Jean Bertholle

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Fichier:Sépulture de Jean Bertholle.jpg
Vue de la sépulture au cimetière du Montparnasse.

Jean Bertholle, né le Modèle:Date de naissance à Dijon, et mort le Modèle:Date de décès à Modèle:Arrondissement, est un peintre et graveur français de la Nouvelle École de Paris.

Biographie

Né à Dijon en 1909, Jean Bertholle commence à peindre dès 1924. Modèle:Citation confie-t-il en 1977<ref>Jean Bertholle, entretien avec Gérard Xuriguera dans Bertholle, textes de Max-Pol Fouchet, Joseph-Émile Muller et Pierre Dehaye, entretien avec Gérard Xuriguera, Éditions Art Moderne, Paris, 1977, Modèle:P..</ref>.

En 1928, Bertholle s'inscrit à l'École des beaux-arts de Saint-Étienne. Modèle:Citation, dit encore Bertholle<ref>Entretien, ouvrage cité, Modèle:P..</ref>. Son père lui fait aussi voir à Paris en 1932 une grande exposition de Manet à l'Orangerie : Modèle:Citation<ref>Max-Pol Fouchet, Bertholle, Éditions Le Sphinx, Paris, 1979, Modèle:P..</ref>. De 1930 à 1932 Bertholle fréquente l'École des beaux-arts de Lyon où il se lie avec le sculpteur Étienne-Martin, rencontre et épouse Marie-Antoinette Duraz, sœur de Jean Duraz et d'Albert Duraz, dont il reconnaîtra qu'elle était, aimant les tableaux de Paul Gauguin, Modèle:Citation en peinture que lui. Il estime par ailleurs que jusqu'à son arrivée à Paris, il n'a réalisé que Modèle:Citation, qu'il a par la suite toutes détruites.

Bertholle poursuit en 1933 et 1934 ses études à l'École des beaux-arts de Paris, dans l'atelier de Paul Albert Laurens, tandis que naît l'aîné de ses cinq enfants. En 1934, il rencontre Roger Bissière qui a remarqué l'une de ses toiles (Les Fous, 1934) chez Étienne Martin<ref>Max-Pol Fouchet, ouvrage cité, Modèle:P..</ref> et participe à une première exposition collective à l'Académie Ranson. Fréquentant l'Académie sans en être l'élève, il s'y lie avec Jean Le Moal et fait la connaissance d'Alfred Manessier. Il est alors membre fondateur du groupe « Témoignage », animé à Lyon par Marcel Michaud, réunissant peintres (notamment Lucien Beyer, Le Moal, Véra Pagava, Dimitri Varbanesco, Nicolas Wacker et Zelman, Manessier les rejoignant en 1938), sculpteurs (Étienne Martin et François Stahly), écrivains et musiciens, qui se manifeste pour la première fois au Salon d'automne de Lyon en 1936. Le groupe bénéficie de l'appui du galeriste René Breteau qui l'expose en 1938 dans sa boutique, 9 rue des Canettes, puis en 1939 dans sa galerie rue Bonaparte, lieux très fréquentés dans les années précédant immédiatement la Seconde Guerre mondiale.

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Catalogue du Premier salon des jeunes artistes, Paris, 1937, l'une des premières expositions collectives auxquelles participe Jean Bertholle, auprès notamment de Jean Le Moal, Léon Gischia, Charlotte Henschel, André Marchand et Charles Walch.
Fichier:Jean Le Moal.Témoignage 1939.jpg
Deuxième exposition du groupe Témoignage à Paris, 1939.

En 1937 Bertholle travaille dans l'équipe constituée par Bissière, avec Le Moal et Manessier, à la décoration du pavillon des chemins de fer et transports aériens de l'Exposition universelle de 1937. Il collabore en 1939 avec Le Moal et Zelmann à la création d'une peinture murale pour le plafond (Modèle:Unité) du pavillon français de l'Exposition universelle de New York. Mobilisé en 1939, démobilisé en 1940 il se fixe dans des conditions difficiles à Lyon où il travaille aux ateliers de décors et costumes de « Jeune France », dirigés par Le Moal, jusqu'à la dissolution de l'organisation par le régime de Vichy. En 1941 il participe à l'exposition « Vingt jeunes peintres de tradition française », première manifestation, organisée par Jean Bazaine de la peinture d'avant-garde sous l'Occupation.

Devenu en 1943 directeur artistique de la faïencerie de Gien (Modèle:Nombre) où il assume la fonction de décorateur, il souffre de ne plus pouvoir jusqu'en 1945 se consacrer à la peinture autant qu'il le souhaiterait. Il participe cependant en 1944 à une exposition collective à la Galerie de France avec Bissière, Marc-Antoine Bissière (dit Louttre.B), Le Moal, Manessier, Gustave Singier et Étienne Martin, préfacée par Gaston Diehl et en 1945 au premier Salon de mai dont il est membre fondateur. En 1947, se souviendra Bertholle, Modèle:Citation. Jean François Jaeger l'expose ainsi à la Galerie Jeanne Bucher en 1947, 1952, 1954 et 1956. Il réalise simultanément en 1956 une première exposition personnelle à la galerie Roque, boulevard Raspail à Paris, qui lui offre un contrat lui permettant d'abandonner en 1957 ses fonctions à la faïencerie de Gien et de se consacrer entièrement à la peinture. Elle présentera ses œuvres en 1959, 1961 et 1963. Bertholle est sélectionné en 1949 et en 1960 pour la Biennale de Venise, ainsi que pour la Biennale de São Paulo. En 1953 il réalise des vitraux pour le Carmel de Cherbourg et participe en 1959 à l'exposition d'art contemporain de l'Institut Carnegie de Pittsburgh.

Les premières expositions rétrospectives de l'œuvre de Bertholle sont présentées en 1964 au musée des beaux-arts de Metz, au musée de l'État du Grand-Duché du Luxembourg et à la maison de la culture de Caen. De 1965 à 1980, Bertholle, nommé par André Malraux, enseigne comme professeur-chef d'atelier d'art mural à l'École des beaux-arts de Paris. Après une exposition à la galerie Villand et Galanis en 1966, préfacée par Jean Lescure, de nouvelles rétrospectives ont lieu en 1972 au musée des Beaux-Arts de Dijon, puis à Besançon et Saint-Germain-en-Laye (préface de Gaëtan Picon. Bertholle est reçu en audience privée au Vatican par Paul VI en 1974. Après une autre rétrospective en 1982 à l'École des beaux-arts de Paris (Bertolle, Chastel, Singier), il est élu en 1983 membre de l'Institut de France. Passionné d'enseignement il fonde la même année sa propre académie de peinture (Saint Roch)<ref>Entouré de nombreux élèves, l'académie Bertholle continuera après sa mort, par l'œuvre de son assistant, le peintre André Bouzereau.</ref>. Ses œuvres sont présentées à Paris en 1989 à la galerie Callu Mérite, en 1991 et 1992 à la galerie Art-Mel. Après sa mort en 1996, une première rétrospective est présentée à La Ciotat en 1997, puis une seconde à Dijon en 2011.

L'œuvre

1930-1947

Admirateur précoce de Puvis de Chavannes, la première influence notable sur son œuvre sera celle d'Édouard Manet, qu'il découvre en 1932. Quand il s'installe à Paris en 1933, il prend contact avec le Fauvisme, le Cubisme et le Surréalisme. Il est fasciné par l'étrangeté, le symbolisme, l'ironie de Bruegel et de Jérôme Bosch et la manière dont ils présentent l'irruption de la folie dans le quotidien et le détournement de fonction des objets usuels. Modèle:Citation reconnaît-il<ref>Entretien, ouvrage cité, Modèle:P..</ref>.

Dès 1936 Bertholle s'engage ainsi dans la découverte de l'« inquiétante étrangeté » du réel. De façon générale la peinture surréaliste, en opérant des liaisons ou déliaisons inattendues, demeurait dans le champ des apparences naturelles. Bertholle, en déréalisant formes et couleurs et en introduisant des éléments symboliques, spirales ou œufs, construit plus radicalement, dans l'approfondissement de la démarche du Cubisme, un nouvel espace, instable, comme fractal, essentiellement onirique (Allégorie- 1937, L'Arc en ciel - 1938-1940). Dans cette première partie de son œuvre, l'irréel ne s'oppose pas au réel mais semble en affleurer comme un revers permanent.

À cette époque Bertholle, en compagnie du sculpteur Étienne Martin, approche l'ésotérisme. Il n'aura fait, reconnaîtra-t-il plus tard, que Modèle:Citation mais, durant plusieurs années, Modèle:Citation imprègne sa peinture. Cependant conscient des limites plastiques d'une tradition qui lui apparaît quelque peu Modèle:Citation, il abandonne la démarche. Autour de 1941, sa peinture change ainsi d'orientation. Attentif au travail des Primitifs, Bertholle en revient à un Modèle:Citation : Modèle:Citation, dira-t-il<ref>« Une véritable foi dans l'art a permis à Bertholle de ne pas succomber dans ces années aux « enseignements » du « mage » Gurdjieff par lesquels il se laissa, dans sa quête spirituelle et son goût pour l'ésotérisme et la symbolique, un moment capturer. Modèle:Citation (Philippe Leburgue, ouvrage cité, Modèle:P.). Gurdjieff manifestait cependant un très profond mépris pour l'art, qu'il présentait comme une activité pour le moins dénuée d'intérêt, produit vulgaire d'un esprit incapable de se hisser par la méditation au niveau des vérités transcendantes, et se laissant guider par des mécanismes psycho-moteurs aléatoires. Bertholle ne pouvait accepter cette dévaluation de l'art, et sa joie de peindre, parfois mêlée de doutes, fut son chemin de guérison.</ref>

1947-1956

Ses méditations sur la Bataille de San Romano de Paolo Uccello permet à Bertholle de retrouver le fil de ses recherches des années d'avant-guerre et de Modèle:Citation. Ses œuvres s'inspirent alors de thèmes médiévaux très allusivement transposés, Chevalier (1954) et Ambassadeurs (1953) sous leurs Étendards (1954), Écuyer (1952) et Palefrenier (1953), Tournoi (1948) ou Joute (1952). Tandis que les motifs héraldiques et les échiquiers les imprègnent du climat atemporel d'un éternel présent, leurs structures, fortement marquées au milieu des années 1950, s'assouplissent, laissant place aux purs affrontements cosmiques de la lumière avec l'ombre.

1956-1969

Bertholle s'oriente ainsi vers une peinture non figurative. Il y vient, dira-t-il, Modèle:Citation<ref>entretien, ouvrage cité, Modèle:Pp..</ref>. Ses préoccupations rejoignent celles de ses amis peintres Bissière, Manessier, Le Moal, Elvire Jan et il ne va pas moins loin dans la voie de l'abstraction, nombre de ses œuvres ne s'intitulant plus que Composition ou Peinture.

Modèle:Citation, dit Bertholle en 1963 qui ajoute : Modèle:Citation. Quelques années plus tard Jean Lescure, dans l'étude qu'il consacre à Bertholle en 1966, manifeste combien cette bataille du clair et de l'obscur n'est pas Modèle:Citation<ref>Jean Lescure, D'une obscure clarté, gravure de Bertholle, Galerie Villand et Galanis, Paris, 1966</ref>.

En 1958 Bertholle crée les maquettes de onze vitraux et d'une rosace pour l'église d'Armbouts-Cappel (Nord). Comme Le Moal ou Manessier, il est très attentif à l'ensoleillement, et il les compose en tenant compte de leur orientation. Sensible aux rythmes et aux couleurs de la campagne environnante, il agence les nervures des verrières comme des rappels du monde extérieur dans lequel s'insère l'église. Cependant, Bertholle s'intéresse surtout aux éléments dont il veut offrir des signes : le ciel, la terre et l'eau.

Ce souci de signifier les éléments naturels se retrouve, autour de 1956-1959, dans les séries de peintures prenant pour thème Venise. Cette ville se prête à la composition d'œuvres où s'entrelacent la pierre, l'eau, le ciel et le soleil. Les contours sont comme rongés par les jeux toujours renouvelés de l'air et de la lumière. Les formes se démantèlent pour ne laisser place qu'aux relations évanescentes entre les éléments. Ce souci se retrouve dans La forêt de Brocéliande (1966).

1970-1996

Sur la fin des années 1960, Bertholle, une fois encore insatisfait, s'engage en un nouveau chemin. Alors que la peinture non figurative est assez largement admise par le public et qu'il est reconnu aux côtés de Bazaine, Bissière, Estève, Le Moal, Manessier ou Singier comme l'un des artistes majeurs de la nouvelle École de Paris, il est l'un des premiers, dans son anticonformisme rigoureux, à renoncer à la vision non figurative. Modèle:Citation, dit-il. Loin de rejeter les acquis de son itinéraire, il entreprend de les dépasser en une peinture, selon son mot, activement Modèle:Citation. Modèle:Citation<ref>entretien, ouvrage cité, Modèle:P..</ref>.

Les rythmes lumineux de ses peintures dès lors se rematérialisent. Bertholle retrouve le thème du cheval, Modèle:Citation, qui passe au premier plan de ses larges compositions, peintures ou papiers collés. S'y multiplient parades (1971), cavaleries et carrousels (1973), le cheval apparaissant tour à tour monture de Saint Paul sur Le chemin de Damas (1970, 1975) ou de Saint-Georges terrassant le dragon (1971), de Charles le Téméraire (1987-1988) ou de Cœur de Lion (1975); École des beaux-arts de Paris), du chasseur ou de l' acrobate (1975) du Cirque (1971). Les batailles épiques, lances et boucliers, heaumes, caparaçons et oriflammes, que peint Bertholle dans ses Armées en marche (1971), de Sauveurs (1975) ou Envahisseurs (1969), Vainqueurs (1969) ou Vaincus (1970), qu'un titre parfois précise (Départ des Croisades, 1978; Perceval, 1994; Roman du Graal, [1995) ne l'empêchent pas de faire plus directement allusion aux drames de l'histoire contemporaine, du souvenir de La Prise de Barcelone (1977), quarante ans plus tôt, intégrant les fragments d'un poème de Max-Pol Fouchet, jusqu'à la tragique actualité des Procès de Franco (1975).

Par la suite Bertholle reprend possession, dans l'approche d'une « modernité » qu'il oppose au « modernisme », de l'ensemble des genres de l'histoire de la peinture. Il renouvelle l'évocation de grands thèmes bibliques, réalisant notamment en 1970 un grand triptyque (La Montée au Calvaire, La Crucifixion, La Résurrection) qui sera acquis par Paul VI pour ses appartements du Vatican, sur la demande du curé de Saint-Germain-l'Auxerrois, également aumônier de l'École des Beaux-Arts. Resteront dans la chapelle de l'église l'antependium et la crédence.

Bertholle peint aussi des natures mortes dans lesquelles on peut trouver parfois un écho de l'art d'Henri Matisse. Sur ses Tables se multiplient verres et chandelles (1975, 1976, 1977), livres et aiguières, roses et prunes (1979), lièvres ou poissons. Dans la lumière crépusculaire qu'il affectionne, Bertholle les fait souvent surgir de l'ombre comme irradiant une clarté interne. Dans ses intérieurs plus ensoleillés des années 1980 il introduit de mystérieux personnages, Lecteur, Harpiste (1978), Astronome (1995), Philosophe (1979-1980) ou Peintre (1980).

Modèle:Citation, dit Bertholle en 1986, Modèle:Citation, sous le signe de l'« attente » et du « surgissement », Modèle:Citation. Quelques années plus tard il insiste encore sur son souci de réintroduire la profondeur dans la peinture, « sans perspective naturaliste, sans point de fuite ». Dans les années 1990 dominent de nombreux nus aux tons chauds comme ceux d'Amedeo Modigliani, accompagnés de légers drapés blancs (Toilettes; Degas et ses modèles, 1993; Amazones), des autoportraits et, en 1996, portraits de peintres qu'il affectionne (Rembrandt, Vermeer, Le Tintoret, Velasquez, Véronèse, Le Titien, Hals, Chardin, Georges de la Tour). Non seulement son travail renouvelle des thèmes traditionnellement distincts mais encore les articule dans des compositions contrastées où Tables, Objets et Intérieurs se trouvent tour à tour ou simultanément associés aux Paysages, Nus et Chevaux.

Son œuvre est marquée par son goût pour le travail manuel, le respect des techniques et des artisans. Comme Manessier, il a su se mettre à l'écoute des hommes de métier sans jamais rechercher une quelconque virtuosité. Modèle:Citation, dit-il à ses élèves<ref>Philippe Leburgue, Jean Bertholle, Ides et Calendes, 2005, Modèle:P..</ref>. Son enseignement, tant à l'École des beaux-arts que dans l'Académie de peinture Saint-Roch qu'il a fondée, témoigne de cette attention. La connaissance approfondie de l'histoire de la peinture et l'apprentissage des techniques suivant les techniques de Nicolas Wacker (chimie des pigments, usage des liants, etc.) lui semblaient d'absolues nécessités pour devenir un peintre authentique.

De l'art sacré à l'art massacré

Bertholle ne rendait pas un culte à l'art. Il n'était pas de ceux qui y avaient vu une activité messianique, voire rédemptrice. Selon certains, l'acte, pour lui ascétique, de peindre était un acte de foi. Comme pour Elvire Jan, peindre était Modèle:Citation. Aussi peut-on penser qu'il y a un même élan spirituel vers Dieu dans La forêt de Brocéliande (1966), dans une Composition de 1957, dans les natures mortes des années 1970, que dans le Golgotha (jadis dans les appartements privés de Paul VI, actuellement au Pontifico Roma Magiore), dans le Chemin de Damas (Vatican, salle du Consistoire), dans le Magnificat de 1958 ou dans le grand Triptyque de 1976 (Évangile selon Saint Marc, Théophanie, Arche d'alliance). Le Modèle:Date-, Jean Bertholle est reçu, avec sa femme, en audience privée par Paul VI qui avait désiré faire acquérir par le Vatican un de ses tableaux. Il est resté tout le reste de sa vie profondément marqué par cette rencontre et en a donné un beau témoignage<ref>Philippe Leburgue, ouvrage cité, Modèle:Pp.. Bertholle a revu Paul VI le 8 octobre 1977 : pour ses 80 ans, 80 artistes chrétiens lui avaient offert chacun un tableau dont le thème était en relation avec Saint Paul. Bertholle avait offert son Chemin de Damas.</ref>.

Pour d'autres interprétations, cependant, sa peinture ne se confond pas avec les thèmes chrétiens qu'abordent certaines de ses œuvres. Modèle:Citation, déclare lui-même Bertholle<ref>entretien ouvrage cité, Modèle:P..</ref>.Le surnaturel, dont il précise qu'il ne l'identifie pas avec une religion, serait plutôt pour lui Modèle:Citation<ref>Max-Pol Fouchet, ouvrage cité, Modèle:P..</ref> : c'est ainsi le terme de « surnaturalisme » qui selon lui convient le mieux à sa peinture. Modèle:Citation, l'œuvre de Bertholle, Modèle:Citation, demeurerait Modèle:Citation. En deçà de la variété des thèmes qu'elle aborde, elle ferait d'abord transparaître en filigrane Modèle:Citation<ref>Michel-Georges Bernard, Bertholle, Le Moal, œuvres de 1930 à 1990, La Maison des Arts, Antony, 2004, Modèle:P..</ref>. Modèle:Citation, confie Bertholle en 1996 de ses dernières toiles, Modèle:Citation.

Le Modèle:Date-, Jean Bertholle est élu membre de l'Académie des beaux-arts. Assis aux côtés de Bernard Buffet, il est reçu le Modèle:Date-. Dans son discours, après avoir fait l'éloge de son prédécesseur André Planson, il exprime son incompréhension de l'art conceptuel en s'élèvant contre les productions, qui souvent, selon lui, se réduisent à de simples installations, devant lesquelles « un public de snobs fait mine de s'émerveiller ». Bertholle s'indigne à propos de ceux en qui il refuse de voir des artistes, et qui, soutenus par des « spéculateurs », bernent les amateurs avec des « œuvres » dont le seul intérêt tient à la manière, voire à la matière dont ils sont faits. Philippe Leburgue rapporte ces mot adressés à un galeriste de la rue de Seine, qui exposait des tableaux de Pierre Soulages : Modèle:Citation<ref>Philippe Leburgue, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>. Jean Bertholle, insensible aux nouveaux courants de son époque, s'est opposé à cet art qu'il qualifie d'américain qui « souvent n'a su prendre que ce qu'il y avait eu de plus mauvais dans l'art européen ». Pour lui, s'il ne suffit pas d'être maudit pour être peintre, il ne suffit pas non plus de gesticuler pour être artiste. Modèle:Citation constate Bertholle dans son Discours de réception à l'Institut.

Travailleur exigeant, ascétique, il savait que sa mission n'était pas de surprendre ceux qui n'avaient pas la vertu de s'étonner. Alors qu'il était devenu de bon ton de dénigrer l'œuvre des Bertholle, Elvire Jan, Alfred Manessier, Jean Le Moal ou Jean Bazaine, il n'en souffrait pas trop : Modèle:Citation<ref>Propos rapporté par Philippe Leburgue, ouvrage cité, Modèle:P..</ref>. Pourtant, Bertholle n'était pas de ces grincheux nostalgiques d'un prétendu paradis perdu. Il était confiant dans l'avenir de la peinture et dans une jeunesse sans préjugés, capable d'imprévisibles créations : Modèle:Citation<ref>Propos rapporté par Philippe Leburgue, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.

Une place Jean-Bertholle lui est dédiée à Vitry-le-Croisé dans l'Aube.

Collections publiques

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France

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À l'étranger

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Allemagne

Grand-Duché de Luxembourg

Suisse

Vatican

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Vitraux

Fichier:Église Notre-Dame Route Blanche Ségny 04.jpg
Église Notre-Dame-de-la-Route-Blanche de Ségny, vitraux de Bertholle, 1947.
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Église Saint-Joseph d'Annemasse, vitraux de Bertholle, 1964.
Fichier:Église Saint-Servais (Saint-Servant) 5644.JPG
Saint-Servant (Morbihan), vitraux de Bertholle avec Elvire Jan et Jean Le Moal, 1964.
Fichier:Église Notre-Dame-de-l'Annonciation de Lyon, Vaise 1.JPG
Église Notre-Dame-de-l'Annonciation de Lyon, Vaise, mosaïque dans la crypte de Jean Bertholle, 1957. Clocher de François Stahly et Étienne-Martin.

Tapisseries

  • 1946 : Glorification (d'après une peinture de 1939), (d'après une peinture de 1939), Modèle:Dunité, Aubusson (Creuse), atelier Pinton.
  • 1950 : Apocalypse, Aubusson (Creuse), atelier Pinton.
  • 1954 : Composition abstraite, tapis de laine, Modèle:Dunité, Mobilier national.
  • 1954 : Tapis velours, Modèle:Dunité, Aubusson-Fougerol, Mobilier national.
  • 1954 : Tapis de laine, Modèle:Dunité, Aubusson-Lauer, Mobilier national.
  • 1957 : Composition abstraite, tapis de laine, Modèle:Dunité, Aubusson (Creuse), Mobilier national.
  • 1968 : Composition, Modèle:Dunité, Musée du Grand Duché du Luxembourg.
  • 1968 : Le Damier, Modèle:Dunité.
  • 1968 : Héraldisme, Modèle:Dunité.
  • 1971 : Cinquième trompette, 1971, assemblage de tissus, Modèle:Dunité, Centre national des arts plastiques, Paris.
  • 1976 : L'Enlèvement des Sabines, assemblage de tissus, Modèle:Dunité, Musée des beaux-arts de Dijon.
  • 1970-1980 : La Couronne d'épines, assemblage de tissus.
  • 1979 : La Résurrection, assemblage de tissus, Modèle:Dunité, Église Saint-Joseph d'Annemasse (Haute Savoie).

Mosaïques et céramiques

  • 1956 : Chemin de croix, Église Sainte-Jeanne-d'Arc de Gien, 14 éléments, Modèle:Dunité chacun, Faïencerie de Gien.
  • 1957 : Les Cavaliers de l'Apocalypse, mosaïque, crypte de l'Église Notre-Dame-de-l'Annonciation de Lyon, Vaise, atelier Barillet, architecte Paul Koch.
  • 1973 : Mosaïque, Porte du Conservatoire de musique, Paris.
  • 1973 : Mosaïque, C.E.S de Talange.
  • 1973 : Mosaïque, Centre commercial de Créteil.

Décorations

Faïencerie de Gien

  • Service de Chasse Rambouillet, faïence émaillée polychrome à décor varié de gibier, chiens de chasse et attributs de chasse peinte à la main comprenant grandes assiettes, assiettes à dessert, plats de différentes tailles et légumier (dessiné par Jean Bertholle pour répondre à la demande du Président de la République René Coty pour équiper les demeures de prestige qui abritent les chasses présidentielles), 1955.

Monnaie de Paris

Décors et costumes de théâtre

Illustration

Expositions personnelles

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  • 1934 : Académie Ranson, Paris.
  • 1943 : Galerie Breteau, Paris.
  • 1947-1950-1952-1954 : Galerie Jeanne Bucher, Paris.
  • 1953 : Galerie Folklore, Lyon.
  • 1956 : Peintures, Galerie Jeanne Bucher et Gouaches, Galerie Roque, Paris (catalogue commun : préface de Jean Lescure).
  • 1959 : Galerie Roque, Paris (catalogue : préface de Jacques Lassaigne).
  • 1961 : Gouaches, dessins et tapas, Galerie Roque, Paris (catalogue : préface de Max-Pol Fouchet).
  • 1963 : Galerie Roque, Paris.
  • 1964 : Exposition rétrospective : Musée de l'état, Grand Duché du Luxembourg ; Musées des Beaux-Arts de Metz ; Maison de la culture de Caen (catalogue : préface de Joseph-Emile Muller) ; exposition rétrospective : Théâtre des Amandiers, maison de la Culture de Nanterre
  • 1965 : Galerie Marbach, Berne, Suisse (catalogue : préface de Joseph-Emile Muller).
  • 1966 : Galerie Villand et Galanis, Paris (catalogue : préface de Jean Lescure) ; Galerie Gérard Mourgue, Paris.
  • 1967 : Bibliothèque dominicaine du Saulchoir, Paris ; Galerie Bertam, Burgdorf, Suisse.
  • 1968 : Galerie du Grand Mezel, Genève.
  • 1970 : Galerie Moebius, Beaune, Côte d'or ; Galerie d'Esch-sur-Alzette, grand Duché du Luxembourg.
  • 1971 : Galerie Bettie Thommen, Bâle, Suisse ; Triptyque de la Passion, église Saint-Germain l'Auxerrois, Paris.
  • 1972 : Exposition rétrospective : Musée des Beaux-Arts de Dijon, Musée des Beaux-Arts et d'Archéologie de Besançon, Musée municipal de Saint-Germain-en-Laye (catalogue : préface de Gaétan Picon) ; Galerie Septentrion, Marcq-en-Baroeul.
  • 1973 : Exposition rétrospective, Théâtre et Galerie d'Esch-sur-Alzette, Grand Duché du Luxembourg.
  • 1977 : Galerie Bellint, Paris ; Œuvres sur papier et objets peints, Galerie Documentation, Paris ; Maison de la Culture de Brest ; Théâtre-Galerie d'Esch-sur-Alzette, Grand Duché du Luxembourg.
  • 1979 : Galerie Drouant, Paris (prix Drouant Pinceau d'Or).
  • 1980 : Exposition rétrospective, Serres d'Auteuil, Ville de Paris ; Galerie Bellint, Paris ; École Polytechnique, Palaiseau ; Centre culturel Thibaut-de-Champagne, Troyes ; Galerie Chantepierre, Aubonne, Suisse.
  • 1982 : Exposition rétrospective, Galerie Bellint, Paris.
  • 1983 : Encres aquarellées, Galerie Roque, Paris (catalogue : préface de Pierre Brisset)..
  • 1985 : À Venise, Galerie Roque, Paris.
  • 1986 : Galerie Roque, Paris ; Galerie du Fleuve, Paris ; À Venise, Galerie K, Lyon ; L'art sacré de Bertholle, collégiale de Champeaux ; galerie Bellefontaine, Lausanne ; galerie du Grand Duché, Luxembourg ; Dijon vu par Bertholle, Hôtel de Ville, Dijon.
  • 1989 : Gouaches et huiles des années 1950-1960, Galerie Callu-Mérite, Paris ; Pastels, Galerie Lucie Weill & Seligmann, Paris ; Galerie Artica, Hambourg.
  • 1990 : Académie des Beaux-Arts de l'Institut de France, château de Bourdeilles.
  • 1991 : Galerie Art-Mel, Paris (catalogue : préface de Denis Huisman) ; Galerie Callu-Mérite, Paris.
  • 1992 : Galerie Art-Mel, Paris.
  • 1993 : Journal L'Équipe, Paris (catalogue).
  • 1997 : Exposition rétrospective, Chapelle des Pénitents Bleus, La Ciotat (catalogue).
  • 1998 : Jean Bertholle, l'œuvre sacré, ensemble épiscopal, cathédrale Notre-Dame du Puy, Le Puy en Velay (catalogue : textes de Robert Marteau et Lydia Harambourg).
  • 1999 : Hommage à Jean Bertholle, Galerie Bellint, Paris ; exposition rétrospective, Galerie Le Soleil sur la place, Lyon.
  • 2002 : Galerie Hélène Lamarque, Paris.
  • 2003 : Forces et Lumières, Œuvres de Jean Bertholle, CCI de Chartres.
  • 2004 : Bertholle - Le Moal, œuvres de 1930 à 1990, Maison des Arts, Antony (catalogue : préface de Michel-Georges Bernard).
  • 2005 : Jean Bertholle, hommage, Galerie Hélène Lamarque, Paris.
  • 2007 : Aux origines de l'univers surréel de Jean Bertholle, Galerie Hélène Lamarque, Paris.
  • 2008 : Jean Bertholle, 1909-1996, galerie Sabine Vazieux, Paris (catalogue : préface de Lydia Harambourg).
  • 2011 : Jean Bertholle (1909-1996), La matière et l'esprit, Musée d'Art sacré de Dijon, musée de la Vie bourguignonne de Dijon et musée des Beaux-Arts de Dijon (catalogue : textes de Michel-Georges Bernard, Lydia Harambourg, Frère Michel Albaric, Philippe Le Burge et André Bouzereau).
  • 2022 : Jean Bertholle, de l'ombre à la lumière, Galerie Jane Roberts Fine Arts, Paris (catalogue).

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Élèves de Jean Bertholle

Notes et références

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Annexes

Bibliographie sélective

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Monographies

Catalogues d'expositions

Ouvrages généraux

Filmographie

  • Jean Bertholle, texte de Robert Marteau, Peintres d'aujourd'hui, production Jacques Simonnet, 1962.
  • Jean Bertholle, entretien avec Jean-Jacques Lerrant, Éditions Mémoire des arts, Lyon (53 minutes), 1988.
  • Jean Bertholle, l'art du dessin, entretien avec Alain Vollerin, Éditions Mémoire des arts, Lyon (42 minutes), 1993.
  • Jean Bertholle, film/interview de Michel Pfulg (1990), Éditions Artprod, Montreux (CH), 2011 (29 minutes).

Articles connexes

Liens externes

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