Abbaye de Pontigny

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Modèle:Infobox Abbaye cistercienne

L'abbaye de Pontigny est un ancien monastère de l'ordre cistercien. Fondée en 1114, au nord de la Bourgogne et à la limite du comté de Champagne, aujourd'hui dans la commune de Pontigny, dans le département de l'Yonne (France), elle est la deuxième des quatre premières filles de Cîteaux.

Sa célébrité est due à la fois à son rang au sein de l’Ordre, au prestige de ses protecteurs, de ses hôtes de marque et de ses abbés, à l’importance de sa communauté et de ses possessions, et à la richesse patrimoniale de sa bibliothèque et de son architecture. En revanche, elle est dotée d'une filiation relativement modeste.

Fermée à la Révolution française, elle est alors en grande partie détruite ; elle conserve néanmoins la plus grande église cistercienne du monde, qui tient lieu, depuis 1954, de cathédrale à la Mission de France.

Fondation

C’est le 30 ou Modèle:Date que, sous la direction d’Hugues de Mâcon, un groupe de moines, envoyé par Étienne Harding à la demande d’un prêtre d’Auxerre, vint s’installer à Pontigny<ref name="Chronologie des quatre premières filles de Cîteaux page 183">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses.</ref>. Il fondait ainsi la deuxième des « quatre premières filles » de Cîteaux qui ont un rôle particulier dans l’organisation de l’Ordre.

Première abbaye cistercienne à s’éloigner notablement de son « abbaye-mère », Pontigny, dans la vallée du Serein, se trouvait dans le diocèse d’Auxerre, à la limite de ceux de Sens et de Langres, et non loin de celui de Troyes ; d’un point de vue politique, l’endroit relevait du comté de Tonnerre, à la lisière de celui d’Auxerre (tous deux tenus à l’époque par le comte de Nevers), et tout proche des possessions du comte de Champagne : cette position en zone frontière est à l’origine de la légende qui voulait que, sur le pont de Pontigny, trois évêques, trois comtes et un abbé puissent se rencontrer sans quitter leur territoire<ref>Georges Fontaine, Pontigny, abbaye cistercienne, Paris, 1928, Modèle:P..</ref>. Plutôt que d’un pont qui n’est pas attesté dans les textes avant le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, le nom de Pontigny, de formation gallo-romaine (Pontiniacum), provient sans doute du nom d’un certain Pontinius auquel un suffixe locatif (-iacum) a été ajouté<ref>Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, t. I, Genève, 1990, Modèle:P., no 9419.</ref>.

Protecteurs

Le développement rapide et considérable de l’abbaye de Pontigny, surtout pendant ses deux premiers siècles d’existence, est facilité par le soutien de personnages importants, aussi bien laïques qu’ecclésiastiques.

Rois de France

Portrait de la reine Adèle de Champagne
Portrait de la reine Adèle de Champagne « tiré de son tombeau à Pontigny ».

Ainsi, dès 1131, le roi Louis VI le Gros, pour la rémission de ses péchés, accorde aux moines de Pontigny l'exemption entière de toute taxe pour les marchandises qui passeront sur ses terres<ref group=Garr. name="1GarrCart85">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 1.</ref>,<ref>Cartulaire général de l'Yonne ; Jean Dufour, Recueil des actes de Louis VI roi de France (1108-1137), Paris, 1992-1994, 4 vol. (Chartes et Diplômes), t. II, no 299, Modèle:P..</ref>. Ce don sera confirmé par Louis VII<ref group=Garr. name="2GarrCart85">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 2.</ref> qui accordera aussi, en 1139, un droit de pâturage dans ses bois de la forêt d’Othe<ref group=Garr. name="115GarrCart182">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 115.</ref>, et confirmera l’ensemble des biens de l’abbaye en 1177<ref group=Garr. name="7GarrCart89">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 7.</ref>.

En 1181, Philippe Auguste prit Pontigny et tous ses biens sous sa protection, confirma un don de la comtesse Mathilde de Nevers<ref group=Garr. name="282GarrCart304">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 282.</ref>,<ref group=Garr. name="14GarrCart94">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 14.</ref> et, trente ans plus tard, un accord conclu avec Blanche, comtesse de Champagne<ref>Jacques Monicat et Jacques Boussard, Recueil des actes de Philippe Auguste roi de France, t. III, Paris, 1966, no 1217, Modèle:P.- 331.</ref> ; il prit aussi sous sa protection l’ensemble de la filiation de Pontigny avec celle de Clairvaux en 1221<ref>Michel Nortier, Recueil des actes de Philippe Auguste, roi de France, t. IV, Paris, 1979, no 1757, Modèle:P..</ref>. On ne sait s’il fut présent à Pontigny lors de l’inhumation de sa mère, Adèle de Champagne, en 1206<ref>Œuvres de Rigord et de Guillame Le Breton, éd. Henri-François Delaborde, t. I, Paris, 1882, Modèle:P..</ref>.

Saint Louis accorda, en 1242, un vidimus de l’acte d’association entre Pontigny et Érard de Brienne<ref>Ernest Petit, Histoire des ducs de Bourgogne…, t. IV, Dijon, 1891, no 2411, Modèle:P..</ref> et, en 1248 renouvela les privilèges de son grand-père<ref group=Garr. name="284GarrCart305">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 284.</ref>. Il était venu en pèlerinage à Pontigny le lundi de Pentecôte de l’année précédente, avec sa mère, pour marquer la canonisation de saint Edme d’Abingdon <ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Albert Suerbeer, Historia canonizationis et translationis sancti Edmundi, éd. Edmond Martène, Thesaurus novus anecdotorum, t. III, Paris, 1717, col. 1864.</ref>. Philippe III amortit une rente à Malay-le-Vicomte en 1278<ref name="Histoire de l'abbaye de Pontigny (1839) page 153">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses.</ref>.

Philippe IV le Bel vidime la vente à Pontigny par Jeanne, comtesse l’Alençon, d’une rente de cent livres, en 1287<ref>Francis Molard, Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790 – Yonne, archives ecclésiastiques (Série H), t. III, Modèle:2e, Auxerre, 1888, Modèle:P..</ref>, approuve, en 1289, le droit de garde sur l’abbaye par Marguerite, reine de Sicile et comtesse de Tonnerre<ref>Léopold Delisle, Essai de restitution d’un volume des Olim perdu depuis le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, et jadis connu sous le nom de Livre pelu noir, ou Livre des enquêtes de Nicolas de Chartres, collection des Inventaires et Documents – Actes du Parlement, sous la direction d’E. Boutaric, Paris, 1863, no 702, Modèle:P..</ref>, confirme en 1294 l’acquisition de la moitié des villages de Montigny, de Merry et de Souilly<ref name="Molard326">Francis Molard, Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790 – Yonne, archives ecclésiastiques (Série H), t. III, Modèle:2e, Auxerre, 1888, Modèle:P..</ref>, confirme les acquisitions de l’abbaye en 1295<ref name="Molard339">Francis Molard, Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790 – Yonne, archives ecclésiastiques (Série H), t. III, Modèle:2e, Auxerre, 1888, Modèle:P..</ref>, confirme les droits des religieux en 1304<ref>Francis Molard, Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790 – Yonne, archives ecclésiastiques (Série H), t. III, Modèle:2e, Auxerre, 1888, Modèle:P..</ref>.

Louis X vidime un accord entre les cisterciens et les habitants de Sormery en 1315<ref name="Molard326"/>. Charles IV confirme au duc de Bourgogne, en tant que comte de Tonnerre, le droit de garde de l’abbaye<ref>Joseph Garnier, Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790 – Côte-d’Or, archives civiles (Série B), t. V, Dijon, 1878, Modèle:P..</ref>, ainsi que d’autres actes de ses prédécesseurs, passant à Pontigny en août 1322<ref>Henri Jassemin et Aline Vallée, Registres du Trésor des chartes, tome II : règnes des fils de Philippe le Bel, deuxième partie : règne de Charles IV le Bel, Paris, 1999, Modèle:P., no 3951, et Modèle:P., no 3953.</ref>.

Philippe VI facilite le paiement d’une rente par un acte daté de 1349, à Pontigny, le roi et les princes ayant quitté Paris à cause de la grande peste, ce qui sera confirmé par Jean II en 1351<ref name="Molard327">Francis Molard, Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790 – Yonne, archives ecclésiastiques (Série H), t. III, Modèle:2e, Auxerre, 1888, Modèle:P..</ref>. En 1380, Charles V concède l’amortissement gratuit d’une rente de 60 livres accordée par Amédée de Joinville<ref name="Molard327"/>. Charles VI, en 1405, accorde une autre amortissement gratuit<ref name="Molard327"/>, confirmé en 1447 par son fils Charles VII<ref name="Molard339"/>.

Entre 1477 et 1482, Louis XI, venu plusieurs fois en pèlerinage à l’abbaye, fait don d’une rente de 1 200 livres, assise à Troyes, Chablis, Château-Thierry, Provins et Châtillon-sur-Marne<ref>Francis Molard, Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790 – Yonne, archives ecclésiastiques (Série H), t. III, Modèle:2e, Auxerre, 1888, Modèle:P..</ref>.

François II, Henri III et Henri IV s’impliqueront pour leur part dans la nomination des abbés commendataires de la seconde moitié du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref name="Molard335">Francis Molard, Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790 – Yonne, archives ecclésiastiques (Série H), t. III, Modèle:2e, Auxerre, 1888, Modèle:P..</ref>.

Rois d'Angleterre

De passage à Rouen, en mai 1131, [[Henri Ier d'Angleterre|Henri {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]] imita Louis VI de France en exemptant de taxes les marchandises des moines passant sur ses terres<ref group=Garr. name="3GarrCart86">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 3.</ref>. Entre 1154 et 1157, Henri II renouvela le mandement de son père, en présence de son chancelier Thomas Becket<ref group=Garr. name="4GarrCart87">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 4.</ref>. En 1251, Henri III accorde une rente de vingt marcs esterlins pour faire brûler en permanence quatre cierges autour du tombeau de saint Edme, récemment canonisé<ref>Louis-François Massé, Vie de saint Edme, autrement saint Edmond archevêque de Cantorbéry, Paris-Auxerre, 1858, Modèle:P., no 62.</ref> et, venu à Pontigny en 1254, il y offre des dons importants<ref>Matthieu Paris, Chronica majora, éd. Henry Richards Luard, t. V, Londres, 1880, Modèle:P..</ref>. À l’occasion de la paix conclue entre l’Angleterre et la France, Édouard III, en 1361, lève le séquestre sur la rente de son prédécesseur<ref name="Molard333">Francis Molard, Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790 – Yonne, archives ecclésiastiques (Série H), t. III, Modèle:2e, Auxerre, 1888, Modèle:P..</ref>. En 1395 encore, Richard II rappelle qu’elle doit être versée malgré la guerre<ref name="Molard333"/>.

Comtes

La noblesse comtale fait aussi partie des bienfaiteurs importants de Pontigny, en tête desquels il faut placer les comtes de Nevers-Auxerre-Tonnerre : la notice de fondation de l’abbaye<ref group=Garr. name="4GarrCart152">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 4.</ref> mentionne ainsi, dès les origines de l’abbaye, le soutien de Guillaume II de Nevers, présent également lors de plusieurs des toutes premières donations<ref>Michèle Courtois, Marie-Christine Duchenne, Michel Parisse, Actes originaux conservés dans le département de l'Yonne, Nancy, 1989, Modèle:P. ; Maximilien Quantin, Cartulaire général de l’Yonne, Auxerre 1860, t. II, no 43, Modèle:P..</ref>. À partir des années 1150, ses héritiers furent aussi des bienfaiteurs de l’abbaye, en particulier grâce à des échanges<ref group=Garr. name="50GarrCart122">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 50 et 51.</ref> et à des dons de bois<ref group=Garr. name="13GarrCart93">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 13.</ref>,<ref group=Garr. name="305GarrCart319">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 305.</ref>. Le comte de Nevers Hervé IV de Donzy choisit même le monastère comme lieu de sa sépulture en 1222<ref>Recueil des historiens des Gaules et de la France, t. XVIII, Paris, 1822, Modèle:P..</ref>. Au milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, l’abbé de Pontigny reconnaissait que les comtes de Nevers, comme fondateurs de l’abbaye, devaient en être aussi les gardiens<ref>Joseph Garnier, Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790 – Côte-d’Or, archives civiles (Série B), t. V, Dijon, 1878, Modèle:P..</ref>.

C’est donc bien une tradition fautive qui donne comme fondateurs à Pontigny les comtes de Champagne, et plus précisément Thibaud II le Grand, qu’il s’agisse de l’implantation du monastère – Thibaud n’entra en fonction que dix ans plus tard – ou de sa construction<ref>Angel Manrique, Annales Cistercienses, t. I, Lyon, 1642, Modèle:P..</ref> : les archives de l’abbaye ne montrent qu’un intérêt limité du comte qui, contrairement à l’affirmation transmise par Vincent de Beauvais<ref>Vincent de Beauvais, Speculum historiale, livre 29, chap. 92, ed. Douais, 1624, Modèle:P..</ref>, n’a pas été inhumé à Pontigny<ref>Jean-Luc Benoit, Les trois premiers abbés de Pontigny (1114-1174). Quelques éléments biographiques et archéologiques de l’histoire de l’abbaye, dans Bulletin de la Société des Fouilles Archéologiques et des Monuments Historiques de l'Yonne, 16 (1999), Modèle:P..</ref>. C’est avec ses enfants que semble se dessiner un intérêt un peu plus marqué pour la deuxième fille de Cîteaux, Henri le Libéral accordant six actes pour Pontigny<ref>John Benton et Michel Bur, Recueil des actes d’Henri le Libéral, comte de Champagne (1152-1181), t. I, Paris, 2009, no 123, Modèle:P. ; no 156, Modèle:P. ; no 250, Modèle:P. ; no 268, Modèle:P. ; no 342, Modèle:P. ; et no 358, Modèle:P..</ref>, et Adèle, troisième épouse de Louis VII, choisissant l’abbaye comme lieu de sépulture, sans aucun acte particulier de donation qui soit connu<ref>Alain Erlande-Brandenburg, Le Roi est mort : étude sur les funérailles, les sépultures et les tombeaux des rois de France jusqu'à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Paris, 1975, Modèle:P. et Modèle:P..</ref>.

Il convient d’ajouter aux bienfaiteurs de rang comtal les titulaires des comtés de Bar-sur-Seine, au milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref group=Garr. name="76GarrCart146">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 76.</ref>,<ref group=Garr. name="151GarrCart208">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 151.</ref>,<ref group=Garr. name="123GarrCart187">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 123.</ref>,<ref group=Garr. name="147GarrCart205">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 147.</ref>, ceux de Joigny, à partir des années 1180<ref group=Garr. name="274GarrCart299">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 274.</ref>,<ref group=Garr. name="124GarrCart188">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 124.</ref>,<ref group=Garr. name="189GarrCart237">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 189.</ref> et, de manière plus anecdotique, un comte d’Evreux<ref group=Garr. name="6GarrCart88">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 6.</ref> ou un comte de Flandre<ref group=Garr. name="278GarrCart302">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 278.</ref>.

Papes et évêques

Les autorités religieuses soutiennent aussi, naturellement, la deuxième fille de Cîteaux : la plus ancienne confirmation pontificale connue est donnée par le pape Innocent II, en 1139<ref>Maximilien Quantin, Cartulaire général de l'Yonne, t. I, Auxerre, 1854, Modèle:P., no 189.</ref>. De nombreuses autres suivront au cours du Moyen Âge<ref name="Histoire de l'abbaye de Pontigny (1839) page 153" />, dont plus d’une centaine sont conservées sous forme d’originaux, émanant de ses successeurs Adrien IV, Alexandre III, Lucius III, Célestin III, Innocent III, Honorius III, Grégoire IX, Innocent IV, Alexandre IV, Urbain IV, Clément IV, Grégoire X, Martin IV, Nicolas IV, Boniface VIII, Benoît XI, Clément V, Jean XXII, Benoît XII, Martin IV, Paul III, Pie IV, Innocent XI ou Clément XI <ref>Francis Molard, Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790 – Yonne, archives ecclésiastiques (Série H), t. III, Modèle:2e, Auxerre, 1888, Modèle:P., Modèle:P..</ref>.

Les évêques sont parmi les premiers à favoriser le développement de Pontigny : ceux d'Auxerre, dans le diocèse duquel se trouvait l’abbaye, mais aussi ceux de Sens, de Langres et de Troyes, dont les évêchés sont tous voisins. Pour l’évêché d’Auxerre, on peut retenir les noms de Humbaud, qui installa les cisterciens dans son diocèse<ref>Les gestes des évêques d’Auxerre, éd. Michel Sot, t. II, Paris, 2006, Modèle:P..</ref>, Hugues de Montaigu<ref group=Garr. name="76GarrCart146"/>,<ref group=Garr. name="268GarrCart295">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 268.</ref>,<ref group=Garr. name="91GarrCart162">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 91.</ref>, Hugues de Mâcon, premier abbé de Pontigny<ref group=Garr. name="99GarrCart169">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 99.</ref>,<ref group=Garr. name="130GarrCart191">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 130.</ref>,<ref group=Garr. name="109GarrCart178">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 109.</ref>, Alain de Larivour<ref group=Garr. name="53GarrCart126">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 53.</ref>,<ref group=Garr. name="113GarrCart180">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 113.</ref>, et Guillaume de Seignelay<ref group=Garr. name="258GarrCart288">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 258.</ref>,<ref group=Garr. name="324GarrCart331">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 324.</ref>,<ref group=Garr. name="256GarrCart286">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 256.</ref> qui y fut inhumé<ref>Les gestes des évêques d’Auxerre, éd. Michel Sot, t. II, Paris, 2006, Modèle:P..</ref> ; pour le siège archiépiscopal de Sens, Henri Sanglier<ref group=Garr. name="269GarrCart296">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 269.</ref>,<ref group=Garr. name="150GarrCart207">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 150.</ref>,<ref group=Garr. name="141GarrCart200">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 141.</ref>, Hugues de Toucy<ref group=Garr. name="59GarrCart131">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 59.</ref>,<ref group=Garr. name="66GarrCart139">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 66.</ref>,<ref group=Garr. name="140GarrCart199">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 140.</ref>, Guillaume aux Blanches Mains<ref group=Garr. name="8GarrCart89">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 8.</ref>,<ref group=Garr. name="146GarrCart204">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 146.</ref> et Guy de Noyers<ref>Maximilien Quantin, Cartulaire général de l’Yonne, Auxerre 1860, t. II, no 316, Modèle:P..</ref>,<ref group=Garr. name="80GarrCart149">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 80.</ref>,<ref group=Garr. name="131GarrCart192">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 131.</ref> ; pour Langres, les évêques Joceran<ref group=Garr. name="267GarrCart295">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 267.</ref>, Geoffroy de la Roche-Vanneau<ref group=Garr. name="105GarrCart174">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 105.</ref>,<ref group=Garr. name="94GarrCart164">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 94.</ref>,<ref group=Garr. name="100GarrCart170">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 100.</ref>, Manassès<ref group=Garr. name="148GarrCart206">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 148.</ref>,<ref group=Garr. name="120GarrCart185">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 120.</ref>, Garnier<ref name="357GarrCart353">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 357.</ref>,<ref group=Garr. name="265GarrCart293">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 265.</ref> et Robert<ref group=Garr. name="390GarrCart374">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 390.</ref> ; pour le diocèse de Troyes, Hatton<ref group=Garr. name="75GarrCart145">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 75.</ref>,<ref>Maximilien Quantin, Cartulaire général de l’Yonne, t. I, Auxerre, 1854, no 195, Modèle:P..</ref>, Henri de Carinthie<ref group=Garr. name="22GarrCart100">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 22.</ref>,<ref group=Garr. name="54GarrCart127">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 54.</ref>,<ref>Maximilien Quantin, Cartulaire général de l’Yonne, Auxerre, 1860, t. II, no 62, Modèle:P. ; etc.</ref>, Matthieu<ref group="Garr." name="59GarrCart131" />, Manassès<ref group=Garr. name="81GarrCart150">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 81.</ref>,<ref group=Garr. name="31GarrCart106">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 31.</ref>,<ref group=Garr. name="30GarrCart106">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 30.</ref>, et Hervé<ref group=Garr. name="38GarrCart113">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 38.</ref>,<ref group=Garr. name="40GarrCart114">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 40.</ref>.

L’expansion de Pontigny fait intervenir aussi les prélats de Paris, Thibaud<ref group=Garr. name="276GarrCart300">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 276.</ref> et Maurice de Sully<ref group=Garr. name="277GarrCart301">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 277.</ref>, ; de Rouen, Gautier<ref group=Garr. name="260GarrCart289">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 260.</ref>, Robert et Thibaud<ref group=Garr. name="261GarrCart290">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 261.</ref> ; Jean de Poitiers<ref name="Molard335"/> ; Guillaume de Bourges, ancien moine pontigniacien<ref>Maximilien Quantin, Recueil de pièces pour faire suite au Cartulaire général de l'Yonne, Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Auxerre-Paris, 1873, no 66, Modèle:P..</ref> ; Pierre d'Arras, ancien supérieur de l’abbaye<ref group=Garr. name="318GarrCart328">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 318.</ref> ; l’irlandais Gautier d'Ossory<ref>Francis Molard, Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790 – Yonne, archives ecclésiastiques (Série H), t. III, Modèle:2e, Auxerre, 1888, Modèle:P..</ref> ; en Angleterre, les évêques Gautier de Norwich et Richard de Chichester<ref>Jean-Luc Benoît, Saint Edme et Pontigny : Histoire et légende d’un saint anglais en Bourgogne, Bulletin des Amis de Pontigny, no 5 (n° spécial), Pontigny, 1996, Modèle:P., no 6.</ref> ; les archevêques de Cantorbéry, comme Etienne Langton<ref group=Garr. name="243GarrCart274">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 243.</ref>, saint Edme d’Abingdon<ref group=Garr. name="241GarrCart173">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 241.</ref>, et Boniface de Savoie<ref group=Garr. name="245GarrCart276">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 245 à 248.</ref> qui envisagea d’être inhumé dans l’abbaye s’il mourrait sur le continent<ref>Samuel Guichenon, Histoire généalogique de la royale maison de Savoie…, Lyon, 1660, t. II, preuves, Modèle:P..</ref>.

Temporel

Formation du temporel agricole

Grâce aux solides protections de la noblesse comme des évêques, et tout autant, sinon davantage, aux donations de petits seigneurs locaux conservées dans des chartes originales ou copiées dans les cartulaires de l’abbaye, il est possible de suivre avec précision l’implantation territoriale du monastère aux {{#switch: XIII

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}}

}}. Le temporel du monastère se constitua peu à peu autour de l’abbaye, avec des extensions en forêt d’Othe au nord et sur le plateau du Tonnerrois au sud<ref group=Garr. name="GarrCart16">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses.</ref>. Dès 1138, apparaît une organisation autour de centres d’exploitation agricole, les « granges », qui structurent peu à peu l’ensemble des possessions cisterciennes<ref group=Garr. name="108GarrCart176">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 108.</ref>. Une douzaine de granges, gérées par les frères convers, sont ainsi mentionnées dans la documentation médiévale, ainsi que plusieurs celliers et des maisons de ville<ref>Christophe Wissenberg, Granges cisterciennes de l’Yonne : constitution des domaines et aménagement de l’espace, dans Terryl N. Kinder (dir.), Les Cisterciens dans l’Yonne, Pontigny, 1999, Modèle:P., et carte Modèle:P..</ref>, notamment pour le commerce du vin.

Champs, prés et forêts constituent l’essentiel des dons des premières décennies, auxquels s’ajoutent, à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, des terres viticoles, tout particulièrement à Chablis<ref>David N. Bell, Vins et vignobles cisterciens de l’Yonne, dans Terryl N. Kinder (dir.), Les Cisterciens dans l’Yonne, Pontigny, 1999, Modèle:P..</ref>. Des échanges permettent aux moines de mieux structurer leurs propriétés et, dans le courant du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, quelques achats achèvent de donner aux domaines une forte cohérence géographique<ref>Jean-Luc Benoît, Crécy, une ancienne grange de l'abbaye cistercienne de Pontigny, dans Bulletin de la Société des Fouilles Archéologiques et des Monuments Historiques de l'Yonne, 21 (2004), Modèle:P..</ref>.

Autres activités économiques

À côté des productions agricoles, dès les premières décennies de l’abbaye, on trouve des indices d’autres activités économiques qui dureront des siècles : l’exploitation de mines de fer, au nord<ref>Catherine Verna, Les mines et les forges des Cisterciens en Champagne méridionale et en Bourgogne du Nord, {{#switch: -

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}}, Paris, 1995, Modèle:P..</ref> et, à proximité du monastère, de carrières d’argile fournissant la matière première de briques, de carreaux de pavement et, jusqu’à nos jours, de tuiles<ref>Magali Orgeur, Les carreaux de pavement des abbayes cisterciennes en Bourgogne (fin {{#ifeq:s | s | Modèle:Siècle | XIIe{{#if:s| s }} }}-fin Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle), Bulletin du Centre d’Études Médiévales d’Auxerre, 9 (2005), Modèle:P.. En ligne.</ref>.

Quant à l’utilisation de l’eau par les cisterciens de Pontigny, elle est bien attestée par l’existence d’un importante dérivation du Serein passant dans l’enceinte de l’abbaye, par la gestion de moulins et la possession de droits de pêche sur ce même cours d’eau et sur l’Armançon<ref>Joséphine Rouillard, L’eau en Champagne du Sud et en Bourgogne du Nord. Les abbayes cisterciennes de Pontigny et Vauluisant (Yonne, France) d’après les cartulaires ({{#switch: -

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}}), dans L’hydraulique monastique. Milieux, réseaux, usages, Grâne, 1996, Modèle:P..</ref>.

Implantations des domaines

Ainsi, d’après les cartes élaborées par Christophe Wissenberg<ref>Christophe Wissenberg, Les principaux domaines cisterciens dans l’Yonne au Moyen Âge ({{#ifeq:s | s | Modèle:Siècle | XIIe{{#if:s| s }} }}-{{#ifeq:s | s | Modèle:Siècle | XVe{{#if:s| s }} }} s.) et Les maisons urbaines des abbayes cisterciennes de l’Yonne, dans Terryl N. Kinder (dir.), Les Cisterciens dans l’Yonne, Pontigny, 1999, cartes Modèle:P. et 69.</ref>, le patrimoine de l’abbaye de Pontigny, au Moyen Âge, comprenait les implantations suivantes :

Granges

La grange de Crécy, ancienne dépendance de Pontigny
La grange cistercienne de Crécy (commune de Saint-Florentin).

Maison urbaines

Celliers

Principaux moulins

  • Frécambault, sur l’Armançon (Yonne, cant. Saint-Florentin, comm. Vergigny, lieu détruit)
  • Flogny, sur l’Armançon (Yonne, comm. Flogny-La Chapelle)
  • Revisy, sur le Serein (Yonne, cant. Saint-Florentin, comm. Vergigny, lieu détruit)
  • Moulin d'Héry, Gué du Fer, sur le Serein (Yonne, cant. Seignelay, comm. Héry)<ref group=Note name="moulinHery">Le Moulin d'Héry est mentionné en 1398, désigné comme le « moulin neuf près du Gué-de-Fer ». Voir Modèle:Ouvrage.</ref>

Évolution de la gestion

À partir du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, les donations sont de plus en plus constituées de rentes, diminuant la part des ressources provenant du travail des religieux. Au siècle suivant, alors que les cisterciens deviennent moins nombreux, des granges sont peu à peu confiées à des laïcs moyennant des redevances en nature et en numéraire<ref>Francis Molard, Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790 – Yonne, archives ecclésiastiques (Série H), t. III, Modèle:2e, Auxerre, 1888, Modèle:P..</ref>.

Au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, tout faire-valoir direct des granges a disparu, certaines exploitations agricoles sont divisées en plusieurs métairies, et l’ensemble est exploité par des fermiers<ref>Terryl N. Kinder, Les granges de l’abbaye de Pontigny, dans Les Cahiers de la Ligue Urbaine et Rurale, no 109 (1990), Modèle:P..</ref>. D’autres granges ont donné naissance à des villages dont la communauté monastique restent souvent le seigneur<ref>Christophe Wissenberg, Granges cisterciennes de l’Yonne : constitution des domaines et aménagement de l’espace, dans Terryl N. Kinder (dir.), Les Cisterciens dans l’Yonne, Pontigny, 1999, Modèle:P..</ref>. Les principales forêts et vignes sont toujours exploitées sous la direction des moines jusqu’à la Révolution française : les unes deviendront alors domaniales, les autres enrichiront le vignoble chablisien<ref name="Bell">David N. Bell, Vins et vignobles cisterciens de l’Yonne, dans Terryl N. Kinder (dir.), Les Cisterciens dans l’Yonne, Pontigny, 1999, Modèle:P..</ref>.

Hôtes de marque

Les capacités économiques du monastère lui permettaient de tenir une hôtellerie aux capacités sans doute importantes<ref>Jean-Luc Benoît, Autour des tombeaux de saint Edme à Pontigny, au milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, dans Bulletin de la Société des Sciences Historiques et Naturelles de l’Yonne, 133 (2001), Modèle:P..</ref>. Si Pontigny, comme toute abbaye cistercienne, se devait d’accueillir toutes les personnes de passage, conformément à la règle de saint Benoît<ref>Règle de saint Benoît, chap. 53, 1a.</ref>, certains hôtes prestigieux ont marqué l’histoire du monastère.

Vitrail de saints Edme et Thomas Becket
Saints Edme d’Abingdon et Thomas Becket (vitrail de la cathédrale de Chichester).

Saint Thomas Becket, archevêque de Cantorbéry

Le plus internationalement connu est sans doute l'archevêque de Cantorbéry et primat d'Angleterre Thomas Becket qui, à la suite du violent conflit qui l’opposa au roi Henri II Plantagenêt, se réfugia à l'abbaye de 1164 à 1166<ref>Pierre Aubé, Thomas Becket, Paris, 1988, Modèle:P..</ref>. Quatre ans plus tard, le prélat anglais mourut assassiné dans sa cathédrale, et Pontigny devait plus tard se féliciter d’avoir donné l’asile à un futur martyr<ref>Tractatus de promissione beati Thomæ martyris, videlicet quod talis esset sibi successurus qui ecclesiæ Pontiniacensi recompensaret pro liberalitatibus sibi tempore sui exilii impensis, rééd. John Allen Giles, Vita s. Thomæ Cantuariensis archiepiscopi et martyris, t. II, Oxford, 1845, Modèle:P..</ref>.

Adèle de Champagne, reine de France

En 1204, la reine Adèle de Champagne, mère de Philippe Auguste, se fit confirmer par le pape Innocent III la possibilité d’être enterrée à Pontigny<ref>Innocent III, bulle du 24 avril 1204, éd. Migne, Patrologia Latina, t. 217, no 75, col. 108.</ref>. L’année suivante, elle fut reçue dans l'enceinte du monastère, entendit un sermon dans le chapitre, prit part à une procession dans le cloître, prit ses repas et passa deux nuits dans l'infirmerie avec plusieurs de ses dames de compagnie : l’abbé de Pontigny fut sévèrement puni par le Chapitre général pour avoir permis une telle intrusion de femmes dans la clôture<ref>Joseph Marie Canivez, Statuta Capitulorum generalium ordinis Cisterciensis…, t. I, Ab anno 1116 ad annum 1220, Louvain, 1933, ann. 1205, no 10.</ref>. Cependant, après sa mort survenue en 1206 à Paris, la reine Adèle fut bel et bien inhumée dans l’abbaye où son tombeau existait encore au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref>François de Mézeray, Histoire de France depuis Faramond jusqu'à maintenant…, Paris, t. I, 1643, Modèle:P..</ref>. Il est aujourd'hui marqué par des fleurs de lys et une croix sur le pavement du sanctuaire.

Étienne Langton, théologien, archevêque de Cantorbéry

Étienne Langton assista-t-il aux funérailles d’Adèle de Champagne ? Rien ne peut le prouver. Mais sans doute ce grand théologien d’origine anglaise en eut-il connaissance, puisqu’il enseignait alors dans la capitale capétienne lorsqu’il fut nommé cardinal, puis élu archevêque de Cantorbéry<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} F. Maurice Powicke, Stephen Langton, Oxford, 1928, Modèle:P..</ref>. Consacré par le pape en 1207 malgré l’opposition du roi Jean sans Terre, il se vit refuser l’accès à l’Angleterre et c’est dans l’abbaye de Pontigny, à l’image de son prédécesseur Thomas Becket, qu’il choisit de s’exiler pendant six années<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Nicholas Vincent, Stephen Langton, archbishop of Canterbury, dans Étienne Langton, prédicateur, bibliste, théologien, études réunies par L -J. Bataillon, N. Bériou, G. Dahan et R. Quinto, Turnhout, 2010, Modèle:P..</ref>. Rentré finalement à Cantorbéry en juillet 1213, après une longue dispute entre Rome et l’Angleterre<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} C. R. Cheney, Innocent III and England, Stuttgart, 1976, Modèle:P..</ref>, Langton eut un rôle politique important dans la rédaction de la Magna Carta<ref>John Baldwin, Maître Étienne Langton, futur archevêque de Canterbury : les écoles de Paris et la Magna Carta, dans Étienne Langton, prédicateur, bibliste, théologien, études réunies par L -J. Bataillon, N. Bériou, G. Dahan et R. Quinto, Turnhout, 2010, Modèle:P..</ref>, et il sut remercier l’abbaye cistercienne de l’avoir hébergé en lui attribuant une rente généreuse.

En revanche, l'affirmation suivant laquelle la Magna carta elle-même aurait été rédigée à Pontigny, pour répandue qu'elle soit dans les milieux francophones, est vivement réfutée par les historiens modernes, en particulier britanniques<ref name="Magna Carta: 1215-2015"> Modèle:Lien web.</ref>.

Saint Edme d’Abingdon, archevêque de Cantorbéry

Fichier:Châsse de saint Edme.jpg
Châsse et autel de saint Edme datant de 1749. L'escalier menant au reliquaire a été supprimé en 1957.

Celui qui allait prendre une importance considérable dans l’histoire de l’abbaye, au point de voir son nom y être définitivement conjoint, fut sans aucun doute Edmond — ou Edme — d’Abingdon. Lui aussi archevêque de Cantorbéry, il augmenta la rente offerte par son prédécesseur Étienne Langton<ref group=Garr. name="241GarrCart273">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses, no 241.</ref>, très probablement à l’occasion d’un séjour à Montigny effectué lors d’un de ses déplacements en France, en 1238<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Clifford Hugh Lawrence, The Life of St. Edmund by Matthew Paris, Oxford, 1996, Modèle:P..</ref>. Si la tradition réussit très tôt à le faire passer pour un exilé dans l’abbaye cistercienne, à l’image de ses prédécesseurs, on sait aujourd'hui que Pontigny constituait en fait une halte sur son chemin pour Rome<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Clifford Hugh Lawrence, The Alleged Exile of archbishop Edmund, dans The Journal of Ecclesiastical History, 7 (1956), Modèle:P.).</ref>. Il arriva ainsi au monastère probablement au début du mois de novembre 1240<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Clifford Hugh Lawrence, The Life of St. Edmund by Matthew Paris, Oxford, 1996, Modèle:P..</ref>, mais, souffrant de maladie, finit par rebrousser chemin et mourut dans le prieuré augustin de Soisy, près de Provins, le Modèle:Date<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} et {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Eustache de Faversham, Vita Edmundi, éditée par Clifford Hugh Lawrence, St. Edmund of Abingdon. A Study in Hagiography and History, Oxford, 1960, Modèle:P..</ref>. Son corps fut préparé pour être transporté en Angleterre, mais l’abbé de Pontigny tint à l'enterrer dans son abbaye<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Clifford Hugh Lawrence, The Life of St. Edmund by Matthew Paris, Oxford, 1996, Modèle:P..</ref>. Plus de deux cent-cinquante récits de miracles survenus sur son tombeau, dans les deux années suivant son inhumation, attestent d’une flambée de dévotion entretenue par les moines<ref>Jean-Luc Benoît, Autour des tombeaux de saint Edme à Pontigny, au milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Bulletin de la Société des Sciences Historiques et Naturelles de l’Yonne, 133 (2001), Modèle:P..</ref>. Une demande de reconnaissance officielle de ces miracles finit par aboutir à la rapide canonisation de l’archevêque par le pape Innocent IV, le Modèle:Date<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Clifford Hugh Lawrence, The Life of St. Edmund by Matthew Paris, Oxford, 1996, Modèle:P..</ref>. Le corps du saint, très bien conservé, fit dès lors l’objet d’une vénération qui attira les pèlerins et les donateurs, grâce auxquels fut fabriquée une précieuse châsse-reliquaire de grandes dimensions<ref>Jean-Luc Benoît, Autour des tombeaux de saint Edme à Pontigny, au milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Bulletin de la Société des Sciences Historiques et Naturelles de l’Yonne, 133 (2001), Modèle:P..</ref>. Si cette châsse semble avoir disparu à la fin du Moyen Âge, les reliques furent soigneusement préservées et permirent au culte d’être revivifié, en particulier à partir de la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, époque de renouveau de l'abbaye, puis à nouveau dans la seconde moitié du Modèle:S mini<ref>Jean-Luc Benoît, Saint Edme et Pontigny : Histoire et légende d’un saint anglais en Bourgogne, Bulletin des Amis de Pontigny, no 5 (n° spécial), Pontigny, 1996, Modèle:P. et 54-62, et Autour des tombeaux de saint Edme à Pontigny, au milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Bulletin de la Société des Sciences Historiques et Naturelles de l'Yonne, 133 (2001), Modèle:P., n. 197 ; voir aussi « Le pèlerinage de 1873 », Pontigny. Bulletin des Amis de Pontigny, 4 (1995), Modèle:P..</ref>. C'est à cette époque que les moines ajoutèrent au titre originel de « Notre-Dame » de l’église de Pontigny, celui de « Saint-Edme ». Cette forme régionale du prénom Edmond, sous laquelle le saint anglais est connu, est particulièrement abondante dans l’onomastique bourguignonne des siècles derniers<ref>Société généalogique de l’Yonne, Collection des tables cantonales et Collection des tables d’état civil, en particulier Table cantonale des registres de mariages des paroisses du canton de Ligny-le-Châtel (Yonne) : La Chapelle-Vaupelteigne, Lignorelles, Ligny-le-Châtel, Maligny, Méré, Montigny-la-Resle, Rouvray, Varennes, Venouse, Villeneuve-Saint-Salves, Villy, Auxerre, 2006, et Table cantonale des mariages de l'état civil des communes du canton de Ligny-le-Châtel (Yonne) : La Chapelle-Vaupelteigne, Lignorelles, Ligny-le-Châtel, Maligny, Méré, Montigny-la-Resle, Pontigny, Rouvray, Varennes, Venouse, Villeneuve-Saint-Salves, Villy (1793-1906) , Auxerre, 2007.</ref>. Grâce au rôle de protecteur des enfants morts sans baptême accordé par la tradition à saint Edme, Pontigny est à mettre au rang des grands sanctuaires de la période moderne<ref>Marguerite Rebouillat, Les sanctuaires de Bourgogne dits « à répits », dans La piété populaire de 1610 à nos jours : Actes du Modèle:99e Congrès national des Sociétés Savantes (Besançon, 1974), Histoire moderne, Paris, 1976, Modèle:P..</ref>.

Communauté monastique

La documentation historique donne assez peu de renseignements sur la composition de la communauté monastique de Pontigny au Moyen Âge. On peut cependant repérer dans les chartes, en particulier au milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, quelques noms de moines et de convers (avec parfois l’indication leur fonction)<ref group=Garr. name="GarrCart450">Modèle:Référence Harvard sans parenthèses.</ref>.

Liste des abbés

Les religieux dont on connaît le mieux les noms sont les abbés, dont une liste assez précise a pu être établie. Certains d’entre eux, appelés à de plus hautes fonctions, devinrent abbés de Cîteaux, évêques, archevêques ou cardinaux : cela semble être le reflet des grandes capacités de plusieurs supérieurs de l’abbaye<ref>Monique Peyrafort-Huin, avec la collaboration de Patricia Stirnemann et une contribution de Jean-Luc Benoit, La bibliothèque médiévale de l’abbaye de Pontigny ({{#switch: –

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}}). Histoire, inventaires anciens, manuscrits, Paris, CNRS éditions, 2001, Modèle:P..</ref>. Modèle:Article détaillé

=== Une communauté importante aux {{#switch: XIII

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}} === La vie quotidienne des religieux de Pontigny au milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle est en partie connue grâce à une collection de lettres qui évoquent toutes les questions concernant les relations extérieures de l’abbaye<ref>Jean-Luc Benoît, Aspects de la vie quotidienne à Pontigny, au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, d’après le Formulaire de l’abbaye, dans Culture et patrimoine cisterciens, Colloque du 12 juin 2009, Collège des Bernardins, [Paris], 2009, Modèle:P..</ref>.

Le nombre de religieux de l’abbaye est impossible à préciser pour le Moyen Âge central. La mention, en 1157, d’une cinquantaine de moines prêtres « alors que le nombre des autres moines non prêtres était bien plus important » ne peut être interprétée de façon absolument claire<ref>Dom Jean Dubois, L’institution des convers au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Forme de vie monastique propre aux laïcs, dans I laici nella « societas christiana » dei secoli {{#switch: XII

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}}

}}, Atti della terza settimana internazionale di studio, Mendola, 21-27 août 1965 (Publicazioni dell’universita cattolica del sacro Cuore, Miscellanea del centro di studi medievali, V), Modèle:P..</ref>. Elle indique cependant déjà une importante communauté qui doit essaimer en fondant ou en s’affiliant plusieurs dizaines d’abbayes-filles. On peut proposer comme un ordre de grandeur approximatif, pour la période sans doute la plus faste de la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et du début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, un effectif d’une centaine de moines et de deux à trois cents frères convers, si l’on se réfère aux rares données chiffrées d’établissements de taille comparable<ref>Alain Erlande-Brandenbourg, Abbayes cisterciennes, [Paris], 2004, Modèle:P..</ref>.

Filiation

L’importance de la communauté de Pontigny se traduit aussi par le nombre de ses fondations et affiliations. L’abbaye essaima avec une filiation assurée de 43 abbayes-filles, constituant un réseau développé sur le territoire actuel de la France, mais aussi en Italie, en Hongrie et jusqu’en Roumanie.

Nom, date traditionnelle de fondation ou d'affiliation, diocèse de fondation, localisation actuelle<ref>Bernard Peugniez, Routier Cistercien, Abbayes et Sites : France, Belgique, Luxembourg, Suisse, Moisenay, 2001, 512 p. ; Les Cisterciens ; Ferenc Hervay, Repertorium historicum Ordinis Cisterciensis in Hungaria, Rome, 1984, 329 p. </ref> :

Modèle:Arbre

La fin du Moyen Âge et la période moderne

À partir de la première moitié du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, quelques listes permettent de connaître le nombre de moines, lequel tourne alors autour d’une trentaine. Mais il semble, dès les années 1360 et jusqu’à la fin des années 1780, se maintenir généralement entre 15 et 20 religieux, alors qu’un maximum avait été fixé, en 1561, à 31 moines et novices<ref>Francis Molard, Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790 – Yonne, archives ecclésiastiques (Série H), t. III, Modèle:2e, Auxerre, 1888, Modèle:P..</ref>.

Les cahiers de vêture, conservés depuis 1688 et jusqu’à la dispersion des moines. permettent de connaître en général l’âge et l’origine géographique des novices, ainsi que l’abbaye de leur profession : Montigny, en effet, servait alors de noviciat commun à plusieurs maisons<ref>Francis Molard, Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790 – Yonne, archives ecclésiastiques (Série H), t. III, Modèle:2e, Auxerre, 1888, Modèle:P..</ref>. En 1720, l'abbé Pierre de Calvairac appelle à Pontigny dom Robinet, résidant à l'abbaye de Chaalis, afin que celui-ci élabore le cartulaire de l'abbaye<ref name="2Henry137">Modèle:Ouvrage. Volume 2, page 137.</ref>.

En 1708, "il a été fait une tribune neuve pour placer une orgue dont le positif est fait et placé". Le grand orgue, provenant de Saint-Pierre-au-Mont de Châlons-en-Champagne, n'est installé que vers 1771-1773 par le facteur Jean Richard<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Le Modèle:Date, après l'interdiction par la Constituante des ordres monastiques, la communauté de la deuxième fille de Cîteaux était composée de vingt-trois prêtres moines et de deux frères convers, lesquels durent quitter l’abbaye après les décrets concernant les ordres monastiques<ref>Pontigny. Bulletin des Amis de Pontigny, [no 1], 1989, Modèle:P..</ref>. Ils étaient âgés de 29 à 80 ans, dont le fameux abbé bibliophile Jean Depaquy<ref>Terryl N. Kinder, L'Abbaye de Pontigny, Paris, 2010, coll. Itinéraires, éd. du Patrimoine, centre des Monuments nationaux, p. 26</ref>.

Outre le destin du dernier abbé, Jean Depaquy, on ne connaît que partiellement celui de quelques moines : Louis-Henri Meulan d’Oisonville devient aumônier du bataillon de volontaires au district de Saint-Florentin jusqu’en 1793 ; François Mirey se retira près de Cosne-sur-Loire ; Gaspard Potherat de Corbière devient vicaire puis officier public à Neuvy-Sautour en 1792<ref>Claude-Étienne Chaillou des Barres, L’abbaye de Pontigny, Paris, 1844, Modèle:P..</ref>. François-Nicolas Robert est ministre du culte à Villy en 1797 ; déporté à l’île de Ré en 1798, il revient desservir Pontigny jusqu’à sa mort, en 1821<ref>Charles Porée, Inventaire sommaire des archives départementales postérieures à 1790 ; Yonne ; Archives de la Révolution, Série L, Auxerre, 1911, Modèle:P. ; Louis Petit, Liste générale des déportés par la loi du 19 fructidor an V, La Rochelle, s.d., Modèle:P. ; Alype-Jean Noirot, Le département de l’Yonne comme diocèse, t. I, Un feu pour illuminer la nuit (1790-1843), Auxerre, 1979, Modèle:P. et 282.</ref>. Selon certains, Simon Depaquy (ou Depaquit) s’établit à Chablis, où il fonda un domaine viticole<ref name="Bell"/>. Selon d'autres, il s'établit à Saint-Florentin où il transcrivit en trois volumes in-quarto tous les titres anciens et récents de l'abbaye, qui se trouvaient aux archives de la ville, écrivant également des notes historiques sur la maladrerie, l'hôtel-dieu, l'hospice et autres institutions charitables. Avant la Révolution, Simon Depaquit avait déjà transcrit une partie du cartulaire établi, à partir de 1720, par dom Robinet, à la demande de Pierre de Calvairac ; remplissant de sa main quatre volumes in-8°, il avait écrit des notices sur les abbés et sur les bienfaiteurs depuis 1119, sur la filiation de l'ordre et sur d'autres documents se rapportant à l'histoire de l'abbaye<ref name="2Henry137"/>.

blason de l’abbaye de Pontigny
Blason de Pontigny.

Armoiries

Depuis le début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref>Claude-Étienne Chaillou des Barres, L’abbaye de Pontigny, Paris, 1844, gravure de la page de titre.</ref>, l’abbaye de Pontigny a porté « d’azur au pont d’argent, surmonté d’un arbre portant un oiseau dans son nid au naturel, accosté de deux fleurs de lis d’or »<ref>Angel Manrique, Annales Cistercienses, t. I, Lyon, 1642, Modèle:P..</ref>. Ces armoiries parlantes (« Pont au nid ») ont été reprises par la commune de Pontigny.

Bibliothèque

Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, l’abbaye de Pontigny possédait, avec celles de Clairvaux et de Cîteaux, l’une des trois plus importantes bibliothèques cisterciennes d’Europe<ref>François Bougard et Pierre Petitmengin, avec la collaboration de Patricia Stirnemann, La bibliothèque de l’abbaye cistercienne de Vauluisant. Histoire et inventaires, Paris, 2012, Modèle:P..</ref>.

Les manuscrits du Moyen Âge

Initiale V ornée de motifs végétaux
– }}Modèle:S mini- siècles }}). Histoire, inventaires anciens, manuscrits, Paris, CNRS éditions, 2001, Modèle:P..</ref>.

Vers les années 1140, Pontigny semble être la première abbaye à élaborer une collection des œuvres complètes de saint Augustin, suivie peu après en cela par Clairvaux<ref>Thomas Falmagne, Le réseau des bibliothèques cisterciennes aux {{#switch: XIII

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}}. Perspectives de recherche, dans Unanimité et diversité cisterciennes. Filiations, réseaux, relectures, du {{#switch: au

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   Modèle:S mini-{{#ifeq: au|-| – | au }}Modèle:S mini- siècle

}}, Actes du Modèle:4e international du CERCOR, Saint-Étienne, 2000, Modèle:P..</ref>.

Entre 1165 et 1174, les textes conservés dans le monastère font l’objet d’un catalogue encore conservé, qui décrit 271 manuscrits<ref>Monique Peyrafort-Huin, avec la collaboration de Patricia Stirnemann et une contribution de Jean-Luc Benoit, La bibliothèque médiévale de l’abbaye de Pontigny ({{#switch: –

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}}). Histoire, inventaires anciens, manuscrits, Paris, CNRS éditions, 2001, Modèle:P. et 239-285.</ref> ; il s’agit d’un des plus anciens catalogues cisterciens connus<ref>Thomas Falmagne, Les Cisterciens et leurs bibliothèques, Troyes, 2012, Modèle:P..</ref>. On y trouve des ouvrages de patristique et d’auteurs carolingiens, des textes rédigés dans les écoles monastiques et cathédrales, des ouvrages de scolastique, de la philosophie et des sciences, de l’histoire, des homéliaires, des recueils hagiographiques, mais aussi du droit, de la grammaire, de la politique, de la poésie, ainsi que des ouvrages liturgiques<ref>Monique Peyrafort-Huin, avec la collaboration de Patricia Stirnemann et une contribution de Jean-Luc Benoit, La bibliothèque médiévale de l’abbaye de Pontigny ({{#switch: –

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}}). Histoire, inventaires anciens, manuscrits, Paris, CNRS éditions, 2001, Modèle:P..</ref>.

Naturellement, la composition de la bibliothèque de Pontigny reflète son réseau cistercien et sa proximité avec Auxerre, mais aussi l’influence du séjour de Thomas Becket, les relations avec la cour des comtes de Champagne, ou encore le passage d’Étienne Langton<ref>Monique Peyrafort-Huin, avec la collaboration de Patricia Stirnemann et une contribution de Jean-Luc Benoit, La bibliothèque médiévale de l’abbaye de Pontigny ({{#switch: –

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}}). Histoire, inventaires anciens, manuscrits, Paris, CNRS éditions, 2001, Modèle:P..</ref>.

De 1135 à 1220 environ, le scriptorium de Pontigny a réalisé des dizaines de manuscrits : d’abord influencés en particulier par la production chartraine, ces manuscrits présentent, tout au long du troisième quart du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, un décor de style monochrome correspondant à la recherche esthétique cistercienne de formes épurées ; ensuite apparaissent des initiales polychromes, puis le style dit de Manerius, vers la fin du siècle, avant de faire appel, dans le deuxième décennie du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, à des artisans non monastiques des alentours<ref>Patricia Stirnemann, Le témoignage des manuscrits : scribes et enlumineurs (1140-1220), dans La bibliothèque médiévale de l’abbaye de Pontigny ({{#switch: –

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}}). Histoire, inventaires anciens, manuscrits, Paris, CNRS éditions, 2001, Modèle:P..</ref>.

La dispersion de la bibliothèque

Dès la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, et particulièrement au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, des livres imprimés vinrent enrichir la bibliothèque : le catalogue rédigé en 1778 par Jean Depaquy (lequel allait devenir dix ans plus tard le dernier abbé) décrit 3832 volumes sous 2193 titres<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} David N. Bell, Abbot Jean Depaquy and the Printed Books of Pontigny, 1778-1794, dans Cîteaux : Commentarii Cistercienses, 51 (2000), Modèle:P..</ref>. Si la bibliothèque médiévale était exceptionnelle, la bibliothèque moderne n’était donc que d’une importance moyenne<ref>Voir Dominique Dinet, Les bibliothèques monastiques de Bourgogne et de Champagne au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, dans Histoire, économie et société, t. 2 (1983), Modèle:P..</ref>.

À la Révolution française, les manuscrits comme la plupart des imprimés de la bibliothèque devenue propriété nationale, furent transportés au chef-lieu du département de l’Yonne, formant avec d’autres le noyau de la bibliothèque d’Auxerre ; c’est là que des aliénations officielles, en 1804, 1806 et surtout 1825, vinrent disperser des dizaines de volumes parfois vendus au poids : on retrouve ainsi aujourd’hui près de 120 manuscrits ou fragments de manuscrits provenant de la bibliothèque médiévale de Pontigny dans une vingtaine de dépôts, en France et dans une dizaine d’autres pays, de la Norvège à l’Espagne, de l’Irlande au Vatican, et sur les deux côtes des États-Unis<ref>Monique Peyrafort-Huin, avec la collaboration de Patricia Stirnemann et une contribution de Jean-Luc Benoit, La bibliothèque médiévale de l’abbaye de Pontigny ({{#switch: –

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}}). Histoire, inventaires anciens, manuscrits, Paris, CNRS éditions, 2001, Modèle:P. et 445-594.</ref>.

Après la Révolution française

Fichier:Plan.abbaye.Pontigny.png
Plan de l'abbaye de Pontigny par Eugène Viollet-le-Duc (1854) dans son Dictionnaire raisonné de l'architecture française du Modèle:S mini- au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècles.

En tant que propriétés ecclésiastiques, les possessions de l’abbaye de Pontigny furent mises à disposition de la Nation (décret du 2 novembre 1789) et vendues comme biens nationaux à partir de 1791<ref>Eugène Drot, Table générale des biens nationaux vendus dans l’Yonne, dans Annuaire historique du département de l’Yonne, 60 (1896), Modèle:P..</ref>. L’enclos du monastère fut acquis par des particuliers en 1792, mais l’église abbatiale fut réservée à l’usage de la commune de Pontigny, tout comme l’allée permettant d’y accéder et la galerie sud du cloître nécessaire à sa stabilité<ref>Claude-Étienne Chaillou des Barres, L’abbaye de Pontigny, Paris, 1844, Modèle:P..</ref>. Les autres bâtiments monastiques furent détruits jusqu’aux fondations<ref>Christian Sapin et Fabrice Henrion, Abbaye de Pontigny (Yonne). Note sur les principaux résultats du diagnostic archéologique mené en 2004, dans Bulletin de la Société des Sciences Historiques et Naturelles de l’Yonne, 137 (2005), Modèle:P..</ref>, à l'exception notable d'une aile du cloître et du bâtiment des frères convers<ref>Georges Fontaine, Pontigny, abbaye cistercienne, Paris, 1928, Modèle:P..</ref>.

En 1842, l’archevêque de Sens, Modèle:Mgr de Cosnac, fit l’achat de l’ancien enclos abbatial et y installa l'année suivante une petite communauté de prêtres placée sous l’autorité du P. Jean-Baptiste Muard<ref>Marianne Bouvier, Les Pères de Saint-Edme, dans Bulletin des Amis de Pontigny, 4 (1995), Modèle:P..</ref>. Elle devint par la suite la Congrégation de Saint Edme qui occupa les lieux jusqu’à son départ pour les États-Unis décidé en 1901<ref>Alype-Jean Noirot, Le département de l’Yonne comme diocèse, t. I, Un feu pour illuminer la nuit (1790-1843), Auxerre, 1979, Modèle:P..</ref>.

Le domaine abbatial fut racheté par Paul Desjardins en 1906 ; il y organisa les célèbres Décades de Pontigny, rencontres d’écrivains, de philosophes et d’intellectuels français et européens, auxquelles participèrent, entre 1910 et 1939, des intellectuels comme André Gide, Roger Martin du Gard, André Maurois, Jacques Rivière, ou encore Jean Tardieu<ref>François Chaubet, Paul Desjardins et les Décades de Pontigny, Paris, 2000.</ref> parmi de nombreux autres personnages.

À partir de 1947, les pères de la Congrégation de Saint Edme, qui s’était développée aux États-Unis, revinrent dans les locaux de l'ancienne abbaye et y dirigèrent pendant sept ans un collège franco-américain<ref>J.-P. Gonnin et P. Philippe Simonnet, Les Pères de Saint-Edme et le collège franco-américain, dans Bulletin des Amis de Pontigny, 4 (1995), Modèle:P..</ref>.

En 1954, la Mission de France installa son séminaire dans le domaine, après que le pape Pie XII eut érigé la paroisse de Pontigny comme prélature territoriale<ref>André Lacrampe, La Mission de France à Pontigny, dans Bulletin des Amis de Pontigny, no 3 (1992), Modèle:P..</ref>. Si la formation de ses prêtres s’effectue depuis 1968 en région parisienne, son statut canonique constitue de fait l'ancienne église abbatiale comme cathédrale de la Mission de France<ref>Pontigny sur le site officiel de la Mission de France</ref>.

Entre 1968 et 2006, les anciens bâtiments accueillirent un des centres de formation de l’ADAPT où furent accueillis de nombreux stagiairesModèle:Référence souhaitée.

Propriété du conseil régional de Bourgogne

Acquis en 2003 par le Conseil Régional de Bourgogne<ref>Article du 23 juillet 2002 sur le site ArtAujourd’hui.info</ref>, le domaine de l’abbaye a été rendu en partie accessible au public. Il attend une mise en valeur pour une destination culturelle qui soit cohérente avec son prestigieux passé cistercien dont l’année 2014 a fêté les 900 ans<ref>Alain Rawel, Découvrir Pontigny, dans Annales de Bourgogne, 84 (2012), Modèle:P..</ref>.

Cependant, les coûts d'entretien des bâtiments (environ Modèle:Unité annuels<ref>Modèle:Lien web</ref>) sont jugés excessifs par la région Bourgogne-Franche-Comté. Aussi, en 2019, celle-ci met en vente l'ensemble des bâtiments et terrains ayant appartenu à l'abbaye, à l'exception de l'église<ref>Modèle:Lien web</ref>. Le domaine est évalué à 1,8 million d'euros. Le conseil régional doit se prononcer les 10 et 11 décembre 2020 pour désigner le futur acquéreur du domaine de l’abbaye de Pontigny (9,5 hectares et 5 000 mètres carrés de bâtiments), dont il est propriétaire. L'avenir se dessine entre deux projets, celui de la fondation François Schneider, propriétaire des eaux Wattwiller, et celui de la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre.

Pour 1 800 000 euros, le premier projet repose sur des activités touristiques, culturelles, artistiques et économiques autour du thème de la Terre. Il implique la construction d'un hôtel haut-de-gamme, d'un restaurant gastronomique, d'un centre d'art contemporain et d'un musée sur l'histoire du vignoble de Chablis. Le second projet prévoit l'aménagement d'un séminaire catholique avec salles de cours, logements et réfectoire, l'organisation de concerts, de conférences, de visites guidées, d'ateliers de chants et un festival de musique avec la restauration des grandes orgues et l'ouverture d'un jardin de simples. La fraternité propose d'acquérir le domaine pour 2 100 000 euros. La région, le maire de Pontigny et l'association des amis de Pontigny sont favorables au premier projet<ref>FR 3, article du 9 décembre 2020</ref>.

Les détracteurs du premier mettent en avant un précédent projet de François Schneider qui s'était soldé par un échec. En 1989, il avait en effet acquis le manoir de Roncemay à Chassy (Yonne), afin d'y créer un golf et un hôtel-restaurant ; il s'en était séparé quelques années plus tard, tandis que la marque de confiture haut de gamme qu'il avait créée sur les lieux avait fini liquidée en 2008. Les vergers et plantations de la propriété sont devenus des friches<ref>Modèle:Article.</ref>.

Le 11 décembre 2020, le conseil régional valide la vente à la fondation Schneider. Julien Odoul, président du groupe Rassemblement national à la Région, s'oppose fermement au projet<ref>Modèle:Lien web</ref>. Les élus de la droite et du centre s'abstiennent, à l'exception d'Éric Gentis qui vote pour<ref>Modèle:Lien web</ref>. La Fraternité sacerdotale Saint-Pierre n’exclut pas de porter un recours<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Patrimoine architectural

Fichier:Abbaye de Pontigny -06.jpg
Bâtiment des frères convers fin Modèle:S mini- / début Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et aile latérale du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

L’abbaye de Pontigny possède un patrimoine architectural essentiellement médiéval, avec quelques éléments modernes.

À côté de l’ancienne abbatiale qui est la plus grande église cistercienne actuellement conservée et mérite un développement particulier (voir Abbatiale Notre-Dame-et-Saint-Edme de Pontigny), subsiste le bâtiment des convers : cette construction de 35,50 sur Modèle:Unité, comporte deux étages, voutés en deux nefs de six travées<ref>Georges Fontaine, Pontigny, abbaye cistercienne, Paris, 1928, Modèle:P..</ref>. Au rez-de-chaussée pouvaient se trouver le cellier de l’abbaye et, à l’étage, le dortoir des frères convers<ref>Marie-Anselme Dimier, L’art cistercien, Modèle:3e éd., La Pierre-qui-Vire, 1982, Modèle:P..</ref>. Les phases de construction de cet édifice sont datées entre la fin du Modèle:S mini- et le début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref>Christian Sapin et Fabrice Henrion, Abbaye de Pontigny (Yonne). Note sur les principaux résultats du diagnostic archéologique mené en 2004, dans Bulletin de la Société des Sciences Historiques et Naturelles de l’Yonne, 137 (2005), Modèle:P..</ref>.

Dans les jardins, à l’ouest de ce bâtiment, ont été déplacées deux grandes vasques monolithes dont l’emplacement originel n’est pas connu, mais qui pouvaient faire partie d’un lavabo monumental<ref>Terryl N. Kinder, Aménagement d’une vallée de larmes. Les Cisterciens et l’eau à Pontigny (Yonne, France), dans L’hydraulique monastique, sous la direction de Léon Pressouyre et Paul Benoit, Grâne, 1996, Modèle:P..</ref>.

Un portail classique a été remonté entre les deux vasques, et un autre contre le bâtiment des convers, probables vestiges du palais abbatial démoli après la Révolution<ref>Abel Moreau, Pontigny, de l’abbaye cistercienne au collège franco-américain, Paris, 1950, Modèle:P..</ref>.

La galerie sud du cloître, reconstruit au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, de près de Modèle:Unité de long, donne une idée de l’ampleur que devait avoir cet espace lorsqu’il était complet<ref>Terryl N. Kinder, L’abbaye de Pontigny, Paris, 2010, Modèle:P..</ref>.

La porterie, édifiée à la période moderne, ainsi que les portails latéraux de l’avenue de l’abbaye, inscrivent dans le paysage, avec le mur d’enceinte en grande partie conservé, l’emprise de l’espace préservé que constituait le monastère cistercien<ref>Terryl N. Kinder, L’abbaye de Pontigny, Paris, 2010, Modèle:P..</ref>.

L'église abbatiale est classée au titre des monuments historiques par la Liste de 1840<ref>Modèle:Base Mérimée, consulté le 7 novembre 2009</ref>; Différents bâtiments et éléments de l'abbaye sont eux classés en 1942 et 1960<ref>Modèle:Base Mérimée</ref>.

Voir aussi

Bibliographie

Modèle:Colonnes

Articles connexes

Modèle:Autres projets

Liens externes

Modèle:Liens

Notes et références

Notes

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Références

Martine Garrigues, Le premier cartulaire de l'abbaye cistercienne de Pontigny

Modèle:Références

Autres références

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