Pierre Messmer

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Pierre Messmer, né le Modèle:Date de naissance à Vincennes (Seine) et mort le Modèle:Date de décès à Paris, est un homme d'État français.

Engagé dans les Forces françaises libres (FFL), il est après-guerre administrateur colonial. Il est impliqué dans la Guerre du Cameroun entre 1956 et 1958, où il pilote la répression contre les indépendantistes. Ministre des Armées du général de Gaulle de 1960 à 1969, il est nommé ministre d'État chargé des Départements et Territoires d'Outre-Mer en 1971.

Pierre Messmer occupe le poste de Premier ministre du Modèle:Date au Modèle:Date, sous la présidence de Georges Pompidou et l'intérim d'Alain Poher. Il est également maire de Sarrebourg de 1971 à 1989 et président du conseil régional de Lorraine de 1978 à 1979.

Chancelier de l'ordre de la Libération et chancelier honoraire de l'Institut de France, il est membre de l'Académie française de 1999 à sa mort.

Biographie

Jeunesse et études

Né dans une famille alsacienne du Bas-Rhin qui avait opté pour la France en 1871 (son grand-père paysan devint cocher des omnibus hippomobiles de Paris), fils de l'industriel Joseph Messmer, Pierre Messmer étudie à l'école Massillon, au lycée Charlemagne et au lycée Louis-le-Grand<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Breveté de l'École nationale de la France d'outre-mer (1934-1937, cette dernière année un voyage au Cameroun l'éblouit), il est diplômé de l'École des langues orientales (1934-1936). Il suit des cours de droit à l'université de Paris<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, et obtient son doctorat en droit en 1939<ref>Modèle:Lien web</ref>. Il a également été membre des Camelots du roi, à cette époque branche militante de l'Action française<ref>L'Action française 2000 du Modèle:Date-, article de Pierre Pujo : « Les deux Messmer »
Voir également Jean-Claude Valla, L'Extrême droite dans la Résistance (Modèle:2de partie), La Librairie nationale, 2000, Modèle:P..</ref>.

Pierre Messmer est le fils de Joseph Messmer.

Veuf de Gilberte Duprez (1909-1991) surnommée de manière ironique « Messméralda » par les journalistes depuis 1991<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, il se remarie le Modèle:Date à Christiane Bataille née Terrail (1915-2010)<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Pierre Messmer n'a pas eu d'enfants. Christiane Terrail, étant veuve, avait de son premier mari une fille Claudie, mariée à Michel de Guillebon (X 1960, ingénieur général de l'Armement), neveu éloigné du général Jacques de Guillebon, compagnon de la Libération et ami personnel de Pierre Messmer. En 1959 le général de Gaulle voulut nommer Jacques de Guillebon ministre des Armées. Guillebon déclina en raison de la question épineuse de l'Algérie, et conseilla à de Gaulle de désigner à ce poste Pierre Messmer<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Les enfants de Michel et Claudie de Guillebon sont les uniques héritiers de Pierre Messmer. Ils sont par ailleurs membres fondateurs du fonds de dotation Pierre Messmer, dont Nicolas de Guillebon est le président<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Seconde Guerre mondiale

Mobilisé en 1939, il est sous-lieutenant au [[12e régiment de tirailleurs sénégalais|Modèle:12e de tirailleurs sénégalais]]<ref name="Le Monde">« Le gaulliste Pierre Messmer est mort », Le Monde, Modèle:Date-.</ref>. Le Modèle:Date, alors stationné dans l'Allier avec le lieutenant Jean Simon, ils entendent à la radio la demande d'armistice<ref>Modèle:Citation.</ref> du maréchal Pétain. Affectés dans l'après-midi à Pau, ils obtiennent la permission de rejoindre par leurs propres moyens leur nouvelle affectation en empruntant une vieille moto. Refusant de cesser le combat, les deux jeunes gens traversent le Massif central pour éviter les colonnes allemandes. Leur moto tombant en panne, ils font du stop jusqu'à Tarascon avant de prendre le train à Beaucaire pour Marseille où ils arrivent le Modèle:Date au soir. Le Modèle:Date, Jean Simon rencontre le capitaine au long cours Humbert Vuillemin<ref group="N">Neveu du général Joseph Vuillemin.</ref>, commandant du Capo Olmo qui cherche des hommes sûrs pour l'aider à détourner le navire italien vers l'Angleterre. En lisant Le Petit Provençal, les deux officiers prennent connaissance de l'appel du 18 Juin lancé par le général de Gaulle et embarquent avec quelques autres clandestins. Le soir du Modèle:Date, au sein d'un convoi, le bateau simule une avarie de machine et se détourne vers l'ouest<ref>Odyssée du Capo Olmo.</ref>. Le lendemain matin l'équipage est informé de la décision du commandant.

Le Capo Olmo arrive à Gibraltar le Modèle:Date, puis rejoint Liverpool le Modèle:Date. La cargaison du navire qui se compose de Modèle:Nobr de matériel de guerre divers en particulier douze avions Glenn Martin en caisses, des camions et tracteurs d'aviation, est ensuite vendue aux Anglais, permettant à la France libre de subsister pendant les trois premiers mois.

Messmer et Simon intègrent la [[13e demi-brigade de Légion étrangère|Modèle:13e]] et participent ensemble aux combats en Érythrée, en Syrie, à Bir Hakeim et en Tunisie en 1943. En Modèle:Date-, Messmer part en mission aux Antilles avant d'être affecté à Londres à l'état-major du général Kœnig, commandant en chef des Forces françaises de l'intérieur (FFI) et commandant supérieur des forces françaises en Grande-Bretagne. En Modèle:Date- il est envoyé en Normandie et participe à la libération de Paris et à la libération de la France<ref name="Le Monde" />. Le Modèle:Date il reçoit la Légion d'honneur des mains du général de Gaulle lors d'une cérémonie à l'Arc de triomphe.

En Indochine

Parachuté en Indochine en août 1945, Pierre Messmer est fait prisonnier par le Việt Minh et s'évade après deux mois de captivité<ref name="Le Monde" />. Il rejoint Hanoï où il est démobilisé et rendu à la vie civile. De retour à Paris, il confie à de Gaulle en tête à tête que, Saïgon mise à part, la France ne contrôle rien au Viêt Nam, la seule solution possible étant de négocier avec Hô Chi Minh. Pierre Messmer est par la suite colonel de réserve.

Administration coloniale

Pierre Messmer exerce ensuite ses fonctions d'administrateur de la France d'outre-mer ; il est ainsi successivement :

Carrière politique

Pierre Messmer est nommé ministre des Armées sous la présidence du général de Gaulle lors d'un remaniement ministériel du gouvernement Michel Debré, le Modèle:Date. À ce poste, il est confronté au putsch des généraux à Alger en avril 1961 et aux réformes d'une armée post-coloniale. Il met en œuvre la force de frappe nucléaire voulue par le président<ref name="Le Monde" />, tout en créant en 1960 la NATO Tiger Association afin de renforcer les relations entre unités de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN). Avec le ministre de la Recherche et des Affaires atomiques Gaston Palewski, il assiste à l'accident nucléaire de Béryl en 1962 dans le Sahara, au cours duquel il a été contaminé<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Le Modèle:Date-, par l’ordonnance Modèle:N°, il valide l’incorporation anticipée des jeunes Européens d'Alger et d'Oran âgés de Modèle:Nombre ainsi que des sursitaires. Ces derniers sont envoyés outre-mer (en métropole et en Allemagne) afin d'y faire leur service militaire<ref>Modèle:Article</ref>. Cet appel anticipé (dont le nom de code militaire est plan Simoun) s’inscrit dans le cadre de l’opération Fouchet, impulsée par le haut-commissaire de la République<ref>Modèle:Chapitre</ref> Christian Fouchet, à partir de la cité administrative de Rocher Noir à Alger, qui a pour objectif de s'attaquer aux franges de la population susceptibles de soutenir l'Organisation armée secrète (OAS)<ref>Modèle:Article</ref>.

Il lui est ensuite reproché la validation et l'acceptation de la politique gouvernementale à la fin de la guerre d'Algérie, en 1962, en n'évacuant et ne protégeant pas les harkis<ref>« La longue plainte des harkis », L'Express, 9 août 2001.</ref>, dont un grand nombre ont été tués après la déclaration d’indépendance algérienne. Il autorise, dans les Modèle:Nobr et au début des Modèle:Nobr, la formation de militaires sud-américains par des officiers français aux diverses techniques de contre-insurrection expérimentées en Algérie et de lutte contre des mouvements révolutionnaires ou clandestins<ref>Marie-Monique Robin, documentaire Escadrons de la mort, l'école française, première diffusion sur Canal+ le Modèle:Date-.</ref>.

Il participe, en tant que ministre des Armées, à la coordination du soutien aux sécessionnistes du Biafra à la fin des années 1960. L'objectif est d'affaiblir le Nigeria, puissance régionale, et de placer les réserves pétrolières du Biafra sous influence française. Comme justification de cette intervention française, Pierre Messmer cite pourtant la vengeance : Modèle:Citation

On lui prête d'avoir dissuadé le général de Gaulle de mobiliser l'armée lors des événements de Mai 68<ref name="Le Monde" />. Après la démission du président l'année suivante, il conserve son portefeuille ministériel jusqu'à l'élection à la présidence de Georges Pompidou en Modèle:Date-. Il fonde ensuite l'association « Présence du gaullisme », puis devient ministre d'État, chargé des Départements et territoires d'Outre-mer dans le gouvernement Jacques Chaban-Delmas le Modèle:Date<ref name="Le Monde" />. D'après Pierre Messmer, c'est lors de cette nomination que Georges Pompidou lui fit part de son intention de le choisir comme Premier ministre l'année suivante<ref>Raphaëlle Bacqué, L'Enfer de Matignon : Ce sont eux qui en parlent le mieux, Points, 2010, Modèle:P.21.</ref>.

Il succède à Jacques Chaban-Delmas le Modèle:Date et dirige trois gouvernements durant son passage à Matignon : le premier dure jusqu'au Modèle:Date, le deuxième du Modèle:Date au Modèle:Date et le troisième jusqu'à l'investiture de Valéry Giscard d'Estaing le Modèle:Date. Quelques semaines après son arrivée à la tête du gouvernement, le président Pompidou lui fait part de sa maladie, « très rare, très grave », ce qui le contraint à déléguer de plus en plus au fil des mois<ref>Raphaëlle Bacqué, L'Enfer de Matignon : Ce sont eux qui en parlent le mieux, Points, 2010, Modèle:P.227.</ref>. Conformément à l'[[Article 21 de la Constitution de la Cinquième République française|Modèle:Nobr de la Constitution]], Pierre Messmer préside le Conseil des ministres du Modèle:Date, en remplacement de Georges Pompidou, malade.

La majorité qu'il conduit comme Premier ministre remporte les élections législatives de 1973, avec 51 % des voix et Modèle:Nobr Modèle:Nobr. Face au choc pétrolier, Pierre Messmer prend aussi la décision de lancer la construction de treize centrales nucléaires dans le but d'assurer l'indépendance énergétique du pays et en prévision de la baisse de la production de charbon<ref name="Le Monde" />. Les antinucléaires déplorent aujourd'hui que ni la population ni la représentation nationale n'aient été consultées sur le sujet<ref>Michèle Rivasi et Hélène Crié, Ce nucléaire qu'on nous cache, éditions Albin Michel, 1998 Modèle:ISBN.</ref>. Le Parlement français a confirmé, à travers la loi sur l'énergie de 2005, ce choix initial.

En France, en Modèle:Date-, Pierre Mesmer invente la limitation de vitesse sur autoroute et se trouve de fait à la tête du pouvoir qui inverse la courbe de la mortalité routière en réduisant les vitesses pour améliorer la sécurité routière en France<ref>Modèle:Lien web</ref>.

À la suite de la mort de Georges Pompidou le Modèle:Date, Alain Poher, président du Sénat, assure pour la seconde fois les fonctions de président de la République par intérim. Pierre Messmer expédie dès lors les affaires courantes et se déclare prêt à se présenter à l'élection présidentielle anticipée, à la condition que Jacques Chaban-Delmas, Valéry Giscard d'Estaing et Edgar Faure acceptent de se retirer. Ce dernier, à qui les sondages ne laissent guère d'espoir, consent à s'effacer sans conditions. Giscard d'Estaing a l'habileté d'accepter si Chaban-Delmas en fait autant ; mais ce dernier maintient sa candidature. Le Premier ministre renonce le soir-même, le Modèle:Date, et apporte quelques jours plus tard son soutien à la candidature de Jacques Chaban-Delmas, en précisant agir « par discipline ».

Pierre Messmer est député de la Moselle de 1974 à 1988 et député européen de 1979 à 1984. En 1985 il dépose une proposition de loi tendant à rétablir la peine de mort pour certains crimes<ref>« Liste des Modèle:Nobr de loi visant à rétablir la peine de mort, déposées au Parlement dans les Modèle:Nobr et 1990 », La Documentation française.</ref>. Lors de la première cohabitation, de 1986 à 1988, il est président du groupe Rassemblement pour la République (RPR) à l'Assemblée nationale<ref name="Le Monde" />. Élu maire de Sarrebourg en 1971, il conserve ce mandat jusqu'en 1989.

Retraite politique

Sa défaite aux élections législatives de mars 1988 contre Aloyse Warhouver marque son retrait de la vie politique<ref>M. Messmer renonce à la mairie de Sarrebourg, Le Monde, 4 janvier 1989</ref>. Il est élu en 1988 à l'Académie des sciences morales et politiques, dont il est le secrétaire perpétuel de 1995 à 1998. En 1992 il devient président de l’institut Charles-de-Gaulle durant trois ans et président de la Fondation du même nom jusqu'en 1997<ref name="Le Monde" />. Pierre Messmer est élu à l'Académie française le Modèle:Date, au fauteuil de Maurice Schumann (Modèle:13e). Il est chancelier de l'Institut de France du Modèle:Date au Modèle:Date. Il succède en 2001 au général Simon à la présidence de la Fondation de la France libre, fonction qu'il occupe jusqu'à sa mort. Il a été président d'honneur de l'Institut de géopolitique des populations<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Il témoigne au procès de Maurice Papon et demande sa grâce, avec d'autres anciens résistants, en 2001<ref name="Le Monde" />. Par décret du président de la République en date du Modèle:Date, Pierre Messmer est nommé chancelier de l'ordre de la Libération pour une période de quatre ans, en remplacement du général d'armée Alain de Boissieu, décédé. Il appelle à voter « non » au référendum de 2005 sur le traité européen et assiste à l'hommage rendu à Guy Môquet le Modèle:Date, jour de l'investiture de Nicolas Sarkozy<ref>« Messmer disparaît », Libération, 30 août 2007.</ref>.

Il meurt des suites d'un cancer le Modèle:Date à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce, quatre jours après un autre ancien Premier ministre, Raymond Barre, et au même endroit. Pierre Messmer présidait l'association des amis de Michel Debré et était membre du comité d'honneur du mouvement initiative et liberté. Il était également président d'honneur de la fédération des sociétés d'anciens de la Légion étrangère (FSALE). François Jacob lui succède comme chancelier de l'ordre de la Libération et Yves Guéna comme président de la Fondation de la France libre.

Ses obsèques sont célébrées le Modèle:Date aux Invalides à Paris, en présence de nombreuses personnalités politiques et militaires, dont le président Nicolas Sarkozy, l'ancien président Jacques Chirac, le Premier ministre François Fillon et plusieurs anciens Premiers ministres. Il est inhumé au cimetière de Saint-Gildas-de-Rhuys dans le Morbihan.

Ses archives privées sont conservées au service historique de la Défense<ref>Modèle:Article (les fonds Pierre Messmer à la cote : GR, 1 K 744 et DE, 2007 PA 129, et son témoignage oral à la cote : GR, 3 K 17).</ref>.

Synthèse des mandats et fonctions

Fonctions gouvernementales

Mandats de député

Mandats locaux

Publications

Décorations

Fichier:Legion Honneur GC ribbon.svg Fichier:Ordre de la Liberation 2nd ribbon.svg Fichier:Croix de Guerre 1939-1945 ribbon.svg
Fichier:Medaille de la Resistance ribbon.svg Fichier:Medaille des Evades ribbon.svg Fichier:Croix du Combattant (1930 France) ribbon.svg
Fichier:Medaille d'Outre-Mer (Coloniale) ribbon.svg Fichier:Medaille commemorative de la Guerre 1939-1945 ribbon.svg Fichier:Us legion of merit officer rib.png
Fichier:Ordre du Nichan Iftikhar Commandeur ribbon (Tunisia).svg Fichier:Ordre Royal du Cambodge Commandeur ribbon.svg Fichier:Order Sint Olaf 1 kl.png
Fichier:ITA OMRI 2001 GC BAR.svg

Intitulés

Hommages

Fichier:Messmer sarrebourg.jpg
Statue de Pierre Messmer devant la chapelle des Cordeliers de Sarrebourg.

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Bibliographie

  • Frédéric Turpin, Pierre Messmer, le dernier gaulliste, Paris, Perrin, 2020.
  • Pierre Messmer, une conscience française, sous la direction de Maurice Druon, textes et images réunis par Romain Mazenod, éditions Nicolas Chaudun, Paris, 2009.
  • Modèle:Article.
  • Modèle:Ouvrage.
  • Modèle:Ouvrage.

Articles connexes

Liens externes

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