Gallois

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Fichier:WIKITONGUES- Sandra speaking Welsh.webm
Une locutrice du gallois enregistrée à Cardiff.

Le gallois (autonyme : Modèle:Langue, Modèle:MSAPI) est une langue du groupe celtique insulaire de la famille des langues indo-européennes, proche du cornique et du breton, avec lesquels il forme la branche dite brittonique des langues celtiques. Parlé principalement au pays de Galles, mais aussi en Angleterre et en Argentine, le gallois est la langue celtique qui compte aujourd'hui le plus grand nombre de locuteurs. La langue emploie pour se désigner elle-même le terme de Cymraeg (d'où son autre nom, kymrique, ou cymrique<ref>Modèle:CNRTL</ref>, en français)<ref>D'après Cymru, le nom gallois du pays de Galles, dont l'origine serait le terme celtique combroges ou cumbrogi signifiant « compatriotes ». Voir aussi Cambrie.</ref>. Un galloisant, plus rarement gallophone, est quelqu'un qui parle le gallois.

Des recensements officiels (gouvernement gallois), réalisés régulièrement, montrent qu’entre 2013 et 2015, 47 % des résidents au Pays de Galles parlent le gallois aisément et 53 % le parlent quotidiennement<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Selon le recensement de 2021, Modèle:Nombre parlent gallois au pays de Galles, soit 17,8 % de la population. Il s'agit de la proportion la plus basse jamais enregistrée<ref name="Courrier international">Modèle:Article.</ref>. D'autres estimations ont rapporté Modèle:Nombre de la langue, soit 29,7 % de la population galloise<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Histoire

Modèle:Article détaillé

Classification et variétés

Le gallois forme avec le breton et le cornique la branche brittonique des langues celtiques, qui comprennent aussi les langues gaéliques (irlandais, gaélique écossais et mannois) ainsi que les langues celtiques continentales aujourd'hui éteintes. Au sein des langues brittoniques, le breton et le cornique sont plus proches entre eux que chacun ne l'est du gallois. Le groupe comportait jadis un quatrième membre, le cambrien, éteint au Moyen Âge et qui n'est connu que par quelques gloses.

Le gallois comporte diverses variétés, mais ses dialectes sont moins différenciés que ceux du breton. La division la plus importante sépare le gallois du nord de celui du sud, sur la base de quelques faits de prononciation, de différences lexicales et de tournures spécifiques.

Il existe par ailleurs une forte distinction de registre de langue entre le gallois courant (Cymraeg llafar) et le gallois littéraire (Cymraeg llenyddol) - les deux existant conjointement à l'écrit. Par rapport aux états anciens de la langue, ce dernier est beaucoup plus conservateur par sa syntaxe et sa morphologie nettement synthétique, alors que le gallois courant s'est développé dans un sens plus analytique. Le vocabulaire est également différent, le gallois littéraire préservant de nombreux mots sortis de l'usage actuel tandis que le gallois courant comporte de nombreux emprunts à l'anglais (plus ou moins bien acceptés). Aujourd'hui, en dehors de contextes artistiques, le gallois écrit se base pour l'essentiel sur la langue courante.

Situation actuelle de la langue

Fichier:Welsh speakers in the 2011 census.png
Pourcentage de galloisants par district au pays de Galles selon le recensement de 2011 (dans la population âgée de 3 ans et plus).

Répartition géographique et nombre de locuteurs

Le gallois est principalement en usage au pays de Galles. Le recensement général de 2011 y indique un nombre de 562 000 galloisants<ref name="2011census">Modèle:Lien web</ref>. Les sondages fondés sur l'auto-évaluation des compétences donnent des chiffres nettement plus élevés : en 2013, 787 500 personnes y affirment être capables de parler gallois, soit 27 % de la population<ref>Modèle:Lien web</ref>. Cependant, d'après des données de 2004-2006, seules 317 000 (soit 16 % de la population) affirmaient le parler couramment<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

L'enquête annuelle sur la population menée par l'Modèle:Langue pour l'année se terminant en décembre 2019 a conclu que Modèle:Nombre gallois (28,4 %) âgés de trois ans ou plus étaient capables de parler le gallois. Les résultats de la dernière enquête nationale pour le pays de Galles (2018-2019) suggèrent que 22 % de la population âgée de trois ans et plus étaient capables de parler le gallois, et 16 % supplémentaires ayant Modèle:Citation.

Il existe environ Modèle:Nombre en Angleterre<ref name="eng">Modèle:Lien web.</ref>, tant en raison de flux migratoires en direction des centres industriels anglais que du fait de l'existence de communautés locutrices indigènes, parfois longtemps majoritaires tel qu'à Oswestry, cité limitrophe du pays (où l'hebdomadaire Y Cymro, « le Gallois », fut longtemps publié).

Il existe une petite communauté de langue galloise en Argentine, héritage d'un établissement gallois au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle (Y Wladfa) dans la vallée du Río Chubut, en particulier à Trelew, Puerto Madryn et Trevelin en Patagonie. Quelque 5 000 personnes y parlent encore la langue<ref name=arg>Modèle:Lien web.</ref>.

Du fait des migrations internationales, les pays anglo-saxons comptent un petit nombre de galloisants : ainsi aux États-Unis<ref name="usa">2452 pour la période 2006-2008. Modèle:Lien web.</ref>, au Canada<ref name="can">1255 en 2011. Modèle:Lien web.</ref>, en Australie<ref name="aus">1430 en 2011. Modèle:Lien web.</ref>, en Nouvelle-Zélande<ref name="nz">1077 en 2006. Modèle:Lien web.</ref>.

De nos jours, la langue est en danger, car la population au pays de Galles bouge beaucoup. De nombreux jeunes partent ailleurs, surtout par rapport au travail, et de nombreux Britanniques non gallophones viennent s'installer au pays de Galles.

Évolution récente

L'usage du gallois a nettement diminué au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle du fait de la pression de l'anglais. Les mesures de revitalisation linguistique adoptées au pays de Galles ont freiné cette évolution : la proportion de galloisants a même augmenté entre les recensements généraux de 1991 et 2001. Cependant, le recensement de 2011 a montré la reprise d'un lent déclin de la langue, en particulier dans les régions-clés du Nord et de l'Ouest où le gallois reste une langue courante, cela du fait de l'installation croissante de personnes extérieures au pays de Galles. Cette érosion n'est pas compensée par la légère augmentation du nombre de galloisants dans les régions du Sud, largement anglicisées<ref name="2011census"/>.

Statut officiel

Fichier:Roald Dahl Plass-2.jpg
Panneaux bilingues anglais-gallois à Cardiff

Depuis la Deddf Iaith Gymraeg (« loi sur la langue galloise ») en 1993, la place du gallois s’est accrue dans les institutions : les administrations sont tenues de pouvoir offrir leurs services dans les deux langues.

La signalisation routière bilingue est normalisée au pays de Galles, et le gallois est reconnu en tant que langue régionale selon la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires.

Enseignement

Dans l’enseignement, le gallois possède une place remarquable, puisque 20 % environ des enfants du pays de Galles sont scolarisés en gallois première langue et que l’étude en est obligatoire jusqu’à seize ans pour tous les écoliers. Conséquence logique, c’est dans les classes d’âge les plus jeunes que l’on trouve le plus de galloisants.

Littérature

Modèle:Article détaillé

C’est la poésie galloise qui reste au plus près du cœur des gallois et ce depuis le Moyen Âge. Lors de l’Eisteddfod nationale (Eisteddfod Genedlaethol Cymru), grand concours annuel, festival de la langue et vitrine de la culture galloise, c’est au poète gagnant le grand prix que le trône bardique est décerné. Les formes strictes de la poésie galloise exigent une allitération formelle au cœur des vers, principe appelé cynghanedd.

Une des contributions galloises les plus célèbres à la littérature occidentale est le Mabinogion (un mot clairement dérivé du gallois mab, « fils »), une collection de contes relatifs à la mythologie celtique.

Médias

Fichier:Wales.cardiff.slow.jpg
Signalisation routière bilingue au pays de Galles.

Il existe une radio nationale en gallois : BBC Radio Cymru, qui émet en FM et sur Internet. Il y a aussi de nombreuses chaînes régionales.

Il existe aussi une télévision en gallois : Sianel Pedwar Cymru (chaîne quatre pays de Galles en traduction, S4C de logogramme). Son émission la plus populaire est un feuilleton-fleuve qui dure depuis plus de 20 ans : Pobol y Cwm (Les gens de la vallée).

Écriture et prononciation

Accent tonique

Le gallois est une langue à accent tonique, lequel frappe habituellement l'avant-dernière syllabe des polysyllabes et l'unique syllabe des monosyllabes lexicaux. Toutefois, il existe un certain nombre de mots polysyllabiques accentués sur la dernière syllabe - parmi lesquels le nom même de la langue, Cymraeg. Le gallois familier a tendance à éliminer les voyelles initiales inaccentuées dans la prononciation (aphérèse)<ref>Modèle:Harvsp</ref> : des mots comme afalau « pommes », esgidiau « chaussures », yfory « demain » se prononcent alors ['vɑːlɛ], ['skɪd͡ʒɛ], ['voːrɪ]<ref>Prononciation du sud ; le nord aurait plutôt ['vala], ['skɪd͡ʒa], ['vɔrɨ].</ref>.

Consonnes

Le gallois possède les consonnes suivantes, transcrites dans l'alphabet phonétique international ; les graphèmes correspondants de l'alphabet gallois suivent en gras.

  Labiale Dentale Alvéolaire Post-alvéolaire Palatale Vélaire Glottale
bilabiale labio-dentale labio-vélaire centrale latérale
Occlusive Modèle:SAPI Modèle:Graphie Modèle:SAPI Modèle:Graphie       Modèle:SAPI Modèle:Graphie Modèle:SAPI Modèle:Graphie       Modèle:SAPI Modèle:Graphie Modèle:SAPI Modèle:Graphie  
Nasale Modèle:SAPI Modèle:Graphie Modèle:SAPI Modèle:Graphie       Modèle:SAPI Modèle:Graphie Modèle:SAPI Modèle:Graphie       Modèle:SAPI Modèle:Graphie Modèle:SAPI Modèle:Graphie  
Affriquée             Modèle:SAPI Modèle:Graphie Modèle:SAPI Modèle:Graphie      
Fricative   Modèle:SAPI Modèle:Graphie Modèle:SAPI Modèle:Graphie   Modèle:SAPI Modèle:Graphie Modèle:SAPI Modèle:Graphie Modèle:SAPI Modèle:Graphie Modèle:SAPI Modèle:Graphie Modèle:SAPI Modèle:Graphie   Modèle:SAPI Modèle:Graphie Modèle:SAPI Modèle:Graphie
Roulée         Modèle:SAPI Modèle:Graphie Modèle:SAPI Modèle:Graphie          
Spirante     Modèle:SAPI Modèle:Graphie     Modèle:SAPI Modèle:Graphie   Modèle:SAPI Modèle:Graphie    

Remarques :

  • Les nasales sourdes apparaissent surtout comme résultats de la mutation par nasalisation des occlusives sourdes.
  • Le son [ʃ] apparaît normalement devant voyelle où il s'écrit si : ex. siarad [ʃɑːrad) « parler », siop [ʃɔp] « boutique » ; dans les autres positions, la transcription sh s'utilise pour les emprunts ou les usages dialectaux. En gallois du sud, s est chuinté en [ʃ] au contact de i : par exemple mis « mois » ou sir « comté » s'y prononcent [miːʃ] et [ʃiːr] (contre [miːs] et [siːr] au nord).
  • Les affriquées [t͡ʃ] et [d͡ʒ] se rencontrent dans les mots empruntés à l'anglais ; la transcription n'est pas tout à fait fixée, et certains usages y substituent le son [ʃ]. Dialectalement, ces affriquées existent aussi dans les mots indigènes comme développements des combinaisons [tj] et [dj] (écrites ti et di).
  • Dans les emprunts non assimilés, on peut rencontrer le son Modèle:SAPI, auquel est souvent substitué [s].

Voyelles

Le gallois moderne possède six ou sept monophtongues de base, variables en quantité, ainsi que de nombreuses diphtongues. La quantité des monophtongues est en grande partie liée à l'environnement phonétique et l'accentuation, selon des règles assez complexes, mais il existe des oppositions de longueurs dans quelques positions, qui différencient certains mots (ex. car « voiture » / câr « ami, parent », ton « vague » / tôn « mélodie »). La quantité a une influence sur le timbre : les voyelles longues sont globalement prononcées plus fermées que les brèves. John Morris-Jones décrit au début du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle trois quantités (brève, mi-longue, longue), selon le système suivant<ref>Modèle:Harvsp</ref> :

Des descriptions plus récentes n'indiquent que deux degrés de longueur : en simplifiant, les mi-longues décrites par Morris-Jones y correspondent à des longues au sud du pays de Galles, mais à des brèves au nord ; la voyelle Modèle:SAPI est généralement brève partout.Modèle:Refnec. Le gallois du nord ne conserve donc de voyelles longues que dans les monosyllabes accentués ; il étend cette longueur aux monosyllabes terminés par un groupe de consonnes dont la première est Modèle:SAPI ou Modèle:SAPIModèle:Refnec.

Les mots d'emprunt récents peuvent faire exception à ces règles.

Fichier:Welsh vowel chart.svg
Formants des voyelles galloises.
Tableau des monophtongues en gallois du nord
Monophtongues Antérieure Centrale Postérieure
Fermée Modèle:MAPI i Modèle:MAPI u, y Modèle:MAPI w
Pré-fermée Modèle:CAPI i Modèle:CAPI u, y Modèle:CAPI w
Mi-fermée Modèle:MAPI e Modèle:MAPI y Modèle:MAPI o
Mi-ouverte Modèle:CAPI e Modèle:CAPI o
Ouverte Modèle:CAPI a   Modèle:MAPI a
Tableau des diphtongues en gallois du nord
Diphtongues Second élément
Premier élément antérieur central postérieur
fermé   Modèle:MAPI wy Modèle:MAPI iw Modèle:MAPI uw, yw
moyen Modèle:MAPI ei Modèle:MAPI oi Modèle:MAPI eu, ey Modèle:MAPI oe, ou Modèle:MAPI ew Modèle:MAPI yw
ouvert Modèle:MAPI ai Modèle:MAPI au Modèle:MAPI ae Modèle:MAPI aw

Le gallois du sud ignore les voyelles Modèle:SAPI et Modèle:SAPI, et les réalise comme Modèle:SAPI et Modèle:SAPI respectivement. Cela vaut aussi lorsque ces voyelles forment un élément de diphtongue. Il confond également la réalisation des diphtongues ae et au en Modèle:MSAPI (le gallois du nord ne différencie ces diphtongues qu'en syllabe finale). D'autres réductions du système vocalique existent dialectalement.

Orthographe

Modèle:Article détaillé

Bien que les conventions en soient parfois surprenantes pour un francophone, l'orthographe du gallois indique assez fidèlement la prononciation. Les principales divergences sont les suivantes :

  • le y a deux valeurs possibles, [ɨ] en syllabe finale (« clair ») et [ə] ailleurs (« sombre »)<ref>Quelques monosyllabes grammaticaux font exception et ont un y sombre : y(r) « le, la, les », dy « ton, ta », yn « en, dans ».</ref>
  • u a aujourd'hui la même valeur que le « y clair ». Il existait cependant une différence en gallois médiéval : u se prononçait alors Modèle:SAPI<ref>Modèle:Harvsp</ref>, timbre plus proche du u français ou breton (mais articulé plus en arrière).
  • i et w notent à la fois des voyelles et des spirantes, ce qui peut créer des ambiguïtés, en particulier dans le groupe wy. À noter que w vaut souvent [w] dans les combinaisons initiales gwl-, gwn-, gwr- ; des mots comme gwlad « pays », gwneud « faire », gwraig « femme, épouse » sont monosyllabiques : ['gwlɑːd], ['gwnəɨd], ['gwraig].
  • dans les monosyllabes, un r ou un l final après consonne développe une voyelle d'appui dont le timbre fait écho à celui de la dernière voyelle du mot écrit : llyfr « livre » se prononce ['ɬɨvɨr], pobl « gens » se prononce ['pɔbɔl]. En style familier, cette voyelle peut s'écrire dans certains mots : pobl devient ainsi pobol. En revanche, dans les polysyllabes, r ou l dans ces positions tend à tomber : ffenestr « fenêtre » devient ['feːnɛst], perygl « danger » devient ['peːrɨg]<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
  • le -f final tombe souvent dans la prononciation courante : tref « ville » se prononce alors [treː]. Là aussi, le style familier peut noter ce changement dans l'orthographe et écrire tre.
  • la langue courante tend à réduire les diphtongues en syllabe finale inaccentuée, avec des résultats variables selon le dialecte. En particulier, la terminaison fréquente de pluriel -au devient [a] au Nord, [ɛ] au Sud.
  • quelques mots grammaticaux ont des prononciations irrégulières.

Grammaire

Modèle:Article détaillé

La grammaire galloise partage de nombreux traits communs avec celle des autres langues celtiques insulaires :

Il existe quelques divergences grammaticales entre dialectes du Nord ou du Sud : des détails de morphologie et quelques constructions spécifiques, notamment celle pour « avoir ». Cependant, ces différences sont négligeables par rapport à celles beaucoup plus tranchées qui séparent le gallois courant du gallois littéraire :

  • le système des mutations consonantiques à l'initiale est plus strictement appliqué en gallois littéraire, plus fluide en gallois courant où certaines mutations disparaissent ou sont remplacées par la plus fréquente d'entre elles, la lénition
  • le système verbal est nettement différent : le gallois courant a simplifié la conjugaison, réduit le nombre de temps, et certains ont changé de valeur ; en parallèle, le rôle des temps périphrastiques s'est accru
  • le gallois littéraire possède un subjonctif que le gallois courant ne conserve que dans des expressions figées
  • le gallois courant a développé une périphrase spéciale d'interdiction, alors que le gallois littéraire se sert de la négation de l'impératif. Ex. : littéraire Na chysgwch! ~ courant Peidiwch â chysgu! / Peidiwch cysgu! « Ne dormez pas ! »
  • le gallois littéraire utilise des particules en début de phrase pour exprimer l'interrogation et la négation, que le gallois courant élide (tout en conservant les mutations consonantiques qu'elles déclenchent) ; en parallèle, le gallois courant a développé une nouvelle particule de négation placée après le verbe. Ex. : littéraire Ni chysgaf ~ courant Chysga / Gysga i ddim « je ne dormirai pas ».
  • le gallois littéraire n'emploie de pronoms personnels sujets que pour insister, tandis que le gallois courant les exprime généralement. Ex. : littéraire Cysgaf ~ courant Cysga i « Je dormirai »
  • de même, le gallois courant exprime les pronoms personnels sujets après une préposition conjuguée, ce que ne fait pas le gallois littéraire. Ex. : littéraire arnaf ~ courant arna i « sur moi »
  • le gallois courant ignore certaines formes pronominales archaïques de la langue littéraire.

Vocabulaire

Éléments du lexique

Le fonds du vocabulaire gallois est d'origine celtique, apparenté de près à celui des autres langues brittoniques, de façon plus distante à celui des langues gaéliques, ce qu'illustre le tableau ci-dessous qui présente une série de mots apparentés en gallois, cornique<ref name=SWF>En orthographe Standard Written Form.</ref> et breton<ref name=peurunvan>En orthographe unifiée (peurunvan).</ref> (brittoniques) ainsi qu'en irlandais (gaélique).

sens gallois cornique breton irlandais sens gallois cornique breton irlandais
tête pen penn penn ceann haut uchel ughel uhel uasal « noble »
maison chi ti teach bas isel isel izel íseal
fils mab mab mab mac grand mawr meur meur mór
frère brawd broder breur bráthair petit bach, bychan bian, byghan bihan beag
sœur chwaer hwor, hwoer c'hoar siúr blanc gwyn gwynn gwenn fionn « blond »
homme, personne dyn den den duine noir du du du dubh
berger bugail bugel bugel « enfant » buachaill « garçon » vivant byw bew bev beo
chien ci ki ki mort marw marow marv marbh
été haf hav hañv samhradh large llydan ledan ledan leathan
hiver gaeaf gwav, gwoav goañv geimhreadh vieux hen hen « ancien » hen « ancien » sean
feu tân tan tan tine jeune ieuanc, ifanc yowank yaouank óg
fer haearn horn houarn iarann nouveau newydd nowydh nevez nua
feuille dalen delen delienn duille entendre clywed klewes klevout cluin
mer môr mor mor muir nage nawf neuv neuñv snámh
rivière afon avon aven (vieilli) abhainn chanter canu kana kanañ, kaniñ can

Malgré la parenté évidente avec le cornique et le breton, la séparation séculaire entre les trois langues a abouti à des divergences sensibles jusque dans le vocabulaire fondamental : par exemple, dans les parties du corps, les mots gallois trwyn, clust, llaw « nez, oreille, main » ne se retrouvent pas en breton qui emploie à la place fri, skouarn, dorn, le cornique jouant le rôle de langue-pont entre les deux puisqu'il connait les formes frigow (à l'origine le pluriel de frig « narine ») et tron pour « nez », skovarn pour « oreille », leuv et dorn (signifiant aussi le poing) pour « main ». Ce dernier mot, dorn en cornique et breton, illustre un autre type de divergence, les faux-amis, dus à des évolutions de sens différentes chez des mots apparentés : le gallois connaît en effet le mot dwrn mais au sens de « poing, poignée » et le cornique le connait avec le sens double de « poing » et de « main ». Nous noterons que de façon générale, le gallois s'est éloigné des deux autres langues brittoniques, le cornique et le breton formant un groupe plus proche.

Le gallois partage avec les autres langues brittoniques un ensemble nombreux d'emprunts lexicaux anciens au latin. Cela concerne beaucoup de mots courants passés dans le vocabulaire à l'époque de la Bretagne romaine, par ex. mur « mur » (de mūrus), ffenestr « fenêtre » (fenestra), pont « pont » (pōns, génitif pontis), ffynnon « fontaine, source » (fontāna), cannwyll « chandelle » (candēla), ffrwyth « fruit » (frūctus), ffa « haricot » (faba), pysgod « poissons » (piscātum), gwin « vin » (vīnum), caws « fromage » (cāseum), llaeth « lait » (lac, génitif lactis), carchar « prison » (carcer), saeth « flèche » (sagitta), perygl « danger » (periculum), parod « prêt » (parātus). D'autres sont d'un caractère plus livresque, à mettre en rapport avec le rôle considérable du latin dans l'enseignement au Moyen Âge : llyfr « livre » (liber), llythyr « lettre » (littera), gramadeg « grammaire » (grammatica), erthygl « article » (articulum), ysgrifennu « écrire » (scrībere), dysgu « apprendre » (discere). De même, le vocabulaire religieux est naturellement latin : eglwys « église » (ecclēsia), mynach « moine » (monachus), pregeth « sermon, prêche » (praedicātiō), pechod « péché » (peccātum), uffern « enfer » (infernus). Le sens de certains mots a pu nettement évoluer : ainsi mynwent, de monumenta « monuments », signifie « cimetière », et swydd, de sēdēs « siège », a aujourd'hui pour sens « poste, fonction, emploi ».

Plus tard, le gallois a emprunté divers mots aux langues des Îles Britanniques comme le vieil irlandais (cnocc → gallois cnwc « butte », dorus → gallois drws « porte »), le vieux norrois (garðr → gallois gardd « jardin, » jarl → gallois iarll « comte, earl »), mais avant tout l'anglais, dont l'influence est constante depuis la conquête anglo-saxonne de l’Angleterre, et auquel le gallois a emprunté et continue d'emprunter un nombre considérable de mots.

Fichier:Bangor bilingual station lift sign.jpg
Panneau indicateur avec deux emprunts à l'anglais : lifft « ascenseur » et platfform « quai » et un calque : ffordd allan « sortie ».

Les plus anciens emprunts à l'anglais remontent aux premiers temps de la présence anglo-saxonne, comme en témoignent certains mots qui préservent des formes caractéristiques du vieil anglais : ex. cusan « un baiser » (vieil anglais cyssan, moderne kiss), crefft « métier » (v. a. cræft, moderne craft), betws « chapelle » (v. a. bedhūs). Les emprunts concernent tous les sujets et tous les registres ; beaucoup sont évidents, bien que l'écriture les masque quelque peu en leur appliquant systématiquement les conventions de l'orthographe galloise. Ils subissent cependant assez souvent des altérations en se lexicalisant, qui peuvent concerner leur prononciation (ex. cwpwrdd « placard », de cupboard ; siaced « veste », de jacket) ou leur sens (ex. tocyn « ticket », de token qui a le sens plus général de « marque » ; smwddio « repasser (un vêtement) », de smoothe qui veut dire « lisser »).

Dans la langue orale, les emprunts à l'anglais peuvent être faits au coup par coup, sans qu'ils soient lexicalisés : il s'agit d'une forme d'alternance de code linguistique. La langue écrite tend vers davantage de purisme et s'efforce d'éviter les anglicismes trop voyants par divers moyens :

  • des calques, qui consistent à reprendre une structure étrangère avec des éléments locaux : ex. rhan « part » + amser « temps » → rhan amser « temps partiel » (cf. l'anglais part-time) ; pêl « balle, ballon » + troed « pied » → peldroed « football » ; arch- « super- » + marchnad « marché » → archfarchnad « supermarché »
  • des néologismes : ex. cyfrifiadur « ordinateur », de cyfrif « compte » ; cymdeithaseg « sociologie », de cymdeithas « société » ; peiriannydd « ingénieur » de peiriant « machine »
  • en donnant simplement aux emprunts une forme galloise : ex. bywgraffiad « biographie », (d'après byw « vivant ») ; teledu « télévision » ; twristiaeth « tourisme » (avec le suffixe abstrait -aeth).

Formation des mots

Les procédés de formation des mots sont comparables à ceux du français et des autres langues européennes :

  • conversion : un mot change de nature sans changer de forme ; il s'agit surtout de substantivation d'adjectifs et de verbes (ex. drwg « mauvais » → y drwg « le mal », gwyrdd « vert » → y gwyrdd « la verdure », dechrau « commencer » → y dechrau « le début »)
  • dérivation par affixes : suffixes (ex. iach « sain, bien-portant » → iechyd « santé », dyn « homme » → dynol « humain », cwsg « sommeil » → cysgu « dormir ») ou préfixes (calon « cœur » → digalon « découragé », pwys « poids » → gwrthpwys « contrepoids », lladd « tuer » → ymladd « combattre »)
Fichier:Bangor bilingual station trolley sign.jpg
Exemple de locution avec nom et épithètes : man « lieu » + cadw « garder » + troliau « chariots » = « dépôt des chariots »
  • composition : les mots composés sont moyennement fréquents. Il est d'usage en grammaire galloise de distinguer composés propres, construits selon l'ordre déterminant + déterminé, généralement avec mutation consonantique à l'initiale du second élément (ex. dŵr « eau » + ci « chien » → dwrgi « loutre », llyfr « livre » + cell « cabinet » → llyfrgell « bibliothèque », uchel « haut » + gŵr « homme, mari » → uchelwr « noble, gentleman »), et composés impropres, dans l'ordre syntaxique habituel déterminé + déterminant et sans mutation, qui sont en fait de simples locutions condensées en un seul mot (ex. gŵr « homme, mari » + cath « chat » → gwrcath « matou », pen « tête, bout » + tir « terre, terrain » → pentir « promontoire »). Les composés impropres sont particulièrement représentés dans les noms de lieux : Aberystwyth « embouchure de l'Ystwyth », Cwmtwrch « combe du sanglier », Pentraeth « bout de la plage ».

Le gallois crée également de nombreuses locutions lexicales sur le modèle nom + épithète. Exemples : tŷ bach « toilettes » ( « maison » + bach « petit »), safle bws « arrêt de bus » (safle « position, station, poste » + bws « bus »), peiriant golchi llestri « lave-vaisselle » (peiriant « machine » + golchi « laver » + llestri [pl.] « plats, vaisselle »), cyllell boced « canif » (cyllell « couteau » + poced « poche »), ystafell gysgu « dortoir » (ystafell « salle, chambre » + cysgu « dormir »).

Variations dialectales

En dehors des différences de prononciation évoquées plus haut, il existe un certain nombre de différences lexicales dans le vocabulaire de base entre dialectes gallois. Le tableau ci-dessous donne quelques exemples de divergences typiques entre Nord et Sud.

Signification Gallois du Nord Gallois du Sud
grand-père taid tad-cu
grand-mère nain mam-gu
femme dynes benyw
lait llefrith llaeth
table bwrdd bord
dehors allan i maes
maintenant rŵan nawr
vouloir eisiau moyn
ressembler edrych yn debyg disgwyl yn debyg
il o, fo e, fe
avec gan, efo gyda
J'ai une voiture. Mae gen i gar. Mae car 'da fi.

Parfois, il s'agit plutôt de différences dans l'extension sémantique de certains mots : ainsi le gallois du Sud emploie merch pour « fille (par opposition à fils) » et « fille (par opposition à garçon) », tandis que le gallois du Nord a geneth dans ce dernier sens ; inversement, le gallois du Nord emploie agoriad « ouverture » au sens de « clé » alors que le gallois du Sud dispose pour cela du mot spécifique allwedd.

Exemples

Mot Traduction Prononciation standard dans l'API Équivalent breton<ref name=peurunvan/>
terre daear, tir ['daiar] (S) / ['daɨar] (N), ['tiːr] douar, tir
ciel awyr, wybr ['ɑːwɪr] (S) / ['awɨr] (N), ['ʊibɪr] (S) / ['ʊɨbɨr] (N) aer, oabl
eau dŵr ['duːr] dour
feu tân ['tɑːn] tan
homme dyn, gŵr ['diːn] (S) / ['dɨːn] (N), ['guːr] den, gour
femme menyw, gwraig ['meːnɪu] (S) / ['mɛnɨu] (N), ['gwraig] maouez, gwreg
manger bwyta ['bʊita] (S) / ['bʊɨta] (N) debriñ, boueta
boire yfed ['əvɛd] evet, evañ
grand mawr ['maur] meur, bras
petit bach, bychan ['bɑːx], ['bəxan] bac'h, bihan
nuit nos ['noːs] noz
jour dydd ['diːð] (S) / ['dɨːð] (N) dez, deiz
  • Bore da → Bonjour (le matin)
  • Da bo chi (formelle), Hwyl (familière) → Au revoir
  • Os gwelwch yn dda → S’il vous plaît (litt. si vous le voyez bien)
  • Diolch → Merci
  • Iechyd da! → À votre santé !
  • Shwmae? / S’mai? → Ça va ?
  • Da iawn, diolch. → Très bien, merci.
  • Cymru → pays de Galles

Textes en gallois

Notes et références

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Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

Liens externes

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