Livius Andronicus

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}
Révision datée du 26 août 2023 à 19:36 par >Vlaam (v2.05 - Homonymies : Correction de 1 lien - Précepteur, reste 2 à corriger - Camenes, Geste (homonymie))
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)

Modèle:Voir homonymes Modèle:Précision date Modèle:Infobox Écrivain

Livius Andronicus, né à Tarente vers 280 av. J.-C., mort à Rome vers 200, est un poète, dramaturge et acteur romain de langue latine. Il est le premier poète latin dont le nom nous soit connu.

De naissance et de culture grecques, il fit représenter à Rome en 240 une pièce de théâtre qui est traditionnellement considérée comme la première œuvre littéraire écrite en latin. Il fut pour cette raison un précurseur, un passeur de témoin entre la littérature grecque et la nouvelle littérature latine<ref group="note">En se référant à une production littéraire écrite, car il existait avant lui une production littéraire florissante, mais à caractère strictement oral.</ref>. Il composa par la suite de nombreuses autres œuvres, probablement des traductions d'Eschyle, de Sophocle et d'Euripide.

Il traduisit en vers saturniens l’Odyssée d'Homère, sans doute dans le but de mettre en contact les jeunes Romains avec l'étude de la littérature. Même si son Odusia resta longtemps en vigueur comme un texte scolaire, son œuvre a été considérée à l'âge classique comme excessivement primitive et de faible valeur, de sorte qu'elle a été longtemps méprisée.

Il offrit aussi à Rome sa première pièce lyrique en latin : un chant de procession pour un chœur de jeunes filles. En signe de gratitude et d'appréciation, les autorités reconnurent la corporation des poètes et des acteurs et lui attribuèrent une salle de séance, dans un temple.

Il ne reste de ses œuvres que des fragments dans des textes qui en citent des extraits. Ces fragments, bien que rares, permettent de relever l’influence de la littérature contemporaine, la littérature hellénistique alexandrine, et une particulière prédilection pour les effets de Modèle:Lang et de préciosité codifiés par la suite dans la langue littéraire latine<ref name="Pontiggia_114">Modèle:Harvsp.</ref>.

Biographie

Nom

Dans les sources anciennes, il est fréquemment désigné sous le nomen de Livius, du nom de la gens dont il fut l'esclave lors de son arrivée à Rome, et qu’il prit après son affranchissement. Il garda comme cognomen son nom grec, latinisé en Andronicus ; le nom de Lucius Livius (en forme courte L. Livius) est également attesté chez Aulu-Gelle<ref>Modèle:Lien web. Attention, sur les sites francophones comme Itinera electronica ou remacle.org, cette mention de L. Livius se trouve au livre VII et non VI.</ref>,<ref name="Aulu-Gelle17">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web.</ref> et Cassiodore<ref name="ReferenceA">Modèle:Harvsp.</ref>.

Dates

Nos principales sources concernant les dates sont Cicéron, dans son Brutus<ref name="Brutus72">Modèle:Lien web.</ref> : Modèle:Citation<ref group="note">Modèle:Citation étrangère</ref>, ses Tusculanes<ref>Modèle:Lien web.</ref> : Modèle:Citation<ref group="note">Modèle:Citation étrangère)</ref>, et son De senectute<ref>Modèle:Lien web.</ref> dans lequel, faisant parler Caton l'Ancien, il écrit : Modèle:Citation<ref group="note">Modèle:Citation étrangère</ref> Tite-Live<ref name="Tite-Live27" /> : Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère), et Aulu-Gelle<ref name="Aulu-Gelle17" /> : Modèle:Citation <ref group="note">Modèle:Citation étrangère)</ref>.

Cicéron relate, à la suite du passage cité du Brutus, le point de vue de Lucius Accius, auquel il n'adhère pas<ref name="Brutus72" /> :

Modèle:Citation bloc

Modèle:Citation étrangère bloc

En somme, seules les dates de 240 et 207 semblent assurées<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Jérôme de Stridon apporte des détails supplémentaires, qui tendent à confirmer la capture à Tarente et la réduction en esclavage de Livius. Dans ses Chroniques, pour l'an 1829 de l'ère d'Abraham ou la deuxième année de la Modèle:148e olympiade, c'est-à-dire en 186, il écrit<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> : Modèle:Citation (Modèle:Citation étrangère).

Jérôme est le seul auteur à le nommer Titus. Ce passage est ambigu concernant les événements : Livius Andronicus pourrait avoir été libéré ou, ayant été libéré longtemps auparavant, simplement honoré. Livius Salinator pourrait être Caius Livius Salinator, son père Marcus Livius Salinator, ou son grand-père Marcus. Si Jérôme veut dire que son affranchissement a eu lieu en 186, il semblerait dès lors adhérer à l'opinion d'Accius (qui est également celle de Porcius Licinus<ref name="Beare_34" />), qui aurait été présentée dans les passages manquants du traité De Pœtis de Suétone, que Jérôme aurait lus<ref name="ReferenceA"/>. Ce passage ne permet aucune conclusion définitive. Cependant, le nom mixte de Livius et son association avec Salinator suggère qu'il a effectivement été capturé lors de la première chute de Tarente en 272, vendu au premier Marcus Salinator, a été le précepteur du second, et affranchi quand il eut terminé son enseignement.

Vie

Livius Andronicus naquit au cours de la première moitié du Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle dans la Grande Grèce, mais on ne sait pas grand-chose de certain sur son enfance et son adolescence<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Les historiens s'accordent pour dire qu’il naquit à Tarente, une florissante colonie grecque, vers 280, probablement en 284<ref name="Beare_34">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Pontiggia_62">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="forumromanum">Modèle:Lien web.</ref>.

Selon la tradition, il fut fait prisonnier par les Romains lorsque sa ville natale fut conquise en 272<ref name="Pontiggia_62" />, et fut conduit à Rome où il devint esclave et précepteur dans la maison d'un membre de la famille patricienne des Livii, tombant sous l’autorité du pater familias Marcus Livius Salinator, selon une seconde tradition probablement erronée, rapportée par saint Jérôme<ref name="Beare_34" />. Néanmoins, le constat qui en résulte semble plutôt improbable : Livius Andronicus aurait été déporté à Rome encore enfant, à l'âge de huit ou douze ans environ, et n'aurait dès lors pas eu la possibilité d'acquérir les compétences littéraires qui lui ont permis de recouvrir à Rome un rôle culturel prestigieux<ref name="Beare_34" />.

Il fut affranchi, probablement grâce à ses mérites en tant que précepteur. De naissance et de culture grecques<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, il voulut introduire le patrimoine culturel hellénique à Rome : il effectua des transcriptions d'œuvres grecques en latin, langue qu'il avait apprise après son arrivée à Rome, et exerça pendant des années la fonction de grammaticus<ref name="GrammSué">Modèle:Lien web.</ref>, en donnant des leçons de latin et grec aux jeunes des nobles gentes patriciennes. Ainsi les individus appartenant aux classes les plus élevées commencèrent à comprendre les nombreux et considérables avantages que la connaissance du grec aurait apporté à Rome et favorisèrent de fait l'activité dans l’Urbe de maîtres en langue et culture grecques<ref name="Beare_34" />.

En 240, Livius est chargé, probablement par les édiles curules<ref name="Pontiggia_81">Modèle:Harvsp.</ref>, de composer une œuvre théâtrale à l’occasion des ludi scænici, qui devaient célébrer la victoire de Rome sur Carthage à l'issue de la première guerre punique<ref name="Tite-Live7">Modèle:Lien web. L'information ne se trouve pas ici …</ref>. Il est probable qu’il se fût agi d'une œuvre traduite d'un original grec, mais il n’est pas possible de déterminer si cet original relevait de la tragédie ou de la comédie<ref name="Aulu-Gelle17" />,<ref name="Beare_34" />. Par la suite, Livius Andronicus continua à rencontrer un grand succès en écrivant des drames théâtraux, dont les auteurs contemporains, grâce à son exemple, devinrent familiers<ref name="Beare_35">Modèle:Harvsp.</ref>. Il fut aussi acteur<ref name="Tite-Live7" /> : Modèle:Citation

En 207, pendant la deuxième guerre punique, afin d’éloigner la menace carthaginoise d'Hasdrubal, qui marchait vers le sud de l'Italie pour porter secours à son frère Hannibal, et d'obtenir l'aide divine permettant de défaire les ennemis, les pontifes et le Sénat romain chargèrent Andronicus, qui avait désormais une grande renommée, de rédiger un carmen propitiatoire pour Junon, l'hymne à Iuno Regina.

À la lumière de l’occasion pour laquelle le texte a été composé, il est probable qu’il s’agisse d’une Modèle:Citation<ref name="Pontiggia_62" /> ; du texte, il ne reste aucun fragment.

Dans la description de la cérémonie d’expiation en honneur à Junon, l’historien Tite-Live parle de l’hymne en ces termes :

Modèle:Citation étrangère bloc

Modèle:Citation bloc

Il est néanmoins important de noter que l'hymne a été écrit sur commande d'État et n’était donc pas une expression spontanée de l’art du poète ; sa réalisation a été confiée à Livius pour sa célébrité mais aussi pour les rapports qui le liaient au consul Marcus Livius Salinator, qui était chargé d’affronter l’armée carthaginoise d'Hasdrubal<ref name="Pontiggia_62" />. L'armée romaine affronta l'ennemi carthaginois dans la sanguinaire bataille près du fleuve Métaure, où les légionnaires romains remportèrent la victoire en infligeant d’importantes pertes à l’ennemi et en détruisant complètement le corps expéditionnaire.

Après la victoire de Livius Salinator, l'État accorda à Andronicus de grands honneurs comme celui de pouvoir habiter près du temple de Minerve sur l'Aventin, en reconnaissance du lien étroit qui existait entre la religion romaine et l'activité poétique. Par la même occasion, fut institué près du même temple le collegium scribarum histrionumque, une association de type corporatif qui réunissait les acteurs et les auteurs de théâtre de Rome<ref name="Beare_35" />.

Livius Andronicus meurt à une date indéterminée, probablement en 204<ref name="forumromanum" />, en tout cas avant l'an 200, quand la composition d’un nouveau hymne sacré est confié à un autre auteur<ref name="Beare_34" />,<ref name="Pontiggia_62" />. Au cours des dernières années de sa vie, il se consacre à son Odusia, traduction intégrale de l’Odyssée d'Homère, avec l’intention de créer un livre de textes qui permette de former les jeunes romains des générations futures.

Œuvres

Contexte culturel

Plusieurs formes de représentations théâtrales, qui trouvent leur origine aussi bien en Grèce que dans les traditions locales<ref name="Beare_15">Modèle:Harvsp.</ref>, s'étaient développées dans la péninsule Italique :

Bien qu'il fût de naissance et de culture grecques<ref name="Beare_38" />, c'est Livius qui posa les bases du latin littéraire.

Par rapport au grec, le latin était moins flexible, plus lourd et solennel, mais en même temps beaucoup plus incisif, comme le prouve l'usage fréquent de l'allitération et d'autres figures rhétoriques<ref name="Beare_38" />.

Œuvres théâtrales

Fichier:Roman masks.png
Mosaïque romaine du Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle représentant les masques tragique et comique (Rome, musées du Capitole).

Livius Andronicus est considéré comme le premier auteur de la littérature latine<ref name="Rose 1954, 21">Modèle:Harvsp.</ref> : il fut le premier à composer une pièce de théâtre en latin, qui fut représenté en 240 aux Ludi scænici organisés lors de la victoire romaine de la première guerre punique. De cette œuvre il ne reste aucun fragment, et il n’est pas possible déterminer s'il s’agit d’une comédie ou d’une tragédie<ref name="Aulu-Gelle17" />,<ref name="Beare_34" />,<ref name=brutus>Brutus, 18.72-74.</ref>.

L'apparition du théâtre littéraire provoqua à Rome l’émergence de pratiques nouvelles, comme celle du mécénat, où l'auteur s'associait à des magistrats (qui étaient souvent les commanditaires des œuvres) chargés d’organiser les ludi, la construction d'une structure permanente destinée au théâtre afin de pouvoir jouer la pièce, la constitution de compagnies théâtrales d'acteurs et de musiciens<ref name="Beare_36">Modèle:Harvsp.</ref>.

Musique et métrique

Livius privilégia l’élément musical qui était particulièrement important dans le théâtre pré-littéraire italique, mais limita le rôle du chœur grec<ref name="Marchesi_38">Modèle:Harvsp.</ref>, qui occupait en Grèce le rôle fondamental de paideia, les reléguant à quelques brèves interventions<ref name="Beare_36" />. Il développa les cantica, chants de mouvement lyrique en métrique d'origine grecque, dans lesquels alternent les diverbia, vers récités sans aucun accompagnement musical<ref name="Marchesi_38" /> flanqués de « récitatifs », dans lesquels les acteurs conféraient une accentuation particulière aux vers avec l'accompagnement de la flûte<ref name="Pontiggia_84">Modèle:Harvsp.</ref>.

Il décida d'utiliser les mètres dramatiques d'origine grecque et donc à caractère quantitatif ; néanmoins les mètres qu'il employa ont subi des profondes modifications au cours du temps en s'éloignant progressivement des lois quantitatives de la métrique grecque<ref name="Beare_39">Modèle:Harvsp.</ref>. Pour les parties dialoguées, il préféra le sénaire iambique, dérivé du trimètre iambique grec, tandis que pour les cantica, il existe de nombreuses preuves de l'usage du septénaire trochaïque, qui était assez diffusé dans la tragédie et dans la nouvelle comédie grecque<ref name="Beare_38">Modèle:Harvsp.</ref>. Le vers eut un succès majeur à Rome où il fut fortement utilisé par tous les dramaturges et devint partie intégrante de la culture populaire<ref name="Beare_38" />, de sorte qu'il était encore utilisé par les légionnaires de Jules César pour les Modèle:Lien récités pendant les triomphes de l’an 45<ref>Modèle:Lien web. Ce n'est pas ce que dit Suétone, qui ne parle pas de Livius.</ref>. Il existe également des occurrences de vers crétiques dans l’Equos Troianus<ref name="Beare_39" />.

Tragédie

Les informations qui nous sont parvenues sont les titres des œuvres et quelques fragments de huit fabulæ cothurnatæ, c'est-à-dire des tragédies d'argument grec, mais il est probable qu'il en existait d’autres dont il ne reste aucune trace<ref name="Beare_36" />. Elles étaient construites par l’intermédiaire de l’Modèle:Lien (traduction) ou l’Modèle:Lien (ré-élaboration artistique) d'originaux grecs, avec des références aux œuvres des grands auteurs tragiques comme Eschyle, Sophocle et Euripide<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Parmi ces huit tragédies, cinq se rapportaient à l'argument du cycle troyen, qui racontait les gestes (ou haut-faits) de héros pendant la guerre de Troie :

  • Achilles (Achille) était probablement basé sur les événements qui advinrent à Skyros au héros grec<ref name="Beare_37">Modèle:Harvsp.</ref> ;
  • Ajax mastigophorus (Ajax fustigatore ou Ajax porteur de fouet), tiré de l'Ajax de Sophocle, racontait l’histoire de l’assignation des armes d'Achille parmi les Achéens, de la folie et du suicide d'Ajax<ref name="Beare_37" /> ;
  • Equus Troianus (Le cheval de Troie), basé sur le récit du cheval en bois et la chute de Troie<ref name="Beare_37" /> ;
  • Ægisthus (Égisthe), thème de l’Orestie d'Eschyle, probablement traduit d'une œuvre qui ne nous est pas parvenue, racontait l’histoire du rapport adultérin entre Égisthe et Clytemnestre, épouse légitime d’Agamemnon<ref name="Beare_37" /> ;
  • Hermiona (Hermione), probablement tirée de Sophocle, était basée sur la dispute mortelle entre Oreste et Néoptolème par la main du jeune Hermione<ref name="Pontiggia_86">Modèle:Harvsp.</ref>.
Fichier:Портрет Менандра А 850.jpg
Copie romaine en marbre d'un buste grec de Ménandre, principal représentant de la comédie nouvelle, dont Livius s’est inspiré (Saint-Pétersbourg, musée de l'Ermitage).

Les tragédies restantes, caractérisées par un goût presque romanesque pour l'élément mélodramatique et une attention marquée pour les particularités aventureuses<ref name="Pontiggia_86" />, étaient probablement inspirées par certains thèmes récurrents de la production tragique grecque post-classique<ref name="Beare_37" />, et ont pour source certains récits mythiques de la tradition grecque :

  • Danaé – basée sur la légende qui voit Danaé, fille de Lacédémon roi de Laconie, fécondée par Jupiter et enfanter Persée<ref name="Beare_37" /> ;
  • Andromède – basée sur le sauvetage d'Andromède d'un monstre marin par Persée<ref name="Beare_37" /> ;
  • Tereus (Térée) – basée sur la légende de Térée, Philomèle et Procné qui, entachés de crimes terribles, sont transformés en oiseaux par la volonté divine<ref name="Beare_37" />.

Il est possible qu'il existait également une Ino, dont aucune trace ne nous est parvenue<ref name="Beare_37" />.

Comédie

Livius Andronicus, qui connaissait mal le latin vulgaire, langue du peuple<ref name="Beare_38" />, fut peu intéressé par le genre comique, et de fait ne compte pas parmi ses auteurs représentatifs. Il n'est pas exemple pas mentionné par Térence dans son Andrienne, lorsqu'au vers 18 il énumère plusieurs auteurs comiques importants : Plaute, Nævius, Ennius.

Ses comédies, qui ressortissent au genre de la fabula palliata, remontent probablement à la première phase de son activité, quand il était encore le seul à Rome à réaliser des copies attiques. On le considère également comme le précurseur de la Comoedia togota, sorte de la romanisation de la palliata<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Toutes les œuvres se rattachent au genre de la comédie nouvelle<ref name="Beare_37" />, qui s'était développée à l'époque hellénistique et était basée sur la représentation de situations conventionnelles et réalistes de la vie quotidienne<ref name="Pontiggia_77">Modèle:Harvsp.</ref>. Ce genre était plus facilement importable à Rome que la comédie ancienne d'Aristophane, basée sur la satire politique, interdite à Rome, et sur les références aux faits d'actualité<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

De ses œuvres comiques, il ne reste que six fragments et trois titres dont deux sont incertains<ref name="Pontiggia_88">Modèle:Harvsp.</ref> :

  • Gladiolus (Le spadassin), basé sur les vicissitudes d'un soldat fanfaron et probablement situé à l'époque ayant directement suivi la mort d'Alexandre le Grand<ref name="Beare_37" /> ;
  • Ludius (L'istrion ou probablement Le Lidius)<ref group="note">Plaute, Curculio, v. 150, emploie le terme ludius pour désigner le danseur professionnel. Modèle:Harvsp.</ref> ;
  • Verpus (Le circoncis) ou Virgus (La vierge) ou Vargus (L'homme aux pieds tordus)<ref name="Pontiggia_88" />.

Citations

Les textes de Livius Andronicus sont assez méconnus du grand public, et donc peu de citations nous sont parvenus. Parmi ses citations les plus célèbres, on retrouve :

  • "Et non gradum proximum progredi, si non festino." (à n'avancer qu'à tâtons, seulement ne pas avancer tu feras)

Odusia

Fichier:Head Odysseus MAR Sperlonga.jpg
Statue en marbre représentant Ulysse, retrouvée dans la villa de Tibère à Sperlonga (Sperlonga, Museo Archeologico Nazionale).

Modèle:Article détaillé Les premiers témoignages littéraires concernant la présence du genre épique à Rome remontent aux dernières années du Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle, avec Livius et Nævius, mais des formes épiques pré-littéraires existaient déjà auparavant. En effet les carmina convivalia, les carmen Priami ou les carmen Nelei célébraient l'histoire de la patrie et contribuaient à la création d'une matière légendaire et mythologique, point de départ du développement des œuvres épiques ultérieures.

Livius Andronicus, en qualité de grammaticus, voulut créer un texte destiné à l'usage scolaire : il traduisit à cette fin l’Odyssée dont l'auteur, Homère, était considéré comme le poète le plus illustre, tandis que l'épopée était le genre le plus noble et le plus important auquel un auteur puisse se consacrer<ref name="Pontiggia_113">Modèle:Harvsp.</ref>. La culture hellénistique, qui avait influencé Livius, le porta à privilégier les aspects pathétiques et aventureux ainsi que les éléments fabuleux plutôt que les faits belliqueux qui distinguaient l'autre poème homérique, l’Iliade<ref name="Pontiggia_113" />. De plus, le protagoniste de l'œuvre, Ulysse, était facilement assimilable à Énée, personnage légendaire considéré comme le fondateur de la souche romaine, qui avait erré en mer Méditerranée à la recherche d'une patrie<ref name="Pontiggia_114" />. L'expansion de Rome en Italie du Sud et en Sicile, rendait particulièrement sensible le thème du voyage par mer que l'on retrouve parmi les arguments fondamentaux de l'œuvre<ref name="Pontiggia_114" />. Enfin, au niveau moral, l’Odyssée reflète les valeurs romaines, comme la virtus ou la fides : Ulysse, fort et courageux comme tout héros homérique, est aussi très patient, sage et lié à la patrie et à la famille au point de refuser l'amour de Circé et Calypso ainsi que le don de l'immortalité que cette dernière lui avait offert ; en outre, Pénélope, l'épouse d'Ulysse, extrêmement réservée et fidèle à son mari lointain aurait incarné un modèle pour toutes les matrones romaines<ref name="Pontiggia_114" />.

La traduction présentait néanmoins d'importantes difficultés : il dut faire d'importants choix lexicaux, syntaxiques et métriques afin d'adapter le texte à la langue et la culture latines, ainsi qu'à la religion romaine. L'appareil religieux romain lui imposait de traduire les noms des divinités originales et de remplacer les termes sacrés par leurs correspondants romains ; les motivations religieuses imposèrent aussi le choix du saturnien, vers latin archaïque, en lieu et place de l'hexamètre dactylique grec : il faisait ainsi référence à d'antiques pratiques religieuses romaines et conférait au texte un caractère solennel et sacré<ref name="Pontiggia_114" />.

Les modifications apportées par Andronicus au texte original sont considérables : tout en restant plutôt fidèle à la structure et au contenu du texte d'Homère<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, il gonfla les effets pathétiques et dramatiques<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, et réorganisa sa forme en en faisant une traduction artistique<ref name="Pontiggia_115">Modèle:Harvsp.</ref>. À certains endroits, il traduisait de façon très littérale, mais dans d'autres le faisait plus librement<ref name="Rose 1954, 21" />.

De l’Odusia nous sont parvenus environ quarante fragments<ref name="Pontiggia_113" />. Dans la traduction du premier vers, Livius conserve la disposition et la valeur des termes, en substituant toutefois aux références aux Muses l'invocation des divinités romaines des Camènes ; l'original Modèle:Grec ancien (Modèle:Citation dans la traduction de Leconte de Lisle)<ref>Leconte de Lisle (1893), l'Odyssée, 1-2.</ref> devient :

Modèle:Citation étrangère bloc

Modèle:Citation bloc

Accueil critique

Sa production théâtrale fut rapidement oubliée par la postérité et il n'est jamais apparu dans le canon des plus importants poètes comiques latins ; ainsi, lorsque Volcatius Sedigitus compile une liste, rapportée par Aulu-Gelle, des dix meilleurs auteurs de comédies latines, il n'y inclut pas Livius Andronicus<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Les avis des anciens érudits qui se prononcèrent sur son œuvre furent particulièrement sévères : Tite-Live décrit une de ses œuvres comme Modèle:Citation<ref name="Tite-Live27" />. Horace fut tout aussi intransigeant<ref name="EpiHor">Modèle:Lien web.</ref> : Modèle:Citation, de même que Cicéron<ref name="BruCic">Modèle:Lien web.</ref> : Modèle:Citation

La Modèle:Lien du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle remet l'œuvre de Livius au goût du jour. Des études à caractère philologique et linguistique sur le texte de l’Odusia, qui constitue un des principaux documents de la littérature latine archaïque, sont entreprises<ref name="Pontiggia_115" />.

Les historiens contemporains tendent néanmoins à réhabiliter au moins en partie son œuvre ; l’historien de la littérature latine Modèle:Lien écrit à ce sujet :

Modèle:Citation bloc

Cet avis concorde avec celui de l'historien du théâtre latin William Beare :

Modèle:Citation bloc

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références

Bibliographie

Modèle:Légende plume

Éditions

Modèle:Autres projets

Sources antiques

Sources modernes

Monographies

Études sur Livius Andronicus

Modèle:Ouvrage.

Sources

Modèle:Traduction/Référence

Voir aussi

Articles connexes

Autres projets

Modèle:Autres projets

Liens externes

Modèle:Palette

Modèle:Portail