Génocide arménien

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Modèle:En-tête label Modèle:Semi-protection Modèle:Infobox Massacre

Le génocide arménien (en arménien : Modèle:Langue, Modèle:Langue ; en turc : Modèle:Langue), ou plus précisément le génocide des Arméniens, est un génocide perpétré d'avril 1915 à juillet 1916, voire 1923<ref group="Note">L'historiographie récente considère que le génocide se conclut par la signature du traité de Lausanne le Modèle:Date-, en raison des massacres qui se sont déroulés sur la période 1920-1923. De même, l'estimation du nombre de victimes se fait souvent sur la période 1915-1923.</ref>, au cours duquel les deux tiers des Arméniens qui vivent alors sur le territoire actuel de la Turquie périssent du fait de déportations, famines et massacres de grande ampleur. Il est planifié et exécuté par le parti au pouvoir à l'époque, le Comité Union et Progrès (CUP), plus connu sous le nom de « Jeunes-Turcs », composé en particulier du triumvirat d'officiers Talaat Pacha, Enver Pacha et Djemal Pacha, qui dirige l'Empire ottoman alors engagé dans la Première Guerre mondiale aux côtés des Empires centraux. Il coûte la vie à environ un million deux cent mille Arméniens d'Anatolie et d'Arménie occidentale<ref group="Note">Ce chiffre est celui généralement admis par la communauté des historiens ; mais le bilan des massacres et déportations des Arméniens ne fait cependant pas l'unanimité. Anahide Ter Minassian écrit : Modèle:Citation Dans Modèle:Article.</ref>.

Les déportations et massacres sont préparés et organisés depuis Constantinople, capitale de l'Empire, et mis en œuvre à l'échelle locale par les autorités des divers districts et provinces. Chaque responsable local est chargé de rassembler ses administrés arméniens, puis les soldats et gendarmes ottomans escortent les convois jusqu'au désert dans des « marches de la mort » et procèdent eux-mêmes aux assassinats ou laissent libre cours à la violence de groupes de bandits armés, majoritairement kurdes. De nombreux criminels, regroupés dans ce qui sera connu comme l'« Organisation spéciale », ont été libérés par les autorités à cette fin.

Sa reconnaissance politique à travers le monde fait encore l'objet de controverses, à cause de la négation de ce génocide, notamment en Turquie. En Modèle:Date, le génocide est reconnu par trente-trois pays.

Le génocide arménien peut être comparé sur de nombreux aspects à d'autres [[Génocide|génocides du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle]]. Des liens ont été établis avec la Shoah<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref name=":18">Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Chapitre.</ref>, comme dans le cas du contrôle étatique des mouvements de la population à exterminer<ref>Modèle:Article.</ref> mais aussi avec le génocide rwandais par le caractère souvent très « local » de la violence exercée, et l'intervention massive de populations civiles qui deviennent des bourreaux<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Arméniens dans l'Empire ottoman au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle

Population arménienne dans l'Empire ottoman avant 1915

Modèle:Article détaillé

La situation précédant le génocide permet en théorie de comprendre ce qui s'est passé et quelles en ont été les conséquences. Toutefois, les données démographiques sur la population arménienne vivant dans l'Empire ottoman avant le déclenchement de la Première Guerre mondiale ne concordent pas, que l'on prenne celles du patriarcat arménien de Constantinople (plus élevées) ou celles, officielles, des autorités ottomanes (plus modestes).

La plupart des estimations considèrent qu'entre un million et demi et deux millions et demi d'Arméniens vivaient dans l'Empire ottoman avant le génocide.

Le patriarcat arménien procède à plusieurs recensements durant les dernières décennies du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle : trois millions d'Arméniens selon les statistiques apportées par la délégation arménienne au congrès de Berlin (1878), deux millions six cent soixante mille selon une nouvelle statistique datant de 1882. Finalement, les sources du patriarcat arménien donnent une population arménienne d'environ deux millions cent mille personnes à la veille de la Première Guerre mondiale<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref name=":6">Modèle:Ouvrage.</ref>, un chiffre qui est repris par Suny dans des recherches plus récentes<ref name=":8">Modèle:Ouvrage.</ref>. Entre-temps ont eu lieu les massacres hamidiens, les massacres de Cilicie et plusieurs vagues d'émigration, ce qui explique la démographie décroissante.

Si l'on prend les statistiques officielles ottomanes, on constate que le recensement de 1844 porte à près de deux millions le nombre d'Arméniens pour la seule Turquie d'Asie. Vingt-trois ans plus tard, soit en 1867, le gouvernement ottoman fait publier le nombre de deux millions d'Arméniens en Turquie d'Asie et quatre cent mille en Turquie d'Europe, soit un total de deux millions quatre cent mille. Puis, on constate que les Arméniens et leur poids démographique deviennent un sérieux problème lors des négociations en 1878 du traité de San Stefano et du congrès de Berlin : en effet, la possible autonomie de l'Arménie est évoquée pour la première fois. Le gouvernement ottoman présente alors des nombres réduits de près de la moitié, soit entre un million cent soixante mille et un million trois cent mille Arméniens vivant sur le territoire ottoman. Il s'agit désormais pour le gouvernement de minimiser l'importance de cette minorité qui attire par intermittence l'attention de la communauté internationale et qui revendique de plus en plus énergiquement le respect de ses droits tels que définis par les traités puis par la constitution ; désormais, les chiffres divergeront toujours grandement entre les sources arméniennes et ottomanes. Auparavant, la logique était différente : plus il y avait d'Arméniens, plus les autorités pouvaient exiger d'impôts selon le système du millet.

Le chiffre révélé par le carnet personnel de Talaat Pacha fait état de un million six cent dix-sept mille deux cents Arméniens en 1914, un chiffre bien supérieur aux statistiques officielles ottomanes de l'époque<ref name="itwduygu">Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Contexte politique

Modèle:Article détaillé

Émancipation des minorités ottomanes

Fichier:Six Vilayets, Ottoman Empire (1900).png
Les six vilayets arméniens de l'Empire ottoman en 1900.

Le Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle est caractérisé par un mouvement d'émancipation des minorités de l'Empire ottoman, marqué par la guerre d'indépendance grecque de 1821 à 1830, les soulèvements dans les Balkans qui conduisent à l'unification de la Roumanie en 1859 et l'indépendance de la Bulgarie et la Serbie en 1878<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Ces mouvements conduisent aux traités de San Stefano et de Berlin en 1878 à la suite de la guerre russo-turque de 1877-1878, qui entérinent l'indépendance des Balkans ainsi que le démembrement de l'Empire ottoman dans sa partie européenne et dans lesquels Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

En cette fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, les Arméniens de l'Empire ottoman prennent conscience<ref group="Note">Cet événement est parallèle à la « révolution littéraire arménienne », arrivée au même moment, dans laquelle les écrivains (dont Raffi) changent le style et le modernisent.</ref> de l'inégalité de leurs droits face aux autres citoyens ottomans. À la suite de la non-mise en place des réformes promises par les traités de 1878, des groupes arméniens, la plupart du temps révolutionnaires, se forment<ref name=":2">Modèle:Ouvrage.</ref>. Ils dénoncent les méthodes du sultan, exigent l'application des réformes et veulent la liberté pour tous ainsi que l'égalité entre Arméniens et musulmans. Le parti Arménagan est créé en 1885, le parti social-démocrate Hentchak (« la cloche ») en 1886 (ou 1887), de tendance socialiste, et la Fédération révolutionnaire arménienne, ou Tachnagtsoutioun, en 1890 (de tendance relativement indépendantiste)<ref name=":2" />,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>. Les adhérents de ces partis ramènent l'espoir chez les Arméniens de l'Empire ottoman (principalement paysans). À l'inverse, l'émancipation voulue par ces partis va être l'un des principaux motifs de l'Empire pour massacrer les Arméniens. Des soulèvements de faible ampleur se produisent dans des vilayets dans lesquels beaucoup d'Arméniens vivent — Zeïtoun par exemple — mais la répression ottomane est sanglante et se termine par des massacres, préludes du génocide<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name=":4">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Situation politique turque

Manifestation, les drapeaux portent l'étoile et le croissant, avec des inscriptions en alphabets arabe et arménien.
Arméniens de Constantinople célébrant la formation du gouvernement CUP, 1908.

Dès la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, un groupe d'opposants au sultan Abdülhamid II se forme et donne naissance au Comité union et progrès (CUP), composé essentiellement de nationalistes ou de progressistes turcs, les « Jeunes-Turcs »<ref name=":4" />. Le CUP reçoit le soutien de nombreux mouvements représentant les minorités de l'Empire, y compris des mouvements indépendantistes ou autonomistes arméniens comme le Dashnak<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Cependant, cette alliance de circonstance trouve sa limite dans une question cruciale, celle de la création d'un État arménien autonome ou indépendant. Les Jeunes-Turcs parviennent à renverser le sultan en 1908 avec l'aide des mouvements minoritaires, et dirigent alors l'Empire ottoman. Les minorités font leur entrée au parlement, les communautés fraternisent. Aux marches de l'Empire, elles réclament bientôt leur indépendance ou leur autonomie, en fonction des cas et des partis, et obtiennent le soutien des démocraties occidentales.

Inspiré par le positivisme et le darwinisme social, le CUP développe peu à peu une idéologie nationaliste turquiste qui gagne l'élite ottomane, poussée par une aile radicale en panturquisme, ressuscitant même le mythe du pantouranisme. Les Jeunes-Turcs imposent une assimilation forcée aux différents peuples qui composent ce qui reste de l'Empire et on passe progressivement d'un système impérial, multi-national, multi-ethnique, pluriculturel à un système d'État-nation<ref name=":19">Modèle:Ouvrage</ref>. Victimes de ce nationalisme et du panturquisme, les Arméniens, qui sont une composante démographique importante de l'Empire, deviennent les ennemis de l'intérieur et sont un obstacle majeur à l'unification ethnique des Turcs en Anatolie et à leur expansion dans les pays de langue turque d'Asie centrale, une aire géographique décrite par l'historien Yves Ternon comme un Modèle:Citation du panturquisme<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:YouTube.</ref>. Dans ce contexte, les dirigeants du mouvement Jeunes-Turcs passent progressivement d'un bord politique légaliste et intellectuel à un bord nationaliste, militaire et violent. En 1909, les massacres de Cilicie, dans lesquels sont impliqués des Jeunes-Turcs, vont semer encore plus le doute au sujet des intentions des Jeunes-Turcs envers les Arméniens.

Le CUP accepte le projet de réformes en Arménie ottomane, au moins officiellement, demandé par les partis politiques arméniens et les puissances étrangères, mais l'annule quelques mois après, à la fin de l'année 1914<ref name=":6" />,<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref name=":7">Modèle:Ouvrage.</ref>. Rapidement après, puisqu'il ne veut pas mettre en œuvre les réformes promises, il organise une réunion secrète où se retrouvent les dirigeants du parti et où il est décidé d'Modèle:Citation<ref name=":12">Modèle:Lien web.</ref>.

Violences antérieures au génocide

Massacres hamidiens, 1894-1896

Modèle:Article détaillé

Un homme portant un fez et des babouches, un poignard sanglant à la bouche, se retrousse les manches. Derrière lui, un écriteau annonce « Abdul-Hamid - Boucherie de Modèle:1re ». Il dit : « Veine alors ! Pendant qu'ils sont occupés ailleurs je vais pouvoir saigner encore quelques Arméniens !».
Caricature du Sultan Abdülhamid II.

Les massacres hamidiens, de 1894 à 1896, constituent le prélude au génocide, la première série d'actes criminels de grande ampleur perpétrés contre les Arméniens de l'Empire ottoman<ref name=":5">Modèle:Ouvrage.</ref>. Ils ont lieu sous le règne du sultan Abdülhamid II, connu en Europe sous le nom de « Sultan rouge » ou encore de « Grand Saigneur », qui ordonne en personne<ref name=":5" />,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> les massacres à la suite du refus des Arméniens de Sassoun de payer la double imposition entre juillet et Modèle:Date-. Les Kurdes, assistés par les hamidiés, régiments de cavalerie kurde, venus en renfort, assiègent puis massacrent du Modèle:Date- au Modèle:Date- la population arménienne de Sassoun<ref name=":5" />,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, démarrant une vague de massacres à travers tout l'Empire ottoman qui durera jusqu'en 1896<ref name=":4" />,<ref name=":5" />.

En France, Jean Jaurès dénonce le massacre des populations arméniennes ainsi que l'indifférence du gouvernement français, qualifiée de Modèle:Citation par Anatole France, dans un discours à la Chambre des députés le Modèle:Date<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le Royaume-Uni, menant une politique plus active, fait pression sur le gouvernement ottoman pour obtenir l'application de l'article 61 du traité de Berlin<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, et en Modèle:Date-, le premier ministre, Lord Salisbury, est favorable à une intervention militaire contre l'Empire ottoman, malgré l'opposition de l'amirauté qui craint de lourdes pertes pour la marine anglaise. La Russie, en réponse aux préparatifs militaires anglais, prépare un corps de débarquement en Crimée et arme sa flotte de la mer Noire, ce qui fait cesser les massacres en Arménie à la fin Modèle:Date-<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Le bilan de ce massacre est estimé à environ Modèle:Unité, Modèle:Unité, Modèle:Unité, Modèle:Unité, Modèle:Unité dévastés et Modèle:Unité détruites ou transformées en mosquées<ref name=":5" />. L'ampleur des massacres est telle qu'il faut remonter aux massacres contre les Alévis au début du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle pour trouver un précédent dans l'histoire ottomane<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Corps alignés au pied d'un mur, des hommes debout les observent.
Corps d'Arméniens massacrés dans la ville d'Adana, avril 1909.

Pogroms et massacres de Cilicie (d'Adana), 1909

Modèle:Article détaillé Autre prélude au génocide des Arméniens, les massacres de Cilicie (ou d'Adana) débutent le mercredi de Pâques du Modèle:Date et se prolongent jusqu'au Modèle:Date. Ils commencent à Adana où près de trente mille miliciens organisés en cinq à dix groupes pillent puis massacrent méthodiquement les maisons et commerces du quartier arménien de Chabanieh, avant de l'incendier avec le soutien tacite des autorités locales qui libèrent et arment les détenus de droit commun afin que ceux-ci participent aux massacres. Ils s'étendent dès le lendemain aux zones rurales ciliciennes et à différentes villes : Hadjin, Sis, Zeïtoun, Alep, Dörtyol<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Fichier:Armenian genocide4.jpg
Tout jeunes enfants arméniens cadavériques, v. 1910.

Les massacres cessent le Modèle:Date- avec l'arrivée de la marine française, puis des marines anglaise, russe, allemande, américaine et italienne. Ils reprennent le Modèle:Date- avec l'arrivée de l'armée ottomane envoyée de Constantinople. Les troupes constitutionnelles ottomanes participent aux massacres<ref name=":0" />. Stéphen Pichon, ministre des Affaires étrangères de la République française, porte l'accusation à la Chambre française, lors de la séance du Modèle:Date : Modèle:Citation Organisées par le mouvement des Jeunes-Turcs arrivé au pouvoir en 1908, ces tueries font près de trente mille victimes, dont vingt mille dans le seul vilayet d'Adana<ref group="Note">Le rapport d'enquête rendu au patriarcat arménien de Constantinople fait état de Modèle:Unité chrétiens, dont Modèle:Unité, Modèle:Unité, Modèle:Nobr et Modèle:Nobr pour le seul vilayet d’Adana, tandis que le rapport d'enquête du gouverneur Moustapha Zihni pacha Baban Zadé fait état de Modèle:Unité répartis en Modèle:Unité, dont Modèle:Nobr jacobites, Modèle:Nobr, Modèle:Nobr, Modèle:Nobr catholiques et Modèle:Nobr protestants, et Modèle:Nobr.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Les dégâts matériels s'élèvent à plusieurs millions de livres turques, plus de cent mille Arméniens sont sans-abris et Modèle:Unité sont recensés<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Contexte et déroulement

La question des réformes en Arménie ottomane à la veille de la guerre (1912-1914)

Modèle:Méta bandeau de section

Arméniens face à la Première Guerre mondiale

Modèle:Article connexe

Une rangée de cavaliers.
1914. Commandants des Unités de volontaires arméniens : Khetcho, Dro et Armen Garo.

Au moment où la Première Guerre mondiale est sur le point d'éclater, les Arméniens sont conscients qu'ils courent le danger d'être pris entre l'Empire russe et l'Empire ottoman<ref name="The Armenian genocide : history, politics, ethics">Modèle:Ouvrage.</ref>. Dès l'été 1914, les dirigeants Jeunes-Turcs demandent aux notables arméniens de Van et d'Erzurum d'organiser une révolte des Arméniens contre les Russes, formulée notamment lors du huitième congrès de la Fédération révolutionnaire arménienne (ou FRA)<ref name=":20">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Richard G. Hovannisian, The Armenian People from Ancient to Modern Times, New York, St. Martin's Press, 1997, p. 244.</ref>. Les notables refusent, soutenant que les Arméniens doivent combattre loyalement pour l'État dont ils font partie<ref name=":0">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name=":20" />. Le Modèle:Date-, après avoir été depuis août sollicité par l'Allemagne, l'Empire ottoman entre dans la Première Guerre mondiale aux côtés des puissances centrales<ref name=":7" />,<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref name="Lüdke">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="Lewis-revolt">Modèle:Article.</ref>.

La tension s'accroît dès l'automne 1914, lorsque la section transcaucasienne de la FRA participe à la formation d'unités de volontaires arméniens pour l'armée russe, en violation des conclusions de son huitième congrès<ref name="Katchaz5">Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref name="Morgenthau23">Modèle:Harvsp.</ref>. De même, en Modèle:Date-, la FRA met en place un réseau de contrebande avec la Russie pour armer la population arménienne de Van<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, ce qui sera considéré plus tard par le dirigeant de la FRA Hovannès Katchaznouni comme une Modèle:Citation<ref name="Katchaz5" />.

Henry Morgenthau Senior relate la montée en tension progressive durant la fin de l'année 1914<ref>Modèle:Lien web.</ref> : Modèle:Citation

Des hommes debout dans une tranchée, dirigeant des fusils à travers une muraille.
Soldats arméniens sur la ligne de défense des murs de la forteresse de Van, mai 1915.

La troisième armée ottomane, qui s'est engouffrée sans préparation logistique en Transcaucasie, est écrasée par l'armée russe en janvier 1915, à Sarikamish. Ismail Enver accuse les Arméniens de la région de pactiser avec les Russes, causant la défaite à Sarikamish<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, ce qui est démenti par les observateurs sur place<ref name="Morgenthau23" />. Le Modèle:Date-, Modèle:Unité sont massacrés dans la région de Van, berceau historique de l'Arménie. La justification avancée pour les massacres est qu'il s'agit d'une réaction face aux désertions d'Arméniens, et surtout face aux quelques actes localisés de résistance. Les survivants se replient dans la ville de Van et organisent leur défense, ce qui sera présenté par le gouvernement comme une révolution, version démentie par tous les rapports des témoins italiens, allemands ou américains (consuls, missionnaires<ref>Par exemple, Bodil Katharine Biørn, missionnaire luthérienne dans la province de Muş, qui documente le génocide par son journal et ses photos avant de se consacrer aux orphelins arméniens. Voir Modèle:Lien web.</ref>, enseignants…) qui expliquent que les Arméniens ont organisé une défense de la ville pour éviter de subir un massacre<ref name="Morgenthau23" />,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

La destruction des populations arméniennes est opérée en deux phases : d'Modèle:Date- à la mi-automne 1915 dans les sept provinces Modèle:Incise orientales d'Anatolie Modèle:Incise où vivent près d'un million d'Arméniens ; puis, de la fin de 1915 jusqu'à l'automne 1916, dans d'autres provinces de l'Empire<ref group="Note">Il y eut des massacres en 1917 et même en 1918, mais ils constituent plus un parachèvement du génocide, par rapport à un processus génocidaire (1915-1916) proprement dit (Modèle:Harvsp).</ref>.

Première phase du génocide (avril-automne 1915)

Manuscrit en alphabet arabe, tamponné et marqué à l'encre rouge.
La circulaire 3052 du 24 avril 1915 signée par le ministre de l'intérieur Talaat Pacha ordonne aux autorités militaires et aux administrations de l'ensemble de l'Empire ottoman d'arrêter les élites arméniennes locales. C'est l'acte fondateur du démarrage des massacres de masse et le 24 avril 1915 est très rapidement retenu comme date du début des opérations.

En Modèle:Date-, le comité central du parti et des ministres du cabinet de guerre, Talaat Pacha et Enver en particulier, met secrètement au point un plan de destruction qui sera exécuté dans les mois suivants<ref name=":12" />,<ref name="Ter D 527">Modèle:Harvsp.</ref>. Il est présenté officiellement comme un déplacement de la population arménienne Modèle:Incise loin du front. En fait, la déportation n'est que le masque qui couvre une opération d'anéantissement de tous les Arméniens de l'Empire<ref>Modèle:Harvsp.</ref> ; l'éloignement de nombre des victimes du front, lors des différentes phases des massacres, enlève toute vraisemblance à l'accusation de collaboration avec l'ennemi.

Désarmement des conscrits arméniens

La première mesure, prise dès Modèle:Date-, est le désarmement des soldats et gendarmes arméniens enrôlés dans l'armée ottomane<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref name=":10">Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Cela se produit alors qu'Ismail Enver, à l'issue d'une inspection sur le front du Caucase en Modèle:Date-, déclare : Modèle:Citation

Ils sont relégués dans des bataillons spécialement créés et affectés aux travaux et à la voirie<ref name=":9">Modèle:Ouvrage.</ref>, puis éliminés par petits groupes, au cours de l'année 1915, par les gendarmes chargés de leur encadrement ou par les Kurdes appelés en renfort<ref name=":8" />,<ref name="Ter D 527" />,<ref name=":9" />,<ref name="Carzou 1975" />.

Rafle du 24 avril 1915

Modèle:Article détaillé

Fichier:April24Victims.jpg
Intellectuels arméniens emprisonnés puis exécutés le 24 avril 1915.

Le Modèle:Date-, le ministre de l'intérieur Talaat Pacha du gouvernement Jeunes-Turcs donne l'ordre de l'arrestation des intellectuels arméniens<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. L'opération débute à Modèle:Heureeures<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> à Constantinople et est conduite par Bedri Bey, le chef de la police de Constantinople<ref name="Ternon27">Modèle:Harvsp.</ref>.

Dans la nuit du 24 au Modèle:Date-, 235 à Modèle:Nobr arméniens sont alors arrêtés, en particulier des ecclésiastiques, des médecins, des éditeurs, des journalistes, des avocats, des enseignants, des artistes et des hommes politiques dont des députés au parlement ottoman<ref name="Walker">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Christopher J. Walker, « World War I and the Armenian Genocide » in Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Une seconde vague d'arrestation est lancée le Modèle:Date- et conduit à l'arrestation de cinq cents à six cents Arméniens<ref name="Walker" />,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Au total, on estime que Modèle:Unité arméniens sont arrêtés en quelques jours, avant d'être déportés puis massacrés dans leur majorité dans les mois suivants<ref name="vahakn dadrian">Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Quelques semaines plus tard, le Modèle:Date-, vingt dirigeants du parti social-démocrate Hentchak sont pendus à Constantinople, accentuant encore la mise à mort des élites arméniennes<ref name=":10" />,<ref name=":11">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Déportation vers les camps

Carte de la Turquie actuelle, les activités se concentrent dans l'Est du territoire.
Carte représentant les flux de déportations, centres de contrôles, postes, camps de concentration et d'extermination ainsi que les lieux de résistance arménienne.
Des têtes décapitées sur une étagère.
La légende originale de l'image décrit : Modèle:Citation.

Dans les provinces orientales, l'opération se déroule en tous lieux de façon similaire<ref name=":13">Modèle:Ouvrage.</ref>. Les notables sont systématiquement arrêtés au motif d'un prétendu complot contre le gouvernement et leurs maisons perquisitionnées à la recherche d'armes et d'indices<ref name=":8" />,<ref name="The Armenian genocide : history, politics, ethics" />. Ceux-ci sont ensuite torturés pour soutirer des aveux, déportés vers une destination inconnue puis massacrés dans les environs. Un avis de déportation est publié en vertu duquel toute la population (les personnes inaptes à la mobilisation générale) doit être évacuée vers les déserts de Syrie et de Mésopotamie en convois de femmes, d'enfants et de personnes âgées qui quittent la ville à intervalles réguliers, à pied, avec peu ou pas de bagages, accompagnés de gendarmes à cheval<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Au total, Modèle:Nobr de déportés sont dénombrés entre avril et Modèle:Date-, avec un total de Modèle:Unité recensées comme faisant partie de ces convois<ref name=":13" />,<ref>Modèle:Article.</ref>.

Les hommes restants sont systématiquement massacrés dès le départ du convoi<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Certaines femmes, généralement les plus belles, et les enfants sont enlevés pour être revendus en tant qu'esclaves ou pour servir d'esclaves sexuels<ref>Modèle:Chapitre.</ref>,<ref name=":21">Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>, tandis que le reste du convoi est décimé à chaque étape du convoi, tant par les gendarmes chargés de les escorter que par des tribus kurdes et autres miliciens recrutés à cette fin. Seuls quelques milliers de personnes survivent aux déportations<ref name=":21" />,<ref name="imprescriptible : populations déplacées">Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Dans les vilayets de Bitlis et de Diarbékir, presque tous les Arméniens sont assassinés sur place<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Modèle:Article détaillé

Constatant les massacres, les gouvernements alliés font une déclaration le Modèle:Date dans laquelle ils accusent la Turquie de Modèle:Citation et s'engagent à tenir pour responsables les membres du gouvernement ottoman ainsi que toute personne ayant participé aux massacres<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En représailles, le Modèle:Date, le gouvernement ottoman promulgue la loi Tehcir (loi provisoire de déportation) autorisant l'expulsion de la population arménienne hors de l'Empire ottoman<ref name=":13" />, sous couvert de Modèle:Citation. Elle sera abrogée officiellement le Modèle:Date par le parlement ottoman d'après-guerre, la déclarant inconstitutionnelle<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Deuxième phase du génocide (automne 1915-automne 1916)

Des petites tentes autour desquelles se pressent de nombreuses personnes.
Camps de réfugiés arméniens en Syrie (1909).

Le Modèle:Date-, le ministre de l'intérieur Talaat Pacha envoie un télégramme à la direction du parti Jeunes-Turcs à Alep : Modèle:Citation ; puis, dans un second télégramme : Modèle:Citation.

Des prisonniers de droit commun sont libérés afin d'assister les forces armées ottomanes dans l'exécution des massacres. Ils seront regroupés sous une entité militaire secrète nommée Modèle:Citation. Créée en juillet 1914 par le comité central du Comité Union et Progrès (CUP) avec la coopération du ministère de l'Intérieur et de celui de la Justice<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, l'« Organisation spéciale » est spécialisée dans l'extermination des convois de déportés arméniens<ref name="Ternon1989-chapIV">Modèle:Harvsp.</ref>. Ils sont entraînés dans le centre de Çorum avant d'être envoyés massacrer les Arméniens<ref name="Ternon1989-chapIV" />. L'existence de l'« Organisation spéciale » a été révélée en 1919 lors des procès d'Istanbul<ref name=":22">Modèle:Ouvrage</ref>,<ref name=":42">Modèle:Ouvrage</ref>.

Dans le reste de l'Empire, le programme prend les formes d'une déportation, conduite par chemin de fer sur une partie du parcours, les familles restant parfois réunies. Les convois de déportés Modèle:Incise convergent vers Alep, en Syrie, où une Direction générale de l'installation des tribus et des déportés les répartit selon deux axes : au sud, vers la Syrie, le Liban et la Palestine Modèle:Incise ; à l'est, le long de l'Euphrate, où des camps de concentration, véritables mouroirs<ref>Modèle:Article.</ref>, sont improvisés. Les déportés sont peu à peu poussés vers Deir ez-Zor, aux camps de Deir ez-Zor<ref name="StarveNYT2">Modèle:Article (cited by Modèle:Ouvrage)</ref> par centaines de milliers<ref>Modèle:Chapitre</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Anna Bramwell, Refugees in the Age of Total War, Routledge, 1988, p. 45</ref>. Là, en Modèle:Date-, ils sont envoyés dans les déserts de Mésopotamie où ils sont tués par petits groupes ou meurent de soif<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Les derniers regroupements de déportés le long du chemin de fer de Baghdad, à Ras-ul-Aïn (camps de Ras al-Aïn), à Intilli sont, eux aussi, exterminés en Modèle:Date-. Seul survit un tiers des Arméniens : ceux qui habitaient Constantinople et Smyrne, les personnes enlevées, les Arméniens du vilayet de Van, sauvés par l'avancée de l'armée russe, soit deux cent quatre-vingt-dix mille survivants<ref name="imprescriptible : populations déplacées" />,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Christopher J. Walker, Armenia: The Survival of a Nation, second edition, 1990, p. 223, 229</ref>.

Le gouvernement ottoman s'emploie à systématiquement éliminer toute preuve du génocide. Les photographies des convois de déportés sont interdites, les missionnaires sont empêchés d'apporter nourriture, eau, vêtements aux rescapés<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, la censure officielle interdit aux médias de faire mention des massacres. Un système de double ordre est mis en place : les ordres effectifs sont envoyés chiffrés aux autorités provinciales, tandis que des faux ordres niant toute intention génocidaire sont formulés en public<ref name=":14" />. Tout fonctionnaire s'opposant à l'exécution du génocide est muté, démis de ses fonctions ou fusillé<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name=":15">Modèle:Chapitre</ref>.

Parmi ces fonctionnaires réfractaires figure Hasan Mazhar Bey, gouverneur d'Ankara : en mai 1915, il s'oppose aux ordres de déportation émanant du Ministère de l'Intérieur en refusant sa rhétorique génocidaire. Le gouvernement Jeune-Turc ne tarde pas à intervenir, lui envoyant dès début Modèle:Date un délégué pour surveiller ses actions, Atıf Kamçıl, qui faisait partie de la direction de l'Organisation spéciale. Hasan Mazhar est limogé quelques jours plus tard, le Modèle:Date<ref name=":14" />,<ref>Modèle:Chapitre</ref>,<ref name=":15" />.

Rôle de la communauté internationale

De nombreux témoins, diplomates, missionnaires occidentaux sont présents sur les lieux des massacres. Ceux-ci rédigent de très nombreuses notes à destination des gouvernements occidentaux, décrivant avec moult détails le processus génocidaire en cours. Ces notes sont conservées dans les archives des pays destinataires, en particulier la France, l'Angleterre, l'Italie, l'Allemagne, les États-Unis et dans les archives apostoliques du Vatican. Les témoins les plus notables sont Henry Morgenthau Senior, Armin T. Wegner, Johannes Lepsius, Aaron Aaronsohn, Leslie Davis<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Yair Auron, The Banality of Indifference : Zionism and the Armenian Genocide, Transaction, Rutgers University Press, New Brunswick, 2000, 405 p. (traduction de l'édition hébraïque avec révisions et adaptations). Seconde édition, Transaction Publishers, 2001 ; Troisième édition, 2003.</ref>…

Alliés

Groupe d'une cinquantaine de personnes, avec des enfants au milieu.
Réfugiés arméniens évacués par la Marine française en 1915 à Musa Dagh et transférés à Port-Saïd.
Une barque chargée de plusieurs passagers.
Réfugiés arméniens à Musa Dagh évacués par le Guichen de la marine française.

Les Alliés, déjà engagés sur le front européen, assistent souvent impuissants aux massacres. Néanmoins, ils accusent officiellement la Turquie de Modèle:Citation dans un rapport du Modèle:Date, et s'engagent à tenir pour responsables tous les fonctionnaires ayant pris part au génocide<ref>Modèle:Article.</ref>. Cette accusation est réitérée par une lettre du Modèle:Date d'Aristide Briand à Louis Martin, dans laquelle il accuse la Turquie de mener un Modèle:Citation. Il écrit notamment<ref>Modèle:Lien web.</ref> : Modèle:Citation bloc

Fichier:NY Times Armenian genocide.jpg
Article publié dans le « New York Times », attirant l'attention sur l'exil du peuple et le génocide arméniens par les Turcs, 15 décembre 1915

Quelques interventions militaires alliées spécifiques au génocide sont à signaler, notamment l'intervention militaire française au Musa Dagh. En Modèle:Date-, les habitants des villages de la région choisissent de désobéir et de résister à l'armée ottomane ; malgré un sous-effectif et un moral entamé, les Arméniens défendent le siège de la montagne durant cinquante-trois jours<ref name="Charny">Modèle:Ouvrage.</ref>. Le Modèle:Date, à court de vivres et de munitions, ils sont évacués par la marine française mouillant au large des côtes syriennes ; plus de quatre mille personnes sont acheminés par Le Guichen à Port-Saïd en Égypte<ref name="Charny" />.

Un autre fait notable est le soutien russe à la résistance de Van, débutée le Modèle:Date-, lorsque les troupes ottomanes assaillirent les quartiers arméniens de la ville. Le Modèle:Date-, le général Nikolaï Ioudenitch ordonne aux armées impériales russes de secourir les Arméniens de Van. Après cinq semaines de combats acharnés, les troupes russes venues de Perse entrent dans la ville le Modèle:Date-, mettant en fuite les troupes turques. Ils sont suivis les 23 et Modèle:Date- des forces russes venues de Russie<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Ils découvrent les cadavres de quelque Modèle:Unité arméniens massacrés<ref name="Morgenthau23" />,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Rôle de l'Allemagne

Le rôle de l'Allemagne a longtemps été sous-évalué et fait encore l'objet de controverses<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. L'Allemagne avait déjà été muette lors des massacres hamidiens de 1894-1896. Cette position était considérée comme résultant d'une forme de realpolitik, l'Allemagne ayant d'énormes intérêts stratégiques et économiques en Turquie et se contentant de défendre une position de Modèle:Citation. Bien que le gouvernement allemand n'ait pas pris part activement aux massacres, les études récentes montrent que l'Allemagne était informée des plans génocidaires de l'Empire ottoman dès 1912<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, et décida de ne rien faire, comme le confirma Henry Morgenthau à propos de Hans Freiherr von Wangenheim, qui déclara qu'il Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. De même, la participation à la préparation et la mise en œuvre des massacres par certains fonctionnaires et militaires allemands en poste dans l'Empire ottoman a été mise au jour. À partir des archives allemandes et autrichiennes, Vahakn Dadrian évoque l'exemple du général Fritz Bronsart von Schellendorf, vice chef d'état major ottoman, qui signa des ordres de déportation dans lesquels il demande que de Modèle:Citation soient prises à l'encontre des bataillons de travail arméniens<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

De nombreux officiers allemands présents en Turquie en 1915 intègrent après la guerre le parti nazi et certains d'entre eux participent activement à la Shoah<ref>Modèle:Lien web.</ref>. C'est le cas de Rudolf Höss qui a commandé le camp d'Auschwitz ou encore de Konstantin von Neurath qui servait dans la Modèle:4e ottomane et devient en 1932 Obergruppenführer dans la Waffen-SS<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. À l'inverse, des soldats allemands désobéissent aux ordres de leur hiérarchie et documentent les atrocités ou viennent en aide aux Arméniens, comme le sous-lieutenant Armin Wegner, infirmier militaire, qui prend clandestinement des photos des massacres, avant d'être arrêté par le commandement allemand pour avoir désobéi aux ordres de censure<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Vatican

Le Vatican reçoit les premiers rapports des massacres en Modèle:Date-<ref name="HesemannZenit">Modèle:Lien web. → Angelo Maria Dolci.</ref>. Le pape Benoît XV intervient personnellement à deux reprises auprès du sultan Mehmed V par courrier, ce qui ne fait qu'empirer la situation globalement, malgré des promesses et quelques concessions turques comme la grâce d'une soixantaine d'Arméniens à Alep<ref>Modèle:Article.</ref>. En même temps, le Vatican conserve systématiquement tout document relatif au génocide dans ses archives secrètes, dont l'existence n'est révélée qu'en 2011 à l'occasion de l'exposition Lux in Arcana<ref>Modèle:Lien web. Voir aussi www.vatican.va, 5. Juli 2011: Intervento Di S.E. Mons. Sergio Pagano.</ref>.

Selon l'historien Michael Hesemann, la contre-productivité des actions du Vatican au moment du génocide des Arméniens est la cause de l'attitude du pape Pie XII lors de la Seconde Guerre mondiale. Le Vatican était resté silencieux au moment de la Shoah face aux actions nazies, alors que dans le même temps, le pape multipliait les actions visant à sauver le plus de juifs possible. En effet, Pie XII en 1915, alors secrétaire de la Congrégation pour les affaires extraordinaires du Secrétariat d'état, était informé de toutes les répercussions des actions papales sur le déroulement du génocide des Arméniens. C'est ainsi qu'une interprétation de son silence lors du génocide juif serait qu'il aurait décidé de ne pas formuler de protestation ouverte en 1942 contre les nazis, craignant un effet similaire aux protestations de 1915<ref name="HesemannZenit" />.

Massacres des populations pontiques, assyro-chaldéo-syriaques et yézidies

Modèle:Article connexe

Des habitations en ruine, avec la fumée qui en sort.
Phocée en flammes (Modèle:Date-) quelques années avant l'incendie de Smyrne.

Les populations Modèle:Page h' (assyrienne, chaldéenne, syriaque) et pontiques furent aussi durement touchées durant cette période, ayant été en grande partie éliminées par les autorités ottomanes<ref>« Communiqué de l'AACF à propos du Génocide », dans Bulletin d'information de la JAC, Modèle:N° (avril 2004) Modèle:Lire en ligne.</ref>, ainsi que certains Modèle:Page h' et Yézidis<ref>Olivier Balabanian et Françoise Ardillier-Carras, Arménie, avant-poste chrétien dans le Caucase, Glénat, Grenoble, 2003 (réimpr. 2006) Modèle:ISBN.</ref>. Selon les responsables de la communauté réfugiée en Arménie, Modèle:Unité auraient péri durant les massacres<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En 2007, l'International Association of Genocide Scholars est parvenue à une résolution selon laquelle Modèle:Citation<ref name="genocidescholars.org">Modèle:Lien web.</ref>. Les expressions « génocide assyrien » et « génocide grec pontique » sont donc appropriées selon la majorité des spécialistes aujourd'hui, même si la qualification de génocide concernant les Arméniens est la seule qui ne fasse pas débat.

De 500 000 à Modèle:Unité assyriens représentant environ 70 % de la population de l'époque sont massacrés selon le même modus operandi sur la même période que le génocide arménien<ref>Modèle:Chapitre.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>. Environ Modèle:Unité<ref name="Peterson">Modèle:Ouvrage.</ref> sont massacrés à la suite de meurtre et de pendaison, ainsi que de la famine et des maladies<ref name="Valavanis">Modèle:Ouvrage.</ref>. Selon un conseiller auprès de l'armée allemande, Ismail Enver, le ministre turc de la défense aurait déclaré en 1915 qu'il voulait « résoudre le problème grec […] de la même façon qu'il pensait avoir résolu le problème arménien »<ref name="Ferguson">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Bilan des massacres

Nombre de victimes

Modèle:Article détaillé

Une femme en blanc, brandissant une épée, protège une petite fille réfugiée contre elle, l'enveloppant d'un drapeau américain.
« Ils ne périront pas » : comité américain de soutien aux Arméniens dans le Proche-Orient, Modèle:Lien, 1918.

Lorsque, à la fin de 1916, les observateurs font le bilan de l'anéantissement des Arméniens de Turquie, ils peuvent constater que, à l'exception de trois cent mille Arméniens sauvés par l'avancée russe et de quelque deux cent mille habitants de Constantinople et de Smyrne qu'il était difficile de supprimer devant des témoins, il ne persiste plus que des îlots de survie<ref>Lire Kévorkian : Modèle:Lire en ligne.</ref> : des femmes et des jeunes filles enlevées, disparues dans le secret des maisons turques ou rééduquées dans les écoles islamiques comme celle que dirige l'apôtre du turquisme Halide Edip Adıvar ; des enfants regroupés dans des orphelinats pilotes ; quelques miraculés cachés par des voisins ou amis musulmans ; ou, dans des villes du centre, quelques familles épargnées grâce à la fermeté d'un vali ou d'un kaïmakan. Ces massacres auront coûté la vie à un nombre d'individus variant, selon les auteurs, de six cent mille à un million et demi de personnes<ref name=":14">Taner Akçam, Un acte honteux : le génocide des Arméniens et la question de la responsabilité turque, Denoël, 2008 Modèle:ISBN, Modèle:P.200.</ref>,<ref>Cette dernière estimation est avancée par les Arméniens eux-mêmes, lire « Ankara choqué par une loi française », dans Le Nouvel Observateur, Modèle:Date-, Modèle:Lire en ligne.</ref>, représentant entre la moitié et les deux tiers de la population arménienne de l'époque<ref name="ARMQUESAISJE62">Modèle:Ouvrage : Modèle:Citation.</ref>,<ref>Anahide Ter Minassian écrit : Modèle:Citation dans Modèle:Article.</ref>.

Une estimation du nombre de victimes est donnée par Talaat Pacha en personne dans son carnet personnel révélé en 2005, surnommé le Modèle:Citation. Il y fait estimation d'un nombre de Modèle:Unité en 1914 contre seulement 370 000 après les massacres, soit environ Modèle:Unité, c'est-à-dire 77 % de la population arménienne<ref group="Note">Selon Duygu Tasalp : Modèle:Citation.</ref>. Talaat donne aussi des estimations par région géographique : 77 % de la population à Karesi, 79 % à Niğde, 86 % à Kayseri, 93 % à Izmit, 94 % à Sivas, 95 % à Hüdavendigâr (Bursa)<ref name="itwduygu" />.

Spoliations et dommages matériels

Les dommages matériels et financiers sont aussi très lourds. En plus de la saisie du patrimoine immobilier des Arméniens (dont l'emblématique palais de Çankaya, résidence présidentielle turque jusqu'en 2014, spoliée à la famille de Kasapyan lors du génocide<ref>Modèle:Article.</ref>), les comptes bancaires et les polices d'assurance sont saisis.

Les services secrets britanniques informent le premier ministre Ramsay MacDonald en 1924 que les autorités ottomanes ont déposé cinq millions de livres d'or turques à la Reichsbank provenant des biens des Arméniens spoliés<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. La liste des Arméniens possédant un compte saisi n'a toujours pas été révélée aujourd'hui<ref name="CDCA01">Modèle:Chapitre.</ref>. Selon Henry Morgenthau Senior dans ses mémoires, Talaat Pacha lui demande en 1916 la liste des Arméniens qui possèdent une assurance-vie dans des compagnies américaines pour que l'argent de ces comptes soit transféré au gouvernement ottoman au motif qu'ils sont tous morts sans laisser d'héritiers. Une demande similaire fut envoyée à toutes les compagnies d'assurance à travers le monde<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Les dommages immobiliers sont aussi très importants, estimés à Modèle:Unité, 451 monastères et Modèle:Unité détruits ou spoliés<ref name="CDCA01" />. Un rapport récent estime que les dommages financiers en dollars courants varient de Modèle:Unité à Modèle:Unité sur la période 1915-1919, et de Modèle:Unité à Modèle:Unité sur la période 1915-1923<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

La prédation des biens arméniens permit d'accentuer l'enrichissement de la nouvelle bourgeoisie turque<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Exil des survivants

Modèle:Article détaillé

Fichier:ArmenianDiaspora.png
Carte de la diaspora arménienne.

Après le génocide, les survivants arméniens sont dispersés autour du territoire de la Turquie actuelle. Plusieurs centaines de milliers sont réfugiés en Arménie russe, d'autres en Perse, et une partie des survivants aux camps de concentration de Syrie et de Mésopotamie sont réinstallés dans des camps de réfugiés à la frontière entre la Syrie et la Turquie. Près de Modèle:Unité sont réinstallés en Cilicie protégés par les troupes françaises mandataires de la Syrie. Mais en Modèle:Date-, celles-ci furent attaquées par les Turcs de Mustapha Kemal. Les Français évacuent dans la nuit du 10 au Modèle:Date la ville de Marach sans en prévenir les habitants chrétiens qui seront massacrés par les Turcs le matin du Modèle:Date<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Au total, Modèle:Unité furent massacrés par les Turcs lors de l'abandon de la Cilicie par l'armée française, dont 12 000 à Marach, Modèle:Unité et Grecs à Hadjine et dans les villages environnants, 3 000 à Zeïtoun. Les Arméniens survivants s'exilent en Syrie, au Liban ou dans les pays européens<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Des milliers d'Arméniens se réfugient également dans la région de Tunceli, sauvés par des chefs tribaux comme Seyid Rıza, et nombreux d'entre eux se convertissent et deviennent des Kurdes alévis pour échapper aux massacres. Selon Nuri Dersimi, environ Modèle:Unité sont ainsi sauvés<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Cette aide des Alévis aux Arméniens est l'une des raisons qui ont mené au massacre de Dersim en 1938 par les forces d'Atatürk<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Encore aujourd'hui, certains descendants d'origine arménienne essayent tant bien que mal de retrouver leur identité perdue. On estime entre 100 000 et 200 000 le nombre d'Arméniens qui ont été sauvés de cette manière par des familles turques et kurdes<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Fichier:Armenian genocide survivors discovered in Salt and sent to Jerusalem in April 1918.png
Des survivants arméniens découverts à Salt et envoyés à Jérusalem, avril 1918

Des pays plus lointains reçoivent eux aussi un afflux important de réfugiés comme la France, les États-Unis, ou encore les pays de l'Amérique latine (Uruguay, Brésil, Argentine, Venezuela). Les Arméniens en France reçoivent le statut d'apatride avec mention Modèle:Citation (qui deviendra Modèle:Citation) écrite sur les documents officiels<ref>Modèle:Lien web.</ref> ; une partie sera logée dans des camps de réfugiés, notamment le camp Oddo. Peu à peu les Arméniens réfugiés obtiennent des passeports Nansen leur garantissant un statut de réfugié reconnu internationalement. Les réfugiés politiques arméniens venus de l'Union soviétique à la suite de la révolution bolchevique s'ajouteront à ceux du génocide au cours des années suivantes. La diaspora sera renforcée par de nombreuses vagues d'émigration successives (notamment depuis le Moyen-Orient et le Caucase) au gré des événements politiques des pays dans lesquels ils sont établis.

Enfin, une partie des Arméniens survivants restent sur place, cachés en Turquie après les massacres et tout au long du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, sauvés par des Justes turcs ou alors enlevés, adoptés et islamisés de force. L'historien Ara Sarafian estime qu'entre cent et deux cent mille arméniens survivent cachés en 1923 pour former aujourd'hui une communauté dont les estimations varient de 1 à Modèle:Nobr de personnes ayant un degré plus ou moins élevé de parenté avec un survivant des massacres<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Événements postérieurs

Jugement et poursuite des responsables

Procès des Unionistes, Constantinople, 1919

Modèle:Article détaillé

Dans un tribunal, des hommes assis et quelques-uns debout, du côté du public ou des accusés.
Photo prise le 8 avril 1919 lors du procès des Unionistes.

En 1919 se tient à Constantinople le procès des Unionistes, en cour martiale turque<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name=":16">Modèle:Chapitre</ref>. Les principaux responsables du génocide y sont condamnés à mort par contumace, comme Taalat Pacha ayant pris la fuite en 1918, juste après avoir détruit la plupart des documents compromettants. Parmi les accusés, on peut trouver Mehmed Kemal, condamné à mort et pendu pour sa participation au génocide<ref name=":22" />,<ref name=":16" />. Les condamnés à mort reçoivent tous des fatwas de la part du sultan et calife ottoman de l'époque, Mehmed VI, des musulmans ne pouvant pas être exécutés sans être condamnés par le chef de l'état<ref name=":22" />.

La cour martiale établit la volonté des unionistes d'éliminer physiquement les Arméniens en utilisant une organisation spéciale. Modèle:Citation bloc

Exilés de Malte, 1920

Modèle:Article détaillé

Le Modèle:Date, l'Amiral de la flotte Sir Somerset Gough-Calthorpe demande au Bureau des Affaires étrangères et du Commonwealth l'arrestation de tous les responsables du génocide arménien. Près de Modèle:Nobr sont arrêtées à Constantinople par les autorités britanniques et conduites sur une prison à Malte à partir du Modèle:Date- jusqu'à fin Modèle:Date- pour y être jugées par un tribunal international. Elles sont libérées petit à petit au cours des deux années suivantes lors d'échanges de prisonniers et ne seront pas jugées faute de preuves matérielles présentes à Malte<ref name="maltaindependant">Modèle:Lien web.</ref>. Lord George Curzon écrit<ref name="maltaindependant" /> : Modèle:Citation bloc

Lors des premières années de la république turque, les exilés de Malte sont nommés à des postes gouvernementaux, comme celui de Premier ministre (Ali Fethi Okyar et Rauf Orbay), ministres (Fevzi Pirinçioğlu, Şükrü Kaya, Abdülhalik Renda, Şeref Aykut, Ali Seyit, Ali Cenani, Ali Çetinkaya), gouverneurs, membres du Parlement ou généraux dans l'armée. Ils deviennent le cœur de la nouvelle élite intellectuelle turque et leurs descendants sont eux aussi aux plus hauts postes de l'État jusqu'à aujourd'hui<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Opération Némésis

Modèle:Article détaillé

Fichier:Operation Nemesis exhibition Tsitsernakaberd.jpg
Exposition consacrée à l'opération Némésis au musée du génocide arménien à Erevan.

L'« Opération Némésis » est montée par la Fédération révolutionnaire arménienne pour exécuter la sentence de mort par contumace du procès des unionistes. Au total, huit hauts responsables turcs ou azéris (et trois Arméniens considérés comme « traîtres ») condamnés à mort en Turquie<ref name=":11" /> tombent sous les balles de sept hommes présentés comme des « justiciers »<ref group="Note">C'est ainsi qu'ils s'appelaient. Voir également les Commandos des justiciers du génocide arménien (CJGA), qui reprend la terminologie en souvenir de l'opération Némésis pour assassiner les diplomates turcs accusés de diffuser la négation du génocide arménien.</ref>,<ref name=":11" />,<ref>Préface de Modèle:Ouvrage.</ref>.

L'exécution la plus connue est celle de Talaat Pacha, le grand ordonnateur de l'extermination des Arméniens, d'une balle de revolver dans une rue berlinoise, le Modèle:Date<ref name=":17">Modèle:Ouvrage</ref>. Le tireur est arrêté sur les lieux du crime<ref name=":17" />. Il s'agit d'un jeune Arménien de Modèle:Nombre, Soghomon Tehlirian, survivant du génocide au cours duquel il perdit sa mère et toute sa famille. Soghomon Tehlirian est jugé peu de temps après, le 2 et Modèle:Date, par le tribunal de première instance de Berlin<ref name=":17" />. Les témoignages de Soghomon Tehlirian, de Christine Terzibashian, Johannes Lespius ou même du général Liman von Sanders, ainsi que les documents retenus, parmi lesquels cinq télégrammes chiffrés adressés par Talaat à Naïm Bey, documents qu'a fait parvenir Aram Andonian au tribunal, donnent une nouvelle dimension au procès, où le crime génocidaire de Talaat et des Jeunes-Turcs est à son tour mis en accusation grâce aux documents Andonian, des télégrammes du gouvernement ottoman montrant son implication dans le génocide<ref name=":17" />. L'authenticité des documents Andonian est depuis mise en cause par les historiens négationnistes turcs Orel et Yuca, mais la communauté scientifique s'accorde sur leur authenticité<ref name="dadrian">Dadrian, Vahakn. "The Naim-Andonian Documents on the World War I Destruction of the Ottoman Armenians: The Anatomy of a Genocide", International Journal of Middle East Studies, Vol. 18, No.3, août 1986, p. 550</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Lien web - Turkish version: "Talat Paşa telgrafları gerçek mi?" -- An abridged version of this interview, translated by a different person, is at: “Akçam: The Authenticity of the Naim Efendi Memoirs and Talat Pasha Telegrams” in: The Armenian Weekly, October 11, 2016.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Le tribunal acquitte Soghomon Tehlirian. Le procès est retentissant et son issue est interprétée comme une condamnation des responsables du génocide<ref name=":11" />,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Guerres arméno-turques

Modèle:Article détaillé

À peine deux mois après la signature du traité de Brest-Litovsk qui donne l'indépendance à l'Arménie russe<ref>Hovannisian, Richard G. "The Allies and Armenia, 1915–18." Journal of Contemporary History. Vol. 3, No. 1 (Jan., 1968), pp. 145–168.</ref>, l'Empire ottoman l'attaque par surprise<ref name="ter-minassian">Anahide Ter-Minassian, 1918-1920, la République d'Arménie, éditions complexe, Modèle:Coll..</ref>,<ref>Yves Ternon, Empire ottoman, le déclin, la chute, l'effacement, éditions du Félin.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. En violation du traité signé précédemment avec la république socialiste fédérative soviétique de Russie, la cinquième armée ottomane traverse la frontière en Modèle:Date- et attaque Alexandropol (aujourd'hui Gyumri) d'où l'armée russe s'est retirée à la suite de la Révolution de 1917. L'armée ottomane souhaite écraser l'Arménie et s'emparer de la Transcaucasie pour relier les États turcs entre eux<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le gouvernement allemand n'approuve guère l'initiative de son allié et refuse d'aider les Ottomans sur ce front<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. À ce moment, seule une petite partie du territoire de l'Arménie russe n'est pas encore occupée par les Ottomans et ces régions ont accueilli un flot de Modèle:Unité arméniens fuyant le génocide<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Les forces ottomanes entreprennent une stratégie d'attaque sur trois fronts, pour faire tomber l'Arménie. Après la chute d'Alexandropol, l'armée ottomane s'engage dans la vallée d'Ararat, au cœur de l'Arménie. Cependant, les troupes arméniennes sous les ordres du général Movses Silikyan balaient les troupes ottomanes dans une bataille de trois jours à Sardarapat. Le capitaine Antoine Poidebard décrit : Modèle:Citation. Des victoires plus modestes ont lieu à Abaran et à Karakilisa<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Ces victoires arméniennes successives amènent le Conseil national arménien de Tiflis à déclarer l'indépendance de la république démocratique d'Arménie le Modèle:Date, reconnue le Modèle:Date par la Turquie par le traité de Batoum, très défavorable à l'Arménie<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Le Modèle:Date, les armées de Mustafa Kemal lancent une nouvelle offensive surprise sur l'Arménie. Stupéfaite, l'Arménie déclare la mobilisation générale, mais l'armée ne compte que quelques dizaines de milliers d'hommes face aux Turcs, à peu près au même nombre<ref name="ter minassian">Modèle:Ref-TerMinassian-RépubliqueDArménie.</ref>. Ces derniers bénéficient cependant de meilleures conditions matérielles et physiques, alors que l'hiver approche. L'armée turque est dirigée par le général Kâzım Karabekir, l'armée arménienne par le général Tovmas Nazarbekian. Après une bataille à Kars, la ville passe aux mains des Turcs le 30 octobre<ref name="ter minassian" />. Près de Sourmalou, les Arméniens, commandés par le général Dro, résistent mieux. Gyumri, alors appelée Alexandropol, est investie par les armées de Mustafa Kemal le Modèle:Date-<ref name="ter minassian" /> ; la progression des Turcs est très rapide et la résistance arménienne quasi inexistante. Les armées kémalistes font signer un armistice à Ohadjanian mais les Arméniens ripostent une dernière fois et tentent vainement une contre-attaque. Le Modèle:Date-, l'Arménie a perdu la guerre, un nouvel armistice est signé<ref name="ter minassian" />.

Traités de paix suivant la Première Guerre mondiale

Traité de Sèvres

Quatre hommes en costume sur le pont d'un bateau.
Les signataires ottomans du traité de Sèvres : Riza Tevfik, Damat Ferid Pacha (grand vizir), Bağdatlı Mehmed Hadi Paşa (ministre de l'Éducation) et Rechid Halis (ambassadeur).

Modèle:Article détaillé

Ce traité est signé le Modèle:Date par les puissances parties prenantes (Empire britannique, France, Japon, Italie), et les États alliés représentés par l'Arménie, la Belgique, la Grèce, le Hedjaz, la Pologne, le Portugal, la Roumanie, la Tchécoslovaquie et l'État yougoslave réunissant Slovènes, Croates et Serbes. La cérémonie s'est déroulée dans la grande salle qui abrite actuellement le musée de la Porcelaine à Sèvres. Parmi les principales dispositions de ce traité, on notera deux articles (88 et 89) concernant la République arménienne<ref name="trateSevres">Modèle:Lien web.</ref> : Modèle:Citation bloc

Modèle:Citation bloc

Le mandat d'exécution des dispositions relatives à la République arménienne est confié aux États-Unis. À son retour, le président Woodrow Wilson se heurte à l'opposition d'une majorité de sénateurs américains qui, sous l'impulsion du sénateur Cabot Lodge, refusent la ratification du traité de Sèvres ainsi que le mandat américain sur l'Arménie<ref name="trateSevres" />.

Traités de Kars et de Lausanne

Modèle:Article détaillé

Le traité de Kars rend à la Turquie le territoire de Kars (attribué à l'Empire russe par le traité de San Stefano en 1878)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Ce territoire était peuplé de Lazes, de Turcs Meskhètes, de Géorgiens, et d'Arméniens survivants du génocide<ref>Modèle:Harvsp.</ref> : ils sont expulsés et remplacés par des Turcs et des Kurdes. Avec ce traité, celui de Sèvres devient de fait caduc.

En février-Modèle:Date-, se tient à Londres une conférence sur la révision du traité de Sèvres<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Aucun règlement général ne conclut la conférence, mais l'Italie accepte de retirer ses troupes d'Anatolie. En Modèle:Date-, l'Entente fait de nouvelles propositions à la Turquie kémaliste, en renonçant à prendre le traité de Sèvres pour base ; mais Kemal juge que ces propositions sont « loin, toutefois, dans leur fond, de contenter nos aspirations nationales<ref>Modèle:Ouvrage</ref>». Ce traité est signé à Lausanne le Modèle:Date. L'Arménie n'y est plus mentionnée. L'historien H.-L. Kieser commente<ref>Modèle:Lien web.</ref> : Modèle:Citation bloc

Historiographie

Modèle:Article détaillé La communauté des historiens qualifie ces événements de génocide<ref name=":18" />,<ref name=":19" />,<ref name=":14" />,<ref name="Ternon D">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>. Plusieurs historiens et spécialistes de la Shoah, dont Elie Wiesel et Yehuda Bauer, ont fait connaître publiquement leur position le Modèle:Date- dans le New York Times, pour déclarer Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>. L'Institut de l'Holocauste et des génocides (situé à Jérusalem)<ref>Modèle:Lien web.</ref>, et l'institut pour l'étude des génocides (situé à New York)<ref>Modèle:Lien web.</ref> ont établi comme un fait historique le génocide arménien.

Pierre Vidal-Naquet, grande figure de la lutte contre le négationnisme, affirme Modèle:Citation<ref name="nouvelobs">« Forums avec Pierre Vidal-Naquet », sur Le Nouvel Observateur, Modèle:Date-, Modèle:Lire en ligne.</ref> dénonçant dans le même temps, avec d'autres historiens de renom, Modèle:Citation, rappelant que Modèle:Citation<ref>« Pétition "Liberté pour l'histoire" », Modèle:Date-, sur Histoire de médias Modèle:Lire en ligne.</ref>.

Cette analyse historique du génocide arménien s'est construite sur la base des témoignages des survivants, ainsi que des observateurs étrangers, et s'est enrichie grâce à l'ouverture progressive des archives officielles ottomanes. L'examen de ces archives a permis aux historiens d'affiner la connaissance sur les responsabilités. Ainsi, la responsabilité du génocide (conception, préméditation, organisation et exécution) est essentiellement attribuée aux officiels issus du parti des Jeunes-Turcs Ittihadistes, le rôle de ce parti des Jeunes-Turcs étant assimilable à celui des nazis en Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale<ref>Vahakn Dadrian dit ainsi dans Le génocide à la lumière des démentis turcs : Modèle:Citation Modèle:Lien web.</ref>. Cependant, les archives du comité central, du triumvirat au pouvoir du comité union et progrès ont disparu, de même la totalité des échanges télégraphiques relatifs au génocide, des documents liés à l'Organisation spéciale ont été brûlés<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Plus récemment, Nabil Na'eem, fondateur du parti égyptien Jihad Démocratique, accuse la Turquie d'être à l'origine de l'incendie en Modèle:Date- par les frères musulmans des archives nationales égyptiennes dans le but d'en éliminer tout document relatif au génocide arménien<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

L'État turc et une « poignée d'historiens aux ordres » ont développé des études niant le génocide arménien<ref name="Ternon D" />. Ces historiens turcs ou s'intéressant à l'histoire ottomane et/ou turque refusent la qualification de génocide à ces événements ; ils se contentent de parler de massacres plus ou moins spontanés et de déportations rendues nécessaires par les circonstances, et minimisent également le nombre de victimes. Même si de nombreux pays et instances gouvernementales ou religieuses dans le monde les ont officiellement définis comme génocide, la Turquie continue à contester l'ampleur de ce qu'elle appelle des « tueries » ou « le prétendu génocide arménien », ajoutant qu'il y a aussi eu beaucoup de Turcs massacrés durant cette période. Cette position est dénoncée tant par les survivants que par la communauté des historiens en général.

Par ailleurs, l'Association internationale des historiens spécialisés dans l'étude des génocides (Modèle:Langue), représentant la majorité des historiens européens et d'Amérique du Nord, a publié une lettre ouverte adressée au Premier ministre turc le Modèle:Date afin de lui rappeler que ce n'était pas seulement la communauté arménienne, mais des centaines d'historiens, de nationalités différentes, indépendants de tout gouvernement, qui avaient étudié et établi la réalité du génocide arménien : Modèle:Citation bloc

Commémoration du génocide

Journée de commémoration le 24 avril

Modèle:Article détaillé La journée de commémoration du génocide arménien est fériée en Arménie et dans le Haut-Karabagh. Elle est également l'occasion de commémorations par la diaspora arménienne à travers le monde<ref name="adam">Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. À Erevan, un défilé rassemble traditionnellement des centaines de milliers de personnes jusqu'à Tsitsernakaberd, mémorial du génocide. La date a d'abord été choisie par les Arméniens du Liban pour célébrer le Modèle:50e du génocide arménien en 1965<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Le même jour, une manifestation regroupant plus de Modèle:Unité se déroule à Erevan<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. En Arménie soviétique, la date du Modèle:Date- devient officiellement jour de commémoration du génocide en 1988<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. La journée du Modèle:Date- est également l'occasion de la commémoration du génocide assyrien.

Le Modèle:Date, la Chambre des représentants des États-Unis adopte la résolution no 148 adoptant la date du Modèle:Date-, comme la « journée nationale de commémoration de l'inhumanité de l'Homme contre l'Homme ». La résolution insiste sur les victimes de génocides, en particulier celles du génocide arménien. Toutefois, la résolution ne passe pas l'étape du comité judiciaire du Sénat des États-Unis en raison de la forte opposition du président Gerald Ford qui la considère comme une atteinte à l'alliance stratégique avec la Turquie<ref name="Gunter_76">Modèle:Harvsp.</ref>. En 1997, l'Assemblée de l'État de Californie fait du Modèle:Date- le jour du souvenir du génocide arménien ainsi que celui des victimes du pogrom de Soumgaït de 1988 et de celui de Bakou en 1990<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Dans la diaspora, les commémorations le jour du Modèle:Date- sont popularisées grâce à des actions contre la Turquie initiées par des mouvements comme l'Asala ; ainsi en 1981, la journée du Modèle:Date- rassemble plus de Modèle:Unité en France<ref name="Gunter_76" />. Chaque année, les commémorations dans la diaspora se font par des rassemblements autour de monuments dédiés aux victimes du génocide arménien.

Monuments commémoratifs

Modèle:Article détaillé Le processus de mémoire, notamment celui de la diaspora, s'est accompagné de la réalisation de mémoriaux à travers le monde. Ce sont parfois des sculptures. Parfois également des khatchkar.

Le premier mémorial du génocide fut réalisé en 1919 durant l'occupation européenne de Constantinople à l'emplacement de la future place Taksim (où se trouvait alors un cimetière arménien). Il fut détruit en 1922<ref>Modèle:Article</ref>.

Par la suite, les premiers mémoriaux sont réalisés dans les années 1960 à l'occasion du cinquantième anniversaire, en Inde, aux États-Unis à Montebello, en Arménie soviétique également, à Etchmiadzin d'abord puis surtout à Tsitsernakaberd. À Deir ez-Zor (Syrie), principal site d'extermination des arméniens, un mémorial du génocide arménien a été érigé en 1990 et dynamité par l'État islamique en 2014.

En France, le premier mémorial est réalisé à Décines-Charpieu près de Lyon<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref name="b">Modèle:Lien web.</ref> (il est inauguré en 1972, peu avant celui de Marseille en Modèle:Date-)<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Génocide des Arméniens dans la culture

Modèle:Article détaillé

un homme en tenue de soldat oriental tient d'une main une épée sanglante et de l'autre une jeune fille évanouie, sur un fond crépusculaire. On peut lire deux passages de texte : Modèle:Citation étrangère et Modèle:Citation étrangère.
Affiche du film américain Ravished Armenia de 1919, d'après le témoignage d'Aurora Mardiganian.

Outre les témoignages publiés dès la fin des années 1910, le génocide arménien est un thème littéraire depuis au moins 1933 et Les Quarante Jours du Musa Dagh de Franz Werfel<ref name="Auron2000">Modèle:Ouvrage.</ref>. Dans la diaspora, la thématique apparaît en filigrane de l'œuvre de William Saroyan<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Dans les années 1980, le génocide est au cœur du Barbe Bleue de Kurt Vonnegut. En bande dessinée, une production assez importante existe depuis au moins les années 2000 : on peut notamment citer la série Le Cahier à fleurs de Laurent Galandon et Viviane Nicaise ou encore le Modèle:5e de la série Le Décalogue de Frank Giroud et Bruno Rocco, Le Vengeur, dans lequel est notamment retranscrite une genèse de l'assassinat de Talaat Pacha par Soghomon Tehlirian. Dans la peinture, c'est particulièrement l'œuvre abstraite de Arshile Gorky qui est mise en exergue, le génocide apparaissant en filigrane d'une grande partie de son travail.

Au cinéma, et contrairement aux disciplines précitées, le traitement artistique du génocide a été plus précoce notamment avec le film Ravished Armenia, d'après le récit d'Aurora Mardiganian, qui obtenu un certain succès populaire, ceci dès 1919. On peut également citer dans l'histoire du cinéma : America, America d'Elia Kazan, Mayrig d'Henri Verneuil, Ararat d'Atom Egoyan, The Cut de Fatih Akın dont la sortie est concomitante au centenaire du génocide arménien en 2015<ref>Modèle:Lien web.</ref>, Aurora's sunrise (Aurora l'étoile arménienne en français) d'Inna Sahakyan en 2020.

Dans la musique, outre l'œuvre de Komitas, on peut citer la chanson Ils sont tombés de Charles Aznavour enregistrée à la date précise de l'anniversaire des soixante ans de la rafle de Constantinople de 1915. Dans les années 2000, le génocide est régulièrement évoqué dans les chansons et les prestations scéniques du groupe System of a Down<ref name="systemofadown">Modèle:Lien web.</ref>, dont les membres sont tous des descendants de survivants<ref name="systemofadown" />.

Canonisation des martyrs

Le jeudi Modèle:Date, lors d'une célébration du centenaire du génocide, le catholicos Garéguine II Nersissian procède à la canonisation des martyrs morts durant le génocide. De toute la chrétienté depuis ses origines, il s'agit de la canonisation la plus importante en nombre de personnes jamais effectuée<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>. La dernière canonisation ayant eu lieu dans l'Église apostolique arménienne avant celle-ci remonte au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Il s'agit de celle de Grégoire de Tatev<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Reconnaissance et négation du génocide

Modèle:Article détaillé La question de la reconnaissance du génocide arménien, peu évoquée durant une grande partie du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, a été ravivée d'abord par l'apparition du terrorisme arménien durant les années 1970 (notamment par le CJGA et l'ASALA), puis à l'occasion de l'ouverture de négociations entre l'Union européenne et la Turquie en vue d'une adhésion éventuelle de celle-ci. Le Parlement européen a reconnu le génocide arménien le Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web, Journal officiel, C, 190, 20 juillet 1987, Modèle:P.. Consulté le 31 mars 2008.</ref>. Cette question est fréquemment abordée lors des débats concernant la conformité de la politique de l'État turc avec les valeurs morales de l'Union et, en particulier, son attachement au respect des droits de l'homme.

Reconnaissance internationale

Modèle:Article détaillé

Fichier:States recognising the Armenian Genocide.svg
La reconnaissance politique du génocide arménien dans le monde.Modèle:Légende/Début Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende Modèle:Légende/Fin

Les pays ayant reconnu le génocide arménien sont au nombre de trente-trois en Modèle:Date- : l'Uruguay<ref>Rapport fait au nom de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration de la République sur la proposition de loi (Modèle:N°) de M. Didier Migaud et de plusieurs de ses collègues, complétant la loi Modèle:N° du Modèle:Date- relative à la reconnaissance du génocide arménien de 1915, par M. Christophe Masse, député, 16 mai 2006, Modèle:P. Modèle:Lire en ligne.</ref>, Chypre<ref name="Mutafian">Claude Mutafian, Le génocide des Arméniens, Modèle:Nombre après, CCAF, 2005, « L'avalanche des reconnaissances du génocide » Modèle:Lire en ligne.</ref>, les États-Unis<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} US House of Representatives Joint Resolution 247, Modèle:Date- Modèle:Lire en ligne.</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>, la Russie<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>, la Grèce<ref>Modèle:Lien web</ref>, la Belgique<ref>« Proposition de résolution relative au génocide des Arméniens de Turquie en 1915 », Annales parlementaires, Sénat, session 1996-97, Modèle:Date- Modèle:Lire en ligne ; adoption par le Sénat le 26 mars 1998 : Annales parlementaires, Sénat, session 1997-98, Modèle:Date- Modèle:Lire en ligne.</ref>, la Suède<ref name="Mutafian" />, le Liban<ref>Modèle:Lien web</ref>, le Vatican<ref name="Mutafian" />, la France<ref>Assemblée nationale, Archives de la {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | XIe{{#if:|  }} }} législature, « Génocide arménien », Modèle:Date- Modèle:Lire en ligne.</ref>, la Suisse<ref>Swissinfo, « Le Conseil national reconnaît le génocide arménien », Modèle:Date- Modèle:Lire en ligne.</ref>,<ref>Association Suisse-Arménie, « Reconnaissance du génocides des Arméniens » Modèle:Lire en ligne.</ref>, l'Argentine<ref name="Genocide">10 años de la ley argentina que reconoce el Genocidio Armenio (in Spanish)</ref>,<ref>Homenajean a Néstor Kirchner por la ley de reconocimiento del Genocidio Armenio (in Spanish)</ref>, l'Arménie<ref>[Закон Армянской Советской Социалистической Республики "Об осуждении геноцида армян 1915 года в Османской Турции", Ведомости Верховного Совета Армянской ССР, 1988, 30 ноября, № 22, с. 312]</ref>, l'Italie<ref>Modèle:Lien web.</ref>, les Pays-Bas<ref>« Génocide arménien : Ankara condamne “fermement” la reconnaissance par les députés néerlandais », i24news.tv, Modèle:Date-.</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>, la Slovaquie<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>, le Canada<ref>Canadian Parliament recognizes Armenian genocide. CBC News, 2004.</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>, la Pologne<ref>Modèle:Lien web</ref>, la Lituanie<ref>Modèle:Lien web.</ref>, le Venezuela<ref>Modèle:Lien web.</ref>, le Chili<ref>Modèle:Lien web.</ref>, le Brésil<ref>Modèle:Lien web.</ref>, le Paraguay<ref>Modèle:Lien web.</ref>, la Bolivie, la République tchèque<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>, l'Autriche<ref>Modèle:Lien web</ref>, le Luxembourg<ref>Modèle:Lien web.</ref>, la Syrie<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>, la Bulgarie<ref>Modèle:Lien web</ref>, l'Allemagne<ref>Modèle:Lien web</ref>, le Portugal<ref>Modèle:Lien web</ref>, le Mexique<ref>Modèle:Lien web</ref>, et la Lettonie<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Photographie d'une plaque commémorative, où il est écrit : La France reconnaît publiquement le génocide arménien de 1915. Paris, le 29 janvier 2001.
Plaque de la reconnaissance du génocide arménien au mémorial de Yerevan.

Certaines institutions ou organisations internationales et régionales ont également reconnu le génocide : c'est le cas du parlement européen<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref name="reut">European Parliament votes to call 1915 Armenian killings genocide. Reuters, 15 avril 2015.</ref>,<ref name="nytimes">European Parliament Urges Turkey to Recognize Armenian Genocide. The New York Times, 15 avril 2015.</ref>, du Conseil de l'Europe<ref>Modèle:Lien web</ref>, du Mercosur<ref>Modèle:Lien web</ref>, du Parlement latino-américain<ref>Modèle:Lien web</ref>, du Conseil œcuménique des Églises<ref>Modèle:Lien web</ref> et du Tribunal permanent des peuples.

En ce qui concerne l'ONU le rapport Whitaker préconise à la sous-commission de l'Organisation des Nations unies pour la prévention des droits de l'homme et la protection des minorités de reconnaître le caractère génocidaire de plusieurs massacres dont celui contre les Arméniens<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} UN Sub-commission on prevention of discrimination and protection of minorities, Modèle:38e, E/CN.4/Sub.2/1985/6, Modèle:Date- Modèle:Lire en ligne.</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Genocide Recognition and a Quest for Justice, Loyola Law Review, Harut Sassounian, 2010

https://digitalcommons.lmu.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=1005&context=ilr</ref>. Toutefois, la question a donné lieu à des controverses, qui ont abouti de facto à ce qu'aucun massacre antérieur à 1948 n'est jusqu'ici qualifié de génocide par l'ONUModèle:Référence nécessaire.

Après la Chambre des représentants par Modèle:Nombre sur 435, le Sénat américain adopte à l'unanimité le Modèle:Date- une résolution reconnaissant le génocide arménien qui appelant à Modèle:Citation et à Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le 24 avril 2021, Joe Biden reconnaît le génocide arménien. C'est le premier président américain à le faire<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Reconnaissance d'institutions religieuses

Parmi les institutions religieuses qui ont reconnu le génocide arménien, on compte l'Église catholique<ref>Modèle:Article</ref> et l'Église orthodoxe russe<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>. Certains responsables religieux musulmans, comme Hussein ben Ali ou Salim al-Bishri, recteur de l'université al-Azhar ont pu adopter des positions hostiles aux massacres et au génocide visant les Arméniens ou même aider les victimes<ref name=":3">Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref name=":1">Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Le Modèle:Date-, le pape François déclare lors de la messe célébrée à l'occasion du centenaire du génocide arménien au Vatican : Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le Pape proclame également à cette occasion Grégoire de Narek, saint d'origine arménienne, Modèle:36e<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Position turque

Photographie de deux affiches sur lesquelles il est écrit : Génocide arménien, ni oubli, ni excuses, justice et réparations pour le peuple arménien.
Affiche revendicatrice apposée sur un mur de Paris, 2015.

Le gouvernement turc actuel maintient une position ferme de refus de la reconnaissance du génocide et condamne vivement toute reconnaissance du génocide par des gouvernements ou parlements étrangers. Le gouvernement turc ne niait pas le génocide directement après la Première Guerre mondiale<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Dennis R. Papazian, « "Misplaced Credulity:" Contemporary Turkish Attempts to Refute the Armenian Genocide », dans Armenian Review, Modèle:N° (1992), révisé en 2001, Modèle:P. Modèle:Lire en ligne.</ref>. Il est présenté comme une cruelle conséquence de la guerre, appelée tragédie de 1915, et non comme un acte volontaire et formalisé.

Enjeux pour la Turquie

Au-delà des implications morales et psychologiques, aussi bien pour les États que pour les descendants des populations impliquées, la reconnaissance officielle d'un génocide en 1915-1916 implique des enjeux financiers et territoriaux importants pour la Turquie. En effet, reconnaître le génocide arménien ouvrirait la voie à des demandes de dommages et intérêts auxquelles la Turquie ne veut pas céder<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>ou encore ce document à propos des réparations en droit international (le document traite principalement du cas du Rwanda).</ref>. La Turquie pourrait être contrainte à payer une indemnisation pour les préjudices humain, moral et matériel (comme l'Allemagne a dû le faire après la Shoah), voire de restituer des territoires à l'Arménie (le traité de Sèvres, mis à mal par le génocide puis par le traité de Brest-Litovsk, donnait à l'Arménie des territoires situés sur l'actuelle Turquie, mais aussi en Azerbaïdjan et en Géorgie<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>).

Selon Taner Akçam, les coupables du génocide font partie des fondateurs de la république de Turquie née sept ans plus tard et le gouvernement turc ne peut donc pas Modèle:Citation. Reconnaître le génocide arménien reviendrait à remettre en cause les fondements de l'identité nationale turque, parce que ce serait admettre que la république turque a été créée à partir de l'élimination systématique des Arméniens et de la spoliation de leurs biens<ref name="Akçam">Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Position officielle

Photographie de manifestants portant des drapeaux arméniens et des pancartes en anglais accusant la Turquie de déni.
Manifestation d'Arméniens, le jour du Souvenir, devant le consulat de Turquie à Jérusalem, 2016.

Aujourd'hui, la République turque refuse de reconnaître l'existence du génocide arménien et qualifie les événements de 1915-1916 de Modèle:Citation étrangère (Modèle:Citation). Le nouveau Code pénal, censé rapprocher la Turquie des standards européens en matière de droits de l'homme, a été dénoncé par plusieurs organisations internationales dont Reporters sans frontières<ref>Reporters sans frontières, « L'entrée en vigueur du nouveau code pénal ajournée », Modèle:Date-, Modèle:Lire en ligne.</ref> et Amnesty International<ref>Amnesty international, « Turquie. Le gouvernement doit répondre aux préoccupations sur le nouveau code pénal », Modèle:Date-, Modèle:Lire en ligne.</ref>, notamment à cause de son article 305 qui punit de trois ans à dix ans de prison et d'une amende tous Modèle:Citation ; la peine peut être étendue à quinze ans de prison si cette opinion est exprimée dans la presse. Des notes explicatives du projet indiquent que cela pourrait, entre autres, s'appliquer aux revendications concernant le génocide arménien<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Amnesty International, « Turkey: Freedom of expression/torture/prisoners of conscience », Modèle:Date-, Modèle:Lire en ligne.</ref>. Le parlement britannique a, pour sa part, considéré qu'aucune mention du Modèle:Citation n'était faite dans cet article du Code pénal<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} House of Commons Debates, Hansard Volume, Session 2003-04, Modèle:Vol., Modèle:Date-, Modèle:Lire en ligne.</ref>. Mais des procès récents faits à des personnes s'exprimant au sujet du génocide des Arméniens (notamment Orhan Pamuk, cf. infra), montrent que le Code pénal turc (article 301) permet de poursuivre des défenseurs des droits humains, des journalistes et d'autres membres de la société civile exprimant pacifiquement une opinion dissidente<ref>Amnesty International, « Turquie. L'article 301 menace la liberté d'expression : il doit être immédiatement abrogé ! », Modèle:Date-, Modèle:Lire en ligne.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Depuis 1993, un chapitre des manuels scolaires d'histoire est consacré aux arguments réfutant les allégations de génocide. En 2003, une circulaire du ministère de l'Éducation invite les enseignants à Modèle:Citation. Des concours de dissertation sont organisés dans les écoles, y compris dans les quelques écoles arméniennes qui subsistent à Istanbul. La presse turque finit par s'en émouvoir. Le ministère turc de la Culture défend sur son site internet la version négationniste de l'Histoire<ref>Ministère de la Culture et du Tourisme de la République de Turquie, Assertions arméniennes et vérité Modèle:Lire en ligne.</ref>. L'argumentation en faveur d'une non-reconnaissance de la qualification de génocide repose essentiellement sur trois axes : une contestation de l'ampleur du nombre de victimes, la remise en cause d'une préméditation de la part du gouvernement Jeune-Turc, le retournement de la culpabilité (les Arméniens sont responsables de ce qui leur est arrivé)<ref>Yves Ternon, La Cause arménienne, Seuil, Paris, 1983 Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>.

En Modèle:Date-, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdoğan a proposé au président arménien Robert Kotcharian de mettre en place une commission d'historiens. Le ministre arménien des Affaires étrangères Vardan Oskanian avait répondu en voyant dans la proposition de création de commission de la Turquie une volonté de Modèle:Citation<ref name="Bastion">Jérôme Bastion, « La Turquie propose une "commission-vérité" à l’Arménie », sur RFI, Modèle:Date- Modèle:Lire en ligne.</ref>. Même si le gouvernement turc affirme dans le même temps avoir ouvert toutes ses archives, cette affirmation n'a jamais pu être accréditée par des historiens indépendants<ref name="Bastion" />,<ref>Ara Sarafian, « Réexamen du "débat sur les archives ottomanes" » Modèle:Lire en ligne.</ref>.

Pour la première fois le Modèle:Date, le Premier ministre du pays, Recep Tayyip Erdoğan, adresse, dans un communiqué, les condoléances d'Ankara aux Modèle:Citation<ref name="FTV230414">Pour la première fois, la Turquie présente ses condoléances aux "petits-fils des Arméniens tués en 1915", France TV info, Modèle:Date-.</ref>. Cela est considéré par certains comme Modèle:Citation<ref name=FTV230414/>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le texte indique que Modèle:Citation puis que Modèle:Citation<ref name=FTV230414/>. Cette position est toutefois remise en question par sa déclaration du Modèle:Date-, dans laquelle il fait l'apologie du génocide en déclarant que la décision de déporter la population arménienne était Modèle:Citation pour l'époque<ref>Modèle:Article</ref>.

Opinion publique turque

Les populations kurdes reconnaissent très majoritairement la réalité du génocide. C'est notamment le cas du Parti démocratique des peuples (HDP), considéré comme « pro-kurde », et du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), dont le chef emprisonné Abdullah Öcalan a pris la plume dans ce sens, alors qu'une partie de la presse turque l'affuble d'ailleurs du sobriquet Modèle:Citation. Le sociologue Adnan Celik relève au terme d'une enquête réalisée à Diyarbakır et dans ses environs qu'il Modèle:Citation L'église Saint-Cyriaque a été restaurée et rouverte au culte chrétien en 2011 avant que le gouvernement de Recep Tayyip Erdoğan ne décide de l'expropriation de tout le centre-ville au nom de la lutte contre le terrorisme kurde, en 2016<ref>Modèle:Article</ref>.

Une information libre et objective sur le sujet est impossible en Turquie. Ainsi, lorsque l'écrivain Orhan Pamuk a déclaré en 2005 à un quotidien suisse, qu'Modèle:Citation, un sous-préfet de Sütçüler (région d'Isparta, dans le sud-ouest) a ordonné la destruction de tous ses livres<ref>Marie Jégo, « Des intellectuels turcs s'émeuvent d'une "montée du nationalisme" », dans Le Monde, Modèle:Date- Modèle:Lire en ligne.</ref>. Le Modèle:Date-, le procès d'Orhan Pamuk s'ouvre à Istanbul pour ces propos considérés comme une Modèle:Citation et passibles à ce titre de six mois à trois ans de prison<ref>Guillaume Perrier, « Le procès de M. Pamuk divise le pouvoir turc », Le Monde, Modèle:Date- Modèle:Lire en ligne.</ref> ; la justice turque abandonne néanmoins les poursuites le Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Photographie d'une foule lors d'une manifestation à Istanbul.
Manifestation à Istanbul après l'assassinat de Hrant Dink (2007). Près de Modèle:Unité défilent avec des pancartes « Nous sommes tous Hrant Dink » et « Nous sommes tous arméniens ».

Le Modèle:Date-, Hrant Dink, rédacteur en chef de la revue arménienne d'Istanbul Agos et principal promoteur de la reconnaissance du génocide en Turquie, est assassiné par un jeune nationaliste. Près de cent mille manifestants descendent dans les rues d'Istanbul à l'occasion de ses funérailles, brandissant des pancartes proclamant Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Sarah Rainsford, « Solidarity marks editor's funeral », BBC News, Modèle:Date- Modèle:Lire en ligne.</ref>, une première en Turquie où le discours restait jusqu'alors fortement imprégné par la position officielle du gouvernement.

De même, de plus en plus d'Arméniens islamisés se révèlent et revendiquent pleinement leur origine, comme l'avocate et femme de lettres turque Fethiye Çetin, qui a appris à l'âge de Modèle:Nobr que sa grand-mère était d'origine arménienne, rescapée du génocide, et révèle son histoire dans un roman autobiographique paru en 2004, Le Livre de ma grand-mère. En 2013, Laure Marchand et Guillaume Perrier publient La Turquie et le fantôme arménien qui analyse l'étendue du phénomène des Arméniens cachés en Turquie, appelés sous l'expression Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Modèle:Citation<ref>Laurence Ritter et Max Sivaslian, Les restes de l'épée, Thaddée, 2012.</ref>.

Néanmoins, certains intellectuels, personnalités, militants des droits de l'Homme ou professeurs turcs s'inscrivent en faux contre la version historique établie par Ankara. Parmi les universitaires, on peut citer Taner Akçam qui considère que les coupables du génocide font partie des fondateurs de la république de Turquie née sept ans plus tard et que le gouvernement turc ne peut donc pas Modèle:Citation<ref name="Akçam" />. Il a été le premier Turc à avoir ouvert les archives ottomanes et reconnaître le génocide<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Le Modèle:Date, quatre intellectuels, Cengiz Aktar, Ali Bayramoglu, Ahmet İnsel et Baskın Oran, lancent la pétition Modèle:Langue (Modèle:Citation)<ref name="site özür diliyorum">Modèle:Lien web.</ref>. Les auteurs, défenseurs de la cause depuis longtemps, travaillent depuis deux ans sur cette pétition qui vise à une reconnaissance par l'État turc du génocide arménien. Le texte dit : Modèle:Citation Événement sans précédent en Turquie, le texte a recueilli plus de mille signatures d'intellectuels, d'artistes et universitaires turcs le jour même de son lancement<ref>Ragıp Duran, « Des intellectuels turcs demandent « pardon » » dans Libération, Modèle:Date-, Modèle:Lire en ligne.</ref>. Les dix mille signatures sont atteintes deux jours plus tard<ref name="site özür diliyorum" />. Mais des sites « concurrents » refusant de présenter des excuses, niant le génocide ou dénonçant au contraire l'attitude supposée arménienne durant la Première Guerre mondiale, ont rapidement vu le jour et récolté également de nombreuses signatures<ref>« Pétition d’excuse vis-à-vis des Arméniens : La guerre d’internet a débuté en Turquie » dans Les Nouvelles d'Arménie, Modèle:Date-, Modèle:Lire en ligne.</ref>. Selon un sondage de Modèle:Date-, moins de 10 % des Turcs sont favorables à une reconnaissance du génocide arménien par la Turquie<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En 2018, la Fédération des Alévis de France et celle d'Allemagne organisent un voyage en Arménie pour se rendre devant des lieux de mémoire du génocide arménien à Erevan et ainsi montrer leur soutien à la cause arménienne. Les Alévis, qui eux-mêmes ont été massacrés plusieurs fois sous l'Empire ottoman et la République turque pour leur prétendue hérésie religieuse, partagent des points communs avec les Arméniens dont un bon nombre Modèle:Incise ont été sauvés par cette communauté durant cette période, notamment dans la province de Tunceli. La Fédération de l'union des alévis de France prévoit par ailleurs de construire un monument en Arménie à l'amitié entre les Alévis et les Arméniens<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Position arménienne

La république d'Arménie, n'existant pas en tant qu'État au moment du génocide, possède très peu d'archives propres sur le génocide. Elles se trouvent soit à Moscou, soit à Jérusalem au sein du Patriarcat arménien de Jérusalem, dont les archives ont été découvertes seulement en 1967. Ces dernières contiennent de nombreux documents sur les cours martiales ottomanes de 1919<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

La république d'Arménie soutient officiellement la reconnaissance internationale du génocide arménien, se fondant sur les travaux de la communauté des historiens, et déléguant le travail de lobbying à la diaspora dispersée à travers le monde<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Les rapports avec la Turquie sont toujours tendus, caractérisés par un blocus conjoint turc et azéri à la suite de la guerre du Haut-Karabagh, et l'absence de relations diplomatiques, malgré une tentative de réconciliation turco-arménienne en 2008 soutenue par les puissances occidentales, qui échoua en raison de la situation au Haut-Karabagh ainsi que la position négationniste de la Turquie<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>. Les protocoles turco-arméniens de 2008 sont définitivement enterrés en Modèle:Date-<ref>Modèle:Article.</ref>, après qu'Erdoğan a décalé la date de commémoration de la bataille de Gallipoli au Modèle:Date- (alors qu'elle est traditionnellement commémorée le 25) dans le but de réduire la portée de la célébration du centenaire du génocide arménien<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Notes et références

Notes

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Références

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Bibliographie

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Livres historiques et témoignages

Livres d'histoire et monographies

Articles

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Pour aller plus loin

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Articles connexes

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Passeport Nansen, pour les apatrides.

Histoires

Société

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Mémorial dédié aux victimes du génocide arménien, à Erevan.

Liens externes

Législation française

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