Philippe II (roi de Macédoine)

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Modèle:Titre noble Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Personnalité politique

Modèle:Noble- (en grec ancien : Modèle:Grec ancien), né en Modèle:Date, mort assassiné en Modèle:Date, est un roi de Macédoine de la dynastie des Argéades qui règne entre Modèle:Date et 336. Il est le père d'Alexandre le Grand. Promoteur de profondes réformes politiques et militaires qui ont permis l'émergence de la Macédoine, il soumet les cités grecques, dont Athènes et Thèbes, et prépare l'expédition contre les Perses qu'Alexandre dirige après sa mort.

Philippe succède à son frère aîné Modèle:Noble en Modèle:Date, d'abord en tant que régent de son neveu Modèle:Noble qu'il évince rapidement du pouvoir en se faisant proclamer roi vers Modèle:Date. Durant les premières années de son règne, il lutte victorieusement contre les Illyriens, élimine des prétendants soutenus par Athènes et annexe les principautés de Haute-Macédoine. Il se lance ensuite dans une politique de conquête avec notamment la prise d'Amphipolis qui éloigne les Athéniens des côtes de la Macédoine. Vainqueur des Phocidiens durant la troisième guerre sacrée en Modèle:Date, il devient magistrat suprême de la Ligue thessalienne et prend la place des Phocidiens à l'amphictyonie de Delphes. En Modèle:Date-Modèle:Date, il défait la Ligue chalcidienne, son dernier rival au nord de la Grèce. Ayant pour ambition de libérer les cités grecques d'Asie Mineure de la domination perse, Philippe consolide sa frontière septentrionale par la conquête de la Thrace jusqu'au Danube. Cette politique expansionniste suscite l'hostilité grandissante des Athéniens sous la conduite de Démosthène, rédacteur des Philippiques dans lesquelles il exhorte ses compatriotes à lutter contre les Macédoniens. La quatrième guerre sacrée qui éclate en Modèle:Date voit la victoire de Philippe à la bataille de Chéronée sur une coalition réunissant les Athéniens et les Thébains. Il profite de cette victoire éclatante pour fonder la Ligue de Corinthe afin de réaliser l'unité des Grecs face aux Perses. En Modèle:Date, alors qu'il s'apprête à rejoindre le corps expéditionnaire installé en Asie Mineure, il est assassiné à Aigai par son propre garde du corps dans des conditions non élucidées.

Sous le règne de Philippe, le royaume de Macédoine triple sa superficie et connaît une réforme de ses institutions, avec la création de quatre grandes régions administratives, et de son armée, avec la création de la phalange de porteurs de sarisses. Le royaume connaît par ailleurs un formidable développement artistique comme en témoignent les tombes royales d'Aigai, dont celle de Philippe. Il est considéré comme le fondateur de la puissance macédonienne qui perdure jusqu'au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle Modèle:Av JCModèle:Vérification siècle

Règne

Naissance et jeunesse

Philippe est l'un des trois fils du roi Modèle:Noble et d'Eurydice. Devenue veuve, cette dernière cherche à l'exclure du pouvoir<ref name="dico881">Alexandre Casanova, « Modèle:Noble- », dans Modèle:Harvsp.</ref>. Par son ancêtre légendaire Caranos, fondateur de la dynastie argéade, il prétend descendre d'HéraclèsModèle:Sfn. Cette tradition est notamment rapportée par Isocrate dans son Discours à Philippe, ou de façon postérieure par Plutarque dans la Vie d'Alexandre.

À la mort de son père vers 370-369 av. J.-C., c'est son frère aîné Modèle:Noble qui est proclamé roi de Macédoine. Menacé par les Illyriens, il finit par les vaincre grâce à l'aide des Athéniens. Mais il intervient ensuite dans un conflit en Thessalie, ce qui provoque une réaction hostile des Thébains, qui le contraint à abandonner l'alliance athénienne à leur profit. Cette alliance est scellée par l'envoi de plusieurs otages : en 369-368, alors est âgé de Modèle:Nobr, Philippe est envoyé en otage à Thèbes sous la conduite de Pélopidas<ref name="dico881"/>. Bien traité par son hôte, Pamménès, il y aurait appris l'art de la guerre en observant ÉpaminondasModèle:Sfn, le vainqueur des batailles de Leuctres et de Mantinée. Il y reste pendant trois années, ou jusqu'à la troisième année selon la traduction faite du terme trienno utilisé par Justin, soit jusqu'en 367, 366 ou 365. Il rentre en Macédoine après la mort de son frère Modèle:Noble, assassiné par leur beau-frère, Ptolémée. Modèle:Noble succède à Modèle:Noble- mais ne récupère complètement la couronne qu'après la mort de Ptolémée qu'il fait vraisemblablement assassiner en 366 ou 365.

Prise du pouvoir

Fichier:Philip II, Tetradrachm, 355-348 BC, HGC 3-I-861.jpg
Tétradrachme de Modèle:Noble- avec au droit une tête de Zeus et au revers Philippe à cheval.

En Modèle:Date<ref group=Note>La date de Modèle:Date est aussi avancée.</ref>, Modèle:Noble trouve la mort en combattant les Illyriens. Philippe est alors proclamé par l'Assemblée des Macédoniens régent et tuteur de son jeune neveu, Modèle:NobleModèle:Sfn. Il épouse la veuve de Perdiccas, Phila d'Élimée, conformément à la coutume.

Philippe doit affronter une situation difficile puisque la survie du royaume de Macédoine est directement menacée par les IllyriensModèle:Sfn. En outre, les Péoniens et les Odryses de Thrace, profitant de l'anéantissement de l'armée macédonienne, envahissent les régions orientales de la Macédoine. Enfin, les Athéniens soutiennent le prétendant Modèle:Noble, qui a déjà tenté de prendre le pouvoir au cours du règne de Modèle:Noble-, et débarquent à Méthone en Piérie. Usant de diplomatie, Philippe repousse la menace des Péoniens et des Thraces en leur promettant de payer un tribut. Puis, il défait les Modèle:Nombre hoplites athéniens qui ont rejoint l'armée d'Argaios qui est exécuté après la batailleModèle:Sfn. Philippe doit néanmoins se résoudre à épouser Audata la fille de Bardylis, le roi des Illyriens. Il conclut également un traité de paix avec Athènes, à qui il restitue Amphipolis qu'il a conquise. Puis à l'été 358, il se tourne contre les Péoniens et les Illyriens forçant ces derniers à évacuer la Lyncestide et à conclure la paix après avoir remporté une grande victoire dans la vallée de l’Érigon, Bardylis trouvant la mort dans les combats. La frontière avec l'Illyrie est alors repoussée au-delà du lac Lychnidos.

Peu de temps après cette victoire, Philippe renforce l'alliance avec les Épirotes en épousant Olympias, la fille de Néoptolème et future mère d'Alexandre le Grand. C'est probablement à la suite de ce mariage que l'Assemblée des Macédoniens le reconnaît comme roi en 357, alors qu'Modèle:Noble- est écarté du pouvoirModèle:Sfn.

Réformes militaires

Fichier:Macedonian battle formation-en.svg
Ordre de bataille traditionnel sous Modèle:Noble- et Alexandre le Grand.

Modèle:Article connexe

Philippe hérite en Modèle:Date d'un royaume affaibli, du fait principalement de l'absence d'unité entre ses principales composantes : le cœur historique du royaume, les territoires situés le long de l'Axios conquis par Modèle:Noble- et les principautés de Haute-Macédoine (Élimée, Lyncestide, Orestide, Tymphée, etc.). La fragilité du royaume s’explique aussi par les querelles dynastiques et par la volonté de certaines des cités de s'affranchir du pouvoir central. Pendant les vingt-quatre ans de son règne, Philippe assoit la puissance de la Macédoine grâce à un pouvoir central renforcé, soutenu par une armée qu'il a profondément réformée<ref name="dico559">Olivier Battistini, « Armée macédonienne », dans Modèle:Harvsp.</ref>.

Lorsqu'il arrive au pouvoir, l'armée est anéantie à la suite des affrontements avec les Illyriens. Il entreprend alors de vastes réformes militaires. Inspiré par le modèle Thèbes forgé par Épaminondas, il commence par professionnaliser l'armée. La formation d'une armée permanente s’inspire du bataillon sacré thébain, seule unité véritablement professionnelle de l’armée civique thébaine qui a démontré sa supériorité lors de la bataille de Leuctres en Modèle:Date- face aux Spartiates. Les réformes concernant l’infanterie se situent dans la composition de l'équipement mais également dans les tactiques de combats utilisées. Le soldat macédonien se voit doter d'un armement défensif plus léger que l'hoplite. Ces changements se traduisent par un abandon de la cuirasse en bronze (dorénavant réservée aux officiers) au profit d’un linothorax (cuirasse en lin). Le bouclier rétrécit, passant de Modèle:Unité de diamètre à Modèle:Unité permettant de rendre les formations plus compactes. On constate également un abandon du casque corinthien pour un modèle plus léger basé sur le casque phrygien, seules subsistent les jambières (cnémides). Pour ce qui est de l’armement offensif, véritable enjeu de la réforme, les phalanges macédoniennes se voient dotées d’une sarisse, une lance dont la longueur varie à l'époque entre Modèle:Unité et Modèle:Unité<ref name="dico944">Olivier Battistini, « Sarisse», dans Modèle:Harvsp.</ref>. La phalange macédonienne, par la légèreté de son équipement en comparaison des phalanges hoplitiques (dont la panoplie pèse Modèle:Unité) peut se déplacer plus rapidement et avec plus de fluidité, ce qui apportait un avantage tactique décisif lors des affrontements. D’après Polybe<ref group="A>Modèle:PolHis, Modèle:XVIII, 30.</ref>, la phalange macédonienne se forme sur Modèle:Nobr contre 8 pour les phalanges hoplitiques, sur les Modèle:Nobr seuls les Modèle:Nobr abaissent leurs sarisses. Enfin Modèle:Noble- s’inspire encore des Thébains en reprenant l'ordre oblique mise au point par Épaminondas<ref name="dico879">Olivier Battistini, « Phalange », dans Modèle:Harvsp.</ref>. Les effectifs de l’infanterie de l’armée de Philippe augmentent grandement au cours de son règne, passant de Modèle:Nombre hommes en 359 à presque Modèle:Nombre lors de la bataille de Chéronée en Modèle:Date.

La cavalerie connaît elle aussi un profond remaniement. Philippe augmente les effectifs des Compagnons (ou hétaires), des cavaliers lourds généralement issus de l'aristocratie, qui passent de Modèle:Nombre en 359 à près de Modèle:Nombre en 338. Il apporte par ailleurs quelques nouveautés dans l'armement offensif, notamment une lance mesurant Modèle:Unité environ, le xyston, qui améliore la puissance de choc<ref>Olivier Battistini, « Hétaires », dans Modèle:Harvsp.</ref>. Il introduit enfin dans les tétrarchies (une unité de 60 cavaliers) la formation en pointe ou en coin qui présente l'avantage de garder une cohésion d'ensemble lors des manœuvres.

Un dernier élément est introduit dans l'art de la guerre par la mise en place d'une réserve, consistant à ne pas déployer d'entrée l'ensemble des troupes disponibles mais à en économiser une partie pour qu'elle soit utilisée pour l'attaque décisive. Philippe augmente également la vitesse de déplacement de son armée à environ Modèle:Unité par jour, en s'affranchissant du transport du ravitaillement et en excluant les serviteurs. Il entretient une armée dont les effectifs ont pu atteindre jusqu'à Modèle:Nombre hommes sur le terrain. L'armée macédonienne compte ainsi plus de soldats que n'importe lequel de ses adversaires en Grèce. Ce noyau macédonien est soutenu par une cavalerie légère originaire de Thrace, des frondeurs professionnels, de l'infanterie légère, des archers et des lanceurs de javelot. Philippe dispose également d'un impressionnant train de siège et est capable de capturer des villes beaucoup plus rapidement qu'auparavant dans l'histoire grecque.

Ces réformes, qui s'opèrent progressivement, sont à l'origine des succès de l'armée macédonienne durant l'expédition d'Alexandre le Grand<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Réformes politiques

Fichier:Philip-ii-of-macedon.jpg
Buste de Modèle:Noble-, copie romaine d'un original grec, musées du Vatican.

Les réformes militaires opérées par Philippe ont des retombées politiques majeures avec l'élargissement d'une forme d'aristocratie, plus directement dépendante de Philippe. L'augmentation des effectifs des Compagnons à cheval (hétaires) lui permet de réduire les ambitions des vieilles familles aristocratiques. Pour se prémunir de la menace que pourrait représenter ce corps élargi, il permet au peuple de participer à la vie militaire et politique du royaume : il met en place une assemblée du peuple, qui se réunit au moins deux fois par an et offre ainsi un contrepoids aux Compagnons qui auraient la tentation d'outrepasser leur rôleModèle:Refnec. Cette évolution des organes politiques centraux s'appuie sur des réformes à l'échelon locale, nécessaires pour créer un État homogène. Il concentre son action sur un territoire susceptible d'atteindre cette homogénéité et maintient à l'état de colonies les possessions macédoniennes qui dépassent ces frontières. Justin décrit la méthode retenue pour créer cette homogénéité : il utilise les déplacements de population qui se retrouvent ainsi mélangées, aucune n'étant attachée à une terre ; les différentes populations peuplant les cités du royaume bénéficient des mêmes droits civiquesModèle:Refnec.

Il est probable que la création des quatre districts ou mérides de Macédoine soit l'œuvre de Philippe<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Chaque district (Haute-Macédoine, Bottiée, Amphaxitide et vallée du Strymon) fonctionne sur le même modèle que le royaume avec un chef et une assemblée. La création des Mérides vise à renforcer le contrôle par le pouvoir central d'un royaume qui s'est considérablement agrandi.

Au début de son règne, Philippe s'assure la mainmise sur les mines du Pangée qui lui permettent d'émettre de nombreuses émissions monétaires en argent sur l'étalon thraco-macédonien. Les monnayages d'or (sur l'étalon attique) semblent plus rares et il est probable que la plupart des « philippes » d'or aient été frappés après son règneModèle:Sfn. Philippe bénéficie également des richesses obtenues par les conquêtes, alors qu'auparavant les rentrées d'argent sont limitées aux droits de douane et à l'exploitation des terres royales. Philippe dote la capitale, Pella, d'un port, et, reprenant à son compte la politique d'Archélaos, il développe les routes et fortifie les villesModèle:Sfn. Les cités grecques conquises conservent une certaine d'autonomie, comme ça sera plus tard le cas avec les souverains de l'époque hellénistiqueModèle:Sfn.

Enfin, Philippe fonde sur le modèle achéménide le corps des pages royaux (basilikoi paides) afin d'assister le roi. Ils sont recrutés à l'âge de 14 ans parmi l'aristocratie et sont formés jusqu'à l'âge de 18 ans. Outre l'apprentissage militaire, ils reçoivent un enseignement philosophique dispensé par Callisthène. Ils veillent sur le roi et le servent à table, ils s'occupent de ses chevaux et l'accompagnent à la chasse. La plupart des pages, qui de par leur présence auprès du roi garantissent la loyauté de leurs parents, sont destinés à devenir des Compagnons ou pour les plus méritants des sômatophylaques (gardes du corps)<ref name="dico844">Olivier Battistini, « Pages », dans Modèle:Harvsp.</ref>.

Expansion en Thrace

Philippe cherche à donner à la Macédoine une ouverture vers la mer Égée, ce qui le fait entrer en opposition avec AthènesModèle:Sfn. Au printemps Modèle:Date, nouvellement proclamé roi, il entreprend le siège d'Amphipolis contrairement aux engagements pris avec les Athéniens qui ne sont alors pas en mesure de s'opposer aux Macédoniens. Il s'empare de la cité et proclame son indépendance. Il s'engage plus encore contre les Athéniens en s'alliant avec la Ligue chalcidienne et en lui restituant Potidée en 356. En 355, il avance ses pions en Thrace, profitant de la défaite des Péoniens et des Illyriens deux auparavant : il prend Abdère, Maronée puis, malgré l'intervention athénienne, MéthoneModèle:Sfn, où il perd un œil au combat.

Intervention en Thessalie

Fichier:Demosthenes2.jpg
Statue représentant Démosthène, copie romaine d'un original grec.

Modèle:Article connexe

Après avoir assuré sa domination sur la Thrace, Philippe tourne ses ambitions vers la Grèce proprement dite. Les historiens s'interrogent sur le fait de savoir s'il entend déjà à cette époque marquer son hégémonie en Grèce ou s'il cherche seulement à s'immiscer dans les affaires de Thessalie, déchirée par des querelles politiques depuis la mort du tyran Alexandre de PhèresModèle:Sfn. Déjà en Modèle:Date-Modèle:Date, Philippe est intervenu en Thessalie à l'appel des Aleuades de Larissa mais il a finalement renoncé, appelé par des affaires plus urgentes en ThraceModèle:Sfn.

La troisième guerre sacrée qui débute en 356 offre à Philippe une occasion de se tourner vers la GrèceModèle:Sfn. Il est en effet appelé par les Thébains et la Ligue thessalienne afin de combattre les Phocidiens, accusés de sacrilège et qui se sont emparés du sanctuaire de DelphesModèle:Sfn. Les Phocidiens reçoivent le soutien d'Athènes et de Sparte qui cherchent à réduire l'influence de Thèbes. Onomarchos, nouveau stratège des Phocidiens, refonde son armée avec l'aide des trésors delphiques et forme une puissante armée de mercenaires. Il se tourne vers la Thessalie, tentant de la désorganiser en soutenant les tyrans de Phères et de Crannon contre les LarissiensModèle:Sfn. Ceux-ci appellent alors Philippe à l'aide, provoquant l'intervention des Macédoniens dans la région en Modèle:Date. Philippe est battu à deux reprises par les Phocidiens et doit battre en retraite, bien décidé cependant à revenir. En 353-352, il assiège à nouveau Phères tandis qu'Onomarchos marche contre lui à la tête de Modèle:Nombre hommes. Les Phocidiens sont finalement battus à la bataille du Champ de Crocus, avant que les Athéniens n'aient pu débarquer. Philippe fait crucifier le cadavre du stratège vaincu et aurait fait jeter à la mer plus de Modèle:Nb phocidiens, châtiment réservé aux sacrilèges<ref>Modèle:Article.</ref>. Dans la foulée, il s'empare de Phères, qui dispose d'une certaine puissance maritime, et se fait élire à la tête de la Ligue thessalienne. Il en profite pour intégrer à son armée la réputée cavalerie thessalienne<ref name="dico883">Alexandre Casanova, « Modèle:Noble- », dans Modèle:Harvsp.</ref>. Alors qu'il poursuit les Phocidiens, il parvient dans le défilé des Thermopyles, ce qui provoque une vive inquiète en Grèce. Une coalition réunissant les Athéniens, les Spartiates et les Achéens entreprend un vigoureux effort militaire pour empêcher Philippe d'avancer plus loin et celui-ci préfère se retirerModèle:Sfn. Malgré cet échec, Philippe a marqué les cités grecques par sa puissance.

À partir de 352, Philippe reprend la politique d'expansion de son royaume vers le nord-est et se tourne vers la Thrace, divisée en trois royaumes depuis la mort de Cotys, roi des Odryses. À l'appel de l'un des rois, il assiège la forteresse d'Héraion Teichos, au bord de la Propontide. Ce mouvement menace directement les intérêts athéniens, à la fois à cause de leurs clérouquies de Chersonèse, mais aussi à cause de leur approvisionnement en blé. Athènes vote d'abord l'envoi d'un contingent massif, mais la nouvelle exagérée d'une maladie de Philippe les dissuade de l'envoyer effectivement, à tort : Philippe prend Héraion Teichos et livre la forteresse à la cité de Périnthe, qui a également fait appel à luiModèle:Sfn.

Alors que les cités grecques ont tenu Philippe jusque-là pour quantité négligeable, elles le craignent désormais. C'est à ce moment que Démosthène compose la première de ses Philippiques dans laquelle il présente Philippe comme un ennemi d'Athènes et considère ses soutiens (comme Démade et Eubule) comme des ennemis de la démocratieModèle:Sfn.

Annexion de la Chalcidique

Modèle:Article connexe

Après sa victoire durant la troisième guerre sacrée Philippe consolide ses positions dans le nord de la mer Égée : en Modèle:Date, il dirige une expédition contre les Illyriens et assure de bonnes relations avec l'Épire en ramenant auprès de lui Alexandre le Molosse, futur héritier du trôneModèle:Sfn. Il s'attire les bonnes grâces du roi perse Modèle:Noble en organisant le retour d'Artabaze et de Memnon de Rhodes qui se sont réfugiés à la cour de Pella. À cette époque Philippe dote la Macédoine d'une importante flotte de guerre, ce qui lui permet de menacer les navires athéniensModèle:Sfn.

À partir de Modèle:Date, Philippe passe à l'offensive contre la puissante Ligue chalcidienne dominée par Olynthe. La Ligue chalcidienne s'est opposée à lui en recueillant deux demi-frères coupables d'une tentative d'usurpation. Elle refuse l'ultimatum lancé par Philippe et demande l'aide d'AthènesModèle:Sfn. À l'été 349, Démosthène prononce la première de ses Olynthiennes afin d'encourager les Athéniens à soutenir militairement la Ligue chalcidienne. Philippe pousse l'Eubée à se révolter contre Athènes avec pour objectif d'empêcher les Athéniens d'aider Olynthe. Il s'empare facilement de la Chalcidique en Modèle:Date malgré l'envoi d'un corps expéditionnaire par Athènes. Olynthe et Stagire (la cité natale d'Aristote) sont entièrement rasées et leurs habitants vendus comme esclaves ; la Chalcidique est annexée au royaume de MacédoineModèle:Sfn.

Jusque-là, que ce soit par l'intermédiaire d'Olynthe ou de l'Eubée, l'affrontement entre Athènes et la Macédoine a surtout eu lieu par alliés interposés. En Modèle:Date, Eubule, dirigeant athénien pro-macédonien, envoie à Pella une ambassade (composée entre autres de Philocrate, d'Eschine et de Démosthène) afin de négocier une trêve, sachant que Philippe cherche à avoir les mains libres pour intervenir dans la guerre sacrée qui oppose encore Béotiens et PhocidiensModèle:Sfn. Ce traité, dit « paix de Philocrate », est largement favorable à Philippe qui a profité de la lenteur des négociations pour renforcer ses positions en Thrace et battre les Phocidiens : Athènes reconnaît la domination macédonienne en Chalcidique et abandonne l'alliance avec les Phocidiens ; les Macédoniens récupèrent la place des Phocidiens à l'amphictyonie de Delphes ; en échange Philippe propose une alliance aux Athéniens et s'engage à ne pas s'attaquer à la Chersonèse de ThraceModèle:Sfn. Le rhéteur athénien Isocrate accueille favorablement cette paix en écrivant son discours politique, Philippe, dans lequel il s'adresse directement au roi de Macédoine, l'invitant à réaliser l'union des cités grecques et à faire la guerre aux Perses, concrétisant ainsi l'idéal panhellénique. Eubule et Isocrate incarnent donc l'existence d'un courant pro-macédonien actif au sein de l'élite athénienne.

Nouvel affrontement avec Athènes

Fichier:Map Macedonia 336 BC-fr.svg
Le royaume de Macédoine à la mort de Modèle:Noble-.

Malgré la conclusion d'un traité de paix, les heurts sont nombreux entre Philippe et les Athéniens de Modèle:Date à Modèle:Date, chacun des protagonistes cherchant à consolider ses positions. La vie politique à Athènes est alors marquée par l'opposition entre Démosthène et Eschine, tandis que Philocrate, accusé de trahison, est condamné à mort par contumaceModèle:Sfn. Les Athéniens profitent de cette période pour reconstituer leurs forces militaires et envoyer des clérouques en Chersonèse de ThraceModèle:Sfn. De son côté, Philippe renforce ses positions aux frontières de son royaume : en Modèle:Date, il lance une expédition contre les Dardaniens puis contre les Illyriens. En Modèle:Date, il intervient en Thessalie pour en chasser les derniers tyrans et se fait déclarer archonte à vie de la Ligue thessalienneModèle:Sfn. Dans le même temps, il intervient en Épire au profit de son beau-frère Alexandre le Molosse qu'il place sur le trône. Cette campagne inquiète Leucade et Ambracie qui appellent à l'aide Corinthe, leur métropole, qui elle-même demande l'aide à Athènes. Cette dernière envoie un corps expéditionnaire à Ambracie et Philippe préfère se retirer du golfe Ambracique. Cette campagne en Épire provoque un retournement d'alliance dont Démosthène est à l'origine : Corinthe et ses colonies, la Ligue achéenne, Argos, l'Arcadie et la Messénie rejoignent le parti athénienModèle:Sfn.

Sa proposition de négociation étant rejetée par les Athéniens, Philippe se tourne alors en Modèle:Date contre la région des Détroits, vitale pour l'approvisionnement en blé d'Athènes. Il est probable que Philippe cherche aussi à se prémunir des Perses qui viennent de reprendre pied en Troade après l'éviction d'Hermias, tyran d'Atarnée rallié à PhilippeModèle:Sfn. Philippe décide d'envahir la Thrace et annexe le royaume des Odryses, tout en traitant avec les Gètes et avec les cités grecques du Pont-Euxin. Cette menace envers les clérouquies athéniennes de Chersonèse entraine la réaction des Athéniens qui dépêchent en Thrace le stratège Diopeithès qui se livre à la piraterie pour payer ses mercenaires et s'attaque à Cardia, alliée de PhilippeModèle:Sfn. En mai Modèle:Date, Démosthène prononce sa troisième Philippique pour convaincre les Athéniens de la nécessité d'entrer en guerre contre lui au nom de la « liberté des Grecs ». Dès lors, l'affrontement direct entre la Macédoine et Athènes paraît inévitable.

En mars Modèle:Date un congrès réunissant Athènes et ses alliés prépare la guerre contre Philippe. La paix est officiellement rompue à l'été 340 quand Philippe conduit une flotte dans les Détroits et commence le siège de Périnthe qui reçoit des renforts des Perses et de Byzance ; cette dernière est donc elle aussi attaquée. Philippe envoie à Athènes une lettre qui dénonce les actes de Diopeithès, entérinant la rupture de la paix de PhilocrateModèle:Sfn.

Victoire contre les Grecs coalisés

Modèle:Article connexe

Les hostilités entre Macédoniens et Athéniens démarrent par l'attaque dans les Détroits d'un convoi de commerce sous protection athénienne. Philippe échoue à prendre Byzance, bien aidée par des renforts provenant de ses alliés ; il préfère abandonner le siège et conclut la paix avec Périnthe et Byzance au cours de l'hiver Modèle:DateModèle:Sfn.

À son retour en Macédoine, Philippe parvient à exploiter habilement le conflit qui aboutit à une quatrième guerre sacrée. En Modèle:Date, l'amphictyonie de Delphes, à l'initiative d'Eschine, décide d'entrer en guerre contre une cité de Locride, Amphissa, accusée d'avoir cultivé une terre sacréeModèle:Sfn. Philippe y voit l'occasion de pousser son influence en Grèce. Il se fait accorder le commandement de l'expédition et progresse en Phocide, où il s'empare d'Élatée. Les Béotiens, qui sont censés être alliés des Macédoniens, s'inquiètent de l'expansion macédonienne dans la région et décident de rejoindre l'alliance athénienne (en compagnie notamment de Byzance, Abydos, Chios et Rhodes) après qu'une ambassade a été conduite par Démosthène à ThèbesModèle:Sfn. Athènes envoie en Phocide Modèle:Nombre mercenaires commandés par Charès tandis que les propositions de paix de Philippe sont rejetées au printemps 338.

Philippe passe alors à l'offensive : il s'empare d'Amphissa, détruit le corps de mercenaires de Charès et pénètre en Béotie, ravageant la région. De nouvelles propositions de paix sont envoyées aux Athéniens mais ceux-ci refusent sur avis de Démosthène. En août 338, l'armée macédonienne (dont la cavalerie est commandée par Alexandre le Grand) défait sévèrement les troupes grecques coalisées à la bataille de Chéronée : le bataillon sacré thébain est massacré, les Athéniens perdent Modèle:Nombre hommes et Modèle:NombreModèle:Sfn.

Création de la Ligue de Corinthe

Modèle:Article détaillé

Après sa victoire à la bataille de Chéronée, Philippe impose ses conditions aux vaincus. Athènes est contrainte de signer la paix dite « de Démade » (alors prisonnier des Macédoniens) : Philippe renonce à occuper l'Attique ; les prisonniers athéniens sont libérés sans rançon, Athènes peut conserver certaines de ses clérouquies ; la citoyenneté athénienne est accordée à Philippe et à son fils Alexandre ; Athènes peut conserver sa flotte car il est probable que Philippe songe à l'utiliser contre les Perses. Thèbes est plus sévèrement punie : la cité est occupée par une garnison macédonienne, un gouvernement oligarchique est installé, la Ligue de Béotie est dissouteModèle:Sfn. Philippe montre une certaine mansuétude à l'égard d'Amphissa dont il s'est emparée pendant la quatrième guerre sacrée et fait réduire l'amende à payer par les Phocidiens. Puis il se rend dans le Péloponnèse où il est accueilli favorablement par les Achéens Corinthiens qui signent des traités de paix. Il ne rencontre de résistance qu'à Sparte ; mais profitant de la campagne d'Modèle:Noble à Tarente, il marche sur la Laconie et ampute Sparte de régions frontalières<ref name="dico885">Alexandre Casanova, « Modèle:Noble- », dans Modèle:Harvsp.</ref>. Il retourne ensuite en Macédoine en laissant des garnisons à Corinthe, Chalcis et Ambracie, points de défense stratégiquesModèle:Sfn.

Philippe entend réorganiser à son avantage le monde grec et assoir l'hégémonie macédonienne. Au printemps Modèle:Date, il réunit sous sa présidence des représentants des cités grecques au congrès de CorintheModèle:Sfn. Les États réunis concluent une paix commune et font serment de ne jamais nuire à Philippe qui est désigné hègémon de la Ligue de Corinthe. Les cités doivent respecter l'autonomie et les institutions de chacune d'entre elles. L'organe chargé de veiller au respect de ces dispositions est le « conseil des Hellènes » qui devient dès lors l'organe principal d'une alliance hellénique sous direction macédonienne dont le but clairement établi est de lutter contre l'Empire perseModèle:Sfn. Sparte, la Crète et les cités de Grande-Grèce, restées neutres, n'y adhérent pas. Ayant mis fin aux différends qui opposent les cités entre elles, Philippe aurait déclaré : Modèle:Citation<ref group=Note>Cette phrase est rapportée par la Vita Marciana : Jean Aubonnet, introduction à la Politique Politique d'Aristote, Belles Lettres, 1968, Modèle:P.Modèle:LXI.</ref>.

Guerre contre les Perses

La Ligue de Corinthe, fondée en Modèle:Date, institue une alliance militaire (symmachie) contre l'Empire perse, l'« ennemi commun » des Grecs<ref name="dico885"/>. Le prétexte fourni par Philippe est de venger la profanation des sanctuaires grecs lors de la deuxième guerre médique et de « libérer » les cités grecques d'Ionie et de LydieModèle:Sfn. Philippe suit donc les recommandations faites par Isocrate qui fait du roi de Macédoine le champion du panhellénisme et le chef de la guerre contre les Perses<ref group=A>Isocrate, Philippe, 120.</ref>. Dans son œuvre Philippe, Isocrate propose des solutions afin de faire face à la désorganisation du territoire macédonien. Pour ce faire Modèle:Noble- doit rassembler les « peuples errant » qui sont pour la plupart des mercenaires, pour constituer des communautés qui formeront par la suite des cités<ref group=A>Isocrate, Philippe, 122.</ref>. Ce regroupement de population est inspiré du modèle grec. Les institutions macédoniennes identifiées par l'examen de textes paléographiques démontrent d'ailleurs bien cette influence grecque<ref>Jean-Nicolas Corvisier, Modèle:Noble-, Fayard, 2002, 396 p. Modèle:Refinc</ref>. Tout cela justifie aux yeux d'Isocrate une « expédition contre les Barbares »<ref group=A>Isocrate, Philippe 56.</ref>. Enfin, Philippe aurait peut-être cherché à constituer un empire macédonien en Anatolie jusqu’aux rives de l’Halys<ref name="GOU260">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Profitant du désordre qui fait suite à l'assassinat d'Modèle:Noble<ref name="dico885"/>, Philippe fait appel au début de l'année Modèle:Date à ses deux généraux de confiance, Parménion et Attale, pour diriger un corps expéditionnaire. À la tête de Modèle:Nombre et aidé par les cités d'Éphèse et Cyzique, Parménion remporte plusieurs victoires, comme à Magnésie du Méandre. Il s'empare de Grynéion, près de Pergame, pour ensuite se diriger vers PitanéMemnon de Rhodes, alors à Cyzique pour réprimer la cité, revient pour en assurer la défense. Mais le siège de Pitané échoue, malgré l’arrivée de renforts, et il doit se replier en Troade, puis à Abydos. Cette première campagne n’est pas couronnée de succès, et rares sont les cités grecques qui se déclarent en faveur des Macédoniens.

Assassinat de Modèle:Noble-

Fichier:Assassination of Philip of Macedon.jpg
Illustration de l'assassinat de Modèle:Noble-.

En Modèle:Date, Philippe épouse Cléopâtre grâce à l'entremise d'un de ses principaux conseillers et oncle de la jeune femme, Attale. Père de deux garçons (Arridhée, qui souffre d'une déficience mentale, et Alexandre), Philippe souhaite probablement voir naître un autre fils pour sécuriser sa succession. Attale affirme publiquement que les enfants de Philippe et de Cléopâtre seront les seuls légitimes. Alexandre et sa mère Olympias, qui se sont indignés de ce mariage, sont temporairement exilés, respectivement en Illyrie et en Épire.

À l'été Modèle:Date, Philippe organise à Aigai, l'ancienne capitale des Argéades, des fêtes somptueuses en l'honneur de son prochain départ en Asie et du mariage de sa fille Cléopâtre avec le roi d'Épire, Alexandre le Molosse, frère d'Olympias. Au moment où il arrive dans le théâtre d'Aigai, tout vêtu de blanc, et après avoir écarté ses gardes pour montrer sa confiance envers les représentants des cités grecques, il est mortellement poignardé dans le dos<ref name="dico885"/>. L'assassin est un jeune garde du corps (sômatophylaque), Pausanias d'Orestide, qui éprouve une rancune envers le roi après avoir subi un viol impliquant Attale<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Certains auteurs antiques avancent que le meurtre de Philippe est une machination impliquant Olympias, et peut-être Alexandre ; mais d'autres auteurs<ref group=A>Modèle:Méta-modèle source, Modèle:XVI, 94, 4.</ref> penchent pour un mobile personnel<ref>J.B. Fears, Pausanias, the assassin of Modèle:Noble-, Athenaeum, 1975, Modèle:LXIII, Modèle:P..</ref>. Peu d'historiens contemporains<ref>À l'exception notable d'E. Badian (The death of Modèle:Noble-, Phœnix, 1963).</ref> considèrent qu'Alexandre est impliqué dans le meurtre de son père alors que toute la conduite de Philippe montre qu'il entend en faire son successeur<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Une autre hypothèse met en cause Modèle:Noble, le nouveau roi perse. Arrien mentionne ainsi une lettre d'Alexandre adressée à Darius après la bataille d'Issos qui le blâme pour le meurtre de son père<ref group=A>Modèle:ArrAna, Modèle:II, 6.</ref>'<ref group=Note>Alexandre aurait demandé à l'oracle d'Amon à Siwa s'il a bien puni tous les assassins de son père : Plutarque, Alexandre, 38.</ref>.

Après l'assassinat de Philippe, l'Assemblée des Macédoniens proclame, avec le concours d'Antipater, Alexandre nouveau roi des Macédoniens<ref> Modèle:Ouvrage.</ref>. La mort de Philippe ne change rien aux plans d'invasion : Parménion fait allégeance à Alexandre qui rejoint le corps expéditionnaire en Modèle:Date, marquant le début de la conquête de l'Empire perse.

Bilan du règne

Fichier:Philip II of Macedon CdM.jpg
Médaillon de victoire à l'effigie de Modèle:Noble-, trésor de Tarse, probablement frappé au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle sous le règne de Sévère Alexandre.

Philippe a posé les bases de la puissance du royaume de Macédoine, qu'il a unifié et agrandi, tout en imposant l'hégémonie macédonienne sur la Grèce continentale. Il triple la surface de son royaume en annexant la Haute-Macédoine (dont la Lyncestide et l'Orestide), les territoires situés à l'est de l'Axios (dont la Thrace) et la Chalcidique<ref name="DICO">Modèle:Chapitre.</ref>. Il entreprend de profondes réformes administratives en mêlant les institutions traditionnelles macédoniennes et celles de la Ligue chalcidienne : la Macédoine est divisée en quatre districts régionaux (ou mérides) autour de communautés civiques (cités ou ethné)<ref name="DICO"/>. L'équipement et la tactique de l'armée macédonienne connaissent par ailleurs des améliorations décisives qui servent la domination militaire mais aussi de levier social pour les couches « moyennes »<ref name="DICO"/>. Les arts connaissent enfin un formidable essor comme en témoignent les tombes royales d'Aigai (actuelle Vergina). Il montre aussi son attachement à la « sagesse grecque » en accueillant Aristote à la cour de Pella. Finalement, il a forgé l'outil politique et militaire qui permet à Alexandre le Grand de conquérir l'immense Empire perse.

La vision de Philippe chez les auteurs de son temps est très contrastée. Démosthène s'oppose violemment à lui à travers les Philippiques en le décrivant comme un barbare et un ivrogne qui cherche à soumettre la Grèce. Cette image de propagande est jusqu'au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle prise pour une réalité et présente la Grèce du nord comme un pays sans culture digne de ce nom<ref>Grande Galerie - Le Journal du Louvre, no 17, sept./oct./Modèle:Nobr.</ref>. Mais les orateurs Eschine et Isocrate font de lui un « vrai Grec » soucieux de mettre fin aux querelles entre les cités et un admirateur sincère d'Athènes, à l'égard de laquelle il montre en effet une grande mansuétude. Enfin, le philosophe péripatéticien Théophraste le considère comme le plus grand des rois de Macédoine, non seulement par sa fortune, mais encore par sa sagesse et sa modération.

Aux yeux des modernes, Philippe apparait comme un brillant chef de guerre et un diplomate avisé dont le génie a durablement transformé la Grèce. Grand stratège inspiré par la tactique nouvelle établie par les Thébains, réformateur d'une armée macédonienne devenue quasi invincible, il montre également un grand courage physique en combattant à la tête de ses hommes comme en témoignent ses nombreuses blessures (il a perdu un œil durant le siège de Méthone)<ref name="dico885"/>. Il sait également faire preuve de ruse et de diplomatie en utilisant des agents acquis à sa cause et en se servant des faiblesses intrinsèques des cités. Il promeut la « liberté des Grecs » au gré de ses intérêts et garantit notamment le régime démocratique à Athènes après sa victoire à Chéronée. Il parvient à se faire appeler à l'aide par les Grecs eux-mêmes pour régler leur différends, comme lors des guerres sacrées, et se pose en défenseur de la religion grecque en appelant à venger la destruction des sanctuaires par les Perses<ref name="dico885"/>. Pour autant l'historien moderne reste confronté à des sources partialesModèle:Sfn, alors que sa mort prématurée empêche de comprendre ses véritables desseins en AsieModèle:Sfn.

Nécropole

Fichier:Image larnax of philip.jpg
Larnax de Modèle:Noble- avec le soleil de Vergina.

Modèle:Article détaillé

Les historiens et archéologues estiment que le corps de Philippe a été placé dans la nécropole royale de Vergina, site correspondant à celui de l'antique Aigai, première capitale du royaume de Macédoine, la tombe exacte faisant encore l'objet de discussions entre spécialistes<ref>« A-t-on retrouvé les restes de Modèle:Noble- de Macédoine, le père d'Alexandre le Grand ? » Modèle:Lien archive, sciencesetavenir.fr, Modèle:Nobr.</ref>. La nécropole contient onze tombes. La Modèle:Nobr rom a longtemps été considérée comme étant celle de Philippe, après analyse des ossements. Une équipe de chercheurs espagnols a cependant conclu à la suite d'une nouvelle étude que la tombe de Philippe est la Modèle:Nobr rom. Elle se base surtout sur les lésions osseuses du genou gauche caractéristique d'une blessure reçue par Philippe trois ans avant sa mort et qui l'a laissé estropié.

Après la bataille de Chéronée, il fait ériger à Olympie, le Philippeion en l'honneur de son père Modèle:Noble, de sa mère Eurydice, de son épouse Olympias et de son fils Alexandre.

Épouses et descendance

Roi polygame, comme telle est la coutume en Macédoine, Philippe aurait eu au moins de sept épouses d'après un fragment de son biographe Satyros de Callatis préservé par Athénée<ref group=A>Modèle:AthDei, Modèle:XIII, 5.</ref>. Il s'agit dans l'ordre chronologique de :

Certaines sources, comme Pausanias<ref group=A>Modèle:Méta-modèle source{{#if: |Modèle:Espace« {{{référence}}} »|}}, Modèle:Rom-maj, 6, 2.</ref>, le considèrent comme le père de Modèle:Noble, fondateur de la dynastie lagide.

Évocation artistique

Philippe a été incarné au cinéma par les acteurs suivants :

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références antiques

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Références bibliographiques

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Annexes

Sources antiques

Bibliographie

Articles thématiques
Monographie
Ouvrages généraux

Articles connexes

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Liens externes

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