André Bazin
Modèle:Voir homonymes Modèle:Confusion Modèle:Infobox Biographie2
André Bazin, né le Modèle:Date à Angers (Maine-et-Loire) et mort le Modèle:Date à Nogent-sur-Marne (Seine), est un critique français de cinéma et de télévision, époux de Janine Bazin. Il est l'un des fondateurs des Cahiers du cinéma et a exercé une grande influence sur l'ensemble de la critique française et plus particulièrement sur les réalisateurs de la Nouvelle Vague, comme François Truffaut, Éric Rohmer, Jean-Luc Godard, Claude Chabrol et Jacques Rivette.
Biographie
Pour accomplir sa vocation d'enseignant il entre en 1938 à l'École normale supérieure de Saint-Cloud, mais en Modèle:Date il échoue à l'oral du professorat<ref>Sur le site www.culture.fr, Pascal Ory évoque une inhibition fatale</ref>, il se rapproche alors de Pierre-Aimé Touchard qui vient de fonder la Maison des lettres à Paris.
André Bazin y crée un ciné-club où il invite régulièrement Roger Leenhardt dont il lit depuis longtemps la chronique La Petite École du spectateur dans la revue Esprit.
La Libération est une période intense pendant laquelle on veut amener « le peuple à la culture et la culture au peuple ». Fort de cette conviction, il s'engage à travers Travail et Culture et Peuple et culture dans l'éducation populaire.
Dans les usines, en Allemagne, en Algérie, au Maroc, il participe à la fondation de ciné-clubs, à des stages, anime des conférences.
Il entame parallèlement un travail de réflexion en écrivant pour L'Écran français, Le Parisien libéré, Esprit, en rédigeant des monographies. Il participe à la création de Radio-Cinéma-Télévision (qui deviendra Télérama), c'est à cette époque qu'il engage, pour le seconder, un jeune passionné de cinéma, François Truffaut, dont il devient le père spirituel et le protecteur. Il est un des premiers critiques de télévision, qu'il accueille avec curiosité et bienveillance en insistant sur la nécessité de l'évaluer avec des critères différents de ceux utilisés pour le cinéma<ref>Modèle:Article</ref>.
Il fait partie du groupe qui organise le Festival du film maudit, à Biarritz, en 1949. Avec Jacques Doniol-Valcroze, Joseph-Marie Lo Duca et Léonide Keigel, il fonde en Modèle:Date, les Cahiers du cinéma dans lequel écrit toute une génération de critiques et de futurs cinéastes qui feront partie de la Nouvelle Vague.
André Bazin fait le pari qu'en présentant et en expliquant des œuvres de qualité au public populaire, celui-ci deviendra plus exigeant, moins soumis aux œuvres purement commerciales. Pour lui, la culture est un moyen d'émancipation du peuple. C'est également dans ce but qu'il rédige des ouvrages sur Orson Welles qu'il rencontre et interroge pour la sortie de son film La Soif du mal en 1958, Charlie Chaplin, Jean Renoir et Marcel Carné dont il estime que Le jour se lève s'est approché du degré de perfection que seul Citizen Kane d'Orson Welles a atteint. Homme d'esprit brillant et ouvert, il a pour principe de n'écrire que sur ce qui lui a plu. Ainsi, il cède sa plume à Truffaut : « je n'ai pas trouvé Si Paris nous était conté très enthousiasmant, Sacha Guitry nous ayant habitué à mieux. Mais apparemment François Truffaut l'a aimé, et comme il semble qu'il soit la seule personne dans Paris pour en parler en bien, je lui cède la place ».
André Bazin meurt en 1958 d'une leucémie<ref>Modèle:Lien web</ref>, un an avant la sortie du premier long-métrage de Truffaut (Les Quatre Cents Coups), qui lui est dédié. Il n'a donc pas eu l'occasion de voir émerger la nouvelle génération de cinéastes qu'il a profondément marquée par son intelligence et son engagement. Il est inhumé au cimetière de Nogent-sur-Marne.
Importance historique
André Bazin est une figure intellectuelle très respectée dans le milieu de la critique d'art. Le critique d'art et historien de l'art Jean-François Chevrier dit qu'il considère Bazin comme Modèle:Citation
Pour François Truffaut, Modèle:Citation Le cinéaste philippin Lav Diaz déclare, à propos de ses longs plans fixes caractéristiques : Modèle:Citation
En Grèce, le « Nouveau Cinéma grec » des années 1970-1980 se réclame aussi de lui.
Principaux articles
Montage interdit
« Montage interdit » est un texte paru dans Qu'est-ce que le cinéma ?<ref>« Montage interdit », dans Modèle:Ouvrage</ref>. Il s'agit, selon Alain Bergala, Modèle:Citation. Ce texte est en fait de la réunion de deux articles<ref name="Bergala">Alain Bergala, « Montage obligatoire », Conférences du collège d'histoire de l'art cinématographique, numéro 5, printemps 1993, Cinémathèque française-Musée du cinéma, pages 1 à 16.</ref> : une critique de Crin-Blanc d'Albert Lamorisse, issue du numéro 25 des Cahiers du cinéma<ref>Modèle:Article</ref> (1953) et un texte sur le montage paru en décembre 1956 toujours dans les Cahiers du cinéma<ref>Modèle:Article Il faut noter que, comme le souligne Alain Bergala, l'édition définitive de Qu'est-ce que le cinéma ? date par erreur ce texte de 1957.</ref> en compagnie d'un texte d'Henri Colpi « Dégradation d'un art, le montage » et d'un autre de Jean-Luc Godard « Montage mon beau souci. »
André Bazin y traite de plusieurs films : Crin-Blanc, mais aussi Le Ballon rouge, autre film de Lamorisse, ainsi que Une fée... pas comme les autres de Jean Tourane ; il évoque aussi d'autres films, parmi lesquels Nanouk l'Esquimau de Robert Flaherty et, dans une longue note, un film anglais qu'il qualifie de Modèle:Citation, Quand les vautours ne volent plus d'Harry Watt (1951). Mais Bazin ne souhaite pas faire à proprement parler une critique de ces films, cherchant là à analyser Modèle:Citation Il y expose ce qu'il appelle une Modèle:Citation : Modèle:Citation André Bazin prend plusieurs exemples : la séquence de Crin-Blanc où le petit garçon est tiré par un cheval, celle où Nanouk pêche le phoque et où tous deux se trouvent dans le même plan, et la séquence, dans Quand les vautours ne volent plus, où un enfant, en Afrique, trouve un lionceau et le ramène à ses parents tout en étant suivi, en montage alterné, par la lionne qui cherche son petit. À la fin de cette séquence, dans un même plan large, le spectateur voit les parents, l'enfant et la lionne. Ce plan Modèle:Citation le montage qui le précède<ref name="Interdit 58">« Montage interdit », Qu'est-ce que le cinéma ?, p. 58-59</ref>.
Il faut néanmoins bien comprendre que l'exigence de cette loi est Modèle:Citation qu'on ne le croirait au premier abord<ref name="Bergala"/>. Il ne s'agit pas de la Modèle:Citation qui interdirait toute « triche » au tournage<ref name="Bergala"/>. André Bazin dit clairement qu'il ne demande pas de tourner obligatoirement en plan-séquence ou de se priver des ressources narratives des changements de plans<ref name="Interdit 58"/>. Il s'agit en fait Modèle:Citation : l'important n'est pas que dans Crin-Blanc l'enfant soit réellement tiré par le cheval, ce qui compte c'est que le spectateur puisse y croire, même si c'est de manière rétroactive<ref name="Bergala"/>. Pour cela il faut qu'un plan réunisse les éléments qui sont par ailleurs montrés séparément au moment où la rupture de l'unité spatiale Modèle:Citation Selon Alain Bergala, on reconnait dans le concept de montage interdit le déni de réalité freudien : le spectateur sait qu'il y a un truc, puisqu'il a vu que l'action était tournée en plans séparés mais il peut y croire Modèle:Citation car un plan a relié tous les éléments<ref name="Bergala"/>. Dans Quand les vautours ne volent plus, c'est le plan final qui annule le constat du truquage, il vient rétroactivement Modèle:Citation les plans vus précédemment qui montraient alternativement l'enfant et la lionne<ref name="Bergala"/>. Sans ce plan qui les réunit, il n'y aurait pas de différence entre l'événement tel qu'il est relaté dans le film et tel qu'il le serait dans un roman ; et la scène n'aurait Modèle:Citation.
André Bazin termine son texte en expliquant que cette règle s'applique à certains films plus qu'à d'autres : les documentaires Modèle:Citation comme Nanouk l'esquimau, les films intégrant une part de féérie comme Le Ballon rouge<ref name="Interdit 61"/>. Il donne aussi l'exemple du Burlesque, dont il estime que le succès, datant Modèle:Citation venait justement de ce que les gags venaient d'un Modèle:Citation : Modèle:Citation
Publications
- Qu'est-ce que le cinéma ? (en 4 volumes), Éditions du Cerf, collection « Septième Art »
- T. I, Ontologie et langage, 1958
- T. II, Le cinéma et les autres arts, 1959
- T. III, Cinéma et sociologie, 1961
- T. IV, Une esthétique de la Réalité : le néo-réalisme, 1962
- Réédition en un volume de 27 des 64 articles de l'édition en 4 volumes, Qu'est-ce que le cinéma ?, Cerf, 1976
- La Politique des auteurs — Ouvrage collectif (Jacques Becker, Charles Bitsch, Claude Chabrol, Michel Delahaye, Jean Domarchi, Jacques Doniol-Valcroze, Jean Douchet, Jean-Luc Godard, Fereydoun Hoveyda, Jacques Rivette, Éric Rohmer (également sous son vrai nom Maurice Schérer), François Truffaut), éditions Champ libre, 1972
- Orson Welles, Cerf, 1972, rééd. Ramsay, collection Poche Cinéma (1985) puis éditions Cahiers du cinéma, collection Petite Bibliothèque, 2003
- Jean Renoir, avant-propos de Jean Renoir, présentation de François Truffaut, éditions Champ libre, 1971
- Charlie Chaplin, en collaboration avec Éric Rohmer, Cerf, 1973, rééd. Ramsay, collection Poche Cinéma (1985) puis éditions Cahiers du cinéma, collection "Petite Bibliothèque", 2000
- Le Cinéma de l'occupation et de la Résistance, préface de François Truffaut, 10/18, 1975
- Le Cinéma de la cruauté, Flammarion, 1975
- Le Cinéma français de la Libération à la Nouvelle Vague (1945-1958), éditions Cahiers du cinéma, collection Essais, 1984, rééd. collection "Petite Bibliothèque", 1998
- Écrits complets, en 2 volumes, Éditions Macula, 2018
Hommage
Les Cahiers du cinéma lancent en 2022 le Prix André Bazin destiné à récompenser un premier film<ref>Site du CNC, 21 septembre 2022 [1]</ref>.
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
- Modèle:Ouvrage
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- Modèle:Article
- Michel Mourlet, "Sur André Bazin", entretien avec H. Joubert-Laurencin, et "Bazin-Mourlet, convergences et oppositions", présentation par A. Katerji au Séminaire doctoral de l'INHA, Cycle de l'année Bazin 2008, dans l'Écran éblouissant, Presses Universitaires de France, 2011.
- Modèle:Chapitre
- Dossier « Réouvrir Bazin » dans les Cahiers du cinéma, no 697, Modèle:Date- (articles de Stéphane Delorme, Cyril Beghin, Dudley Andrew et Nicholas Elliot)
- Modèle:Ouvrage
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- Modèle:Ouvrage
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Radio
- Modèle:Aud
- France culture - des 11 et Modèle:Date-- Nuits de France culture- 10 heures de documents d'archives sur André Bazin
- Jean-Pierre Pagliano, Profils perdus : André Bazin, France Culture, 20 et Modèle:Date-. Avec la participation de Janick Arbois-Chartier, Françoise et André Burgaud, Jean Collet, Jean-Charles Tachella, Alain Resnais, Jacques Doniol-Valcroze, Agnès Varda, Jean Narboni.