Carte de Piri Reis

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Fichier:Piri reis world map 01.jpg
La carte de Piri Reis restaurée.

La carte de Piri Reis est une carte ancienne, découverte en 1929 lors de la restauration du palais de Topkapı à Istanbul. Elle est attribuée à l'amiral et cartographe ottoman Piri Reis qui l'aurait tracée en 1513. Dessinée sur une peau de gazelle, elle détaille les côtes occidentales de l'Afrique et les côtes orientales de l'Amérique du Sud.

Principales caractéristiques de la carte

La carte de Piri Reis n'est que le fragment d'une carte trois fois plus grande représentant le monde connu à l'époque à laquelle elle a été réalisée, et dont le reste est aujourd'hui perdu ; ne subsiste ainsi que la partie concernant l'océan atlantique<ref name="S40" />. Selon son colophon, cette carte fut réalisée en 1513. Piri Reis indique dans ses ouvrages l'avoir offerte à Modèle:Noble lors de son séjour au Caire, c'est-à-dire en 1517<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien, Piri Reis : Modèle:Lang, in Revue du Comité français de cartographie Modèle:N°, Modèle:Date-, Modèle:P. (en ligneModèle:Pdf).</ref>.

L'amiral turc dit s'être inspiré d'une vingtaine de cartes, allant de cartes antiques grecques<ref group="N">Il ne cite pas de noms, mais on connaît ceux de Ptolémée, Hécatée de Milet, AnaximandreModèle:Etc. qui établirent en leur temps des cartes. On connaît également le voyage de Pythéas et les voyages des Phéniciens Hannon et Himilcon, ou encore l'[[Périple des marins de Néchao|expédition de Modèle:Nobr romains]] ; Piri a peut-être eu accès aux récits de ces voyages et aux cartes qu'ils ont permis d'établir.</ref> à une carte établie par Christophe Colomb, ou encore à celles établies par d'autres navigateurs portugais<ref name="S40">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien, Piri Reis : Modèle:Lang, in Revue du Comité français de cartographie Modèle:N°, Modèle:Date-, Modèle:P. (en ligneModèle:Pdf).</ref>. Il s’agit d’une carte très complète pour l'époque.

L'une des caractéristiques de cette carte est la figuration détaillée d'une côte connectée à la zone australe de l'Amérique du Sud, dont certains disent qu'elle ressemble à la côte de l'Antarctique, continent qui n'a été découvert officiellement qu'en 1818. Cette interprétation est soutenue notamment par Charles Hapgood, professeur américain d'histoire des sciences, dans son livre Cartes des Anciens Rois des Mers<ref group="N">Modèle:Lang.</ref>. Certains auteurs considèrent la carte comme un « OOPArt », estimant qu'elle a été réalisée Modèle:Nombre avant la découverte de l'Antarctique et qu'elle montre la côte telle qu'elle se présente sous la glace (ce qui ferait remonter les informations à Modèle:Nombre). Des études scientifiques remettent en question cette interprétation (lire infra).

Interprétations pseudo-scientifiques

La carte de Piri Reis a excité l’imagination de beaucoup de monde, ce qui a contribué à la discréditer aux yeux des scientifiques : certains l’ont considérée comme un faux grossier établi au plus tôt au Modèle:S mini. Les théories les plus folles sont nées après la Seconde Guerre mondiale, principalement sous la plume d’auteurs américains :

  • Après 1945, la Marine américaine cartographie les côtes de l'Antarctique à l'aide de sonars qui déterminent les côtes terrestres continentales et les différencient ainsi des glaces polaires. En 1953, l’officier A. Mallery compare le relevé avec la carte de Piri Reis et conclut que la côte sud-américaine est similaire à la côte antarctique continentale.
  • Quelques années plus tard, le professeur Charles Hapgood de l’[[Springfield College|université catholique de Modèle:Lang]], diplômé d'histoire médiévale et moderne d'Harvard, est interpellé par la question d'un élève sur les origines du monde et la légende du continent Mu. Il se met à chercher des preuves de l'authenticité de cette légende. Il s’intéresse à la carte de Piri Reis et aux relevés marins de la [[United States Navy|Modèle:Lang]]. Il en vient à la conclusion que seul un cataclysme à l'échelle de la planète a pu faire disparaître un continent de manière brutale. Pour lui, les plaques tectoniques se sont déplacées de plusieurs milliers de kilomètres faisant ainsi sombrer le continent Mu au sein de la croûte terrestre (ce qui va à l'encontre des théories établies). Il cherche ensuite à trouver des traces de ce continent perdu : il les retrouve dans l’Atlantide et dans les légendes liées au Déluge, rapportées par différentes religions (égyptienne, chrétienne, tibétaineModèle:Etc.). Son livre Cartes des Anciens Rois des Mers remet en cause le darwinisme et réhabilite les fois religieuses et le créationnisme. Il rencontre un très grand succès aux États-Unis et est traduit en plusieurs langues dont le français.

Aucune de ces thèses n'est cautionnée par la communauté scientifique ; toutefois, le fait qu'Albert Einstein ait préfacé le premier livre de C. Hapgood, dans lequel il échafaudait sa théorie des plaques tectoniques<ref group="N">Les mouvements de l'écorce terrestre avec la collaboration de James H. Campbell. Préface d'Albert Einstein. Introduction à l'édition française par Yves Rocard - Payot, Paris, 1962, 333Modèle:Nb p.</ref>, réussit à rendre crédible son hypothèse aux yeux du grand public. Continuant son œuvre de réhabilitation des écrits bibliques, Hapgood se tourne ensuite vers le paranormal et la foi en Jésus-Christ, publiant des ouvrages avec un médium célèbre<ref group="N">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien, Modèle:Lang Charles Hapgood (Modèle:Lang) Modèle:Lang, 1981 ; Babbitt, Elwood D., Modèle:Lang Charles Hapgood (Modèle:Lang) Modèle:Lang.</ref>.

  • À la suite du succès de ses ouvrages, C. Hapgood entre en correspondance avec son lectorat. Il se met ainsi en rapport avec Modèle:Lien, qui publie Modèle:Lang<ref group="N">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} 1995, Modèle:Lang.</ref>, et avec Colin Wilson, auteur de Modèle:Lang<ref group="N">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} 2000, Modèle:Lang.</ref>, dans lequel il aborde la question de l'Atlantide.
  • Ces thèses sont relayées sur internet par des sites défendant l’existence d’un complot extraterrestre<ref group="N">dinosaura, www.ldi5.com, ufo.com.</ref> et sur lesquels on peut encore lire que les mesures précises de distances entre les continents américain et africain impliqueraient la connaissance des longitudes. Ceci serait troublant puisque les longitudes ne seront officiellement mesurées qu’à partir du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle.

La carte est abondamment citée et commentée dans l'ouvrage de Gavin Menzies, Modèle:Lang<ref group="N">Modèle:Lang, 2002.</ref>, qui y voit une réutilisation des données cartographiques recueillies par la flotte chinoise de l'amiral eunuque Zheng He entre 1421 et 1423, sur ordre de l'empereur Zhu Di. Cette flotte, scindée en plusieurs escadres, aurait réalisé une véritable circumnavigation.

Approches scientifiques

Fichier:Piri Reis map interpretation.jpg
Interprétation possible de la partie sud de la carte de Piri Reis.
Fichier:Mercator World Map.jpg
Modèle:Lang sur la carte de Mercator.

Différentes études scientifiques discréditent les interprétations faisant intervenir des phénomènes paranormaux. Leurs auteurs (dont Steven Dutch<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lang.</ref>, Gregory C. McIntosh<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lang.</ref> et Diego Cuoghi<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lang.</ref>) insistent notamment sur le fait que les tenants d'une origine paranormale exagèrent fortement la précision de la carte, ne tiennent pas compte des notes présentes sur celle-ci (qui indiquent en partie les sources utilisées par Piri Reis et donnent le nom de différents lieux), et que la représentation d'un hypothétique continent austral était une convention graphique à cette époque<ref group="N">Ainsi, suivant une proposition d'Aristote développée par Ptolémée dont s'inspiraient les cartographes de la Renaissance, les cartes à partir du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle représentent une Modèle:Lang qui, selon l'opinion géographique commune de l'époque, devait logiquement exister pour équilibrer la masse continentale de l'hémisphère nord.</ref>.

Le continent qui figure en bas de la carte de Piri Reis est ainsi interprété comme représentant la côte sud du Brésil, de l'Uruguay et de l'Argentine, voire comme une fiction dont la ressemblance avec l'Antarctique est à la fois très discutable (le passage de Drake, pourtant large de plus de Modèle:Nombre, y est par exemple omis) et serait une coïncidence.

Les expertises scientifiques de la carte apportent de nouvelles hypothèses d'interprétation. La carte ne montre pas de longitudes, pas plus que l'Antarctique, et encore moins les Andes. Le support de la carte a été daté par le [[Datation par le carbone 14|Modèle:Nobr]] et il remonte bien au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. L'encre a également été testée chimiquement et date aussi du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. Tous ces tests ont été effectués par W. McCrone, spécialiste qui a déjà travaillé sur le suaire de Turin<ref name="McCrone1988">Modèle:Article.</ref>.

La carte de Piri Reis est donc authentique et montre que les Turcs, bien qu'étant loin de l'océan Atlantique et de l'Amérique, se tenaient au courant des dernières découvertes de l'époque.

Notes et références

Notes

<references group="N" />

Références

Modèle:Références

Bibliographie

Liens externes

  • Présentation historique
    • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lang, Prof. Dr. Afetinan, [[Université d'État McNeese|Modèle:Lang]].
    • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:LangModèle:Pdf
    • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lang La traduction de tous les textes sur la carte en anglais, suggéré par G. McIntosh.

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