Mein Kampf

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Modèle:Infobox Livre Modèle:Lang (ou Mon combat en français) est un livre rédigé par Adolf Hitler entre 1924 et 1925.

Commencé pendant les neuf mois de sa détention à la prison de Landsberg à la suite du putsch de la Brasserie, l'ouvrage contient des éléments autobiographiques, l'histoire des débuts du Parti national-socialiste des travailleurs allemands (NSDAP) et diverses réflexions sur la propagande ou l'art oratoire. L'auteur expose, dans un style empreint de haine, la « conception du monde » du national-socialisme, avec ses composantes hégémoniques, belliqueuses mais aussi racistes et ouvertement antisémites, mêlée d'irrédentisme, d'ultra-nationalisme et de revanchisme. Si l'ouvrage peut être perçu comme un véritable « livre programme », les chambres à gaz (qui viennent tout juste d'être inventées aux États-Unis) n'y sont cependant pas évoquées, même si l'auteur effectue une allusion à l'utilisation des gaz de combat de la Première Guerre mondiale en lien avec la population juive d'Allemagne<ref name=":2" group="note">Mein Kampf, édition originale, page 772 (éd. fr. Mon Combat, Nouvelles Éditions latines, 1934, Modèle:P.).
Adolf Hitler explique que des gaz toxiques (comme ceux subis par des Allemands sur les champs de bataille) auraient dû être employés contre des juifs durant la Première Guerre mondiale (cité par Eugen Kogon, Hermann Langbein, Adalbert Rückerl, Les Chambres à gaz, secret d'État, coll. « Points/Histoire », éd. Seuil, 1987, Modèle:P. Modèle:ISBN, en ligne) : Modèle:Citation bloc</ref>.

Jusqu'en 2015, le Land de Bavière, héritier d'Adolf Hitler, exerce ses droits d'auteur. Le texte entre dans le domaine public le Modèle:Date, ce qui relance le débat sur l'opportunité de rééditer l'ouvrage.

Rédaction

La rédaction de Mein Kampf répond à plusieurs motivations de l'auteur<ref name="Oldenburg">Mein Kampf, manifeste de la haine. Documentaire de Modèle:Lien. ARTE [1].</ref> :

  1. Emprisonné du Modèle:Date au Modèle:Date<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> à la prison de Landsberg à la suite du putsch de la Brasserie, Hitler se sent trahi. Gouverné par l'émotion et la colère, il cherche un règlement de comptes personnel ;
  2. Du fait des avocats qu'il a dû engager pour sa défense, Hitler est criblé de dettes et la perspective de droits d'auteur n'est pas étrangère à sa démarche d'écriture ;
  3. Enfin et surtout, Hitler veut s'imposer politiquement et devenir la force idéologique principale des milieux nationalistes de son époque. La rédaction d'un texte qu'il conçoit comme un manifeste est pour lui une étape obligée de son parcours politique.

Lors de son emprisonnement, Hitler tape lui-même son texte sur une machine à écrire Remington ou le dicte parfois à quelques-uns de ses camarades emprisonnés, comme Rudolf Hess et Emil Maurice<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Originellement intitulé : Modèle:Lang (« Quatre ans et demi de lutte contre les mensonges, la stupidité et la couardise »), l'ouvrage prend son titre définitif : Modèle:Lang (« Mon Combat. Un règlement de comptes ») sur une idée de l'éditeur Max Amann<ref>Source : {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} historisches-lexikon-bayerns.de.</ref>. Les premiers lecteurs sont les fidèles de Hitler ; le succès du livre auprès des siens encourage Adolf Hitler à rédiger un second tome.

Hitler a quitté l'école très tôt et n'a pas l'habitude d'écrire, d'où un style confus ; l'ensemble est un fatras de considérations diverses avec de longues digressions. Pour les commentateurs de l'ouvrage comme l'Institut d'Histoire contemporaine de Munich, le manque de professionnalisme de l'auteur explique aussi pourquoi on a longtemps sous-estimé la nocivité du livre, les passages les plus sulfureux étant noyés dans un ensemble mal rédigé<ref name=Oldenburg/>.

Le texte d'origine a ensuite été remanié à plusieurs reprises par l'entourage de Hitler pour lui donner une forme plus cohérente et plus lisible. C'est du moins ce qu'affirme Otto Strasser, dont le frère Gregor Strasser était en détention avec Hitler à Landsberg-am-Lech, dans son ouvrage Hitler et moi (Hitler und ich) : Modèle:" Plus loin, le même auteur laisse entendre que Hitler n'aurait « jamais pardonné » à Bernhard Stempfle, qui fut l'une des victimes de la nuit des Longs Couteaux en 1934, d’avoir relevé autant d’insuffisances dans la relecture du manuscrit.

Après sa sortie de prison en décembre 1924, Hitler acheta un petit chalet à l'Obersalzberg pour se « mettre au vert » : c'est là qu'il termina le second tome de son livre avec l'aide de son aide de camp Rudolf Hess.

Un succès de librairie tardif

Fichier:Mein Kampf Völkischer Beobachter 31. Januar 1933.jpg
Encart publicitaire pour Mein Kampf paru le Modèle:Date- dans le journal nazi Völkischer Beobachter.

Le premier volume est publié le Modèle:Date ; le second le Modèle:Date se termine avec une dédicace à son « professeur »Modèle:Pas clair Dietrich Eckart. À sa parution, le livre — qui coûte le prix élevé, à l'époque, de douze reichsmarks — connaît un succès modeste : jusqu'en 1929, Modèle:Nombre du premier volume et seulement 13 000 du second<ref>Ian Kershaw, Hitler tome I, Modèle:P..</ref> sont vendus.

Après 1930, le tirage augmente fortement<ref>Ian Kershaw, Hitler tome I, Modèle:P..</ref>. La presse nazie encourage la lecture de Mein Kampf dans des termes très clairs. Le Modèle:Date, Hitler devient chancelier du Reich et présente son cabinet. Dès le lendemain, le 31 janvier, Modèle:Lien fait paraître dans le Völkischer Beobachter un encart intitulé « Le livre du jour : Mein Kampf d’Adolf Hitler » et dont le texte est le suivant : « Que va faire Hitler ? se demandent aujourd’hui des millions d’Allemands pleins d'espoir. Pour le savoir, il suffit de lire son livre. Ainsi vous connaitrez ses buts et sa volonté. Personne, ami ou adversaire, ne peut plus rester indifférent à ce livre<ref>Mein Kampf, Histoire d’un livre, Antoine Vitkine (sous la direction de Christophe Deloire), Flammarion enquête Modèle:ISBN</ref>. » Les ventes explosent et pas moins de Modèle:Nombre sont écoulés dans la seule année 1933<ref name=Oldenburg/>. Jusqu'en 1935, il s'en vend Modèle:Nombre<ref name="ReferenceA">Ian Kershaw, Hitler tome I, Modèle:P..</ref>. À partir d'avril 1936, il devient le cadeau de mariage de l'État aux couples allemands. Ian Kershaw estime le tirage à environ Modèle:Nobr d'exemplaires en allemand jusqu'en 1945<ref>Ian Kershaw, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>, ce qui représente près d'un foyer allemand sur deux. On estime qu'à cette époque un Allemand sur cinq a lu le livre, mais, habitués à une rhétorique radicale, beaucoup pensaient que ces idées fantasques ne seraient jamais mises en œuvre<ref name=Oldenburg/>.

Durant le Troisième Reich, on estime à 12 millions le nombre d'exemplaires vendus par Hitler, ce qui lui aurait permis d'acheter sa résidence secondaire, le Berghof, avec les droits d'auteur<ref name="lemonde05112015"/>. Ces revenus lui permirent aussi de renoncer à son traitement de chancelier en 1933, ce qui l’aida à légitimer davantage sa prise de pouvoir.Modèle:Référence nécessaire

Fichier:Mein Kampf as wedding present, Germany, 1936.jpg
Un mariage en Allemagne en 1936. « Le chancelier Hitler a décidé d'offrir à chaque ménage, à l'occasion de leur mariage, un exemplaire de son livre Mein Kampf. »

Le livre est ensuite traduit en seize langues étrangères<ref name="ReferenceA"/>, dont une dizaine par l'éditeur officiel. Pour des raisons politiques, les versions traduites sont souvent expurgées, modifiées ou inexactes. Par conséquent, on y trouve de nombreuses divergences idéologiques et sémantiques, parfois même jusqu'à rendre certaines versions tout à fait incohérentes et illisibles. Du reste, Hitler lui-même ne tenait pas à ce que le public étranger, notamment français, devine ses véritables intentions, et préférait la diffusion d'une version expurgée de ses passages les plus virulents<ref name="Christiaën"/>.

À partir de 1933, le livre devient une référence politique et est édité en plusieurs formats. On en fait notamment une version de luxe destinée aux dignitaires nazis. Une version en braille a également été publiée<ref name="ReferenceA"/>.

En 2015, les ventes totales de Modèle:Lang depuis sa parution sont estimées à Modèle:Nobr d'exemplaires<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Selon cette estimation, et d'après les estimations de Ian Kershaw plus haut mentionnées, Modèle:Nobr d'exemplaires auraient été autorisés après la chute du Troisième Reich.

En janvier 2014, le site d'investigation Modèle:Lien publie une étude, Modèle:" d'après Bertrand Guyard du Figaro, indiquant que la version e-book de Mein Kampf serait en tête des ventes sur la librairie en ligne Amazon (où une centaine de titres sont recensés<ref name="Point">« Quand « Mein Kampf » fait (de nouveau) florès », Le Point, 10 janvier 2014.</ref>), ainsi que sur iTunes, la plus importante plate-forme de téléchargement, et ce souvent sans que le texte soit précédé d'un avertissement au lecteur<ref name="Guyard">Betrand Guyard, « Mein Kampf, le livre d'Hitler, bat des records sur le Net », Le Figaro, 10 janvier 2014.</ref>. L'auteur de l'enquête, Chris Faraone, fait remonter à 2008 la première version pour liseuse de Mein Kampf (en traduction anglaise), mais date ce qu'il appelle le Modèle:" à 2013, au moment de la sortie d'une version Kindle du livre (en traduction anglaise) pour Modèle:Unité<ref name="Point"/>. Montecristo Editora, éditeur brésilien d'une version à succès de l'ouvrage, indique que ses ventes ont connu une croissance soudaine à la fin de l'année 2013 et que les acheteurs sont principalement américains et européens<ref>« Mein Kampf » : un éditeur brésilien fait exploser les ventes sur internet, Le Parisien, 10 janvier 2014.</ref>. Vocativ explique ces ventes par la crise économique, le goût de l'interdit<ref name="Guyard"/> et le format numérique lui-même, qui permet au lecteur de satisfaire sa curiosité en toute discrétion<ref name="Point"/>. Pour Hadrien Gardeur, cofondateur de la librairie en ligne Feedbooks, cette augmentation vient de l’effet « papier kraft » encouragé par les e-books : Modèle:" Selon Elite Minds, autre éditeur de l'ouvrage, Modèle:". Pour Robert Singer, président du Congrès juif mondial<ref>« « Mein Kampf », retour de flamme dématérialisée », Libération, 10 janvier 2014.</ref>, Modèle:". En France, les Nouvelles Éditions latines, qui disposent de l'exclusivité des droits jusqu'en 2016, ne proposent pas de version numérique du livre<ref>« « Mein Kampf » best-seller en livre numérique : « c’est l’effet papier kraft » », Les Inrockuptibles, 10 janvier 2014.</ref>.

Contenu

C'est tout à la fois un document autobiographique, le récit de la naissance et du premier développement du Parti nazi, et un essai et manifeste politique qui énonce les bases idéologiques du programme politique de son auteur. Modèle:Lang exprime plusieurs ambitions difficilement dissociables : le désir d'élimination des Juifs et des Tziganes au nom d'une théorie raciale, d'une militarisation expansionniste et d'un renouveau national allemand teinté de revanchisme.

Il annonce sans ambiguïté le programme du Parti nazi, fondé notamment sur la volonté de réunification des territoires à population germanique (le pangermanisme) ainsi que la nécessité de s'assurer, en Europe de l'Est, un « espace vital » allemand. Il comporte des menaces précises, qui ont fait écrire au maréchal Hubert Lyautey : Modèle:".

De même, le futur pape Pie XII déclare en 1929 : Modèle:Citation bloc

Fichier:Bundesarchiv Bild 183-58507-003, Besetzung des Sudetenlands, Grenzpfahl.jpg
Destruction d'un poste frontière lors du rattachement des Sudètes à l'Allemagne au détriment de la Tchécoslovaquie le 19 septembre 1938.

Selon Adolf Hitler :

Les points suivants sont traités dans le livre, mais pas nécessairement dans le même ordre.

  • Hitler commence par rappeler qu'il est né à la frontière austro-allemande. Il y voit un signe du destin suggérant qu'il doit unifier les peuples de langue germanique, plus particulièrement qu'il doit « ramener l'Autriche allemande à la patrie allemande » (incarnée par le Reich allemand de Bismarck), selon le principe qu’Modèle:". L'unification allemande est vue comme la condition préalable au développement d'une politique coloniale, elle-même condition de prospérité économique et démographique. « Lorsque le territoire du Reich contiendra tous les Allemands, s'il s'avère inapte à les nourrir, de la nécessité de ce peuple naîtra son droit moral d'acquérir des terres étrangères. La charrue fera alors place à l'épée, et les larmes de la guerre prépareront les moissons du monde futur. »<ref name=mk17/>
Fichier:03741Vienna1938.jpg
Après l'annexion par l'Allemagne, de nombreux juifs de Vienne subirent des humiliations par les nazis, comme le nettoyage des trottoirs de la ville, avec l'approbation d'une partie de la population.
  • Lors d'une brève affectation à Berlin (à l'époque en pleine disette) à la fin 1916<ref group="note">Ou au début 1917 ; le texte ne donne pas de référence temporelle très précise.</ref>, il « découvre » que : Modèle:" Selon Hitler, les « Juifs » sont non seulement des « planqués », mais encore, ils exploitent économiquement le peuple allemand à leur seul profit et camouflent cette activité en tentant de susciter la discorde (Bavière contre Prusse, grève des munitions, etc.).
  • Il raconte la nuit où « la vérité se fit jour dans [son] esprit » et où il « comprit en pleurant jusqu'au matin que le peuple juif travaillait délibérément à la ruine de l'Europe, et de l'Allemagne en particulier ».
  • Il développe sa théorie de la chute des civilisations antérieures : la domination se traduit par l'extension territoriale, qui aboutit au métissage, qui à terme se traduit par une « dégénérescence de la race initiale », laquelle mène inéluctablement à la décadence.
  • Il y développe aussi sa vision du racisme : d'après lui, les peuples « inférieurs » ne peuvent espérer survivre qu'en se métissant avec les peuples « supérieurs », en ont l'obsession, et parviennent à leurs fins quand ces derniers sont totalement métissés, et ne constituent plus un danger pour eux. C'est selon lui ce qui commence à se produire en Europe, y compris en Allemagne. C'est là une idée qui a pu être trouvée par exemple chez Gobineau.
  • Modèle:"
  • Il annonce sa position sur les rapports relatifs du parti et de la propagande : plus la propagande est efficace et moins il y aura besoin d'avoir de membres dans le parti, ceux-ci étant du même coup à la fois plus sûrs et plus faciles à surveiller.
  • Sur le plan organisationnel, il souligne les leçons à prendre de l'Église catholique : « Elle a reconnu très justement que sa force de résistance ne réside pas dans un accord plus ou moins parfait avec les résultats scientifiques du moment, résultats d'ailleurs jamais définitifs, mais dans son attachement inébranlable à des dogmes établis une fois pour toutes, et qui seuls confèrent à l'ensemble le caractère d'une foi. »<ref>Modèle:Lang, T. 2, chap. 3.</ref>
Fichier:Bundesarchiv Bild 146-1986-044-08, Stein-Pfalz, Eva Justin bei Schädelmessung.jpg
Eva Justin procédant à des mesures anthropométriques d'une femme rom.
  • Selon son livre :
    • Les individus handicapés doivent être éliminés (eugénisme actif) : « Anéantir avec une décision brutale les rejetons non améliorables. »<ref>Modèle:Lang, T. 1, chap. 2.</ref>
    • Modèle:"<ref>Modèle:Lang, T. 1, chap. 11, Modèle:P..</ref>.
    • Les peuples « inférieurs » doivent être asservis aux peuples « supérieurs » (dont le peuple allemand).
    • Tout peuple « supérieur » autre que le peuple allemand, s'il en existe, doit lui aussi être éliminé sans délai, car il constitue un dangerModèle:Référence nécessaire. Le métissage serait une autre façon de neutraliser leur danger à terme, mais ce serait au prix d'une perte d'identité de la « race ». Il faut interdire le métissage et il faut que le peuple menacé élimine l'autre.
  • La France est désignée comme un ennemi à abattre pour ses manœuvres anti-allemandes, considérées d'ailleurs comme logiques : « Je ne croirai jamais à une modification des projets que la France nourrit à notre égard ; car ils ne sont, au fond, que l'expression de l'instinct de conservation de la nation française. Si j'étais français et si, par conséquent, la grandeur de la France m'était aussi chère que m'est sacrée celle de l'Allemagne, je ne pourrais et ne voudrais agir autrement que ne le fait, en fin de compte, un Clemenceau. »
  • Autre citation : « C'est seulement lorsque ceci sera bien compris en Allemagne, quand on ne laissera plus la volonté de vivre de la nation s'égarer dans une défense purement passive, mais qu'on rassemblera toute notre énergie pour une explication définitive avec la France, et pour cette lutte décisive, qu'on jettera dans la balance les objectifs essentiels de la nation allemande, c'est alors seulement qu'on pourra mettre un terme à la lutte interminable et essentiellement stérile qui nous oppose à la France ; mais à condition que l'Allemagne ne voie dans l'anéantissement de la France qu'un moyen de donner enfin à notre peuple, sur un autre théâtre, toute l'extension dont il est capable. »

Plan

NB : Plan de l'édition française (Nouvelles Éditions latines)

Tome Modèle:Rom-maj : bilan

Fichier:Erstausgabe von Mein Kampf.jpg
Première édition de Mein Kampf, juillet 1925.

Préface de l'auteur

  1. La Maison familiale<ref group="note">Le premier chapitre décrit les années d'enfance de Hitler où il raconte ses premiers émois pan-germanistes et son refus obstiné (contre l'avis de son père) de devenir fonctionnaire, il rêve plutôt à une carrière de peintre. Le chapitre se termine avec la mort de son père et de sa mère et son départ pour Vienne.</ref>
  2. Années d'études et de souffrance à Vienne<ref group="note">Cinq années difficiles à Vienne où il vit de petits boulots et de son métier de peintre. Premières rencontres avec le syndicalisme et le national socialisme.</ref>
  3. Considérations politiques générales touchant mon séjour à Vienne
  4. Munich
  5. La guerre mondiale
  6. Propagande de guerre
  7. La Révolution
  8. Le commencement de mon activité politique
  9. Le parti ouvrier allemand
  10. Les causes de la débâcle
  11. Le peuple et la race
  12. La première phase du développement du parti ouvrier allemand national-socialiste

Tome Modèle:II : le mouvement national-socialiste

  1. Opinion philosophie et parti
  2. L'État
  3. Sujets de l'État et citoyens
  4. La personnalité et la conception raciste de l'État
  5. Conception philosophique et organisation
  6. Lutte des premiers temps – L'importance de la parole
  7. La lutte contre le front rouge
  8. Le fort est plus fort quand il reste seul
  9. Considérations sur le sens et l'organisation des sections d'assaut
  10. Le fédéralisme n'est qu'un masque
  11. Propagande et organisation
  12. La question corporative
  13. La politique allemande des alliances après la guerre
  14. Orientation vers l'Est ou politique de l'Est
  15. Le droit de légitime défense

L'édition française

Charles Maurras de l'Action française, parmi d'autres, souhaite disposer d'une traduction non expurgée de Mein Kampf, d’une part afin de démasquer qui, sur la scène politique française, est proche du nazisme, d’autre part pour cerner l’idéologie nazie<ref>Eugen Weber, Action française: royalism and reaction in twentieth century France, Stanford University Press, 1962, 594 p., Modèle:P.285.</ref>. Il est très loin d'être le seul. En effet, le paradoxe de ce livre veut que la traduction intégrale soit voulue à la fois par ses émules et par ses contradicteurs. Tel est encore le cas aujourd'hui.

À l'automne 1933, le général Georges Jacques Lachèvre, Saint-Cyrien, général de brigade, grand officier de la Légion d’honneur, actif au ministère des Anciens combattants, convoque André Calmettes, polytechnicien (promotion 1922) et germaniste, et lui remet les deux tomes de Mein Kampf en allemand ; il lui demande de lui dire ce qu’il penserait d’un extrait à l’usage du public français. André Calmettes conclut à une traduction intégrale. Avec une équipe de collaborateurs, il s’attelle à la traduction du texte en cinq mois, d'Modèle:Date- à Modèle:Date-. Pour l'édition, Jacques Lachèvre contacte Fernand Sorlot, éditeur fasciste<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, qui accepte de s'engager dans le projet malgré le copyright de la maison d'édition allemande, Modèle:Lien. Le ministère des Anciens combattants n'est mentionné à aucun moment, de manière à ne pas compromettre directement le gouvernement<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

La LICA (Ligue internationale contre l'antisémitisme, qui deviendra la LICRA), organisation de gauche fondée en 1927 par, entre autres, Lazare Rachline et Bernard Lecache, noue une alliance secrète avec l'éditeur Fernand Sorlot appartenant à un bord politique complètement opposé : préalablement à l'édition, la LICA (certains de ses membres ayant le soutien d'hommes d'affaires)<ref>Modèle:Ouvrage</ref> lui verse une importante somme d'argent, Modèle:Nombre, correspondant à l’achat de Modèle:Nombre de l'ouvrage<ref name="lemonde05112015"/> ; Modèle:Nombre doivent être écoulés par la LICA, les Modèle:Nombre sont destinés à Modèle:" Un des contributeurs, Marcel Bleustein-Blanchet, indique que lorsque le livre a paru, il a été envoyé notamment à tous les députés et sénateurs. Un sondage a été fait auprès d'une vingtaine de destinataires : aucun n'avait lu Mein Kampf. Modèle:"

En février 1934, la maison d'édition proche de l'Action française, les Nouvelles Éditions Latines — toutes nouvelles de fait, puisqu'elles ont été fondées en 1928 par Fernand Sorlot, proche de la droite maurassienne germanophobe — publie Modèle:Lang en français<ref>Adolf Hitler, Modèle:Lang — Mon Combat, Nouvelles Éditions Latines, Paris, 1934, trad. J. Gaudefroy-Demombynes et A. Calmettes, In-8°, 688 Modèle:P.</ref>. L'ouvrage, ramené à un seul volume de 688 pages sous-titré Mon Combat, est tiré à Modèle:Unité.

Au printemps 1934, Hitler apprend la traduction intégrale et la publication de Mein Kampf en France. Il est furieux. En effet, proposer des traductions expurgées fait partie de son système de propagande qui prévoit des publications tenant compte des conditions particulières et des manières de voir qui règnent dans les pays auxquels il les destine : « Par cette méthode, on obtiendra ce résultat qu’une thèse, conforme aux intérêts de l’Allemagne, sur la question des minorités nationales en Europe, sera présentée, pour être publiée dans les différents pays, de façon à s’adapter aux différentes manières de voir. »<ref>Les instructions secrètes de la propagande allemande, texte complet des documents confidentiels publiés par « le Petit Parisien », Collection : Le vrai visage des maîtres du {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:|  }} }} Reich, 64 p., 1933.</ref>Dans cette optique, il autorisera une traduction en 1938 aux Éditions Fayard<ref>Adolf Hitler, Ma Doctrine, Arthème Fayard, Paris, 1938, In-8°. 344 Modèle:P.</ref>. Celle-ci est allégée, expurgée, voire carrément falsifiée. Une phrase comme : « […] la France nation impérialiste est l’ennemie mortelle de l’Allemagne […] » reste, mais par le biais d'une citation de l'un des discours rapportés, y devient quelques pages plus loin « La frontière entre l’Allemagne et la France est définitivement fixée. Les peuples français et allemands égaux en droit ne doivent plus se considérer comme ennemis héréditaires mais se respecter réciproquement. »<ref>Modèle:Lien web.</ref>

Il décide alors, via la maison d'édition Verlag Franz Eher à laquelle il a donné tous les droits de reproduction et de traduction, de poursuivre les Nouvelles Éditions Latines devant le tribunal de Commerce de la Seine pour violation de droit d'auteur et contrefaçon. Il demande la mise au pilon de l'ouvrage, une amende de Modèle:Unité par exemplaire et des dommages et intérêts d'un montant de Modèle:Unité.

Hitler est alors considéré en France comme un simple écrivain<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Il saisit la Société des gens de lettres qui s'associe à sa plainte<ref name="lepoint">Article du journal Le Point du 19 mars 2009.</ref>. Les juges estiment que Modèle:"<ref name="lepoint"/>, reconnaissant donc le bien-fondé de la plainte.

Lors de son procès, Fernand Sorlot est défendu par les avocats Louis Gallié et Philippe Lamour. Considérant qu'il s'agit d'Hitler auteur littéraire et non d'Hitler chancelier du Reich, Philippe Lamour récuse l'intervention de l'ambassade allemande et exige qu'Hitler constitue personnellement avoué auprès du tribunal. Hitler s'y résout non sans avoir fait connaître son mécontentement au gouvernement français. Philippe Lamour profite de ce procès pour montrer le nazisme sous son vrai jour et fustiger les dangers de la politique exercée par les démocraties. Les défendeurs plaident que Modèle:" La justice accorde au plaignant un franc symbolique de dommages-intérêts et impose à l'accusé l'obligation de détruire son stock. En 1940, le livre est inscrit sur la liste Otto mais (selon son fils Jean) Fernand Sorlot parvient à en faire imprimer 15 à Modèle:Nombre dans une imprimerie clandestine entre 1934 et 1940<ref name=":1">Modèle:Ouvrage</ref>, et en offre 2 000 à la Résistance.

L'éditeur, Fernand Sorlot, souligne à plusieurs reprises l'actualité du livre et l'intérêt vital pour les Français de connaître ce Modèle:"<ref name=":2" group="note"/>. En exergue sur la couverture figure donc une phrase du maréchal Hubert Lyautey : Modèle:" Dans son ouvrage, Antoine Vitkine<ref name=":1"/> fait justice d'une légende qui s'est constituée autour de cette phrase souvent citée de Lyautey. Après le procès, la C.G.C. (Confédération de Groupements des Contribuables), puissante association politiquement très à droite, patronnée par Lyautey, publie une brochure : « Mein Kampf ou le livre interdit aux Français »<ref>Modèle:Article.</ref>. Les auteurs, Charles Kula et Émile Bocquillon, disent approuver le chancelier « sur près des deux tiers » de ses idées, en particulier sur les juifs, le marxisme, le bolchevisme, la franc-maçonnerie, la presse. Et Lyautey les en félicite, ce qui donne à sa phrase une certaine ambiguïté<ref>Modèle:Article.</ref>.

Dans l'« Avertissement des éditeurs » rédigé par le Général Lachèvre mais signé abusivement par Sorlot dans l'édition imprimée, il relève les menaces très lourdes à l'endroit de la France et souligne que Modèle:" Hitler ayant Modèle:".

Indiquant que Hitler considère la France comme le principal obstacle à ses visées, il le cite : Modèle:" Il objecte encore : Modèle:" et conclut : Modèle:"

La traduction — issue de l'édition allemande de 1933 parue chez Franz Eher, à Munich<ref>Mon Combat, Modèle:P..</ref> — se veut intégrale et neutre<ref group="note">Cependant, en page 380, le traducteur prend la décision qu'il annonce en note : Modèle:"</ref>, avec quelques notes éparses, mais sans commentaire. Dans le jugement rendu par le tribunal de commerce de la Seine le Modèle:Date, il est indiqué que la fidélité de la traduction n'est pas contestée<ref name=":0">Archives de Paris, cote D2U3 5452, jugement rendu le 18 juin 1934 par la Modèle:1re chambre du tribunal de commerce de la Seine entre les sociétés d'édition Franz Eher et les Nouvelles Éditions latines.</ref>.

Plus récemment, Jacqueline Carnaud, traductrice spécialiste de la même période, dit de cette traduction intégrale de 1934 : Modèle:"

En revanche, l'équipe éditoriale qui publie en 2021, chez Fayard, la version critique Historiciser le mal considère, quant à elle, que la traduction fait preuve de parti-pris anti-allemands et antisémites<ref name="FranceCulture">« Éditer Hitler : comment désarmer le passé ? Avec Sophie de Closets, Florent Brayard et Antoine Vitkine », France Culture, L'invité(e) des matins par Guillaume Erner, le Modèle:Date-.</ref>.

L'opinion du traducteur

Le Modèle:Date, le traducteur André Calmettes publie un article dans le Journal de l'École polytechnique (dont il est issu) : « Pourquoi j’ai traduit Modèle:Lang<ref group="note">L'article est paru dans X information du 25 février 1934, page 223.</ref> ».

Modèle:Citation bloc

En Modèle:Date, à l'occasion d'un entretien, Bertrand de Jouvenel demande à Hitler pourquoi il n'a pas modifié les chapitres consacrés à la France avant chaque nouvelle édition : Modèle:Citation bloc

Rééditions après la guerre

En France, après la guerre, Fernand Sorlot procède à la réédition de l’œuvre, considérant que ce ne sont pas seulement les Français des années 1930-1940 qui devaient connaître ce livre, mais également les jeunes, notamment ceux qui, à une enquête célèbre, répondaient : « Hitler ? Connais pas. » En 1978, la LICA, poursuit en justice Fernand Sorlot, défendu par Raymond de Geouffre de la Pradelle, qu'elle avait, avant guerre, incité à publier Mein Kampf.

À l'issue du procès, la LICA obtient Modèle:Unité de dommages et intérêts, Modèle:Non neutre

Statut juridique, rééditions et adaptations

Modèle:Encadré Adolf Hitler étant mort en 1945, son ouvrage est entré dans le domaine public le Modèle:Date-, à l'instar des œuvres de n'importe quel auteur 70 ans après sa mort<ref name="lemonde08012016">Modèle:Lien web.</ref>. Cette situation est à l'origine de débats qui opposent la liberté d'expression à la lutte contre le racisme, ou consistant à déterminer si la diffusion de l'ouvrage présente intrinsèquement un caractère incitatif ou si celle-ci peut au contraire être envisagée comme un moyen de lutter contre le nazisme : diffuser le texte commenté permettrait de mieux faire connaître le contenu de l'idéologie nazie, et donc de mieux lutter contre elle, voire de se prémunir contre les techniques déployées pour instaurer un régime totalitaire<ref name="lemonde05112015">Modèle:Lien web.</ref>.

Si le contexte dans lequel l'ouvrage a été rédigé est aujourd'hui désuet, les idées ultra-nationalistes et ouvertement racistes qu'il contient, mais aussi les logiques qu'il met en place comme les fondements mentaux sur lesquels il s'appuie (haine des étrangers, oppression des minorités, propension à la violence, pouvoir de fascination de la dictature…), n'en demeurent pas moins dangereux car potentiellement explosifs à l'époque contemporaine, dans une Europe où s’exacerbent les crispations identitaires et la xénophobie, mais aussi dans des pays culturellement plus éloignés comme en témoigne le succès de l'ouvrage en Inde<ref name=Inde>Modèle:Lien web.</ref> ou dans sa traduction en langue arabe. Alors que le texte est facilement disponible sur Internet (dans des éditions neutres mais aussi apologétiques), une réédition papier, accompagnée d'un solide appareil critique, semble une nécessité, même si cela fait encore débat<ref name=Oldenburg/>.

En Allemagne

Fichier:Prinzregentenplatz 16 Muenchen-1.jpg
16, Prinzregentenplatz à Munich (2010).

Malgré les soubresauts de l'histoire, Hitler est toujours resté domicilié à Munich, au 16 de la Prinzregentenplatz où il avait ses Modèle:Lien.

Le Land de Bavière, ayant hérité de tous les biens d'Adolf Hitler, détenait de ce fait les droits d'auteur internationaux de Modèle:Lang jusqu'au Modèle:Date<ref name="lemonde05112015"/>. En tant qu'administrateur de la succession d'Hitler, le ministère des Finances exerçait pleinement ses droits d'auteurs, donnant avec conditions (éditions partielles, obligation d'ajouts de commentaires critiques), ou refusant aux éditeurs, le droit de publier de nouveau Modèle:Lang, pour empêcher toute exploitation idéologique ou commerciale du livre<ref name=Oldenburg/>. La réédition intégrale du livre était ainsi interdite, seule était autorisée la vente des livres publiés avant 1945. Après l'arrivée du livre dans le domaine public, le Land de Bavière n'exerce plus de droits patrimoniaux sur le texte, mais conserve des droits moraux, notamment celui du « respect de l'œuvre » et la défense de son « intégrité<ref>Modèle:Ouvrage</ref> ».

En Allemagne, l’Institut d’histoire contemporaine (IFZ) de Munich, qui avait déjà réédité les discours d’Hitler dans l'indifférence générale, publie le Modèle:Date une nouvelle édition de Mein Kampf accompagnée de Modèle:Unité visant à expliciter le texte original. Il s'agit d'un travail commencé en 2009 par l’historien Christian Hartmann et trois de ses confrères<ref name="lemonde08012016"/>.

Au Canada (Québec)

Au Québec, il est possible de se procurer Mein Kampf, autant dans les librairies indépendantes que dans celles des grandes chaînes de magasins. Il n'existe aucune loi limitant la vente de ce livre.

En France

Jusqu'en 2016

En France, les Nouvelles Éditions latines (N.E.L.), qui sont liées à la droite nationaliste française germanophobe<ref>Modèle:Lien web.</ref>, ont publié en 1934 la traduction intégrale de l'ouvrage, sans l'autorisation de l'auteur, et proposent depuis cet ouvrage dans leur catalogue. Quelques centaines d'exemplaires par an sont écoulés<ref name="lemonde05112015"/>, l'institut GFK estimant au total à 2 500 le nombre de ventes annuelles dans le pays<ref name="lepoint14102015"/>.

En 1934, l’éditeur munichois de l'ouvrage engage une action en contrefaçon à l’encontre de l'édition française, non autorisée et en exergue de laquelle le maréchal Lyautey est cité : Modèle:" Le tribunal de commerce de la Seine estime que Modèle:", et donne gain de cause à l'éditeur d’Hitler<ref name="Christiaën">Simon Christiaën, « “Mein Kampf” dans le domaine public : assisterons-nous à une banalisation de l’horreur ? », Les Échos, 8 janvier 2014.</ref>. En 1938, une nouvelle traduction, sans les passages anti-français, est proposée par Fayard sous le titre Ma doctrine<ref name="lepoint14102015"/>.

En 1979, la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (LICRA) intente une action en justice<ref>Voir sur ladepeche.fr.</ref> afin que celle-ci tranche sur le statut de l'ouvrage : document historique, ou incitation à la haine raciale ? L'éditeur français est condamné pour ce dernier motif en 1978<ref name="Christiaën"/>, puis la cour d'appel de Paris tranche, dans un arrêt du Modèle:Date<ref group="note">L'instance judiciaire et la date de l'arrêt sont rappelés en première page de l'ouvrage et sur internet dans un article de Pierre Lemieux, titré « Liberté d'expression absolue », publié le Modèle:Date- dans les colonnes du bimensuel Le Québécois libre, no 39.</ref>, en faveur de la première interprétation, autorisant donc la vente du livre, compte tenu de son intérêt historique et documentaire, mais assortit cette autorisation de l'obligation d'insérer en tête d'ouvrage, juste après la couverture et avant les pages de garde, un texte de huit pages<ref name="lepoint14102015"/>. Ce texte met en garde le lecteur, notamment en rappelant par quels aspects l'ouvrage ne respecte pas la loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881 modifiée par la loi du Modèle:Date<ref group="note">Notamment de ce qui était à l'époque son Modèle:Nobr, l'alinéa 5 de l'Modèle:Nobr, l'alinéa 2 de l'Modèle:Nobr et l'alinéa 3 de l'Modèle:Nobr.</ref>, et en faisant suivre ce rappel des dispositions légales par un survol historique des méfaits du Troisième Reich.

Passage dans le domaine public

Depuis le Modèle:Date, les N.E.L. ne sont plus en situation d'exclusivité, et d'autres éditeurs peuvent proposer de nouvelles traductions du texte.

En France, les éditions Fayard — déjà éditrices du livre en 1938 — annoncent, le Modèle:Date, qu'elles publieront une réédition de Mein Kampf en 2016. Cette nouvelle édition est traduite par Olivier Mannoni<ref>« Le traducteur et le grimoire nazi » par Florence Aubenas sur lemonde.fr du Modèle:Date-.</ref> et se réalise sous le contrôle d'un comité d'historiens français et étrangers - avec les historiens spécialistes français Florent Brayard et allemand Andreas Wirsching qui en assurent la codirection - qui établit depuis plusieurs années l'appareil critique<ref name="lepoint14102015">« Édition : “Mein Kampf” sera bien publié en 2016 en France par Fayard », 14 octobre 2015.</ref>,<ref>« Mein Kampf sera bien publié par Fayard en 2016 » sur lefigaro.fr, 13 octobre 2015.</ref>. La traduction, contrairement à l'ancienne, se veut fidèle au texte, sans ajouts littéraires, Olivier Mannoni déclarant : Modèle:"

Parmi les nombreuses réactions suscitées par cette annonce, Jean-Luc Mélenchon s'oppose à cette réédition du Modèle:" dans une lettre ouverte adressée aux éditions Fayard<ref name="lemonde05112015"/>,<ref>« La supplique de Mélenchon » sur challenges.fr.</ref>,<ref group="note">« Non ! Pas Mein Kampf quand il y a déjà Le Pen ! »</ref>.

Dans ce contexte de forte agitation médiatique, la nouvelle édition est reportée par Fayard à 2020, au plus tôt<ref>Voir sur livreshebdo.fr.</ref>. Fayard sort finalement son édition critique en juin 2021, sous le titre Historiciser le mal<ref name="FranceCulture"/>, disponible chez les libraires sur commande uniquement, à un prix élevé (Modèle:Euro), avec une couverture et une mise en page peu sophistiquées et sans qu'apparaisse le nom d'Hitler sur la couverture, tout cela allant à l'encontre des pratiques commerciales usuelles<ref name=":2" />. L'éditeur insiste ainsi sur la valeur strictement scientifique de l'édition, l'objectif étant d'expliquer le livre original. Cette édition est surtout à destination des professeurs, étudiants et passionnés de cette époque<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Les bibliothèques publiques peuvent obtenir gratuitement un exemplaire du livre. Les droits sont intégralement reversés à la Fondation Auschwitz-Birkenau<ref name=":2"/>.

Élie Barnavi a noté que l'appareil de notes de cette édition rappelle la mise en page talmudique...<ref>Historia, siège-du-mal-et-strapontins-du-crime [2]</ref>. Cette référence est volontaire et explicite dans l'édition critique allemande publiée par l'Institut für Zeitgeschichte : l'introduction des éditeurs mentionne le Talmud comme source d'inspiration de leur choix typographique, illustrations photographiques à l'appui<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

En Inde

En Inde, le livre a été traduit dans plusieurs langues officielles de l'Inde<ref name=Inde/>. La version anglaise a été vendue à plus de Modèle:Nombre de 2003 à 2010 par la maison d'édition Modèle:Lien. Son auteur y est considéré comme un personnage historique comme les autres, au point que son nom est devenu une marque commerciale<ref>Modèle:Lien web.</ref> et un nom commun pour désigner un trait de caractère d'une personne autoritaire ou très stricte.

Aux Pays-Bas

Aux Pays-Bas, la possession de Modèle:Lang (Modèle:Lang en néerlandais) est autorisée, mais pas sa vente, interdite depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, et pénalement punissable depuis 1987<ref>« Faut-il autoriser « Mijn Kamp » ? », Le Nouvel Observateur, 19 septembre 2007.</ref>.

En Russie

En Russie, les livres rédigés par les dirigeants de l'Allemagne nazie sont considérés comme des publications à caractère extrémiste, mais Mein Kampf n'était pas mentionné comme un ouvrage interdit jusqu'à fin mars 2010. L'interdiction a été promulguée à la suite d'une décision de justice du tribunal d'Oufa dans l'Oural, qui l'a qualifié d'extrémiste. Le parquet général russe a, depuis, fait figurer Mein Kampf sur la liste des livres interdits<ref>« La Russie interdit Mein Kampf », Le Figaro, 26 mars 2010.</ref>.

En Suisse

En Suisse, la vente du livre n'est pas interdite légalement, mais celui-ci n'est pas en libre-service sur les rayons.

Selon Modèle:Me Philippe Kenel, président genevois de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (LICRA) : Modèle:"

Johanne Gurfinkiel, secrétaire général de la Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation (CICAD), a déclaré : Modèle:"

Diffusion en arabe

Modèle:Article détaillé Une traduction en arabe réalisée par Luis al-Haj, originellement nommé Luis Heiden, qui avait fui en Égypte après la Seconde Guerre mondiale, est publiée en 1963. En 1995, le livre, dont la couverture arbore une croix gammée et une photo d'Hitler, est réédité par les éditions du Bisan à Beyrouth : Modèle:Nombre ont été vendus jusqu'en 1996<ref>Voir sur independent.co.uk.</ref>. Le livre est également distribué par Al-Shourouq à Ramallah pour les Territoires palestiniens.

Selon l'Agence France-Presse, le livre qui a été interdit par Israël est autorisé en 1999 par l'Autorité palestinienne. Il atteint la Modèle:6e dans la liste palestinienne des meilleures ventes<ref>Voir sur telegraph.co.uk.</ref>,<ref>Voir sur jewishvirtuallibrary.org.</ref>. En 2007, il est présenté à la Foire internationale du livre du Caire par une maison d’édition syro-égyptienne, al-Kitab al-Arabi, dont le représentant, Mahmoud Abdallah, déclare : Modèle:"

Diffusion en manga

Mein Kampf a été publié en japonais sous forme de manga en l'an 2000 par les éditions East Press<ref>Voir Daniel Costelle, Apocalypse Hitler, éditions Acropole, 2011.</ref>.

Notes et références

Notes

<references group="note"/>

Références

Modèle:Références nombreuses

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Bibliographie

Éditions intégrales de Modèle:Lang

Éditions d'extraits de Modèle:Lang

  • Mein Kampf, Mon combat, Extraits, préf. de Georges Saint-Bonnet, éditions Vita, 1938.
  • Extraits de « Modèle:Lang » [par Adolf Hitler], accompagnés de commentaires/ par E. L. Michel. Paris : Les Belles éditions, (s.d.), Modèle:Nb p., 1938.
  • Abrégé de Modèle:Lang : pages choisies et commentées/ par N. Marceau. Paris : Éditions du Comité Thaelmann, 1938, Modèle:Nb p.
  • Éclaircissements sur Mein Kampf d'Adolf Hitler : le livre qui a changé la face du monde, extraits commentés par Jacques Benoist-Méchin, Albin Michel, Modèle:Date-.
  • Extraits de Modèle:Lang (Mon combat) [par Adolf Hitler], accompagnés de commentaires. Paris : Les Éditions R.R., 1939, Modèle:Nb p.
  • Français, connaissez-vous Modèle:Lang ? [Extraits de « Modèle:Lang » d'A. Hitler, d'après la traduction de Gaudefroy-Demonbynes et A. Calmettes. Préface de Léon Mabille]. Paris : Impr. I.I.C., 1939, Modèle:Nb p. (Collection Paix et Liberté ; 7).
  • Mein Kampf : pages choisies et classées par Valdo Durrleman, Carrières-sous-Poissy, La Cause, 1939.
  • Par les textes de Adolf Hitler. La Doctrine hitlérienne, Hitler et la France (« Modèle:Lang »)/ commentaires de C.-Louis Vignon. Paris : Gagey, 1962, Modèle:Nb p.

Études et essais

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Presse

Filmographie

Articles connexes

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Liens externes

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