Richelieu (cuirassé de 1939)
Modèle:Titre en italique Modèle:Autres navires Modèle:Infobox Navire
Le Richelieu était un cuirassé de la Marine nationale française construit à partir de 1935, baptisé en l'honneur du cardinal de Richelieu, pour le rôle fondateur de ce ministre dans la création d'une première puissance navale française au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.
Premier cuirassé français de classe Richelieu, d'un déplacement égal au maximum autorisé à l'époque par les traités de limitation des armements navals (Modèle:Unité), il était destiné à contrer les cuirassés italiens de la classe Littorio.
C'était une version plus puissante de la classe Dunkerque, dont il reprenait la disposition spécifique de l'artillerie principale en deux tourelles quadruples à l'avant, mais cette fois au calibre de [[Canon de 380 mm/45 modèle 1935|Modèle:Unité]].
Le Richelieu, échappé de Brest en juin 1940 dans des conditions difficiles devant l'avance allemande, fut ensuite impliqué du côté des autorités de Vichy face aux forces britanniques en 1940, à Dakar, où il est torpillé le Modèle:Date-, et où il échappe avec des dégâts légers, à une attaque conjointe des Britanniques et des Forces françaises libres du 23 au Modèle:Date-.
Après les débarquements alliés en Afrique du Nord, il passe du côté des Alliés en Modèle:Date-. Modernisé aux États-Unis en 1943, le Richelieu opéra dans l'Océan Indien, en 1944-1945, sous commandement britannique, contre les Japonais, puis participa au retour des troupes françaises en Indochine.
Arrière-plan
Lorsque le Dunkerque est mis sur cale le Modèle:Date-<ref name="Dumas, Dunkerque_p=14-16">Modèle:Harvsp.</ref>, cela fait presque dix-neuf ans qu'un cuirassé français n'a plus été mis en chantier, et la décision qui vient d'être prise l'a été à l'issue d'une période de tergiversations de près de six ans.
À la fin des années 1920, les plus puissants cuirassés sont des navires armés de huit pièces d'artillerie principale, en quatre tourelles doubles, réparties également entre l'avant et l'arrière, soit de [[Canon de marine de 15 pouces BL Mark I|Modèle:Unité]] (classes Queen Elizabeth, ou Revenge), soit de Modèle:Unité (classes Maryland<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, ou Mutsu<ref>Modèle:Harvsp.</ref> japonais) qui ont été conçus avant le traité de Washington, et dont la vitesse atteint au maximum Modèle:Unité (avec la classe Queen Elizabeth) voire Modèle:Unité (la classe Mutsu). Sortent du lot, les deux cuirassés de la classe Nelson, avec trois tourelles triples de [[canon de marine de 16 pouces BL Mk I|Modèle:Unité]], toutes à l'avant, inspirés des projets de croiseurs de bataille britanniques G3<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, datant de 1921, mais avec un tonnage réduit de près d'un tiers, d'où une coque moins longue et moins hydrodynamique, avec moins d'espace pour les machines et une vitesse de Modèle:Nobr seulement. Dans les eaux européennes, trois bâtiments britanniques, conçus avant 1918, sont dotés d'une vitesse supérieure à Modèle:Nobr, conformément aux idées de Lord Fisher. Celui-ci considérait la vitesse comme un moyen de défense plus important que le blindage. Ce sont les deux croiseurs de bataille de la classe Renown, armés de six pièces de Modèle:Unité en trois tourelles doubles, et un troisième, le Modèle:HMS, armé de huit pièces de Modèle:Unité en quatre tourelles doubles. Le HMS Hood est alors, parmi les bâtiments de ligne à flot, le plus grand, le plus lourd et un des plus rapides.
Les projets inaboutis des années 1920
L'Amirauté française à la fin de la décennie 1920, sous l'emprise des limitations des armements navals édictées par le traité naval de Washington<ref group="B">Modèle:Harvsp.</ref>, n'a pas cherché à mettre au point un cuirassé qui rivaliserait avec les mastodontes britanniques, américains ou japonais. Elle s'est contentée de modernisations des cuirassés de la classe Courbet<ref group="B">Modèle:Harvsp.</ref> et de la classe Bretagne<ref group="B">Modèle:Harvsp.</ref> qui datent de la Première Guerre mondiale, modernisations que le traité de Washington autorise plus profondes que pour les marines américaine, britannique et japonaise<ref group="JD">Modèle:Harvsp.</ref>. Mais pour contenir une menace italienne, exercée sur les communications entre la France et l'Afrique du Nord, par les croiseurs lourds de Modèle:Unité dont les premières unités, la classe Trento, seront mises en service en 1927-28, le chef d'état-major général de la Marine le vice-amiral Salaün, fait étudier en 1926 un projet de navires « tueurs de croiseurs ». Ils sont définis comme des navires de ligne d'un tonnage égal à la moitié du tonnage maximum que le traité de Washington a fixé pour construire des cuirassés, soit Modèle:Unité<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Pour l'artillerie principale, on envisage deux tourelles quadruples de Modèle:Unité, à l'avant, la protection doit permettre de résister aux obus de Modèle:Unité et la vitesse doit atteindre 34 à Modèle:Nobr. Ces navires puissamment armés et très rapides pour leur déplacement, auraient eu néanmoins une protection insuffisante pour figurer dans la ligne de bataille<ref group="JD">Modèle:Harvsp.</ref>.
En 1927-28 le vice-amiral Violette, nouveau chef d'état-major général de la Marine, oriente les études vers des navires d'un déplacement supérieur, définis comme des « croiseurs de bataille de Modèle:Unité ». Il s'agit en fait de réfléchir à la construction de cuirassés de Modèle:Unité, un déplacement « normal » de Modèle:Unité, correspondant à un déplacement « standard », tel que défini par le Traité naval de Washington, de Modèle:Unité à Modèle:Unité<ref name="Jordan & Dumas_p=20-22" group="JD">Modèle:Harvsp.</ref>. Les plans retrouvés montrent des navires ayant une silhouette inspirée des croiseurs de la classe Suffren, avec deux cheminées inclinées et portant trois tourelles d'artillerie principale, deux superposées à l'avant, une à l'arrière, une artillerie secondaire de Modèle:Unité en tourelles quadruples et une artillerie anti-aérienne constituée d'affûts simples de Modèle:Unité, vraisemblablement le Modèle 1926 qui a été mis en place sur les croiseurs lourds Colbert et Foch<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Les installations d'aviation sont situées au centre des navires, avec deux catapultes latérales, une grue entre les cheminées et un hangar accueillant quatre hydravions, entre la cheminée avant et le bloc passerelle.
Deux types de navires ont été dessinés, le premier qui date de 1927-28, aurait eu une artillerie principale de douze canons de Modèle:Unité en tourelles quadruples, une artillerie secondaire anti-navires de douze canons de Modèle:Unité en trois tourelles, l'artillerie antiaérienne (AA) en huit canons de Modèle:Unité AA, et douze tubes de [[Canon de 37 mm modèle 1925|Modèle:Unité AA Modèle 1925]], et enfin deux plates-formes triples de tubes lance-torpilles. La protection aurait comporté une ceinture blindée verticale de 220 à Modèle:Unité, un pont blindé principal de Modèle:Unité, et pour la protection anti-torpilles des compartiments situés entre une cloison longitudinale de Modèle:Unité et la coque, servant de soutes à mazout mais également à charbon, même sans avoir de chaudières fonctionnant au charbon comme c'était le cas sur les croiseurs Foch et Dupleix<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. La propulsion, en deux groupes associant turbines et chaudières, entrainant chacun deux lignes d'arbres, développant ainsi Modèle:Unité, aurait permis d'obtenir une vitesse de Modèle:Unité, grâce à une coque de Modèle:Unité de long pour Modèle:Unité de large. Le second type, datant de 1928, aurait été un cuirassé rapide plutôt qu'un croiseur de bataille, avec trois tourelles doubles de Modèle:Unité et quatre tourelles quadruples de Modèle:Unité. L'autre différence importante résidait dans la propulsion, moins puissante sans doute d'un tiers, une coque un peu plus courte (Modèle:Unité) et plus large (Modèle:Unité), d'où une vitesse de Modèle:Unité, le gain de poids sur les machines et la coque plus courte permettant un meilleur blindage<ref name="Jordan & Dumas_p=20-22" group="JD"/>.
Mais la construction de bâtiments de cette taille, avec une coque de Modèle:Unité ou plus, aurait excédé les capacités techniques des chantiers de construction navale français, dont la plus grande forme de construction dans un arsenal était le bassin du Salou à Brest, qui est long de Modèle:Unité. Le plus grand navire français de l'époque était le paquebot Île-de-France mis en service en 1927, de Modèle:Unité, seulement. Pour le futur transatlantique géant Normandie qui dépassera Modèle:Unité, il faudra que les Ateliers et Chantiers de la Loire à Penhoët construisent une nouvelle cale de construction, dite cale Modèle:N°. La construction de telles infrastructures, s'ajoutant au coût de la construction proprement dite, aurait déséquilibré complètement le budget de la Marine Nationale, et compromis le programme de construction des autres types de navires, croiseurs, destroyers, et sous-marins prévus par le Statut Naval.
Dans le même temps des négociations ont eu lieu, depuis 1926, à Genève, devant la Comité Préparatoire pour le Désarmement de la Société des Nations. On se dirige vers une prolongation jusqu'en 1936 des « vacances navales », en ce qui concerne la construction de cuirassés. Le Gouvernement du Royaume-Uni pousse néanmoins fortement à un nouvel abaissement du déplacement maximal et du calibre maximum de l'artillerie principale des cuirassés à Modèle:Unité et Modèle:Unité. Or, le Gouvernement français ne veut pas être celui qui fera échouer cette politique de réduction des armements. L'Amirauté française en revient à des navires plus petits, avec un déplacement de l'ordre de Modèle:Unité. Un « croiseur protégé » de Modèle:Unité est étudié en 1929<ref group="JD">Modèle:Harvsp.</ref>. Son artillerie principale se présente comme celle du croiseur de bataille de Modèle:Unité, en trois tourelles de Modèle:Unité, une triple et une quadruple, à l'avant, et une triple à l'arrière. L'artillerie secondaire est constituée de huit canons de Modèle:Unité. L'artillerie anti-aérienne comporte huit tourelles doubles de Modèle:Unité, nouveau calibre qu'on retrouvera sur le croiseur Algérie. Les machines sont constituées de trois salles pour les chaudières entourées de deux salles pour les turbines, ce qui permet l'évacuation des fumées par une cheminée unique, en développant Modèle:Unité pour une vitesse de Modèle:Unité. Toutefois, le blindage se serait limité à une protection contre les obus de Modèle:Unité des croiseurs lourds italiens. La silhouette ne comporte plus de mât tripode à l'avant, mais une tour, proche de ce qui sera fait sur le croiseur Algérie et préfigurant la silhouette du Dunkerque.
La riposte au « cuirassé de poche » allemand
Tout va changer lorsqu'en Modèle:Date-, la Reichsmarine allemande va mettre sur cale, en grande pompe, en présence du président Hindenburg, la première unité de la nouvelle classe Deutschland. Il s'agit d'un navire dénommé « Panzerschiff », c'est-à-dire « navire blindé ».
Son déplacement, officiellement de Modèle:Unité, respecte la limite que l'article 190 du traité de Versailles a fixé au déplacement des cuirassés allemands. Il doit porter deux tourelles triples de Modèle:Unité, l'une à l'avant, l'autre à l'arrière, et être doté de moteurs Diesel développant Modèle:Unité, lui assurant un long rayon d'action et une vitesse maximale de Modèle:Unité<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. C'est une réussite technique remarquable pour la construction navale allemande, le recours à la soudure plutôt qu'au rivetage permet d'économiser du poids, même si le déplacement réel est supérieur de 25 % au déplacement annoncé, ce qu'on ne sait pas à l'époque. Capable de distancer tous les bâtiments de ligne à flot dans les eaux européennes, à l'exception de trois croiseurs de bataille britanniques, le Modèle:HMS, et les Modèle:HMS et Modèle:HMS, plus puissamment armés que tous les croiseurs respectant le traité de Washington, c'est une très sérieuse menace pour les routes maritimes commerciales<ref group="B">Modèle:Harvsp.</ref>. Ce type de navire fut communément qualifié par la presse britannique de « cuirassé de poche », alors qu'il s'agissait en réalité, comme l'indiquait sa dénomination allemande, d'un « croiseur-cuirassé»<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Après le Deutschland, furent mis sur cale deux unités supplémentaires, Admiral Scheer, en Modèle:Date-, et Admiral Graf Spee, en Modèle:Date-<ref group="B">Modèle:Harvsp.</ref>.
Le traité naval de Londres de 1930 a maintenu les droits de la France et de l'Italie au remplacement, dès avant le Modèle:Date-, de cuirassés anciens, dans la limite de Modèle:Unité, qui leur avaient été octroyés par le traité de Washington de 1922 et qu'elles n'avaient pas utilisés. Mais le Gouvernement du Royaume-Uni maintient la pression en vue de l'accroissement des restrictions qualitatives sur les caractéristiques des cuirassés à construire, dans la perspective de la fin des « vacances navales », qui a été reportée au Modèle:Date. L'Amirauté française, pour des raisons politiques, financières et militaires se rallie à la solution du bâtiment de Modèle:Unité, le bâtiment de Modèle:Unité n'ayant pas une protection suffisante et celui de Modèle:Unité outrepassant les capacités techniques et financières du moment de la Marine nationale<ref group="JD">Modèle:Harvsp.</ref>. Dans les deux premiers mois de 1931, une négociation avec l'Italie aboutit à des « bases d'accord », le Modèle:Date, pour permettre la construction de deux cuirassés de Modèle:Unité avant le Modèle:Date, mais l'arrangement définitif ne peut avoir lieu<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. La Regia Marina n'est en effet pas satisfaite du projet d'un cuirassé de Modèle:Unité<ref name="Giorgerini & Nani_p=31">Modèle:Harvsp.</ref> portant six canons de Modèle:Unité, en trois tourelles doubles avec une silhouette fortement inspirée du croiseur lourd Pola, alors en construction<ref group="B">Modèle:Harvsp.</ref>, et elle préfère voir venir, en préparant une très profonde refonte des cuirassés de la classe Conte di Cavour qui ont été désarmés et mis en réserve en 1928, dont on changera, à partir de 1933, l'artillerie et les machines<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, et en poursuivant les études sur un cuirassé de Modèle:Unité.
Toutefois, pour la Marine nationale, l'objectif n'est plus désormais de construire un « tueur de croiseurs », mais de surclasser, en armement, en blindage et en vitesse, les « cuirassés de poche » allemands. Une vitesse de l'ordre de Modèle:Unité, (et non plus Modèle:Unité), deux tourelles quadruples à l'avant de plus de Modèle:Unité, un blindage résistant aux obus de Modèle:Unité, apparaissent compatibles avec un déplacement compris entre Modèle:Unité et Modèle:Unité. C'est ce qu'entérine le nouveau chef d'état-major général de la marine, le vice-amiral Durand-Viel. Ce choix est âprement discuté. Les parlementaires comprennent mal pourquoi il faut un navire de plus de Modèle:Unité pour contrer une unité qui n'en affiche que 10 000<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, au point que dans la Tranche 1931 du Statut Naval, ne sont votés, pour un cuirassé, que des crédits d'études. Mais il apparaît aussi qu'un calibre de Modèle:Unité permettrait de surclasser les cuirassés italiens anciens, le recours à une artillerie secondaire à la fois anti-navire et anti-aérienne étant compatible avec un déplacement de Modèle:Unité, qui rendrait possible la protection contre les obus de Modèle:Unité de ces mêmes cuirassés italiens<ref name="Jordan & Dumas_p=31" group="JD">Modèle:Harvsp.</ref>. C'est la proposition du Chef d'État-Major Général de la Marine au Ministre, qui est étudiée par les commissions parlementaires au début de 1932. Le Ministre de la Défense nationale, François Piétri, réussit, en Modèle:Date-, à faire inscrire les crédits pour la construction d'une telle unité, et la mise en chantier du Dunkerque est signée le Modèle:Date-<ref name="Dumas, Dunkerque_p=14-16"/>.
L'annonce des Scharnhorst et des Littorio
Initialement, le nombre des unités de la classe Deutschland devait être de six, mais la construction du Dunkerque, qui surclasse les Deutschland amena la marine allemande à mettre en construction une version améliorée, inspirée du projet des Ersatz Yorck<ref group="B">Modèle:Harvsp.</ref> de 1915. Les deux navires dont la construction est décidée, le Modèle:Date, et qui deviendront le Scharnhorst et le Gneisenau, sont d'abord présentés comme devant être du type Panzerschiffe de Modèle:Unité. Mais ils ne seront mis sur cale que plus d'un an après, d'abord parce que l'Allemagne est alors encore tenue par les limitations du Traité de Versailles, que le Troisième Reich n'a pas encore dénoncé, et parce que la discussion est âpre en Allemagne sur leurs caractéristiques définitives.
Finalement, ce sera la seule classe de bâtiments, avec celle des Dunkerque, qui se situera dans la zone intermédiaire entre les cuirassés lourds et lents caractéristiques des années 1920, et les croiseurs de bataille, encore que pour les bâtiments allemands, on ait plutôt privilégié la protection par rapport à l'armement, alors que sur les bâtiments français, c'est le choix inverse qui a été fait<ref name="Breyer1973p79" group="B">Modèle:Harvsp.</ref>. Aussi rapides, mais plus lourds, avec un déplacement de Modèle:Unité, et beaucoup plus fortement blindés que le Dunkerque, avec une ceinture blindée de Modèle:Unité, ils ne recevront comme artillerie principale que trois tourelles triples au calibre de Modèle:Unité seulement. La Kriegsmarine aurait préféré un calibre plus important, Adolf Hitler y était aussi favorable, parce que le Dunkerque portait des canons de Modèle:Unité. Mais au moment où le choix final devait être fait, l'Allemagne était en train de négocier le Traité naval germano-britannique de 1935, or les Britanniques étaient très attachés à une nouvelle limitation du calibre de l'artillerie principale des cuirassés. Ceci conduisit les Allemands à choisir, à regret, un canon amélioré du même calibre que celui des Deutschland, le modèle [[canon de 28 cm SK C/34|Modèle:Unité SK C/34]] au lieu du modèle [[canon de 28 cm SK C/28|Modèle:Unité SK C/28]]<ref name="Breyer1973p79" group="B"/>,<ref group="B">Modèle:Harvsp.</ref>. Comme les concepteurs du Dunkerque estimaient qu'il était capable de résister aux obus de Modèle:Unité, il n'y avait aucune raison, pour les Français, de concevoir une classe de cuirassés plus puissants.
Mais, du côté italien, alors qu'avait commencé en 1933 la refonte des cuirassés anciens Cavour et Cesare, on considéra que les nouveaux cuirassés français rompaient l'équilibre en Méditerranée entre les flottes cuirassées française et italienne, et qu'il fallait une réponse qui permît de tenir tête aussi aux cuirassés britanniques de la Mediterranean Fleet<ref name="Giorgerini & Nani_p=320">Modèle:Harvsp.</ref>. Le Modèle:Date-, le Duce Benito Mussolini annonça au Parlement italien la décision d'utiliser la totalité des droits à construire des cuirassés, que l'Italie détenait conformément aux stipulations du traité naval de Washington, et l'agence de presse Stefani précisait, le Modèle:Date-, qu'il s'agissait de deux cuirassés de Modèle:Unité<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, armés de canons de Modèle:Unité<ref name="Jordan & Dumas_p=31" group="JD"/> qui recevront le Modèle:Date-, les noms de Vittorio Veneto et Littorio<ref name="Giorgerini & Nani_p=320"/>.
Le temps était donc arrivé où la construction de cuirassés de la même taille devait être entreprise par la France. Mais le temps pressait, la définition d'un nouveau type de navire allait prendre du temps, le choix de nouveaux matériels, la passation de marchés différents, également, alors que les crédits pour la construction d'une seconde unité du type Dunkerque étaient inscrits à la « Tranche 1934 du statut naval ». Le Conseil Supérieur de la Marine (C.S.M.), le Modèle:Date-, recommanda à l'unanimité de ne pas modifier la Tranche 1934, et de lancer la construction d'une seconde unité du type Dunkerque, en en améliorant la protection verticale. Le Modèle:Date-, la mise en chantier du Strasbourg est signée. Ce sera le dernier navire de ligne français d'un déplacement inférieur à Modèle:Unité<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
En effet, dès le Modèle:Date-, le Conseil Supérieur de la Marine établit les caractéristiques d'un cuirassé de Modèle:Unité :
- 8 ou 9 canons de Modèle:Unité ou Modèle:Unité ;
- une artillerie secondaire pouvant être utilisée comme DCA éloignée ;
- une vitesse comprise entre Modèle:Unité et Modèle:Unité ;
- une protection comportant une ceinture blindée de Modèle:Unité, un pont blindé supérieur de 160 à Modèle:Unité, un pont blindé inférieur de 40 à Modèle:Unité<ref name="Dumas, Richelieu2001p8" group="DR">Modèle:Harvsp.</ref>.
Il faudra plus d'un an pour établir le projet définitif qui est soumis au Ministre le Modèle:Date-, et adopté le Modèle:Date-. La mise sur cale du Richelieu a lieu le Modèle:Date-<ref name="Dumas, Richelieu2001p10" group="DR">Modèle:Harvsp.</ref>. Ce faisant, la France ne respecte pas ses obligations issues des traité naval de Washington et de Londres de 1930, puisque le déplacement global des cuirassés en construction avant le Modèle:Date-, dépasse Modèle:Unité, et atteint Modèle:Unité.
Mais le 18 juin 1935 a été signé un traité naval germano-britannique qui annule de fait les stipulations du traité de Versailles, en ce qui concerne la limitation des armements navals de l'Allemagne, en particulier pour le déplacement maximum des différents types de navires. Le Royaume-Uni accorde aussi unilatéralement à l'Allemagne la possibilité de doter la Kriegsmarine d'un tonnage équivalent à 35 % de celui de la Royal Navy, soit la parité avec la Marine Nationale française. Celle-ci perd, du même coup tout espoir de pouvoir contrer les marines italienne et allemande réunies. Mise devant le fait accompli, la France considère dès lors que le Dunkerque et le Strasbourg sont la réponse aux Scharnhorst et Gneisenau, et la classe Richelieu, la réponse aux nouveaux cuirassés de Modèle:Unité italiens<ref group="JD">Modèle:Harvsp.</ref>. Aussi, dès le Modèle:Date une unité similaire au Richelieu, le Jean Bart, était commandée aux Ateliers et Chantiers de la Loire à Penhoët.
Cependant, dès Modèle:Date-, la Kriegsmarine a commandé un cuirassé au déplacement déclaré de Modèle:Unité, armé de huit canons de [[Canon de 38 cm SK C/34|Modèle:Unité]]. Le Bismarck, sera mis sur cale en Modèle:Date-, un mois et demi après la décision de construction du Jean Bart<ref name="Dumas, Richelieu2001p10" group="DR" />. C'était un bâtiment remarquable, mais d'une conception extrêmement classique, l'artillerie principale de Modèle:Unité est en quatre tourelles doubles, deux à l'avant et deux à l'arrière. L'artillerie secondaire comportait six tourelles doubles de Modèle:Unité, contre les buts marins, et une artillerie anti-aérienne, comportant seize canons de Modèle:Unité, seize canons de Modèle:Unité et 36 canons de Modèle:Unité. Son déplacement « standard » dépassait Modèle:Unité<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Caractéristiques
Le Richelieu apparaît comme une version plus puissante des bâtiments de la classe Dunkerque, comme le montre la comparaison des devis de poids<ref name="Dumas, Richelieu2001p10" group="DR"/>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Parties constitutives du navire | Dunkerque | Strasbourg | Richelieu |
---|---|---|---|
Coque | Modèle:Unité | Modèle:Unité | Modèle:Unité |
Installations de navigation | Modèle:Unité | Modèle:Unité | Modèle:Unité |
Artillerie | Modèle:Unité | Modèle:Unité | Modèle:Unité |
Protection de l'artillerie | Modèle:Unité | Modèle:Unité | Modèle:Unité |
Protection du flotteur | Modèle:Unité | Modèle:Unité | Modèle:Unité |
Machines | Modèle:Unité | Modèle:Unité | Modèle:Unité |
Combustible | Modèle:Unité | Modèle:Unité | Modèle:Unité |
Total | Modèle:Unité | Modèle:Unité | Modèle:Unité |
La puissance des obus augmente comme le cube de leur calibre. L'augmentation du calibre de Modèle:Unité à Modèle:Unité, ce qui est le cas entre le Dunkerque et le Richelieu, est de 15 % : l'augmentation de la puissance de feu est de l'ordre de 52 %. Or, la croissance du poids de l'armement, de Modèle:Unité à Modèle:Unité, à nombre de canons constant, n'est que de 26 %, on voit ainsi l'intérêt de l'augmentation du calibre par rapport à l'augmentation du nombre de pièces.
Mais il faut être protégé contre un calibre équivalent à celui qu'on porte, telle fut la dure leçon apprise par les croiseurs de bataille britanniques au Jutland. L'accroissement de la protection de l'artillerie, c'est-à-dire de l'épaisseur du blindage de tourelles, doit donc être à peu près proportionnel à l'accroissement du calibre : on constate ainsi qu'entre le Dunkerque, et le Richelieu, le poids de la protection de l'armement augmente de 15,2 %. Ceci porte l'accroissement du poids de l'artillerie et de sa protection à 35 %.
Mais pour réduire l'accroissement de la puissance des machines nécessaire pour obtenir une vitesse équivalente, malgré la hausse de poids, il faut une coque plus longue, voire améliorer le rapport longueur/largeur. Entre le Dunkerque et le Richelieu, on passe d'un rapport de 6,9 à 7,3, avec une longueur portée de Modèle:Unité à Modèle:Unité (la largeur passant de Modèle:Unité à Modèle:Unité), soit un accroissement de 14 %. Le poids de la coque passe ainsi d'un peu plus de Modèle:Unité à Modèle:Unité, soit une augmentation de 18 %. Mais cette coque doit être aussi mieux protégée. Dans le cas qui nous intéresse, on passe d'une épaisseur de la ceinture blindée de Modèle:Unité à Modèle:Unité, soit une augmentation de 44 % : le poids de la protection du flotteur passe de Modèle:Unité à Modèle:Unité soit 40 %.
Par ailleurs, en ce qui concerne la silhouette générale, pour la tour avant de la superstructure, on retint le même empilement de trois télépointeurs montés sur un même axe que sur le Dunkerque, ce qui représentait une charge importante dans les hauts. Mais au lieu d'avoir le télépointeur arrière placé sur une tour, derrière la cheminée, on préféra finalement le placer sur une structure constituée par le conduit même de la cheminée, inclinée obliquement vers l'arrière<ref name="Breyer436" group="B">Modèle:Harvsp.</ref>. Cette disposition est destinée à minimiser la gêne provoquée par la fumée de la cheminée pour les installations de télépointage, ce dont on a pris conscience en 1937-1938, quand on a modifié les coiffes de la cheminée de la classe Dunkerque. C'est une sorte de préfiguration des Modèle:Lien dont seront dotés après guerre certains navires, comme les croiseurs américains de la classe Baltimore refondus en croiseurs lance-missiles, ou les frégates françaises des classes Suffren ou Tourville, dans les années 1960-1970.
Armement
- Artillerie principale :
- calibre : [[Canon de 380 mm/45 modèle 1935|Modèle:Unité]] (Modèle:Nobr en Modèle:Nobr quadruples sur l'avant) ;
- munitions : obus de perforation de Modèle:Unité ;
- portée : Modèle:Unité à l'élévation 30°.
- Artillerie secondaire (pouvant tirer aussi contre-avions), telle que prévue fin 1939 :
- calibre : [[Canon de 152 mm modèle 1930|Modèle:Unité modèle 1936]], tourelle modèle 1936 (Modèle:Nobr à l'arrière, en Modèle:Nobr triples, une axiale et deux latérales) ;
- munitions : obus de Modèle:Unité ;
- portée : Modèle:Unité à l'élévation 45°.
- Artillerie antiaérienne, telle que prévue en 1940 :
- 12 [[Canon de 100 mm modèle 1930|canons de Modèle:Unité modèle 1930]] ;
- 12 canons de Modèle:Unité Modèle 1935 (en six affûts doubles) ;
- 32 [[Mitrailleuse Hotchkiss de 13,2 mm modèle 1929|mitrailleuses de Modèle:Unité Modèle 1929]] (huit affûts quadritubes)<ref name="Dumas, Richelieu2001p12" group="DR">Modèle:Harvsp.</ref>.
L'artillerie principale
Modèle:Article détaillé [[Fichier:Richelieu (cuirassé de 1939) Tour et tourelles.tif|vignette|Armement avant du Richelieu, après la refonte de 1943, avec au premier plan les neuf affûts simples de [[Canon de 20 mm Oerlikon|Modèle:Unité Oerlikon]], derrière le brise-lames.]]
La Regia Marina ayant choisi de doter ses cuirassés, au déplacement annoncé de Modèle:Unité, de canons de Modèle:Lien<ref name="Giorgerini & Nani_p=320"/>, calibre qui avait déjà été prévu pour les unités de la classe Francesco Caracciolo en 1912-1913<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, ce calibre s'était imposé rapidement à l'Amirauté française, car le recours à des canons de Modèle:Unité, autorisé par le traité naval de Washington, conduisait, dans la perspective d'une coque permettant d'atteindre Modèle:Unité et correctement protégée, à un déplacement excédant Modèle:Unité<ref name="Dumas, Richelieu2001p8" group="DR"/>.
Chaque tourelle quadruple de [[Canon de 380 mm/45 modèle 1935|Modèle:Unité]] Modèle 1935 a un poids de Modèle:Unité, auquel il faut ajouter Modèle:Unité pour la barbette, soit un total de Modèle:Unité. On observera que le poids des tourelles triples de Modèle:Unité des cuirassés de la classe Iowa sera de Modèle:Unité<ref group="B">Modèle:Harvsp.</ref>. La disposition de l'artillerie principale sur le modèle de la classe Dunkerque, en deux tourelles quadruples à l'avant, présentait le risque de voir mise hors de service la moitié de l'artillerie, sur un coup malchanceux. Le Service technique des constructions navales (STCN) examina donc, outre deux dispositions hétérodoxes et rapidement écartées, où les canons, situés au centre du navire ne pouvaient tirer que de chaque bord, mais ni en chasse, ni en retraite, trois dispositions d'artillerie concentrée à l'avant, mais avec deux tourelles triples et une tourelle double, ou une tourelle quadruple et deux tourelles doubles ou trois tourelles triples. Mais le devis de poids était toujours supérieur à celui de deux tourelles quadruples, et il eût fallu en compensation se contenter d'une puissance motrice réduite à Modèle:Unité, et accepter une vitesse réduite de Modèle:Nobr, sans réduire sensiblement le risque du coup malchanceux. Dès la fin octobre 1934, le choix des deux tourelles quadruples à l'avant est entériné<ref group="DR">Modèle:Harvsp.</ref>, avec ses conséquences annexes, disposition des tourelles en deux demi-tourelles doubles, séparées par une cloison blindée de 25 à Modèle:Unité<ref name="Dumas, Richelieu2001p22" group="DR">Modèle:Harvsp.</ref>, et montage des canons en affûts doubles sur un axe commun des pièces de chaque demi-tourelle, comme sur la classe Dunkerque<ref group="B">Modèle:Harvsp.</ref> avec la conséquence en termes de dispersion excessive, lors des tirs par salves des canons d'une même demi-tourelle(*). L'entraxe des canons de la même demi-tourelle est de Modèle:Unité, et entre les deux demi-tourelles de Modèle:Unité. Quant à la distance entre les tourelles, de Modèle:Unité sur le Dunkerque, elle est portée à Modèle:Unité.
Le tourelle Modèle 1935 avait une élévation maximale de 35°. Avec une vitesse initiale de Modèle:Unité, la portée maximale théorique était de Modèle:Unité, en pratique de Modèle:Unité. La cadence de tir était de 1,3 à 2 coups/min. La vitesse maximale de rotation de la tourelle était de 5°/s, et la vitesse maximale d'élévation des pièces de 5,5°/s. L'obus OPfK de Modèle:Unité Modèle 1935 est une extrapolation de l'obus OPfK de Modèle:Unité Modèle 1935 du Dunkerque. Il mesure Modèle:Unité, pèse Modèle:Unité, et comporte le même dispositif explosif colorant les gerbes et les impacts, en jaune pour ce qui concerne le Richelieu. La dotation en OPfK Mle 1935 est de Modèle:Nobr, et quatre gargousses de poudre SD 21, d'un poids total de Modèle:Unité sont nécessaires pour le tir de chaque obus. Il n'y a pas d'obus explosifs de ce calibre prévus en dotation<ref name="Jordan & Dumas_pp=101-109" group="JD">Modèle:Harvsp.</ref>.
(*) La dispersion était due à un effet de sillage entre les obus tirés par les canons les plus rapprochés des uns des autres, ce problème fut définitivement résolu des 1940-42 sur les Dunkerque par la pose d'un retard à la mise à feu de 60 millisecondes sur les canons extérieurs de chaque tourelle et seulement en 1948 sur le Richelieu. Les tests, ci-dessous, montrent que cette dispersion peut aussi beaucoup varier selon l'usure des canons, le type d'obus et le type de charge propulsive ("gargousse"). On remarque également la très piètre précision des obus d'exercices ("B.O.F) par rapport aux obus perforant anti-blindage ("OPfk").
Tir du 22.06.45 : charges: ? ____ obus: OPfK __ dispersion de Modèle:Nobr à 16 000 et Modèle:Unité (avec les canons les plus rapprochés tirant simultanément).
Tir du 22.06.45 : charges: ? ____ obus: OPfK __ dispersion de Modèle:Nobr à 16 000 et Modèle:Unité (tir individuel, sans effet de sillage).
(à titre de comparaison, la dispersion des tourelles doubles de Modèle:Nobr des cuirassés Britanniques - réputés pour leurs précisions - était d'environ Modèle:Nobr à ces distances)
Tir du 30.05.47 : charges: E.3 __ obus: B.O.F __ dispersion de Modèle:Nobr à Modèle:Unité.
Tir du 6.06.47 : charges: E.1 __ obus: B.O.F __ dispersion de Modèle:Nobr à Modèle:Unité.
Tir du 19.11.47 : charges: E.1 __ obus: B.O.F __ dispersion de Modèle:Nobr à Modèle:Unité.
Tir du 25.11.47 : charges: E.1 __ obus: O.PfK ___ dispersion de Modèle:Nobr à Modèle:Unité.
Tir du 8.05.48 : charges: C.1 __ obus: OPfK ___ dispersion de Modèle:Nobr (moyenne) et Modèle:Nobr (maximal) à Modèle:Unité.
Tir avec dispositif de retard : charges: C.1 __ obus: O.PfK ___ dispersion de Modèle:Nobr (moyenne) et Modèle:Nobr (maximal) à Modèle:Unité.
L'artillerie secondaire
[[Image:Richelieu (cuirassé de 1939) Plage arrière.tif|vignette|droite|La plage arrière (photo prise le Modèle:Date-)<ref group="JD">Modèle:Harvsp.</ref>, avec quatre affûts quadruples de Modèle:Unité Bofors, et neuf affûts simples de [[Canon de 20 mm Oerlikon|Modèle:Unité Oerlikon]] Mk 4, sur l'ancien hangar d'aviation]] Pour l'artillerie secondaire, on envisage tout d'abord cinq tourelles quadruples de Modèle:Unité, disposées comme sur le Dunkerque, mais le calibre semble faible, alors que les Allemands ont retenu le calibre de Modèle:Unité pour l'artillerie secondaire anti-navire de la classe Scharnhorst et les Italiens le Modèle:Unité sur la classe Vittorio Veneto. On résolut donc de conserver le principe de l'artillerie à double usage et de développer une version permettant le tir contre-avions de la tourelle triple de Modèle:Unité installée comme artillerie anti-navires sur les croiseurs légers les plus récents du moment (Émile Bertin et la classe La Galissonnière).
La tourelle triple de Modèle:Unité Modèle 1936 à double usage, d'un poids de Modèle:Unité, était une extrapolation de la tourelle Modèle 1930 à usage anti-navire. Les canons, montés sur des berceaux autonomes, avaient un entraxe de Modèle:Unité. La vitesse de rotation était de 12°/s, et la vitesse d'élévation des pièces de 8°/s. L'élévation maximale des canons était portée de 45° à 90°, et ils pouvait théoriquement être approvisionnés à toutes les élévations. La vitesse initiale était de Modèle:Unité. Les obus utilisés étaient soit des obus de perforation OPfK Modèle 1930 de Modèle:Unité, ou Modèle 1936 de Modèle:Unité, contre buts marins, soit des obus explosifs, OEA Modèle 1936 de Modèle:Unité, ou OEA Modèle 1937 de Modèle:Unité contre buts aériens. Un obus éclairant (OEcl Modèle 1936) de Modèle:Unité a été mis au point, mais ces munitions ne figurent pas dans l'inventaire de guerre des munitions du cuirassé. La cadence de tir était de 6,5 coups/min contre buts marins et de 5 coups/min contre buts aériens. La portée maximale contre buts marins, à l'élévation de 45° était de Modèle:Unité<ref name="Jordan & Dumas_pp=101-109" group="JD"/>.
Comme arme anti-navire, le matériel français était plutôt plus puissant que le matériel allemand de [[15 cm SK C/28|Modèle:Unité]], qui était installé sur le Scharnhorst et le sera sur le Bismarck, avec une portée de Modèle:Unité à l'élévation de 40°, une cadence de tir un peu supérieure (10 coups/min) et les autres caractéristiques (élévation, vitesse de rotation, vitesse d'élévation des pièces) comparables au matériel français, mais les obus étaient moins lourds (Modèle:Unité, environ). Quant au matériel italien de Modèle:Unité/55 calibres Modèle 1934 ou 1936 installé sur la classe Littorio, il tirait, à l'élévation de 45°, avec une vitesse initiale de Modèle:Unité, des obus de Modèle:Unité à Modèle:Unité à la cadence de 4,5 coups/min<ref name="Giorgerini & Nani_p=327">Modèle:Harvsp.</ref>.
Mais la version à double usage ne donna pas satisfaction, pour son usage antiaérien. Avec des difficultés de chargement aux élévations supérieures à 45°, un système de télécommande insatisfaisant, résultant notamment du poids de la tourelle supérieur de Modèle:Unité à celui du Modèle 1930, elle avait une vitesse de rotation et une cadence de tir trop faible pour être efficace contre les avions rapides du début du conflit mondial, que sont les bombardiers en piqué <ref name="Jordan & Dumas_pp=101-109" group="JD"/>. On observera que le calibre de Modèle:Unité ne sera que rarement utilisé par d'autres marines comme armement antiaérien, c'est-à-dire sur deux croiseurs américains de la classe Worcester et trois croiseurs britanniques de la classe Tiger, après guerre, avec des tourelles doubles entièrement automatiques, et des installations de direction de tir autrement sophistiquées.
La défense contre avions
La possibilité d'une artillerie antiaérienne à courte portée de six à huit affûts doubles de Modèle:Unité « zénithaux » a été envisagée, au cours de l'établissement du projet définitif, mais l'idée a été abandonnée, d'abord parce qu'avec l'installation de l'artillerie secondaire à l'arrière et sur les flancs, il était difficile d'éviter à l'artillerie contre-avions de souffrir des effets de souffle des canons de Modèle:Unité et de Modèle:Unité, ensuite en raison du dépassement du devis de poids. C'est donc une réduction du blindage qui fut décidée, pour compenser l'accroissement de déplacement lié à la substitution des tourelles triples de Modèle:Unité qui, avec le blindage, pesaient Modèle:Unité de plus que les tourelles quadruples de Modèle:Unité. La ceinture blindée a pu être réduite en longueur de près de Modèle:Unité, par le recours à des chaudières « Sural » (suralimentées) plus compactes, permettant d'installer trois chaudières de front et non deux, comme sur les Dunkerque, et donc de réduire l'espace devant être protégé<ref group="JD">Modèle:Harvsp.</ref>, son épaisseur a été aussi ramenée à Modèle:Unité, ainsi que celle des traverses avant et arrière, du blockhaus, et des tourelles de Modèle:Unité<ref group="DR">Modèle:Harvsp.</ref> dont le blindage sera moins épais que celui des tourelles quadruples de Modèle:Unité du Dunkerque. Finalement, on résolut de limiter la Défense Contre Avions (DCA) rapprochée à douze canons, en tourelles doubles automatiques de Modèle:Unité ACAD Modèle 1935<ref group="JD">Modèle:Harvsp.</ref> et à huit affûts quadruples de mitrailleuses de Modèle:Unité.
Mais la mise au point des Modèle:Unité ACAD modèle 1935, dont la cadence de tir prévue était de 200 coups par minute, fut beaucoup plus longue et difficile que prévu et il apparut qu'il faudrait se contenter, lorsque le Richelieu serait mis en service des affûts doubles semi-automatiques de Modèle:Unité CAD Mle 1933, dont la cadence de tir de 15 à 20 coups/min, en pratique, était bien inférieure à celle de canons de calibre équivalent, tels que le Pom-Pom britannique, ou le Bofors 40 mm/L60, qui était 120 à 200 coups/min. Ceci conduira, en Modèle:Date-, alors que le Richelieu est en cours d'armement, à décider de retirer les tourelles III et IV de Modèle:Unité installées au milieu du navire, de ne pas en installer sur le Jean-Bart, de les stocker pour en doter le cuirassé Gascogne dont la coque était en construction à l'Arsenal de Brest, et d'installer à la place des tourelles de Modèle:Unité CAD Modèle 1931 comme celles dont était doté le croiseur Algérie, et que l'on avait installé sur le cuirassé Lorraine, lors de sa dernière refonte<ref name="Dumas, Richelieu2001p12" group="DR"/>.
L'artillerie de Modèle:Unité/45 calibres Mle 1930 était aussi à double usage. Contre buts marins, sa portée maximale était de Modèle:Unité, avec une vitesse initiale de Modèle:Unité avec l'OPf Mle 1928 de Modèle:Unité, mais un petit nombre de ces munitions était embarqué (10 par pièce), car on considérait que la puissante artillerie de Modèle:Unité permettait d'affecter les Modèle:Unité au tir contre-avions. À usage antiaérien, il tirait un OEA Mle 1928 de Modèle:Unité, avec une vitesse initiale de Modèle:Unité, et un plafond de Modèle:Unité. La cadence de tir était de 10 coups/min<ref group="JD">Modèle:Harvsp.</ref>. Par comparaison, sur les cuirassés de la classe Littorio, l'artillerie antiaérienne comportait douze canons de Modèle:Unité/50 calibres, en tourelles simples, tirant, à la cadence de Modèle:Unité, à l'élévation maximale de 75°, des obus de Modèle:Unité, avec une vitesse initiale de Modèle:Unité, pour un plafond de Modèle:Unité<ref name="Giorgerini & Nani_p=327"/>. Quant au Bismarck, il était armé de seize canons de Modèle:Unité/65 calibres en huit tourelles doubles, tirant des obus de Modèle:Unité, avec une vitesse initiale de Modèle:Unité, à la cadence de Modèle:Unité, à l'élévation maximale de 80°, et avec un plafond de Modèle:Unité, mais dont l'efficacité tenait surtout à l'installation des six télépointeurs qui leur étaient dédiés <ref name="Lenton, German vessels_p=47">Modèle:Harvsp.</ref>.
Les installations de direction de tir
La disposition des installations de direction de tir correspondait, pour l'essentiel à celle de la classe Dunkerque. Sur la tour avant, on retrouvait le même empilement de trois télépointeurs, avec de bas en haut, le télépointeur A pour l'artillerie principale, avec un télémètre stéreoscopique triplex OPL (Optique de Précision de Levallois-Perret) de Modèle:Unité, et deux télépointeurs pour l'artillerie secondaire de Modèle:Unité, avec un télémètre stéreoscopique duplex OPL de Modèle:Unité pour les buts marins sur le télépointeur 2, en position centrale, et un télémètre OPL de Modèle:Unité pour le tir contre avions sur le télépointeur 1 en position supérieure. Sur la tour arrière, un seul télépointeur, le télépointeur 3 pour l'artillerie secondaire avec un télémètre de Modèle:Unité. Le télépointeur auxiliaire de l'artillerie principale (télépointeur B), avec un télémètre stéreoscopique duplex OPL de Modèle:Unité, se trouvait entre la tour arrière et la tourelle VII (arrière axiale de Modèle:Unité).Tous les télépointeurs étaient étanches aux gaz et avaient un blindage léger pare-éclats.
Un télépointeur avec un télémètre OPL de Modèle:Unité installé initialement sur la plate-forme la plus haute de la tour avant, comme sur le Strasbourg, a été réinstallé sur le toit du blockhaus, comme sur le Dunkerque. Deux télépointeurs équipés de télémètres SOM (Société d'Optique et de Mécanique de haute précision) de Modèle:Unité à l'usage de l'État-major se trouvaient sur les côtés de la passerelle de l'Amiral (étage 3). Lorsque l'on a installé une artillerie antiaérienne de Modèle:Unité, ces deux télépointeurs ont été remplacés par des télépointeurs équipés chacun d'un télémètre OPL de Modèle:Unité pour le contrôle du tir des Modèle:Unité AA, et sur la passerelle de navigation, à l'étage inférieur, on installa, à l'usage de la majorité, deux télépointeurs équipés eux aussi d'un télémètre de Modèle:Unité.
Un télémètre stéreoscopique duplex OPL de Modèle:Unité se trouvait dans chaque tourelle d'artillerie principale, et un télémètre stéreoscopique duplex OPL de Modèle:Unité se trouvait dans chaque tourelle de Modèle:Unité.
La veille optique se faisait, pour la veille basse, c'est-à-dire les objectifs rapprochés, à partir de la passerelle de navigation, à l'étage 3, pour la veille éloignée, à partir de la plate-forme 6, et pour la veille haute, contre les mines et les torpilles à partir de la plate-forme 8. Pour le combat de nuit, le Richelieu disposait de cinq projecteurs, sur la tour avant, un sur la face avant, et deux de chaque côté<ref group="JD">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref group="DR">Modèle:Harvsp.</ref>.
Les installations d'aviation
Les installations d'aviation (un hangar, deux catapultes et une grue) sont situées à l'extrême arrière, comme sur le Dunkerque, pouvant accueillir quatre hydravions, des Loire 130, deux avec les ailes repliées dans le hangar, un sur chaque catapulte<ref group="DR">Modèle:Harvsp.</ref>.
Les matériels et les installations sont du même type que sur le Dunkerque. Les Loire 130 sont des hydravions à coque monomoteur (un Hispano-Suiza 12 cylindres de Modèle:Unité). Pesant Modèle:Unité en pleine charge, leur vitesse maximale est de Modèle:Unité, leur plafond de Modèle:Unité, leur endurance de 7h30 à Modèle:Unité. Ils ont un équipage de trois hommes, sont armés de deux mitrailleuses de Modèle:Unité, et peuvent emporter deux bombes de Modèle:Unité. Les catapultes à air comprimé, d'une longueur de Modèle:Unité, peuvent projeter un aéronef de Modèle:Unité à Modèle:Unité. Au retour, les hydravions se posent à côté du cuirassé, et sont hissés à bord par la grue qui peut soulever Modèle:Unité<ref group="JD">Modèle:Harvsp.</ref>.
La différence avec la classe précédente tient à ce que l'espace occupé par les chaudières a pu être réduit de cinq mètres, grâce à une largeur de coque supérieure, et à la disposition des chaudières suralimentées sur deux rangs de trois et non plus trois rangs de deux<ref group="JD">Modèle:Harvsp.</ref>. Ceci permet de placer la tourelle VII (arrière axiale) au couple 68,85 au lieu de 44,30 sur le Dunkerque, alors que les tourelles V et VI (arrière latérales) sont au couple 54,45 au lieu de 53,30<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref group="DR">Modèle:Harvsp.</ref>. On observera qu'ainsi les tourelles latérales arrière de Modèle:Unité (V et VI) sont plus à l'arrière que la tourelle VII axiale de quelque Modèle:Unité, sur le Richelieu, alors que c'est l'inverse sur les Dunkerque. De ce fait le hangar peut être situé plus en avant, d'une part, laissant plus de place sur la plage arrière (Modèle:Unité au lieu de 30), pour installer une seconde catapulte, et, d'autre part, permettant d'avoir un hangar plus long de cinq mètres sur un seul étage, ce qui permet d'y installer deux hydravions à la file, et non pas de les parquer sur les plates-formes, en position basse, d'un ascenseur intérieur dans un hangar à deux étages, comme c'était le cas sur les Dunkerque. Du hangar, les hydravions sont amenés sur des rails à un élévateur qui permet de les hisser sur l'une ou l'autre catapulte, la plus à l'arrière se trouvant dans l'axe du bâtiment, la plus en avant étant alors presque perpendiculaire à l'axe du bâtiment sur tribord<ref group="JD">Modèle:Harvsp.</ref>.
Protection
La protection, sur le Richelieu absorbait un pourcentage de 39,2 % du déplacement « normal ». Ce pourcentage était de 35,9 % sur le Dunkerque et de 37,2 % sur le Strasbourg<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Blindage
La ceinture cuirassée avait une épaisseur de Modèle:Unité, elle allait de Modèle:Unité au-dessus de la ligne de flottaison, à Modèle:Unité en dessous. cette ceinture était disposé à l'intérieur du bordé et inclinée à 15°24' négatif pour offrir une protection équivalente à un blindage vertical de Modèle:Nobr (Modèle:Nobr selon certaines sources qui comptabilisent aussi les Modèle:Nobr du bordé et les Modèle:Nobr du platelage). La traverse avant avait une épaisseur de Modèle:Unité, la traverse arrière de Modèle:Unité,
- le premier pont : Modèle:Nobr ;
- le pont blindé supérieur : Modèle:Unité porté à Modèle:Unité au-dessus des soutes de Modèle:Unité ;
- le pont blindé inférieur : Modèle:Unité - prolongé sur les côtés par un talus de Modèle:Nobr descendant jusqu'à la base de la ceinture, il s'étendait jusqu'à l'avant (au couple 233) ;
- le blockhaus : Modèle:Unité à l'avant et sur les côtés, Modèle:Unité à l'arrière, Modèle:Unité sur le toit ;
- les tourelles principales : la barbette Modèle:Unité au-dessus du pont blindé supérieur, la face avant inclinée à 30° : Modèle:Unité, à l'arrière : Modèle:Unité à la tourelle I, Modèle:Unité à la tourelle II (ces épaisseurs nettement inférieures à celles du Strasbourg s'expliquaient par le recours, sur le Richelieu, à un acier cémenté), le plafond Modèle:Unité à la tourelle I, Modèle:Unité à la tourelle II ;
- les tourelles triples de Modèle:Unité : la barbette Modèle:Unité, la face, inclinée à 30° Modèle:Unité, les côtés Modèle:Unité, l'arrière Modèle:Unité, le plafond Modèle:Unité<ref group="DR">Modèle:Harvsp.</ref>.
Si on compare le Richelieu aux cuirassés d'autres pays d'un déplacement comparable, dans les années 1935-1940, les cuirassés britanniques avaient une ceinture blindée plus épaisse (Modèle:Unité), et des tourelles d'artillerie principale moins protégées (Modèle:Unité) sur la classe King George V et le Modèle:HMS. Ils étaient équivalents au Richelieu en ce qui concerne le blindage horizontal (Modèle:Unité)<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, avec, pour le blockhaus, un blindage délibérément limité à la protection contre les éclats<ref group="B">Modèle:Harvsp.</ref>.
Les cuirassés américains avaient une ceinture blindée équivalente (330/Modèle:Unité) à celle du Richelieu, sur les classes North Carolina et South Dakota, un peu moins épaisse (Modèle:Unité) sur la classe Iowa. La protection des tourelles d'artillerie principale était moins épaisse (Modèle:Unité) sur la classe North Carolina, équivalente (Modèle:Unité) sur la classe Iowa, et plus épaisse (Modèle:Unité) sur la classe South Dakota. La protection horizontale était un peu moins épaisse (Modèle:Unité) sur la classe North Carolina, équivalente (127/Modèle:Unité) sur les classes South Dakota et Iowa. Le blockhaus était mieux protégé, avec Modèle:Unité sur les classes North Carolina et South Dakota, et Modèle:Unité sur la classe Iowa<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Les cuirassés italiens de la classe Vittorio Veneto avaient une ceinture blindée plus épaisse (Modèle:Unité) que le Richelieu, mais pour le reste, ils étaient moins bien protégés, avec Modèle:Unité sur les tourelles d'artillerie principale, Modèle:Unité sur le blockhaus, Modèle:Unité sur le pont supérieur et Modèle:Unité sur le pont principal<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Les cuirassés allemands de la classe Bismarck avaient un blindage moins épais que le Richelieu sur les tourelles d'artillerie principale (Modèle:Unité), plus épais sur le blockhaus (Modèle:Unité), et équivalent pour la ceinture blindée (Modèle:Unité), et pour le blindage horizontal (Modèle:Unité + Modèle:Unité)<ref name="Lenton, German vessels_p=47"/>
Protection sous-marine
La protection anti-torpilles était de même conception que celle du Dunkerque, avec un « sandwich » de cloisons blindées longitudinales d'une épaisseur qui varie de Modèle:Unité à Modèle:Unité, et de compartiments, certains remplis d'un composé à base de caoutchouc, l'« ébonite mousse », ou vides, ou servant de réservoirs de carburant, sur une largeur de Modèle:Unité<ref name="Breyer436" group="B"/>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le compartiment extérieur à la ceinture blindée avait une profondeur maximale de Modèle:Unité et était rempli d'ébonite mousse. Il y avait ensuite une cloison de Modèle:Unité d'épaisseur, puis un compartiment de Modèle:Unité de profondeur, puis un réservoir de combustible de Modèle:Unité de profondeur, puis une cloison de Modèle:Unité d'épaisseur, puis un compartiment vide Modèle:Unité de profondeur, enfin une cloison de Modèle:Unité anti-torpille en acier spécial. À hauteur des soutes à munitions l'épaisseur de la cloison pare-torpilles est portée à Modèle:Unité, et le compartiment entre la cloison et le réservoir de carburant est rempli d'ébonite-mousse.
La légère réduction constatée sur le Richelieu (la protection atteignait Modèle:Unité sur le Dunkerque) s'expliquait, pour pouvoir loger, dans les compartiments de machines, trois chaudières de front, contre deux sur le Dunkerque<ref group="JD">Modèle:Harvsp.</ref>.
Cette épaisseur de la protection sous-marine excédait cependant largement celle des cuirassés existants. Elle aura été de Modèle:Unité sur la classe King George V, de Modèle:Unité sur la classe Scharnhorst, et de Modèle:Unité sur le Bismarck<ref group="B">Modèle:Harvsp.</ref>, tandis que les cuirassés de la classe Littorio avaient un système de protection anti sous-marine assez particulier, conçu par l'Inspecteur Général du Génie Naval Modèle:Lien, avec un cylindre de Modèle:Unité de diamètre, servant d'espace d'expansion pour amortir l'effet des explosions de torpilles, dispositif qui ne se révéla pas particulièrement efficace à Tarente, lors de l'attaque britannique du Modèle:Date-. Mais en fait, le talon d'Achille des cuirassés se situait sur la partie des œuvres vives qui ne pouvait pas être protégée, les gouvernails (comme sur le Bismack), en Modèle:Date-, et les lignes d'arbre d'hélice, aussi bien pour le Richelieu à Dakar, en Modèle:Date-, que pour le Modèle:HMS au large de la Malaisie, en Modèle:Date-.
Propulsion
La vitesse d'un navire ne dépend pas seulement de la puissance de ses moteurs, mais aussi de l'hydrodynamisme de sa coque, c'est-à-dire du rapport longueur/largeur, donc très largement de sa longueur. Mais la longueur de la coque dépend de la longueur des cales de construction, et le déplacement dépend de la longueur de la coque, et de son blindage. C'est ainsi que la Royal Navy disposait d'un cuirassé rapide, HMS Hood, construit un peu avant 1920, déplaçant Modèle:Unité, atteignant Modèle:Nobr avec une puissance de Modèle:Unité mais un rapport poids/puissance des moteurs de Modèle:Unité, une coque de Modèle:Unité entre parallèles et un blindage absorbant 30 % du déplacement<ref group="B">Modèle:Harvsp.</ref>. Vingt-cinq ans plus tard, l'USS Iowa, déplaçant Modèle:Unité, atteint Modèle:Nobr, avec Modèle:Unité et un rapport poids/puissance de Modèle:Unité, une coque de Modèle:Unité entre parallèles et un blindage absorbant plus de 40 % du déplacement<ref group="B">Modèle:Harvsp.</ref>. Ce qui fait la différence, c'est l'amélioration de la performance des moteurs, qui permet sur des coques comparables d'avoir un blindage et un armement plus puissants, mais sans contraintes ni de déplacement limite, ni de taille des cales de construction. Les ingénieurs français ont d'autres contraintes, pour une vitesse équivalente, il leur faut respecter un déplacement limité à Modèle:Unité, une coque qui n'atteigne pas Modèle:Unité, la longueur du bassin Modèle:N° de Laninon de l'arsenal de Brest où le Richelieu sera armé (il sera construit en trois éléments, le plus long aura moins de Modèle:Unité, la longueur du bassin du Salou Modèle:N°, à l'arsenal de Brest), un blindage de ceinture désiré de Modèle:Unité (contre Modèle:Unité sur le HMS Hood et Modèle:Unité sur l'USS Iowa), avec des moteurs plus performants qu'en 1920, mais moins performants qu'en 1943, c'est-à-dire un rapport poids/puissance des moteurs un peu inférieur à Modèle:Unité. Finalement ce sera la protection qui sera le facteur d'ajustement avec une épaisseur de ceinture de 9 % moins épaisse que les spécifications du Conseil Supérieur de la Marine de Modèle:Date-. Les cuirassés américains ou britanniques soumis à la contrainte du déplacement limite de Modèle:Unité, auront, pour permettre des arbitrages entre la protection et l'armement un peu différents, des vitesses maximales inférieures de 2 à 3 nœuds à celle du Richelieu, avec des coques de Modèle:Unité au maximum, des rapports longueur/largeur compris entre 6,15 et 6,80, et des puissances de machines comprises entre Modèle:Unité, et Modèle:Unité. Les cuirassés allemands et italiens enfreindront secrètement mais délibérément la limite de déplacement de Modèle:Unité.
Avec une longueur de coque de Modèle:Unité et un maitre-bau de Modèle:Unité, le Richelieu avait une coque un peu plus hydrodynamique que le Dunkerque (longueur : Modèle:Unité ; maitre-bau : Modèle:Unité) avec un rapport longueur/largeur de 7,3, au lieu de 6,9. Pour ce qui est des machines, le rapport poids-puissance est un peu meilleur, ce qui tient au recours aux chaudières dites suralimentées, avec, pour le Dunkerque, un poids de machines de Modèle:Unité pour une puissance développée de Modèle:Unité, soit Modèle:Unité, et, pour le Richelieu, Modèle:Unité pour Modèle:Unité, soit Modèle:Unité. On observera que, construit peu avant le Richelieu, le Gneisenau allemand, avec des chaudières à très haute pression, affichait un rapport poids/puissance encore meilleur, Modèle:Unité, mais les machines des bâtiments allemands de cette classe n'avaient pas atteint, lors de leur mise en service, le stade de la perfection technique<ref name="Breyer1973p79" group="B"/>, et ce fut un sujet de préoccupation tout au long de leur carrière.
La puissance développée en service normal par le Richelieu était de Modèle:Unité. Elle était fournie par six chaudières Sural — suralimentées — fabriquées par l'Établissement des Constructions Navales d'Indret, et quatre turbines Parsons, entrainant quatre hélices quadripales d'un diamètre de Modèle:Unité. La disposition des machines répond au même principe que sur le Dunkerque, c'est-à-dire la séparation de deux ensembles, associant chaudières et turbines, de façon à réduire le risque d'une perte totale de puissance, dans les aléas du combat. Les chaudières Sural mesuraient Modèle:Unité de long, Modèle:Unité de haut et Modèle:Unité de large contre respectivement Modèle:Unité, Modèle:Unité, et Modèle:Unité pour les chaudières du Dunkerque<ref group="JD">Modèle:Harvsp.</ref>. Dans la coque du Richelieu ayant un maître-bau supérieur de Modèle:Unité, à celle du Dunkerque, il était ainsi possible de mettre trois chaudières de front, ayant une largeur cumulée de Modèle:Unité, là où deux chaudières du Dunkerque avait une largeur cumulée de Modèle:Unité. On trouve ainsi d'avant en arrière, la salle des machines Modèle:N°, située sous la tour avant, avec la rue de chauffe Modèle:N° et les chaudières numérotées de tribord à bâbord Modèle:N°, Modèle:N°, et Modèle:N°, puis la salle des turbines avant, entrainant les hélices extérieures, puis la salle des machines Modèle:N°, située sous la cheminée, avec la rue de chauffe Modèle:N° et les chaudières Modèle:N°, Modèle:N°, et Modèle:N°, enfin la salle des turbines arrière entrainant les hélices intérieures. Une cloison blindée de Modèle:Unité sépare la salle des turbines avant de la salle de chaudières Modèle:N°.
Carrière
Mis sur cale le Modèle:Date- à l'arsenal de Brest, au bassin du Salou, qui avait servi pour le Dunkerque, le Richelieu est mis à l'eau le Modèle:Date- et gagne son quai d'armement au bassin Modèle:N° de Laninon. C'est à la fin de cette année 1939 que fut mise en œuvre la modification de l'artillerie secondaire, résultat combiné des retards de livraison du nouvel armement antiaérien de Modèle:Unité ACAD Modèle 1935 et des résultats décevants des tourelles de Modèle:Unité double usage dans leur mode antiaérien (difficiles à charger aux angles de pointage élevés et trop lentes en cadence de tir). Ainsi les deux tourelles latérales de Modèle:Unité Mle 1935 furent supprimées, pour être remplacées chacune par trois affûts doubles de Modèle:Unité/45 calibres CAD Modèle 1931, à double-usage. Quatre affûts sont prélevés sur le cuirassé Lorraine, deux autres sur une batterie du fort de Niolon près de Marseille<ref name="Dumas, Richelieu2001p12" group="DR"/>. Ils seront mis en place par moitié à mi-Modèle:Date- et fin mai. De chaque bord, deux sont montés sur une plate-forme, à la place des barbettes des tourelles de Modèle:Unité, un autre un peu plus haut sur le côté. En ce qui concerne l'artillerie de Modèle:Unité AA, après diverses installations provisoires, en Modèle:Date-, quatre affûts de Modèle:Unité CAD Mle 1933, dépourvus de bouclier, sont installés à hauteur de la tour arrière. Enfin, quatre affûts quadritubes de mitrailleuses de Modèle:Unité sont installés au sommet de la tour avant, et quatre affûts doubles au sommet de la tour arrière <ref name="Jordan & Dumas_pp=101-109" group="JD"/>,<ref group="DR">Modèle:Harvsp.</ref>.
Le navire, aux ordres de son premier commandant, le capitaine de vaisseau Marzin, sortit à la mer en avril et effectua en mai et Modèle:Date-, des essais succincts, au cours desquels il atteint la vitesse de Modèle:Unité, à feux poussés, et effectué les tirs d'essais réglementaires de l'artillerie principale et secondaire. Pour autant, il faut encore, en Modèle:Date-, un quart d'heure pour hisser un obus de Modèle:Unité et ses gargousses, des soutes au canon.
Le 14 juin, le port militaire est bombardé par l'aviation allemande, qui cherche à atteindre, sans succès, le Richelieu. Le 18, à la veille de l'arrivée des Allemands, le navire est terminé à 90 % : il appareille de Brest pour Dakar avec Modèle:Nobr perforants de Modèle:Unité et 48 charges de poudre pour son artillerie principale<ref group="DR">Modèle:Harvsp.</ref>. Son artillerie de Modèle:Unité est inutilisable contre-avions (le télépointeur qui y est affecté n'a pas été mis en service), et aucune munition de ce calibre n'a été emportée. Son artillerie antiaérienne se limite, outre les six tourelles doubles de Modèle:Unité, à quatre affûts doubles de Modèle:Unité semi-automatiques Modèle 1933, quatre affûts quadruples de 13,Modèle:Unité Modèle 1929, et deux affûts doubles de Modèle:Unité<ref name="Dumas, Richelieu2001p12" group="DR"/>.
L'atmosphère à Dakar, fin Modèle:Date-, était plutôt à la continuation du combat, aux côtés des Britanniques, encore très présents, puisque le porte-avions Modèle:HMS, qui avait opéré à partir de Dakar, de conserve avec le Strasbourg, au cours de l'hiver précédent, s'y trouvait encore. Le commandant Marzin jugea donc prudent de rallier Casablanca, et il appareilla le Modèle:Date-, escorté du torpilleur Fleuret. Apprenant ce mouvement, l'Amirauté britannique prit ses dispositions pour le faire intercepter au large des Canaries, par une escadre constituée autour du croiseur de bataille Modèle:HMS et du porte-avions Modèle:HMS. Ne saisissant pas le sens de la manœuvre du Richeleu et craignant une défection, l'Amirauté française lui enjoignit sèchement de regagner Dakar, ce qu'il fit le Modèle:Date-, alors que le HMS Hermes avait pris le large<ref group="L">Modèle:Harvsp.</ref>.
À Dakar, aux ordres de Vichy
Modèle:Début d'illustration Incident de tir. Modèle:Fin d'illustration Le Richelieu mouilla en grande rade. À l’annonce des événements de Mers el-Kébir, le commandant Marzin fut conforté dans sa conviction qu’il ne lui fallait pas chercher abri dans le port, pour éviter de s’y trouver bloqué, mais on embossa des cargos britanniques réquisitionnés, sur son flanc gauche, exposé à une attaque d’avions-torpilleurs venus du large. Le Modèle:Date-, l’amiral Onslow, à bord du porte-avions HMS Hermes signifia un ultimatum identique à celui de Mers el-Kébir, auquel il ne fut pas répondu. Au cours de la nuit suivante, quatre charges anti-sousmarines furent déposées furtivement par une vedette du porte-avions, sous la coque à l’arrière du Richelieu, mais elles n’explosèrent pas. Au petit matin, une attaque de six avions-torpilleurs Fairey Swordfish eut plus de succès, une torpille fit but : une énorme déflagration a secoué tout le navire, jusqu'au télépointeur des Modèle:Unité de la tour avant qui fut soulevé de son chemin de roulement qu'il endommagea en retombant. On attribua la violence du phénomène à l'explosion de la torpille en eau peu profonde, mais on conjectura aussi que l'engin avait pu faire exploser les charges mouillées sans succès, plus tôt dans la nuit. Mais surtout les lignes d’arbre d’hélice tribord furent sérieusement endommagées et une brèche ouverte dans la coque à tribord arrière. L'eau envahit petit à petit les compartiments arrière par les chemins de câbles électriques qui n'étaient plus étanches, le tirant d'eau s'accrut, et très vite la coque se posa sur le fond à marée basse, immobilisant le cuirassé<ref group="L">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Le Richelieu ramené à l’intérieur du port, fut amarré au Quai des Pétroliers, et les canonniers de la tourelle I de Modèle:Unité, allèrent armer la batterie côtière du cap Manuel, constituée de canons de Modèle:Unité, provenant de l’artillerie secondaire des pré-dreadnoughts de la classe Danton<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref group="B">Modèle:Harvsp.</ref>. Les 23, 24 et 25 septembre 1940, les Britanniques et les Français libres se présentèrent devant Dakar (opération « Menace ») sommant la garnison de rallier la France libre. Ils furent accueillis à coups de canon et l'opération « Menace » fut un échec. Dans la bataille qui s'ensuivit, le Modèle:Date-, un des canons de la tourelle II de Modèle:Unité explosa dès le premier tir à Modèle:Heure et un autre fut mis hors service lors d'un second incident de tir. Le commandant Marzin fit remettre en service la tourelle I. Le Richelieu échappa avec des dégâts minimes à quelque Modèle:Nobr de Modèle:Unité des cuirassés Modèle:HMS et Modèle:HMS et aura tiré, en trois jours, au total vingt-quatre coups de Modèle:Unité<ref group="L">Modèle:Harvsp.</ref>, une centaine de coups de Modèle:Unité, et 500 coups de Modèle:Unité. En recherchant l'origine des accidents de tir, on incrimina d’abord la poudre SD 19 des gargousses que le Strasbourg avait laissées sur place au cours de l’hiver précédent, et que l’on avait reconditionnées pour pallier le nombre insuffisant des gargousses de poudre SD 21, que le Richelieu avait emportées de Brest. Une commission d’enquête, présidée par l’amiral de Penfentenyo de Kervéréguin établira en 1941 qu’une explosion prématurée des obus résultait d’un vice de conception de leur culot<ref group="DR">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref group="JD">Modèle:Harvsp.</ref>.
Le Richelieu, pendant l'hiver 1940 reçut, sur place, des réparations sommaires, en s'efforçant de rétablir l'étanchéité de la coque. En Modèle:Date-, le cuirassé est en état de reprendre la mer, en marchant à Modèle:Nobr. Ses moyens contre-avions furent renforcés avec quelques mitrailleuses de Modèle:Unité et des affûts de Modèle:Nombre, dont certains prélevés sur l’épave du contre-torpilleur L’Audacieux, gravement endommagé au cours des combats de Modèle:Date- à Dakar.
Le Richelieu fut le premier navire français à recevoir, en 1941, un équipement de détection électro-magnétique, ancêtre français du radar. Cet équipement fonctionnait avec une longueur d'onde de Modèle:Unité, les antennes d'émission se trouvaient sur les vergues de la tour avant, et les antennes de réception sur celles de la tour arrière. Les avions étaient repérés à Modèle:Unité, s'ils volaient à plus de Modèle:Unité, à Modèle:Unité, s'ils volaient à Modèle:Unité, à Modèle:Unité, s'ils volaient au ras de l'eau. Les navires étaient repérés entre 10 et Modèle:Unité, avec une précision de Modèle:Unité<ref group="DR">Modèle:Harvsp.</ref>.
En Modèle:Date-, trois hydravions Loire 130 de l'escadrille 4E, arrivés de Brest, seront rebaptisés HDR (Hydravions Du Richelieu) 1, 2 et 3, et seront basés à la base aéro-navale de Bel-Air, en baie de Hann, à proximité de Dakar. Le premier catapultage aura lieu le Modèle:Date-<ref group="JD">Modèle:Harvsp.</ref>.
Aux côtés des Alliés
Les Alliés ayant débarqué le 8 novembre 1942 à Casablanca, Oran et Alger (opération « Torch »), les forces françaises présentes en Algérie, au Maroc, et celles ayant échappé aux Allemands en Tunisie reprirent le combat aux côtés des Alliés, rejointes dès le début décembre, par celles d’Afrique-Occidentale française (AOF). Le Richelieu, débarrassé de ses catapultes, de ses hydravions et de son artillerie contre-avions de Modèle:Unité, appareilla, le Modèle:Date-, pour New York, conduit par François Picard-Destelan, pour être modernisé à l’arsenal de Brooklyn, le passage sous le pont de Brooklyn à New York ayant nécessité le démontage du télépointeur supérieur avant de l’artillerie de Modèle:Unité, qui n'avait jamais été mis en service<ref group="DR">Modèle:Harvsp.</ref>. Pour autant, au moment où le Richelieu a repris le combat, les sentiments pétainistes de son encadrement demeuraient vifs. Lors de la réception donnée à New York, à l’occasion de l’arrivée du Richelieu, son commandant quitta la tribune officielle lorsque le représentant du général de Gaulle, Adrien Tixier, rappela que les Français libres n’avaient pas cessé de combattre l’ennemi depuis trois ans<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
La refonte à New-York
À partir du Modèle:Date-, on commença par remettre le cuirassé en état. Après deux ans et demi sans carénage dans des eaux tropicales, la coque fut nettoyée, les machines révisées, l'arbre d'hélice tribord latéral redressé, mais il fallut demander à la Bethlehem Steel Corporation de fabriquer un nouvel arbre d'hélice tribord central, qui fut installé en juin.
Pour l'artillerie principale, il fallut remplacer, à la tourelle II, les trois canons de Modèle:Unité hors service, avec les canons installés sur le Jean Bart et transportés depuis Casablanca, la quatrième pièce servant à effectuer des tirs d'essai au polygone de Modèle:Lien. Mais se posait le problème des munitions, car si le Richelieu avait reçu, en Modèle:Date-, 316 OPfK de Modèle:Unité Mle 1935, sa dotation en Modèle:Date- se limitait à Modèle:Nobr, et il fallait pallier la rupture des relations avec la France occupée, alors que l’U.S. Navy ne disposait pas de munitions de ce calibre. On dut passer commande à l'US Crucible Steel Company pour la constitution d'un stock de Modèle:Nombre de perforation, à partir de plans, dressés à Dakar, de l'OPfK de Modèle:Unité Mle 1935 français. L'OPfK de Modèle:Unité Mle 1943, mesurant Modèle:Unité, reprenait des caractéristiques de l'obus américain de [[14 inch / 50 caliber Mark 6 naval gun|Modèle:Unité]], en particulier le dispositif de coloration se limitait à colorer les gerbes comme les obus américains, et non les impacts comme les obus français<ref name="Jordan & Dumas_p=186-187" group="JD">Modèle:Harvsp.</ref>. Les premières livraisons d'obus d'exercice intervinrent en Modèle:Date-, pour le début des essais, mais les écoles à feu montrèrent que les charges américaines de poudre MCI 420 n'étaient pas assez rigides et se déchiraient parfois au chargement, forçant à interrompre le tir pour nettoyer les chambres de tir. On décida pour les tirs de combat de conserver les gargousses de poudre S 21 de fabrication française<ref group="JD">Modèle:Harvsp.</ref>.
L'artillerie secondaire de Modèle:Unité fut entièrement révisée, mais pour les munitions, on put faire avec les obus américains utilisés sur les croiseurs légers des classes Brooklyn et suivantes, armés du canon de Modèle:Unité/47 calibres Mark 16. L'obus de perforation pesait Modèle:Unité, et Modèle:Unité pour l'obus désigné par les Français comme OEA de Modèle:Unité Mle 1943, pour le tir antiaérien<ref name="Jordan & Dumas_p=186-187" group="JD"/>. Pour le tir contre-avions des canons de Modèle:Unité, le télépointeur supérieur de la tour avant qui n'avait jamais été mis en service, fut supprimé.
Pour la Défense Contre-Avions rapprochée, on installa une nouvelle artillerie antiaérienne de cinquante pièces simples [[Canon de 20 mm Oerlikon|Oerlikon de Modèle:Unité]] Mk 4 dont deux groupes de neuf, à la place de l'ancien hangar d'aviation, et sur le brise-lames avant. Quatorze affûts quadruples Bofors 40 mm sont installés en trois groupes de quatre, sur la plage arrière, autour de la tour arrière, et autour de la tour avant, et deux affûts de part et d'autre de la tourelle II. Deux radars de fabrication américaine, conçus pour de petits bâtiments sont mis en place, sur le mât de la tour arrière, pour celui destiné à la veille surface, de type SF, et au sommet des télépointeurs de la tour avant, de type SA-2 pour la veille aérienne. Mais l’US Navy ne consentit pas à ce que le cuirassé pût recevoir un radar de conduite de tir<ref group="DR">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref group="L">Modèle:Harvsp.</ref>.
Le Richelieu, dont le déplacement a été accru de Modèle:Unité, s'entraîna, en Modèle:Date-, dans la baie de Chesapeake, et atteignit la vitesse de Modèle:Unité. La refonte déclarée achevée début octobre, le Richelieu retourna à Alger, pour être incorporé à la Mediterranean Fleet. Mais entretemps, l'armistice signé entre les Alliés et l'Italie rendait inutile l'affectation d'un cuirassé moderne supplémentaire en Méditerranée. Le cuirassé rallia Scapa Flow pour rejoindre la Home Fleet britannique qui surveillait les derniers grands navires de surface allemands en Norvège, mais, faute d'équipement moderne de conduite de tir, il ne participa pas à la bataille au cours de laquelle fut coulé le Scharnhorst, le Modèle:Date-. Il reçut en début de 1944, un radar de conduite de tir du dernier modèle, le type 284 P4 de fabrication britannique<ref group="DR">Modèle:Harvsp.</ref>. Il participa en février à la couverture du porte-avions Modèle:HMS de la Home Fleet sortis attaquer le trafic naval allemand au large de la Norvège septentrionale (Opération Posthorn, 10-Modèle:Date-)<ref group="JD">Modèle:Harvsp.</ref>.
Comme la Royal Navy disposait maintenant de trois cuirassés modernes, face au Tirpitz en Norvège, on envisagea de faire participer le Richelieu à la couverture du débarquement de Normandie, mais comme il ne disposait pas d'obus explosifs de Modèle:Unité, pour le tir contre la terre, on y renonça et il fut désigné pour rallier l'Eastern Fleet britannique dans l’océan Indien<ref group="JD">Modèle:Harvsp.</ref>.
Dans l’océan Indien, avec la Flotte britannique d'Orient
Après avoir traversé le canal de Suez, le navire arriva le Modèle:Date- à Trincomalee, dans l'île de Ceylan, où il fut accueilli par la Flotte britannique d'Orient commandée par l'amiral Somerville. Il participa à la couverture des porte-avions effectuant des bombardements aériens de Sabang dès le Modèle:Date- (Opération Cockpit, du 16 au Modèle:Date-)<ref group="JD">Modèle:Harvsp.</ref>, de Surabaya (Opération Transom, du 6 au Modèle:Date-). De passage à Colombo, il reçut la visite du vice-amiral Lord Louis Mountbatten, Commandant Suprême Allié en Asie du Sud-Est<ref group="JD">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref group="L">Modèle:Harvsp.</ref>. Puis, il participa à la couverture d'un bombardement aéronaval de Port-Blair, dans les Îles Andaman (Opération Pedal, du 19 au Modèle:Date-)<ref group="L">Modèle:Harvsp.</ref> et prit part à un bombardement de Sabang (Opération Crimson, du 22 au Modèle:Date-)<ref group="L">Modèle:Harvsp.</ref>. À cette occasion, il apparut que si les obus de perforation du Richelieu étaient, en action contre la terre, efficaces contre les ouvrages en béton, ils n'explosaient pas lorsqu'ils pénétraient dans le sol. Ceci conduisit à solliciter des Britanniques des obus explosifs spécialement conçus dans ce but. Désignés comme OEA de Modèle:Unité Modèle 1945, ils ont figuré dans les inventaires de munitions du Richelieu et du Jean-Bart, jusqu'après la guerre<ref group="JD">Modèle:Harvsp.</ref>.
Retournant en Méditerranée, pour subir un carénage, il fit escale à Alger, pour embarquer l'amiral Lemonnier, Chef d'État-Major Général de la Marine, et rentra à Toulon, le Modèle:Date, après Modèle:Nobr passés loin de la Métropole<ref group="L">Modèle:Harvsp.</ref>.
À Casablanca, on installa de nouveaux radars de fabrication britannique, pour la surveillance aérienne, du type 281 B, sur le mât de la tour avant, pour l'artillerie, du type 285 P, sur les télépointeurs de l'artillerie secondaire des deux tours, avec des unités automatiques de barrage (ABU), pour le tir de barrage antiaérien à Modèle:Unité des canons de Modèle:Unité. Un nouveau radar de veille de surface, de fabrication américaine, plus puissant, du type SG-1 (qui avait montré son efficacité sur l'Modèle:USS, dès Modèle:Date-, devant Guadalcanal), fut installé sur le mât de la tour avant, le radar du type SF, installé aux États-Unis, étant déplacé vers le toit du blockhaus. Enfin, le cuirassé fut doté d'un système de brouillage des bombes planantes radio-guidées allemandes, qui avaient eu raison du cuirassé italien Roma et avaient gravement endommagé le Modèle:HMS, en Modèle:Date-<ref group="JD">Modèle:Harvsp.</ref>. Puis, il passa en carénage à Gibraltar<ref group="L">Modèle:Harvsp.</ref>.
De retour à Ceylan, en Modèle:Date-, avec un équipage largement renouvelé, le Richelieu, rejoignit l'East Indies Fleet, qui avait pris la suite de l’Eastern Fleet, alors qu'une nouvelle British Pacific Fleet se constituait, basée à Sydney, autour de porte-avions et de cuirassés modernes aux ordres de l'amiral Sir Bruce Fraser, précédemment commandant de la Home Fleet, pour attaquer directement le Japon<ref group="L">Modèle:Harvsp.</ref>. Après avoir entrainé son équipage aux équipements nouveaux dont il avait été doté, le cuirassé participa à un nouveau bombardement de Sabang le Modèle:Date-, puis à la couverture d'un bombardement aérien de Padang, sur la côte occidentale de Sumatra, qui était en fait une diversion pour permettre une reconnaissance aérienne des sites des débarquements prévus à l'automne sur la côte de Malaisie (Opération Sunfish, du 9 au Modèle:Date-)<ref group="JD">Modèle:Harvsp.</ref>.
Le Modèle:Date-, le Richelieu participa à la flottille de couverture du débarquement britannique à Rangoon (opération Dracula) : débarquement sans combat, car les Japonais étaient déjà partis<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Les aérodromes de Car-Nicobar et des îles Andaman, aux mains des Japonais, pouvant constituer une menace sur le flanc des opérations alliées en Birmanie, ils furent bombardés, ainsi que les installations de Port-Blair, (Opération Bishop, du Modèle:Date- au Modèle:Date-). Au cours de cette opération, des servants des [[canon de 20 mm Oerlikon|Modèle:Unité Oerlikon]] de la plage avant souffrirent de brûlures provoquées par le souffle des Modèle:Unité tirant dans l'axe<ref group="JD">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref group="L">Modèle:Harvsp.</ref>. Les Japonais voulant évacuer Car-Nicobar sous la protection du croiseur lourd IJN Haguro, une opération fut montée (Opération Dukedom) à laquelle participa le Richelieu, pour intercepter le croiseur japonais, mais celui-ci fut coulé par les destroyers avant que les grands navires soient parvenus à portée<ref group="L">Modèle:Harvsp.</ref>. À la fin du mois de Modèle:Date-, des exercices de tir mirent clairement en évidence que le tir en salves des canons des demi-tourelles était à l'origine de la dispersion excessive observée pour l'artillerie principale<ref group="JD">Modèle:Harvsp.</ref>.
En juillet-Modèle:Date-, le Richelieu fut envoyé en carénage à Durban, en Afrique du Sud. La coque fut nettoyée, les chaudières Modèle:N° et 11, qui provoquaient des émissions excessives de fumée noire furent réparées, des Modèle:Unité Œrlikon, en particulier ceux de la plage avant, furent remplacés par des affûts simples de [[Bofors 40 mm|Modèle:Unité]] Bofors, et pour les Modèle:Unité Bofors de la plage arrière, on renforça leur protection contre le souffle des Modèle:Unité tirant dans l'axe. Lorsque le cuirassé fut de retour à Trincomalee, début septembre, le Japon avait capitulé. Les forces alliées continuèrent cependant d'avancer vers Singapour, sans rencontrer de résistance. Cependant une mine causa de légères avaries au Richelieu dans le détroit de Malacca, le Modèle:Date-<ref group="L">Modèle:Harvsp.</ref>. Il fut présent à la capitulation japonaise de Singapour, le Modèle:Date-<ref group="JD">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref group="L">Modèle:Harvsp.</ref>.
Le Richelieu participa ensuite, d'octobre à Modèle:Date-, au retour en Indochine des forces françaises<ref group="L">Modèle:Harvsp.</ref>, aux ordres du général Leclerc, qui félicita l'équipage pour sa participation aux opérations contre le Viet Minh devant Nha Trang<ref name="Dumas, Richelieu2001p51_54" group="DR">Modèle:Harvsp.</ref>.
Après-guerre
Rentré en France au début de 1946, il connut la vie des bâtiments de guerre en temps de paix, rapatria des tirailleurs sénégalais à Dakar, transporta à Portsmouth l'équipage français qui va embarquer sur le porte-avions Colossus, appelé à devenir l'Arromanches, effectua une visite officielle à Lisbonne, transporta le Président de la République dans un voyage en Afrique Occidentale Française, manœuvra avec l'escadre en Méditerranée et en Atlantique<ref group="DR">Modèle:Harvsp.</ref>. Mais l'amiral Jaujard, qui y avait sa marque, jugeait ses installations insuffisantes pour accueillir l'état-major d'une force navale moderne, notamment le PC Transmissions et le Central Opérations<ref group="JD">Modèle:Harvsp.</ref>. En 1948, le problème de la dispersion excessive lors des tirs en salve des canons d'une demi-tourelle, en raison d'un effet de sillage entre les obus, fut résolu en décalant la mise à feu des pièces voisines de 60 millisecondes, ce qui correspond à une cinquantaine de mètres entre les deux obus, ce qui divisa la dispersion par trois<ref group="DR">Modèle:Harvsp.</ref>.
En 1951, au cours d'un grand carénage, il reçut de nouveaux canons de Modèle:Unité, un nouvellement fabriqué, et trois qui avaient été saisis par les Allemands, deux étant installés en batterie côtière en Norvège et en Normandie, et le troisième utilisé au polygone d'essais de Krupp, à Meppen<ref name="Dumas, Richelieu2001p51_54" group="DR"/>. Mais les moyens budgétaires manquaient, alors qu'il fallait achever le Jean-Bart, pour mettre le Richelieu au niveau des technologies des années 1950, tandis que les avions étaient nettement plus performants qu'à la fin de la guerre. Divers projets, tels que le remplacement des affûts de Modèle:Unité CAD Modèle 1931, soit par des tourelles doubles allemandes de Modèle:Unité/65 SK C/33, dont les installations de direction de tir étaient encore très performantes, soit par les tourelles de Modèle:Unité/55 Modèle 1945, telles qu'on voulait les installer sur le Jean-Bart, n'ont pas pu être mis en œuvre. Il fut affecté, de 1952 à 1956 au Groupe des Écoles de la Méditerranée, à Toulon. En 1954, ll reçut un nouveau radar, DBRC 10A, de fabrication française<ref group="DR">Modèle:Harvsp.</ref> pour remplacer le radar d'artillerie britannique. Après avoir manœuvré une unique fois avec le Jean Bart, le Modèle:Date-, il rallia Brest où il a formé « le groupe école de manœuvre Richelieu » à couple avec un vieux trois-mâts qui sert de logement, le Duchesse Anne<ref>Modèle:Ouvrage et Modèle:Article.</ref>. Il fut mis en réserve en Modèle:Date-, désarmé en 1967 puis démoli à La Spezia (Italie) en 1968/69.
Le nom de Richelieu a été envisagé un moment pour le porte-avions nucléaire de la Marine nationale, actuellement en service depuis 2001, sous le nom de Charles de Gaulle<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Sister-ships
Jean Bart
Mis sur cale en Modèle:Date- à Penhoët, dans la forme de construction Caquot, qui recevra plus tard le nom de « Forme Jean-Bart », le Jean Bart, était destiné à être l'exacte réplique du Richelieu. Les barbettes des deux tourelles latérales de Modèle:Unité à double usage ne seront pas installées sur le Jean Bart, après qu'on a décidé à l'automne de 1939 d'y substituer sur le Richelieu des affûts de Modèle:Unité antiaériens. Il est encore en construction lorsqu'éclate la Seconde Guerre mondiale. Il est mis à flot, avec six mois d'avance, le Modèle:Date-. Sa construction est accélérée, il est doté de la moitié de ses machines, les canons de [[Canon de 380 mm/45 modèle 1935|Modèle:Unité]] de sa tourelle avant sont installés, ainsi que quelques mitrailleuses pour servir contre avions. L'aménagement du canal reliant son site de construction à la mer doit lui permettre de prendre le large à la marée du Modèle:Date. Son commandant, le capitaine de vaisseau Ronarc'h a reçu le 18 juin 1940 l'ordre de gagner immédiatement Casablanca, sinon de saborder le cuirassé. La nuit suivante, avec l'aide de quatre remorqueurs, il quitte sa cale de construction, sous les bombes de Luftwaffe et alors que les avant-gardes allemandes sont presque en vue, gagne le large et rallie Casablanca par ses propres moyens, achevant la traversée à plus de Modèle:Nobr<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref group="B">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref group="L">Modèle:Harvsp.</ref>.
À 75 % d'achèvement, n'ayant qu'une seule tourelle d'artillerie principale installée, les canons de la seconde tourelle abandonnés ou perdus, il est dépourvu d'artillerie secondaire, sans aucune installation de direction de tir, il ne dispose comme Défense Contre Avions que de deux affûts doubles de Modèle:Unité Modèle 1930, de trois affûts doubles de Modèle:Unité, et de 16 tubes de mitrailleuses de Modèle:Unité (quatre affûts doubles et deux affûts quadruples). Au Maroc, les moyens font à peu près totalement défaut pour en poursuivre l'achèvement<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Il reçoit quelques pièces supplémentaires de Modèle:Unité et quelques mitrailleuses contre-avions. En 1942, sa tourelle d'artillerie principale est mise en état de tirer, et il est équipé du dispositif de « détection électro-magnétique », ancêtre français du radar<ref group="DJB">Modèle:Harvsp.</ref>.
Le 8 novembre 1942 lors du débarquement allié en Afrique du Nord, le Jean Bart ouvre le feu sur les forces navales américaines qui en assurent le soutien. Il est touché presque aussitôt par le cuirassé Modèle:USS. Il aura reçu sept coups de Modèle:Unité, dont un dans le magasin d'une tourelle de Modèle:Unité, dont les conséquences eussent été dramatiques, si le magasin n'avait pas été vide, la tourelle n'ayant pas été installée<ref group="DJB">Modèle:Harvsp.</ref>. Deux jours plus tard, sommairement réparé, il recommence ses tirs et il subit alors une attaque aérienne qui l'endommage gravement et le fait s'échouer par l'arrière<ref group="L">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref group="DJB">Modèle:Harvsp.</ref>. Le Modèle:Date, pour son rôle dans la défense de Casablanca, le capitaine de vaisseau Émile Barthes, commandant du Jean Bart, est nommé contre-amiral.
En 1943, les quatre canons de [[Canon de 380 mm/45 modèle 1935|Modèle:Unité]] de son artillerie principale, installés en 1940, sont démontés pour remplacer les pièces endommagées du Richelieu, que l'industrie de guerre américaine, qui doit en assurer la refonte, ne peut produire, tous les cuirassés modernes américains ayant une artillerie principale de Modèle:Lien.
L'U.S. Navy refusant de prendre en charge son achèvement<ref group="DJB">Modèle:Harvsp.</ref>, aussi bien tel qu'il a été prévu, que transformé en hybride cuirassé-porte-avions, ou en cuirassé antiaérien, en réutilisant quatre canons de [[Canon de 340 mm/45 modèle 1912|Modèle:Unité]] du vieux cuirassé Modèle:Navire<ref group="DJB">Modèle:Harvsp.</ref>, le Jean Bart reste à Casablanca. Il ne rentre en métropole que le Modèle:Date, pour entrer en carénage à Cherbourg, dans le seul bassin de radoub utilisable de la côte atlantique.
Après que le Conseil supérieur de la Marine a écarté l'idée, en septembre 1945, de le transformer en porte-avions<ref group="DJB">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref group="L">Modèle:Harvsp.</ref>, il est mis en achèvement, au début de 1946, à l'arsenal de Brest, qui est en pleine reconstruction après les dommages considérables supportés au moment de la libération de la ville. Les travaux avancent donc lentement. Le Jean Bart émerge avec une nouvelle silhouette, la tour avant plus ramassée, surmontée d'un unique télépointeur. Il a été doté d'un bulge, qui est destiné à améliorer sa protection anti-torpilles, mais aussi à limiter l'accroissement de son tirant d'eau, en raison de l'augmentation de son déplacement, lié à l'installation prévue d'une artillerie antiaérienne très puissante (vingt-quatre canons de Modèle:Unité, en six tourelles doubles de chaque bord, et quatorze « pseudo-tourelles » doubles de Modèle:Unité sous licence Bofors): sa largeur maximale atteint Modèle:Unité<ref group="DJB">Modèle:Harvsp.</ref>. Il effectue ses essais en 1949, au cours desquels il dépasse la vitesse de Modèle:Nobr<ref group="L">Modèle:Harvsp.</ref>. Mais il n'est admis en service actif qu'en 1955, après avoir été doté de sa nouvelle artillerie antiaérienne rapprochée<ref group="DJB">Modèle:Harvsp.</ref>.
Le dernier navire de ligne construit aura été le Modèle:HMS de la Royal Navy mis en service en 1946, mais équipé de canons de [[Canon de marine de 15 pouces BL Mark I|Modèle:Unité]] (Modèle:Unité) installés précédemment sur deux anciens croiseurs de bataille britanniques, Modèle:HMS et Modèle:HMS. Le Jean Bart sera le dernier cuirassé à entrer en service.
En 1955, il emmène le Président de la République en visite officielle au Danemark, puis participe aux États-Unis à la commémoration de l'intervention française au cours de la guerre d'Indépendance américaine<ref group="L">Modèle:Harvsp.</ref>.
Il est rattaché à l'escadre de la Méditerranée, début 1956. Lors de la crise de Suez en 1956, avec son artillerie principale limitée à une tourelle, et en n'ayant armé que la tourelle axiale de Modèle:Unité, il transporte le Modèle:1er Régiment Étranger de Parachutistes, d'Alger à Chypre, puis participe aux opérations de débarquement en Égypte, devant Port-Saïd. Mais la protection contre-avions et les frappes contre la terre sont assurées par les avions de l'Aéronavale embarqués sur les porte-avions Arromanches et La Fayette<ref group="DJB">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref group="L">Modèle:Harvsp.</ref>.
À partir de 1957, il est mis en réserve et ne sera plus utilisé que comme bâtiment-base pour les écoles de la Marine. Des projets de modernisation de son artillerie secondaire, ou de transformation en cuirassé lance-missiles, ne se concrétisèrent pas, ni sa transformation en bâtiment de commandement du Centre d'Études Nucléaires du Pacifique, pour lequel on lui préfèra le croiseur De Grasse moins coûteux à transformer. Condamné, il fut démoli à partir de septembre 1970, laissant au Yavuz turc, l'ancien croiseur de bataille allemand SMS Goeben, le privilège d'être, dans les eaux européennes, le dernier survivant à flot de l'ère des cuirassés.
Il n'aura jamais pleinement été opérationnel et n'aura connu que quatre ans de service actif, utile comme banc d'essais pour les nouveaux matériels français, radars et artillerie antiaérienne, mais à une époque où la force de frappe des marines modernes, tant à la mer qu'en action contre la terre, repose sur les porte-avions : de 1946 à 1960, trois porte-avions de construction britannique ou américaine sont opérationnels, dans la Marine nationale<ref group="DJB">Modèle:Harvsp.</ref>, avant la mise en service du premier porte-avions moderne de construction française, qui aura repris le nom du cuirassé qui aurait dû suivre le Jean Bart, le Clemenceau.
Les cuirassés du Programme Supplémentaire 1938 bis
Outre le Jean Bart, deux autres unités du même déplacement étaient prévues au Programme Supplémentaire 1938 bis:
- le Clemenceau mis sur cale en 1939, qui restera inachevé (à 10 %) avant d'être démantelé après guerre, avec une disposition d'artillerie secondaire un peu différente, et une DCA plus fournie et plus moderne,
- et le cuirassé Gascogne, dont la mise sur cale prévue en Modèle:Date- n'interviendra jamais (bien qu'une partie du matériel ait été approvisionnée), avec une artillerie principale, en deux tourelles quadruples, réparties, l'une à l'avant, l'autre à l'arrière.
L'année 1936 a marqué la fin de la politique de limitation des armements navals. Alors que le Royaume-Uni entendait bien obtenir, lors de deuxième conférence de Londres qui s'ouvrit début décembre 1935, que le calibre maximum des canons des cuirassés fût fixé à Modèle:Unité, le Japon se retira de la conférence dès le Modèle:Date, annonçant qu'il n'acceptait plus aucune limitation, et l'Italie se retira également pour protester contre les « sanctions » prises à son encontre, à la suite de son agression contre l'Abbyssinie. Le second traité naval de Londres fut signé, le Modèle:Date par le Royaume-Uni, les États-Unis et la France, qui a refusé quant à elle, toutes autres limitations que celles qui s'appliquent aux cuirassés, le déplacement maximum maintenu à Modèle:Unité et le calibre maximum abaissé à Modèle:Unité. Mais les négociateurs américains ont obtenu l'introduction d'une clause « ascenseur », stipulant que les limites concernant les cuirassés que se sont imposées les signataires du Traité pourraient être dépassées, si l'Italie et le Japon n'avaient pas signé le Traité au Modèle:Date.
Dès lors, la course aux armements reprend, la France a lancé, fin 1936, la construction du Jean Bart, second cuirassé de la classe Richelieu, et l'Allemagne, celle du Tirpitz. Aux États-Unis, la construction de nouveaux cuirassés avait été décidée, par le Vinson-Trammell Bill de 1934, mais pour les deux premières unités, la classe North Carolina, la mise en chantier fut différée pendant trois ans, en particulier en raison du choix du calibre, Modèle:Unité ou Modèle:Unité, dans l'attente de la position japonaise. Le Royaume-Uni entreprit en 1937 la construction de cinq cuirassés, la classe King George V (1939), et décida, fidèle à ses positions antérieures, que ce seraient des navires de Modèle:Unité, armés de canons de Modèle:Unité. Devant les atermoiements japonais, les Américains optèrent pour le calibre de Modèle:Unité<ref group="B">Modèle:Harvsp.</ref>. La position française, exprimée par le Ministre de la Marine, le Modèle:Date-, était de ne pas construire de cuirassé d'un déplacement supérieur à Modèle:Unité avec un calibre supérieur à Modèle:Unité, tant qu'une puissance européenne ne serait pas allée au-delà, position qui demeura inchangée après la signature, le Modèle:Date, du protocole signé avec le Royaume-Uni et les États-Unis, portant à Modèle:Unité et Modèle:Unité les limites applicables au déplacement et au calibre des cuirassés<ref group="DJB">Modèle:Harvsp.</ref>
C'est dans ces conditions que l'amiral Darlan avait décidé, début décembre 1937, de lancer les études pour deux nouveaux cuirassés, avec l'idée de tirer les conséquences des essais que le Dunkerque était en train d'effectuer, alors que se trouvaient remis en cause certains des choix qui avaient présidé à sa conception, l'artillerie principale « tout à l'avant », comme sur la classe Nelson, ou l'artillerie secondaire à double usage, anti-navire et antiaérienne. La vitesse et la protection devaient correspondre à celles du Richelieu<ref group="DJB">Modèle:Harvsp.</ref>.
Le Service technique des constructions navales étudia trois projets. Le Projet A reprenait la disposition d'artillerie principale du Richelieu, avec l'ajout d'une artillerie AA de Modèle:Unité, voire de Modèle:Unité. Le projet B avait une artillerie principale en tourelles quadruples, une à l'avant et une à l'arrière. Le projet C avait deux tourelles triples à l'avant et une tourelle triple à l'arrière. Mais cette disposition conduisait à un déplacement de l'ordre de Modèle:Unité, elle ne fut donc pas soumise au choix du Chef d'État-Major Général. Cependant lorsque les services de renseignements français, au cours de l'été 1939 auront averti de la mise sur cale, dans le plus grand secret, de deux cuirassés allemands, supposés avoir un déplacement de Modèle:Unité et armés de canons de Modèle:Unité (ce sont en réalité les deux premiers bâtiments, du Plan Z, du type H 39), et que les études seront lancées pour deux cuirassés dépassant Modèle:Unité, ce que l'on appelle parfois la classe Alsace, le projet C servira de base de travail<ref group="DJB">Modèle:Harvsp.</ref>.
En Modèle:Date-, pour les cuirassés qui devaient faire partie du Programme supplémentaire 1938 bis<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, l'amiral Darlan retint les variantes A 2 et B 3ter<ref name="Dumas, Jean Bart2001p88" group="DJB">Modèle:Harvsp.</ref>.
Clemenceau
La variante A 2 différait du Richelieu dans sa version de l'époque à cinq tourelles de Modèle:Unité, en ce que l'artillerie secondaire ne devait plus comporter que quatre tourelles dont deux tourelles axiales superposées à l'arrière.
L'amiral Darlan considérait que l'ensemble des trois tourelles à l'arrière du Richelieu était un gaspillage de poids. Un dispositif en deux tourelles axiales permettait d'avoir la même bordée de six pièces, et l'économie du poids de la troisième tourelle, soit Modèle:Unité, aurait permis d'ajouter six affûts AA de Modèle:Unité, au prix d'une diminution de neuf à six du nombre de pièces tirant dans l'axe en retraite, ce qui paraissait acceptable<ref group="DJB">Modèle:Harvsp.</ref>. Les tourelles de Modèle:Unité auraient été placées pour deux d'entre elles à l'avant de la superstructure, au-dessus de la tourelle d'artillerie principale avant, et pour les quatre autres, deux de chaque bord, à hauteur de la cheminée et de la tourelle supérieure arrière de Modèle:Unité. Dans la mesure où les tourelles latérales de Modèle:Unité au milieu du navire étaient destinées à couvrir les attaques venant de l'avant, il était rationnel de placer l'artillerie antiaérienne sur leur arrière, pour en éviter les effets de souffle. De plus, pour éviter complètement aux servants de ces tourelles doubles de Modèle:Unité de subir ces effets de souffle des tourelles de Modèle:Unité latérales, elles auraient été d'un nouveau modèle, le Modèle 1937, entièrement fermées, communément désignées « du type aviso-dragueur », car elles avaient été prévues pour les dragueurs des classes Élan et Chamois, mais aussi pour les torpilleurs de la classe Le Fier, et comme artillerie secondaire sur les croiseurs de la classe De Grasse. Ces tourelles auraient eu un blindage pare-éclats de Modèle:Unité.
Toutefois la disposition axiale des tourelles arrière de Modèle:Unité aurait eu pour conséquence d'entrainer une réduction vers l'avant de la longueur du hangar d'aviation. Mais la suppression des tourelles arrière latérales de Modèle:Unité aurait permis d'en augmenter la largeur, de façon que les deux avions qui devaient y être accueillis l'auraient été de front et non plus en ligne. Par ailleurs la superposition des tourelles de Modèle:Unité arrière avait un prix en termes de poids de blindage, car la barbette de la tourelle superposée se trouvait avoir une partie plus importante au-dessus du pont blindé supérieur et le blindage devait y être plus épais. En contrepartie on aurait diminué l'épaisseur du blindage des tourelles de Modèle:Unité, par rapport à ce qu'il était sur le Richelieu, avec Modèle:Unité au lieu de 130, sur la face avant, mais aussi réduit l'épaisseur de la ceinture blindée à Modèle:Unité d'épaisseur, et l'arrière des tourelles d'artillerie principale à Modèle:Unité.
La superposition de deux tourelles de Modèle:Unité à l'arrière, au-dessus du hangar aurait, enfin, conduit à surélever de deux à trois mètres le télépointeur auxiliaire de l'artillerie principale et la cheminée <ref name="Breyer1973p439" group="B">Modèle:Harvsp.</ref>. Pour la conduite du tir contre-avions, deux télépointeurs dotés de télémètres stéréoscopiques OPL de Modèle:Unité auraient été installés sur les côtés de la tour avant. Pour compenser cette augmentation de poids et réduire le poids dans les hauts, le télépointeur intermédiaire de la tour avant, pour le tir anti-navires des tourelles de Modèle:Unité aurait été supprimé. En contrepartie, les deux télépointeurs restant pour l'artillerie de Modèle:Unité, celui du tir antiaérien, sur la tour avant, et le télépointeur auxiliaire sur la tour arrière auraient été dotés de télémètres stéréoscopiques OPL de Modèle:Unité au lieu de Modèle:Unité.
L'artillerie antiaérienne rapprochée aurait été constituée d'une batterie de six tourelles ACAD de Modèle:Unité Mle 1935, dont on escomptait qu'elles seraient disponible fin 1940. Elles auraient été disposées de chaque bord, quatre à hauteur de l'arrière de la superstructure, un pont au-dessus des tourelles de Modèle:Unité CAD Mle 1937, et deux sur le pont du gaillard d'avant, à hauteur de l'arrière de la tourelle II d'artillerie principale. Les télépointeurs dédiés à cette batterie de Modèle:Unité auraient été installés, pour le groupe de tourelles arrière, entre celles-ci, mais un pont au-dessus, pour les deux tourelles avant, un pont au-dessus, à hauteur de la tourelle II. Deux affûts quadruples de Modèle:Unité dits « zénithaux » auraient été installés sur l'arrière, un de chaque bord, à proximité de l’extrémité du hangar d'aviation<ref group="JD">Modèle:Harvsp.</ref>.
Le cuirassé de ce type reçut le nom de Clemenceau<ref group="DJB">Modèle:Harvsp.</ref>.
Sa mise en chantier fut décidée le Modèle:Date, et la mise sur cale dans le bassin du Salou intervint le jour même où la coque, incomplète, du Richelieu y avait été mise en eau, le Modèle:Date. Les travaux avancèrent lentement, car la construction n'a pas reçu la même priorité, à partir de Modèle:Date-, que la construction de Richelieu et du Jean Bart. Au moment de l'occupation allemande, un tronçon de coque de Modèle:Unité avait été construit. Il fut déclaré butin de guerre par les Allemands, et enregistré par la Kriegsmarine comme cuirassé R. En 1941, il fut mis en état de flotter, et remorqué hors du bassin, pour être amarré près de la base de sous-marins<ref name="Dumas, Jean Bart2001p96" group="DJB">Modèle:Harvsp.</ref> ou à Landevenec<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Il fut coulé, le Modèle:Date lors des bombardements alliés qui précédèrent la libération de Brest. Relevée, l'épave fut démantelée après la guerre<ref name="Dumas, Jean Bart2001p96" group="DJB" />.
Gascogne
La variante B 3ter différait plus profondément du Richelieu. L'artillerie principale répartie entre l'avant et l'arrière, rétablissait la possibilité d'un tir d'artillerie principale en retraite, et écartait totalement le risque d'une salve malheureuse détruisant toute l'artillerie principale, ainsi que le risque inhérent à la proximité des magasins des tourelles de l'artillerie principale. La tourelle d'artillerie principale à l'arrière, que les Italiens avaient dû surélever, pour limiter l'effet du souffle de ses pièces sur les installations d'aviation, conduisit à envisager de placer celles-ci au centre du navire, comme sur le Bismarck ou sur les cuirassés de la classe King George V, ce qui réduisait la gêne résultant des mouvements de la poupe, par mer un peu formée.
Toute l'artillerie de Modèle:Unité se trouvait limitée à trois tourelles, disposées sur l'axe du navire, deux tourelles superposées, derrière la tourelle d'artillerie principale avant, et une au-dessus de la tourelle d'artillerie principale arrière. Pour éviter que l'explosion de la soute des pièces de Modèle:Unité n’entraîne celle de la tourelle d'artillerie principale la plus voisine, il fallut les doter d'un blindage plus épais de Modèle:Unité (au lieu de Modèle:Unité) pour la barbette, Modèle:Unité (au lieu de 130) pour la face avant, 135 à Modèle:Unité (au lieu de Modèle:Unité pour les côtés)<ref name="Dumas, Jean Bart2001p88" group="DJB" />. Il n'y a pas de preuves qu'ait été tranchée la question d'une réduction du pont blindé supérieur de 170/Modèle:Unité à 150/Modèle:Unité. Au moment où il fut décidé d'enlever les deux tourelles centrales de Modèle:Unité sur le Richelieu et de ne pas en installer sur le Jean Bart, l'idée a été avancée de les réinstaller sur le Clemenceau, et d'utiliser sur la Gascogne, celles qui auraient dû être fabriquées pour le Clemenceau<ref name="Dumas, Jean Bart2001p96" group="DJB" />. L'inachèvement de la construction des deux cuirassés fera qu'il n'en sera évidemment rien. L'artillerie antiaérienne devait comporter huit affûts de Modèle:Unité, au lieu de six sur le Clemenceau.
La formule de la variante B 3ter avait la préférence de l'Amirauté. L'amiral Darlan qui s'y était beaucoup investi fit donner au cuirassé de ce type le nom de Gascogne, le nom de la province où il était né. Dès lors pourquoi avoir aussi retenu la variante A 2 ? La réponse est liée à l'utilisation des capacités de construction.
La mise en eau du Richelieu, prévue pour Modèle:Date-, rendait le bassin du Salou de l'Arsenal de Brest disponible pour la construction d'un nouveau cuirassé neuf mois après le choix de l'Amirauté. La forme Caquot à Saint-Nazaire ne devait être disponible qu'à la mise en eau du Jean Bart, prévue en Modèle:Date-. La cale Modèle:N° à Penhoët, où avait été construit le Strasbourg, devait accueillir en Modèle:Date-, la construction du porte-avions Joffre, jusqu'en 1941. Or la nouveauté de la formule du cuirassé Gascogne ne permettait de disposer de plans définitifs en neuf mois : beaucoup de choses étaient à revoir, ainsi la tour avant se situait en arrière du maître-bau sur le Richelieu, et à peu près à hauteur du maître-bau, sur la Gascogne<ref name="Breyer1973p439" group="B"/>, et la position de l'artillerie AA de Modèle:Unité et des installations d'aviation fit d'ailleurs l'objet de longues discussions, qui aboutirent à repositionner ces dernières à la poupe, mais en installant le hangar sous le premier pont<ref name="Breyer1973p439" group="B"/>. Il fallait donc choisir, pour la première unité à construire, un bâtiment plus proche du Richelieu : c'était le cas de la variante A 2. On pouvait espérer en revanche avoir achevé les plans définitifs de la variante B 3ter pour la date de la mise en eau du Jean Bart<ref name="Dumas, Jean Bart2001p88" group="DJB" />.
Finalement, après un premier projet de Modèle:Date- avec deux catapultes latérales au centre du navire et un hangar entre la tour avant et la cheminée, on en revint à l'installation de l'aviation à l'arrière, car le choix du centre du bâtiment pour les installations d'aviation aurait conduit à rapprocher exagérément l'artillerie contre-avions des artilleries principale et secondaire. On choisit donc d'installer les huit tourelles doubles de Modèle:Unité CAD Mle 1937 en quatre groupes de deux, de chaque côté de la superstructure. Un groupe de deux télépointeurs avec des télémètres OPL de Modèle:Unité aurait été installé sur la tour arrière, à la place du télépointeur auxiliaire de l'artillerie de Modèle:Unité. Les six tourelles doubles de Modèle:Unité ACAD Mle 1935 auraient été installés, avec un groupe de deux tourelles, et leurs deux télépointeurs dédiés, à hauteur de la tour arrière, et un groupe de quatre tourelles, à hauteur de la tourelle avant de l'artillerie principale, mais les deux télépointeurs dédiés se seraient trouvés, un pont plus haut, au centre du bâtiment. Quant aux deux affûts de Modèle:Unité CAQ « zénithaux », ils n'auraient pas pu être installés à l'arrière, où ils auraient excessivement souffert du souffle de la tourelle arrière de Modèle:Unité, ils auraient donc été repositionnés au centre du bâtiment<ref group="JD">Modèle:Harvsp.</ref>.
Les installations d'aviation auraient comporté une seule catapulte axiale, une grue, et sous le premier pont, un hangar d'aviation, accessible par un ascenseur, pour deux hydravions, d'un type nouveau, qui y auraient été installés en ligne, ailes repliées. Un troisième appareil aurait pu être garé sur le pont arrière, à bâbord. Le type d'appareil retenu, le Farman/SNCAC NC 420, hydravion à coque bimoteur, ne dépassa le stade du prototype, qui n'a jamais volé<ref group="JD">Modèle:Harvsp.</ref>.
Les premiers marchés de matériels pour la construction de la Gascogne ont été passés dès Modèle:Date-. En Modèle:Date-, cela représentait 6 % du matériel, et les marchés avec les Ateliers et Chantiers de la Loire et les Chantiers de Penhoët pour la construction de la coque étaient en cours de visa. L'occupation allemande ne permettra pas d'aller plus loin<ref group="DJB">Modèle:Harvsp.</ref>.
Deux unités de Modèle:Unité, d'une classe dite classe Alsace, avec trois tourelles triples de Modèle:Unité, deux à l'avant, une à l'arrière, sont envisagées en 1940. Ce sont des extrapolations de la classe Richelieu, elles ne connaîtront aucun début de réalisation.
Notes et références
- Autres références
Bibliographie
- Modèle:Ouvrage.
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- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- RICHELIEU, par René Sarnet et Eric Le Vaillantt, MARINES Édition, Nantes, 1997, Modèle:ISBN, Modèle:Nobr, nombreuses illustrations et photographies.
- Philippe Caresse, Le cuirassé Richelieu in Naval Monographies Modèle:N°, Lela Presse, 2013.
- Film Modèle:Nobr. Richelieu cuirassé citadelle flottante - Une production de M. Moreau, réalisé avec le concours de la Marine Nationale, Marcel Nadot directeur de production.
- Modèle:Article.