Prison des Saintes-Claires
La prison des Saintes-Claires était une prison de Nantes sous la Révolution.
Fonctionnement de la prison
Situé à l'angle de la « rue Saintes-Claires » (aujourd'hui rue Fénelon) et de la rue Saint-Vincent, à côté de l'hôtel de ville<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, le couvent des Saintes-Claires, évacué par les religieuses en Modèle:Date-<ref>Alfred Lallié, Les prisons de Nantes, Modèle:P.13.</ref> est aménagé en prison par les révolutionnaires.
En raison de la surpopulation des autres maisons de détention, les premiers prisonniers sont transférés aux Saintes-Claires le Modèle:Date-<ref>Alfred Lallié, Les prisons de Nantes, Modèle:P.15.</ref>. Sur ordre du Comité d’examen les prisonniers nobles sont séparés des paysans, le cloître étant accordé pour les promenades aux premiers et les jardins du couvent aux seconds<ref>Alfred Lallié, Les prisons de Nantes, Modèle:P.17.</ref>.
Le Modèle:Date-, le médecin Godebert inspecte la prison et écrit dans son rapport que les prisonniers sont mal nourris, n’ont pas de paille pour se coucher et sont laissés sans être interrogés. En outre une lettre du Comité central à la municipalité signale que plusieurs prisonniers dont l’élargissement a été ordonné, ont été maintenus en détention par le concierge Forget sous différents prétextes<ref>Alfred Lallié, Les prisons de Nantes, Modèle:P.17-18.</ref>.
À son tour, la prison des Saintes-Claires est bientôt surpeuplée, le Modèle:Date-, le Conseil de département rapporte :
Le Conseil décide de soumettre chaque jour au Comité central une liste de prisonniers à élargir. Cependant les quelques remises en liberté prononcées par le Comité sont insuffisantes pour diminuer le nombre des détenus et améliorer leurs conditions<ref>Alfred Lallié, Les prisons de Nantes, Modèle:P.19-20.</ref>.
Au vu d'un rapport en date du Modèle:Date, « la maison des ci-devant Saintes-Claires, immense par son local et son édifice », est jugée comme étant la prison la plus salubre de Nantes<ref>Alfred Lallié, Les prisons de Nantes, Modèle:P.35-36.</ref>. Cependant ce rapport est contredit par un autre des commissaires, daté du 7 messidor an 2 (Modèle:Date), qui rapporte que la seule prise d'eau est un puits, au milieu d'une cour, « à moins de six pieds d'une énorme fosse de commodités, » dont le tuyau reliant la fosse au bâtiment situé au-dessus, a été crevé. Les commissaires demandent plusieurs mesures de réparations mais on ne sait si elles ont été exécutées<ref>Alfred Lallié, Les prisons de Nantes, Modèle:P.39.</ref>.
Les états de gîtes et de geôlages ne sont pas tenus de façon régulière, ainsi le nombre des prisonniers détenus aux Saintes-Claires n’est pas connu et si aucune noyade de détenus des Saintes-Claires n’est attestée, certains prisonniers sont cependant envoyés aux pontons<ref>Alfred Lallié, Les prisons de Nantes, Modèle:P.37.</ref>.
L’hôpital
Le Modèle:Date-, Forget fait savoir au Conseil de la commune que beaucoup de prisonniers sont atteints de la dysenterie. Le Conseil charge le médecin Godebert de soigner les détenus et lui alloue Modèle:Nobr par jour<ref>Alfred Lallié, Les prisons de Nantes, Modèle:P.22.</ref>. Le Modèle:Date-, le Directoire du département l’autorise à établir une infirmerie et des secours sérieux sont fournis ; Modèle:Nobr de bois et Modèle:Nobr sont envoyées étant donné que Modèle:Citation
En octobre, le Directoire de département ordonne le transfert des malades les plus graves à l’hôpital du Sanitat et de trouver les moyens de « chasser l’odeur infecte qui régnait aux Saintes-Claires<ref>Alfred Lallié, Les prisons de Nantes, Modèle:P.25.</ref> ». Le commissaire Godebert se charge d’abord d’établir une infirmerie, mais il présente rapidement sa démission. Il est remplacé par le médecin Larue qui meurt bientôt d’une maladie probablement transmise par les détenus. Godebert reprend son ancien poste, mais l’infirmerie manque de fournitures. Des secours sont demandés le Modèle:Date-. Le département accepte mais déclare que cette mesure ne sera pas reconduite « considérant que la République ne doit aucun secours aux gens suspects, et que si jamais elle pouvait en accorder, ce ne pourrait être qu’aux nécessiteux, il ne sera, à l’avenir, fourni de secours, en subsistances et en remèdes, aux gens suspects ; les nécessiteux seuls auront part, et sur un mandat des commissaires de la Municipalité de chaque maison de détention. » Il est également interdit aux parents ou aux amis des prisonniers de leur remettre des vivres<ref>Alfred Lallié, Les prisons de Nantes, Modèle:P.36.</ref>.
Le Modèle:Date-, par crainte des contagions, le médecin Godebert demande le transfert des malades les plus gravement atteints à l'hospice révolutionnaire de Nantes, précédemment maison des Frères des écoles chrétiennes ou Frères ignorantins, comme cela a été fait au Bouffay. Le Modèle:Date-, Modèle:Nobr sont transférés, la plupart à la maison des Frères des écoles chrétiennes dirigée par le médecin Thomas. Des travailleurs sont mis en réquisition pour nettoyer les ordures aux Saintes-Claires et les officiers de santé sont chargés de faire des fumigations<ref>Alfred Lallié, Les prisons de Nantes, Modèle:P.36-37.</ref>
Rôle du Concierge des Saintes-Claires
Le concierge de la prison se nomme Forget, membre de Vincent-la-Montagne. En principe sa tâche est purement administrative, elle consiste « à assurer la garde et le ravitaillement des prisonniers, à tenir à jour les entrées et les sorties sur les registres d'écrou ; à tenir en double exemplaire une comptabilité exacte de jours de gîte et de geôlage pour chaque prisonnier, avec les dépenses correspondantes ». Au cours du procès des terroristes nantais tenu à Paris, le concierge Forget est inculpé pour « avoir proposé de faire juger en masse les prisonniers » et de d’avoir « coopéré au listes faites, dans la nuit du 15 frimaire, pour fusiller les prisonniers, » il est néanmoins acquitté sur la question de l’intention. Cependant à son retour à Nantes, les représentants Ruelle, Chaillon et Bollet le font incarcérer au Bouffay. Il est transféré à Angers le Modèle:Date-, puis libéré en application de l’amnistie de brumaire an IV<ref>Alfred Lallié, Les prisons de Nantes, Modèle:P.40-42.</ref>.
Fermeture des Saintes-Claires
Après le départ de Carrier le nombre des détenus diminue progressivement, du Modèle:Date- au 29, 378 personnes sont encore envoyées aux Saintes-Claires. Le Modèle:Date-, 40 enfants demandent à sortir de prison pour servir sur les vaisseaux de la République. Il reste 109 prisonniers le Modèle:Date- et 123 le 18 du même mois. Le Modèle:Date-, les représentants Chaillon et Lofficial ordonnent la fermeture de la prison. Les derniers détenus quittent les Saintes-Claires le Modèle:Date-<ref>Alfred Lallié, Les prisons de Nantes, Modèle:P.38-40.</ref>.
Voir aussi
Bibliographie
- Modèle:Ouvrage, Modèle:P.35-40.