Jean Moulin

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}
Révision datée du 13 octobre 2023 à 16:25 par >Gillesmourey (→‎Musées consacrés à Jean Moulin : mise en forme lien web)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)

Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2

Jean Moulin, né le Modèle:Date de naissance- à Béziers (Hérault) et mort le Modèle:Date de décès- près de Metz (en Moselle annexée) dans un convoi à destination de l'Allemagne Modèle:Incise est un haut fonctionnaire et résistant français.

Préfet de l'Aveyron puis d'Eure-et-Loir, refusant l'occupation de la France par l'Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale, il rejoint en Modèle:Date- la France libre à Londres, en passant par l’Espagne et le Portugal. Il est reçu par le général de Gaulle, à qui il fait un compte-rendu de l’état de la résistance en France et de ses besoins, notamment financiers et en armement.

Envoyé à Lyon par le général de Gaulle pour réunir les principaux mouvements de la Résistance française, il crée et dirige le Conseil national de la Résistance. Il est arrêté à Caluire-et-Cuire, dans la banlieue de Lyon, le Modèle:Date-, et conduit au siège de la Gestapo à Lyon, où il est torturé ; il est ensuite transféré à la Gestapo de Paris. Il meurt dans le train qui le transporte en Allemagne peu avant le passage de la frontière, le Modèle:Date-.

Considéré comme l'un des principaux héros de la Résistance, il est fait compagnon de la Libération en 1942, nommé général de brigade à titre posthume lors de la Libération, puis général de division en 1946<ref>Décret du Modèle:Date- du ministère des Armées, Journal officiel du Modèle:Date-.</ref>. Un cénotaphe lui est dédié au Panthéon ; son corps n'ayant jamais été identifié avec certitude, l'urne qui s'y trouve ne contient que les Modèle:Citation de Jean Moulin.

Biographie

Jeunesse

Fichier:Acte de naissance Jean Moulin 20 juin 1899 Béziers.jpg
Acte de naissance de Jean Moulin le Modèle:Date- à Béziers (Hérault).

Jean Pierre Moulin naît au Modèle:Nobr d'Alsace à Béziers<ref>Registre d'état civil de Béziers (1899), Archives départementales de l'Hérault.</ref>, fils d'Antoine-Émile Moulin, professeur d’histoire-géographie au collège Henri-IV dans cette ville, et de Blanche Élisabeth Pègue. Il est le petit-fils d'un insurgé de 1851<ref>Anne-Laure Pineau, « Le Village sans hommes », Causette, février 2013, Modèle:N°, Modèle:P..</ref>. Antoine-Émile Moulin est un enseignant laïc au grand collège de la ville, partie intégrante du lycée Henri-IV, ainsi qu'à l’université populaire, et il est franc-maçon à la loge Action socialeModèle:Sfn. Son fils, Jean, est baptisé le Modèle:Date- par le père Guigues en l'église Saint-Vincent de Saint-Andiol (Bouches-du-Rhône)<ref>Modèle:Lien web.</ref>, village d'origine de ses parents : son parrain est son frère Joseph Moulin et sa marraine est sa cousine Jeanne Sabatier<ref>Acte de baptême Modèle:N° (1899) de la paroisse de Saint-Andiol, archidiocèse d'Aix-en-Provence, cité par Thomas Rabino, L'autre Jean Moulin : l'homme derrière le héros, Paris, Perrin, 2013.</ref>. Il passe une enfance paisible en compagnie de sa sœur Laure et de son frère Joseph (qui meurt d'une maladie en 1907), et s'adonne à sa passion pour le dessin, où il excelle, au point de pouvoir vendre dessins, aquarelles ou caricatures à des journaux (ce qui ne plaisait pas à son père)<ref name="VF"/>,<ref>Modèle:Article.</ref>. Au lycée Henri-IV de Béziers, il est un élève moyen qui fait preuve d'un talent particulier pour la caricature et les belles lettres. Occitanophone, son père étant un poète provençal admirateur de Frédéric Mistral<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, il gardera un attachement sincère à sa langue familiale et à son lycée de cœur<ref>Modèle:Article.</ref>.

Plus tard, dans la lignée de son père élu conseiller général de l'Hérault en 1913 sous la bannière radicale-socialiste, Jean Moulin se forge de profondes convictions républicaines, suivant avec assiduité la vie politique nationale.

En 1917, il s'inscrit à la faculté de droit et science politique de Montpellier, où il n'est pas un étudiant brillant. Grâce à l'entregent de son père conseiller général, il est nommé attaché au cabinet du préfet de l'Hérault sous la présidence de Raymond Poincaré. Quittant son milieu familial, il se met à fréquenter des artistes, se passionne pour les voitures de sport, les beaux vêtements et le ski<ref name="VF"/>.

Service militaire

Mobilisé le Modèle:Date-, Jean Moulin est affecté au [[2e régiment du génie|Modèle:2e du génie]] (basé à Metz lors des derniers combats de la Grande Guerre)<ref name="Registre n993 p319/325">Registre Matricule Modèle:N°, recrutement de Béziers, classe 1919, Archives départementales de l'Hérault, Modèle:Unité 1328 p. 319-325.</ref>. Après une formation accélérée, il arrive dans les Vosges à Charmes le Modèle:Date- et s'apprête à monter en ligne quand l'armistice est proclamé le 11 novembre 1918. Il est envoyé successivement en Seine-et-Oise, à Verdun puis à Chalon-sur-Saône ; il est tour à tour menuisier, terrassier, téléphoniste aux 7e et [[9e régiment du génie|Modèle:9e du génie]]. Il est démobilisé début Modèle:Date-, retourne à Montpellier pour entamer sa deuxième année de droit et reprend ses fonctions d'attaché au cabinet du préfet, le Modèle:Date-Modèle:Sfn.

Carrière administrative

La qualité de son travail l'amène à être promu chef-adjoint de cabinet fin 1920. En 1921, il obtient sa licence en droit. Parallèlement, il devient vice-président de l'Association générale des étudiants de Montpellier et membre des Jeunesses laïques et républicaines.

Le Modèle:Date-, il entre dans l'administration préfectorale en qualité de chef de cabinet Modèle:Incise du préfet de la Savoie, à Chambéry, sous la présidence d'Alexandre Millerand. Au soir des élections législatives de Modèle:Date-, il se réjouit de la victoire du cartel des gauches en Savoie comme dans tout le pays.

De 1925 à 1930, il est sous-préfet d'Albertville. Il est à l'époque le plus jeune sous-préfet de France, sous la présidence de Gaston Doumergue.

En 1930, il est promu sous-préfet de Modèle:2e à Châteaulin dans le Finistère. Il y fréquente des poètes locaux comme Saint-Pol-Roux à Camaret et le poète et peintre Max Jacob à Quimper. Il est reçu chez le sculpteur Giovanni Leonardi et commence à collectionner les tableaux et à dessiner sous le pseudonyme de « Romanin » ; il s'essaie aussi à la céramique<ref>André Cariou, Jean Moulin. Les années bretonnes, éditions Locus Solus, 2020, Modèle:Isbn.</ref>.

Il est également illustrateur du Morlaisien Tristan Corbière pour son recueil de poèmes Armor. Parallèlement, il publie des caricatures et des dessins humoristiques dans la revue Le Rire, dans Candide ou Gringoire sous le pseudonyme de « Romanin » du nom d'un lieu-dit des Alpilles. Sa passion pour l'art et notamment pour l'art contemporain s'exprime aussi à travers son amitié pour Max Jacob et sa collection de tableaux où sont représentés Chirico, Dufy et Friesz<ref>Dessins et aquarelles de Jean Moulin, présentés par Jacques Lugand, Montpellier, Presses du Languedoc, 1993, à l'occasion de l'exposition Jean Moulin, peintre et dessinateur au Musée des beaux-arts de Béziers, qui possède la collection d'art de Jean Moulin, donnée à sa ville natale par sa sœur Laure Moulin en 1975 ; rééd. Paris, Éditions de Paris, 2005 Modèle:ISBN.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Fichier:Pierre Cot-Ministre de l'Air-1933.jpg
Pierre Cot, ministre de l'Air, 1933.

En Modèle:Date-, Pierre Cot, homme politique radical-socialiste, le nomme chef-adjoint de son cabinet aux Affaires étrangères sous la présidence de Paul Doumer.

En 1933, il est sous-préfet de Thonon-les-Bains et occupe parallèlement la fonction de chef de cabinet de Pierre Cot au ministère de l'Air sous la présidence d’Albert Lebrun. Il est promu sous-préfet de Modèle:1re et, le Modèle:Date-, il est nommé sous-préfet de Montargis mais n'occupe pas cette fonction, préférant demeurer au cabinet de Pierre Cot. Au début du mois d'Modèle:Date-, il est rattaché à la préfecture de la Seine et s'installe à Paris.

Le Modèle:Date-, il prend ses fonctions de secrétaire général de la préfecture de la Somme, à Amiens, auprès du préfet André Jozon, qu'il remplace régulièrement en raison de son état de santé<ref>Modèle:Lien web</ref>, fonction qu'il va quitter deux ans plus tard en Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En 1936, il est nommé chef de cabinet de Pierre Cot au ministère de l'Air du Front populaire. En accord avec le ministre, conformément à la politique décidée par Léon Blum, il aide clandestinement les républicains espagnols en leur envoyant des avions et des pilotesModèle:Sfn. Il participe à cette époque à l'organisation de nombreux raids aériens civils comme la traversée de l'Atlantique sud par Maryse Bastié, la course Istres - Damas - Le Bourget. À cette occasion, Pierre Cot étant officiellement en convalescence<ref>Modèle:Lien web.</ref>, il doit remettre le chèque aux vainqueurs (un équipage italien) parmi lesquels se trouve le propre fils de Benito Mussolini. Au dire de sa sœur Laure, Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

En Modèle:Date-, à l'âge de trente-huit ans, il est nommé préfet de l'Aveyron ; c'est à l’époque le plus jeune préfet de France. Ses actions en faveur de l'aviation lui permettent de passer cette même année, en tant que réserviste, du génie de l'armée de terre à l'Armée de l'air, armée officiellement créée à compter de juin 1934 et soumise à l'autorité du ministre de l'Air, structure mise en place à compter de 1928. Il est affecté à partir de Modèle:Date- à la base de Marignane avec le grade de caporal-chef (Modèle:Date-), puis en Modèle:Date- au [[Base aérienne 117 Paris|bataillon de l'air Modèle:N°]] basé à Issy-les-Moulineaux. Il est nommé sergent de réserve le Modèle:Date-<ref name="Registre n993 p319/325"/>.

Résistance

Révocation de sa fonction de préfet d'Eure-et-Loir

Hommage de la ville de Chartres.
Hommage de la ville de Chartres.
Fichier:Plaque Jean Moulin de la préfecture d'Eure-et-Loir, Chartres (France).JPG
Plaque en hommage à Jean Moulin à la préfecture d'Eure-et-Loir.
Fichier:Monument Jean Moulin à Chartres.jpg
Monument Jean-Moulin à Chartres.

En Modèle:Date-, il est nommé préfet d'Eure-et-Loir à Chartres. Après la déclaration de guerre, il demande à plusieurs reprises à être dégagé de ses fonctions de préfet, persuadé, comme il l'écrit, que sa Modèle:CitationModèle:Sfn. Il se porte donc candidat à l'école des mitrailleurs en allant à l'encontre de la décision du ministère de l'Intérieur. Il passe sa visite médicale d'incorporation à l'école le Modèle:Date- sur la Modèle:Nobr d'Issy-les-Moulineaux. Il est déclaré inapte le lendemain pour un problème de vue. Il force alors le destin en exigeant une contre-visite à Tours qui, cette fois, le déclare apte. Mais le ministère de l'Intérieur l’oblige dès le lendemain à reprendre immédiatement son poste de préfet, d'où il s'emploie, dans des conditions difficiles, à assurer la sécurité de la population. Devant l'arrivée imminente des troupes allemandes de la Wehrmacht à Chartres, Jean Moulin écrit à ses parents, le Modèle:Date- : Modèle:Citation.

Jean Moulin est arrêté le Modèle:Date- sur ordre du colonel von Thünge, commandant le régiment de la Wehrmacht qui a combattu devant Chartres, parce que le préfet d'Eure-et-Loir refuse de signer un protocole rédigé par les Allemands ; il s'agit de reconnaître faussement qu'une section de tirailleurs sénégalais de l'armée française aurait commis des atrocités envers des civils. Jean Moulin est emmené à La Taye, un hameau de Saint-Georges-sur-Eure, où gisent des cadavres de civils français mutilés. En réalité, ceux-ci ont été victimes de bombardements allemands à partir du Modèle:Date- sur la gare de cette commune<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Les soldats mis en cause sont les tirailleurs du 26e RTS du colonel Perretier (8e DLIC du général Gillier, Modèle:10e corps d'armée du général Gransard) qui ont combattu l'avancée de la 1re division de cavalerie du général Kurt Feldt (1887-1970) dont fait partie le Reiterregiment 21 (offensive en direction de la Loire de la IVe armée du général Günther von Kluge, qui sera nommé feldmarschall fin juin par Hitler). De furieux combats ont eu lieu à Berchères-la-Maingot Feucherolles, Chartainvilliers, Saint-Piat, Néron et Bouglainval, entre Rambouillet et Chartres ; ces troupes coloniales causent de nombreuses victimes au sein de la Wehrmacht les 15, 16 et Modèle:Date-. Deux mille quatre cent quatre-vingt-dix-huit tirailleurs de 26e RTS sont portés disparus après ces combats conduits devant Chartres<ref>Archives de l'armée de terre - Vincennes - note du 26 juin 1940 - cote 34 N 1099.</ref>, alors que l'armistice a été demandé par le maréchal Pétain le Modèle:Date- à midi. Excédé par la résistance des soldats « de la honte », les officiers des RTS sont menacés de mort par le colonel von Thüngen du Reiterregiment 21. La section du lieutenant Pierre Valin (2e bataillon, 5e compagnie) est finalement faite prisonnière le Modèle:Date- au matin à Fontenay-sur-Eure, à Modèle:Unité de la Taye, où Jean Moulin était censé reconnaitre leurs supposées exactions<ref>Rapport déposé au archives des Troupes de Marine - CHETOM - Frejus.</ref>. Frappé à coups de poing et enfermé pour avoir refusé de signer le « protocole », sur ordre de certains officiers de la Wehrmacht présents à Chartres, Jean Moulin tente de se suicider dans la conciergerie de l’hôpital en se tranchant la gorge avec un débris de verre<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Jean Moulin y est enfermé avec un tirailleur du 26e RTS qui alerte les secours. Rétabli, il organise le départ des populations civiles de son département.

Jean Moulin considère le soutien des communistes français au pacte germano-soviétique comme une abominable trahisonModèle:Sfn. Il transmet dans cet esprit une série de tracts communistes découverts dans l'ouest de son département au général de La Laurencie. Préfet d'Eure-et-Loir, Jean Moulin ne s'oppose pas aux mesures édictées par le nouveau régime de Vichy mais il ne manifeste aucun zèle pour les appliquerModèle:Sfn. Classé parmi les « fonctionnaires de valeur mais prisonniers du régime ancien »Modèle:Sfn, il est révoqué le Modèle:Date- et placé en disponibilité par le ministre de l'Intérieur Marcel Peyrouton. Décidé à entrer dans la clandestinité, il quitte Chartres le Modèle:Date-.

Après un séjour à Paris, il s'installe dans sa maison familiale de Saint-Andiol, au Sud d'Avignon, d'où, pressé par le besoin de « faire quelque chose », il s'impose deux buts : d’abord se rendre compte de l’ampleur de la Résistance française, puis aller à Londres afin d’engager les pourparlers avec la France libre<ref>Daniel Cordier, Jean Moulin – La République des Catacombes, Gallimard, Modèle:P..</ref>. Il se met alors à la rédaction de son journal, Premier combat, où il relate sa résistance contre les nazis à Chartres de manière sobre et détaillée ; ce journal est publié à la Libération et préfacé par le général de Gaulle. Il fait établir une fausse carte d'identité au nom de Joseph Mercier (prénom hommage à son frère décédé<ref name="VF"/>), professeur de droit. Il s'installe à Marseille, à l’Hôtel Moderne et rencontre, dans plusieurs villes du Midi, des résistants parmi lesquels Henri Frenay, le chef du mouvement de Libération nationale, ainsi qu'Antoinette Sachs qui lui facilite les contactsModèle:Sfn.

Constitution de l'Armée secrète de la France – Unification des mouvements de résistance

Fichier:De Gaulle-OWI.jpg
Charles de Gaulle vers 1942.
Fichier:Plaque Henri Deschamps - Jean Moulin - M.U.R - Miribel.JPG
Plaque commémorative de la création des Mouvements unis de la Résistance (MUR) de la zone sud, à Miribel, le Modèle:Date-.

Après avoir réussi à obtenir un visa et un faux passeport, le Modèle:Date-, il rejoint Londres en passant par l’Espagne et le Portugal, par ses propres moyens, sous le nom de Joseph Jean Mercier. Le Modèle:Date-, il est reçu par le général de Gaulle qui l'impressionne vivement et en qui il reconnaît Modèle:CitationModèle:Sfn. Il lui fait un compte-rendu (Modèle:Passage évasif) de l’état de la Résistance en France et de ses besoins, notamment financiers et en armement.

Son compte-rendu donnera lieu à une contestation de la part d'Henri Frenay, comme étant tendancieux, avec des visées personnelles, tout en perturbant les actions de renseignements au profit de l’armée britannique et le Modèle:Passage évasif, en contrepartie de financement et de fourniture d’armes au profit de chacun d'entre eux<ref name=":4">Modèle:Ouvrage.</ref>. À Londres, il suit un entraînement pour apprendre à sauter en parachute, tirer au pistolet et se servir d'un poignard.

Misant sur l’ambition et les capacités de réseau de Jean Moulin, de Gaulle en fait son délégué civil et militaire pour la zone libre. Il lui donne un premier ordre de mission, que l'Modèle:CitationModèle:Sfn. Une Armée secrète (AS) chaperonnée par les Forces françaises libres, placées sous les ordres du général Charles DelestraintModèle:Note. Mais, Modèle:CitationModèle:Sfn.

Ensuite, par un second ordre, que l'Modèle:CitationModèle:Sfn, il le charge d’unifier, sur le territoire français, les trois principaux mouvements de résistance, Combat, dirigé par Henri Frenay, Franc-Tireur et Libération-Sud, ainsi que tous leurs différents services : service ROP (recrutement, organisation, propagande), renseignements, sabotage, entraide.

Muni de ces deux ordres de mission, de moyens financiers et de communication radio directe avec le général de Gaulle à Londres, il est parachuté, dans la nuit du Modèle:1er au Modèle:Date-, en compagnie de Raymond Fassin<ref>Modèle:Lien web.</ref> et Hervé Monjaret<ref>Modèle:Lien web.</ref>, au cours d'une opération blind (jargon de la RAF : « sans équipe de réception »)<ref>Modèle:Lien web.</ref>, dans les Alpilles, à une dizaine de kilomètres au sud de Saint-Rémy-de-Provence<ref>Modèle:Lien web.</ref>, à Modèle:Nobr de Saint-Andiol. Il passe la nuit du 2 au Modèle:Date- dans le refuge acquis à Eygalières<ref>Modèle:Lien web.</ref> puis rejoint Saint-Andiol à pied.

Dans la Résistance, il prend le pseudonyme évocateur de Rex. Pour accomplir sa mission, Jean Moulin rencontre, entre autres, Henri Frenay, à Marseille, et Raymond Aubrac, à Lyon. Il est aidé dans sa tâche par Daniel Cordier, qui s'occupe de la logistique, et par Colette PonsModèle:Sfn.

Dès Modèle:Date-, en zone sud, en région R1, sous l'autorité du général Delestraint, débute la constitution de l'Armée secrète par le versement à l'AS des formations paramilitaires (d'importance très inégale) des trois grands mouvements de résistance. Dans cette tâche, éminemment clandestine, le général Delestraint Modèle:Incise est secondé par les chefs AS secrètement désignés, le régional et les chefs départementaux.

Deux mois après, le Modèle:Date-, est créé le Comité de coordination de la zone sud, à Collonges-au-Mont-d'Or (en banlieue lyonnaise), dans le but de coordonner, avec la mouvance communiste, les trois mouvements principaux de résistance de la zone libre ; ce regroupement donne ensuite naissance, le Modèle:Date-, aux Mouvements unis de la Résistance (MUR) Modèle:Incise lors d’une réunion au domicile d’Henri Deschamps, à Miribel<ref>http://www.trompe-l-oeil.info/Trompeloeil/details.php?image_id=6959/fresque commémorative.</ref> (dans l'Ain).

Dans cette nouvelle unification, Jean Moulin cherche, non sans mal, à contenir les velléités de commandement d’Henri Frenay, chef du mouvement Combat, d’Emmanuel d’Astier de la Vigerie, chef de Libération-Sud, et de Jean-Pierre Lévy, chef de Franc-Tireur.

Il utilise ensuite ses dons artistiques pour se créer une couverture de marchand de tableaux et ouvre la galerie Romanin Modèle:Incise à Nice, au [[rue de France (Nice)|Modèle:Nobr de France]]<ref name="Nice">Modèle:Lien web.</ref>,Modèle:Sfn. L’établissement, dont l’inauguration a lieu le Modèle:Date-, est alors l’unique galerie d’art moderne de la ville<ref name="Nice"/>.

Dans la nuit du 13 au Modèle:Date-, il retourne rendre compte de sa mission à Londres, accompagné du général Delestraint, organisateur et chef de l’Armée secrète. Au cours de la nuit, ils doivent quitter précipitamment la maison Deschamps, à Miribel, pour aller embarquer dans le Jura, à Ruffey-sur-Seille (au nord de Lons-le-Saunier), à bord d'un Lysander<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Toutefois, si les mouvements de résistance ont accepté l'unification des mouvements pour améliorer leur efficacité, ainsi que leur financement, leurs chefs n'acceptent que difficilement la tutelle militaire de Londres pour l'AS : Henri Frenay, en particulier, souhaite garder le contrôle de la résistance militaire intérieure et mène une violente campagne contre le général Delestraint, dont il refuse de reconnaître l'autorité à la tête de l'Armée secrète.

Création du Conseil national de la Résistance

Le Modèle:Date-, Jean Moulin va à Londres rendre compte de sa mission à Charles de Gaulle, qui le décore de la croix de la Libération et le nomme secrètement ministre, membre du Comité national français, et seul représentant de ce comité pour l'ensemble du territoire métropolitain.

Le Modèle:Date-, il revient en France, avec le chef national de l'AS, en atterrissant de nuit en Saône-et-Loire, à Melay (au nord de Roanne), chargé de créer le Conseil national de la Résistance (CNR), tâche complexe, car il est toujours peu reconnu par les mouvements de résistance. En particulier, le responsable de la zone Nord, Pierre Brossolette, suscite bien des difficultés. Cependant, les sujets de discorde sont résolus, et la première réunion du CNR, en séance plénière, se tient à Paris, [[rue du Four (Paris)|Modèle:Nobr du Four]]<ref>plaque commémorative à l'adresse indiquée.</ref>le Modèle:Date-.

Jean Moulin parvient à se faire admettre comme chef du CNR, qui réunit les dirigeants de tous les groupes de la résistance française. Le CNR représente alors l'unité des Forces résistantes françaises aux yeux des Alliés et l'embryon d'une assemblée politique représentative. Le CNR reconnaît en de Gaulle le chef légitime du gouvernement provisoire français, et souhaite que le général Giraud prenne le commandement de l'armée française.

Moulin participe, avec le mouvement Franc-Tireur, à la création du maquis du Vercors, contesté par les hommes de Combat<ref name=":4" />. Cependant, les motifs d'inquiétude s'accumulent : le capitaine Claudius Billon, chef régional de l'AS, est arrêté le Modèle:Date-, à Lyon, le commandant Henri Manhès est arrêté à Paris, en mars, deux mois avant l'arrestation du général Delestraint, chef de l'AS, le Modèle:Date-, à Paris. L'Armée secrète est décapitée et Jean Moulin, lui-même, se sait traqué, comme il l'écrit au général de Gaulle : Modèle:CitationModèle:Sfn.

Arrestation à Caluire

Fichier:Maison du docteur Dugoujon à Caluire&Cuire.jpg
Maison « du docteur Dugoujon » à Caluire-et-Cuire.

L'arrestation de Jean Moulin fait toujours l'objet de nombreuses interrogations. À l'issue d'investigations et de manipulations menées par différents services allemands, elle intervient dans le contexte des fortes tensions entre composantes de la Résistance et dans celui de communications entre les services de renseignements de l'administration de Vichy, de la Résistance, de l'Allemagne, de l'OSS américain et du BCRA gaulliste.

Cette opération a lieu le Modèle:Date-, à Caluire-et-Cuire, dans la maison du docteur Dugoujon (en fait, louée par le docteur Dugoujon) où doit se tenir une réunion avec sept dirigeants de la Résistance : André Lassagne, le colonel Albert Lacaze et le lieutenant-colonel Émile Schwarzfeld, Bruno Larat, Claude Bouchinet-Serreulles, Raymond Aubrac et Henri Aubry, réunion décidée par Jean Moulin, afin de désigner le successeur, par intérim, du général Delestraint à la tête de l'Armée secrète, en attendant une nomination par le général de Gaulle.

Fichier:Klaus Barbie.jpg
Klaus Barbie.

Bouchinet-Serreulles est absent au rendez-vous fixé sur le trajet. La venue de René Hardy à la réunion, alors qu'il n'y est pas convoqué, a amené nombre de résistants à suspecter ce dernier d'avoir, par sa présence, indiqué à Klaus Barbie le lieu précis de cette réunion secrète. René Hardy, arrêté, puis relâché par la Gestapo quelques jours auparavant, est d'ailleurs le seul à s'évader lors de cette arrestation, n'étant pas menotté mais ayant eu juste les poignets entravés par de simples cabriolets. René Hardy est accusé, après guerre, d'avoir dénoncé Jean Moulin aux Allemands et comparaît dans deux procès, en 1947 puis en 1950. Ce fait est confirmé par Pierre Péan dans son livre La Diabolique de CaluireModèle:Sfn. À noter que le rôle trouble et pourtant décisif du redoutable collaborateur français Bobby Moog a toujours été occulté.

Jean Moulin est interné, avec les autres dirigeants de la Résistance, à la prison Montluc, à Lyon. Après avoir été identifié, il est quotidiennement conduit au siège de la Gestapo, alors établi dans les locaux de l’École du Service de santé militaire, avenue Berthelot, afin d'être interrogé et torturé par le chef de la Gestapo de Lyon, Klaus Barbie. Refusant de reconnaître les tortures malgré les preuves, Barbie affirmera que Moulin a fait plusieurs tentatives de suicide, se jetant de lui-même dans les escaliers, tentatives crédibles vu celle de 1940<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Jean Moulin est ensuite transféré à la Gestapo de Paris, avenue Foch, puis dans la villa du chef de la Gestapo, Karl Bömelburg, à Neuilly-sur-Seine<ref name="BP">Modèle:Lien web</ref>.

Fichier:Saint-Georges-sur-Eure La Taye cabanon Jean Moulin Eure-et-Loir (France).jpg
Cabanon où Jean Moulin fut torturé à La Taye, Saint-Georges-sur-Eure.
Fichier:Saint-Georges-sur-Eure La Taye plaque Premier combat Jean Moulin Eure-et-Loir (France).jpg
Plaque apposée sur le cabanon de La Taye où Jean Moulin a été torturé, commune de Saint-Georges-sur-Eure (Eure-et-Loir).
Fichier:Jean Moulin cénotaphe 2022.jpg
Ancienne case funéraire de Jean Moulin au columbarium du Père-Lachaise (division 87).

Officiellement, Jean Moulin meurt de ses blessures le Modèle:Date- en gare de Metz<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>, dans le train Paris-Berlin mais l'acte de décès allemand, daté du Modèle:Date- et indiquant Metz comme lieu de décès, est rédigé six mois plus tard, le Modèle:Date-. Quant au certificat de décès, il est rédigé le Modèle:Date-, ce qui laisse planer un doute sur les circonstances de sa mort<ref name="BP"/>. Le Modèle:Date-, le corps d’Modèle:Citation Modèle:Incise est rapatrié à Paris, gare de l'Est et aussitôt incinéré<ref name="BP"/>. L'urne contenant ses cendres est ensuite déposée au cimetière du Père-Lachaise, Modèle:Nobr, avec pour seule mention Modèle:Citation<ref name="BP"/>. En 1945, sa famille fait déplacer cette urne dans le carré de la Résistance du cimetière. L’urne est finalement transférée au Panthéon, en 1964.

Postérité

Les « cendres présumées » de Jean Moulin ont été transférées au Panthéon le Modèle:Date-, lors de la célébration du vingtième anniversaire de la Libération, sous la présidence du général de Gaulle. En réalité, son corps n'a jamais été identifié avec certitude.

Le discours d’André Malraux

Fichier:Jean Moulin Panthéon.jpg
Tombeau au Panthéon de Paris contenant les cendres présumées de Jean Moulin.

Le Modèle:Date-, un discours solennel est prononcé lors de la grande cérémonie officielle où André Malraux, ministre des Affaires culturelles, fait entrer Jean Moulin au Modèle:Citation de la République française. Il fait de lui à cette occasion Modèle:Citation de l'héroïsme français, de toute la Résistance à lui seul en l'associant à tous les résistants français, héros de l'ombre, connus et inconnus, qui ont permis de libérer la France au prix de leur souffrance, de leur vie, et de leur idéologie de liberté. Ce discours composé et prononcé par André Malraux est souvent considéré comme un des plus grands discours de la République française.

Modèle:Citation
Modèle:Citation

Ce discours célèbre est suivi du Chant des partisans interprété par une grande chorale devant le Panthéon.

Il est prononcé dans des conditions rendant difficile la prise de son (le vent soufflait fort) et est notamment retransmis en direct dans de nombreux lycées. Des enregistrements ont été réalisés, on peut notamment l'écouter à l’audiothèque du centre Georges-Pompidou ainsi que sur le site de l'Institut national de l'audiovisuel (INA)<ref>Discours sur le site de l'INA.</ref>. Le texte intégral est par ailleurs disponible sur le site officiel d'André Malraux<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Le manuscrit original de ce discours est conservé et présenté au public au musée de l’ordre de la Libération situé dans l'hôtel des Invalides à Paris aux côtés de la tenue de préfet de Jean Moulin, de son chapeau, sa gabardine et son écharpe.

L'hommage de Charles de Gaulle

Dans une note datée du Modèle:Date-, le général de Gaulle rend hommage à la conduite héroïque de Jean Moulin, alias Max : Modèle:Citation bloc

Plus tard, dans ses Mémoires de guerre, Charles de Gaulle rend de nouveau hommage à Jean Moulin en ces termes : Modèle:Citation bloc

Hommages

Fichier:Plaque photo jean moulin.jpg
Plaque à la mémoire de Jean Moulin en gare de Metz.

Jean Moulin est le quatrième homme le plus célébré au fronton des Modèle:Unité scolaires français (recensement en 2015) : 434 écoles, collèges et lycées lui ont donné son nom, derrière Saint Joseph (880), Jules Ferry (642) et Jacques Prévert (472), mais devant Jean Jaurès (429), Jeanne d'Arc (423), Antoine de Saint-Exupéry (418), Victor Hugo (365), Louis Pasteur (361), Marie Curie (360), Pierre Curie (357), Jean de la Fontaine (335)<ref>Modèle:Lien web.</ref>. L'université Lyon-III porte son nom. La quarante-troisième promotion de commissaires de police issue de l'École nationale supérieure de la Police, entrée en fonction en 1993, porte également son nom.

Jean Moulin est devenu le résistant le plus célèbre et le plus honoré de France. Comme l'explique son biographe Jean-Pierre Azéma, c'est le seul dont pratiquement tous les Français connaissent le nom et le visage, en particulier grâce à sa célèbre photo en noir et blanc, celle à l'écharpe et au chapeau mou. Cela au risque de faire parfois oublier d'autres grands organisateurs de l'armée souterraine, et de reléguer dans l'ombre d'autres martyrs héroïques de la lutte clandestine tels que François Verdier, Pierre Brossolette, Jean Cavaillès ou Jacques Bingen. Jean Moulin est ainsi devenu le symbole et le visage même de la Résistance. Le Modèle:Date-, dans le hall central de la gare de Metz (qui porte son nom), un hommage mémoriel a été rendu à cette figure de la Résistance française, sous la forme d'une œuvre monumentale du sculpteur allemand Stephan Balkenhol<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En 2019 paraît Jean Moulin, bande dessinée historique et biographique scénarisée par Jean-Yves Le Naour et dessinée par Holgado et Marko (éd. Bamboo)<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En 2020, une plaque commémorative est déposée sur l'ancienne plaque funéraire du columbarium du Père-Lachaise, avec pour inscription : Modèle:Citation<ref>Cimetières de France et d'ailleurs.</ref>.

En 2021, lors du Modèle:78e anniversaire de sa mort, on salue à Metz, parmi d’autres qualités, son obsession de l’unité et le sens de l’intérêt général<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Le célèbre portrait de Jean Moulin

Fichier:Plaque Jean Moulin Peyrou.jpg
Plaque à l'aqueduc Saint-Clément de Montpellier, le lieu où fut prise la photo de Jean Moulin.
Fichier:Resistance.jpg
La représentation de Jean Moulin participe à la symbolique de la Résistance.

La photographie emblématique de Jean Moulin, portant un chapeau, réalisée en noir et blanc, est prise par son ami Marcel Bernard, au cours de l'Modèle:Nobr, à Montpellier, en contrebas du château d'eau du Peyrou<ref group="N">Ce monument reproduit une photographie de Jean Moulin, adossé à un mur, vêtu à la mode du moment d'un pardessus, emmitouflé dans un cache-nez de laine et portant un chapeau de feutre rabattu, prise mi-février 1940</ref>. Cette célèbre photographie qui a été choisie par sa sœur, Laure Moulin, pour la cérémonie de son entrée au Panthéon, est utilisée par elle, en 1969, en première de couverture de la biographie consacrée à son frère, puis par d'autres biographes et des monuments commémoratifs, contribuant à faire de lui l'archétype du résistant<ref>Modèle:Lien web</ref>,Modèle:Sfn.

Le photographe est un ami d'enfance et voisin, résidant au Modèle:Nobr d'Alsace, en face du Champ-de-Mars, à Béziers. Jean Moulin est né au Modèle:N° de la même rue. Marcel Bernard habite au Modèle:N° jusqu'à sa mort en 1991. Par une ironie de l'histoire, des résistants du maquis de Fontjun (venus des villages des environs, Capestang, Montady, PuisserguierModèle:Etc) ont été fusillés par l'occupant allemand sur la place du Champ-de-Mars, le Modèle:Date-, veille du débarquement de Normandie.

Controverses

Fichier:Plaque Jean Moulin.jpg
Plaque apposée sur un immeuble de la Grand rue Jean Moulin à Montpellier.

Lorsqu'il vient à la réunion de Caluire, René Hardy, qui a déjà été arrêté par la Gestapo, puis libéré, serait suivi par celle-ci. Certains estiment qu'il s'agit d'une trahison, d'autres d'une imprudence fatale. Certains résistants tentent plus tard d'assassiner Hardy. Ayant rejoint d'autres secteurs de la Résistance, il passe deux fois en jugement après la Libération à cause de cette suspicion qui pèse sur lui. Il est acquitté une première fois en 1947, au bénéfice du doute, mais au lendemain même de son jugement, la découverte d'une pièce infirmant ses déclarations le fait à nouveau incarcérer. Il est jugé en 1950 par un tribunal militaire qui l'acquitte au bénéfice de la « minorité de faveur », 4 jurés l'ayant déclaré coupable et 3 innocent<ref>https://www.defense.gouv.fr/portail/rubriques-complementaires/recherche-avancee?searchText=caluire/ dossier ministère des armées.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Henri Frenay, lui, a la conviction que Lydie Bastien, maîtresse de René Hardy, a joué un rôle très trouble dans cette affaire. Dans le livre qu'il lui consacre, Pierre Péan émet l'hypothèse qu'elle aurait été la maîtresse de Harry Stengritt, un adjoint de Klaus Barbie<ref>Pierre Péan, La Diabolique de Caluire, Paris, éditions Fayard, 1999, 261Modèle:Nb p., 20Modèle:Nb p. de planches illustrées Modèle:ISBN.</ref>.

La controverse est relancée au cours du procès de Klaus Barbie. Son avocat, Jacques Vergès, insinue que les Aubrac ont trahi Jean Moulin et fait signer à Barbie un « testament ». Quelques historiens et quelques journalistes reprennent ce testament à leur compte ou s'appuient sur des documents du KGB pour dénoncer ce qu'ils pensent être des relations entre le stalinisme et la résistance. Aujourd'hui, les thèses contestées de ces historiens ont été largement réfutées : il n'est pas fait grand crédit aux déclarations prêtées par Vergès à Barbie<ref>https://www.dailymotion.com/video/x13765p/ actualités télévisées avec témoignages protagonistes du 15 décembre 1989.</ref>.

Il faut par exemple citer, dans le même registre, le livre controversé du journaliste et historien lyonnais Gérard Chauvy, paru en 1997. Malgré le soutien de Stéphane Courtois, universitaire et spécialiste du communisme, lors du procès en diffamation intenté par les Aubrac<ref>François Delpla, « Aubrac, les faits et la calomnie ».</ref>, et malgré la longue hésitation d'un certain nombre d'historiens de l'Institut d'histoire du temps présent (François Bédarida, Jean-Pierre Azéma, Henry Rousso), beaucoup se sont prononcés sans ambiguïté contre Chauvy et ses méthodes, prenant parti pour les Aubrac.

Jacques Baynac soutient d'abord la thèse d'une arrestation créditée au seul engagement policier de la Gestapo, sans aucune dénonciation<ref>Jacques Baynac, Les Secrets de l'affaire Jean Moulin. Archives inédites sur la Résistance. Contexte, causes et circonstances, Le Seuil, 1998 Modèle:ISBN.</ref>. Et en 2007, cet historien publie des archives allemandes, britanniques et américaines, jusque-là inédites, montrant que la Gestapo avait alors été informée par les services de renseignement de l'Abwehr, dépendant de l'état-major militaire allemand, lesquels avaient reconstitué pendant plusieurs mois le réseau de Jean Moulin sur la base de longues opérations de surveillance. Dans cet ouvrage<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, l'auteur cite également des notes des services secrets britanniques du SOE à propos d'une brève arrestation de Daniel Cordier par des policiers allemands<ref name=":2">Modèle:Lien web.</ref>, que celui-ci n'a jamais souhaité commenter.

D'autres hypothèses mettent en avant une série de double jeu de certains responsables de mouvements de résistance aux objectifs géostratégiques divergents, certains préférant des alliances avec les Américains et un leadership d'Henri Giraud plutôt que du général de Gaulle, l'arrestation de Caluire faisant suite à l'arrestation de Charles Delestraint chef de l'Armée secrète (France) et ayant pour objet de désigner son remplaçant, ces considérations ont un poids historique que les différents travaux de spécialistes ne permettent pas jusqu'à nos jours de trancher<ref>Modèle:Article.</ref>.

Selon le journaliste Jacques Gelin, qui étudie l'affaire depuis 1987, l'hypothèse d'un complot ourdi contre Moulin serait la plus plausible ; sans dédouaner Lydie Bastien ou René Hardy, cette hypothèse impliquerait une responsabilité des arrestations de Modèle:Date- élargie à d'autres résistants<ref name="Gelin">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>. Pour les spécialistes, si René Hardy est le principal suspect de « l'affaire Moulin », Aubry, qui a insisté pour qu'il soit présent au rendez-vous, et Bénouville, qui a fait de même et qui aurait été au courant de son arrestation<ref group=N>Dans ses mémoires Modèle:Harv, Bénouville a affirmé ne pas avoir été au courant, mais Hardy déclare sur l'honneur l'en avoir informé Modèle:Harv. Bénouville l'a confirmé peu avant sa mort.</ref>,<ref name="Continue">Modèle:Article.</ref>, ont au mieux été imprudents, faute de preuves. Selon Gelin, les exécutions de témoins capitaux dans les derniers moments de la guerre (Multon, transfuge de la Résistance ayant procédé à la première arrestation de Hardy ; Dunker, le rédacteur du rapport Flora) empêchent de trancher<ref name="Gelin"/>,<ref name="Mascarade">Modèle:Article.</ref>.

Par ailleurs, certains, comme Henri Frenay<ref>L'Énigme Jean Moulin, 1977.</ref>, chef du réseau Combat, ou l'avocat et historien Charles Benfredj<ref>L'Affaire Jean Moulin, la contre-enquête.</ref> accusent Jean Moulin d'avoir été cryptocommuniste, c'est-à-dire d'avoir par ses relations dans les milieux radicaux secrètement favorisé les intérêts pro-soviétiques en France en détournant notamment l'aide anglo-américaine aux mouvements de résistance ; ils évoquent ses liens avec Pierre Cot, lui-même proche du communisme, et d'autres sympathisants issus de la Confédération générale du travail (CGT), du mouvement de résistance communiste Front national et du parti communiste proprement dit qui seront représentés au sein du CNR<ref>Charles Benfredj, Henri Frenay, la mémoire volée, éd. Dualpha.</ref> (sur les dix-neuf participants à la réunion fondatrice du CNR, deux représentent le parti communiste et le Front national et un la Modèle:Abréviation discrète). Henri Frenay lui reproche également d'avoir voulu réhabiliter les partis de la {{#ifeq:République | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:République| République }} }} au sein du CNR, au détriment des mouvements de Résistance qui, pour certains, se voulaient seuls légitimes à diriger la France à la Libération.

Thierry Wolton met en avant quant à lui les liens existant entre Jean Moulin et Harry Robinson (arrêté par la police secrète allemande à Paris, le 21 décembre 1942), chef clandestin (rézidiente) d'un des principaux réseaux de renseignement de l'Armée rouge en Europe, notamment au travers du communiste Maurice Panier<ref>Thierry Wolton, Le Grand recrutement, Paris, Bernard Grasset, 1993.</ref>.

Pour répondre aux diverses critiques entourant Jean Moulin, et démentir notamment les accusations de cryptocommunisme, son ancien secrétaire Daniel Cordier a entrepris à la fin des années 1970 une biographie en six volumes. Refusant l'emploi des souvenirs personnels et des témoignages oraux facilement imprécis ou déformés par le temps, Daniel Cordier s'est appuyé sur les archives de Jean Moulin en sa possession, sur une patiente étude critique des documents écrits, et sur un effort de rétablissement de la stricte chronologie des faits. Publiée entre 1989 (Jean Moulin – L'inconnu du Panthéon, Modèle:T., J.Cl. Lattès) et 1999 (Jean Moulin – La République des catacombes, Gallimard), la somme de Daniel Cordier, et son apport à l'histoire de la Résistance intérieure française, dont il ne cherche pas à gommer les aspérités et les difficultés, ont été discutés, notamment par Charles Benfredj, historiographe d'Henri Frenay<ref>Cf. son ouvrage Henri Frenay, la mémoire volée éd. Dualpha, Modèle:P..</ref>.

La mise au point de Daniel Cordier est complétée par un observateur privilégié : Jacques Baumel, membre de Combat et secrétaire général des Modèle:Abréviation discrète. Il confirme n'avoir Modèle:Citation. Bien au contraire, Jean Moulin refusait régulièrement de verser des fonds aux Francs-tireurs et partisans (FTP), et il s'opposait à leur « stratégie d'insurrection prématurée ». Selon Baumel, Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

La journaliste Ghislaine Ottenheimer affirme que Jean Moulin aurait été franc-maçon<ref>Ghislaine Ottenheimer, « Le vrai pouvoir des franc-maçons », L'Express, 2 avril 1998.</ref>, mais aucun historien n'a pu le confirmer. Les ouvrages d'historiens comme André Combes confirment que son père, Antoine-Émile Moulin, l'était mais le dictionnaire de référence de Daniel Ligou, affirme que l'appartenance de Jean Moulin est une Modèle:Citation, ce dernier n'ayant jamais été reçu dans un ordre maçonnique<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage (consulté le 30 juillet 2018).</ref>. Inversement, le nom de Jean Moulin figure bien dans le dictionnaire des francs-maçons françaisModèle:Sfn.

Ordonnances allemandes contre les juifs

Lors d'un colloque présidé par Daniel Cordier en 1999, Yves Bernard a révélé que les Archives nationales contiennent la preuve que des listes de juifs ont été constituées en Eure-et-Loir alors que Jean Moulin était encore préfet. Cette révélation explosive étant restée peu connue, l'historien Gérard Leray a entrepris de la préciser et de la contextualiserModèle:Sfn.

Le 9 novembre 1940, le cabinet du préfet adresse au Feldkommandant Ebmeier trois listes de 120 personnes (dont huit considérées à tort comme juives), ainsi que les listes d'entreprises juives, en application des ordonnances allemandes des 27 septembre et 18 octobre 1940. L'opération a été coordonnée par le commissaire Lautier, chargé des renseignements généraux. La liste qui recense les juifs de l'arrondissement de Dreux a été signée par le sous-préfet Maurice Viollette, nommé à ce poste par Jean Moulin. Celui-ci était toujours en poste à Chartres, quelques jours après sa révocation, et en attente de son successeur. Sa signature n'apparaît pas sur la lettre d'envoi, car il s'agit d'une copie pelure, mais elle a été tapée par sa secrétaire personnelle, et on ne peut l'attribuer au secrétaire général de la préfecture.

Les listes sont incomplètes et fautives, mais elles serviront de base aux persécutions futures. Sur les 112 juifs recensés, 55 seront déportés et tués à Auschwitz. Gérard Leray rappelle que les préfets étaient tenus d'obéir aux autorités d'occupation, et que personne en 1940 « ne se doute de l'exploitation ultérieure de ces listes à des fins génocidaires ». Il estime que Jean Moulin, préfet exemplaire et bientôt résistant, doit être néanmoins considéré comme Modèle:CitationModèle:Sfn.

Vie privée

En Modèle:Date-, sa demande en mariage à Jeannette Auran, rencontrée en 1920, est rejetée par le père de celle-ci. Le Modèle:Date-, il se marie avec Marguerite Cerruti mais celle-ci s'ennuie dans la sous-préfecture et quitte Jean Moulin pour aller vivre à Paris ; il demande le divorce et l'obtient le Modèle:Date-Modèle:Sfn.

Jean Moulin enchaîne les amours, jusqu'à son arrestation en Modèle:Date-. Sa liaison avec Marie-Gilberte Riedlinger (« Madame Lloyd »), à partir de 1937 et jusqu'à leur rupture en Modèle:Date-, semble avoir beaucoup compté pour lui<ref name="L'Express">Modèle:Article.</ref>. Il noue simultanément des relations amoureuses avec l'artiste Antoinette Sachs (de 1936 à 1943<ref>Modèle:Article.</ref>), égérie de Paul Géraldy ou encore, avec Colette Pons<ref>Modèle:Article.</ref> (Colette Jacques), en 1942, laquelle tient la galerie de peintures Romanin à Nice<ref name="L'Express"/> qui sert de couverture à Jean Moulin.

La sexualité de Jean Moulin est sujette à controverse<ref name="VF">Modèle:Article.</ref>. En 2003, le Dictionnaire des cultures gays et lesbiennes supervisé par Didier Eribon évoque Modèle:Citation, supposant par ailleurs les prédispositions des homosexuels de l'époque à entrer en résistance, au motif que ceux-ci auraient déjà l'expérience de la clandestinité dans leur vie privée. Dans Jean Moulin, l'ultime mystère, Pierre Péan et Laurent Ducastel consacrent un chapitre à ce sujet, « L'était-il ? », évoquant Modèle:Citation, pour noter que Modèle:Citation ; les auteurs n'apportent néanmoins aucune conclusion à leur questionnement. A contrario, Jean-Paul Sartre observa, dans un article de 1949<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, les supposées prédispositions des milieux homosexuels parisiens à la collaboration<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Les Allemands auraient fait pression sur Jean Moulin, lors de son arrestation à Chartres, le Modèle:Date-, en lui déclarant Modèle:Citation<ref>Pierre Bourget, « Naissance et unification de la Résistance », dans Les grandes énigmes de la Résistance, Éd. Les Amis de l'Histoire, 1968 (Modèle:P.).</ref>. Cette déclaration et cette nuitée de prison interviennent alors que les Allemands torturent Jean Moulin afin qu'il impute à des tirailleurs sénégalais des crimes que ceux-ci n'ont pas commis<ref>Modèle:Article.</ref>. L'historien Thomas Rabino, dans L'autre Jean Moulin (2013) ne recense que trois liaisons féminines au cours de sa vie, dont celle avec Marguerite Cerruti, son épouse entre 1926 et 1928.

Le musée Jean-Moulin affirme que le résistant était Modèle:Citation. Le secrétaire de Jean Moulin, le résistant Daniel Cordier, interrogé sur le livre de Pierre Péan, indique ne pas avoir lu le chapitre sur la sexualité de Moulin et affirme que Modèle:Citation<ref name="VF"/>. Cependant, les divers travaux historiques n'ont pas permis d'identifier les dizaines de conquêtes que son entourage lui avait attribuées après-guerre et il semble qu'à partir des années 1950 certaines de ses relations sentimentales avec des hommes, comme le poète Max Jacob, aient été volontairement effacées car considérées comme peu conformes à l'image du héros<ref name=":2" />.

En 2023, à l'occasion de la commémoration des 80 ans de la disparition de Jean Moulin, sa famille fait pression sur Robert Ménard et obtient l'annulation de la représentation à Béziers d'une pièce de théâtre le présentant comme homosexuel<ref>Modèle:Lien web</ref>. Modèle:Citation, soutient le créateur de la pièce, Jean-Marie Besset<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Décorations

Fichier:Route Jean Moulin 2.jpg
Hommage à Jean Moulin à Saint-Andiol.
Ruban Décoration
Officier de la Légion d'honneur Officier de la Légion d'honneur (décret du Modèle:Date-)
Compagnon de la Libération Compagnon de la Libération (décret du Modèle:Date-, sous le pseudonyme de caporal Mercier)
Médaille militaire Médaille militaire
Fichier:Croix de guerre 1939-1945 with palm (France) - ribbon bar.png Croix de guerre 1939-1945 avec palme (décret du Modèle:Date-)
Chevalier du Mérite Agricole Chevalier du Mérite agricole
Médaille Interalliée 1914-1918 Médaille interalliée 1914-1918, dite « Médaille de la Victoire »
Médaille commémorative de la guerre 1914-1918 Médaille commémorative de la guerre 1914-1918
Médaille commémorative des Services Volontaires dans la France Libre Médaille commémorative des services volontaires dans la France libre (médaille FFL)
Médaille commémorative de la guerre 1939-1945 Médaille commémorative de la guerre 1939-1945 avec barrettes « France » et « Libération »
médaille d’or l’Éducation physique Médaille d’or de l'Éducation physique
Médaille d'argent de l'Assistance publique Médaille d'argent de l'Assistance publique
Médaille d'argent des Assurances sociales Médaille d'argent des Assurances sociales
Médaille d'argent de la Prévoyance sociale Médaille d'argent de la Prévoyance sociale
Chevalier de la Couronne d'Italie Chevalier de la Couronne d'Italie (Italie, 1926)
Ordre de la Couronne yougoslave Modèle:Lien (royaume de Yougoslavie)
Ordre du Jade Brilliant Ordre du Jade brillant (Chine, 1938)

Ouvrage

  • Premier combat, journal posthume de Jean Moulin, préface du général de Gaulle, publié aux éditions de Minuit en 1947. Ce journal, récit des événements qui se sont déroulés à Chartres du Modèle:Date- au mois de Modèle:Date-, a été écrit par Jean Moulin à Saint-Andiol après sa révocation par le gouvernement de Vichy le Modèle:Date-. Il y relate notamment l’épisode tragique des 17-Modèle:Date-, lorsqu’il refuse, sous les coups, de signer un document accusant à tort les tirailleurs sénégalais de massacres sur les populations civiles, et tente de se suicider pour défendre leur honneur<ref>L'outre-mer français dans la guerre 39-45, Petit journal de l'exposition, Mémorial du général Leclerc et de la Libération de Paris / Musée Jean Moulin, Éditions Paris Musées, 2011.</ref> :

Modèle:Citation bloc

Filmographie

Cinéma

Télévision

Musées consacrés à Jean Moulin

Expositions

Fichier:Georges Mandel - caricature par Romanin.jpg
Georges Mandel caricaturé par Romanin.

Pour le Modèle:70e anniversaire de la disparition de Jean Moulin, l’exposition « Redécouvrir Jean Moulin, collections inédites (1899-1943) » s'est tenue jusqu’au Modèle:Date- au musée de la Libération de Paris - musée du Général Leclerc - musée Jean-Moulin à Paris. Celle-ci a présenté également des documents inédits, à la suite du legs de l’une de ses petites cousines<ref>Site page exposition "Redécouvrir Jean Moulin, collections inédites", consulté le 4 septembre 2020.</ref>.

À l'occasion de la commémoration du Modèle:120e anniversaire de sa naissance, une exposition du musée des Beaux Arts de Chartres est organisée jusqu'au Modèle:Date-. Elle permet de découvrir le parcours artistique (dessins et caricatures) de Jean Moulin. Ces dessins sont signés Romanin, un pseudonyme qu'il conservera jusqu'à son engagement dans la Résistance<ref>Site francetvinfo.fr, article "Jean Moulin était aussi l'auteur de dessins humoristiques", consulté le 4 septembre 2020.</ref>.

Cette exposition présente des dessins patriotiques, publiés dès 1915 dans la revue La Baïonnette mais aussi des caricatures illustrant de manière humoristique l'actualité et sa vision personnelle de la société des années 1920 et 1930.

Ces dessins furent également exposés au Modèle:5e salon de la caricature à l'hôtel du Donjon à la Cité de Carcassonne en mai 2019<ref>Modèle:Article. </ref>.

Le musée des Beaux-Arts de Quimper expose en permanence des dessins, gravures et souvenirs divers relatifs au séjour de Jean Moulin en Bretagne comme sous-préfet de Châteaulin de 1930 à 1933. Ils ont été légués par Laure Moulin. D'autres éléments sont venus se rajouter dont la Piété, unique céramique réalisée par Jean Moulin et son dessin préparatoire.

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références

Voir aussi

Modèle:Autres projets Modèle:Catégorie principale

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

Bases de données et dictionnaires

Modèle:Liens

Modèle:Palette Modèle:Portail