Quatrième île de la mer Méditerranée par sa superficie, la Corse est disputée depuis l'Antiquité entre trois principaux centres d'influence : la côte ligure (représentée au cours du temps par notamment les Étrusques puis les Génois), la côte méditerranéenne française (la cité phocéenne puis le royaume de France), et l'Afrique du nord (Carthaginois , le royaume des Vandales puis les Maures). Les habitants eux-mêmes, pauvres et peu nombreux, résistent ou s'accommodent de ces influences. Les Romains tiennent l'île pour pauvre et sauvage, et bien qu'elle soit assez proche de l'Urbs, ils n'y auront, après avoir chassé les carthaginois, que quelques petites villes dans les portions les plus clémentes de la côte. Quand Rome s'effondre, la Corse connaît son lot d'instabilité, aucun pouvoir ne s'imposant durablement avant que la république de Gênes le fasse à la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle et pour près de quatre siècles.
Lorsque cette puissance s'affaiblit, l'île se révolte à partir de 1729, ce qui ouvre une période de 30 ans de tumultes, au terme desquels le royaume de France finit par en prendre le contrôle en usant habilement du bâton et de la carotte (envoi de troupes, mais aussi d'or, de titres et d'emploi à son service, y compris à ses opposants d'hier). Intervenue d'abord à la demande de Gênes, la France finit par s'y substituer (acquisition formelle des droits génois le Modèle:Date-, alors que l'île est en fait largement aux mains des indépendantistes) et achève sa conquête avec la bataille de Ponte-Novo le Modèle:Date-. Entre-temps l'île aura connu une brève indépendance, comme Royaume de Corse du Modèle:Date- au mois de Modèle:Date-, et, surtout, comme République corse de 1755 à 1769, avec notamment la première constitution démocratique de l'histoire moderne, reconnaissant aux femmes le droit d'être chef de famille et, dans ce cas, de voter.
Département unique à la création des départements en 1790, la Corse est divisée en deux en 1793 avec la création des départements du Golo et du Liamone. Elle redevient partiellement indépendante sous protectorat britannique de 1794 à 1796 avec la création du Royaume anglo-corse. En 1796, la Corse est définitivement française puis réunifiée en 1811 en un unique département, puis de nouveau divisée en 1975 avec la création des départements de Haute-Corse et de Corse-du-Sud. La région Corse est créée en 1982 (en tant que collectivité) et acquiert en 1991, à la suite des revendications locales, un statut de collectivité à statut particulier dénommée « collectivité territoriale de Corse ».
La Corse compte Modèle:Unité au 1er janvier 2022 d'après les estimations de l'Insee bien que le dernier nombre officiel soit de Modèle:Nombre en date du Modèle:Date-. Cette faible démographie fait de l'île le territoire le moins peuplé de la France métropolitaine.
Dotée d'un riche patrimoine culturel et d'une puissante chaîne de montagne culminant à plus de 2700 mètres d'altitude<ref>Le Monte Cinto est le plus haut sommet de Corse et culmine à 2 706 mètres d'altitude</ref>, qui complique les transports intérieurs, l'île a développé une activité touristique réputée, assurant un emploi sur six et Modèle:Nombre de nuitées par an<ref name=Bleus>Tous modes d'hébergement confondus : hôtel, camping, location, gîte rural, résidence secondaire selon Corse - Guides Bleus Hachette - Année 2006 - (345 pages) Modèle:ISBN</ref>, mais très concentrée sur le littoral et l'été. Les prémices de l'écotourisme, appelé aussi tourisme durable, agrotourisme ou tourisme équitable, également promu dans l'île proche de Sardaigne<ref name="Boyer">" En Sardaigne, un tourisme soucieux de partage" par Paula Boyer, envoyée spéciale, dans La Croix le 6 janvier 2022 [1]</ref> pour mettre en valeur la richesse de l'intérieur de ces îles montagneuses<ref name=paoli> Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref> et prévenir la pollution dont souffre ailleurs la mer Méditerranée<ref name=paoli/>, ont vu le jour avec la randonnée en climat méditerranéen dès les années 1970.
Bien des légendes existent sur l'origine du nom donné à l'île de Corse. Parmi les plus tenaces, celle qui veut que les Grecs l'aient appelée Kallistê (en grec ancien Καλλίστη : « la plus belle ») et dont on sait maintenant qu'elle est fausse<ref group="N">Le nom grec de la Corse dans l'Antiquité étant Κυρνός ou Κυρνή : « Kurnos » ou « Kurnè ». Lire Corsica Classa et Non, les Grecs ne l'appelaient pas Kallisté d'Olivier Jehasse.</ref>.
Modèle:Citation<ref name="X. Poli">[3]Xavier Poli in La Corse dans l'Antiquité et dans le Haut Moyen Âge Librairie Albert Fontemoing Paris 1907.</ref>.
Plus loin, dans son étude sur l'occupation de l'île, Xavier Poli écrit : Modèle:Citation. Une partie non minime de la population, écrasée dans une sédition, passa de cette île dans celle de Sardaigne et se tailla dans la montagne un territoire où elle s'établit. Les Sardes nomment ces émigrés du nom qu'ils ont apporté de leur pays, Corses »<ref>Phocide, 1. X, c. VII, §8 ; éd. Didot-Dindorf. Modèle:Lang. (en note de bas de page).</ref>.
Et Xavier Poli de conclure : Modèle:Citation<ref name="X. Poli"/>.
Pour sa part, dans son ouvrage Histoire de la Corse depuis les temps les plus anciens jusqu'à nos jours édité en 1839, Camille De Friess-Colonna exprime ainsi : Modèle:Citation<ref>Camille De Friess-Colonna : L'Univers ou Histoire et Description de tous les Peuples - Histoire de la Corse depuis les temps les plus anciens jusqu'à nos jours in Île de Sardaigne par M. le chevalier G. de Gregory - Paris Firmin Didot Frères, Éditeurs 1839.</ref>,<ref>Modèle:BNF.</ref>.
Du géographe grec Strabon<ref>Lucien Auguste Letteron in Histoire de la Corse Tome I, Bulletin de la Société des sciences historiques & naturelles de la Corse – Imprimerie et Librairie Veuve Eugène Ollagnier - Bastia, 1888.</ref> :
Le climat de la corse littorale est dit méditerranéen d'après la classification de Köppen. Dans l'intérieur des terres et dans les principaux massifs montagneux le climat va de montagnard à alpin du fait de la topographie insulaire accidentée.
Bien que de nombreuses espèces endémiques aient disparu lors de la Préhistoire ou peu après, comparativement au continent et aux îles bretonnes, la Corse bénéficie d'un environnement relativement préservé, tant sur terre que sur la côte et en mer.
Le risque d'incendie constitue une menace pour la biodiversité, alors que (en 2006) plus de 50 % des dégâts découleraient de 12 % des mises à feu liées aux pratiques d'entretien de pâturages ou chemins et zones de chasse. 15 % des incendies seraient dus à la foudre, mais n'étant responsables que de 1 % des destructions (en surface). Durant la canicule de 2003, près de Modèle:Unité ont brûlé avec environ 500 mises à feu<ref>Bilan 2006 des incendies sur l'ensemble de la région corse - Office de l'Environnement de la Corse Modèle:Pdf.</ref>, le problème des incendies pourrait croître avec le réchauffement climatique. La forêt couvre Modèle:Unité en Corse.
Régulièrement, d'importantes concentrations de déchets plastiques flottant en mer parfois estimées à plusieurs milliers de tonnes se forment dans le canal de Corse avant d'être dispersées par les courants<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Pollutions
En 2021, alors que une enquête déterminant les causes de la pollution, vraisemblablement liée au dégazage illégal d'un navire, les plages du Sud ont été touchées par cette pollution. Des navires spécialisés de la marine nationale ont effectué le repêchage de plus de 3 tonnes d'hydrocarbures en mer<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Dans son étude sur la Corse, de ses origines à l'expulsion des Sarrasins<ref name="X. Poli"/>, Xavier Poli se propose de remonter aux sources, de réunir tous les textes des écrivains grecs et romains, et toutes les inscriptions intéressant la Sardinia en général, et la Corsica en particulier. Il commence son ouvrage avec ces propos :
La fréquentation de l'île par des hommes est estimée à -10 000. Vers -6500 la présence humaine sur l'ensemble de l'île laisse des traces avec la Dame de Bonifacio, et au cap Corse à Pietracorbara. La civillisation proto-corse débute en -5000, elle est issue de peuplements dont l'origine reste encore incertaine. La Corse aurait à cette époque connu l'influence et le peuplement de Ligures et d'Ibères. Certains évoquent également la présence possible de populations venues d'Afrique du Nord (Libyques) durant cette période. En -1500/-1300 la civilisation torréenne débute et les Korsi développent la construction de statues-menhirs ( site de Filitosa) et de tours.
Antiquité
Au VIIe siècle av. J.-C., les Étrusques s'installent en Corse
En Modèle:Date-, les Étrusques, installés en Toscane en -780, commercent avec les Vanacini, peuplade du Cap Corse qui travaillaient le fer et cultivaient la vigne et le blé. Près de cinquante ans plus tard, en Modèle:Date-, les Carthaginois installent des comptoirs en Corse, commerçant avec Cagnano. En Modèle:Date-, C'est au tour des Phocéens de s'établir en fondant Alalia, la cité du sel (actuelle Aléria). Trente ans plus tard, en Modèle:Date-, les Étrusques de Toscane alliés aux Carthaginois chassent les Phocéens de la Corse après une longue bataille navale où les Phocéens perdent environ soixante de leurs navires. Cette bataille marque l'effondrement de la thalassocratie phocéenne. Les Corses utilisent l'alphabet qu'ils apportent.
Au Ve siècle av. J.-C., les Grecs s'installent en Corse
En Modèle:Date-, les Syracusains de Sicile menés par Gélon chassent les Étrusques. Apelles, amiral de Syracuse, fonde Syracusenus Portus (actuel Porto-Vecchio). En Modèle:Date-, [[Denys l'Ancien|Denys (Dionysos) {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]], tyran de Syracuse et successeur de Gélon, décide d'anéantir les prétentions puniques sur toute la mer Tyrrhénienne. Pour cela il occupe les petites îles, les points forts de la côte orientale et fait de Syracusenus Portus une base avancée dont il se sert pour surveiller les régions alentour. Un siècle après (Modèle:Date-), les Carthaginois, appuyés par des mercenaires torréens servant déjà dans les rangs de l'armée depuis le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècleModèle:Av JCModèle:Vérification siècle, chassent les Syracusains.
Au IIIe siècle av. J.-C., les Romains conquièrent la Corse
En Modèle:Date-, à la suite d'une décision prise cinq ans plus tôt au début de la première guerre punique, les Romains entreprennent la conquête de la Corse. À la tête d'une importante flotte, Lucius Cornelius Scipio, surprend Alalia de nuit. À l'époque, il semblerait que la cité était libre, peuplée à la fois d'Étrusques et de Carthaginois. Scipion la brûle et la rebaptise Aleria.
En Modèle:Date-, lors d'une seconde expédition romaine menée par Tiberius Gracchus, la Corse est réunie à la Sardaigne et devient la province romaine de Corse-Sardaigne. Les Corses traités en vaincus et non en « libérés » s'insurgent. Trois ans après, une cinquième expédition romaine en Corse est dirigée par Spurius Carvilius Maximus Ruga. D'après les Annales romaines, un jeune Romain nommé Cristinus aurait donné la victoire à Carvilius en Modèle:Date-. En Modèle:Date-, nouvelle révolte. Cette période de guerre se termine en Modèle:Date- avec la « paix romaine ».
La cité de Mariana (au sud de l'actuelle Bastia) est fondée en 105 avant J.-C.
Sources
Lorsqu'ils évoquent la Corse, les écrivains antiques sont unanimes à y représenter l'homme Modèle:Incise comme hostile<ref>Strabon, Géographie, V, II, 7.</ref> :
Modèle:Citation bloc
Pendant l'avril 534, les troupes byzantines<ref group="N">Formées principalement de mercenairesbarbares, notamment hérules et huns.</ref> du général Bélisaire, conquérant du royaume vandale d'Afrique, chassent les Vandales des îles de la Méditerranée occidentale, dont la Corse. Cette victoire byzantine commence l'occupation byzantine de l'île.
Le papeGrégoire le Grand s'oppose à la politique de l'empereur byzantin [[Maurice Ier (empereur byzantin)|Maurice {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]] en Corse et Italie en 590, l'empereur étant hostile au rapprochement entre la Papauté et les Lombards<ref>Dictionnaire encyclopédique du christianisme, V. 1, Paris, Cerf, 1990, Modèle:P..</ref>.
Les Lombards envahissent l'île en 725 et la prennent ainsi aux byzantins. Les Lombards auraient introduit dans l'île la faide, un système de vengeance privée d'origine germanique à l'origine de la vendetta<ref>Pierre Da Passano, Histoire de l'annexion de la Corse, cf. 3. « La société corse au début du deuxième millénaire », Horvath (Le Coteau), 1990.</ref>,<ref>René Sédillot, La Grande aventure des Corses, Fayard, 1969, Modèle:P. (« Quand les Lombards importent la vendetta »).</ref>.
Vers le milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle les Lombards partent, l'Empire byzantin, qui ne contrôle que la côte de l'île, en récupère le nord; dans le même temps les Sarrasins s'emparent du sud<ref>Hans-Erich Stier (dir.), « Grosser Atlas zur Weltgeschichte », Westermann 1985, Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>.
La légende du prince romainUgo Colonna se situe en 771, il aurait été envoyé sur l'île par le pape Étienne III avec Modèle:Unité et 200 cavaliers, et aurait expulsé les Sarrasins du « roi Negolone » après trente ans de lutte. Dans la même année, les garnisons de l'empereur romain d'Orient « Caballino » perdent définitivement la Corse du Nord au profit des Francs soutenus par les papes.
En 774, le roi des FrancsCharlemagne, devenu roi des Lombards, cède la Corse à la papauté. Si la papauté a théoriquement la suzeraineté de l'île, elle n'a pas les moyens d'en assurer la défense.
L'année 806 marque une nouvelle incursion sarrasine : une flotte commandée par le comte franc de Gênes, Adhémar<ref>Jean-Baptiste-Pierre Jullien de Courcelles, Histoire généalogique et héraldique des pairs de France : des grands dignitaires de la couronne, des principales familles nobles du royaume et des maisons princières de l'Europe, précédée de la généalogie de la maison de France, chez Arthus Bertrand, Paris, 1824, tome 3, Famille d'Adhémar, page 3 (lire en ligne)</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}Medieval Lands : Conti di Genova</ref> est envoyée par Pépin d'Italie pour défendre l'île. C'est de cette expédition victorieuse contre les Sarrasins que les Génois faisaient remonter leurs droits à la souveraineté sur la Corse.
En 807 a lieu une incursion de musulmans venus d'Espagne ; ils sont délogés par un certain Burchard, un connétable envoyé par Charlemagne. Une bataille navale a lieu aux alentours de Porto-Vecchio coûtant treize navires et des milliers de morts aux envahisseurs.
L'Annaliste de Saint Bertin de Sithiu écrit que, en 809, les « Maures, partis d'Espagne, envahissent la Corse, et le samedi de Pâques détruisent une cité où ils ne laissent survivre que son évêque et quelques vieillards et infirmes ». Cette cité pourrait être Aléria.
L'empereur d'Occident Louis le Pieux, l'un des fils de Charlemagne, envoie en Corse son fils Lothaire en 825, puis en 828, le comte Boniface II de Toscane, pour en chasser les Maures. Ce dernier, après avoir reconquis la quasi-totalité de l'île, pourchasse les Maures jusqu'en Afrique. C'est lui qui a fondé Bonifacio en 830.
À cette époque, les moustiques anophèles ayant été introduits dans les lagunes de l'île et véhiculant la malaria<ref>Delvert J. : L'Expansion des moustiques Anopheles dans le bassin méditerranéen ({{#ifeq:s | s | Modèle:Siècle | Ve{{#if:s| s }} }}-Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècles) et ses conséquences démographiques et économiques, ORSTOM, 1987.</ref>, les Corses fuient les côtes et rejoignent la montagne, d'autres s'embarquent pour l'Italie. Une bonne partie d'entre eux sont accueillis à la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle par le pape Léon IV (845-857), qui les installe dans la ville fortifiée de Porto, à quelques centaines de mètres du port ensablé d'Ostie, à l'embouchure du Tibre<ref>Philippe Pergola de l'Modèle:Lien à Rome in Archéologie et Société - Cervioni, août 1979.</ref>.
En 846 : Abu Abbas Muhammad I, émir aghlabide d'Afrique, envahit le sud de l'Italie et pille Rome. Le sud de l'Italie, la Sicile, la Sardaigne et la Corse passent sous contrôle des Aghlabides.
Avec l'appui des Fatimides, les Siciliens se révoltent et renversent l'État des Aghlabides en 909. Ils déclarent leur obéissance aux Fatimides. L'état des Aghlabides subsistera seulement sur l’île de Malte.
L'année 1014 marque la dernière incursion sarrasine de l'émir Abu Hosein Mogehid, battu par une flotte pisano-génoise.
Depuis le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle les marquis Obertenghi détiennent probablement des droits sur la Corse en raison de leur titre de comte de la cité de Luni à laquelle l'île est rattachéeModèle:Refnec. Le pape cède la Corse, moyennant une redevance annuelle de cinquante livres, monnaie de Lucques, à la république de Pise<ref>Prosper Mérimée,Notes d'un voyage en Corse - Imprimerie de H. Fournier et comp., 14 bis rue de Seine Paris 1840 Modèle:P..</ref>. En 1018, les marquis de Massa arrivent en Corse<ref>Lucien Auguste Letteron in Histoire de la Corse Tome I, Bulletin de la Société des sciences historiques & naturelles de la Corse – Imprimerie et Librairie Veuve Eugène Ollagnier - Bastia, 1888 - Note de bas de Modèle:P..</ref>.
En 1077, Grégoire VII tente de reconquérir la Corse par son vicaire Landolfo, évêque de Pise. Il le charge de réorganiser les diocèses de l'île. De 1077 à 1092, dans le cadre de la réforme ecclésiastique, un maillage religieux du territoire par un réseau de pièves est mis en place.
Puis, en 1091, le pape Urbain II inféode la Corse à l'un des successeurs de ce dernier, Daiberto. Urbain II nomme alors archevêque Daibertus évêque de Pise, en 1092, il devient métropolitain-suzerain des six diocèses corses : Nebbio, Mariana, Accia, Sagone, Ajaccio et Aléria.
En 1095, le marquis Ugo apparaît avec le titre de marquis de Corse et exerce une autorité sur toute l'île<ref name="D.Istria">Modèle:Citation.</ref>, il meurt sans doute peu après 1124, sans descendance directe<ref name="D.Istria" />.
Le catholicisme influe sur la Corse: la cathédrale de Mariana est en consacrée en 1119. Sous l'influence de l'Église, les morts jusque-là enterrés aux bords des routes, sont inhumés autour et dans les églises à partir de 1130. Puis, en 1133, les évêchés sont séparés en deux groupes (un pour Gênes et un pour Pise), Gênes obtient à cette occasion du pape Innocent II les diocèses de Nebbio, Mariana, Accia, Pise conservant Sagone, Ajaccio et Aléria.
La période entre 1150 et 1250 environ, marque la naissance des seigneuries : profitant du déclin de l'autorité du marquis de Massa, l'aristocratie locale s'approprie leurs droits. Les premières fortifications privées sont construites durant cette même période où les Génois s'installent à Bonifacio, en 1195 plus précisément.
L'année 1336 marque la mort de Jean Avogari (fils d'Oberto) ; son fief est donc partagé entre ses fils : Brando à Piero, Nonza à Lucchino et Canari à André.
De 1347 à 1348, la peste noire qui touche toute l'Europe ne laisse en Corse que le tiers des habitants, aux dires du chroniqueur florentin Giovanni Villani<ref name="Cesari-Rocca" />.
En 1348, survient la mort de Galeotto Da Mare (dit Giachetto, arrière-petit-fils d'Ansaldo) ; son fief est partagé entre ses enfants : Babiano a tout sauf Centuri pour Crescione ; Morsiglia va à Nicolas (fils de Crescione) mais il est peu après aussi seigneur de Centuri ; Pino va à Bartolomeo (frère de Crescione).
Sambucucciu d'Alandu dirige une révolte populaire en 1358, il chasse de leurs fiefs les seigneurs, qui sont remplacés par des Caporali. Tous les châteaux sont démolis, à part 6 dont ceux de Nonza et San Colombano. Le peuple s'administre et les communes émancipées s'unissent en une confédération de la Modèle:Lang, opposée au Cap Corse et à la [[Corse-du-Sud|Modèle:Lang]]. Le territoire compris entre Brando et Aléria, Corte et la mer, libéré, s'allie à la république de Gênes en 1359.
1372 : l'Aragon réalise ses droits sur la Corse. Il aide Arrigo Della Rocca, descendant de Giudice, comte de Corse. Gênes inféode l'île à des gentilshommes génois. Arrigo s'entend avec eux pour fonder la société de la Maona et être gouverneur de la Rocca.
1378 : 27 août, Gênes afferma l'île à une société industrielle et financière, composée de six membres et désignée sous le nom de « Maona ».
1394 : Arrigo Della Rocca chasse tous les seigneurs de leurs châteaux et se déclara seigneur de l'île tout entière pour former la principauté italienne de Corse, au même titre que les autres régions-états d'Italie.
1397 : Arrigo, maître de presque toute la Corse durant douze ans, est vaincu par Gênes et les Corses qui se soulèvent contre lui.
1401 : mort du comte de Corse Arrigo Della Rocca. Son fils passe dans le camp de Gênes car il s'aperçoit des intentions d'invasion étrangère, sur la Corse en particulier, de la France et du royaume d'Aragon.
1420 : intervention, avec sa flotte, du roi Alphonse V d'Aragon. Vincentello d'Istria prend Bastia, échoue après son siège à Bonifacio dont la population subira la famine, et ne peut conserver longtemps Calvi. Le roi d'Aragon veut conquérir les îles italiennes de Corse, de Sardaigne et de Sicile.
1430 : rejetant la tutelle de Vincentello, les Modèle:Lang proclament Simon Modèle:1erda Mare, frère d'Urbain, gouverneur général de la Corse. Ce dernier d'abord battu à Biguglia, bloque Vincentello dans Bastia en 1433.
1434 : le comte et vice-roi de Corse Vincentello d'Istria est décapité à Gênes sur demande du peuple corse qu'il aura affamé dans sa tyrannie et ses guerres.
1434 : Simon {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }} Da Mare se retrouve comte de Corse, mais ne règne durant quelques années que sur les deux tiers de l'île, malgré l'appui de Gênes, des Caporali et de son fils Carlo.
1453 : à la demande des Corses, l'île est gérée par l'Office de Saint Georges avec l'assentiment du pape. La domination génoise devient fondée en droit.
1454 : le château de Petralerata est cédé à l'Office de Saint Georges par son occupant, Carlo di Luciano, suivant une convention ratifiée par l'Office le 13 février.
1455 : après la prise de Constantinople par les Turcs en 1453, les Barbaresques commencent à razzier les côtes (ils le feront durant environ trois siècles). Les villages côtiers commencent à être abandonnés. Pour rassurer les populations, Gênes impose la construction de tours littorales aux frais des pievi et communautés pour protéger la population de l'île qui subit des razzias des maures.
1457 : Gênes conçoit le projet de construire une forteresse à Ajaccio.
1460 : devant la Cortès catalane, Jean d'Aragon jure l'union perpétuelle de la Sicile et de la Sardaigne à la couronne. Il n'est plus question de la Corse. C'est la reconnaissance tacite de la souveraineté génoise.
1464 : Francesco Maletta vient prendre possession de la Corse au nom du duc de Milan ; Polo della Rocca et les seigneurs du Cap Corse lui font leur soumission.
1481 : Rinuccio di Leca soulève le peuple et offre la Corse à Appiano IV, seigneur de Piombino, qui envoie immédiatement son frère Gherardo, comte de Montegna, sur l'île où on l'acclame comte de Corse.
1483 : De nombreux personnages corses prêtent serment de fidélité devant Matteo de Flisco, capitaine général de l'île de Corse, représentant de l'Office de Saint Georges<ref name="Société des Sciences">Bull. de la Société des Sciences historiques et naturelles de la Corse 1884 - Serment de fidélité prêté par divers personnages corses... .</ref>.
1492 : la citadelle d'Ajaccio est en construction. Le 2 mai 1492, Alfonso d'Ornano à qui ont été confiés les travaux, écrit aux Protecteurs de San-Giorgio que les murailles de la ville étaient assez avancées pour « couper les jambes à toute espèce d'ennemis »<ref name="Cesari-Rocca" />.
1511 : toute l'île passe sous le contrôle direct de Gênes
1540 : les capucins vinrent pour la première fois dans l'île ; ils y bâtirent six monastères, à Bastia, à Brando, à Luri, en Balagne, dans le Nebbio et en Casinca.
Les Génois conduits par Giovanni d'Oria et la flotte du prince Andrea Doria son oncle, capturent à GirolataDragut, amiral turc et l'un des corsaires les plus célèbres de l'Empire ottoman, avec neuf galères ou galiotes.
L'Office de Saint Georges permet aux Niolins de rentrer dans leur pays, à condition qu'ils n'y bâtiraient que des maisons très basses<ref name="Ceccaldi"/>.
1541 : Dragut racheta sa liberté, puis, avec une flotte plus considérable que la première fois, il pilla et brûla Castellare, en Casinca, Monticello, en Balagne, Sarla, (dans le Delà des Monts), ainsi que beaucoup d'autres villages qu'il rencontra sur son passage<ref name="Ceccaldi"/>.
1544 : l'Office de Saint Georges fait fortifier en toute hâte Calvi où il transporte la résidence du gouverneur Niccolò Imperiale.
1545 : un certain nombre de familles prises dans toutes les localités de l'île, vont établir à Portovecchio et au Niolo.
1547 : 3 septembre, Jacopo da Mare renouvelle tous les engagements pris par son aïeul envers l'Office de Saint Georges<ref name="Société des Sciences"/>.
1573 : le drapeau de la Corse apparaît pour la première fois. Dans un atlas des possessions de Philippe II roi d'Espagne avec des armoiries pour chaque province qu'il établit en 1573, le géographe italien Mainaldi Galerati décide d'y faire figurer la Corse. Comme il n'en connaît pas les armes, il décide d'y mettre une tête de maure<ref>Les origines du drapeau corse U Ribombu.</ref>.
1583 à 1590 : famine et misère en Corse. Les Barbaresques razzient toutes les côtes de l'île. Des personnes sont enlevées, 76 villages sont ruinés ou abandonnés dans le sud, 21 dans le nord. Gènes ne parvient pas à cette période à protéger entièrement l'île car affaiblie par les guerres européennes.
1590 : Orazio Lanfranchi en appelle au Sénat de Gênes contre le tarif des remboursements des dettes contractées par les agriculteurs fixé par le commissaire d'Ajaccio.
1594 : parution de la première histoire de la Corse
1633 : Gênes refuse à Simon Francesco Lanfranchi la concession pour repeupler et exploiter la région de Valle di Prunu.
1676 : 14 mars, arrivent des exilés Grecs à qui les Génois accordent le territoire de Paomia pour protéger les Chrétiens d'Orient.
1728 : Felice Pinelli qui lui succède, surexcite les Corses par sa maladresse et sa rigueur.
La grande révolte des Corses et l’avènement de la république Corse (1729-1816)
1729 : premier soulèvement des Corses contre Gênes à la suite de mauvaises récoltes et de nouvelles taxes dont l'élément déclencheur est attribué à Anton Francescu Lanfranchi<ref>Modèle:Ouvrage</ref>
1730 : juin, arrivées du nouveau gouverneur Giovanni Francesco Gropallo, et du commissaire Camillo Doria chargé des pleins pouvoirs militaires.
1730 : en décembre, consulte de Saint-Pancrace et rébellion des Corses contre Gênes ; la Corse déclare son indépendance
1731 : à la demande de Gênes, des troupes impériales commandées par le baron de Wachtendonck arrivent en Corse.
1732 : 14 janvier, le colonel de Vins avec six cents soldats allemands tente d'occuper Calenzana et subit une lourde défaite
1732 : 26 mars, Paolo Battista Rivarola est nommé commissaire général
1733 : juillet, Paolo Geronimo Pallavicini commissaire général en remplacement de Rivarola
1733 : deuxième soulèvement des Corses contre Gênes.
1734 : début septembre, Ugo Fieschi et Pier Maria Giustiniani, sénateurs, sont nommés commissaires généraux, en remplacement de Pallavicini. Ils s'annoncent comme messagers de paix
1735 : 30 janvier, adoption d'un règlement qui entérine la première déclaration d'indépendance de la Corse par la consulta d'Orezza (la "consulte" de Sébastien Costa)
1735 : 2 mai, Gênes envoie un commissaire général pour l'Au-delà des monts, Ottavio Grimaldi. Felice Pinelli revient en Corse comme commissaire général de l'En-deçà des monts.
1736 : fin janvier, arrive le commissaire général Rivarola.
1737 : 10 novembre à Fontainebleau, convention entre la France et Gênes pour l'envoi de troupes en Corse.
1737 : décembre, le marquis Giovan Battista de Mari est nommé commissaire général en remplacement de Rivarola.
1738 : février, Louis de Frétat, comte de Boissieux, maréchal de camp, chef du corps expéditionnaire français arrive en Corse. Il vient négocier, suivant les ordres reçus, et refuse d'ouvrir les hostilités comme le lui demandent les Génois.
1738 : 24 septembre, Frédéric de Neuhoff, neveu du roi Théodore, débarque à Ajaccio et Sagone pour tenter de soulever la Corse occidentale.
1738 : 18 octobre, ratification à Fontainebleau, entre la France et Gênes, d'un Règlement de gouvernement de la Corse.
1738 : 14 décembre, les Français qui se dirigent vers le Borgu, sont attaqués. Le détachement installé dans le village réussit à se dégager. Ils battent en retraite avec des pertes.
1739 : 13 janvier, le lieutenant-général Jean-Baptiste-François des Marets, marquis de Maillebois, reçoit les instructions pour aller commander l'armée du Roi en Corse, en remplacement de Boissieux malade (il meurt dans la nuit du Modèle:1er au 2 février).
1739 : avril, Maillebois organise en Balagne, des compagnies de volontaires corses au service de la France. Ces compagnies constituent les premiers noyaux du futur régiment Royal-Corse.
1739 : mai, les pieve de Casinca, Ampugnani, Campulori, ainsi que Corte et le Nebbiu, fournissent des compagnies de volontaires corses à Maillebois, qui disposera avec les six bataillons d'infanterie, des hussards et de l'artillerie débarqués à Bastia, d'une armée de Modèle:Nombre bataillons à Modèle:Nombre hommes chacun, deux escadrons de hussards à Modèle:Nombre hommes et Modèle:Nombremiquelets. Avec les troupes génoises, les effectifs s'élèvent à dix ou onze mille soldats.
1739 : décembre, l'île est en grande partie soumise. Les troupes françaises commencent à réembarquer.
1740 : juin, le marquis Domenico Maria Spinola, ancien doge, est nommé commissaire général en remplacement de Giovan Battista de'Mari.
1740 : 3 octobre, Frédéric de Neuhoff qui s'est soumis, et sa suite quittent la Corse.
1741 : fin juin, publication du dénombrement de la population commandé par Maillebois (promu maréchal le 11 février) : la Corse compte Modèle:Nombre paroisses, Modèle:Nombre villages, Modèle:Unité feux, Modèle:Unité habitants
1743 : 22 février, mort à Bastia du commissaire Spinola. Gian Benedetto Speroni prend la suppléance.
1743 : 28 février, Théodore est dans le golfe d'Ajaccio avec cinq navires anglais. L'escadre attaque un navire espagnol placé sous la protection des canons génois. Il compte s'emparer d'Ajaccio. Ses partisans commencent le blocus de la ville que la population est autorisée à quitter. La flotte anglaise en repartira le 5 mars.
1743 : dans la nuit du 16 au 17 mars, le Folkestone dépose Théodore à l'embouchure de l'Arno en Toscane. Le roi a quitté la Corse pour toujours.
1747 : seconde intervention française : le commandement supérieur est exercé par le colonel Choiseul-Beaupré ; il est renforcé en 1748 par le marquis de Cursay, colonel du régiment de Tournaisis.
Le Gouvernement de Pascal Paoli (1755-1769) | République Corse
1755 : 14 juillet, Pascal Paoli est proclamé général de la Nation par la consulte de Casabianca.
1755 : Constitution corse, initiée par Pascal Paoli, elle est souvent considérée comme la première constitution démocratique de l'histoire moderne.
1756 : novembre, troisième intervention française. Six bataillons français débarquent en Corse, commandés par le marquis de Castries qui installe son QG à Calvi. Il sera remplacé par le comte de Vaux (1757-59).
1764 : quatrième intervention française sous le commandement supérieur de Marbeuf (1764).
1767 : Choiseul refuse la donation de l'île proposée par la République de Gênes.
1768 : le 15 mai, Choiseul négocie un traité qui comporte un transfert de souveraineté mais aussi un article par lequel le Roi s'engage à conserver sous son autorité et administration toutes les parties de la Corse qui seront occupées par les troupes françaises jusqu'à ce que la République en demande à la France la restitution<ref>La grande révolte des Corses contre Gênes (1729-1769) Chronologie recueillie par Antoine-Dominique Monti ADECEC 1979</ref>.
1768 : 15 mai, par le traité de Versailles Gênes cède provisoirement l'administration de la Corse, que dans les faits elle ne contrôle plus, à la France. Louis XV, qui refuse à dessein de reconnaître la République corse comme légitime, envoie son armée dans le but de prendre possession de l'île.
1768 : 15 août, Louis XV proclame officiellement la réunion de la Corse à la France<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
1768 : 9 octobre, les troupes paolistes mettent en déroute l'armée française à Borgo.
1769 : 20 février, De Vaux est nommé commandant en chef des troupes françaises en Corse.
1769 : 9 mai, les troupes de Pascal Paoli perdent la bataille de Ponte-Novo. La Corse passe sous administration française. Des philosophes des Lumières, tels que Rousseau et Voltaire, s'indignent de l'injustice de cette guerre qui vient détruire une nation démocratique.
1773 : Marbeuf, noble breton, commandant en chef des troupes françaises et gouverneur de l'île, accorde aux Grecs le droit de s'installer à Cargèse
1774 : Niolo, Talcini et Vallerustie se soulèvent. La ferme répression du général Narbonne saccage le Niolo, et six cents Corses sont envoyés au terrible bagne de Toulon.
1786 : Une enfant de Corbara, Marthe Franceschini, enlevée par des pirates en 1778, attire le Sultan alawite du Maroc. Elle deviendra Davia et « impératrice » du Maroc.
1789 : avril, la Corse compte 11 juridictions royales (Aiacciu, Aleria, Bastia, Bonifaziu, Calvi et Balagna, Capicorsu, Corti, A Porta d'Ampugnani, Nebbiu, Sartè, Vicu) et 65 pievi.
1790 : 21 janvier, dernière réaction des Génois avec une lettre de protestation du doge Pallavicini lue à l'Assemblée nationale. Les anciennes communautés ou paroisses prennent le nom de communes.
1790 : 26 février, par décret la Corse qui était divisée en onze juridictions royales (Aiacciu, Aleria, Bastia, Bonifaziu, Calvi et Balagna, Capicorsu, Corti, A Porta d'Ampugnani, Nebbiu, Sartè et Vicu), est partagée en neuf districts (ex-juridictions) : Bastia, Oletta, A Porta, Cervioni, Corti, l'Isula Rossa, Aiacciu, Tallà et Vicu. Le district est partagé en cantons (ex-pievi), le canton en communes. Le Conseil supérieur, créé en 1768, est supprimé.
1790 : 4 mars, lettres patentes du roi sur le décret du 26 février : « L'île de Corse ne formera provisoirement qu'un seul département. L'assemblée des électeurs se tiendra dans la pieve d'Orezza ».
1790 : 7 juillet, l'Assemblée nationale décide que la Corse n'aura qu'un seul évêque comme les autres départements. Le siège est fixé à Bastia. La Corse comptait auparavant cinq diocèses : Aiacciu, Aleria, Bastia, Mariana et Nebbiu.
1790 : 14 juillet, après avoir été accueilli à Paris, Paoli amnistié rentre en Corse via Macinaggio avec le commandement militaire insulaire.
1790 : 24 septembre, Bastia est choisi provisoirement comme chef-lieu du département, avec possibilité pour le Conseil de se réunir ailleurs suivant les besoins.
1790 : 30 septembre au 14 octobre, à Bastia, première session du premier Conseil général chargé de l'administration du département. Pasquale Paoli est élu président à l'unanimité.
1791 : 27 mai, le département de la Corse obtient six députés pour la prochaine législature.
1791 : 28 juin, l'Assemblée nationale confirme la décision du Directoire du département concernant le transfert du gouvernement de l'île à Corti et fixe le siège provisoire de l'évêché à Aiacciu.
1791 : 29 septembre, en vertu du décret de la Constitution du 18 juin, l'Assemblée fixe le chef-lieu du département à Corti et le siège de l'évêché à Aiacciu.
1791 : [[1er juillet|Modèle:Abréviation discrète juillet]], décret de la Convention : « 8° L'île de Corse sera divisée en deux départements, l'un en deçà et l'autre en delà des monts ; le Comité de division fera sans délai son rapport sur l'emplacement des chefs-lieux et sur la division en districts et en cantons ».
1792 : 8-9 avril, pendant les fêtes de Pâques, à Ajaccio, affrontements entre des soldats la garde nationale qui viennent d'élire Napoléon Bonaparte lieutenant-colonel en second, et des habitants d'Ajaccio.
1793 : 11 août, séparation de la Corse en deux départements, le Liamone (chef-lieu : Aiacciu, districts : Aiacciu, Vicu et Sartè), et le Golo (chef-lieu : Bastia, districts : Bastia, Calvi et Corti).
1794 : Horrifié par la Terreur, Pascal Paoli négocie avec les Anglais pour la création d'un Royaume Corse sous la protection de la Grande-Bretagne, après en avoir chassé les Français. Hood aide Paoli à occuper Saint-Florent, Patrimonio, Bastia, Calvi. Mais Hood saccage Centuri et Macinaggio. Les Anglais chassent les Français. Dernier bastion français, Calvi se rendra le 20 août. Mise en place du Royaume de Corse (communément appelé royaume anglo-corse) avec le vice-roi Gilbert Elliot<ref>[4]</ref>.
1797 ; le rétablissement des lois contre le clergé provoque en Castagniccia l'insurrection de « La Crucetta » écrasée par le général Vaubois. Le général Augustin Giafferi, 80 ans, chef des insurgés, est fusillé à Bastia.
1805 : Décret de sur-séance qui accorde un délai pour l'emploi de la langue française dans les actes publics en Corse, région de langue italienne jusqu'en 1858.
1811 : Golo et Liamone sont réunis, le département de Corse est restauré avec Ajaccio pour chef-lieu.
1812 : Chaque paroisse ouvre un cimetière, les morts ne sont plus inhumés dans les églises.
1814 : Napoléon {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }} abdique ; il devient souverain de l'île d'Elbe. Les Anglais occupent un mois durant Bastia, Calvi, Ajaccio, Bonifacio. Napoléon de retour au pouvoir à Paris, puis battu à nouveau en juin 1815 à Waterloo par l'Europe coalisée, est déporté, cette fois sur l'île de Sainte-Hélène.
1816 : mille Fium'Orbais s'insurgent contre Louis XVIII anti-bonapartiste ; Modèle:Unité soldats ne peuvent les soumettre. Le général Amédée Willot réconcilie tout le monde.
1849 : 10 août, nomination du premier « Monsieur Corse » de l'histoire de l'île. Louis-Napoléon Bonaparte alors président de la République donne mission à Jacques Pierre Abbatucci (futur garde des Sceaux) de faire un rapport sur les besoins de la Corse, et le charge du suivi des dossiers relatifs à l'Île auprès des différents ministères concernés.
Le coup d'État du 2 décembre 1851 de Napoléon III est largement soutenu en Corse, département catholique, conservateur et monarchiste ; elle fait même partie des quatre départements où aucun opposant n'est arrêté<ref>Jacques Olivier Boudon, Les Bonaparte : regards sur la France impériale. La Documentation photographique, dossier 8073, janvier-février 2010, Modèle:P. (carte de Gilles Pécout).</ref>.
1890 : en l'espace d'un siècle la population de l'île a presque doublé.
1918 : avec 9800 (réf. site Mémoire des hommes regroupant toutes les fiches des "morts pour la France") au terme de quatre ans de guerre, la Corse est l'un des départements qui paye, proportionnellement à sa population, le plus lourd tribut en vies humaines, le département se situe au 31e rang métropolitain (entre la Haute-Saône et la Meuse) avec un taux de mortalité de 3,6 % (décès dus à la guerre par rapport à la population)
1921 : le 15 mai à 2 heures, le paquebot délabré Rion venant de Constantinople, arrive dans la baie d'Ajaccio avec à son bord Modèle:Unité réfugiés Russes. Après une mise en quarantaine sanitaire, les passagers débarquent. Certains restent définitivement, faisant souche sur l'île. Modèle:Article détaillé
1939 : interdiction du journal A Muvra, considéré comme pro-italien.
Modèle:Unité sont mobilisés en Corse, outre les Modèle:Unité déjà sous les drapeaux au moment où le conflit éclate. Ce chiffre relativement élevé s'explique par le fait que l'île a le statut de « place forte », qui permet l'enrôlement dans l'armée territoriale et dans sa réserve de soldats plus âgés (Modèle:Nobr au minimum et Modèle:Nobr au maximum). La mission de l'infanterie territoriale est la protection des côtes et places fortes, et non l'engagement en première ligne. Toutefois, dans la confusion des premiers mois de guerre, certains soldats plus âgés sont envoyés sur le front continental, ce qui engendre en avril 1915 des protestations à l'Assemblée nationale.
La mobilisation des conscrits corses obéissait à des règles plus sévères que celles en vigueur en France continentale, ainsi que le déclara le Premier ministre Michel Rocard devant l'Assemblée nationale, lors de la séance de questions au gouvernement du Modèle:Date-Modèle:Note.
Selon Sébastien Ottavi, agrégé d'histoire au lycée Fesch d'Ajaccio, ce nombre est situé dans « une fourchette de 12 000 à Modèle:Unité », dont Modèle:Unité natifs de Corse. Jean-Paul Pellegrinetti et Georges Ravis-Giordani estiment que le nombre de Corses morts au cours de cette guerre est compris entre 10 000 et Modèle:Unité insulaires<ref>Jean-Paul Pellegrinetti et Georges Ravis-Giordani, Les monuments aux morts de la Première Guerre mondiale en Corse, Cahiers de la Méditerranée, 81-2010, Modèle:P..</ref>. Le nombre officiel de Corses morts pour la France est de 9 751<ref group=N>Sur la borne de la Terre sacrée érigée en 1936 sur la plage de Vignola - route des Sanguinaires à Ajaccio, il est indiqué Modèle:Unité corses.</ref>. Selon le site Mémoire des Hommes du Ministère des Armées, la base de données indique Modèle:Nombre<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Ces chiffres ramènent la proportion de pertes chez les Corses à « un pourcentage un peu supérieur à celui enregistré au niveau national, soit 18,2 % contre 16,8 % »<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
L'arrivée irrégulière des bateaux entraîne de graves problèmes de ravitaillement : pain, sucre, pétrole sont rationnés. La pénurie est aggravée par l'hébergement de Modèle:Unité de guerre allemands, cantonnés dans les couvents et pénitenciers, puis utilisés comme main-d'œuvre dans les campagnes. De plus, la Corse devient une terre d'asile pour les réfugiés (Modèle:Unité et Syriens). Pour subvenir aux besoins de la population, les terres abandonnées à la friche sont remises en culture suivant les pratiques traditionnelles. En septembre 1918, la grippe espagnole ravage certains villages et oblige le préfet à prendre des mesures pour limiter l'épidémie (cercueil plombé, ensevelissement profond).
L'armistice de 1918 est accueilli dans l'allégresse et l'anxiété du retour des blessés. Des souscriptions locales permettront d'élever dans chaque village des monuments en l'honneur des morts. En 1933, la Borne de la Terre sacrée est inaugurée à Ajaccio. Ces pertes humaines affecteront durablement la vitalité de l'île, ce qui accentuera le déclin économique.
Modèle:Date- au Modèle:Date : la population se soulève, les Italiens (Modèle:Unité soldats) rallient les partisans locaux (Modèle:Unité combattants) et environ Modèle:Unité soldats français pour combattre la Wehrmacht. Ajaccio devient la première ville française à être libérée. Plus de Modèle:Unité soldats italiens auront été tués, mais les troupes italiennes laissent à l'armée française l'honneur d'entrer en premier à Bastia.
Peu après, la création du Mouvement du 29 novembre 1959, contre la vie chère et l'abandon du chemin de fer, marque une nouvelle ère de la Corse contemporaine, soucieuse d'assurer un développement harmonieux et d'échapper à la désertification.
Ce Mouvement du 29 novembre obtient par des manifestations l'abandon rapide du projet de site d'expérimentation nucléaire à l'Argentella annoncé en mai 1960 par le Premier ministre Michel Debré puis en automne 1961 un statut fiscal pour les petites entreprise mais maintient le 13 décembre 1961 son mot d'ordre de grève générale des Corses.
C'est seulement au début des années soixante que s'amorce une remontée démographique<ref name= Viénot />, tandis que la dépopulation précédente s'était révélée moins forte que dans le Lot, la Creuse, la Corrèze ou l'Ariège<ref name= Viénot />. Entre 1962 et 1975, les naissances l'emportent sur décès de 5100<ref name= Viénot /> et les arrivées du continent sur les départs de 2900<ref name= Viénot />, l'apport principal étant les 43000 personnes venues hors de métropole, avec un nombre des étrangers passé de 7 000 à 30 000 : la Corse est celle des régions françaises qui en accueille le plus<ref name= Viénot />.
L'économie vit une douzaine d'années de transformation rapide dans la décennie qui suit. Environ Modèle:Unité sont créés de 1962 à 1975, soit une progression de 59 %<ref name= Viénot /> et le trafic de marchandises double, à plus de 1 million de tonnes<ref name= Viénot />. L'agriculture en est le coeur: le nombre d'exploitations a diminué de 40 %, au même rythme que la moyenne nationale de 45 %<ref name= Viénot />, mais la surface agricole moyenne a augmenté de près de 35 %, avec dans la plaine d'Aléria, où le DDT des Américains a éradiqué la malaria entre 1943 et 1945, et où le maquis est défriché à partir de 1957 pour implanter des vergers d'agrumes et du vignoble<ref name= Viénot />. C'est l'émergence de grandes exploitations à capitaux importants, en monoculture intensive, employant une main-d'œuvre principalement nord-africaine<ref name= Viénot />. En 20 ans, la production annuelle de vin décuple pour atteindre vers 1977 les 2 millions d'hectolitres<ref name= Viénot /> alors que la surface vinicole a seulement quintuplé<ref name= Viénot />, à Modèle:Unité dont Modèle:Unité sur le littoral<ref name= Viénot />, causant une surproduction dont pâtissent les vins de qualité du vignoble traditionnel (Cap Corse, Nebbio, Sartène, Figari, Ajaccio, etc.<ref name= Viénot />), qui ne pèse plus que 5 % de la production agricole corse<ref name= Viénot />.
La récolte de clémentines, exportée à 85% malgré les risques de dépréciation des prix de vente, causés par une solide concurrence internationale<ref name= Viénot />, notamment espagnole, grimpe d'une tonne seulement en 1955 à 20800 tonnes en 1977 puis Modèle:Unité en 1979<ref name= Viénot /> mais ne pèse toujours que 4,5 % de la production agricole corse<ref name= Viénot />. Les autres vergers se limitent à 2000 hectares dont 800 de pêchers et de nectariniers<ref name= Viénot />.
Le cheptel corse chute de 40% en deux décennies, passant de Modèle:Unité têtes en 1955 à Modèle:Unité en 1978<ref name= Viénot />. Il est divisé par deux pour les moutons, tombant de 217 000 à 131 000 têtes<ref name= Viénot />, et par quatre pour les chèvres (de 145 000 à 46 000)<ref name= Viénot />, sans que le reste compense: de 37 000 à 43 000 têtes pour les bovins et de 40 000 à 49 000 côtés porcs<ref name= Viénot />.
La baisse est beaucoup moins forte mais réelle pour les fournisseurs des fromageries de Roquefort<ref name= Viénot />, qui n'achètent plus en 1978 que la moitié des 86000 hectolitres de lait de brebis corses<ref name= Viénot /> alors que c'était plus de 90 % des 98000 hectolitres de 1962 <ref name="Viénot">Nadine Salkazanov et Alain Viénot, « La Corse en mutation », Économie et statistique, 1980 [6]</ref>.
1957 : création de le SETCO (Société pour l'Équipement Touristique de la Corse) afin de favoriser la réalisation de complexes touristiques (hôtels, villages de vacances, etc.). Création de la SOMIVAC (Société pour la mise en valeur agricole de la Corse). 90 % des terres ayant été promises auparavant aux paysans corses seront réservées aux rapatriés d'Algérie. La Corse en accueille 6 000 environ avant 1962 et, on l'a vu, 8 000 après<ref name= Viénot />.
1957 : arrivée massive de rapatriés d'Algérie (jusqu'en 1965); attribution de vastes terres agricoles aux agriculteurs pieds-noirs rapatriés, au détriment des agriculteurs locaux.
1960 : en avril, le gouvernement Debré décide de créer un centre d'expérimentations nucléaires souterraines dans les mines désaffectées de l'Argentella, au sud de Calvi : manifestation de protestation unanime. Le Gouvernement recule. Les essais nucléaires, qui ne peuvent plus se faire en Algérie, se feront désormais en Polynésie.
de 1965 à mi-1970 : radicalisation des revendications d'abord régionalistes puis autonomistes et enfin nationalistes. L'île est dans un état d'isolement et de retards techniques considérables : peu de routes, des communications difficiles et coûteuses avec le continent, des installations sanitaires médiocres, une carte scolaire déplorable, pas d'université.
1972 : « affaire des boues rouges » de la Montedison, déversements de produits toxiques au large du Cap Corse. Après diverses manifestations, un commando clandestin dynamitera le navire pollueur.
1975, 21 août : « affaire d'Aléria » : une douzaine d'hommes armés de fusils de chasse, représentée par le docteur Edmond Simeoni, occupe la ferme d'un viticulteur rapatrié accusé d'être mêlé à un scandale financier. En réaction, 1 200 gendarmes et CRS, des blindés et hélicoptères cernent les bâtiments. Bilan : deux gardes mobiles tués et un militant gravement blessé. Cet événement tragique est considéré comme l'acte de renaissance du nationalisme corse.
1975 : à la suite de cette affaire, entre le 23 et le 26 août, des manifestations nocturnes ont lieu à Bastia. Michel Poniatowski, ministre de l'Intérieur, envoie les blindés sur Bastia. La ville connaît alors des scènes de guerre civile faisant un mort du côté des forces de l'ordre. C'est le début d'une longue période de troubles dont l'île n'émergera qu'au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. La loi du 15 mai 1975 portant réorganisation de la Corse divise l'île en deux départements.
1976 : le 5 mai, au cours d'une nuit bleue création du FLNC réclamant la reconnaissance des droits nationaux du peuple corse, le droit à l'autodétermination et un pouvoir populaire démocratique en Corse.
1976 : mise en place de la « bidépartementalisation » : l'île est organisée en deux départements, la Haute-Corse et la Corse-du-Sud.
1981 : naissance du premier média audiovisuel indépendant de Corse, radio Alta Frequenza, à Ajaccio.
1982 : les lois du 2 mars et 30 juillet donnent un statut particulier à la région corse et la première assemblée de Corse est élue au suffrage universel direct le 8 août. Les nationalistes jugent ces mesures insuffisantes, le FLNC reprend ses actions.
1995/1996 : les deux principales branches issues du FLNC de l'époque, le FLNC Canal Historique et le FLNC-Canal Habituel, se livrent à des règlements de comptes « fratricides » qui font plus d'une quinzaine de morts.
1996 : Plusieurs centaines de militants du FLNC Canal Historique tiennent une conférence de presse à Tralonca pour annoncer un cessez-le-feu. Cette manifestation, qui ressemble plus à une démonstration de force qu'à un message pacifique, en raison de l'arsenal présent (lance-roquettes, fusil d'assaut, etc.) et du nombre impressionnant de militants, provoque l'incompréhension et la stupéfaction générale. Jean-Louis Debré, le ministre de l'Intérieur de l'époque, sera par la suite critiqué pour avoir laissé faire et écarté du « dossier corse » par le gouvernement.
1999 : affaire des paillotes. La paillote « Chez Francis », construite illégalement, est incendiée tout aussi illégalement par les gendarmes du GPS au cours d'une action clandestine sur ordre du préfet Bernard Bonnet.
2000 : en août, le premier ministre Lionel Jospin propose un nouveau statut pour la Corse connu sous le nom de « processus de Matignon » qui est voté par l'Assemblée nationale le 4 décembre.
2002 : loi élargissant à nouveau les compétences de la collectivité territoriale de Corse et lui confiant notamment de nouvelles responsabilités dans des domaines tels la gestion des ports et aéroports, la carte des formations ou la préservation des monuments historiques.
2003 : 6 juillet : rejet par une majorité d'électeurs habitant sur l'île du projet de collectivité unique. Marquant une victoire des républicains anti-nationalistes conduits par Émile Zuccarelli, ce référendum est, selon ces derniers, un tournant décisif dans l'histoire politique récente avec l'arrêt provisoire des réformes institutionnelles.
2007 : lors de l'élection présidentielle, la Corse est l'une des régions de France qui votent le plus massivement en faveur de Nicolas Sarkozy (plus de 61 % des voix), candidat élu.
2008 : 12 janvier: à la suite d'une manifestation nationaliste, ceux-ci, qui devaient initialement se diriger vers la préfecture, occupent l'Assemblée territoriale corse pendant près de trois heures (s'ensuit un incendie qui ravage des bureaux dont celui du président de l'Assemblée).
2009 : le Plan d'aménagement et de développement durable de la Corse (PADDUC) initié par la majorité UMP de l'Assemblée de Corse suscite la polémique sur l'île. Accusé, entre autres, d'être basé sur le tout-tourisme, de ne pas respecter assez l'environnement et d'empêcher le développement de l'agriculture, le projet rencontre une vive opposition. Il est finalement repoussé, et figure parmi les enjeux des élections territoriales de 2010.
2010 : la gauche, menée par Paul Giacobbi, remporte pour la première fois depuis 24 ans les élections territoriales. Les nationalistes, toute tendances confondues (Femu a Corsica, autonomiste, et Corsica Libera, indépendantiste), atteignent le score historique 36 % des voix et se positionnent au centre du débat politique. Dans les mois qui suivent, l'Assemblée de Corse jette les bases d'une nouvelle politique foncière et évoque des mesures qui devront s'insérer dans un nouveau statut de la Corse, que l'Assemblée devra négocier avec l'État. La gauche y est majoritairement favorable, tout comme les partis nationalistes. La gauche républicaine aujourd'hui minoritaire, y reste hostile. La droite, elle, s'abstient. Le débat institutionnel est relancé.
2012 : novembre : à la suite des assassinats de l'avocat Antoine Sollacaro et du Président de la Chambre de Commerce de Corse-du-Sud Jacques Nacer, le gouvernement français reconnait pour la première fois l'existence d'une mafia en Corse, et promet des mesures judiciaires spécifiques.
2013-2014: L'Assemblée de Corse vote plusieurs propositions allant dans le sens d'une nouvelle évolution institutionnelle et d'une autonomie élargie pour la Corse. Le 17 mai 2013, au terme d'un vote largement majoritaire (36 voix sur 51, soit 70 % des votants), elle vote l'adoption d'un statut de coofficialité pour la langue corse, assorti d'un programme de revitalisation linguistique. L'opinion corse, de son côté, est quasi unanimement favorable au bilinguisme et à la réintroduction de la langue (90 % des personnes interrogées, selon un sondage Opinion of Corsica publié en avril 2013)<ref>https://www.corsematin.com/article/assemblee-de-corse/la-coofficialite-de-la-langue-votee-par-lassemblee-de-corse.994161.html.</ref>. Le 27 septembre de la même année, les élus corses se prononcent pour une nouvelle évolution des institutions de l'île par le biais de l'inscription d'une mention spécifique à la Corse dans la Constitution (à 46 voix sur 51)<ref>https://www.corsematin.com/article/france/lassemblee-de-corse-pour-inscrire-lile-dans-la-constitution.1158002.html.</ref>. Le 25 avril 2014, à l'issue d'un vote majoritaire de 29 voix sur 51, les conseillers territoriaux proposent l'adoption d'un statut de résident permanent d'au moins cinq ans pour devenir propriétaire dans l'île afin de contrer la flambée des prix et la spéculation foncière et immobilière<ref>https://www.corsematin.com/article/derniere-minute/corse-il-faudra-resider-depuis-au-moins-cinq-ans-pour-devenir-proprietaire.1356246.html.</ref>. Le 31 octobre, un nouveau PADDUC (initié cette fois-ci par la majorité territoriale de gauche), est adopté par l'Assemblée de Corse. Plus consensuel que le précédent, le projet fait cependant l'objet de longues et intenses discussions. Le texte est adopté à une large majorité, voté par 38 élus sur 51. Et enfin, le 12 décembre 2014, l'Assemblée de Corse adopte à 42 voix sur 51 un projet de réforme institutionnelle visant à faire de la Corse une collectivité unique, projet qui prévoit notamment la fusion de la Collectivité territoriale de Corse et des deux conseils départementaux (Haute Corse et Corse du Sud). À la suite de ces nouvelles propositions, un timide dialogue s'ouvre à nouveau entre les élus corses et le gouvernement français. S'il est ouvert sur la question de la collectivité unique (le Ministre de l'Intérieur d'alors, Bernard Cazeneuve, donne son feu vert au projet à l'occasion d'une visite dans l'ile début 2015<ref>Modèle:Lien web.</ref>), le gouvernement se montre cependant beaucoup plus réticent concernant les autres propositions.
2014 : 25 juin : dans un communiqué envoyé à la presse locale, le FLNC annonce l'abandon de la lutte armée. L'organisation déclare « sans préalable et sans équivoque aucune » avoir décidé « unilatéralement d'enclencher un processus de démilitarisation et une sortie progressive de la clandestinité » et estime qu'il est temps « de passer à une phase nouvelle : celle de la construction d'une force politique pour gouverner la Corse et la conduire à l'indépendance »<ref>https://www.corsematin.com/article/derniere-minute/le-flnc-corse-annonce-labandon-de-la-lutte-armee.1428059.html.</ref>. L'annonce est historique, et accueillie positivement par la classe politique insulaire qui y voit le début d'une nouvelle ère dans les rapports politiques en Corse.
2015 : 13 décembre : Victoire des nationalistes à l'issue du second tour des élections territoriales, la liste unie "Pè a Corsica" (fusion des autonomistes de Femu a Corsica et des indépendantistes de Corsica Libera) menée par Gilles Simeoni arrive en tête avec plus de 35 % des voix. Pour la première fois depuis la création de la Collectivité territoriale de Corse les nationalistes accèdent aux responsabilités territoriales.
2017 : 10 décembre : La coalition nationaliste Pè a Corsica est réélue à une large majorité (plus de 56 % des voix) à l'issue du second tour des élections territoriales (ces élections ont lieu seulement deux ans après celles de 2015, en raison de la mise en place de la Collectivité unique au Modèle:1er janvier 2018). Pour la première fois une force politique obtient la majorité absolue à l'Assemblée de Corse. Forts de cette victoire, les nationalistes espèrent l'ouverture d'un dialogue avec l'État en vue d'une véritable autonomie pour la Corse et d'une solution politique globale<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
2022 : plusieurs manifestations pour Yvan Colonna, militant indépendantiste corse mortellement agressé en prison, ont dégénéré en violents affrontements<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
La vie politique est dominée jusqu'à la Seconde Guerre mondiale par le Parti radical (centre-gauche) de Adolphe Landry et l'Alliance démocratique (droite) de François Pietri. Le Parti communiste de Corse vient bouleverser cette situation à la Libération, tirant un prestige considérable de son action dans la résistance et, dès la fin de l'année 1943, dispose d'une influence politique majeure sur l'île. Il est à la tête de la préfecture et administre 260 municipalités sur 320, tandis que ses militants sont près de 10 000 en 1946. Le général de Gaulle décide alors de reprendre la main et favorise le retour en grâce des anciennes gloires politiques insulaires, dont notamment Paul Giacobbi, qui sera élu premier président du conseil départemental de l'après-guerre<ref name=":1">Modèle:Lien web</ref>. L'influence communiste décline progressivement par la suite, notamment en raison de son soutien à l'indépendance de l'Algérie alors que de nombreux colons corses étaient installés dans ce pays et envoyaient de l'argent à leurs proches restés sur l'ile<ref name=":1" />.
Les partis nationalistes, opposés à une économie uniquement axée sur le tourisme, réalisent une percée historique aux élections territoriales de mars 2010.
Avant que soit voté à l'Assemblée nationale constituante « L'Île de Corse est déclarée partie intégrante de l'empire français » le Modèle:Date-, l'île, sous domination des cités marchandes italiennes de l'époque (Rome, Pise, Gênes), était divisée en diocèses, pievi (paroisses), communautés et fiefs. Elles étaient administrées par des évêques, piévans ou coévêques, des caporali (tribuns) et des seigneurs locaux (jusqu'en 1641).
Le Modèle:Date-, les communautés et paroisses deviennent des communes par la loi d'organisation municipale votée par la Constituante.
La Corse constitue la "Collectivité territoriale de Corse" (CTC), statut particulier institué en vertu de la loi du Modèle:Date-. Cette loi a substitué ce nouveau statut de collectivité territoriale de la République, qui lui confère plus de pouvoir, à l'ancien statut de région.
La Corse est donc dotée d'une organisation institutionnelle originale, unique en France métropolitaine, mais comparable à celle de la plupart des autres régions européennes largement décentralisées. Il est également comparable à celle des collectivités régies par l'article 73 de la Constitution française. Le statut de la Corse est ainsi très proche de celui de la Martinique, toutes les deux administrées par une collectivité territoriale comprenant un Conseil exécutif, une assemblée et un conseil consultatif. La spécificité de la Corse dans la République a en effet été reconnue par le pouvoir national puis traduite dans plusieurs réformes statutaires (1982, 1991, 2002 et 2015) à partir d'un double fondement : favoriser l'expression du débat politique dans le cadre d'une démocratie locale rénovée, permettre la recherche de solutions adaptées aux problèmes insulaires à travers l'octroi de compétences étendues en matière d'identité et de développement.
Ainsi la collectivité territoriale de Corse apparaît à l'avant-garde de la « République décentralisée » : par ses responsabilités accrues mais aussi une organisation rationalisée et des moyens plus importants, parmi lesquels le statut fiscal.
Au Modèle:1er janvier 2018, elle fusionne avec les deux conseils départementaux pour former la Collectivité unique de Corse, dotée des mêmes organes que la CTC.
Au Modèle:Date, l'INSEE recense une population légale 2016 de Modèle:Unité, soit une forte croissance depuis 30 ans, mais comparable à la Sardaigne, cinq fois plus peuplée avec Modèle:Nobr d'habitants, et moins peuplée que les Baléares (Modèle:Nobr) ou la Sicile (Modèle:Nobr). La Corse est donc la Modèle:4e la plus peuplée de Méditerranée occidentale, dont les habitants insulaires sont près de Modèle:Nobr. La Corse est aussi la Modèle:4e française la plus peuplée après la Réunion (près de Modèle:Unité en 2015), la Guadeloupe (plus de Modèle:Unité en 2015), la Martinique (environ Modèle:Unité en 2015), et devant la Polynésie française (près de Modèle:Unité en 2015), la Nouvelle-Calédonie (près de Modèle:Unité en 2015) et Mayotte (environ Modèle:Unité en 2015).
Au recensement de 2018, seuls 55,7 % des résidents de la Corse étaient natifs de Corse, tandis que 29,8 % étaient des natifs de la France métropolitaine continentale, 0,3 % des natifs de la France d'outre-mer, 4,2 % des Français de naissance natifs de l'étranger (dont les pieds-noirs) et 9,9 % des immigrés (natifs de l'étranger sans nationalité française à la naissance)<ref>Modèle:Lien web</ref>. La majorité des immigrés en Corse viennent du Maghreb (particulièrement du Maroc, 29,1 % de tous les immigrés en 2018) et d'Europe du Sud (particulièrement du Portugal et d'Italie, respectivement 24,0 % et 12,4 % de tous les immigré en 2018)<ref>Modèle:Lien web</ref>.
La proportion de chercheurs d'emplois était de 10,6 % en 2002, relativement stable, mais près de 20 % des habitants vivent dans la pauvreté<ref name=":0">Modèle:Article</ref>, avec beaucoup de retraités pauvres. Vieillissante, la population est plus faiblement active qu'ailleurs, d'où une surreprésentation du secteur tertiaire, notamment non marchand et public. L'économie corse est composée en très grande partie de très petites entreprises avec peu ou pas de salariés. Les plus grandes sont dans la distribution et le BTP. Reflet d'une industrialisation très modeste, le PIB par habitant, Modèle:Unité en 2008 et Modèle:Unité en 2012, était 18 % de moins que la moyenne nationale, mais en rattrapage de 3 % en Modèle:Nobr.
Le secteur primaire, principalement agricole, rassemble 5,30 % des actifs et le secondaire 15,30 %, contre 20% en moyenne en France<ref>"Les grands secteurs de production : primaire, secondaire et tertiaire", par Vie Publique, 3 septembre 2019 [7]</ref>. Le secteur tertiaire, qui assure 79,40 % des emplois de l'île, est marqué par la prépondérance de la fonction publique d'État et des collectivités territoriales, le tourisme en Corse générant aussi beaucoup d'emplois dans les activités sportives et de loisirs. La population active corse était d'environ Modèle:Unité au Modèle:Date-, en hausse de 13 000 en Modèle:Nobr (2007).
L'agriculture a été marquée par l'histoire agraire de l'île. Les systèmes vivriers traditionnels alliaient des céréales dans les coteaux aménagés en terrasses avec jachère biennale, voire sur la culture sur brûlis en cas de crise alimentaire, à des cultures d'appoint jardinées (jardins, vignes, vergers) et à un élevage pastoral alliant terres de plaine d'hivernage et d'altitude l'été, autour de village de montagne (Niolo, Alta Rocca, Asco, etc.). Ils disparaissent au début du vingtième siècle, des tarifs douaniers défavorables favorisant leur éviction par des céréales importées, les châtaigniers prenant parfois le relais.
La brebis corse était une composante essentielle de cette agriculture vivrière de montagne grâce à sa rusticité et ses aptitudes mixtes en lait, viande et laine. À partir de la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, l'arrivée des industriels laitiers de la filière roquefort sur l'île bouleverse cette économie et fait passer progressivement ses éleveurs dans l'ère industrielle<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
L'autre composante est la chèvre corse, une race autochtone élevée en isolement des autres races, inscrite officiellement comme race caprine en 2003. Les produits laitiers corses sont usuellement des transformations fermières de lait cru de brebis et de chèvre.
Au tournant de 1945, l'intérieur est ruiné, en pleine déprise rurale et agricole. Les propriétaires fonciers ont bien souvent émigré et en 1950 la Corse est à son minimum démographique: environ Modèle:Nombre.
Puis deux phénomènes redessinent le paysage agricole : mise en valeur de la plaine orientale et reconquête de l'intérieur par l'agriculture et l'élevage pastoral.
Face au marasme ambiant, le gouvernement entreprend de drainer la vaste plaine orientale, terre d'hivernage des bergers et de leurs brebis, pour y installer une agriculture « moderne » au sens des lois Pisani, c'est-à-dire industrialisée. À l'origine conçue pour les Corses, cette politique sert à accueillir les pieds-noirs de retour d'Algérie à partir de la fin des années 1950, via les cultures permanentes (vignes, agrumes, kiwis, fruitiers) de grosses structures, à fort capital, grandes SAU, employeuse de main d'œuvre salariée souvent d'origine marocaine.
Cette nouvelle agriculture côtière à forte capitalisation est exposée à des difficultés répétitives, notamment à honorer les remboursements de l'endettement quand les prix de vente baissent, d'où les différents cycles qui se succèdent: vins de table, kiwis, agrumes. La vinification en cave particulière, qui requiert une certaine capitalisation, trouve un succès relatif via une production labellisée.
L'intérieur de l'île a au contraire a connu une certaine reprise agricole dans les années 1970 car il est resté attaché à des structures paysannes à peu d'investissements, sur le slogan « campà in paese » (« vivre au pays »), d'élevages de petits ruminants de races rustiques organisés en systèmes de types pastoraux : surfaces vastes pour pallier le manque de productivité fourragère à l'hectare, résultats techniques modestes (« moyens » ou « médiocres » selon les standards de certains types d'agriculture. Malgré cela, de vastes zones de l'intérieur deviennent presque vides d'habitants<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Parmi les autres secteurs agricoles en croissance, la « castanéiculture » et l'« oléiculture » ou les fromages, carcasses d'agneaux et de cabris, huile d'olive, viande de veau, salaisons, et miels, via une production-transformation fermière en vente directe pour valoriser la main-d'œuvre familiale. Cetta agriculture milite et démarche pour une reconnaissance du terme « fermier » et des appellations agricoles corses. Elle souligne les problèmes de maîtrise du foncier, de manque de repreneurs, de difficultés financières et de mises aux normes européennes des ateliers de transformation agroalimentaire.
Dans les années 1990 et 2000, la brebis corse connaît un renouveau grâce à l'intégration de lait dans le cahier des charges d'appellations d'origine contrôlées de fromage fermier de Corse comme le brocciu et d'autres<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
La Corse est la plus développée des régions françaises en énergies renouvelables. L'énergie utilisée est pour 25 % d'origine hydraulique (7 centrales<ref name="corsematin">Le plein d'énergie en Corse Hydraulique, solaire, éolien... l'île est pleine de ressourcesCorse-Matin</ref> EDF pour Modèle:Unité), mais aussi d'origine thermique (Modèle:Unité, à Vazzio et Luciana<ref name="corsematin"/>, utilisant principalement du diesel et du fioul). L'éolien se développe fortement avec un énorme potentiel, et notamment les fermes éoliennes du Cap Corse (3 fermes éoliennes<ref name="corsematin"/> pour Modèle:Unité), l'une des zones les plus venteuses de l'île. Plusieurs fermes photovoltaïques ont vu le jour un peu partout dans l'île (Balagne, Cortenais dont celle sur le site de Pascialone à Poggio-di-Venaco). 93 % de l'énergie est aujourd'hui produite par EDF et EDF EN, qui ont investi en Corse près d'un milliard d'euros de leurs ressources entre 2006 et 2012, pour développer et moderniser le parc de production.
L'industrie, comme partout en Europe, a un effet d'entrainement fort pour l'économie, avec 4 à 6 emplois tertiaires induits par chaque emploi industriel local.
BTP
Le secteur industriel est surtout développé dans le BTP, qui dépend pour ses carnets de commande des marchés publics de routes et de grands bâtiments pour les plus grosses entreprises et une demande locale de résidences et de maisons très diversifiée ou touristique pour les PME et TPE de 0 à 3 salariés.
Agro-alimentaire
Les industries agro-alimentaires s'appuient sur des entreprises de transformation des céréales, vignes, laits, fromages, viandes, huiles, poissons, produits de façon locale, avec la biscuiterie Torra produisant selon des recettes locales, la conserverie de Casatorra, soupes de poissons, tripes et plats cuisinés corses, les fromageries et laiteries semi-industrielles, ou la charcuterie, dont une partie ne bénéficie d’aucune appellation d’origine contrôlée (AOC)<ref>"Le figatellu, produit emblématique de la charcuterie Corse, ne bénéficie d’aucune Appellation d’origine contrôlée (AOC), entraînant de nombreuses dérives" par Annick Berger sur BFM le 25/10/2019 [8]</ref>. Le secteur des eaux minérales de qualité (Saint Georges, Zilia, Orezza) et autres boissons (notamment la brasserie Pietra qui développe outre les bières, les sodas et limonades) a en partie réussi à contenir la concurrence de produits du continent.
D'autres ressources sont exploitées, mais de façon plus marginale (bois, lauze, pierres ornementales ou de construction).
Même si la grande distribution est considéré comme un des premiers employeurs en Corse, le mouvement indépendantiste mais aussi les petits commerçants corses dénoncent "la politique des grands groupes financiers qui imposent des contrats d'emplois précaires, prennent en otage l'agriculture corse et détruisent le commerce de proximité"<ref name=Serreri/>. Ils sont de plus en plus attentifs à l'arrivée de "franchises" de l'agroalimentaire se dissimulant derrière "noms corsisés"<ref name=Serreri/>. Des débats houleux ont par exemple accueilli un projet d'aménagement de plus de 10 000 mètres carrés, en bord de route à la sortie sud de Bastia, qui se présente comme adossé à la chaîne d'alimentation spécialisée "Grand Frais"<ref name="Serreri">"Le Rinnovu vent debout contre un projet de halle commerciale", par Kael Serreri, dans Corse-Matin le 18 mai 2017 [9]</ref>.
Avec le commerce, c'est le secteur le plus dynamique, grâce au statut de destination touristique réputée, qui assure un emploi sur six et Modèle:Nombre de nuitées par an<ref name=Bleus/>, mais un grand nombre d'emplois offerts sont peu qualifiés et saisonniers. L'activité du secteur touristique, cependant, tend à s'étendre en arrière et pré-saison<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le tourisme d'affaire<ref>Modèle:Lien web.</ref> et le tourisme international ou thématique (sportif, gastronomique…)<ref>Modèle:Lien web.</ref> tendent à mieux répartir les flux sur l'ensemble de l'année.
Dans les années 1970, Modèle:Cita<ref name=loiseau/> et période où Modèle:Cita<ref name=loiseau/> (PNRC) le 15 mai 1972, une étude a par ailleurs montré la conservation d'un important tourisme familial interne à la Corse: sur Modèle:Nombre environ habitant les deux principales agglomérations corses, Bastia et Ajaccio, près de 12000 « montent au village » tous les dimanches, tandis que 18500 y vont au printemps et près de 35000 pendant les vacances<ref>"La Corse" par Janine Renucci, en 2001 aux Presses universitaires de France, cité par Mathilde Woillez dans "Construction d’une gouvernance partagée pour une gestion durable du tourisme dans les territoires insulaires"[10]</ref>.
Homologué en 1971, mais imaginé dès 1952 par Jean Loiseau dans « Itinéraires de Corse », le GR20, réputé comme le plus difficile des GR français<ref name=loiseau/>, a vu ensuite la fréquentation de ses refuges plus que décupler entre 1993 et 2003 pour culminer à près de 400 000 nuitées officielles<ref name="loiseau">Histoire du GR20 et hommage à Jean Loiseau [11]</ref>.
La Corse dispose de trois toutes petites stations de ski alpin, surtout utilisés en fin de semaine, mais le ski de fond est considéré comme mieux adapté aux conditions locales<ref name="Richez">"Les activités sportives de pleine nature dans l'espace rural corse" par Gérard Richez et Josy Richez-Battesti, dans la revue Méditerranée en 1991 [12]</ref>. Sur les côtes, depuis 1976, un établissement public, le Conservatoire du littoral, a acquis des pans entiers de terrain<ref name="1septembre2002_lexpansion.lexpress.fr" />, jusqu'à détenir 20 % du littoral, soit Modèle:Unité, protégés un quart de siècle après<ref name="1septembre2002_lexpansion.lexpress.fr" />.
La Corse bénéficie depuis le Consulat d'un régime fiscal dérogatoire motivé par son insularité et son développement moindre par rapport à la France continentale. La dernière mesure législative qui régit le statut fiscal particulier de l'Île de Beauté date de 1994.
Des avantages fiscaux dont bénéficient les entreprises touchent notamment à l'impôt sur les sociétés dans les zones franches, et à la taxe professionnelle, réduite sur toute l'île.
Les particuliers bénéficient d'avantages en matière de TVA, de taxe foncière sur les propriétés non bâties (pour préserver certains secteurs de l'île), de TIPP. Ils sont par ailleurs exonérés totalement de droits de succession (avantage limité à partir du Modèle:1er janvier 2012). Toutefois sur ce dernier point, il est bon de préciser qu'en France continentale, 95 % des héritiers sont « de fait » également exonérés de droits de succession<ref>Marianne no 678, p. 25.</ref>.
L'État reverse au profit des collectivités le manque à gagner sur les taxes locales. Le coût brut est réduit : le manque à gagner en matière de recette fiscale du fait de ce statut dérogatoire était de 230 millions d'euros en 2004.
Depuis 1976, la Corse bénéficie également du concept de continuité territoriale. Elle a bénéficié de subventions au titre des fonds structurels européens relevant de l'objectif 1 (qui concerne les régions dont le PIB est inférieur à 75 % de la moyenne européenne).
La Corse, qui ne fabriquait pas de produits manufacturés, était, par exception, autorisée à en importer hors taxe d'Italie ; pour éviter que l'île serve d'entrée aux produits italiens sans taxe, on a donc taxé les exportations vers la France continentale. En revanche, les produits agricoles corses étaient vendus en France continentale hors taxe<ref>GEO no 381, novembre 2010, Modèle:P..</ref>.
En avril 2014, avec Modèle:Nombre tuées depuis près de trente ans, le taux de meurtre par habitant en Corse est devenu plus élevé qu'en Sicile (région pourtant berceau de la mafia) et le plus élevé d'Europe. C'est aussi la région de France où le plus de représentants de l'Administration (maires, préfets…) ont été victimes d’assassinat, 11 au total<ref>Modèle:Lien brisé</ref>.
L'emprise de la criminalité organisée sur l'économie et la société corse présente des similitudes avec les mafias du sud de l'Italie. Toutefois l'île ne présente pas de structures mafieuses pérennes<ref>https://www.liberation.fr/france/2017/12/10/le-grand-banditisme-corse-rattrape-par-ses-vieux-demons_1615763</ref>. La spécificité corse se caractérise par l'existence de groupes criminels à la durée de vie limitée, se disputant pendant plusieurs années le contrôle de l'économie de micro-régions (par exemple la Balagne, la région ajaccienne ou le Valinco) au travers d'activités légales et illégales. Le phénomène du racket est présent, mais reste difficile à quantifier.
Les divers groupes disparaissent avec la mort de leurs fondateurs, contrairement aux clans mafieux italiens dont la structure perdure à travers les générations. Leurs héritiers se dispersent en sous-groupes, s'allient avec d’anciens groupes rivaux, ou font face à l'apparition de nouvelles bandes<ref>https://www.cairn.info/revue-pouvoirs-2010-1-page-91.htm</ref>.
La Corse possède un réseau ferroviaire de deux lignes seulement : Bastia - Ajaccio et Calvi - Ponte-Leccia (qui sert d'interconnexion entre les 2 lignes). Ce réseau est géré par les CFC (Chemins de fer de la Corse) et est à voie métrique.
Les liaisons aériennes sont notamment assurées par deux compagnies aériennes, Air France et Air Corsica, qui proposent des liaisons régulières. D'avril à octobre, et surtout pendant l'été, de nombreuses liaisons de charters relient sans escale la Corse à de grandes villes européennes.
Modèle:Article détailléLe manque de transport en commun rend les habitants dépendants de leur voiture<ref name=":0" />.
Cyclisme
Le réseau Grande Traversée 20 (GT20, en corse, « A traversata Maiò »), est un itinéraire cyclable qui lie Bastia au Nord à Bonifacio à la pointe Sud en 12 étapes<ref>Modèle:Lien web</ref>
À l'époque romaine, les habitants de l'île parlaient un latin encore très proche de celui du continent. Pour schématiser : on retiendra que la langue corse est une langue romane étroitement apparentée au toscan, appartenant au groupe italo-roman et très proche des dialectes d'Italie centrale. Ceci fait que l'intercompréhension avec les Italiens parlant l'italien standard est excellente, mais reste plus compliquée avec d'autres dialectes italiens tels que le vénitien ou le piémontais. L'hymne corse Modèle:Langue est d'ailleurs écrit en italien standard et chanté en corse sans que de grandes modifications soient perceptibles entre l'écrit et l'oral ; la seule différence est que le -o italien devient un -u latin en corse (même dans le titre qui est parfois Modèle:Langue. Ce phénomène de l'interchangeabilité du -u et du -o n'est cependant pas un phénomène proprement corse puisqu'on le retrouve en sicilien, en sarde, en calabrais, en occitan et en catalan. Toutefois, les variétés de la langue corse dites « taravaise » ou « sartenaise » sont plus éloignées du toscan, mais nettement plus proches des langues sicilienne ou galluraise.
Chaque micro-régions de l'île possède ses spécificités linguistiques Ainsi, l'extrême sud est resté davantage soumis à l'influence du bas latin. Cela se révèle notamment dans la forme des pluriels masculins (issus du neutre latin dans l'extrême sud) et dans la forme initiale de termes restés proches du latin tels u casgiu pour le fromage directement issu de caseus en latin<ref group="N">Le mot « fromage » vient du latin « caseus formaticus » ; le français et l'italien avec fromage et formaggio ont utilisé la deuxième partie du mot ; d'autres langues ont utilisé la première : queso en espagnol, queijo en portugais, cheese en anglais, Käse en allemand.</ref>. Les linguistes décrivent ces différentes variétés comme une forme de polynomie. Les différentes variétés sont intercommunicantes mais variées.
La langue corse est le véhicule de la culture corse, riche de ses chants, ses polyphonies, ses proverbes, et de ses expressions.
Elle est l'objet de nombreuses revendications concernant sa protection et son enseignement. L'État malgré une non-volonté politique de promouvoir l'enseignement de la langue et de la culture corse, a accordé aux revendications la mise en place d'un enseignement facultatif d'un maximum de deux heures par semaine, géré par les professeurs des écoles dans le primaire. Ces mesures sont vues par certains comme trop faibles, comparées à ce qui est fait en Espagne pour le catalan, le basque et le galicien par exemple. En 2011, la majorité de gauche au pouvoir a annoncé dans l'enceinte de l'Assemblée son intention d'aller vers un statut officiel de la langue corse, qui pourrait permettre sa réintroduction généralisée dans la société, à l'instar de ce qui a été fait en Catalogne espagnole. Cette officialisation passe cependant par une révision de la Constitution<ref>Vers l'officialisation de la langue corse, sur le site lesechos.fr du 29 juillet 2011.</ref>, qui est rejetée par l'Académie française<ref> Modèle:Lien web.</ref>.
De fait, la langue corse est considérée par l'Unesco comme une langue en voie de disparition.
Une partie des patronymes corses se retrouvent en Italie, souvent parce qu'ils sont issus d’une assignation, d'une « traduction » ou « italianisation » datant de l’époque de l’administration pisane ou génoise (qui utilisaient déjà le toscan comme langue officielle)<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Une autre partie des patronymes proviennent directement de la péninsule. C'est le cas, notamment de Benigni, patronyme qui trouve son origine en Toscane, ou de Bonaparte qui vient de Ligurie.
Autrefois langue orale, la langue corse est actuellement codifiée et structurée par l'université de Corse et défendue par de nombreuses associations insulaires. Elle doit son statut de langue au fait paradoxal que la Corse fait partie de la France, ce qui lui vaut d'être séparée des autres dialectes italiens.
En 1982, Pierre Cangioni accomplit un exploit en réalisant Santu Nicoli, le tout premier long métrage entièrement tourné en corse et sous-titré en français. Le film, mettant en vedette Pierre Massimi, Pierre Benedetti et Robin Renucci, se déroule dans le village de Lama en 1920. Son intrigue suit le destin de Santu, un étudiant dépourvu de ressources, qui se transforme en assassin animé par la soif de vengeance.
En 2004 sort Le Silence, un film dramatique réalisé par Orso Miret. L'histoire d'un Corse de la diaspora qui vient passer ses vacances d'été sur l'Île de Beauté avec sa compagne enceinte de trois mois, il va être l'unique témoin d'un meurtre.
En 2007, Robin Renucci réalise Sempre vivu !son premier long-métrage en Corse dans le village de Olmi-Cappella. Le film est tourné en langue corse et raconte des petites histoires et confrontations entre villageois (paisani).
En 2017, Thierry de Peretti réalise Une vie violente qui raconte les affrontements entre bandes nationalistes corses rivales dans les années 1990. Le film est sélectionné dans le cadre de la Semaine de la critique au Festival de Cannes 2017. Le film est tourné en partie en langue corse.
Le Cinéma corse néo contemporain est le nom du mouvement cinématographique qui fait son apparition en Corse en 2008. La principale caractéristique de ce courant est de présenter le quotidien en l'état, en adoptant une position moyenne entre scénario, réalité et documentaire et en se servant à la fois de gens de la rue et d'acteurs professionnels pour apporter un maximum de réalisme et de véracité<ref name="Lien 5">Le Cinéma Corse Néo Contemporain pour la première fois dans un festival international.</ref>.
Il existe des écrivains en langue corse, notamment depuis le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, alors que jusqu'alors il avait plutôt existé une littérature corse en italien très importante. L'italien en Corse comme dans les autres régions italiennes était la langue écrite par les lettrés et cela jusqu'à la conquête française.
Écrivains en langue corse et en français
Prete Gentili (Anghjulu-stefanu), de Calacuccia (avec Pascura, un recueil de contes et proverbes)
À l'instar des gardes suisses, il exista aussi une Garde corse pour le Vatican. De nos jours, la liturgie est célébrée en français bien que des offices y soient aussi menés ponctuellement en latin ; en outre, la réalisation d'un missel en corse est à l'étude. Plusieurs archiconfréries contribuent aussi à la vie catholique de l'île. Sainte Dévote est la sainte patronne de l'île.
Croyances et superstitions
Les croyances populaires en Corse sont encore aujourd'hui très largement imprégnée de cultures et coutumes païennes, probablement héritières de cultes antérieurs au christianisme. La pratique de l'Ochju (rituel consistant à chasser le mauvais œil), et le mazzérisme en sont les exemples les plus célèbres.
Le mazzérisme
Le mazzérisme est un don hypothétique de prophétie funèbre exercé la nuit par des individus pendant la période des rêves. Au cours de cette activité, le mazzeru part chasser et tuer des animaux. On le surnomme « le Chasseur d'âmes » ou encore « le Messager de la Mort ». Certains auteurs estiment que le mazzérisme est une invention de romanciers et n'a jamais existé en Corse<ref>Bernard Biancarelli et Christine Bonardi, De quelques monstres anthropologiques insulaires, Ethnologie Française no 3, 2008 Modèle:ISBN.</ref>.
Les jours des morts
Le Modèle:1er novembre sont célébrés « I Santi » (Les Saints), jour de recueillement où les cimetières s’animent vivement afin d'honorer les ancêtres et d'établir un contact avec les morts. Pour repousser les ténèbres et ouvrir la voie aux défunts, on recouvre les tombes de fleurs et de bougies.
Pendant la nuit de la Toussaint, on sonne les cloches pour réveiller les morts ; ceux-ci sont alors supposés revenir là où ils ont vécu. La coutume veut qu’on ajoute un couvert pour le défunt et qu'avant d'aller dormir, on pose sur la table ou au rebord de la fenêtre, un pain et de l’eau, ou bien du lait et des châtaignes. À Bonifacio, on laisse en offrande le célèbre « Pane di i morti » (Pain des Morts). La négligence de ces rituels déclencherait la colère des défunts, qui en conséquence perturberaient allègrement les familles en provoquant une tourmente nommée « a timpesta di i morti » (la tempête des morts).
La Corse fait partie des Modèle:Nombre, villes ou territoires dans le monde à disposer de son propre domaine de premier niveau.
.corsica est une extension internet (au même titre que .fr, ou .com) qui s’adresse aux institutions, entreprises, associations et personnes souhaitant mettre en avant leur attachement à la Corse dans leurs communications sur internet et leurs sites web. L'extension .corsica peut être utilisée pour leur site web et leur adresse électronique. Cette extension internet est commercialisée depuis septembre 2015.
En France, seules quatre régions ou territoires ont obtenu de l'Modèle:Langue (ICANN), l'organisme de régulation mondiale, la possibilité d'exploiter leur propre extension internet : la Corse (.corsica), la Bretagne (.bzh), l'Alsace (.alsace) et Paris (.paris).
La gastronomie corse est étroitement liée aux principaux produits du terroir : la culture des oliviers, de la vigne, de la châtaigne et des agrumes, la charcuterie de porc, le lait et le fromage de brebis, comme celui de chèvre.
C'est traditionnellement une cuisine de montagnards même si les produits de la pêche sont devenus plus importants, essentiellement grâce à la disparition du paludisme des côtes et à la tradition corse d'ostréiculture et de mytiliculture héritée des Romains.
Il existe en Corse deux types d'huiles d'olive. L'une est plus verte ; elle est produite en décembre et janvier, à partir d'oliviers jeunes et d'olives en début de maturation. L'autre est une huile jaune, propre à la culture corse ; elle est faite à partir des olives ramassées sous des arbres centenaires vers le mois de mai.
le Cap Corse, qui est un apéritif à base de vin et d'une plante médicinale, le quinquina. Les marques les plus connues sont le Cap Corse Mattei et le Cap Corse Damiani
le pestu : sauce au basilic se mariant avec divers ingrédients selon les régions de Corse ;
l'anciulata est un chausson rectangle de pâte brisée fourré au confit d'oignons poivré ;
les aubergines farcies : demi-aubergines farcies de viande hachée et d'ail, gratinées au four et servies avec une sauce tomate et basilic, aubergines à la bonifacienne ;
Le développement des sports de combat en Corse, tels que la boxe américaine, le kick-boxing et la Boxe Thaïlandaise a connu une croissance significative ces vingt dernières années. Les frères Andarelli : Toussaint, Justin et Matthieu ont été des précurseurs et des promoteurs de ces disciplines dans l'île. En 1982, les trois frères développèrent une solide amitié avec Monsieur Vérone Martial, un fonctionnaire de l'INSEE muté en Corse pour deux ans, et qui animait informellement une section de Full-Contact. Il s'agissait d'une forme de compétition introduite en France par Dominique Valera à la fin des années 1970, connue sous le nom de Full-Contact et plus tard rebaptisée Boxe Américaine selon les directives ministérielles. En juillet 1984, alors que Monsieur Vérone s'apprêtait à quitter la Corse, celui-ci suggéra aux frères Andarelli de créer officiellement une association de Boxe Américaine et de promouvoir cette discipline dans l'île. C'est ainsi que l'Institut Corse de Boxe Américaine (ancêtre de l'actuel Andarelli Boxing Club) verra le jour en septembre de la même année. L’aventure allait commencer. Après avoir été Champion de France professionnel ISKA de Boxe Américaine en 1986, 1987 et 1988, décroché le titre de Champion d’Europe professionnel de Kick-boxing en 1990 contre le Britannique Trevor Ambrose à Ajaccio, Toussaint Andarelli est devenu champion du monde de Kick-boxing en 1994, titre qu'il a arraché à l’hispano-américain Curtis Bush (combat diffusé en direct sur TF1) suscitant un grand engouement auprès des jeunes Corses. Ils ont créé des clubs, des structures nationales et internationales dédiées aux sports pieds-poings telle que la WKN Corsica, organisé des compétitions régionales, nationales et internationales à l'exemple de la Corsica Cup, formé des générations d’athlètes et de champions. Leur succès a attiré l'attention des médias. Leur influence a contribué à la popularité croissante de ces disciplines et a créé une culture sportive dynamique dans laquelle elles continuent de prospérer en Corse.
Le football est un sport populaire et très bien représenté en ligue professionnelle par rapport au poids démographique et économique de l'île. Pour la saison 2022-2023, le club de l'AC Ajaccio est le porte-drapeau du football corse, évoluant en Ligue 1. C'est le premier club corse à avoir joué en Ligue 1 (1967) et le seul club à avoir réalisé cinq podiums dans un championnat professionnel (1967, 2002, 2011, 2018 et 2020). En National, évolue le club du SC Bastia, club le plus titré de l'île (Coupe de France en 1981 et une finale de Coupe UEFA en 1978). Le FC Bastia-Borgo évolue également en National. Le GFC Ajaccio évolue en National 2 lors de la saison 2020-2021. La principale rivalité sur l'île oppose le SCB à l'ACA, les deux clubs ayant un long passé en Ligue 1 (20 derbys en L1 entre les deux équipes). En National 3 enfin, nous retrouvons la réserve professionnelle de l'ACA, ainsi que Corte, Furiani et le Gallia Lucciana.
En rugby à XV, un club (SC Bastia XV) évoluait en championnat national de fédérale 1 mais des raisons financières les ont relégués en fédérale3. Les autres clubs sont situés en Balagne (le CRAB XV Lumio), à Bastia (Bastia XV, Casinca XV), à Lucciana (RC Lucciana), Porto-Vecchio (ASPV XV et RCOPV XV) Ajaccio (RCA), à Ventiseri, à Propriano (Alta-Rocca XV) et à Corte. Henry Savary occupe actuellement le siège de président, André Giammarchi le poste de vice-président et Fabrice Orsini est secrétaire général. Le comité régional présente au niveau national des sélections corses dans toutes les catégories de jeunes, ainsi qu'en féminines.
En handball masculin, le GFC Ajaccio Handball évolue en Nationale 2 et le club du HB Corte en Nationale 3. En handball féminin, le Handball Ajaccio Club évolue en Nationale 2.
En basket-ball masculin, l'Étoile Filante Olympique de Bastia évolua en Nationale 4 de 1995 à 2002, année d'accession en Nationale 3, où il est ensuite resté jusqu'en 2005. Le club de Vescovato passa plusieurs saisons dans les championnats nationaux, sa dernière saison fut celle de 2012-2013. En basket-ball féminin, Furiani Basket Club, évolue en Nationale 3.
L'absence de grandes vagues due au fait que la Corse se situe en Méditerranée, ainsi que le vent fort et régulier en fait un lieu idéal pour la pratique de la voile comme la planche à voile et le kitesurf. La baie de Figari s'est imposée comme un spot incontournable de l'île dans ce domaine.
En voile, le Festival Nautic & Music regroupe plusieurs compétitions nautiques. Le Tour de Corse à la voile en équipage rassemble plusieurs dizaines de bateaux chaque année à la mi-octobre. Le Club de Voile de Bonifacio organise la régate de catamarans de sport lors du Raid des Bouches de Bonifacio. Il organise également le Défi Inter-Iles (mi-septembre), compétition de windsurf entre la Corse et la Sardaigne.
En cyclisme, il existe un Tour de Corse cycliste. À noter que le tour de France 2013 est parti de Corse pour la première fois.
En futsal, la Corse est présente depuis 2008 au sein de l'Union nationale des clubs de futsal (UNCFs). Deux de ses clubs (Bastia Agglo Futsal et l'USJ Furiani Futsal) sont présents dans les championnats nationaux pour la saison 2018-2019. La ligue corse a un club européen après sa troisième année d'existence. Il y a plus de 15 clubs en 2009, et 300 licenciés.