Riedones
{{#invoke:Bandeau|ébauche}} Modèle:Infobox Peuple antique
Les Riedones ou Redones<ref group="n." name=":0">Avertissement RIEDONES ou REDONES, Anne-Marie Rouanet-Lisenfelt, in Modèle:Harvsp.</ref>,<ref group="n." name=":1">« graphie qu’il convient d’utiliser de préférence à Redones étant donné les découvertes épigraphiques de Rennes en 1968 » selon Louis Pape in Modèle:Harvsp.</ref> (parfois francisés en Riédons) sont un peuple celte du nord-ouest de la Gaule. Leur territoire se situe dans l'actuel département d'Ille-et-Vilaine qu'ils partageaient avec les Coriosolites à l'Ouest. Ils ont donné leur nom à l'actuelle ville de Rennes, située à l'emplacement de leur capitale Condate Riedonum à l'époque gallo-romaine.
Localisation
Ils avaient pour voisins les Coriosolites au Nord-Ouest, les Unelles et les Aulerques Diablintes à l'Est et enfin les Namnètes au Sud.
Le Nord-Ouest du département d'Ille-et-Vilaine, à savoir la région de Dinard, Saint-Malo, Cancale et Saint-Pierre-de-Plesguen, formait la partie orientale de la cité des Coriosolites. Aleth (Saint-Servan) fut même un temps la capitale de ces derniers. Les rivières du Linon et de Biez-Jean en assuraient les frontières. Plus au Sud, la Rance délimitait la civitas, mettant Évran et Caulnes en pays Riedones.
À l'Ouest, la séparation était Modèle:Quoi par le Garun, le Meu et la Vilaine. Ainsi les territoires correspondant à Saint-Méen-le-Grand, Plélan-le-Grand, Maure, Goven, Pipriac, Guichen et Redon étaient coriosolites et les sites de Montauban-de-Bretagne, Montfort-sur-Meu, Mordelles, Pont-Réan, Pléchâtel, Guipry et Langon formaient la limite de deux cités.
À l'Est du département, le découpage était sensiblement le même que celui du département d’Ille-et-Vilaine. Au Nord-Est s'ajoutaient peut-être les régions de Pontorson et de Saint-Hilaire-du-Harcouët.
Enfin le Semnon dessinait la limite au sud du pays jusqu'à sa confluence avec la Vilaine, au niveau de Pléchâtel, mettant en territoire Namnètes Bain-de-Bretagne et le Grand-Fougeray.
En 370, ces frontières ont été modifiées lors de la réorganisation des défenses côtières : le Tractus Armoricanus et Nervicanus. La partie septentrionale du territoire des Riedones est ainsi cédée à la cité des Coriosolites<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Du fait de la configuration géographique de leur territoire, les Riedones n'ont jamais eu d'ouverture directe au commerce maritime<ref>Modèle:Article</ref>.
Les sources épigraphiques du Haut-Empire indiquent que le territoire de la cité comporte à cette époque au moins trois subdivisions : le pagus Matans, le pagus Sextanmanduus, et le pagus CarnutenusModèle:Sfn,Modèle:Sfn.
L’existence d'une quatrième subdivision reste incertaine et repose sur une courte inscription découverte lors de la démolition de la porte Saint-Michel à Rennes fin 1868. Parmi les hypothèses, il pourrait soit s'agir d'un pagus au nom inconnu se terminant en -inus soit d'un graphie alternative pagus Carnutinus pour le pagus CarnutenusModèle:Sfn,Modèle:Sfn.
Origines et protohistoire
Les Riedones faisaient partie de la Confédération armoricaine.
Les Riedones sont mentionnés à deux reprises par Jules César dans ses Commentaires sur la Guerre des Gaules, où ils participent à la coalition de 52 av. J.-C., avec les Coriosolites, les Ambibarii, les Calètes, les Osismes, les Lexoviens, (longtemps confondu avec les Lémovices, sur la foi d'une erreur ancienne de copie manuscrites de la guerre des Gaules) et les UnellesModèle:Sfn.
Modèle:Début citationDans le même temps, César fut informé par P. Crassus, envoyé par lui, avec une seule légion, contre les Vénètes, les Unelles, les Osismes, les Curiosolites, les Esuvii, les Aulerques, les Redons, peuples maritimes sur les côtes de l'Océan, qu'ils s'étaient tous soumis au pouvoir du peuple romain.Modèle:Fin citation |
|
Modèle:Début citationPendant que ces choses se passaient devant Alésia, les principaux de la Gaule, réunis en assemblée, avaient résolu, non d'appeler aux armes tous ceux qui étaient en état de les porter, comme le voulait Vercingétorix, mais d'exiger de chaque peuple un certain nombre d'hommes […] vingt mille à l'ensemble des peuples situés le long de l'Océan, et que les Gaulois ont l'habitude d'appeler Armoricains, au nombre desquels sont les Curiosolites, les Redons, les Ambibarii, les Calètes, les Osismes, les Lémovices, les Unelles.Modèle:Fin citation |
Monnaie
Jusqu’en 121 et la victoire des Romains sur Bituitos, les Arvernes avait une position hégémonique et un quasi-monopole sur la production de monnaie. Ce n'est donc qu’après qu’apparaissent les ateliers monétaires chez les Riedones. Ceux-ci ne font tout d’abord qu’apposer une contremarque sur des statères existantes. Tout comme chez les Vénètes, les pièces sont en or puis en argent allié de cuivre (et contenant de moins en moins d’argent)<ref>Louis Pape, Le monnayage des armoricains, in Modèle:Harvsp.</ref>.
Un dépôt de 1087 pièces en billon allié d'argent et de cuivre a été découvert en 2012 à Piolaine en la commune de Saint-Aubin-du-Pavail. 455 de ces pièces sont attribuées aux Riedones, 452 aux Vénètes et 2 sont hydrides Riedones-Vénètes<ref>Modèle:Article</ref>. Une statère d’or a été retrouvé dans le Cambridgeshire<ref>Pierre-Roland Giot, Le trafic armoricano-britannique, in Modèle:Harvsp.</ref>. D'autres monnaies attribuées aux Riedones ont été découvertes sur les îles Anglo-Normandes, notamment au sein du Trésor de Grouville.
-
Pièces en billon attribuées aux Vénètes et aux Riedones trouvées en 1835 à Amanlis (Musée d'histoire et d'archéologie de Vannes)
Histoire
Au haut Moyen Âge a existé un pagus Redonicus, un pagus, c'est-à-dire une subdivision administrative de l'évêché de Rennes. La toponymie a conservé sa trace dans des noms comme Pont-Réan (Pons Redonicus) et Pont-Péan (Pons Paganus, c'est-à-dire « Pont Payen », ce dernier situé à la limite de l'archidiaconé du Désert)<ref name="Jouët & Delorme 2007">Modèle:Ouvrage</ref>.
Ethnonyme
L'ethnonyme correct est Riedones<ref name=":0" group="n." />,<ref name=":1" group="n." /> mais on rencontre encore souvent les variations « Redones », « Rhédons » (chez Pline l'Ancien<ref>Histoire naturelle, livre IV, traduction Émile Littré</ref>) ou « Redons »Modèle:Sfn,<ref>John Haywood (intr. Barry Cunliffe, trad. Colette Stévanovitch), Atlas historique des Celtes, éditions Autrement, Paris, 2002, Modèle:ISBN.</ref>,<ref name="Picot" />,<ref group="n." name=":3">Au sujet de la diphtongaison du ē long gaulois en ie : Xavier Delamarre « Notes d'étymologie gauloise », Wékwos, no1, 2014, qui indique « Redones / Riedones (*rēdon-) »</ref>.
Étymologie
L'appellatif Riedones procède d'une racine celtique red- (redo en gaulois, riad en irlandais, que l’on retrouve en balte et en germanique) signifiant « aller à cheval », et par extension « aller en char »<ref>Xavier Delamarre, Dictionnaire de la Langue gauloise (approche linguistique du vieux celtique continental), page 254, éditions Errance, Paris, 2003, Modèle:ISBN.</ref>. Les Riedones étaient donc les « cavaliers » ou les « conducteurs de char », titre relevant du vocabulaire guerrier, comme souvent chez les peuples de Gaule.
Selon Léon Fleuriot, Riedones vient de Ried avec le suffixe courant -ones (que l’on retrouve chez les Santones et les Suessiones notamment et signifiant "ceux-qui")<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Ried viendrait de Reidh et aurait trois significations différentes :
- le char (signification la plus courante, préférées par les philologues)
- la rapidité, la liberté (avec le même sens, on retrouve Modèle:Lang en irlandais, et Modèle:Lang en gallois)
- la clairière, la plaine.
Jean-Pierre Picot indique la signification « ceux qui courent »<ref name="Picot">Jean-Pierre Picot, Dictionnaire Historique de la Gaule des origines à Clovis, p. 592, Préface de Marcel Jullian, Modèle:ISBN, 2002.</ref>.
Il est parfois indiqué à tort que la ville de Redon tient son nom des Riedones, notamment dans les ouvrages anciens<ref>Modèle:Bloc citation Le Lycée Armoricain, volume 10, 1827, p.194 lire en ligne</ref>. Les sources récentes affirment que son nom ne vient pas de ce peuple mais dérive d'un Roton médiéval<ref>Noms de lieux bretons, Hervé Abalain, 2000, p. 101, lire en ligne</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>.
Notes et références
Notes
Références
Sources
Sources primaires
- Jules César, Commentaires sur la Guerre des Gaules (traduction Désiré Nisard, 1865) sur Wikisource :
- Livre II, 34, Soumission des peuples de l’Océan. Quartiers d’hiver.
- Livre VII, 75, L’armée gauloise de secours.
Sources secondaires
- Modèle:Article.
- Modèle:BibliographieModèle:Commentaire biblio
- Modèle:Bibliographie
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage