Le Décalogue (série de films)

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Modèle:En-tête label Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Série télévisée détaillée

Le Décalogue (Modèle:Lang) est une série de dix téléfilms psychologiques de 1988 réalisés par Krzysztof Kieślowski, d'après le scénario qu'il a écrit avec Krzysztof Piesiewicz, et produits par Telewizja Polska et Zespół Filmowy « Tor ». Le premier épisode à être diffusé est Modèle:Souverain-, le Modèle:Date- ; les films suivants de la série sont diffusés entre le Modèle:Date- et le Modèle:Date-. Deux des téléfilms du Décalogue Modèle:Incise sont sortis en version longue au cinéma sous les titres Tu ne tueras point et Brève histoire d'amour en 1988.

La série de Kieślowski et Piesiewicz se réfère thématiquement aux Dix commandements de la Bible. Presque tous les films inclus dans Le Décalogue, qui se déroulent en Pologne durant les Modèle:Nobr, sont liés par la figure d'un homme mystérieux interprété par Artur Barciś. Le personnage de Barciś observe les transgressions des personnages principaux, qui violent le tabou moral établi par Le Décalogue et font face aux conséquences éthiques de leurs actions.

Le Décalogue constitue l'une des œuvres cinématographiques les plus importantes de la carrière de Kieślowski et Piesiewicz, apportant au premier une certaine notoriété en Europe de l'Ouest ; à la Mostra de Venise, la série reçoit le prix FIPRESCI. Le Décalogue figure également sur la liste vaticane de films importants pour sa valeur morale.

Production

Conception et écriture

Un homme aux cheveux gris en costume avec une cravate regardant vers la gauche.
Krzysztof Piesiewicz, ici en 2005, coscénariste du Décalogue.

L'avocat Krzysztof Piesiewicz, qui a déjà travaillé avec le réalisateur Krzysztof Kieślowski sur le film Sans fin, a l'idée du Décalogue en 1984. Kieślowski est d'abord sceptique mais l'accueil hostile réservé à Sans fin Modèle:Incise convainc le réalisateur d'accepter la proposition de PiesiewiczModèle:Sfn. Dans une interview accordée à Mikołaj Jazdon des années plus tard, Piesiewicz justifie son initiative comme suit : Modèle:Citation.

La fascination de Piesiewicz pour les thèmes religieux découle de son intérêt pour le personnalisme chrétien. En tant que néophyte, Piesiewicz renouvelle son intérêt pour le Sermon sur la montagne, feuillette les livres de Simone Weil et rencontre son traducteur Andrzej Wielowieyski. Il se refamiliarise également avec l'Ancien et le Nouveau TestamentModèle:Sfn. Finalement, Kieślowski et Piesiewicz se mettent d'accord pour tourner dix histoires, qui font en quelque sorte référence aux dix commandements judéo-chrétiensModèle:Sfn. Kieślowski a raconté qu'avec le temps, il a développé une motivation particulière pour laquelle il a décidé de réaliser Le Décalogue : Modèle:CitationModèle:Refn,Modèle:Sfn.

Au départ, Kieślowski prévoit seulement d'écrire le scénario avec Piesiewicz, qu'ils remettraient à dix réalisateurs débutantsModèle:Sfn. Dès le début du projet, Kieślowski et Piesiewicz décident que l'action du Décalogue se déroulerait dans un lotissement de Varsovie. Les deux hommes travaillent sur le scénario dans l'appartement de Piesiewicz, rue Klaudyny, l'avocat suggérant au réalisateur des idées tirées de la pratique judiciaire, d'anecdotes, de fantaisies ou même de ses propres souvenirs d'enfanceModèle:Sfn. L'écriture du scénario dure plus d'un an, après quoi les textes de dix épisodes sont envoyés à Telewizja Polska à l'automne 1986Modèle:Sfn. Le scénario est accueilli très positivement par les consultants de TVP, parmi lesquels Andrzej Kołodyński écrit : Modèle:CitationModèle:Refn,Modèle:Sfn.

L'un des motifs les plus célèbres du Décalogue Modèle:Incise est créé pendant le travail du script. Selon Kieślowski, c'est de Witold Zalewski, le directeur de production, que vient l'idée : Modèle:CitationModèle:Refn. Kieślowski décide alors que la série a besoin de ce personnage, mystérieux, que peu de gens remarquentModèle:Sfn.

Les dix téléfilms sont initialement simplement numérotés de un à dix sans autre titre. L'association avec l'énoncé des commandements n'est explicitée qu'après les nombreuses interrogations des journalistes lors de la projection à la Mostra de Venise en 1989<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. L'énoncé de chaque commandement n'apparaît pas dans le générique. Ils sont toutefois placés en exergue dans l'édition DVD pour éviter des erreurs d'attribution, en partant d'interprétations, de la part des spectateurs<ref name="dvdconversation" />.

Réalisation

Photo en noir et blanc d'un homme avec de grandes lunettes fumant une cigarette.
Krzysztof Kieślowski, ici en 1994, réalisateur et coscénariste du Décalogue.

En Modèle:Date-, le président de la télévision polonaise, Janusz Roszkowski, chef du comité de la radio et de la télévision, accepte de financer Le Décalogue. Cependant, il explique aux auteurs du scénario que la chaîne de télévision, appauvrie, ne peut fournir de l'argent que pour huit films au lieu des dix prévusModèle:Sfn. La production est confiée au studio Tor, dont le directeur artistique est Krzysztof Zanussi. Afin de financer Le Décalogue, Zanussi a l'idée de tourner les premiers épisodes en double version : une version TV et une version cinéma. Les versions cinéma devaient être distribuées à l'étranger et attirer les investisseurs occidentauxModèle:Sfn. Toutefois, pour être réalisée, l'idée de Zanussi doit être approuvée par le Comité de la cinématographie. Grâce à la médiation d'Irena Strzałkowska, le comité contribue à financer deux versions cinématographiques de la série : Tu ne tueras point et Brève histoire d'amour. En même temps, Kieślowski décide de réaliser lui-même toutes les parties du Décalogue, confiant cependant le tournage à différents directeurs de la photographieModèle:Sfn.

La réalisation du projet se complique lorsque les directeurs de la photographie et les assistants potentiels refusent initialement de travailler avec Kieślowski. Par exemple, pour tourner Tu ne tueras point, le réalisateur parvient à convaincre Sławomir Idziak à la seule condition qu'il puisse utiliser un filtre vert fait à la mainModèle:Sfn. Le travail sur l'ensemble de la série se déroule également dans des conditions inconfortables. Kieślowski passe treize à quatorze heures par jour à tourner et à monter Le DécalogueModèle:Sfn. Entre-temps, le budget de la série s'épuise ; Zanussi doit se rendre en Europe occidentale à la recherche de sponsors, mais d'autres bailleurs de fonds potentiels Modèle:Incise refusent de financer la sérieModèle:Sfn. Ce n'est que lorsque le producteur berlinois Manfred Durmiok de Sender Freies Berlin accepte de mettre des fonds que le travail sur l'ensemble du projet peut être achevéModèle:Sfn. Le budget estimé pour la série est d'environ cent mille dollarsModèle:Sfn.

Le succès inattendu de la version cinématographique de Modèle:Souverain- contribue largement à la diffusion de la série. Tu ne tueras point, admis de justesse dans la compétition principale au Festival de Cannes, scandalise d'abord le public avec sa longue scène de meurtre, mais connaît finalement un grand succès (prix du jury et prix FIPRESCI)Modèle:Sfn. Un accueil tout aussi enthousiaste est réservé à Brève histoire d'amour, qui attire l'attention des critiques occidentaux non seulement sur les précédents films de Kieślowski mais aussi sur Le DécalogueModèle:Sfn.

Bande sonore

Un homme au crâne dégarni et aux petits yeux, souriant en regardant l'objectif.
Zbigniew Preisner, ici en 2011, compositeur de la bande sonore du Décalogue.

La bande sonore du Décalogue est composée par Zbigniew Preisner. Elle est enregistrée en Modèle:Date- au studio Radiowy Dom Sztuki, à Katowice. Les enregistrements sont publiés pour la première fois en 1991 en France sous le nom Les Dix Commandements. Le Décalogue par le label musical Amplitude. En 1992, l'album est publié en Pologne par Kompania Muzyczna Pomaton sous le nom de Dekalog. Muzyka filmowa. La bande sonore est rééditée à plusieurs reprises au Royaume-Uni et en France<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Modèle:Pistes

Liste des téléfilms

Décalogue Modèle:Rom-maj

Modèle:Saison de série télévisée/Épisode

Décalogue Modèle:II

Un bâtiment beige avec des colonnes sur plusieurs étages.
L'hôpital Modèle:Lang, décor principal de Modèle:Souverain-<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Modèle:Saison de série télévisée/Épisode

Décalogue Modèle:III

Petit parc avec une statue et un bâtiment blanc entre deux routes.
La Plac Trzech Krzyży est un lieu important de Modèle:Souverain-<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Modèle:Saison de série télévisée/Épisode

Décalogue Modèle:IV

Bâtiment rectangulaire vitré.
L'aéroport de Varsovie-Chopin apparaît brièvement dans Décalogue Modèle:IV bien qu'il soit d'une grande importance pour le récit<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Modèle:Saison de série télévisée/Épisode

Décalogue Modèle:V

Tunnel avec, par dessus, une route et des bâtiments.
Dans Décalogue Modèle:V, le personnage de Jacek lance une pierre sur une voiture depuis le sommet d'un tunnel. Ce tunnel se trouve sur la route W-Z empruntée par les protagonistes de Décalogue Modèle:III<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Modèle:Saison de série télévisée/Épisode

Décalogue Modèle:VI

Femme aux cheveux bruns portant une robe blanche.
Grażyna Szapołowska incarne le rôle de Magda dans Décalogue Modèle:VI Brève histoire d'amour.

Modèle:Saison de série télévisée/Épisode

Décalogue Modèle:VII

Femme blonde souriante, de face.
Maja Barełkowska incarne Majka dans Décalogue Modèle:VII.

Modèle:Saison de série télévisée/Épisode

Décalogue Modèle:VIII

Portail d'entrée composé de deux colonnes carrées et d'un grillage.
Zofia donne son cours d'éthique à l'université de Varsovie dans Décalogue Modèle:VIII<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Modèle:Saison de série télévisée/Épisode

Décalogue Modèle:IX

Homme chauve à la tête ronde de face portant des lunettes.
Piotr Machalica joue le rôle de Roman dans Décalogue Modèle:IX.

Modèle:Saison de série télévisée/Épisode

Décalogue Modèle:Rom-maj

Timbre rouge comportant un dessin de dirigeable au-dessus de la planète Terre.
Timbre issu de la série Polarfahrt 1931 apparaissant dans Décalogue Modèle:Rom-maj.

Modèle:Saison de série télévisée/Épisode

Diffusion

En Modèle:Date-, Le Décalogue est présenté en salles hors compétition à la Mostra de Venise, où il reçoit un accueil très positif ; l'ensemble de la série y reçoit le prix FIPRESCIModèle:Sfn. Au début de 1990, l'œuvre de Kieślowski et Piesiewicz commence à être distribuée à la télévision française, et, en mars de la même année, elle fait ses débuts dans les salles de cinéma en France. En Pologne, la première diffusion télévisée du Décalogue est suivie par environ Modèle:Nobr de téléspectateursModèle:Sfn, et Tadeusz Lubelski rapporte en 1993 que le Décalogue est toujours diffusé dans les cinémas parisiens deux ans et demi plus tardModèle:Sfn,Modèle:Sfn. En 2002, Telewizja Polska a vendu les droits de diffusion de la série à Modèle:Nobr dans Modèle:NobrModèle:Sfn. Selon le portail JP's Box-Office, les recettes estimées de la distribution en salle du Décalogue jusqu'en 2000 s'élevent à plus de Modèle:Unité<ref>Modèle:Lien web.</ref>, tandis que Box Office Mojo estime les recettes de la diffusion répétée de la série à Modèle:Unité<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Réception

Réception critique en Pologne

Le Décalogue a reçu un accueil houleux de la part des critiques de cinéma polonais ; selon Mirosław Przylipiak, l'acceptation, parfois l'admiration, ont prévalu, les points les plus âprement discutés de l'œuvre étant l'attitude des auteurs vis-à-vis de la religion, la fidélité de la série aux réalités de la Pologne de l'époque et la technique cinématographiqueModèle:Sfn.

Le Décalogue et la religion

La question la plus débattue parmi les critiques polonais est celle de l'attitude des auteurs de la série vis-à-vis de la religion. Le père Jacek Bolewski considère le Décalogue comme une série profondément enracinée dans les vérités de foi catholiques, bien que plus proche de l'esprit que de la littéralité des dix commandements. Krzysztof Teodor Toeplitz trouve à la série des traits plus protestants. Selon lui, le Décalogue suggère la présence de Dieu comme un législateur dur et cruel de l'Ancien Testament, et non comme le protecteur miséricordieux de l'humanité du Nouveau TestamentModèle:Refn. Małgorzata Szpakowska propose une approche différente du Décalogue ; elle le définit comme une série suggérant que les commandements sont impossibles à respecter dans la société contemporaine. Parallèlement, Przylipiak perçoit Le Décalogue comme porteur d'un message universel, selon lequel l'homme doit être responsable de ses actes. Tadeusz Szyma partage ce point de vue, soulignant l'originalité et l'illustration bravache des commandements du Décalogue plus proche de la perspective séculièreModèle:Sfn. Hanna Borowska, sur un ton plus agressif à l'égard de Kieślowski, a déclaré que le réalisateur du Décalogue Modèle:Citation et ne propose aucune solution en matière de morale humaine, qui dans la série semble dépourvue de la présence de DieuModèle:Sfn.

Fidélité aux réalités de la Pologne

Grands immeubles gris.
Immeubles d'habitation à Varsovie, dans le quartier d'Ursynów, lieu principal du Décalogue.

L'attaque la plus violente lancée par les critiques polonais contre le Décalogue porte sur la question de la fidélité de la série aux réalités de la Pologne de l'époque. Dans son pamphlet contre Kieślowski, Zygmunt Kałużyński affirme que Modèle:CitationModèle:Refn. Kałużyński n'apprécie que le cinquième épisode du Décalogue, traitant les autres films de la série de Modèle:Citation. Małgorzata Szpakowska affirme que les personnages du Décalogue Modèle:CitationModèle:Refn. Jan Olszewski a également traité la série comme adaptée à une thèse préconçueModèle:Sfn.

En même temps, certains critiques défendent Le Décalogue contre ces accusations. Maria Malatyńska justifie l'accusation d'avoir Modèle:Citation par la nécessité pour le metteur en scène de construire une bonne dramaturgie. Przylipiak, en revanche, nie la question de l'« artificialité » de la série, affirmant que le réalisateur problématise l'attitude des personnages du Décalogue dans les limites de la probabilité, afin de forcer les protagonistes à réfléchir constamment à leurs propres actes. De nombreux critiques polonais sont en outre frappés par la vision de la réalité polonaise dans les années 1980. Jerzy Niecikowski a écrit : Modèle:CitationModèle:Refn. Stanisław Wyszomirski a déclaré que Modèle:CitationModèle:Refn,Modèle:Sfn.

Profondeur psychologique et aspect visuel

Les critiques polonais n'ont généralement pas remis en question la maîtrise des acteurs et de la caméra du réalisateur. Szyma qualifie Le Décalogue de moralisme subtil de premier ordre, dont l'auteur n'expose aucune supériorité ou aucun mentalisme envers le spectateur. Par exemple, Szyma analyse Le Décalogue Modèle:VII comme suit : Modèle:CitationModèle:Refn,Modèle:Sfn. Sur le plan visuel, Wyszomirski considère Le Décalogue comme la série la plus extraordinaire de l'histoire de la télévision polonaise, et Przylipiak apprécie particulièrement la bravoure du travail de mise en scène des différents cadreurs : Modèle:Citation.

Réception critique en dehors de la Pologne

Homme, souriant et regardant vers la gauche, habillé d'un costume à nœud-papillon.
Artur Barciś, interprète de l'homme mystérieux, ici en 2000 ; son personnage énigmatique a été interprété de plusieurs manières différentes.

Dans les pays anglo-saxons

Le Décalogue est accueilli avec enthousiasme par la critique anglo-saxonne. Quentin Cartis, du journal britannique The Independent, a déclaré : Modèle:CitationModèle:Refn,<ref name="socing">Modèle:Article.</ref>. Le réalisateur américain Stanley Kubrick écrit en 1991 une introduction flatteuse à l'édition en langue anglaise du scénario du Décalogue, dans laquelle il note la capacité « très rare » de Kieślowski et Piesiewicz à Modèle:CitationModèle:Refn,<ref name="skonkk">Modèle:Lien web.</ref>. Roger Ebert qualifie la série de Kieślowski et de Piesiewicz de Modèle:Citation étrangère (grands films), justifiant ce choix par la sensibilité des cinéastes à montrer de vrais dilemmes moraux : Modèle:CitationModèle:Refn,<ref name="ebert">Modèle:Lien web.</ref>. Jonathan Rosenbaum du magazine Chicago Reader déclare que Le Décalogue lui rappelle stylistiquement le cinéma d'auteur conceptuel des années 1960 Modèle:Incise bien qu'il ait été tourné dans une autre décennie<ref>Modèle:Lien web.</ref>. David Denby écrit de manière allusive dans The New Yorker que dans la série de Kieslowski et de Piesiewicz, la qualité du scénario et du jeu des acteurs dépasse largement les films américains Modèle:CitationModèle:Refn,<ref name="Daden">Modèle:Lien web.</ref>. Le critique Stephen Holden du New York Times qualifie explicitement Le Décalogue de Modèle:CitationModèle:Refn,<ref name="hold">Modèle:Lien web.</ref>.

En France

Une admiration similaire accompagne la première du Décalogue en France. De nombreux critiques français interprètent Le Décalogue à travers le prisme du symbolisme commun des épisodes individuels. Les critiques soulignent que les personnages de la série regardent souvent à travers une fenêtre ou une porte, dans lesquelles Anne-Marie Baron du magazine Cinéma 89 trouve des motifs de mise en abyme : Modèle:Citation. Selon d'autres critiques, l'homme mystérieux joué par Artur Barciś est un type particulier de héros observant, qui n'interfère pas avec le destin des autres personnages. Françoise Audé, de la revue Positif, interprète le personnage joué par Barciś comme Modèle:Citation. Alain Masson du même magazine trouve dans Décalogue Modèle:Rom-maj (le seul épisode où l'homme mystérieux n'apparaît pas) une autre figure symbolique Modèle:Incise. Pascal Pernod est également impressionné par le symbolisme de l'œuvre, affirmant que le réalisateur met un signe égal entre le rôle du hasard et de la nécessité dans le monde : Modèle:Citation. Marcel Martin de La Revue du cinéma considère le réalisateur du Décalogue comme Modèle:CitationModèle:Sfn. Joël Magny des Cahiers du cinéma trouve une ambiance métaphysique aux filmsModèle:Sfn. Seul Antoine de Baecque des Cahiers refuse d'entrer dans Modèle:Citation, affirmant que les histoires racontées par le réalisateur Modèle:CitationModèle:Sfn.

Un exemple particulier de surinterprétation du Décalogue en France est la question des bouteilles de lait, qui apparaissent dans la plupart des films du cycle. Yann Tobin de Positif associe le plan d'une bouteille de lait gelée dans Décalogue Modèle:Rom-maj à la métaphore de l'enfant cherchant le sein de sa mère ; Pernod affirme même que Modèle:CitationModèle:Sfn. Kieślowski a lui-même rejeté cette interprétation, soulignant : Modèle:CitationModèle:Refn,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Distinctions

Pour Le Décalogue, Krzysztof Kieślowski reçoit plusieurs récompenses : les prix FIPRESCI et ARCA CinemaGiovani à la Mostra de Venise 1989, le prix de la critique au International Films Meeting de Dunkerque et au festival des films du monde de Montréal en 1989, le prix de l'Office Catholique International de cinéma au festival de Saint-Sébastien 1989, le prix de la critique cinématographique au festival international du film de São Paulo 1989, le prix de l'écran d'or de la meilleure réalisation de la part du magazine polonais Ekran<ref name="filmpolski" />, le prix du meilleur film étranger du syndicat français de la critique de cinéma<ref>Modèle:Lien web</ref> et le prix Humanum de l'Union de la presse cinématographique belge en 1990<ref>Modèle:Lien web</ref> et le prix spécial pour la réalisation exceptionnelle d'un film étranger du National Board of Review en 2000<ref name="filmpolski" />.

Analyse

Le psychanalyste slovène Slavoj Žižek, utilisant la théorie de Jacques Lacan, dans son étude du Décalogue, remet en cause la nature métaphysique de la série, contrairement aux critiques exaltant l'œuvre de Kieślowski et de Piesiewicz. Selon Žižek, Kieslowski Modèle:CitationModèle:Sfn. Contrairement à Kieslowski lui-même, Žižek approfondit le thème du lait dans Le Décalogue : dans Décalogue Modèle:Rom-maj, le signal de la glace fondante, dans laquelle tombe le fils d'un informaticien, est la dilution d'une bouteille ; les héros du Décalogue Modèle:II et du Décalogue Modèle:IV achètent des bouteilles de lait ; l'héroïne du Décalogue Modèle:VI renverse la bouteille sur la table lorsqu'elle découvre qu'elle lui a été offerte par un admirateur indésirableModèle:Sfn. Žižek affirme également, contrairement aux interprétations habituelles de la série, qu'en fait chaque commandement est évoqué simultanément par plusieurs épisodes du Décalogue. Par exemple, Décalogue Modèle:Rom-maj (filmé et diffusé en premier) peut être assimilé au premier commandement, tandis que cette chronologie en désordre peut être vue comme une manifestation du rejet de DieuModèle:Sfn ; Décalogue Modèle:Rom-maj est plus proche du deuxième commandement, Décalogue Modèle:II du troisièmeModèle:Etc.Modèle:Sfn.

Marek Haltof, professeur d'études cinématographiques, interprète Le Décalogue comme un portrait presque documentaire et pessimiste de la société polonaise à la fin de la République populaire de Pologne, et non pas comme une série de films religieux. Haltof fait valoir que la majeure partie de l'action du Décalogue Modèle:CitationModèle:Sfn. Selon Haltof, la forme du Décalogue en tant que traité métaphysique est influencée avant tout par le personnage joué par Artur Barciś, qui Modèle:CitationModèle:Sfn. Ruth Perlmutter, une historienne du cinéma philadelphienne, fait valoir que, bien que l'homme mystérieux joué par Barciś soit perceptible dans une certaine mesure, il établit à peine un contact visuel et n'interagit pas avec les autres personnages ; Modèle:Citation<ref>Modèle:Article.</ref>. Pour les critiques de cinéma Vincent Amiel et Gérard Pangon, les dix téléfilms, bien qu'ils s'inspirent du décalogue biblique, n'en sont pas pour autant des illustrations au sens strict du terme. Selon eux, le thème de chaque commandement est présent dans chaque téléfilm lui correspondant mais inscrit au sein d'un scénario qui fait la part belle aux histoires singulières et aux choix des personnages. Le réalisateur semble surtout vouloir montrer la complexité et l'aspect parfois paradoxal du rapport à la loi dans les situations tirées de la réalité<ref name="dvdconversation">Modèle:Extrait vidéo.</ref>.

Selon le philosophe William Jaworski, tous les films du Décalogue Modèle:CitationModèle:Refn,<ref name="jaro">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Postérité

Homme aux cheveux gris, de face, souriant, portant un costume noir et une chemise bleue claire.
Juliusz Machulski, réalisateur de Superprodukcja, film dans lequel Artur Barciś reprend son rôle de l'homme mystérieux.

Le Décalogue s'est révélé être une œuvre importante dans la carrière de Krzysztof Kieślowski ; grâce au succès de son interprétation cinématographique des Dix Commandements, Kieślowski consolide sa position internationale en Europe de l'Ouest, et les projections cinématographiques de la série sont accompagnées de rétrospectives des films précédents du réalisateurModèle:Sfn. Selon Monika Talarczyk, Le Décalogue s'est avéré être un pionnier de la télévision de qualité polonaiseModèle:Sfn. Des réalisateurs tels que Milcho Manchevski<ref>Modèle:Lien web.</ref>, Mira Nair<ref>Modèle:Lien web.</ref>, Jean-Pierre et Luc Dardenne<ref>Modèle:Lien web.</ref> et Ramin Bahrani<ref>Modèle:Lien web.</ref> ont cité Le Décalogue parmi leurs films préférés. Piotr Trzaskalski, Filip Bajon et Łukasz Barczyk, entre autres, ont également exprimé leur appréciation de la série (notamment les cinquième et sixième parties)<ref>Modèle:Article.</ref>. Le Décalogue a également été inclus dans les listes des films en langue étrangère les plus importants de tous les temps par l'American National Society of Film Critics (2002)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, Time (2005)<ref>Modèle:Lien web.</ref>, The Village Voice (2007)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, Empire (2019)<ref>Modèle:Lien web.</ref>, Time Out (2019)<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En 1995, Le Décalogue est inclus dans une liste de Modèle:Nobr ayant une valeur morale particulière dans le contexte de la liste vaticane de films importants<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

De nombreux réalisateurs polonais ont réagi à l'héritage du Décalogue. En 1992, Rafał Wieczyński réalise une parodie de la série intitulée Modèle:Lang (Modèle:Litt. Un court-métrage sur l'amour, la mort et un commandement de plus), basée sur un triangle amoureux entre une fille, un facteur amoureux d'elle et un cambrioleur<ref>Modèle:Lien web.</ref>. La comédie Modèle:Lang (2003) de Juliusz Machulski contient une parodie de l'homme mystérieux, joué par Artur Barciś comme dans Le Décalogue, apparaissant dans le film de Machulski à chaque fois que le personnage principal doit prendre des décisions trivialesModèle:Sfn. En 2009, Andrzej Mańkowski produit dix courts métrages pour la série Dekalog 89+, cette fois conformément à l'idée originale de Kieslowski, les dix épisodes étant réalisés par dix cinéastes de la nouvelle génération (Leszek Korusiewicz, Tomasz Olejarczyk, Bartosz Paduch, Adrian Panek, Wojciech Jagiełło, Marcin Bortkiewicz, Kristoffer Karlsson Rus, Tomasz Matuszczak, Andrzej Mańkowski et Rafał Samusik)<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Małgorzata Szumowska dans son film Body (2015) fait ironiquement référence à l'iconographie de certains épisodes du Décalogue (Modèle:Rom-maj, Modèle:IV, Modèle:V) et se moque en même temps de la division stéréotypée en hommes rationnels et femmes hystériques attribuée aux personnages de Kieślowski et PiesiewiczModèle:Refn,<ref name="podsi">Modèle:Article.</ref>.

Michał Oleszczyk a résumé la valeur esthétique et la signification du Décalogue des années plus tard comme suit : Modèle:CitationModèle:Sfn.

Sortie en VHS, DVD et 4K

En Pologne, les premières copies légales du Décalogue sur cassettes VHS sont vendues dès 1993, par la maison d'édition de Varsovie APF Zespół Wideo<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Dès 2003, Le Décalogue est distribué en DVD par Telewizja Polska et Warner Home Video<ref>Modèle:Lien web.</ref>. En 2015, Le Décalogue fait l'objet d'une reconstruction numérique ; les éventuels dommages sont éliminés du matériel source (rayures, écaillage de l'émulsion, marques de départ, éraflures dans l'image), mais aussi le grain excessif, l'instabilité du cadre ou le scintillement de l'arrière-plan. La reconstruction numérique est réalisée par les employés du département de reconstruction et de numérisation du Centre de documentation et de collections de programmes de la TVP. La reconstruction a été réalisée à partir de négatifs empruntés à la Modèle:Lang, scannés en qualité 4K<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

Modèle:Liens

Notes et références

Citations originales

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Notes

Modèle:Traduction/Référence Modèle:Références

Références

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Modèle:Palette Modèle:Portail Modèle:Bon article