Léo Campion

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}
Révision datée du 17 septembre 2023 à 19:22 par >ProméthéeBot (→‎Le spectacle continue : remplacement lien http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr par https://maitron.fr)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)

Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2

Fichier:Campion 1969.jpg
Les Anarchistes dans la franc-maçonnerie ou les Maillons libertaires de la chaîne d'union, 1969.
Fichier:Campion 1978.jpg
Le Drapeau noir, l'Équerre et le Compas, 1978.

Léon Campion, dit Léo Campion, né le Modèle:Date de naissance dans le [[18e arrondissement de Paris|Modèle:18e]] de Paris, ville où il est mort le Modèle:Date de décès dans le [[15e arrondissement de Paris|Modèle:15e]]<ref>Archives de Paris 18e, acte de naissance no 1484, année 1905 (vue 27/43) (avec mention marginale de mariage et de décès)</ref>, est un personnage à multiples facettes, chansonnier, acteur, humoriste<ref>Léo Campion a dit... 47 CITATIONS TROUVÉES evene.fr</ref> et caricaturiste, Régent de l'Institut de Pataphysique<ref>Léo Campion : Chansonnier et caricaturiste français (1905-1992) Dicocitations</ref> et Grand Maître de la Confrérie des Chevaliers du Taste Fesses, mais aussi franc-maçon, libre-penseur, objecteur de conscience, pacifiste, antimilitariste, libertaire<ref name=Dictionnaire>Marc de Jode, Monique Cara et Jean-Marc Cara, Dictionnaire universel de la Franc-Maçonnerie, Larousse, 2011, page 138</ref> et historien de l'anarchisme<ref>Alain Dugrand, Libération, un moment d’ivresse : 1973-1981, Paris, Éditions Fayard, 2013, lire en ligne.</ref>,<ref>Emmanuel Thiebot, Qui sont les Francs-maçons ?, Place Des Éditeurs, 2015, pp. 121-124.</ref>.

Il est l'auteur, en 1969, de l'ouvrage Les Anarchistes dans la franc-maçonnerie ou les Maillons libertaires de la chaîne d'union.

Biographie

Le père de Léo Campion est belge et sa mère française (montmartroise, de nationalité belge à la naissance).

En 1923, Léo Campion est expulsé de France à l'issue d'une campagne menée contre lui par l'Action française : il est toujours de nationalité belge.

Il s'installe à Bruxelles où il rencontre le bouquiniste anarchiste et franc-maçon, Marcel Dieu alias Hem Day. Une rencontre qui marquera sa vie.

Il devient secrétaire de la Libre Pensée de Bruxelles et secrétaire de la section belge de l'Internationale des résistant(e)s à la guerre (IRG-WRI)<ref>Modèle:Article</ref>.

Premier objecteur de conscience avec Hem Day

Modèle:Citation bloc

En 1933, une figure de proue du parti libéral belge, Albert Devèze, ministre de la Défense nationale, dépose un projet de loi interdisant toute propagande pacifiste et toute diffusion d'idées antimilitaristes. Sans attendre, Léo Campion et Hem Day renvoient leurs livrets militaires<ref>Modèle:Article</ref>. La réponse ne tarde guère, un mois après, Albert Devèze rappelle les deux hommes sous les armes par mesure de discipline ; ils doivent rejoindre leur unité. Ce qu'ils refusent de faire. Ils sont arrêtés quelques jours plus tard<ref>Toute l'histoire sur le procès Léo Campion et Hem Day Alternative Libertaire.</ref>.

Le Modèle:Date-, la foule se presse dans l'enceinte du tribunal militaire. Personne n'attend une condamnation, mais seulement une joute oratoire, les notes relatives au service militaire des prévenus sont bonnes et tout ce que l'on peut leur reprocher, est d'avoir refusé de répondre à un rappel imposé à titre de sanction. Prenant la parole, tour à tour, les accusés se transforment en accusateurs et ridiculisent les autorités judiciaires et militaires (voir Hem Day). Malgré tout, Léo Campion est condamné, à dix-huit mois de prison, son casier judiciaire étant vierge. L'affaire risque de tourner au cercle vicieux puisqu'une fois leur peine purgée, les condamnés allaient être rappelés et refuseraient immanquablement à nouveau de se soumettre à cette injonction et seraient à nouveau condamnés. De nouvelles protestations s’élèvent et en appel, la peine est réduite pour chacun des condamnés. Mais, ceux-ci refusent toute sanction et, avec un autre objecteur, Lionel de Vlaminck, entament une grève de la faim<ref>Modèle:Article.</ref>. Les avocats des accusés, Deublet et le futur secrétaire général de l'OTAN, Paul-Henri Spaak, et d'autres citoyens renvoient leurs livrets militaires. Des anciens combattants sont prêts à les imiter<ref name="Pioch">Modèle:Article</ref>.

L'opinion publique, craignant que la plaisanterie ne tourne au tragique, exige une libération immédiate. La pression exercée est si forte que le sort du gouvernement s'en trouve menacé. Autorités et ministres ne savent comment se tirer de l'impasse. Par une formule saugrenue, ils tentent de sauver la face : Campion et Hem Day sont renvoyés de l'armée car indignes de figurer plus longtemps dans ses rangs. Ils sont chassés de l'armée pour cause d'avoir été condamnés pour ne pas vouloir y rester. Toute cette agitation aboutit donc à la libération des deux premiers objecteurs de conscience et, également, à l'abandon du projet Devèze.

Une brochure, Autour d'un procès, publiée en 1968 aux Éditions Pensée et Action, reviendra sur cette affaire, documents à l'appui (comptes-rendus, plaidoiries, témoignages, protestations, lettres, articles, études, précisions)<ref>Autour d'un procès, Léo Campion - Hem-Day, Éditions Pensée et Action, Paris Bruxelles, 1968, 104 pages, notice worldcat.</ref>,<ref>Jozef Schildermans, Het proces Hem Day – Leo Campion (1933), Anti-Militaristisch Buro, Leuven, 1983, texte intégral.</ref>.

Engagement dans la franc-maçonnerie

Modèle:Article détaillé

Le Modèle:Date-, Léo Campion est initié en franc-maçonnerie à la loge Les Amis philanthropes du Grand Orient de Belgique à Bruxelles.

En 1937, il s'affilie à la loge La Clémente Amitié du Grand Orient de France à Paris. Il en gravit tous les degrés écossais jusqu'au Modèle:33e et siège au Consistoire d'Île-de-France<ref name="Dictionnaire" />.

Homme de presse

De 1930 à 1936, il est caricaturiste pour le compte du journal bruxellois Le Rouge et le Noir tout en commençant une carrière de chansonnier.

Résistant et interné

À la fin des années 1930, Bruxelles devient un refuge pour de nombreux proscrits, dont les anarchistes Durruti et Ascaso (avec lequel Léo Campion lie une solide amitié). En 1937, il publie un journal d'informations sur la révolution espagnole : Modèle:Citation<ref>Le 15 mai 1937, sortie à Bruxelles du premier numéro du journal Rébellion paraissant le Modèle:1er et le 15 de chaque mois. Ce bimensuel est publié par Léo Campion. Une grande partie des articles est consacrée à l'actualité de la révolution espagnole. Cinq numéros paraîtront jusqu'au Modèle:Date-. Éphéméride Anarchiste</ref>.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, Léo Campion retourne en France. Fiché comme objecteur de conscience, il est interné avec d'autres anarchistes au camp de détention d'Argelès. Libéré après l'armistice, il repart à Bruxelles. Ensuite, ses allées et venues entre Paris et Bruxelles, motivées par sa profession de chansonnier, font de lui un messager idéal pour les mouvements de résistance français et belges. Malgré ses opinions (ancien secrétaire du Modèle:Citation et de la section belge de l'Internationale des résistant(e)s à la guerre), il reçoit à la Libération la Croix de guerre 1939-1945 pour ses actes de résistance.

Le spectacle continue

En Modèle:Date-, Léo Campion fonde à Bruxelles l'hebdomadaire Pan<ref name=Wangermee>Robert Wangermée, Dictionnaire de la chanson à Bruxelles et en Wallonie, Éditions Mardaga, Liège, 1995, Modèle:P..</ref>, feuille satirique (fusionnée en 2004 avec l'hebdomadaire Père Ubu).

Il revient ensuite à ses passions : comédien, directeur de cabaret et producteur<ref>Léo Campion : Chansonnier et caricaturiste français, Evene.fr.</ref>. Il devient ainsi au début des années cinquante le directeur du Caveau de la République (1951-1953) et du Tabou (1952-1953) où il se produit avec Pierre Dac<ref name="Wangermee" />.

Producteur à la Radio Télévision française (RTF) entre 1951 et 1961, il anime à la radio Le Cabaret du soir et participe au feuilleton Signé Furax de Pierre Dac et Francis Blanche. Il y tient le rôle de Clodomir, président de la planète Astérix, lors des saisons 2 (La lumière qui éteint) et 3 (Le gruyère qui tue).

Acteur de théâtre, après avoir fait ses classes dans une pièce d'Henri Monnier en 1953, puis dans Phi-Phi mis en scène par Georges Atlas en 1957, Jean-Louis Barrault le fait jouer dans Rhinocéros d'Eugène Ionesco en 1961. Il joue également au cinéma dans French Cancan de Jean Renoir ou La Lectrice de Michel Deville et tient le rôle principal de série télévisée La Brigade des maléfices en 1971<ref name="Maitron">Dictionnaire des anarchistes, « Le Maitron » : notice biographique.</ref>.

Il découvre par ailleurs quelques talents belges, dont Jacques Lippe qui joue dans Le Mariage de mademoiselle Beulemans, mais il ne cesse pas ses activités militantes pour autant. Il participera ainsi à plusieurs galas de soutien en faveur de la Fédération anarchiste et apportera souvent aide et solidarité aux libertaires, faisant preuve d'une véritable continuité entre l'artiste et l'anarchiste<ref>Patricio Salcedo, Léo Campion, Le Monde libertaire, Modèle:N°, Modèle:Date-, texte intégral.</ref>,<ref name="Maitron" />.

Anarchiste et franc-maçon

Fichier:Le drapeau noire l'équerre et le compas - Léo Campion.jpg
La couverture de l'édition de 1996.

Le Drapeau noir, l'Équerre et le Compas est un recueil de biographies d'anarchistes francs-maçons et/ou de francs-maçons anarchistes écrit par Léo Campion<ref>Léo Campion ficedl.</ref>.

Léo Campion<ref>Anarlivres : Léo Campion.</ref> a d'abord réservé cet ouvrage à une diffusion strictement interne à la franc-maçonnerie. Il fut édité une première fois en 1969, sous le titre Les Anarchistes dans la Franc-Maçonnerie ou Les Maillons Libertaires de la Chaîne d'Union aux Éditions Culture et liberté (Marseille)<ref>Campion Léo, Les Anarchistes dans la Franc-Maçonnerie ou les maillons libertaires de la chaîne d’union, éditions Culture et Liberté, Marseille, 1969, 242 p. lelibertaire.</ref>,<ref>WorldCat : Styles de références bibliographiques pour « Les anarchistes dans la F M ; ou, Les maillons libertaires de la chaîne d'union. ».</ref>.

En 1978, revu et considérablement remanié, il fut édité cette fois à l'intention de tous les publics, sous le titre actuel Le Drapeau noir, l'Équerre et le Compas<ref>Réédité sous le titre « Le Drapeau noir, l’Équerre et le Compas », éd. Goutal-Darly, Paris, 1978 lelibertaire.</ref> aux Éditions Goutal-Darly (Montrouge)<ref>Éditions Culture et liberté, 100 ans de presse anarchiste bianco.</ref>.

En 1996, une synthèse de ces deux versions fut éditée par la Modèle:Citation d'Évry et les Éditions Alternative libertaire (Bruxelles-Oléron)<ref>Le drapeau noir, l'équerre et le compas édition 1996.</ref>, rééditée une première fois en 2002<ref>Campion, Léo. Le Drapeau noir, l’Équerre et le Compas. Les Éditions Alternative Libertaire, 2002. 108 p. radforum.</ref>, puis en 2004<ref>Anarlivres : Le Drapeau noir, l'Équerre et le compas.</ref>, sous la forme d'une brochure afin de lui donner une plus large diffusion.

À Grenoble, une loge maçonnique du Grand Orient de France a été fondée le Modèle:Date- sous le nom de « Léo Campion », en hommage à l'idée de celui-ci de permettre à des libertaires de « vivre de manière libertaire leur franc-maçonnerie »<ref>Loge « Léo Campion » de la région grenobloise, présentation en ligne.</ref>.

Publications

Léo Campion laisse une œuvre littéraire à deux visages : d'un côté des textes d'humeur et d'humour, ainsi que ses dessins dans de nombreuses publications. de l'autre des ouvrages maçonniques ou libertaires sérieux et documentés<ref name="Dictionnaire" />.

  • La théorie de l'abus des droits, Paris, Bruxelles, Pensée et Action, 1925<ref>WorlCat : notice</ref>.
  • Réflexions sur la violence, Belgique, Éditions de L'émancipateur, 1935<ref>WorlCat : notice</ref>.
  • Zo d'Axa : brève esquisse d'un anarchiste de la belle époque, 1936, réédition en fac similé, Saint-Denis, Le Vent du Ch'min, 1978<ref>WorlCat : notice</ref>.
  • Le Petit Campion - Lexique encyclopédique illustré, Paris, Éditions SAPRA, 1953, Modèle:12e<ref>BNF : notice.</ref>.
  • Le Roman d'un fripon..., Paris, Calmann-Lévy , 1956.
  • Code de la bienséance à l'usage des adultes, Paris, Calmann-Lévy, Nouvelle collection Labiche, 1957<ref>BNF : notice.</ref>.
  • Léo Campion. Palabres..., Paris, Éditions du Scorpion, 1961<ref>BNF : notice.</ref>.
  • Autour d'un procès avec Hem Day, Éditions Pensée et action, 1968, Modèle:OCLC.
  • Les Anarchistes dans la Franc-Maçonnerie ou les Maillons libertaires de la chaîne d'union, Marseille, Éditions Culture et liberté, 1969<ref>BNF : notice.</ref>.
  • Sade franc-maçon, Paris, Cercle des amis de la Bibliothèque Initiatique, 1972, 163 pages<ref>Sudoc : notice.</ref>.
  • Le Drapeau noir, l'Équerre et le Compas, Wissous, Goutal-Darly, 1978<ref>BNF : notice.</ref>.
  • Le Cul à travers les âges, Paris, S.O.S. manuscrits, 1981<ref>BNF : notice.</ref>.
  • Lexique pour rire illustré, Paris, Le Cherche-Midi, 1982<ref>BNF : notice.</ref>, 2013, préface Alain Bauer, Modèle:ISBN, notice éditeur.
  • Contes d'apothicaire, Paris, M. Dansel, 1982<ref>BNF : notice.</ref>.
  • Illégalisme de la liberté, Marseille, Éditions Culture et Liberté, 1983.
  • J'ai réussi ma vie, Paris, Éditions du Borrégo, 1985<ref>BNF : notice.</ref>.
  • Lexique pour rire illustré, Paris, Verviers, Marabout, 1987<ref>BNF : notice.</ref>.
  • Florilège de la fesse, Eaubonne, B. Gadeau, 1989<ref>BNF : notice.</ref>.
  • Le Drapeau noir, l'Équerre et le Compas, Ille-sur-Têt, éditions K'A. 2013 Modèle:ISBN

Filmographie

Cinéma

Modèle:Colonnes

Courts métrages

Modèle:Colonnes

Télévision

Modèle:Colonnes

Voix off

Théâtre

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Bibliographie

  • Monique Cara, Jean-Marc Cara, Marc Jode, Dictionnaire universel de la Franc-Maçonnerie, Larousse, 2011, 640 pages, lire en ligne.
  • Robert Wangermée, Dictionnaire de la chanson à Bruxelles et en Wallonie, Éditions Mardaga, Liège, 1995, Modèle:P..
  • Pol Defosse, Dictionnaire historique de la laïcité en Belgique, Luc Pire Éditions, 2005, page 48.
  • Roland Biard, Histoire du mouvement anarchiste en France (1945-1975), Éditions Galilée, 1976, Modèle:ISBN, lire en ligne.
  • Emmanuel Thiebot, Qui sont les Francs-maçons ?, Place Des Éditeurs, 2015, pp. 121-124.
  • Paul Vandevijvere, Dictionnaire des compositeurs francs-maçons, Primento, 2015, page 61.
  • Bernard Marlière, Anthologie de l'humour belge : Du Prince de Ligne à Philippe Geluck, Primento, 2014, pages 82-84.

Articles connexes

Notices

Liens externes

Modèle:Liens

Modèle:Palette Modèle:Portail