Pierre Lévy (philosophe)

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2 Pierre Lévy, né en 1956 en Tunisie, est un philosophe, sociologue et chercheur en sciences de l'information et de la communication (SIC) français qui étudie l'impact d'Internet sur la société, les humanités numériques et le virtuel. Son travail est cité dans le champ de l'Modèle:Lien, ou éthique appliquée aux NTIC. Il a théorisé la notion d'intelligence collective<ref name="intelligence collective">Modèle:Lien web</ref> et tenté de créer un métalangage pour le numérique, baptisé IEML (Modèle:Lang)<ref name="ieml">Modèle:Lien web</ref>.

Biographie

Pierre Lévy complète une maîtrise d'histoire des sciences sous la direction de Michel Serres en 1980, à Paris (La Sorbonne). Il devient également docteur en sociologie en 1983, à l'EHESS, sous la direction de Cornelius Castoriadis<ref name="hypermedia">Modèle:Lien web.</ref>. Il obtient en 1991 une habilitation à diriger des recherches (HDR) en sciences de l'information et de la communication (Université Stendhal à Grenoble)<ref name="ottawa">Modèle:Lien web.</ref>.

Il est ainsi formé au sein de la philosophie française contemporaine, et sa pensée se place explicitement dans la continuité des philosophies du processus comme celles de Michel Serres, Gilles Deleuze et Martin Heidegger<ref>Pierre Lévy, Qu'est-ce que le virtuel ?, Paris, La Découverte, 1995.</ref>. Pierre Lévy est aussi un lecteur des philosophes médiévaux, en particulier des aristotéliciens juifs et musulmans, comme Al-Fârâbî, Avicenne, Maïmonide et Averroès. Il leur reprend les termes de Modèle:Lang (virtualité/puissance) et d'intellect agent afin de définir l'intelligence collective moderne qui s'exprime à travers les réseaux numériques<ref>Pierre Lévy, L'Intelligence collective, Paris, La Découverte, 1994. Cf. aussi Modèle:Lien web.</ref>.

Pierre Lévy est intéressé par les ordinateurs et Internet, en tant que moyens capables d'augmenter non seulement les capacités de coopération de l'espèce humaine dans son ensemble, mais également celles des collectifs tels que les associations, entreprises, collectivités locales et groupes d'affinités<ref>Pierre Lévy, World Philosophie, Paris, Odile Jacob, 2000.</ref>. Il soutient qu'en tant que moyen, la fin la plus élevée d'Internet est l'intelligence collective. Toutefois, il estime que l'intelligence collective n'est en aucun cas un concept nouveau, mais qu'elle a déjà été pensée par des philosophes du passé. Il s'inspire en effet de la tradition farabienne de l'angélologie, construite par des Perses et des Juifs à partir d'une interprétation néoplatonicienne, en tentant de remplacer la transcendance propre à cette pensée par une interprétation immanente qui fait d'Internet, et non de l'Ange comme intelligence générique, le moteur de l'intelligence collective<ref>Pierre Lévy, L'Intelligence collective, Paris, La Découverte, 1995, partie I, ch. 5 : « Chorégraphie des corps angéliques. Athéologie de l'intelligence collective ».</ref>. Son ouvrage sur La Machine Univers<ref>Modèle:Ouvrage</ref> a fait l'objet de vifs débats au sein des communautés en informatique et sciences de l'information et de la communication<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Pierre Lévy fonde en 1992, avec Michel Authier, la société Trivium, devenue Triviumsoft, qui développe et commercialise le logiciel et la méthode des arbres de connaissances<ref name="hypermedia"/>. Pierre Lévy occupe la chaire de recherche sur l'intelligence collective à l'Université d'Ottawa de 2002<ref name="ottawa"/> jusqu'à 2016<ref>Modèle:Lien web</ref>. Auparavant, il a enseigné à l'Université du Québec à Trois-Rivières (Canada), au département hypermédia de l'Université de Paris VIII, à l'Université des sciences de Limoges pour le master 2 « Communautés virtuelles et management de l'intelligence collective via les réseaux numériques » et au département de sciences de l'éducation de l'Université Paris X Nanterre<ref name="hypermedia"/>. Il a fait un rapport sur la « cyberculture » pour le Conseil de l'Europe, publié en 1997<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Il a collaboré à plusieurs reprises avec la revue philosophique et politique Multitudes. Il a publié des articles sur l'intelligence collective, Internet, Google et la propriété intellectuelle<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En 2004, il devient membre élu de la Société royale du Canada, aussi appelée les Académies des arts, des lettres et des sciences du Canada<ref>Modèle:Lien web</ref>.

En 2006, Pierre Lévy a lancé le projet « Modèle:Lang » ou IEML : il cherche à créer une langue artificielle conçue pour être simultanément manipulable de manière optimale par les ordinateurs et capable d'exprimer les nuances sémantiques et pragmatiques des langues naturelles. Ce métalangage peut notamment servir à la gestion des connaissances et à l'adressage sémantique des données numériques<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Dans son livre Modèle:Lang paru en 2011, Pierre Lévy exprime l'idée que l'Homme est en mesure de prendre en charge son évolution, notamment celle de son intelligence, ce qui serait, selon lui, une première dans l'histoire du monde animal. En 2019, il sort le troisième et dernier volume de La Sphère Sémantique, intitulé Le Livre Blanc d’IEML, le métalangage de l’économie de l’information.

Projet IEML

Modèle:Section à sourcer

Structure du métalangage

L'IEML (Modèle:Lang) se veut, selon son concepteur, un langage artificiel qui a pour but de représenter l'intelligence collective<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

IEML est un langage régulier et infini selon la classification de Chomsky<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Il est construit à partir de six éléments primitifs (vide, virtuel, actuel, signe, être, chose), qui forment sa première couche. Une opération générative permet de composer les éléments primitifs en triplets (substance, attribut, mode) pour former les mots de la deuxième couche et ainsi de suite récursivement jusqu'à la sixième couche. C'est ainsi que sont construits les trois mille mots du langage. Comme les mots, les phrases sont générées par une opération générative. La phrase IEML se compose de neuf rôles: racine (verbe ou nom), sujet, objet, destinataire, cause, temps, lieu, intention et manière. Les rôles sont précisés par des auxiliaires tandis que verbes et noms sont modifiés par des flexions. Des jonctions permettent de connecter des phrases ou des membres de phrases de même rôle. La phrase est récursive, c'est-à-dire que le rôle d'un mot peut être joué par une phrase.

Les expressions IEML peuvent être automatiquement traduites en matrices et en divers types de graphes, ce qui autorise des calculs algébriques et topologiques.

Une architecture orientée services Web

Les principaux services envisagés en 2008 concernent l'aide à l'édition d'expressions IEML, la production d'objets géométriques (matrices, graphes) à partir d’expression IEML, la production de dictionnaires, l'organisation d'ontologies (au sens informatique de réseaux formalisés de concepts), le taggage ou balisage de documents en IEML, l'évaluation d’informations taguées en IEML selon divers jeux d'économie de l'information et la recherche d’information.

Une version de l'IEML est théorisée dans La Sphère sémantique en 2011.

En 2021, le dictionnaire et la grammaire sont achevés<ref>Modèle:Lien web</ref> et un éditeur est en cours de construction. L'objectif annoncé est de le faire circuler dans la communauté des scientifiques connectés, avant un éventuel élargissement possible<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Critiques

Les critiques d'IEML lui reprochant d'être un langage fini trop simple pour représenter le sens ne correspondent plus à l'état actuel du langage, qui possède une grammaire régulière<ref>Modèle:Lien web</ref> et permet de construire une infinité de phrases.

Jean-Michel Besnier, philosophe, a critiqué ce qui est selon lui une Modèle:Citation défendue par Pierre Lévy, d'inspiration hégélienne et bouddhique. Il la décrit comme une « expérience métaphysique d'un projet de totalisation du sens qui, une fois réalisé, confine à l'absurde<ref>Modèle:Article.</ref> ». Mais Jean-Michel Besnier n'avait pas accès - en 2002 - à la dernière version du langage, dont la structure est maintenant proche de celle des langues naturelles.

Publications

Œuvres

  • La Machine univers. Paris : La Découverte, 1987.
  • Les Technologies de l'intelligence. Paris : La Découverte, 1990.
  • L'idéographie dynamique. Vers une imagination artificielle ?. Paris : La Découverte, 1992.
  • De la programmation considérée comme un des beaux-arts. Paris : La Découverte, 1992.
  • Les Arbres de connaissances. Paris : La Découverte, 1992 (avec Michel Authier).
  • L'Intelligence collective. Pour une anthropologie du cyberespace. Paris : La Découverte, 1994.
  • Qu'est-ce que le virtuel ?. Paris : La Découverte, 1995. Manuscrit en ligne.
  • Cyberculture. Paris : Éditions Odile Jacob, 1997.
  • World Philosophie : le marché, le cyberespace, la conscience. Paris : Éditions Odile Jacob, 2000.
  • Cyberdémocratie. Essai de philosophie politique. Paris : Éditions Odile Jacob, 2002.
  • Le Feu libérateur. Paris : Arléa, 2006.
  • La Sphère sémantique 1. Computation, cognition, économie de l'information, Paris et Londres : Hermès-Lavoisier, 2011.

Articles

Préface

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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