Voconces
Modèle:Infobox Peuple antique Modèle:Autres projets Les Voconces — en latin Vocontii — sont une fédération de peuples gaulois installés dans les Préalpes.
Ils sont battus par les légions romaines entre 125 et 118 Modèle:Av JC lors de la conquête de la province de Narbonnaise. Ils figurent à ce titre sur les marbres capitolins, à Rome, donnant les noms des peuples vaincus durant ces opérations militaires. Sous l’Empire, ils constituent des civitates.
Histoire
Avant la conquête romaine
Ce peuple occupait un territoire important qu'il avait pris aux Ligures au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et qui englobait le Vercors au nord, les contreforts du mont Ventoux au sud-ouest, Manosque au sud-est et Embrun à l'est<ref>G. Barruol, Les peuples préromains du sud-est de la Gaule, Modèle:1er suppl. à la Revue archéologique de Narbonnaise, Paris, 1969 (rééd. 1999).</ref>, réparti sur 5 départements actuels (Drôme, Isère, Hautes-Alpes, Alpes-de-Haute-Provence, Vaucluse). Les Voconces étaient membres d'une fédération comprenant les Avantiques et les Sogiontiques<ref name="beaujard18">Brigitte Beaujard, « Les cités de la Gaule méridionale du {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:| }} }} au {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIIe{{#if:| }} }} s. », Gallia, no 63, 2006, CNRS éditions, Modèle:P.17-18.</ref>. La limite orientale de leur territoire passait probablement par le col des Granons, Strabon écrivant dans sa Géographie (IV, 1, 3 et 12) : Modèle:Citation, point généralement identifié avec le col des Granons<ref>Guy Barruol, « Le Pays de Forcalquier à l'époque romaine », dans Alpes de lumière, Musée de Salagon, Archéologie au pays de Forcalquier : radioscopie d'un terroir rural, Mane (Salagon, 04300) : les Alpes de lumière, 1990, catalogue d'exposition, Mane, été 1990 ; collection « Les Alpes de lumière » Modèle:ISSN Modèle:N°103 Modèle:ISBN, Modèle:P.40.</ref>.
Tite-Live, dans sa narration du passage des Alpes par Hannibal, fait suivre à celui-ci la lisière du territoire des Voconces<ref>Tite-Live, Histoire romaine, XXXI, 31.</ref>. Ce texte soulève toutefois des difficultés pour le concilier avec celui de Polybe.
De la défaite face à Rome à l’organisation en civitas
À la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, Rome devient la première puissance de Méditerranée occidentale et établit un traité d'amitié avec Massilia. Au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, Rome intervient pour protéger celle-ci et sécuriser les liaisons terrestres entre ses possessions d'Italie et Hispanie. En 125 av. J.-C., M. Fulvius Flaccus mène une dure campagne contre les Ligures, les Salyens et les Voconces<ref name="roman-57"/> et les légions romaines doivent revenir plusieurs années de suite : c’est finalement le successeur de Flaccus, C. Sextius Calvinus, qui triomphe de ces peuples en 122 av. J.-C.<ref name="roman-58"/>
Pendant la guerre de Sertorius, le propréteur M. Fonteius est nommé par Pompée pour maintenir la Gaule transalpine sous la tutelle du Sénat romain. Il mène une expédition chez les Voconces : ses méthodes autoritaires lui vaudront, en 69 av. J.-C., d'être accusé de concussion et violence par ses administrés. Les Voconces font partie des plaignants ; Cicéron prononce pour la défense du gouverneur le discours Pro Fonteio<ref> Gérard Chouquer, La situation de la Gaule transalpine d’après le Pro Fonteio de Cicéron, 69 av. J.-C., Formes du Foncier, août 2014.</ref>.
Dans le courant du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle Modèle:Av JCModèle:Vérification siècle, les Voconces signent avec Rome un traité d'amitié (fœdus) qui leur permet de garder une certaine autonomie et leurs institutions traditionnelles<ref>Christian Goudineau, Les fouilles de la maison au Dauphin, suppl. 37 de Gallia, Paris, 1979, p. 251-264.</ref> : on trouve ainsi un prætor et un sénat à la tête de cette civitas, assistés par des præfecti envoyés dans les circonscriptions périphériques (les pagi), lesquels sont conseillés par des assemblées locales (vigintiviri). Des édiles et des esclaves publics complètent cet organigramme administratif. Dès cette époque, les chefs-lieux nommés par Pline sont Lucus Augusti, l'actuelle Luc-en-Diois, et Vasio Vocontiorum, l'actuelle Vaison-la-Romaine.
Une inscription conservée au musée Calvet d'Avignon honore un évergète, l’equite Caius Sappius Flavus, qui légua à la cité des Voconces une somme considérable destinée à fournir des intérêts ainsi qu'une autre somme pour décorer le portique devant les thermes de la cité<ref name=AE1208>Inscription Modèle:AE.</ref>
Sous l’Empire
Plusieurs parties de territoires sont détachées temporairement de la civitas<ref name="beaujard18"/> :
- de 69 au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, les Avantiques forment une civitas séparée ;
- au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, les Sogiontiques sont également autonomisés.
Mais au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, la cité des Voconces est reconstituée<ref name="beaujard18"/>. Et c’est finalement à la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle que la civitas des Voconces est découpée en quatre civitates plus petites<ref name="beaujard18"/>,<ref>J. Planchon, « De Luc à Die : le chassé-croisé des capitales voconces », dans Capitales éphémères, Actes du colloque de Tours, 6-8 mars 2003, Modèle:25e suppl. à la Revue archéologique du Centre de la France, Tours, 2004, p. 233-245.</ref> :
- Gap et Sisteron deviennent capitales de deux nouvelles civitates, rattachées à la province de Narbonnaise seconde ;
- Vasio reste capitale mais d’une civitas séparée, Die supplantant l’antique Lucus comme capitale de la civitas Deensium. Cette ville, qui fut honorée du statut de colonie, s'entoura d'un rempart au Bas-Empire et devint le siège d'un évêché (325). Audentius, évêque de Die au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, portait le titre d'évêque des Voconces<ref>U. Chevalier - Regeste Dauphinois, Valence, 1912, Modèle:Numéros75 et 77 : civitatis Voconsiorum episcopus.</ref>.
Le diocèse de Vaison subsistera jusqu'à la Révolution française.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Bibliographie
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- Jacques Planchon, Michèle Bois et Pascale Réthoré, Carte archéologique de la Gaule, 26 - La Drôme, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres / Maison des Sciences de l'Homme, Paris, 2010 (voir l'introduction p. 113-122).
- Bernard Rémy, Henri Desaye et alii, Inscriptions Latines de Narbonnaise, VII, les Voconces, 1, Die, Gallia, Modèle:XLIVe suppl. (ILN), CNRS Éditions, Paris, 2012 (voir l'introduction p. 26-52).
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Sources
Textes antiques
- Pline l'Ancien, Histoire naturelle, III, 37 : Vocontiorum civitatis fœderata duo capita Vasio et Lucus Augusti dans la liste des cités de droit latin, et VII, 78 : Iulius Viator, e vocontiorum gente fœderata.
- Strabon, Géographie, IV, 6, 4 ; IV, 1, 3 ; IV, 1, 12.
- Pomponius Mela, Chorographie, II, 5, 75 : Urbium quas habet (Narbonensis) opulentissimæ sunt Vasio Vocontiorum, Vienna Allobrogum…
- Tacite, Histoire, I, 66 : Lucus municipium id Vocontiorum est.
- Claude Ptolémée, Géographie, II, 10, 8 (texte sujet à controverse sur sa précision géographique, car omettant plusieurs capitales de cités).
- Jules César, La guerre des Gaules, I, 10.