Système éducatif au Japon

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}
Révision datée du 22 mai 2023 à 21:14 par 72.10.129.250 (discussion) (→‎Études primaires et secondaires : Il n’y a pas de lycée dans le système japonais.)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)

Modèle:À sourcer

Fichier:Japanese classroom.jpg
Salle de classe d'un collège japonais

Le système éducatif au Japon est caractérisé par une sélection importante des élèves avec des concours et la cohabitation de systèmes publics et privés. Il est géré par le ministère de l'Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie, tout en ayant une organisation très décentralisée puisque les collectivités locales assurent la gestion matérielle, humaine (effectifs, inscriptions, services aux élèves et aux professeurs) et pédagogique (inspection, application des programmes) des établissements, les préfectures s'occupant plus particulièrement des établissements secondaires publics, des écoles spécialisées et des établissements privés, et les municipalités de l'enseignement primaire (maternelles et élémentaires) et secondaire de premier cycle (les collèges) public.

Histoire

Le système éducatif au Japon contemporain fut créé ex nihilo, dès le début de l'ère Meiji en s'inspirant principalement du modèle scolaire allemand tel qu'il prévalait dans la seconde moitié du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle et privilégiant, avant tout, l'ordre, la discipline, la rigueur méthodologique et l'effort de mémorisation<ref>Zha Qiang, Modèle:Lang (1er janvier 2004).</ref>. Depuis lors, il est déconnecté des instances aristocratiques et religieuses auxquelles il était jusque-là traditionnellement lié, notamment durant la précédente ère Edo, pour être désormais considéré comme un efficace instrument au service de l'État impérial. Cette conception éducative reste toujours dominante aujourd'hui dans la mentalité collective japonaise. En effet, la nouvelle ère Meiji, dès son avènement en 1868, eut besoin, dans son projet de modernisation globale et intensive, à la fois d'une main-d'œuvre la mieux qualifiée possible (esprit d'émulation et de compétitivité), par conséquent d'un très vaste corps de techniciens en tous domaines, et d'une élite dirigeante issue des universités impériales, elles-mêmes prônant l'émulation.

Edwin O. Reischauer, ambassadeur américain au Japon dans les années 1960, estime qu'en moins de deux générations, l'ancienne stratification sociale, fondée sur l'hérédité des statuts individuels, fit place à une stratification largement commandée par le niveau d'éducation. Cependant, à son avis, cette éducation stricte n'a pu se faire sans un certain « endoctrinement » par lequel, tout en apprenant aux jeunes à penser, on leur suggérait souvent ce qu'il fallait penser<ref>Edwin O. Reischauer, Histoire du Japon et des Japonais, tome 1, Editions du Seuil, Collection Points Histoire, 1973, 251 p.</ref>. Ainsi, l'école japonaise a formé, et continue de former, génération après génération, une jeunesse globalement docile aux valeurs japonaises traditionnelles, telles que celles du travail bien accompli, du culte de l'effort et de la courtoisie sociale, privilégiant ainsi en toutes choses la notion d'ordre et de discipline, les intérêts et les points de vue personnels de l'individu restant du domaine du privé et passant au second plan derrière l'intérêt collectif de la société.

L'OCDE a constaté pour les années 2003 a 2007, que le Japon est l'un des deux pays, parmi ses membres, qui ont eu le moins à investir dans le secteur éducatif par rapport à son PIB<ref>Benjamin Gauducheau, « Le Japon est toujours le pays de l'OCDE qui investit le moins dans l'éducation », Aujourd'hui le Japon, le 8 septembre 2010.</ref>.

Tous les Japonais, garçons et filles, ont accès à la scolarité et celle-ci est obligatoire.

Organisation scolaire du Japon

L'année scolaire au Japon débute en avril, les cours ont lieu du lundi au vendredi, ou au samedi, suivant les écoles. L'année se découpe en deux ou trois périodes, séparées par de courtes vacances au printemps et en hiver, et une interruption de six semaines durant l'été<ref>Japanese education system</ref>.

Le cycle scolaire est résumé dans le tableau ci-dessous :

Âge Grade Les établissements de scolarisation
3-4 École maternelle
(Modèle:Langue Yōchien)
Éducation spécialisée
(Modèle:Langue Tokubetsu-shien gakkō)
4-5
5-6
6-7 1 Enseignement primaire
(Modèle:Langue Shōgakkō)
Instruction obligatoire
7-8 2
8-9 3
9-10 4
10-11 5
11-12 6
12-13 1 Collège / Enseignement secondaire
(Modèle:Langue chūgakkō)
Instruction obligatoire
13-14 2
14-15 3
15-16 1 Enseignement secondaire
(Modèle:Langue kōtōgakkō, abbr. Modèle:Langue kōkō)
Collège technologique
(Modèle:Langue kōsen)
16-17 2
17-18 3
18-19 Université : Undergraduate
(Modèle:Langue daigaku ; gakushi-katei)
Grande école
(Modèle:Langue daigakkō)
École de médecine
(Modèle:Langue Igaku-bu)
École de vétérinaire
(Modèle:Langue Juigaku-bu)
École de dentiste
(Modèle:Langue Shigaku-bu)
École de pharmacie
(Modèle:Langue Yakugaku-bu)
École de médecine de l'armée
(Modèle:Langue, Bōei Ika Daigakkō)
Collège communautaire
(Modèle:Langue Tanki-daigaku)
Enseignement professionnel
(Modèle:Langue Senmon-gakkō)
19-20 Associate
20-21 Foundation
21-22 Bachelor
22-23 Master
(Modèle:Langue Daigaku-in Shūshi Katei)
Grande école : master
(Modèle:Langue Daigakkō Shūshi katei)
23-24 Master
24-25 Doctorat
(Modèle:Langue Daigaku-in Hakushi Katei)
Académie de la défense nationale: Ph.D
(Modèle:Langue Bōei Daigakkō Hakushi katei)
École de médecine : doctorat
(Modèle:Langue Igaku Hakushi)
École de vétérinaire : doctorat
(Modèle:Langue Juigaku Hakushi)
École de dentiste : doctorat
(Modèle:Langue Shigaku Hakushi)
École de pharmacie : doctorat
(Modèle:Langue Yakugaku Hakushi)
25-26
26-27 Doctorat
27-28 Doctorat


Études primaires et secondaires

Fichier:JapaneseJr.HighBoys.jpg
Collégiens japonais portant le gakuran (uniforme traditionnel masculin) dans la cour de l'école Demachi Jr. High, à Toyama - Japon.
Fichier:Japanese school uniform dsc06052.jpg
Écolières japonaises portant le sailor fuku (uniforme traditionnel féminin).
Fichier:Sakuragaoka High School students' indoor shoes (3).JPG
Les chaussures masculines appelées uwabaki (à bout rouge, bleu, vert ou jaune) souvent chaussées par les lycéens et les étudiants japonais.

L'âge de l'élève, déterminant l'année de début de scolarisation, est fixé par rapport à la date du Modèle:1er, l'année scolaire commençant en avril et se terminant en mars suivant.

Les élèves suivent successivement trois cycles : l'Modèle:Japonais qui dure six ans (élèves de 6 à Modèle:Nombre), le Modèle:Japonais qui dure trois ans (12-Modèle:Nombre) et l'Modèle:Japonais qui dure également trois ans (16-Modèle:Nombre). Presque toutes les écoles publiques sont mixtes, bien que certaines soient pour garçons ou filles. L'année scolaire comprend Modèle:Nombre d'éducation, auxquels nombre d'écoles ajoutent une trentaine de jours d'activité sportive, de festival ou d'éducation hors cursus (voyage scolaire). Il y a cinq jours et demi de classe par semaine.

Il n'y a pas d'orientation avant l'entrée à l'université.

Le système universitaire étant très élitiste, les écoliers travaillent dur depuis l'école maternelle jusqu'à l'entrée à l'université. Beaucoup d'écoles maternelles recrutent même sur concours, les questions étant bien sûr adaptées à l'âge des enfants (concernant les formes, les couleurs et des connaissances simples sur la nature). De plus, les cours complémentaires le soir, le week-end ou durant les vacances scolaires dans des écoles privées appelées juku sont presque une règle pour les élèves du secondaire.

Le secondaire se termine non pas par un examen mais par le Modèle:Japonais, ou plus communément appelé Modèle:Japonais ou tout simplement Modèle:Japonais, un concours national géré par une institution administrative indépendante rattachée au ministère de l'Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie et qui sert de base aux universités, publiques ou privées, pour le recrutement de leurs étudiants. Une année est découpée en trois parties, en accord avec les saisons. De durées variables à travers le Japon, la décomposition classique est à peu près : du [[1er avril|Modèle:Abréviation discrète avril]] à mi-juillet, de début septembre à fin décembre et de début janvier à début mars.

Les écoliers japonais choisissent de faire les concours de tel ou tel école ou université selon leur souhait et leur niveau. Juste avant l'entrée en université, c’est-à-dire lors des Modèle:11e et Modèle:12e d'étude (tranche d'âge : 16-18), les lycéens de filière générale choisissent d'orienter leur cursus vers les sciences humaines (littérature, histoire) ou les sciences (physique, mathématiques).

À Tōkyō, une directive d'Modèle:Date oblige les enseignants et leurs élèves à chanter le Kimigayo (hymne national) debout face au drapeau (Hinomaru).

Par ailleurs le système de notation au Japon est surtout axé sur les questionnaires à choix multiples (QCM) et beaucoup moins sur les contrôles.

Le port de l'uniforme est obligatoire dans la plupart des établissements secondaires, et parfois dans les écoles primaires : gakuran pour les garçons, sailor fuku pour les filles. Les établissements prévoient également des tenues spécifiques pour les activités sportives : tee-shirt blanc et short de couleur sombre en été (appelé bloomer pour les filles), survêtement en hiver. Certaines jeunes japonaises ajoutent des loose socks (sortes de grandes chaussettes très larges et longues, souvent blanches) à leur uniforme. Les accessoires peuvent également être uniformisés : c'est le cas du randoseru, un sac à dos utilisé par la plupart des écoliers.

À l'intérieur de l'école ou de l'université, les garçons portent très souvent la chaussure de forme Modèle:Japonais, à bout rouge, jaune, vert ou bleu. Les filles chaussent parfois aussi des uwabaki, mais à bout blanc ou rose.

Beaucoup d'établissements scolaires imposent des normes très strictes en termes d'apparence vestimentaire, de maquillage et de couleur de cheveux. Les élèves peuvent se voir contraints de teindre leurs cheveux en noirs si ceux-ci ne le sont pas naturellement<ref>Modèle:Article</ref>.

Études supérieures

Modèle:Article connexe

Fichier:Old Keio University Library 3.jpg
Université Keiō
Fichier:Photographer taking a group photograph of smiling students in front of the Tokyo station, Marunouchi, Japan.jpg
Photographe en train de photographier un groupe d'étudiants souriants, levant le coude avec leur professeur au centre, sur le sol pavé de la station de Tokyo, Marunouchi. Vue du dessus depuis un toit en terrasse. Juin 2019.

Il y a deux types d'écoles d'enseignement supérieur : les Modèle:Japonais et les Modèle:Japonais. Tandis que les écoles spécialisées fournissent une formation efficace en deux ans, les universités ont une vocation plus généraliste, et le premier diplôme ne s'obtient qu'au bout de quatre ans. La grande majorité des étudiants choisissent l'université. Pour presque tous les étudiants, il est nécessaire de passer un an, voire deux, en classe préparatoire privée avant de réussir le concours d'entrée en université. Cependant, ce n'est pas obligatoire, et certains étudiants parviennent à entrer en université dès la sortie du secondaire.

Il est souvent dit des universités japonaises qu'il est difficile d'y entrer, mais facile d'en sortir diplômé. Après avoir réussi le concours, le rythme est nettement moins soutenu qu'au secondaire ou qu'en classe préparatoire. La recherche d'emploi en fin d'études se fait traditionnellement de façon groupée.

Il existe trois niveaux à l'université :

Il existe trois types d'universités : les Modèle:Japonais, les Modèle:Japonais et les Modèle:Japonais.

Relativement peu de Japonais étudient à l'étranger et leur nombre est en baisse à la fin des années 2010 passant de Modèle:Unité en 2004 à Modèle:Unité<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Universités nationales

Ce sont généralement les universités les plus prestigieuses. À un haut niveau, l'accent y est mis sur les connaissances fondamentales. Les plus renommées sont :

Universités privées

Ce sont les plus nombreuses, et il en existe de tous les niveaux. Cependant, les plus prestigieuses rivalisent avec les plus grandes universités nationales. La majorité des politiciens japonais sont issus des plus grandes universités privéesModèle:Référence souhaitée, au rang desquelles :

Universités publiques

Bien que les universités nationales soient publiques, lorsqu'on parle d'universités publiques elles en sont généralement exclues. Elles ont une réputation supérieure à la moyenne des universités privées. Il s'agit d'universités gérées par une instance locale. Deux d'entre elles sont :

Élitisme

Comme exprimé précédemment, le système japonais a une tendance portée vers l'élitisme. Il faut toujours tenter d'aller dans la meilleure école, pour avoir le maximum de chances d'entrer dans le meilleur collège, puis école secondaire, puis université et entrer dans la meilleure société. Cela a deux conséquences principales.

La première est la prolifération des cours du soir, qui ont la double fonction de tenter d'augmenter le niveau scolaire et de rassurer les parents sur le fait qu'ils font ce qu'il faut pour leurs enfants. Ces classes sont très répandues dans les grandes villes.

La seconde est d'ordre financier. Les parents doivent en effet choisir une école pour leurs enfants. Ils vont généralement en viser deux ou trois, une qu'ils souhaiteraient obtenir mais pour laquelle l'enfant n'est pas confiant d'obtenir le concours, une de niveau plus faible et finalement, optionnellement, une faible. Mais nombre d'écoles moyennes voyant tous leurs meilleurs éléments potentiels partir avant la rentrée car ayant réussi à intégrer une école plus prestigieuse ont adopté un principe simple : elles choisissent des dates de confirmation d'inscription situées avant la publication des résultats des écoles prestigieuses. Ainsi, les parents sont obligés d'inscrire leurs enfants dans cette école, même s'ils espèrent ne pas avoir à les y envoyer. Si l'enfant réussit à intégrer mieux, il pourra se désinscrire de cette école, mais tout ou partie des frais engagés (assez élevés) resteront acquis par cette école, qui bénéficie donc de moyens substantiels comparativement à ses effectifs. Cela représente un sacrifice financier important pour les familles qui, tous les trois, quatre ans, doivent donc payer deux années scolaires pour assurer le meilleur avenir possible à leur enfant.

Des bourses d'études existent, mais ce sont en fait des emprunts étudiants car l'argent reçu doit être remboursé une fois les études finies. En 2013, Modèle:Unité d'étudiants japonais profitaient de ces bourses-emprunts, soit un étudiant sur deux<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Il a été relevé l'omniprésence donnée au sens de la hiérarchie. À partir du collège, chacun est défini comme senpai (aîné) ou kohai (cadet) qui doit respect et déférence à son ancien<ref name="enfer">Nicholas D. Kristof, « L'enfer des écoliers japonais », Courrier international, {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}255, 21 au 27 septembre 1995.</ref>. De plus, l'étudiant japonais apprendrait moins à questionner le monde qui l'entoure qu'à obéir et à se fondre profondément dans la communauté<ref name="enfer"/>.

Dérives

Le système éducatif japonais a été dénoncé pour ses dérives comme l'épuisement des étudiants japonais, aboutissant au pire des cas au gakurekibyō (« maladie du diplôme ») ou au hikikomori<ref name="enfer"/>. Certains cas d'inceste mère-fils, provenant des kyoiku mama (mères éducatrices au foyer), ont été signalés, celles-ci visaient à décharger les garçons de leurs pulsions sexuelles distrayant leur scolarité. Plusieurs feuilletons et un film ont même été réalisés sur la base de ces témoignages<ref name="enfer"/>. Il a été relevé que les écoliers japonais apprennent moins à penser qu'à mémoriser, ce qui constituerait une explicationModèle:Comment ? de leurs bons résultats en mathématiques<ref name="enfer"/>. Il a été relevé que si le système éducatif japonais a su remplir sa tâche au cours du siècle précédent, permettant l'émergence d'une société industrielle dotée d'une force de travail technique conséquente, il ne serait pas des mieux préparés pour une ère de l'information où la créativité serait la composante principale recherchée, au détriment d'un modèle basé sur le concept de l'otarie savante<ref name="enfer"/>.

En 2009, Modèle:Nombre ont été mis en cause par leur administration pour avoir eu des contacts sexuels avec des mineurs, contre 97 en 1999<ref name="sexe">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Sex abuse by teachers up 40% since 1999, Yomiuri Shimbun, le 22 février 2011</ref>. Dans 40 % des cas, les mineurs concernés étaient des élèves de l'école où travaillait l'enseignant<ref name="sexe"/>. Il s'agissait de relations sexuelles dans 21 % des cas, et d'attouchements dans 36 %, consentis ou non<ref name="sexe"/>.

L'université de médecine de Tokyo a reconnu, en 2018, avoir manipulé les résultats de son examen d'entrée afin que les filles soient désavantagées. Dans les semaines qui ont suivi, neuf des Modèle:Nobr de médecine du pays ont à leur tour reconnu avoir pratiqué la même politique discriminatoire<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Articles connexes

Bibliographie

  • Claude Levi Alvares et Manabu Sato, Enseignants et écoles au Japon, Maison Neuve et Larose, Paris, 2007
  • Claude Lévi Alvares, Le collège, un compromis de logiques multiples in Annales de la Société franco-japonaise de recherches sur l'éducation, Saint-Étienne 1998 (b), pages 81-104
  • Oba Jun, L'organisation du système éducatif japonais, RIHE, Hiroshima, 2019
  • Franck Michelin, « L’enseignement de l’histoire contemporaine au Japon : contexte et expérience personnelle », Le Banquet, n° 24, Modèle:Date-, p. 149-163.

Modèle:Palette Modèle:Portail