modèle:Sfn Modèle:Cita

Cependant, celui qui se distingua le plus dans ses attaques à la République fédérale fut Marcelino Menéndez y Pelayo qui dans son Historia de los heterodoxos españoles écrivit : Modèle:Citation bloc

Selon Jover, ces traits caractéristiques de l’image de la rébellion cantonale et de la République de 1873 que léguèrent ces auteurs à la postérité constituent une déformation de la situation historique de référence Modèle:CitationModèle:Sfn : Modèle:Citation bloc

Commémorations

Jusqu’en 1931, les républicains espagnols célébraient le 11 février, anniversaire de la Première République. Par la suite, la commémoration fut changée pour le 14 avril, anniversaire de la proclamation de la Seconde République, qui fut de plus fête nationale entre 1932 et 1938.

Notes et références

Modèle:Traduction/Référence Modèle:Références nombreuses

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

Modèle:Liens

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