František Kupka

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Modèle:Homon Modèle:Infobox Artiste

Fichier:Salon d'Automne 1912, Paris, works exhibited by Kupka, Modigliani, Csaky, Picabia, Metzinger, Le Fauconnier.jpg
Le Salon d'Automne au Grand Palais du 1er octobre au 8 Novembre 1912 avec Amorpha, Fugue en deux couleurs de Kupka et des sculptures d'Amedeo Modigliani, Groupe de femmes de Joseph Csaky, La Source de Francis Picabia, Modèle:Lien de Jean Metzinger et Les Montagnards attaqués par des ours de Henri Le Fauconnier.

František Kupka, dit François Kupka, né à Opočno (royaume de Bohême) le Modèle:Date et mort à Puteaux (Hauts-de-Seine), le Modèle:Date, est un peintre tchèque comptant parmi les pionniers de l'abstraction avec Vassily Kandinsky, Gino Severini, Piet Mondrian, Kasimir Malevitch, Auguste Herbin et Robert Delaunay<ref>Ludmila Vachtova, « Kupka : ondes de choc », dans Beaux Arts Magazine, no 74, décembre 1989, Modèle:P..</ref>,<ref name="Kupka7">Serge Fauchereau, Kupka, Albin Michel, coll. « Les grands maîtres de l'art contemporain », Paris, 1988, Modèle:P..</ref>.

Durant ses quatre-vingt-cinq années de vie, il a vu de nombreux bouleversements de l'art, du symbolisme au pop art, en passant par l'impressionnisme, le cubisme, et bien sûr l'art abstrait, mais a toujours gardé son indépendance, sa liberté par rapport à tous les grands « -ismes » de l'art. Pionnier de l'abstraction, il refusa pourtant toujours l'appellation d'« artiste abstrait » et s'en expliqua ainsi : Modèle:Citation.

Biographie

Enfance et formation artistique

Premier de cinq enfants d'une famille modeste, fils d'un notaire et officier dans la petite ville d'Opočno, en Bohême, František Kupka a quinze ans quand il invente un alphabet mélangeant les écritures grecque, cyrillique et latine dont il se sert pour rédiger son journal. Il apprend le métier de sellier. Il s'intéresse assez vite à la peinture et apprend en autodidacte jusqu'à ses dix-sept ans, où il reçoit un enseignement à l'école de métiers de Jaroměř, avec un professeur féru de spiritisme (très à la mode en cette fin de siècle), pour le préparer au concours de l'Académie des beaux-arts de Prague. Il réussit le concours en 1889 et s'inscrit dans la section Peinture sacrée et historique. Il est diplômé de l'Académie de Prague dans l'atelier du professeur František Sequens.

Il rejoint en 1892 l'Académie de Vienne, qui jouit d'un grand renom. La ville est alors en pleine effervescence : Gustav Mahler y compose ses symphonies, Gustav Klimt commence à peindre, Hugo von Hofmannsthal publie ses poèmes en prose, Karl Kraus philosophe et Sigmund Freud fait son apparition. C'est l'atmosphère de la ville qui le stimule, plus que les cours de l'Académie, relativement semblables à ceux qu'il avait déjà reçus à Prague<ref>Serge Fauchereau, Kupka, Modèle:P..</ref>.

Arrivée à Paris et premières grandes œuvres

En 1896, Kupka s'installe à Paris, à Montmartre, où se concentre la bohème de l'époque, artistes et poètes. Il vit d'abord très pauvrement, puis, en 1898, loue un atelier et commence à gagner sa vie comme illustrateur pour des revues ou créateur d'affiches pour des cabarets, tout en continuant ses tableaux en parallèle. Il illustre également des nouvelles d'Edgar Allan Poe, avec en particulier l'aquatinte en couleur, L'Idole noire, où une statue colossale se dresse à contre-jour dans la pénombre d'un paysage désolé<ref>Serge Fauchereau, Kupka, Modèle:P..</ref>.

À partir de 1901, et jusqu'en 1907, après avoir participé à des périodiques humoristiques et littéraires comme Le Rire et Cocorico, il se met à collaborer intensément à L'Assiette au beurre, hebdomadaire satirique à tendance anarchisante, à laquelle participèrent notamment Juan Gris, Félix Vallotton et Jacques Villon. Kupka prend une orientation anticléricale et antimonarchiste, qui l'éloigne de la théosophie et du spiritisme de ses jeunes années. Il réalise trois numéros spéciaux : L'Argent (11 janvier 1902), Religions (7 mai 1904) et La Paix (Modèle:Date-). Il y est dur et offensif envers ceux qu'il dénonce comme les profiteurs et les oppresseurs : les marchands cupides, le Kaiser, le Tsar. Ses dessins sont beaucoup plus élaborés que ceux des autres peintres qui ont participé à la revue. Kupka souhaite qu'on ne sous-estime pas son œuvre d'illustrateur. Dans La Création dans les arts plastiques, il affirme que l'illustration est Modèle:Citation

Sa vie se stabilise en 1904, date à laquelle il s'installe définitivement avec Eugénie Straub à Puteaux, à côté de chez son ami Villon. En 1905, il suit des cours de physiologie à la Sorbonne. Il travaille également au laboratoire de biologie et s'intéresse à des problèmes d'optique et de mécanique, en plus de son étude de l'histoire et de l'archéologie. Il pense que ces études vont l'aider dans son art, dont il n'est pas satisfait depuis quelque temps<ref>Serge Fauchereau, Kupka, Modèle:P..</ref>.

En 1905, il réalise des planches pour illustrer l'ouvrage de Jean de Bonnefon, qui adapte à la scène le Cantique des Cantiques. Il poursuit jusqu'en 1909 cette œuvre, qui comprend Modèle:Nombre publiés en 1931 par l'industriel et mécène tchèque Waldès. Fortement influencées par la Sécession viennoise, ces illustrations du livre biblique ont été exposées à Paris en 2005 au musée d'Art et d'Histoire du judaïsme. Au cours de la même période, il illustre L'Homme et la Terre, d'Élisée Reclus, édité en Modèle:Nombre (1905-1908). Il livre aussi des illustrations à Je sais tout, dont les Sept merveilles du monde, en novembre 1909.

Passage à l'art non-figuratif

En 1910 survient la première rupture stylistique : Kupka s'oriente vers l'art non figuratif. En 1912, le Salon d'automne accepte d'exposer des œuvres non figuratives. Kupka est alors le premier à présenter au public parisien des toiles abstraites (Amorpha, fugue à deux couleurs, Prague, Narodni Galerie et Amorpha, chromatique chaude, Malá Strana, musée Kampa). Au Salon des indépendants, Kupka est exposé avec les peintres cubistes, mouvement qui l'intéresse beaucoup, mais il refuse d'y être assimilé. À cette époque, il se regroupe chez son ami Villon avec de nombreux artistes, tels Marcel Duchamp, Jean Metzinger, Francis Picabia et Albert Gleizes, dans un groupe qui fut appelé le groupe de Puteaux, ou le groupe de la Section d'or. On y discute d'art, de sciences, de mathématiques et de divers concepts à la mode, tout en présentant ses peintures et ses théories aux autres artistes. Le groupe s'intéresse de très près aux travaux cubistes : Metzinger et Gleizes les défendent, tandis que Duchamp, Picabia et Kupka sont plutôt sceptiques. Kupka écrit d'ailleurs dans La Création dans les arts plastiques : Modèle:Citation

Les membres produisent un unique numéro d'une revue appelée La Section d'or, le 9 octobre 1912, auquel collaborent Guillaume Apollinaire, Max Jacob, Pierre Reverdy, André Salmon, Roger Allard et Maurice Princet<ref>Serge Fauchereau, Kupka, Modèle:P..</ref>.

En 1913, il termine La Création dans les arts plastiques, un recueil de textes écrits directement en français depuis 1910, qui ne sera publié qu’en 1923, et uniquement en traduction tchèque : Modèle:Citation bloc

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La guerre

Dès la déclaration de guerre d'août 1914, bien qu'il fréquente les milieux anarchistes parisiens et soit antimilitariste, Kupka s'engage comme volontaire et se retrouve sur le front dans la Somme, dans la même compagnie que le poète Blaise Cendrars qui l'évoque dans La Main coupée<ref>Serge Fauchereau, Kupka, Modèle:P..</ref>. En 1915, il tombe gravement malade et est évacué à Paris, où il active la résistance tchèque anti-allemande. Il devient même président de la Colonie tchèque de France, qui fédère les associations d'immigrants en France et qui se donne comme but d'enrôler des volontaires tchèques dans la Légion étrangère<ref>Jean-Philippe Namont, La Colonie tchécoslovaque. Une histoire de l'immigration tchèque et slovaque en France (1914-1940), Paris, Institut d'études slaves, 2011, Modèle:P..</ref>, et surtout les légions tchécoslovaques. En 1918, il est à nouveau mobilisé, et sert sous les ordres du maréchal Foch. Il termine la guerre avec le grade de capitaine et reçoit la Légion d'honneur.

Retour à l'art

Fichier:Père-Lachaise - Division 87 - Columbarium 22690-22714.jpg
Plaque au cimetière du Père-Lachaise.

Après la guerre, il reprend plusieurs toiles laissées inachevées, poursuit ses recherches sur la lumière et le mouvement et réoriente son style vers une peinture plus figurative. En 1921, sa première exposition monographique est organisée à la galerie Povolozky, à Paris. En 1923, il est nommé professeur aux Beaux-Arts de Prague, mais reste cependant à Paris avec la charge de s'occuper des boursiers tchèques. Il rencontre un industriel tchèque, Jindrich Waldes, qui devient son mécène.

En 1931, il participe à la fondation du mouvement Abstraction-Création, créé par Auguste Herbin, en opposition à la peinture de la Nouvelle objectivité allemande et au surréalisme. Alors qu'il l'a depuis longtemps délaissé, Kupka réintroduit le noir dans sa palette<ref>L. Vachtova, op. cit., Modèle:P..</ref>. Il quitte le groupe en 1934.

En 1936, il participe à l'exposition « Cubism and Abstract Art » au Museum of Modern Art de New York. De 1939 à 1945, il est réfugié à Beaugency avec sa femme, Eugénie Straub. En 1946, il participe au premier Salon des réalités nouvelles. En 1958, le musée d'Art moderne de la Ville de Paris organise une rétrospective posthume, un an après sa mort.

Ses cendres sont inhumées au cimetière du Père-Lachaise (Modèle:87e, case 22696).

Style artistique

Romantisme et symbolisme

Kupka, comme de nombreux artistes, a commencé par suivre les styles appris à l'Académie, notamment le romantisme, tardif mais toujours en vogue dans les académies de Prague et de Vienne. En témoigne son tableau Vue de Dobruska (1889), peint dans la plus grande tradition classique.

Dès son arrivée à Paris, il s'oriente cependant vers des thèmes symbolistes, sans pour autant faire exclusivement des peintures symbolistes. De cette période datent les nombreuses illustrations pour L'Assiette au beurre, notamment la couverture de L'Argent, dans lequel l'Argent est un personnage au ventre-coffre-fort et au nombril-serrure, qui tient dans sa main un ouvrier le poing levé. De même, les dessins à l'intérieur de la revue sont parfaitement symbolistes : un curé prêche devant une immense foule avec un Jésus sur une croix en bas de laquelle se trouvent des sacs d'or ; l'Argent courtise une Marianne naïve et, alors qu'au loin la foule hurle : Modèle:Citation, il dit simplement : Modèle:Citation ; dans un autre dessin, l'Argent écrase la foule et force un homme à écrire Modèle:Citation sur une table de loi<ref>Serge Fauchereau, Kupka, Modèle:P..</ref>.

Le passage à l'abstraction

Kupka arrive à l'abstraction après un long travail de recherche. À partir de 1908, ses illustrations dans sa revue Prométhée traduisent une grande recherche artistique : Kupka s'interroge longuement sur la perspective, faisant de nombreux essais, dans ses illustrations mais aussi dans ses tableaux, Les Touches de piano (1909) ou Grand Nu (1909). Il étudie également le mouvement à travers le tableau Femme cueillant des fleurs (1909-1910). Ses personnages deviennent peu à peu flous, comme dans une photographie « bougée ». Le mouvement et le temps sont travaillés par les ombres et par les changements de couleur de la gauche vers la droite du tableau. Il produit ensuite une toile intitulée Madame Kupka parmi les verticales (1910-1911), sur laquelle le visage de sa femme est enfermé entre des traits verticaux. Dès lors, les formes géométriques s'imposent à lui, et il passe dans l'abstraction.

Œuvres

Les dates des œuvres sont celles retenues par les musées qui les conservent, mais certaines peuvent être regroupées par séries à partir de 1907.

Impressionnisme et symbolisme

Fauvisme

Entre 1908 et 1910 : transition vers l'abstraction

Fichier:Jakobsstab-2.jpg
Utilisation d'un bâton de Jacob moins perfectionné que celui acquis par Tycho Brahe en 1564, pour un usage astronomique sur un globe céleste à striures rayonnantes, gravure extraite de l'Introductio geographica de Petrus Apianus, 1532.

Après 1910 : abstraction

Fichier:FullMoon2010.jpg
La Lune avec les projections rayonnantes d'impact autour du cratère lunaire Tycho en bas à gauche surtout, et Copernic un peu en haut du centre.

Ouvrage théorique

  • La Création dans les arts plastiques, 1910-1913 ; réédition en 1989 aux Éditions du Cercle d'Art, Paris<ref>Le texte original a disparu dans les archives de la Gestapo. L. Vachtova, op. cit., Modèle:P..</ref>.

Notes et références

Modèle:Références

Bibliographie

Ouvrages
  • Pascal Rousseau, Le Rêve de Kupka. La vérité nue de la peinture, Paris, Institut national d'histoire de l'art, coll. « Dits », 2020.
  • Frantisek Kupka, L'Homme et la Femme dans la quatrième dimension, Modèle:P. du catalogue de l'exposition Hypnos, au musée de l'Hospice Comtesse à Lille (14 mars au 12 juillet 2009).
  • Le Cantique des Cantiques, Paris, musée d'Art et d'Histoire du judaïsme / Le Cercle d'art, 2005 (épuisé).
  • Michel Seuphor, L'Art abstrait, ses origines, ses premiers maîtres, Paris, Maeght, 1949.
  • Maximilien Gauthier, Bernard Nebout et Émile-Henry Tilmans, André Lhote, František Kupka, Jean-Gabriel Daragnès, Société des artistes rouennais et de Normandie / Les Affiches de Normandie, 1949.
  • Jean Cassou, Kupka, Paris, musée national d'Art moderne, 1958.
  • Jean Cassou, Panorama des arts plastiques contemporains, Paris, Gallimard, 1960.
  • Gladys Beurdeley-Fabre, "La création artistique comme métaphore du vivant : de l'œuvre de Kupka comme organisme au sein du milieu artistique parisien", Catalogue de l'exposition : Frantisek Kupka, Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, 1989.
  • Dora Vallier, L'Art abstrait, Paris, Le Livre de Poche, 1980.
  • Serge Fauchereau, Kupka, Paris, Albin Michel, coll. « Les grands maîtres de l'art contemporain », 1988.
  • Pavel Chalupa, François Kupka à L´Assiette au Beurre, Prague, Chamarré, 2008.
  • Georges Roque, Qu'est-ce que l'art abstrait ?, Paris, Gallimard, coll. « Folio Essais », 2003.
  • Ludmila Vachtova, František Kupka, Prague, Odeon, 1967.
Articles
  • Ludmila Vachtova, « Kupka : ondes de choc », Beaux Arts Magazine, no 74, décembre 1989, Modèle:P.-95.
  • Pierre Brulé, « Kupka et le rapport entre création picturale et modèle musical », Revue des études slaves, t. 74, fasc. 1, 2002, Modèle:P. (lire en ligne).

Liens externes

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