La Vieille Taupe
La Vieille Taupe est à l'origine une librairie d'ultragauche ouverte par Pierre Guillaume à Paris en 1965, dirigée par un collectif militant du même nom. Après sa fermeture en 1972, son nom est repris par Pierre Guillaume pour une maison d'édition de 1979 à 1991, puis une revue de 1995 à 2000, publiant toutes deux des textes négationnistes.
Origine du nom
Le nom provient d'une citation très répandue de Karl Marx sur la révolution : Modèle:Citation bloc
qui est une reprise d'une formule de Hegel citant le Hamlet de Shakespeare : Modèle:Citation bloc
Rosa Luxemburg avait donné ce nom à un texte de 1917<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Librairie marxiste (1965-1972)
Effervescence d'ultragauche
La librairie de La Vieille Taupe est ouverte par Pierre Guillaume en Modèle:Date- au 1 rue des Fossés-Saint-JacquesModèle:Sfn, dans le [[5e arrondissement de Paris|Modèle:5e de Paris]]. Il y est rejoint par Jacques Baynac en 1966<ref name="Bermond">Modèle:Article.</ref>. À l'automne 1967, après la rupture de ces derniers avec le mouvement Pouvoir ouvrier, suivie par celle d'une poignée de jeune militantsModèle:Sfn,Modèle:Sfn, La Vieille Taupe devient un groupe de réflexion informel où l'on trouve notamment François Cerutti (plus connu sous le pseudonyme François Martin), Bernard Ferry et Americo Nunes da SilvaModèle:Sfn,Modèle:Sfn. Ce groupe Modèle:CitationModèle:Sfn et Modèle:Citation<ref name=Bermond/>.
En 1967, Pierre Guillaume relance la publication des Cahiers Spartacus avec René Lefeuvre et rachète le fond Costes, éditeur de Marx avant-guerre. La Vieille Taupe peut dès lors diffuser des textes rares de l'ultragauche, du luxemburgisme à l'Internationale situationnisteModèle:Sfn. Les événements de Modèle:Date- donnent au groupe de La Vieille Taupe l'occasion de participer au comité de la faculté Censier<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> et font brièvement la prospérité de la librairieModèle:Sfn.
Premier tournant négationniste : Rassinier et Bordiga redécouverts
C'est également en 1968 que Pierre Guillaume découvre l'un des ouvrages fondateurs du négationnisme, Le Mensonge d'Ulysse de Paul Rassinier qu'il juge Modèle:Citation, mais cependant Modèle:CitationModèle:Sfn. Guillaume trouve en effet chez Rassinier et sa dénonciation du rôle supposé des communistes dans les camps une nouvelle justification de son propre antistalinismeModèle:Sfn. Mais c'est la redécouverte, puis la réédition Modèle:CitationModèle:Sfn, d'un obscur texte du mouvement bordiguiste du début des Modèle:Nobr, Auschwitz ou le grand alibi, qui est décisif. Cet opuscule joue en effet un rôle déclencheur pour Guillaume et une partie du groupe de La Vieille Taupe<ref name="Libe_1">Modèle:Lien web.</ref>, lesquels adoptent alors Modèle:Cita
Ruptures et mise en sommeil
Cette nouvelle orientation de Guillaume suscite en Modèle:Date--Modèle:Date- la rupture avec Jacques Baynac, suivi par d'autres membres du collectifModèle:Sfn. La Vieille Taupe perd d'autre part son statut de diffuseur privilégié avec la publication plus accessible des textes révolutionnaires par les éditeurs populairesModèle:Sfn. En 1972, ce qu'il reste du groupe originel de La Vieille Taupe, réduit essentiellement à Pierre Guillaume, Gilles Dauvé et François Martin, devient Le Mouvement communiste qui diffuse quelques exemplaires d'un bulletin du même nom sous la direction de Gilles Dauvé, puis la librairie ferme finalement le Modèle:Date-Modèle:Sfn.
Gilles Dauvé republie cependant à nouveau Auschwitz ou le grand alibi dans l'avant dernier numéro du Mouvement communiste en Modèle:Date-, accompagné d'une déclaration vigoureusement opposée tout à la fois à l'antifascisme et à l'antiracismeModèle:Sfn.
Maison d'édition négationniste (1979-1991)
En 1979, Pierre Guillaume republie Le Mensonge d'Ulysse du négationniste Paul Rassinier, et reprend pour l'occasion le nom de La Vieille Taupe, bien que cette nouvelle maison d'édition n'ait que le nom en commun avec le mouvement des Modèle:NobrModèle:Sfn. Pierre Guillaume apporte en effet son soutien à Robert Faurisson<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Après la publication en Modèle:Date- du pamphlet négationniste de Serge Thion, Vérité historique ou Vérité politique ? Le dossier de l'affaire Faurisson, la question des chambres à gaz, Modèle:Citation bloc
Plusieurs membres de La Vieille Taupe de la première époque, sollicités par Pierre Guillaume, marquent leurs distances avec cette orientation négationniste. C'est le cas en particulier de Bernard FerryModèle:Sfn ainsi que de Jacques Baynac. Ce dernier publie le Modèle:Date- dans Libération une première tribune collective cosignée par d'autres anciens de La Vieille Taupe ou plus généralement de l'« ultragauche »<ref>Outre Jacques Baynac : Miguel Abensour, Pierre Arènes, Bela Elek, Georges Goldfayn, Alain Le Guyader, Americo Nunes da Silva, Robert Paris, Carlos Semprún Maura et Albert Tonka Modèle:Harv.</ref> : intitulée « La gangrène », elle dénonce cette dérive « révisionniste »Modèle:Sfn. Jacques Baynac publie par la suite de nombreux autres textes s'opposant à Pierre Guillaume, comme en Modèle:Date- dans Le Monde où il rappelle qu'Modèle:Cita
En 1990, Pierre Guillaume rouvre une librairie au numéro 12 de la rue d'Ulm dans le [[5e arrondissement de Paris|Modèle:5e de Paris]], qui propose aussi bien des ouvrages négationnistes que d'autres textes. Son isolement après l'abandon par les militants du début des Modèle:Nobr, le peu de fréquentation de la librairie, les difficultés financières et quelques manifestations hostiles conduisent à sa fermeture en 1991Modèle:Sfn.
Revue négationniste (1995-2000)
À partir de 1995, Pierre Guillaume a fait publier une revue La Vieille Taupe, à parution très irrégulière. Le second numéro, qui sort en Modèle:Date-, est un texte de Roger Garaudy, « Mythes fondateurs de la politique israélienne » à teneur négationniste qui finit par faire grand bruit, apportant à cette nouvelle Vieille Taupe, un souffle médiatique et financier inespéréModèle:Sfn.
L'adoption de la loi Gayssot et la condamnation de Pierre Guillaume par l'ensemble de l'extrême gauche ont considérablement réduit depuis ses activités. Elle cesse de paraître en 2000 après Modèle:Nobr<ref>La Vieille taupe, notice de périodique Modèle:N°34524941, Bibliothèque nationale de France.</ref>.
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
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